AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,87

sur 190 notes
5
26 avis
4
21 avis
3
7 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'auteur raconte dans ce roman son enfance en exprimant différents souvenirs qui se complètent au fur et à mesure du récit. On apprend à connaitre cet enfant sensible, marqué par la campagne belge et les années 1980. Malgré les particularités géographiques et temporelles du récit, il a un coté intemporel et universel. Les émotions exprimées nous plongent dans une profonde nostalgie, et nous invite à ressentir le monde comme un enfant. Il y exprime son incompréhension du monde, les changements qui s'y passent, la perte de ses proches et le fait de grandir. Par certains passages, il pose son regard d'adulte sur son enfance, qu'il exprime comme une époque qui lui manque. Un jour, une chose indescriptible change en nous, qui fait que nous ne serons plus jamais un enfant.

Bien que très personnel, on arrive facilement à s'identifier au récit. Les passages sont courts, comme un souvenir qui nous reviens sans qu'on ne sache trop pourquoi. le récit est alors rythmé et on ne s'en lasse pas.
Commenter  J’apprécie          00
"Plus le temps passe, plus m'appellent les livres courts. J'aspire au moins, au peu. le chemin de la fiction ne m'attire plus comme avant; c'est mon environnement direct qui m'appelle. Documenter les choses avant qu'elles ne s'effacent. M'enfoncer dans les bois, longer le Targnon, suivre le Wayai.
Marcher est une autre façon d'écrire. Il y a des mondes passés sous chaque pas. Sédiments. Ves-tiges. Voix. On marche pour entendre ce qu'il y a avant soi."

Comprendre l'homme adulte qu'il est devenu en se remémorant des fragments de son enfance voilà la proposition d'Antoine Wauters.
Il le fait à travers le récit intime de scènes brèves de sa vie quasi-insulaire dans un village au sud de la Belgique, où il a grandi au début des années 80.
Les petites choses du quotidien lui permettent de se réancrer dans le réel et sont une tentative de soigner la folie du futur par les souvenirs.
Dans ces instantanés de vie, la Nature et les figures tracent le chemin qui le mènera vers sa singularité, l'écriture sera le moyen pour continuer de dialoguer avec les disparus. Un texte poétique fait d'odeurs et de lieux, d'une grande douceur et de nostalgie, une réflexion sur ce monde qui va trop vite et sur ce que nous perdons en sortant de l'enfance.

‘La vérité de ma tristesse se trouvait sous mon sternum, et dedans, il y avait une malle pleine de mystères souffrant de ne pouvoir être dits. Dans cette malle, il y avait du feu, je le sentais. Autant de feu, de glace et de force vitale que de capacité à me détruire. Au gens comme nous, Maman disait que le monde ne convenait pas. Parce qu'il ne nous suffisait pas. Il nous fallait de la beauté, à nous. La beauté nous portait. Sans beauté, disait-elle, les gens de notre espèce s'auto-consument. C'est si vrai.'
Commenter  J’apprécie          00
Une écriture épurée pour convoquer les souvenirs, la tendresse des visages aimés et admirés, aimants aussi, la beauté des lieux, la saveur des mots dans la bouche de ses aïeux, de leurs gestes, de leurs habitudes, pour évoquer le manque aussi.
Ah quelle pouvoir a l'écriture !
Antoine Wauters se souvient de son enfance dans les Flandres, « comme un funambule sur le fil de ces voix emmêlés remontant du passé, à moitié effacées et pourtant toujours là », se livre sur les événements, les histoires familiales, amicales qui ont fait de lui l'homme et l'écrivain qu'il est devenu, qui explique son rapport aux autres.

« Avant d'être un acte d'expression, écrire est un acte d'écoute. Il faut longtemps se taire et apprendre à entendre, puis seulement parler. »

Les mots, comme le plus court chemin vers un passé empreint, ici, de valeurs et de simplicité.
Antoine Wauters a fait le choix d'un récit fragmenté. Déstabilisante expérience au début - au passage, je déconseille le gymnase bruyant pour entamer cette lecture ;-) ; je m'y suis reprise à deux fois pour ne pas passer à côté de ces bouts de vie, d'intimité, de mélancolie et in fine, ai fait le choix de prendre mon temps, au calme, de savourer chaque fragment, de laisser venir à moi les images, de me laisser surprendre par mon propre passé, mes propres souvenirs.

« L'écriture vient toujours après. Après la fracture. Après la faille. Quand vient le manque. »
Commenter  J’apprécie          130
Dans ce livre de la rentrée littéraire 2023, Antoine WAUTERS emmène son lecteur dans un voyage nostalgique au pays de son enfance, les Ardennes belges, dans les années 1980. Mais, on est très loin d'un récit autobiographique classique.
Avec beaucoup de sensibilité et de délicatesse, parfois de mélancolie, il nous parle de sa famille, de ses parents, grands-parents, oncles et tantes, frère et soeur, autant de personnages réels qui l'ont façonné.
Il nous parle également de la naissance d'un écrivain poète, la sienne, et sa réflexion sur l'acte d'écrire est des plus intéressantes. Comment l'enfant taiseux qu'il était a fait sortir les mots et les sentiments grâce à l'écriture…
Il nous parle de l'enfant devenu homme, retiré aujourd'hui dans cette petite maison de famille à la campagne où tout n'est que silences et souvenirs propices à l'écriture.
C'est sa vie intérieure profonde qu'il nous livre ainsi à travers les fragments de son enfance.

Les chapitres sont très courts, parfois à peine une page, comme dans un recueil de poésies.
L'évocation de l'enfance et des souvenirs familiaux est délivrée par fragments, empreints d'une douce et poétique nostalgie, qui plongent le lecteur dans un passé où la vie était plus lente mais plus réelle qu'aujourd'hui, où l'ennui, alors non interdit, pouvait être source de réflexion et d'inspiration.
Une histoire de retour au pays et à l'enfance, pleine de tendresse et de mélancolie, son histoire, mais qui m'a émue et replongée dans ma propre enfance.
Dans son esprit et son coeur, qui n'a pas le souvenir d'une maison liée à l'enfance, une Nènène ou un Papou qui nous ont inconsciemment façonnés et fait ce que nous sommes aujourd'hui en tant qu'adultes ?
Si les souvenirs d'enfance sont universels, le talent d'écriture lui est unique pour délivrer un récit intime aussi intense en émotions !
Le plus court chemin, c'est celui de la vie…

Lien : https://www.caloukili.fr/
Commenter  J’apprécie          190
Je découvre cet auteur avec ce livre. Antoine Wauters nous livre, ses souvenirs d'enfance comme ils lui viennent, sans ordre apparent. Ils ne sont pas si lointains, ces souvenirs, années 1980/1990 et pourtant il nous raconte une autre vie, disparue, oubliée ... Une réalité (que je n'avais pas perçue de façon aussi nette) s'impose à moi : le monde a changé et notre façon de vivre aussi. Loin de nous toute nostalgie, c'est un fait objectif. L'auteur raconte l'enfant qu'il était, ce et ceux qui l'ont construit, l'homme qu'il est devenu, son amour des mots. Son écriture s'écoule comme un filet d'eau, simple, poétique, douce. Je me suis laissé bercer par cette fluidité. Un bon moment de lecture
Commenter  J’apprécie          10
Rencontrer les souvenirs d'autrui, c'est se confronter au semblable et au dissemblable.

Antoine Wauters nous emmène dans ce qu'il fut enfant et dans la conscience qu'il prit d'être en vie.

La vie rurale, la famille diverse et porteuse d'images à jamais enfouies, les réactions, les termes utilisés dans une époque pas si lointaine montrent un univers tellement loin du mien…

Un autre monde, d'autres appropriations de la vie…

Tour à tour émouvants, questionneurs, ces courts textes tentent de dire le besoin voire la nécessité de l'être qu'il est.

Il nous livre son histoire, nous l'accueillons même si elle est loin de nous.

Les mots le font vivre, le disent, sont un oxygène bienfaisant tout comme le village et ses ombres bien-aimées, tout comme la nature et la solitude ressourçante et protectrice.

Belgique, une vision de deux communautés flamande et wallonne, vision un peu injuste pour l'une.
Des auteurs dont les mots se juxtaposent dans la pensée de l'écrivain : écriture qui le libère et permet de dire et de se dire.

Un livre délicat.
Commenter  J’apprécie          170
Antoine Wauters, auteur que je découvre avec plaisir, nous propose une chronique emplie de nostalgie sur l'enfance avec ses frayeurs, ses rêves et ses regrets. Il y est aussi question de l'écriture, de son exigence et de cette solitude dans l'anonymat. Il y est aussi question de lecture, passage indispensable avant l'acte d'écrire.
« Je crois que quand on vit ça jour après jour pendant longtemps, cette jouissance douloureuse de n'être personne, que quand on vit ça assez longtemps, je crois que oui, on peut écrire. »

Ce livre se feuillette comme un album de famille. A travers les évocations des parents, des grands-parents Nénène et Papou, et des oncles, et, plus proche de lui, son jumeau Charles et c'est un peu comme si on retrouvait certains membres de notre propre famille. Nos souvenirs d'enfance font écho à ceux de l'auteur. Il raconte l'insouciance des jeux.
« Quand il n'y a pas école, j'embrasse prestement mes parents, j'enfile mes vieux habits et je vais jouer. C'est une phrase magique. Tu fais quoi aujourd'hui ? Je vais jouer. »
C'est une enfance simple et ordinaire qui se déroule dans les Ardennes belges, là où on est Wallon, différent des flamands qu'on méprise un peu, il faut le dire. On ne va jamais très loin la vie s'écoule dans ce même lieu, pourtant elle est heureuse
« Aussi loin que je me souvienne, pourtant, mon enfance est un sprint heureux. »
C'est aussi un magnifique portrait de famille et Antoine Wauters pose un regard lucide et tendre sur sa famille. A commencer par la mère qui veille au bien-être de ses enfants tandis que le père, déprimé par la perte de son travail, est plus pudique dans ses sentiments.
Il y a cette phrase que je trouve magnifique « Nous ne sommes pas nés heureux, nous avons appris à l'être » car oui, le bonheur, ça ne tombe pas tout cuit dans la bouche, encore faut-il s'exercer à être heureux pour le devenir.,
En regardant grandir cet enfant à la fois inquiet, coléreux et curieux de tout, on découvre l'écrivain qu'il deviendra car, très vite, l'écriture est là comme une évidence, l'écriture qui autorise une certaine solitude, ce qui convient bien à l'enfant devenu l'adulte qui se pose en marge du monde.
« Je sais qu'écrire, c'est se traverser de part en part en acceptant tout ce que l'on croisera, tout ce que l'on touchera du doigt et que l'on entendra. Même ce qu'il y a de plus terrible. »

« le plus court chemin », c'est une écriture qui va à l'essentiel, une poésie du quotidien, le tout condensé en paragraphes brefs, ce qui rend la lecture facile et fluide. Mais ne vous y trompez pas, malgré la brièveté des chapitres, le sujet est profond et universel, c'est pour cela qu'il nous touche autant.

Commenter  J’apprécie          732
Un roman autobiographique vraiment intéressant. Dans ce roman, on suit l'auteur depuis sa plus tendre enfance, avec sa famille. Ce qui est très sympas avec ce livre c'est la longueur des chapitres. Ils sont très court voire très très court moins d'une page parfois. Cette longueur de chapitre nous permet de voir comment la vie de l'auteur à été rythmé. Il entremêle dans son récit de vie son rapport à l'écriture depuis son plus jeune âge. J'ai un peu plus de mal lorsque je lis une autobiographie, du mal à accrocher au récit, cependant celle-ci j'ai vraiment aimé la plume de l'auteur et la manière dont il racontait son autobiographie.
Commenter  J’apprécie          10
Ce livre est un puzzle littéraire.
A chaque page, Antoine Wauters, par petites touches, nous raconte des souvenirs de son enfance passée dans les Ardennes belges, là où les Wallons se sentent bouseux par rapport aux flamands.
Dans les années 80 Antoine Wauters vit avec son jumeau, Charles, entre ses parents et ses grands-parents. Un temps où le dictionnaire était la seule source de culture, où les habits étaient portés jusqu'à usure complète, où les jeux étaient en plein air.
Un père qui travaille beaucoup...déprime aussi...mais qui est capable de dire à son fils" Merci d'être qui tu es, garde bien précieusement cette clé que tu as découverte. La clé du ciel, du brouillard, du bruit du vent dans les arbres."
Sa mère est obsédée par le bonheur de ses enfants "Nous ne sommes pas nés heureux, nous avons appris à l'être...plus on expérimente des moments de bonheur plus ça devient une façon de vivre, je te souhaite le meilleur." (Tout parent normalement constitué devrait dire ça à ses enfants !!!)
Nénène et Papou sont des grands-parents charmants, elle une grand- mère gâteau, lui un grand- père pieux, silencieux, un peu bizarre.
Malgré cette douceur ambiante, à dix ans, Antoine Wauters a envie de se jeter contre un mur. Il comprend ce jour-là qu'il ne peut pas se détruire, qu'il va être obligé de vivre et c'est ce jour-là qu'il "cesse d'être un enfant". Il cherche le pourquoi de la vie. Alors il va écrire, l'écriture est l'un des thèmes principaux du livre, l'écriture ET la lecture.
"Celui qui écrit doit avoir une qualité...celle de se souvenir des voix qu'il porte en lui, et qu'il faut entendre, puis faire parler". Toujours avant d'écrire Antoine Wauters lit, parce que "lire est une armure de sens" et "il ne va nulle part sans avoir lu".
C'est un livre poétique, drôle, nostalgique, profond.
N'ayez crainte, ce n'est pas un livre nombriliste, si Antoine Wauters parle de lui c'est pour mieux comprendre les autres...ou le contraire !



Commenter  J’apprécie          368
Quand une personnalité introvertie, presque autistique, débouche sur l'écriture…

Antoine Wauters, dans ce roman qui n'en est pas un, nous dessine à coups de chapitres d'une page ou moins son enfance dans les Ardennes belges, avec ses parents, son frère et sa soeur, ses oncles et tantes, ses grands-parents. Nous sommes dans les années 80 et les gsm, les jeux vidéo n'ont pas encore contaminé le monde, l'innocence et la nature.
J'ai aimé cette évocation pleine de nostalgie.

Il y mêle le rapport à l'écriture, il y décrit le processus qui l'a transformé en écrivain. Transformé ? Non, à vrai dire. Car dès l'enfance, tout est là. Les mots se bousculent dans sa tête, et ils vont sortir à gros bouillons un peu plus tard.
Disons que cette réflexion sur l'acte d'écrire m'a quelque peu ennuyée.

Et puis il parle de son présent d'écrivain, replié dans la petite maison d'Ardenne, au point de ressentir un malaise à l'idée de « vendre » ses livres.
L'enfant mutique s'est révélé un adulte économe de mots.
Le plus court chemin vers l'enfance, c'est l'écriture.
Commenter  J’apprécie          404





Lecteurs (511) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1734 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}