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4,08

sur 195 notes
Je suis une inconditionnelle d'Aurélie Wellenstein, cette Emilie Nothomb de l'imaginaire qui est tellement prolixe depuis de nombreuses années, alors je suis sûrement partiale, mais j'ai eu un gros coup de coeur pour cette duologie, la première de l'autrice, où sa revisite des figures du croisé, de l'inquisiteur et de la sorcière m'ont transportée !

Pourtant avec l'autrice, c'est souvent quitte ou double pour moi. J'ai adoré les âpres voyages du Dieu Oiseau, du Roi des Fauves ou encore du Désert des couleurs, tandis que La mort du temps ou Les loups chantants m'ont laissée plus dubitative. Ici, elle propose quelque chose de nouveau, elle qui est habituée aux récits plutôt courts et en un seul tome, mais ce diptyque fut plus qu'une riche idée tant elle s'est appropriée le format pour nous offrir une splendide narration pleine de surprise et d'émotion !

Dans ce nouveau récit, l'autrice change un peu d'époque et de paradigme par rapport à ce qu'elle a déjà essayé. Dans une sorte de Renaissance / fin Moyen Âge fictif, elle élabore un monde où un royaume, celui de Comhgall, s'enfonce dans une sorte d'âge sombre avec un roi fou, manipulé par un Moine qui aurait des visions et qui fait la chasse à ces hommes et femmes différents qui auraient un lieu « contre nature » avec certains animaux totems qui les auraient contaminés et métamorphosés. Une nouvelle chasse aux sorcières s'organise sous forme de chasse aux tarentulas et autres garous. C'est dans ce cadre, qu'une jeune lissière, Erin, va se faire arrêter dénoncée arbitrairement parce que sa mère a été autrefois tuée par l'Inquisition. de fil en aiguille, elle va rencontrer tour à tour inquisiteurs, adolescent au masque de fer et croisés en quête de repentance.

Sous ce méta-texte très riche, l'autrice nous embarque ou en tout cas m'a embarquée dans une dense et sombre aventure où mes sentiments ont été mis à rude épreuve. J'ai beaucoup aimé le ton et l'ambiance rudes de l'oeuvre, comme j'en ai l'habitude avec l'autrice. J'en ai aimé la lenteur insidieuse pour poser le cadre de cette ambiance presque de conte de fée poisseux et entoilé. J'ai eu moi aussi le souffle coupé, presque étouffé, par ce univers tellement contraint. Et j'ai adoré cela ! C'était sombre, intelligent et plein de références. Avec Erin, nous avons la figure de la sorcière qui est écrite avec plein de nuances, notamment autour des questions de violences faites aux femmes et la figure de la mère. Avec Cillian, c'est un sorte de nouveau Berserker à la Guts (Berserk), poignant avec ses traumas d'enfant abandonné. Sulyvahn quant à lui revisite la figure de vieux briscard, c'est le croisé malheureux qui cherche à se racheter et est bien sombre. Au début, c'est juste ce trio atypique (enfin plus tant que ça vu la mode des trios atypiques…) mais tournent autour d'eux d'autres personnages qui seront plus développés dans le tome 2 et que j'ai adoré : Conrad, l'inquisiteur ex-croisé qui va vraiment apporter de l'épaisseur et de la matière à l'histoire, ainsi que sa compagne Lile, une lionne-garou, peut-être un poil en-dessous des autres.

On plonge ainsi avec eux dans un récit vraiment immersif, où tous les traumas de chacun se dansent bien pour créer une histoire en forme de quête puis de vengeance qui va nous mener dans pas mal de recoins du royaume : des petits villages d'Erin et Cillian, en passant par les geôle de l'inquisition, jusqu'au lieu où se terre la reine des araignées et donc le routes terreuses et filandreuses pour s'y rendre, jusqu'à la ville et au palais de ce roi fou. Je ne me suis pas ennuyée une seconde, lisant ce texte, ces deux tomes dans le même souffle sur un weekend, ce qui fut pour moi le rythme parfait ! J'ai vraiment trouvé cela très intense, souvent poignant et déchirant, mais surtout révoltant. Il y a des pages terribles sur les violences faites aux femmes où on se prend ça en pleine figure au point que c'est à la limite du soutenable. Côté fantastique, les descriptions des transformations et autres bestioles sont aussi tellement immersives qu'on les vit véritablement, on sent les corps contraints de se transformer, on sent cette vie étrange qui grouille de partout. Ça ne doit pas être simple pour les arachnophobes ^^!

L'aventure m'a donc totalement emportée, mi-conte de fée à la Belle au bois dormant revisité, mi-critique de cette société inégalitaire où la foi a été détournée pour mieux établir ses propres règles et éliminer ceux qui dérangent : les femmes et les gens différents. C'est vraiment une lecture contestataire qui doit faire réagir. Mais au-delà de cela, ce fut surtout une écriture magique, très immersive, je l'ai déjà dit, mais également maligne et bluffante. Elle nous emmène dans un paradigme, une mouture qu'on pense établie dans le tome 1, pour venir tout bouleverser et rebattre les cartes extrêmement finement, apportant la profondeur qu'il manquait avec un tome 2 surprenant pour lequel j'ai eu un vrai coup de coeur. J'ai été chamboulée par les révélations qui m'ont fait revoir l'histoire différemment et c'est exactement ce que j'aime : être surprise, voir que je me suis trompée et me faire emmener ailleurs. Alors certes, l'autrice n'est pas la reine des transitions, c'est souvent abrupt et parfois même il manque quelque chose, ce qui donne l'impression que ça sort de nulle part ou que ce n'est pas logique, n'a pas de sens, mais c'est le seul petit défaut que j'ai trouvé ici. C'est dire !

Merveilleuse lecture qui m'a emmenée dans une renaissance mystique et inquisitoriale plus vraie que nature où j'ai brûlé pour les gens persécutés et été terrifiée par ce qu'ils subissaient. J'ai encore une fois adoré les surprises que m'ont réservé la plume très sombre de l'autrice et ses marqueurs d'époque. C'était déchirant, révoltant, dur aussi mais hyper immersif, dérangeant et grouillant. Je ne verrai plus les araignées de la même façon. Je suis ravie de revoir l'autrice revenir un peu à ce qui a fait l'âme de ses premiers récits avec en prime la maturité qu'elle a gagnée qui se voit dans ses références historiques et psychologiques avec lesquelles elle joue. Dans le top top de mes lectures d'Aurélie Wellenstein !
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« L'épée, la famine et la peste » est un roman de fantasy sombre, aux personnages maudits qui vont pourtant briser le coeur du lecteur. La thématique principale est celle de la différence sur fond moyenâgeux.

C'est un roman envoûtant qui m'a happé dès les premières pages. Les scènes sont visuelles, glauques et pleines de légendes, de malédictions. Cela crée une atmosphère inquiétante, parfois sinistre, récit macabre au fin fond de la forêt.

Pour aller dans le sens de cette ambiance, l'élément clé du récit est l'araignée. La mythologie du roman s'articule autour de plusieurs espèces d'arachnides ayant chacune des affects bien particuliers sur les personnages. Arachnophobes fuyez, elles sont présentes tout au long du livre ! Pour ma part, j'ai vraiment apprécié le système de magie en lien avec ces petites dames !

Les personnages sont au coeur de l'histoire. Entre noirceur et recherche de soi, ils sont au fond, terriblement humains. On les suit d'abord séparément puis leur quête prendra un sens communs. Ils ne formeront quasiment plus qu'un à la fin du roman. Plus généralement, la thématique de l'acceptation de la différence est au coeur de leur épopée.

En effet, le récit prend place au moyen âge. L'Inquisition vient punir toutes formes de sorcellerie ou de malédiction. Et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il n'en faut pas beaucoup pour se retrouver en geôle ! La magie de l'univers inventé par l'autrice vient donc se mélanger à tout cela. On lit bien sûr entre les lignes la critique de l'intolérance vis à vis de la différence.

C'est un roman prenant. Les chapitres sont taillés sur mesure pour maintenir l'envie de connaître la suite. Chacun est focalisé sur un élément clé à amener au lecteur. L'ensemble construit la relation des personnages et permet d'affirmer le second thème important du roman : la fraternité au sens large.

Malgré des thèmes lumineux comme l'amitié ou l'acceptation de l'autre, le roman n'en reste pas moins très violent. Meurtre, guerre, torture … Les scènes de combat sont rudes et la fin amène un second tome qui devrait s'inscrire dans la même ligne !

J'ai beaucoup aimé cette lecture marquée par des légendes sombres, son atmosphère remplie de fantômes. On s'attache inévitablement à ces trois personnages entre monstres et victimes, mais pourtant humain à souhait. On traverse beaucoup d'émotions à la lecture de ce premier tome. Et heureusement … le second est à portée de main !
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J'ai eu du mal à rentrer dedans et je pense que je ne suis pas le lectorat cible, donc je doute de lire le tome 2, mais ça reste un très bon roman. le rythme est trop lent à mon goût, trop contemplatif, mais l'univers est vraiment intéressant et la plume très belle.

J'ai eu du mal à me soucier du sort des personnages, mais j'y suis davantage parvenue à la fin du tome, à tel point que j'ai un peu hésité à me prendre le tome 2.

Le truc que j'ai sûrement le plus aimé, c'est comment cette histoire d'araignées ne m'a pas empêchée d'apprécier ce roman – alors que je suis arachnophobe, comme tous les gens normaux – et que ça vire à la chasse aux sorcières, un thème que j'affectionne.

En somme, une découverte originale et qui fonctionne, un peu lente à mon goût et avec des personnages qui ne m'ont pas trop embarquée, mais que je pourrais conseiller à des lecteurices de fantasy qui cherchent quelque chose qui sort des sentiers battus !
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Merci aux éditions Pocket pour l'envoi de ce premier tome, qui fait partie d'un diptyque. L'épée, la famine et la peste d'Aurélie Wellenstein est de la dark fantasy, un genre cher à l'autrice. J'aime beaucoup ses autres oeuvres, qui sont souvent sombres et plutôt torturées, ce qui en fait une plume unique dans l'imaginaire francophone.

Aurélie Wellenstein nous propose un monde inspiré du Moyen-Âge européen. C'est certes classique, mais j'ai beaucoup aimé l'aspect presque apocalyptique de l'univers. le Royaume est envahi depuis des décennies par des araignées capables de donner des pouvoirs aux humains qu'elles mordent. Elles sont jugées comme des créatures invasives et dangereuses. Les femmes qu'elles mordent, appelées tarentas, sont traitées en sorcières et en traitresses, soumises à la torture. La vie est devenue de plus en plus difficile. D'autant plus que des croisades menées dans une terre lointaine de croyants de la déesse araignée semble être à l'origine de tous les sombres événements.

L'autrice n'hésite pas à construire un monde très sombre en mêlant magie et périodes plus sombres du Moyen-Age (croisades, maladies, chasse aux sorcières…). Par exemple à travers les effets de la morsure d'une araignée. Les femmes tarentas se transforment petit à petit en créatures entre l'humain et l'arachnide, ce qui ajoute à la crainte qui existe autour d'elles. Ainsi, lorsque la jeune Erin est accusée d'être une tarenta, sa sentence est particulièrement horrible. Quant à Cillian, c'est un jeune garçon qui semble avoir été abandonné. Il se retrouve victime attitré des adolescents de son village. Enfin, Sulyvhan est un vétéran traumatisé par la guerre et la perte de sa famille. Chaque personnage permet d'explorer à quel point ce monde se délite, surtout face à la violence de l'inquisition. Ceci rend le roman particulièrement immersif face à son univers crépusculaire.

Comme toujours, la plume d'Aurélie Wellenstein nous emporte sans problème dans l'aventure. Crue et directe, elle nous entraîne dans une course-poursuite entre les trois personnages principaux et ceux qui les considèrent comme des erreurs. Il y a bon équilibre entre les moments d'action et les moments plus reposés, qui servent à poser l'intrigue et l'univers, mais aussi à construire du lien entre les personnages. J'ai trouvé intéressante la dynamique dans un trio aux origines si différentes. le fait qu'ils aient chacun leur histoire rend certes le début un peu long, mais c'est aussi un bon moyen de créer du rythme par leurs échanges plus tard.

Enfin, les habitués des romans d'Aurélie Wellenstein ne seront pas dépaysés. On y retrouve tous les ingrédients des oeuvres de l'autrice en plus du côté glauque de l'univers. Dans un premier temps, elle construit ses histoires en approfondissant les liens entre humains et animaux. C'est ici notamment le cas avec Cillian, l'enfant possédé par le loup. L'autrice aime également traiter de métamorphoses et d'hybridations, ce qui est également très présents dans ses romans précédents. Si vous êtes néophyte c'est un bon premier pas dans l'univers de l'autrice en somme.

Le point fort de l'épée, la famine et la peste est sans doute l'univers sombre, presque onirique, qui lui donne un goût de conte désenchanté. L'autrice prend les moments les plus violents du Moyen-Âge pour y mêler magie et métamorphoses. L'épopée des trois personnages principaux est bien menés, leurs histoires et interaction permettent de bien saisir la nature de ce Royaume crépusculaire et apocalyptique. On y retrouve tous les marqueurs de l'oeuvre d'Aurélie Wellenstein, ce qui le rend parfait pour les néophytes, mais parfois prévisible pour les lecteurs chevronnés de cette autrice.
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Dans son diptyque de fantasy "L'Épée, la Famine et la Peste", Aurélie Wellenstein plonge ses lecteurs dans l'univers sombre et captivant du royaume de Comhghall, un monde en proie à la désolation et aux horreurs indicibles. Avec une plume aussi sombre qu'envoûtante, Wellenstein construit une narration dense et immersive, où les monstres et les malédictions ne sont pas seulement des entités extérieures, mais reflètent aussi les tourments intérieurs des personnages.

Ce récit s'ancre dans un paysage où le désespoir semble avoir pris racine : villages engloutis sous les toiles d'araignées géantes, créatures terrifiantes dictant leur loi, et une population en proie à une mélancolie profonde, symptôme d'une maladie de l'âme plus qu'un simple état d'esprit. Au coeur de cette atmosphère oppressante, trois figures brisées par la vie deviennent malgré elles les protagonistes d'une lutte acharnée pour la survie et la quête d'une rédemption incertaine.

Le garçon possédé par l'esprit d'un loup, la jeune fille dotée des pouvoirs redoutés d'une araignée, et l'ancien soldat hanté par la perte et la folie, sont dessinés avec une profondeur psychologique qui transcende les archétypes classiques de la fantasy. Wellenstein réussit le tour de force de les rendre profondément humains, vulnérables, et d'une certaine manière, incroyablement proches du lecteur. Leurs parcours, empreints de douleur mais aussi d'espoir, s'entremêlent dans une quête de sens et de libération qui questionne la nature même de la culpabilité et de la rédemption.

La menace incarnée par le chef de l'Inquisition et son archère introduit une tension constante, rendant la lecture haletante. Ces antagonistes, loin d'être univoques, sont eux-mêmes pris dans la toile complexe des thèmes abordés par l'oeuvre : le pouvoir, la peur de l'autre, et la violence comme réponse au chaos.

"L'Épée, la Famine et la Peste" se distingue par sa capacité à tisser des liens étroits entre le destin des personnages et celui d'un royaume à l'agonie. Cette fresque sombre, riche en émotions et en rebondissements, ne laisse pas indifférent. Elle interpelle, remue, et invite à une réflexion sur la condition humaine face à l'adversité.

Aurélie Wellenstein, avec ce diptyque, confirme son talent pour créer des univers denses et complexes, peuplés de personnages qui, malgré leurs failles, luttent avec acharnement pour trouver leur place dans un monde qui les rejette. "L'Épée, la Famine et la Peste" est une oeuvre magistrale qui marque par son originalité, son intensité et sa profonde humanité.
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Le royaume de Comghall connait des temps troublés depuis que la population est condamnée par les terribles tarentas, faisant disparaître des villages entiers sous des toiles d'araignées. Or, pour lutter contre ce fléau et le culte qui lui est dédié, l'inquisition a été dépêchée et exerce sa mission avec beaucoup de zèle. Elle va d'ailleurs prendre en chasse un ancien soldat qui a pris bien malgré lui sous son aile deux jeunes gens : Cillian, en proie à une malédiction de loup et Erin, accusée à tort de sorcellerie. Alors que le piège semble se refermer sur eux, arriveront-ils à s'échapper ?

L'Epée, la Famine et la Peste est une fantasy crépusculaire qui nous entraîne au coeur d'un royaume mourant, marqué par la famine et la peste grise. Fruit d'une malédiction qu'il doit à la morsure d'une tarentule venant du royaume voisin et condamnant la princesse mordue à devenir une tarenta, autrement dit une femme araignée.

Pour nourrir son univers, Aurélie Wellenstein emprunte donc à cette croyance païenne de la Tarenta comme araignée mythique qui, par sa morsure symbolique et le poison inoculé, génère des troubles du corps et de l'âme. Entre ces lignes, les conséquences de la morsure de l'araignée dépendent de l'espèce en présence. Ainsi, la veuve noire tisse les pensées de leurs victimes les plongeant ainsi dans une profonde mélancolie, la lycose de Tarente change les femmes en sorcières et les hommes en illuminés, et la fileuse suscite des rêves prémonitoires. Certaines femmes mordues prennent donc des caractéristiques physiques ainsi que des capacités propres aux araignées. En outre, Comghall est littéralement envahi par ces arachnides qui tissent leurs toiles partout au point d'étouffer toute étincelle de vie. Mais le tarentisme n'est pas le seul fléau qui sévit dans ce monde car il faut aussi compter avec des cas de lycanthropie.

Pour tenter d'endiguer cette tragédie entre en scène l'inquisition qui va traquer à l'extrême toute suspicion de tarentisme ou de lycanthropie faisant régner la terreur au sein du royaume car les persécutions vont bon train. Sa présence ajoute de l'infâmie à l'horreur ambiante et donne de suite le ton funeste au texte.

Ici, les manifestations surnaturelles sont autant considérées comme des malédictions que comme des miracles, selon l'interprétation que chacun leur donne. On en croise beaucoup au fil des pages de ce livre, tantôt pour émerveiller tantôt pour horrifier.

En outre, l'autrice joue également sur le détournement de conte. En effet, derrière ce palais maudit et entoilé que l'on est amené à visiter à un moment de l'histoire, il est très facile d'y voir une personnification du château assoupi de la Belle au Bois Dormant, notamment à travers ce temps suspendu qui semble avoir cours en ces lieux. Seulement, les résidents ne sont pas victimes d'un sommeil éternel car dans ce cas-ci, ils sont bel et bien morts. Emmaillotés dans les toiles, leurs corps ne tombent simplement pas en poussière.

Comme à son accoutumée, l'univers qui sert d'écrin à son intrigue est très immersif, troublant et captivant à la fois.

Le récit est également très riche, porteur de questions de société. Aurélie Wellenstein nous y parle de la persécution des minorités et des femmes. Sa plume est incisive pour traiter cette thématique du bouc émissaire comme catalyseur de la violence sociale. le livre est dur et rugueux nous plongeant dans un tourbillon d'émotions fortes jusqu'à tutoyer l'insoutenable.

Avec L'Epée, la Famine et la Peste, on est à nouveau sur un texte puissant et très psychologique. Aurélie Wellenstein m'a une nouvelle fois embarquée sans mal dans cette histoire. Comme d'habitude, j'apprécie le travail poussé qu'elle fait sur ses protagonistes. L'univers est intriguant et ne laisse clairement pas indemne. Vite, la suite !

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Aurélie Wellenstein n'est plus à présenter et son travail suscite bien souvent l'intérêt du lecteur et se veut aussi encensé que nuancé selon ce dernier. C'est pourquoi, j'avais à coeur d'enfin découvrir cette plume francophone et c'est à l'occasion de la sortie en format poche de sa dernière série que j'ai enfin pu sauter le pas.

Une incursion qui me laisse mi-figue mi-raisin et donc je pense être quelque peu passé à côté. Il faut dire que L'Épée, la famine et la Peste se veut plaisant et divertissant à lire mais j'en attendais bien davantage. Pourtant, derrière ses inspirations des plus grands contes d'antan, l'auteure dévoile une intrigue facile à parcourir, peut-être trop, et parfois assez prévisible. Ainsi et alors que je pensais faire face à un univers développé et fort travaillé, je ressors étrangement désabusé et légèrement sur ma faim. D'autant plus que je ne suis pas certain qu'il ait été judicieux de scinder l'oeuvre en deux volets au vue d'un arrêt assez brutal, ne me laissant d'autre choix que de poursuivre l'aventure cela dit. Néanmoins et pour le minimum esquissé, l'univers se révèle fortement envoûtant grâce à sa noirceur et sa sombre ambiance bercée d'un bestiaire fantastique assez remarquable. Amoureux de créatures dangereuses, vous serez plus que servis grâce à une certaine mythologie basée sur les araignées et leurs dangereuses toiles, synonymes de pièges et embûches en cet ouvrage. Il m'a juste manqué de relief et de sophistication pour être davantage happé et investi au cours de cette lecture.

Fort heureusement et à l'inverse du reste, la romancière semble avoir tout misé sur l'élaboration de ses protagonistes et je dois dire que de ce côté, c'est une pleine et vive réussite malgré un léger déséquilibre dans leur mise en lumière. En effet, le lecteur suivra les traces de Cillian, Sulyvahn et Erin, trois personnages hauts en couleurs et dont leurs différences feront leur force ! J'apprécie quand un auteur met en valeur la singularité de ses créations, ce qui fut parfaitement le cas et l'élément central de ce dynamique trio forcé d'oeuvrer afin de déjouer le mal qui ronge leur monde. Sans être totalement attaché à l'un de ces derniers, j'ai tout de même pris grand plaisir à les suivre dans leurs différentes quêtes ou fuites et à suivre l'évolution de leurs relations. Aussi écorchés les uns que les autres, c'est avec tendresse qu'Aurélie Wellenstein dévoile de véritables héros en devenir malgré un manque de risque parfois évident et une orientation manichéenne un poil trop prononcée. C'est pourquoi et il est vrai que j'aurais apprécié autant de nuance que de singularité.

C'est pourquoi et sans avoir été des plus saisi, je n'ai nullement trouvé déplaisante ma découverte de la plume de cette prolifique auteure. Je pense avoir eu de trop grandes attentes concernant son style qui, bien que plaisant à parcourir, se révèle assez classique en son genre et m'a semblé manquer d'apprêt et de subtilité pour pleinement m'emporter et me convaincre. Pour autant et au vu de sa facilité de lecture, je suis déjà en train de parcourir la suite des aventures de cette singulière et écorchée galerie de portrait dépeinte.
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Ça faisait un moment que je ne m'étais pas plongée dans de la dark fantasy. "La Voie des ombres" de Brent Weeks m'avait pas mal secoué à l'époque, et j'avoue que j'avais mis une certaine distance entre moi et ce genre littéraire auquel il faut avoir les tripes de s'accrocher. Bien que fort intéressant.
Et comme Aurelie Wellenstein m'avait plutôt pas mal conquise avec son "Mers Mortes", et que les commenetaires parlaient d'un retour à la noirceurs de l'autrice, je me suis dit que ce serait une bonne occasion de m'atteler à ce roman.

Alors même si je ne suis pas ressortie de ma lecture aussi émerveillée que pour "Mers Mortes" et que j'ai trouvé le livre un peu "gentillet" par rapport aux critiques, c'était une bonne découverte malgré tout.

Je déplore toutefois pas mal de longueur, surtout pour le début auquel j'ai eu pas mal de difficultés à m'accrocher. Il m'a fallu une bonne soixantaine de pages pour avoir l'impression d'être pleinement investie dans ma lecture. Par la suite, c'est largement plus fluide mais faut avant tout réussir à maitriser la bête !
On notera aussi un univers assez complexe et pas assez détaillé à mon goût. Je reste un peu sur ma faim à ce sujet. Les informations sont données un peu comme des cheveux sur la soupe, de manière ponctuelle et sans vraiment entrer dans les détails. Pourtant c'est un monde riche, avec plusieurs fondations assez importantes à comprendre. Une carte et un glossaire récapitulatif des araignées n'auraient pas été de refus d'ailleurs.
En ce qui concerne l'âme du roman, les personnages, hormis Cillian, je ne me suis pas spécialement accrochée aux autres protagonistes. Notre vieux soldat est très intéressant mais il a quelque chose d'un peu trop retors dans son aura, on a donc une certaine réserve à son sujet. La jeune fille est assez agaçante, toujours guidée par sa colère et j'avoue que ce sont pour moi des personnages que je trouve très épuisants à suivre. Quand aux autres figures qui ponctuent le reste du roman, notamment les "ennemis", on n'a pas forcément envie d'en savoir plus sur eux.
Et certes, c'est une ambiance assez sombre, mais de là à parler comme certain de vraie bonne dark fantasy, je ne suis pas convaincue. L'univers est assez noir, avec une ambiance plutôt lugubre, mais les horreurs sont à peine survolées. Même pour l'une de nos héroïnes, on s'attend a de la dureté, des sevices mais finalement on effleure à peine la chose. Je dirai même qu'elle s'ensort plutôt bien aux vues de ce qui aurait pu se passer.

Par contre, j'ai vraiment bien apprécié les idées derrière le roman. L'ambiance d'humidité, de crainte, de gris. La tension qui est installée dès le début et qui croit au fil des pages.
Et davantage encore la relation entre les trois personnages principaux. Je pense que c'est selon moi le meilleur atout de ce tome, voire de l'histoire. Ce sont des liens complexes, qui jouent sur l'incertitude et l'attachement. On sent que leur quête les rapproche, leur fait baisser les barrières, s'ouvrir et affronter l'épine qu'il y a dans leur coeur. J'ai d'ailleurs énormément apprécié les cinquante dernières pages que j'ai trouvé incroyables. C'était un beau final pour un premier tome, et ça en valait la peine de poursuivre sa lecture rien que pour cela.

Maintenant, que va nous réserver le second tome de cette duologie ? Allons savoir !
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Je ne suis pas fan de ce type d'histoire, ayant peur d'un univers inconnu. Et pourtant quand j'ai vu cette magnifique couverture, je me suis laissée tenter.

Je l'ai emprunté et en une journée je l'ai terminé. Une histoire passionnante, un univers glaçant (j'ai une peur bleue des araignées), un quête pour la survie.

Je me suis beaucoup attachée à Cillian, le premier personnage que l'on découvre.

On plonge dans un monde agonisant entre monstres, hommes, inquisition et miracles. Les descriptions sont parfaites, je n'ai eu aucun mal à imaginer les lieux, les personnages.

L'intrigue est bien ficelée, les péripéties s'enchaînent avec facilité et on reste accroché au livre tant on veut découvrir la suite.

Je suis épatée et j'ai hâte de lire le second tome.
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J'ai abandonné ce livre. Dès le 2ème narrateur j'ai su que je n'accrocherais pas. J'ai tenté de lire en diagonale, ait vite compris que je pouvais deviner la suite du récit à partir de la page 30. Je suis allée au dernier chapitre et rien n'était surprenant. Il y a un tome 2 mais j'ai mieux à faire. C'est le 4eme livre de l'autrice que je tente. Je n'ai jamais accroché mais là c'était le pire
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