L'Épée, la famine et la peste est le premier tome d'une duologie écrite par
Aurélie Wellenstein, autrice dont j'apprécie beaucoup le travail. Mais si d'habitude ses univers, thématiques et personnages me séduisent, je suis plus mitigée pour ce roman. L'écriture d'
Aurélie Wellenstein est toujours fluide et agréable à lire mais j'ai l'impression qu'il a manqué un petit quelque chose qui lui soit propre pour vraiment m'emporter.
L'Épée, la famine et la peste est une dark fantasy d'inspiration médiévale qui traite notamment de la ruine d'un royaume, de chasses aux sorcières et d'inquisition. Si les premiers chapitres sont intrigants avec une bonne immersion et une ambiance oppressante pleine de noirceur, j'ai été assez déçue par l'univers. Il est sombre et intéressant mais il manque de détails et d'approfondissement, il m'a paru être seulement esquissé et survolé.
J'ai parfois eu du mal à cerner où l'autrice voulait nous emmener d'un point de vue du lore et de la magie : entre les araignées, les tarentas, les loups-garous, le cerf, les Maudits, les Miracles, les religions, les étranges rêves et cauchemars des personnages… Ça fait beaucoup d'éléments qui m'ont parfois semblé brouillons et certains sujets ne sont du coup pas très développés.
En revanche, et comme toujours,
Aurélie Wellenstein crée des personnages complexes à la psychologie travaillée. On suit trois personnages qui sont loin des clichés des héros ou des personnages que l'on croise habituellement en fantasy. Sulyvahn, Cillian et Erin sont très différents mais leur chemin vont se croiser par le plus grand des hasards et ils vont devoir faire coïncider leurs objectifs malgré leurs différends.
J'ai particulièrement apprécié Erin qui est attachante, j'aurais aimé que Cillian s'impose plus tandis que j'ai eu du mal avec Sulyvahn que j'ai trouvé trop violent, obsessionnel et antipathique. À voir ce que le second tome nous propose comme évolution de ces personnages et de leur relation. Ils ont en tout cas en commun d'être des personnages brisés, traumatisés et hantés, en fuite car la tête est mise à prix.
Les quêtes, individuelles puis communes, des trois protagonistes avancent doucement avec parfois des longueurs même si on a le droit à quelques scènes de combats (violentes et plutôt gores) et de courses poursuites haletantes. En revanche, le souci que j'ai eu avec ces scènes, c'est leur relative invraisemblance : à plusieurs reprises les personnages s'en sortent bien trop facilement face à des hommes armés et entraînés.
L'Épée, la famine et la peste est un roman que j'attendais beaucoup mais qui n'aura malheureusement pas eu l'effet escompté.
Aurélie Wellenstein reprend ses sujets de prédilection et ça passe ou ça casse ! Si les personnages sont bien construits, je regrette une intrigue et un univers un peu lisses.
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