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4,09

sur 184 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quand sortir de nos habitudes de lecture fait du bien !

Les masses critiques privilégiées permettent parfois de sortir totalement de nos zones de confort, c'est tout leur intérêt d'ailleurs que nous guider vers des livres vers lesquels nous ne serions pas spontanément allés. En l'occurrence, d'aller me frotter à de l'heroic fantasy moi qui n'en lis jamais, tout ça parce que le nom de l'auteure proposée m'était connu. J'avais en effet lu et très apprécié son livre «Mer mortes », une fable écologique dystopique et onirique. J'ai donc accepté cette Masse Critique, curieuse et intriguée, sans même prendre le temps de lire le résumé de l'histoire. C'est Aurélie Wellenstein, je prends !
J'ai compris ensuite qu'il s'agissait d'une saga fantastique dans laquelle grouillaient des araignées. En tant qu'arachnophobe, c'était mal parti. Et puis…et puis je n'ai pas lâché ce livre, ai accepté de le lire comme on regarderait un bon film de divertissement, mettant de côté mes envies habituelles de lectures plus instructives ou ouvertes sur d'autres régions du monde, mettant de côté tous repères avec la réalité et plongeant dans ce monde sombre, médiéval, imprégné d'obscurantisme. A ma plus grande surprise, ce fut une lecture addictive même pour la non spécialiste de ce genre littéraire que je suis ! Une lecture divertissante, sans aucun doute idéale pour un public jeune adulte. Et même si je ne suis ni la cible visée, ni férue du genre, qu'importe, j'ai bien aimé !

La lecture est addictive et immersive car nous côtoyons avec effroi l'inquisition et sa violence implacable, nous errons dans des « zones mortes », lieux entoilés infestés d'araignées et abandonnés de tous, refuge idéal pour les tarentas, ces femmes-araignées, traquées par l'inquisition, nous nous perdons dans des forêts primaires qui ne semblent pas connaitre la trace de l'homme où seuls les loups, les ours et les araignées ont élu domicile. C'est un monde médiéval à l'agonie dans lequel nous plongeons, obscur, violent, peuplé de monstres, de mythes, de superstitions et de préjugés. Il faut savoir lâcher prise et ne pas chercher d'explication, accepter ce monde avec ses codes, pour apprécier sans jugement cet univers bien maîtrisé. Oui, pour ma part, l'attrait pour ce livre s'explique avant tout par l'univers qu'a su créer l'auteure, un univers médiéval fantastique qui m'a envoutée par sa poésie noire et gothique.

« Il déboucha dans une clairière à demi-noyée. Des ruisseaux gris sinuaient entre les mottes de terre. de larges flaques s'étendaient entre les touffes d'herbes pourries, les joncs et les roseaux, et reflétaient l'image inversée des arbres et des toiles d'araignées ondulant dans la bise. La troupe de l'inquisition formait un demi-cercle d'acier ».

Une lecture addictive également de par ses personnages qu'Aurélie Wellenstein a su rendre très attachants même s'ils répondent aux stéréotypes du genre, il faut bien le reconnaitre. Un jeune garçon de quinze ans fragile et timide, une belle jeune femme indépendante et au fort tempérament traquée par l'inquisition et un homme d'un certain âge, ancien inquisiteur, qui a tout perdu, sa femme, son enfant et son pouvoir…voilà nos trois protagonistes. Tous trois maltraités, rejetés, condamnés et damnés…Tous trois rejetés à la marge de cette société féodale.
Le jeune Cillian, frêle adolescent bègue, abandonné, élevé par un bucheron puis livré à lui-même, est le bouc émissaire des jeunes gens du village. Son désir de changer le regard que les gens portent sur lui, son envie de reconnaissance et de force le conduit dans une maison abandonnée envahie de toiles, là il y trouve un casque en forme de loup. Il décide de l'essayer mais alors rien ne sera plus comme avant…
Sulyvahn est un ancien croisé des troupes d'élite de la sainte inquisition, ayant tout perdu, épuisé, il erre sans but tel un mendiant jusqu'au jour où il rencontre un étrange cerf.
Erin, enfin, a perdu sa mère très jeune car tout le monde la soupçonnait d'être une tarenta : une femme araignée aux immenses pouvoirs. A-t-elle reçu en héritage les mêmes pouvoirs que sa mère, peut-elle nier ses origines ?

« Elle devait pourtant danser. Il en allait de sa survie. Elle sentait déjà l'attention qui pesait sur elle – la « fille de la tarenta » -, les regards appuyés et les moues réprobatrices. Erin passa devant voisins et collègues, le dos droit, relevant ses jupes au-dessus de ses chevilles pour ne pas les salir. Par les couleurs de ses vêtements, son maquillage chamarré et surtout, par son entrain à danser, elle prouverait à tous qu'aucune araignée ne tissait dans ses pensées et que la malédiction maternelle ne l'avais pas souillée".

Ils vont, ensemble, affronter leurs craintes, l'obscurité de leurs cauchemars ainsi que l'ombre terrible qu'ils pressentent sans la distinguer vraiment. Ils vont s'allier pour survivre, pourchassés tous trois par le chef de l'inquisition et son archère. La question étant de savoir s'ils sont des boucs émissaires ou au contraire trois forces maléfiques qui porteront le coup de grâce à ce monde agonisant.
Le livre prend le temps, et la saga en trois tomes permet de bien le faire, pour nous les présenter avec minutie, pour plonger dans leur psychologie respective puis pour les réunir au fur et à mesure des chapitres, leurs liens évoluant peu à peu, leur noirceur s'éclairant peu à peu de belles tâches de lumière, d'embellies éphémères…Mais c'est de la Dark Fantasy : le but ici n'est pas de sauver le monde, mais juste de tenter d'y survivre.

Addictive enfin cette façon d'enchainer les chapitres au rythme des aventures, telles des pièces de puzzle s'emboitant les unes aux autres, permettant peu à peu aux différents personnages d'entrelacer leurs destinées. Je fus surprise moi-même de le lire avec autant de plaisir. Cette épopée inquiétante, parfois franchement haletante, palpite et foisonne sous la plume délicate et simple d'Aurélie Wellenstein, une plume idéale pour un public jeune, avec ses phrases courtes, son style clair et sans circonvolutions mettant en valeur un monde assez manichéen de prime abord opposant le Miracle à la Malédiction, opposant l'Esprit Saint au culte païen de l'Araignée mais où la frontière entre les deux s'estompe peu à peu, les deux cultes ayant leur part d'ombres, de violences, et d'injustices. Je pense que je poursuivrai avec les deux autres tomes, le deuxième tome sortant en février 2023, ayant pris un réel plaisir à déambuler dans cet univers médiéval fantastique, totalement inhabituel pour moi.

A noter le thème des animaux, thème cher à cette auteure que j'avais déjà trouvé bien traité dans "Mer mortes", est présent de façon touchante, ainsi que celui des femmes et de leur statut, à travers l'image de la sorcière, accusées de tous les maux de la société et persécutées lorsqu'elles aspirent à plus de liberté.

Une belle gageure de la part de cette jeune auteure que de réussir à intéresser un large public avec ce livre de Dark, Mediéval Fantasy ! Je remercie Babelio et les éditions Scrineo pour l'envoi de ce beau livre à la couverture magnifique, un contenant aussi attirant que son contenu.
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Aurélie Wellenstein nous emmène dans un monde un peu particulier, sombre et oppressant, où le culte de l'Esprit Saint et de la Vierge Étoile de la Mer se dispute avec le culte de l'Araignée. On pourrait d'ailleurs croire que le premier rassemble les gentils face aux méchantes araignées. Il n'en est pourtant rien, les deux ayant chacun une grande part d'ombres et de violences. C'est dans ce monde que l'on suit les trois protagonistes principaux : Cillian, ado de 15 ans, orphelin et bègue, mi-enfant mi-loup ; Erin, 15 ans également, suspectée d'être une Tarenta (sorcière-araignée) comme sa mère, dénoncée par un prétendant rejeté ; et Sulyvahn, ancien soldat de l'Inquisition, désormais paria, qui voit son fils perdu dans l'oeil d'un cerf aux ramures d'acier. Tous trois cherchent la Tisseuse, la toute première et reine des araignées, la seule à pouvoir les libérer de leur Malédiction. On les suit donc chacun de leur côté pour commencer, jusqu'à ce que leur chemin se croise, les sollicitant à faire route ensemble, pour former au final un trio inséparable.

Fantasy médiévale mélangeant atmosphère oppressante, créatures horripilantes pour les unes ou fantastiques pour les autres, quêtes et aventures semées d'embûches et de dangers, et personnages épiques. Mais aussi liens d'amitié et de solidarité, confiance en soi et envers les autres, révélations sur sa propre identité et ses capacités. Tout est là pour me plaire !

Les conflits entre les croisés et les araignées (croisades et inquisiteurs, tortures et bûchers) donnent le ton dès le départ. La peur d'être pris domine l'ambiance générale. La nature environnante, tantôt accueillante, tantôt à faire peur, y joue également un rôle prépondérant. On perçoit donc d'entrée de jeu cette atmosphère sombre et oppressante qui ne nous lâche pas tout au long de notre lecture.

Nos trois personnages, pourtant bien différents les uns des autres et qui arrivent chacun d'une autre contrée, vont se trouver un point commun, qui est leur quête de dénicher la Tisseuse, et se lier d'une façon très touchante. Chacun va y trouver un frère ou une soeur, un fils ou une fille, un père, ce qui leur manque en fait depuis très ou trop longtemps. Entre le vécu douloureux de Sulyvahn et l'enfance chaotique de Cillian et Erin, on ne peut qu'éprouver pour eux beaucoup d'empathie et d'attachement.

L'intrigue ne manque pas d'action et d'aventure, ni de rebondissements. Les derniers combats sont époustouflants et impitoyables, d'autant qu'ils sont narrés de trois points de vue différents. L'autrice nous offre également deux retournements de situation, qui m'ont brisé le coeur. La toute fin et les dernières paroles de Sulyvahn qui terminent le tout dernier chapitre présagent un second tome du tonnerre (et sanglant !).

Le tout nous est raconté de manière fluide et très agréable, en alternant les points de vue de nos trois amis. C'est souvent violent et noir, mais sans jamais tomber dans l'épouvante ou le dégueu.

Je reproche juste un peu le fait que le monde dans lequel se déroulent les événements ne soit pas présenté un peu mieux au départ. En effet, il m'a manqué quelques éléments au commencement, qui m'auraient permis de mieux me représenter et comprendre ce monde envahi par les araignées. L'autrice a choisi de nous le révéler au fur et à mesure, elle finit donc par se rattraper, puisqu'on en comprend bien son "fonctionnement" quand on arrive à la fin.

Globalement, j'ai beaucoup aimé et ai passé un très bon moment de lecture. Je remercie d'ailleurs Babelio et les éditions Scrineo qui, grâce à une masse critique privilégiée, m'ont permis de découvrir ce premier volet en avant-première, premier volet d'un diptyque à la fois enchanteur et inquiétant.

Et pour répondre à la question qu'Aurélie Wellenstein pose à ses lecteurs dans ses remerciements : Oui on se retrouve en tome 2 ! J'ai été d'ailleurs ravie d'apprendre que ce dernier paraîtra en février prochain : (que) six mois à attendre !
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L'épée, la famine et la peste raconte l'histoire de 3 personnages, l'un habité par l'esprit d'un loup, une autre disposant des pouvoir de l'araignée et le troisième persuadé que son fils vit dans l'oeil d'un cerf. Tous les trois vont voir s'abattre sur eux la vindicte populaire.
à cette étrange proposition répond un récit poétique et violent, de la fantasy bien écrite et intelligente, portée par une imagination prolifique.
L'atmosphère est sombre, bien servie par un style à la fois épique et onirique et quelques belles envolées. le récit est globalement bien mené même si je mettrais en avant deux écueils : c'est un peu confus ou nébuleux par moments (mais on se dit que le tome 2 apportera son lot de réponses) et il y a quelques longueurs, on se dit que l'auteure aurait pu faire un peu plus court.
Lecture agréable et prenante pour le reste.
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Si le lien entre le scénario et le titre "L'épée, la famine et la peste" n'est dans un premier temps pas réellement compréhensible, il est parfaitement évocateur concernant l'ambiance de ce roman de dark fantasy particulièrement sombre et violent.
L'histoire est celle de trois personnages, très différents les uns des autres, mais tous brisés par le monde qui les entoure. Comment un vétéran traumatisé par la guerre, un enfant bègue moqué par les siens, et une jeune fille accusée de sorcellerie, se retrouveront à voyager ensemble pour échapper à leur destin maudit et sauver ce qui peut encore l'être ? Pourront-ils échapper à cette lente descente aux Enfers ?

Dans cet univers de medieval-fantasy, le monde civilisé est petit à petit en train de disparaître… à mesure que les araignées le recouvrent de leurs toiles ! Les forêts et les villes sont littéralement engloutis sous les toiles et deviennent des zones mortes. Les araignées sont vues par les humains comme des créatures contrôlées par une déesse maléfique, et dont les piqures transforment en monstres hybrides…. C'est le cas des tarentas, des femmes araignées traquées comme des sorcières par l'Inquisition. Pourtant les araignées ne sont jamais décrites comme une horde démoniaque en pleine conquête du monde, simplement comme des animaux étendant leur territoire sans réelle volonté de domination sur les hommes. Quelle est donc la vérité derrière ce qui pourrait être le linceul de l'humanité ?

Ce roman très bien écrit m'a particulièrement plu pour son ambiance sombre et pesante : la violence y est omniprésente et particulièrement crue, notamment lors des combats qui sont réalistes et sales. Pas de place pour l'épique, ici l'on meurt dans la boue et le sang, sans gloire.
Mais j'ai aussi beaucoup aimé l'écriture des personnages qui sont extrêmement attachants et dont la psychologie nous est révélée petit à petit. On progresse avec eux en se demandant s'il existe réellement un espoir pour eux et l'on tremble à leurs côtés.

En revanche, le défaut du livre est selon moi qu'il est peut-être trop long et un peu répétitif sur certaines scènes. C'est un voyage mélancolique entrecoupé de combats et de moments de tensions mais au final il ne se passe pas tant de choses marquantes… Pas assez à mon goût en tout cas. En revanche la fin est particulièrement intéressante et me donne vraiment envie de lire la suite et fin dans le deuxième tome qui sortira début 2023.
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Merci aux éditions Pocket pour l'envoi de ce premier tome, qui fait partie d'un diptyque. L'épée, la famine et la peste d'Aurélie Wellenstein est de la dark fantasy, un genre cher à l'autrice. J'aime beaucoup ses autres oeuvres, qui sont souvent sombres et plutôt torturées, ce qui en fait une plume unique dans l'imaginaire francophone.

Aurélie Wellenstein nous propose un monde inspiré du Moyen-Âge européen. C'est certes classique, mais j'ai beaucoup aimé l'aspect presque apocalyptique de l'univers. le Royaume est envahi depuis des décennies par des araignées capables de donner des pouvoirs aux humains qu'elles mordent. Elles sont jugées comme des créatures invasives et dangereuses. Les femmes qu'elles mordent, appelées tarentas, sont traitées en sorcières et en traitresses, soumises à la torture. La vie est devenue de plus en plus difficile. D'autant plus que des croisades menées dans une terre lointaine de croyants de la déesse araignée semble être à l'origine de tous les sombres événements.

L'autrice n'hésite pas à construire un monde très sombre en mêlant magie et périodes plus sombres du Moyen-Age (croisades, maladies, chasse aux sorcières…). Par exemple à travers les effets de la morsure d'une araignée. Les femmes tarentas se transforment petit à petit en créatures entre l'humain et l'arachnide, ce qui ajoute à la crainte qui existe autour d'elles. Ainsi, lorsque la jeune Erin est accusée d'être une tarenta, sa sentence est particulièrement horrible. Quant à Cillian, c'est un jeune garçon qui semble avoir été abandonné. Il se retrouve victime attitré des adolescents de son village. Enfin, Sulyvhan est un vétéran traumatisé par la guerre et la perte de sa famille. Chaque personnage permet d'explorer à quel point ce monde se délite, surtout face à la violence de l'inquisition. Ceci rend le roman particulièrement immersif face à son univers crépusculaire.

Comme toujours, la plume d'Aurélie Wellenstein nous emporte sans problème dans l'aventure. Crue et directe, elle nous entraîne dans une course-poursuite entre les trois personnages principaux et ceux qui les considèrent comme des erreurs. Il y a bon équilibre entre les moments d'action et les moments plus reposés, qui servent à poser l'intrigue et l'univers, mais aussi à construire du lien entre les personnages. J'ai trouvé intéressante la dynamique dans un trio aux origines si différentes. le fait qu'ils aient chacun leur histoire rend certes le début un peu long, mais c'est aussi un bon moyen de créer du rythme par leurs échanges plus tard.

Enfin, les habitués des romans d'Aurélie Wellenstein ne seront pas dépaysés. On y retrouve tous les ingrédients des oeuvres de l'autrice en plus du côté glauque de l'univers. Dans un premier temps, elle construit ses histoires en approfondissant les liens entre humains et animaux. C'est ici notamment le cas avec Cillian, l'enfant possédé par le loup. L'autrice aime également traiter de métamorphoses et d'hybridations, ce qui est également très présents dans ses romans précédents. Si vous êtes néophyte c'est un bon premier pas dans l'univers de l'autrice en somme.

Le point fort de l'épée, la famine et la peste est sans doute l'univers sombre, presque onirique, qui lui donne un goût de conte désenchanté. L'autrice prend les moments les plus violents du Moyen-Âge pour y mêler magie et métamorphoses. L'épopée des trois personnages principaux est bien menés, leurs histoires et interaction permettent de bien saisir la nature de ce Royaume crépusculaire et apocalyptique. On y retrouve tous les marqueurs de l'oeuvre d'Aurélie Wellenstein, ce qui le rend parfait pour les néophytes, mais parfois prévisible pour les lecteurs chevronnés de cette autrice.
Lien : https://lageekosophe.com/202..
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Il en fallait un, c'est celui ci. J'ai lu tous les romans d'Aurélie Wellenstein. Je les ai tous appréciés, certains plus que d'autres, l'addiction étant présente pratiquement à chacune de mes lectures.
Il fallait bien un roman auquel je n'accrochais pas ou peu, et bien c'est celui ci.
En effet j'ai mis plus de deux semaines à lire ce roman là où d'habitude, j'engloutis un roman de l'autrice en une à trois soirées...
J'ai donc tout naturellement tenté d'en trouver les causes. La première, c'est certainement mon état d'esprit actuel qui se veut très pris par des obligations et des préoccupations ancrées dans une réalité qui ne laisse que peu ou pas de place à l'évasion ou à l'imaginaire. Je n'ai donc pu me plonger, me laisser emporter par la poésie que je sais reconnaître d'habitude chez Aurélie Wellenstein. Car pour entrer dans l'un de ses romans, il faut savoir lâcher prise avec le réel et pour s'investir totalement dans le récit, l'apprécier a sa juste valeur et se laisser porter par l'imaginaire qu'elle suscite, il est nécéssaire de laisser de côté tous ses petits tracas quotidiens... A plus forte raison avec ce roman qui demande une immersion de la part du lecteur que je n'avais jusqu'ici pas identifié chez l'autrice.
La seconde c'est dans doute la lenteur du récit qui met beaucoup de temps à se mettre en place. En effet l'autrice prend le temps de façonner chacun de ses personnages, de peaufiner leurs personnalités, ainsi que le contexte, un monde médiéval fantastique sur fond d'inquisition.
Je retrouve les thèmes chers à l'autrice, tout ce qui touche la nature sauvage, ici présent surtout par le biais d'une faune importante.
Elle donne et défend la place et le statut de la femme, faisant de l'une de ses héroïnes, une sorcière présumée. Mais au delà du statut de la femme, c'est surtout le statut de toutes les personnes rejetées, chacun de ses personnages l'étant à sa manière et pour différentes raisons.
Le thème de la famille est également très présent, les personnages principaux, même s'ils ne sont pas apparentés, forment une famille dans une certaine mesure, le père, le frère et la soeur comme le précise Erin, l'héroïne.
Enfin j'aime beaucoup les quelques indices qui nous indiquent ou qui pourraient nous faire penser à un conte. le cerf qui porte dans son oeil un enfant...
Donc voilà, sur le papier, il y avait tout pour que je dévore ce roman comme les précédents et malheureusement l'appétit n'est pas venu mais mon intérêt a pourtant été titillé. Suffisamment pour attendre le prochain tome de ce diptyque en espérant que je saurai l'investir comme il se doit.
Car Aurélie Wellenstein est une valeur sûre...
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Dans un monde où les araignées envahissent les villes de leurs toiles et elles peuvent rendre des gens fous. On suit trois personnes, une jeune fille accusée d'avoir des pouvoirs par l'inquisition, un jeune garçon possède par l'esprit d'un loup et un vétéran qui voit son fils décédé dans l'oeil d'un cerf.

Je ne connaissais pas cette auteur mais ma lecture m'a donné envie de connaître d'autres romans d'elle. J'ai apprécié son écriture, c'est fluide, il n'y a pas trop de descriptions et juste ce qu'il faut d'action.
Les histoires d'accusations et tortures par l'inquisition nous rappelle les histoires de chasse aux sorcières ce qui est peut être voulu par l'auteur mais l'intrigue autour des araignées est quant à elle très originale et donne une ambiance pesante

Les personnages sont tous les trois attachants même si j'ai une préférence pour Erin, la jeune fille accusée d'être une tarenta. Ce sont trois personnages forts, avec des passés assez lourd et qui sont prêts à tout pour s'en sortir mais on est tout desuit happé par leur histoire.
J'ai juste été un peu gênée par les changements de personnages au bout de quelques chapitres, cela coupait trop l'histoire je trouve.

En résumé un roman de fantasy assez original dont je lirais bien la suite.
Merci aux editions Scrineo et à Babelio pour l'envoi de ce livre.
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Aurélie Wellenstein n'est plus à présenter et son travail suscite bien souvent l'intérêt du lecteur et se veut aussi encensé que nuancé selon ce dernier. C'est pourquoi, j'avais à coeur d'enfin découvrir cette plume francophone et c'est à l'occasion de la sortie en format poche de sa dernière série que j'ai enfin pu sauter le pas.

Une incursion qui me laisse mi-figue mi-raisin et donc je pense être quelque peu passé à côté. Il faut dire que L'Épée, la famine et la Peste se veut plaisant et divertissant à lire mais j'en attendais bien davantage. Pourtant, derrière ses inspirations des plus grands contes d'antan, l'auteure dévoile une intrigue facile à parcourir, peut-être trop, et parfois assez prévisible. Ainsi et alors que je pensais faire face à un univers développé et fort travaillé, je ressors étrangement désabusé et légèrement sur ma faim. D'autant plus que je ne suis pas certain qu'il ait été judicieux de scinder l'oeuvre en deux volets au vue d'un arrêt assez brutal, ne me laissant d'autre choix que de poursuivre l'aventure cela dit. Néanmoins et pour le minimum esquissé, l'univers se révèle fortement envoûtant grâce à sa noirceur et sa sombre ambiance bercée d'un bestiaire fantastique assez remarquable. Amoureux de créatures dangereuses, vous serez plus que servis grâce à une certaine mythologie basée sur les araignées et leurs dangereuses toiles, synonymes de pièges et embûches en cet ouvrage. Il m'a juste manqué de relief et de sophistication pour être davantage happé et investi au cours de cette lecture.

Fort heureusement et à l'inverse du reste, la romancière semble avoir tout misé sur l'élaboration de ses protagonistes et je dois dire que de ce côté, c'est une pleine et vive réussite malgré un léger déséquilibre dans leur mise en lumière. En effet, le lecteur suivra les traces de Cillian, Sulyvahn et Erin, trois personnages hauts en couleurs et dont leurs différences feront leur force ! J'apprécie quand un auteur met en valeur la singularité de ses créations, ce qui fut parfaitement le cas et l'élément central de ce dynamique trio forcé d'oeuvrer afin de déjouer le mal qui ronge leur monde. Sans être totalement attaché à l'un de ces derniers, j'ai tout de même pris grand plaisir à les suivre dans leurs différentes quêtes ou fuites et à suivre l'évolution de leurs relations. Aussi écorchés les uns que les autres, c'est avec tendresse qu'Aurélie Wellenstein dévoile de véritables héros en devenir malgré un manque de risque parfois évident et une orientation manichéenne un poil trop prononcée. C'est pourquoi et il est vrai que j'aurais apprécié autant de nuance que de singularité.

C'est pourquoi et sans avoir été des plus saisi, je n'ai nullement trouvé déplaisante ma découverte de la plume de cette prolifique auteure. Je pense avoir eu de trop grandes attentes concernant son style qui, bien que plaisant à parcourir, se révèle assez classique en son genre et m'a semblé manquer d'apprêt et de subtilité pour pleinement m'emporter et me convaincre. Pour autant et au vu de sa facilité de lecture, je suis déjà en train de parcourir la suite des aventures de cette singulière et écorchée galerie de portrait dépeinte.
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Cillian, Erin, Sulyvhan, trois âmes errantes, conséquences des religions, des politiques et de l'humain.

Un roman choral avec des personnalités bien différentes et même si je n'ai pas réussi à m'attacher à eux, j'ai trouvé leurs histoires très intéressantes. Parfois triste, parfois sombre, parfois violente, la vie des personnages est loin d'être rose.

Si j'ai trouvé quelques longueurs, les derniers chapitres ont été un régal et la suite m'attend sagement pour le mois prochain 😁

Un bel univers sombre, des personnages qui se battent pour leur liberté et essaient de s'accepter tels qu'ils sont. Une amitié qui se construit malgré toutes les souffrances que chacun a vécues.

Bref, encore un roman d'Aurélie Wellenstein que j'ai beaucoup apprécié 🥰
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L'épée, la famine et la peste, de Aurélie Wellenstein.
C'est le premier Wellenstein que je lis, reçu par une masse critique Babelio ; j'appréhendais un peu, car je sais que l'autrice a tendance à écrire des livres beaucoup plus dark que ce dont j'ai l'habitude (elle m'avait d'ailleurs elle-même regardé avec des grands yeux aux Imaginales quand je lui avais dit que je voulais quand même lui prendre quelque chose XD).
Dans ce premier tome (sur deux, c'est un diptyque), on se retrouve dans un royaume dépressif ; en gros, il est envahi d'araignées, qui tissent des toiles partout, jusqu'à chasser de chez eux les habitants. Certaines pourraient même entrer dans les têtes des gens pour y tisser leurs toiles et les mettre dans un état plus ou moins végétatif, tandis que d'autres pourraient conférer des pouvoirs. Les femmes ainsi mordues deviennent des tarentas, chassées par l'inquisition et pendues, métaphore assumée de la chasse aux sorcières, et des croisades sont montées contre le pays d'origine supposée des araignées. On est donc dans une ambiance sombre et pesante, certes (en plus il fait tout le temps pluvieux ou brumeux), avec des plages de mélancolie entrecoupées de poussées de violence ; cependant, bien moins que ce que je craignais, et je pense que cette appréhension initiale a un peu retenu et ralenti mon immersion - à tort.
Pour l'histoire, et sans en dire trop, on suit trois personnages qui, globalement, errent dans le royaume : une jeune fille accusée d'être une tarenta, un jeune homme qui semble habité par l'esprit malin d'un loup et qui est accusé de lycanthropie, et un ancien membre de l'inquisition revenu des croisades. L'évolution et les oscillations de leurs relations est assez intéressante, on est loin d'un groupe soudé et aimant, on tourne plutôt autour de la méfiance et de la violence.
Au final, le style est extrêmement maitrisé, tout contribue à cette ambiance un peu molle-mélancolique de déliquescence (brume + toiles d'araignées ça donne vraiment bien l'idée de l'ambiance du livre je trouve), avec des éruptions de folie furieuse. On n'est pas dans un page-turner, les scènes d'action sont rares (mais efficaces), c'est vraiment plus une lecture d'immersion et de psychologie - et ça a plutôt bien marché sur moi, même si j'ai pris mon temps, j'ai beaucoup aimé au final cette lecture. :)
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