AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,09

sur 184 notes
Quand sortir de nos habitudes de lecture fait du bien !

Les masses critiques privilégiées permettent parfois de sortir totalement de nos zones de confort, c'est tout leur intérêt d'ailleurs que nous guider vers des livres vers lesquels nous ne serions pas spontanément allés. En l'occurrence, d'aller me frotter à de l'heroic fantasy moi qui n'en lis jamais, tout ça parce que le nom de l'auteure proposée m'était connu. J'avais en effet lu et très apprécié son livre «Mer mortes », une fable écologique dystopique et onirique. J'ai donc accepté cette Masse Critique, curieuse et intriguée, sans même prendre le temps de lire le résumé de l'histoire. C'est Aurélie Wellenstein, je prends !
J'ai compris ensuite qu'il s'agissait d'une saga fantastique dans laquelle grouillaient des araignées. En tant qu'arachnophobe, c'était mal parti. Et puis…et puis je n'ai pas lâché ce livre, ai accepté de le lire comme on regarderait un bon film de divertissement, mettant de côté mes envies habituelles de lectures plus instructives ou ouvertes sur d'autres régions du monde, mettant de côté tous repères avec la réalité et plongeant dans ce monde sombre, médiéval, imprégné d'obscurantisme. A ma plus grande surprise, ce fut une lecture addictive même pour la non spécialiste de ce genre littéraire que je suis ! Une lecture divertissante, sans aucun doute idéale pour un public jeune adulte. Et même si je ne suis ni la cible visée, ni férue du genre, qu'importe, j'ai bien aimé !

La lecture est addictive et immersive car nous côtoyons avec effroi l'inquisition et sa violence implacable, nous errons dans des « zones mortes », lieux entoilés infestés d'araignées et abandonnés de tous, refuge idéal pour les tarentas, ces femmes-araignées, traquées par l'inquisition, nous nous perdons dans des forêts primaires qui ne semblent pas connaitre la trace de l'homme où seuls les loups, les ours et les araignées ont élu domicile. C'est un monde médiéval à l'agonie dans lequel nous plongeons, obscur, violent, peuplé de monstres, de mythes, de superstitions et de préjugés. Il faut savoir lâcher prise et ne pas chercher d'explication, accepter ce monde avec ses codes, pour apprécier sans jugement cet univers bien maîtrisé. Oui, pour ma part, l'attrait pour ce livre s'explique avant tout par l'univers qu'a su créer l'auteure, un univers médiéval fantastique qui m'a envoutée par sa poésie noire et gothique.

« Il déboucha dans une clairière à demi-noyée. Des ruisseaux gris sinuaient entre les mottes de terre. de larges flaques s'étendaient entre les touffes d'herbes pourries, les joncs et les roseaux, et reflétaient l'image inversée des arbres et des toiles d'araignées ondulant dans la bise. La troupe de l'inquisition formait un demi-cercle d'acier ».

Une lecture addictive également de par ses personnages qu'Aurélie Wellenstein a su rendre très attachants même s'ils répondent aux stéréotypes du genre, il faut bien le reconnaitre. Un jeune garçon de quinze ans fragile et timide, une belle jeune femme indépendante et au fort tempérament traquée par l'inquisition et un homme d'un certain âge, ancien inquisiteur, qui a tout perdu, sa femme, son enfant et son pouvoir…voilà nos trois protagonistes. Tous trois maltraités, rejetés, condamnés et damnés…Tous trois rejetés à la marge de cette société féodale.
Le jeune Cillian, frêle adolescent bègue, abandonné, élevé par un bucheron puis livré à lui-même, est le bouc émissaire des jeunes gens du village. Son désir de changer le regard que les gens portent sur lui, son envie de reconnaissance et de force le conduit dans une maison abandonnée envahie de toiles, là il y trouve un casque en forme de loup. Il décide de l'essayer mais alors rien ne sera plus comme avant…
Sulyvahn est un ancien croisé des troupes d'élite de la sainte inquisition, ayant tout perdu, épuisé, il erre sans but tel un mendiant jusqu'au jour où il rencontre un étrange cerf.
Erin, enfin, a perdu sa mère très jeune car tout le monde la soupçonnait d'être une tarenta : une femme araignée aux immenses pouvoirs. A-t-elle reçu en héritage les mêmes pouvoirs que sa mère, peut-elle nier ses origines ?

« Elle devait pourtant danser. Il en allait de sa survie. Elle sentait déjà l'attention qui pesait sur elle – la « fille de la tarenta » -, les regards appuyés et les moues réprobatrices. Erin passa devant voisins et collègues, le dos droit, relevant ses jupes au-dessus de ses chevilles pour ne pas les salir. Par les couleurs de ses vêtements, son maquillage chamarré et surtout, par son entrain à danser, elle prouverait à tous qu'aucune araignée ne tissait dans ses pensées et que la malédiction maternelle ne l'avais pas souillée".

Ils vont, ensemble, affronter leurs craintes, l'obscurité de leurs cauchemars ainsi que l'ombre terrible qu'ils pressentent sans la distinguer vraiment. Ils vont s'allier pour survivre, pourchassés tous trois par le chef de l'inquisition et son archère. La question étant de savoir s'ils sont des boucs émissaires ou au contraire trois forces maléfiques qui porteront le coup de grâce à ce monde agonisant.
Le livre prend le temps, et la saga en trois tomes permet de bien le faire, pour nous les présenter avec minutie, pour plonger dans leur psychologie respective puis pour les réunir au fur et à mesure des chapitres, leurs liens évoluant peu à peu, leur noirceur s'éclairant peu à peu de belles tâches de lumière, d'embellies éphémères…Mais c'est de la Dark Fantasy : le but ici n'est pas de sauver le monde, mais juste de tenter d'y survivre.

Addictive enfin cette façon d'enchainer les chapitres au rythme des aventures, telles des pièces de puzzle s'emboitant les unes aux autres, permettant peu à peu aux différents personnages d'entrelacer leurs destinées. Je fus surprise moi-même de le lire avec autant de plaisir. Cette épopée inquiétante, parfois franchement haletante, palpite et foisonne sous la plume délicate et simple d'Aurélie Wellenstein, une plume idéale pour un public jeune, avec ses phrases courtes, son style clair et sans circonvolutions mettant en valeur un monde assez manichéen de prime abord opposant le Miracle à la Malédiction, opposant l'Esprit Saint au culte païen de l'Araignée mais où la frontière entre les deux s'estompe peu à peu, les deux cultes ayant leur part d'ombres, de violences, et d'injustices. Je pense que je poursuivrai avec les deux autres tomes, le deuxième tome sortant en février 2023, ayant pris un réel plaisir à déambuler dans cet univers médiéval fantastique, totalement inhabituel pour moi.

A noter le thème des animaux, thème cher à cette auteure que j'avais déjà trouvé bien traité dans "Mer mortes", est présent de façon touchante, ainsi que celui des femmes et de leur statut, à travers l'image de la sorcière, accusées de tous les maux de la société et persécutées lorsqu'elles aspirent à plus de liberté.

Une belle gageure de la part de cette jeune auteure que de réussir à intéresser un large public avec ce livre de Dark, Mediéval Fantasy ! Je remercie Babelio et les éditions Scrineo pour l'envoi de ce beau livre à la couverture magnifique, un contenant aussi attirant que son contenu.
Commenter  J’apprécie          9359
Onirique, symbolique et violent.
Une première partie fascinante et envoutante.
Très attirée par la magnifique couverture et désireuse de lire un roman d'Aurélie Wellenstein , je remercie les éditions Scrineo pour leur confiance.
Piquées par les araignées, les femmes deviennent des sorcières, les hommes meurent ou sont propulsés au sommet de la hiérarchie écclésiastique . Un monde en guerre, superstitieux, violent.
Un univers où l'on se demande si ce sont les araignées où les hommes qui mènent la danse.
Pour sauver son fils, un chevalier et deux êtres maudits vont s'unir.
Une princesse, piquée par une araignée, isolée dans son château depuis quarante ans pourrait les délivrer de leur sort.
Un roman choral où Erin, Cillian, Sulyvahn racontent leur passé, leurs secrets lors d'une quête qui les mène à eux .
J'ai aimé l'univers tout à la fois beau et sombre en dépit les toiles d'araignées. Des combats entre La Religion et Starship Troopers .
J'ai été séduite par le style et l'histoire d'Aurélie Wellenstein qui vous emporte dans une vaste réflexion sur la part d'ombre des héros, les persécutions, les violences, les trahisons et cette soif de vengeance.
Quatre étoiles et demi en attendant la suite et probablement la confirmation d'un coup de coeur .
Sort le 29 septembre 2022
#LépéeLafamineetLapestetome1 # NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          457
Aurélie Wellenstein nous emmène dans un monde un peu particulier, sombre et oppressant, où le culte de l'Esprit Saint et de la Vierge Étoile de la Mer se dispute avec le culte de l'Araignée. On pourrait d'ailleurs croire que le premier rassemble les gentils face aux méchantes araignées. Il n'en est pourtant rien, les deux ayant chacun une grande part d'ombres et de violences. C'est dans ce monde que l'on suit les trois protagonistes principaux : Cillian, ado de 15 ans, orphelin et bègue, mi-enfant mi-loup ; Erin, 15 ans également, suspectée d'être une Tarenta (sorcière-araignée) comme sa mère, dénoncée par un prétendant rejeté ; et Sulyvahn, ancien soldat de l'Inquisition, désormais paria, qui voit son fils perdu dans l'oeil d'un cerf aux ramures d'acier. Tous trois cherchent la Tisseuse, la toute première et reine des araignées, la seule à pouvoir les libérer de leur Malédiction. On les suit donc chacun de leur côté pour commencer, jusqu'à ce que leur chemin se croise, les sollicitant à faire route ensemble, pour former au final un trio inséparable.

Fantasy médiévale mélangeant atmosphère oppressante, créatures horripilantes pour les unes ou fantastiques pour les autres, quêtes et aventures semées d'embûches et de dangers, et personnages épiques. Mais aussi liens d'amitié et de solidarité, confiance en soi et envers les autres, révélations sur sa propre identité et ses capacités. Tout est là pour me plaire !

Les conflits entre les croisés et les araignées (croisades et inquisiteurs, tortures et bûchers) donnent le ton dès le départ. La peur d'être pris domine l'ambiance générale. La nature environnante, tantôt accueillante, tantôt à faire peur, y joue également un rôle prépondérant. On perçoit donc d'entrée de jeu cette atmosphère sombre et oppressante qui ne nous lâche pas tout au long de notre lecture.

Nos trois personnages, pourtant bien différents les uns des autres et qui arrivent chacun d'une autre contrée, vont se trouver un point commun, qui est leur quête de dénicher la Tisseuse, et se lier d'une façon très touchante. Chacun va y trouver un frère ou une soeur, un fils ou une fille, un père, ce qui leur manque en fait depuis très ou trop longtemps. Entre le vécu douloureux de Sulyvahn et l'enfance chaotique de Cillian et Erin, on ne peut qu'éprouver pour eux beaucoup d'empathie et d'attachement.

L'intrigue ne manque pas d'action et d'aventure, ni de rebondissements. Les derniers combats sont époustouflants et impitoyables, d'autant qu'ils sont narrés de trois points de vue différents. L'autrice nous offre également deux retournements de situation, qui m'ont brisé le coeur. La toute fin et les dernières paroles de Sulyvahn qui terminent le tout dernier chapitre présagent un second tome du tonnerre (et sanglant !).

Le tout nous est raconté de manière fluide et très agréable, en alternant les points de vue de nos trois amis. C'est souvent violent et noir, mais sans jamais tomber dans l'épouvante ou le dégueu.

Je reproche juste un peu le fait que le monde dans lequel se déroulent les événements ne soit pas présenté un peu mieux au départ. En effet, il m'a manqué quelques éléments au commencement, qui m'auraient permis de mieux me représenter et comprendre ce monde envahi par les araignées. L'autrice a choisi de nous le révéler au fur et à mesure, elle finit donc par se rattraper, puisqu'on en comprend bien son "fonctionnement" quand on arrive à la fin.

Globalement, j'ai beaucoup aimé et ai passé un très bon moment de lecture. Je remercie d'ailleurs Babelio et les éditions Scrineo qui, grâce à une masse critique privilégiée, m'ont permis de découvrir ce premier volet en avant-première, premier volet d'un diptyque à la fois enchanteur et inquiétant.

Et pour répondre à la question qu'Aurélie Wellenstein pose à ses lecteurs dans ses remerciements : Oui on se retrouve en tome 2 ! J'ai été d'ailleurs ravie d'apprendre que ce dernier paraîtra en février prochain : (que) six mois à attendre !
Commenter  J’apprécie          435
J'ai failli arrêter plusieurs fois cette lecture et j'ai retrouvé un certain intérêt quand Erin s'est retrouvée avec l'improbable duo formé par Cillian et Sulyvahn !

Un monde de fantasy, sombre, triste et violent, submergé par des araignées qui l'étouffent petit à petit et terrorisé par l'Inquisition qui persécute les femmes soupçonnées d'être des tarentas, capables de magie arachnéenne !

Tous les ingrédients sont là pour en faire une bonne épopée mais malheureusement le ton est très académique, il n'y a aucune fantaisie, beaucoup de longueurs (un comble pour un livre de 200 pages) avant la rencontre avec Erin.

L'écriture est très propre, l'histoire est réglée comme du papier à musique et j'ai trop souvent eu l'impression de la regarder de loin alors que le propre de la fantasy est de mettre le lecteur en immersion, au moins de le faire réagir !

La fin laisse présager un second volume plus énergique, ma curiosité est titillée mais je ressors malgré tout, frustrée de cette lecture !

#Lépéelafamineetlapestetome1 #NetGalleyFrance #rentreelitteraire2022

Challenge Riquiqui 2022
Commenter  J’apprécie          250
J'ai lu ce premier tome dans le cadre du PLIB car il faisait partie des finalistes pour l'édition 2023.
J'ai connu Aurélie Wellenstein par son roman : le Dieu Oiseau, que j'avais adoré.
Je la retrouve avec ce récit dans une dark fantasy, non dénuée d'une certaine esthétique dans l'horrifique.
Ce premier tome des aventures de trois personnages nous emmène en effet dans un monde dominé par la magie et par de sombres protagonistes.
Nous suivons un père de famille taciturne, une jeune fille qui subit par mal de mauvaises rencontres et un jeune orphelin handicapé.
Séparément puis ensemble, ils vont parcourir un territoire hostile où femmes-araignées, inquisiteurs et malédictions en tout genre vont se dresser sur leur route.
J'ai trouvé la première partie un peu longue mais la description de l'univers et certains passages sont bien décrits et donnent du relief à une histoire qui semblerait trop classique à première vue.
J'ai bien aimé le style de l'autrice, notamment dans la construction d'une ambiance sombre, voire un peu glauque par moment.
Ce premier tome de la duologie de l'Epée, la Famine et la Peste aura été un bon moment de lecture mais ne m'aura pas provoqué la petite étincelle attendue.
Commenter  J’apprécie          210
Aurélie Wellenstein est une autrice de fantasy particulièrement prolifique puisqu'elle parvient à maintenir depuis 2015 le rythme d'un roman par an. Cette année ne fait donc pas exception à la règle puisque est paru chez Scrinéo le premier volume d'un diptyque baptisé « L'épée, la famine et la peste ». Bien que très différentes, toutes les oeuvres de l'autrice ont pour point commun un pitch particulièrement attractif et original, soit parce qu'il exploite des influences qui sortent de l'ordinaire (un mythe polynésien dans « Le dieu oiseau », un décor sibérien dans « Les loups chantants »), soit parce qu'il met en scène des procédés surnaturels spectaculaires à même d'enflammer l'imagination du lecteur (des marées fantômes dans « Mers mortes » ou une fin du monde sur fonds de dérèglement temporel dans « La mort du temps »). Ce premier tome ne fait pas exception à la règle puisque l'autrice y met en scène un royaume crépusculaire dans lequel les monstres pullulent, à commencer par des araignées dont les morsures confèrent aux humains des pouvoirs étranges ou bien les plongent dans une léthargie qui finie bien souvent par devenir fatale. C'est dans ce contexte que l'on fait la connaissance des trois protagonistes, bien éloignés des héros et héroïnes de fantasy habituels. L'un est un garçon possédé par l'esprit d'un loup après avoir revêtu un heaume à son effigie et chassé de son village. L'autre est une jeune femme accusée d'être une tarenta, ces femmes mordues par une araignée et dotées de capacités exceptionnelles, et dénoncée à l'Inquisition après avoir refusée les avances de l'un des garçons de son village. le dernier, plus âgé, est un vétéran de croisades menées en Orient endeuillé par la mort de sa femme et de son fils qu'il croit désormais emprisonné dans le corps d'un cerf qui l'accompagne partout où il va. Trois destins tragiques qui vont ici être réunis puisque la solution à leurs problèmes respectifs semble les conduire au même endroit : l'ancienne capitale du royaume désormais abandonnée car lieue de départ de l'épidémie arachnéenne qui l'a plongé dans le chaos.

Le pitch, encore une fois, titille sans mal la curiosité. L'autrice met en scène un décor de dark fantasy particulièrement immersif dont elle dresse, certes, un peu trop rapidement les contours mais qui possède un charme vénéneux auquel il est difficile de résister. Aurélie Wellenstein empreinte beaucoup à l'imaginaire médiéval en mettant l'accent sur les aspects les plus sombres de l'époque, ce qui lui permet de rester vague sur certains aspects en jouant sur l'imaginaire collectif. Croisade, inquisition et chasse aux sorcières sont les principales références ici exploitées et il faut reconnaître que le procédé fonctionne bien. Les personnages sont tout aussi brièvement caractérisés et manquent de profondeur, néanmoins on se prend vite d'affection pour ces anti-héros à la fois dangereux mais aussi terriblement vulnérables. Là où le bât blesse, c'est si vous êtes familiers de la biographie de l'autrice. Car on retrouve à nouveau quantité de ressorts narratifs et surtout de thématiques déjà exploitées dans ses précédents romans. La relation humain/animal se trouve au coeur de l'intrigue, notamment par le biais du personnage du garçon/loup, mais c'était déjà le cas dans la plupart de ses autres ouvrages. Idem pour l'imaginaire des croisades ici sollicité et qu'on pouvait déjà retrouver dans « La mort du temps ». Enfin le profil des personnages est, lui aussi, assez similaire à ce qu'on avait déjà pu rencontrer auparavant, de même que l'ambiance assez glauque qui est une constante dans tous les romans de l'autrice. On peut également reprocher à l'ouvrage un manque de profondeur, notamment en ce qui concerne les relations entre les personnages qui restent très superficielles, ce qui se traduit notamment par des assez dialogues simplistes. Heureusement, l'intrigue s'avère rythmée et, si certains rebondissements sont aisément prévisibles, d'autres sont plutôt bien amenés. La conclusion donne en tout cas sacrément envie de découvrir la suite en raison de l'ingénieux contre-pied pour lequel a opté l'autrice.

« L'épée, la famine et la peste » est un roman qui s'inscrit dans la droite lignée des précédents ouvrages d'Aurélie Wellenstein et met en scène un royaume au bord de la ruine et ravagé par des araignées. On y retrouve les mêmes points positifs (intrigue alléchante, sens du rythme, décor sombre et immersif) mais aussi les mêmes limites (manque de profondeur et thèmes répétitifs d'une oeuvre à l'autre). La fin de ce premier tome laisse en tout cas présager une suite prometteuse qui devrait se révéler encore plus sombre et plus rythmée.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
Commenter  J’apprécie          200
Aurélie Wellenstein est un nom d'auteur que je vois très souvent passé pour ses anciens récits comme le Dieu Oiseau ou Yardam, j'étais donc un peu curieuse pour tenter ces récits.

Celui-ci s'est trouvé sur mon chemin à la bibliothèque et j'ai donc décidé de l'embarquer pour tenter la lecture, ce n'est pas mon genre habituel mais étant plutôt curieuse et je m'intéresse de plus en plus au rayon science-fiction de la bibliothèque.

Me voila donc dans ce récit qui m'a un peu désarçonné d'ailleurs au début car il y est question d'hommes mais également d'animaux comme les loups, araignées et un oeil de cerf et ce décor qui est plutôt médieval.

Cependant ce récit étant un tome 1, j'ai décidé de poursuivre la lecture car la plume est vraiment fluide et le récit donne envie de le poursuivre au fur et à mesure que l'on rentre dans ce monde justement.

J'ai aimé suivre les personnages malgré le fait que ceux-ci soient complétement différents de ce que j'ai l'habitude de lire et je suis très curieuse de lire le second tome.

Un pari risqué pour moi que cette lecture mais au final plutôt payant car mon intérêt est présent pour la lecture du second tome.

Commenter  J’apprécie          180
Araignées.

Le royaume de Comghall pourrit à petit feu depuis 50 ans. Les araignées font l'épouvante des hommes et des monstres rôdent. Trois damnés vont s'allier pour faire face.

Excellente découverte. J'avais déjà entendu parler de cette autrice en bien. Impression confirmée pour moi. Sa plume est très belle et son univers cohérent et intriguant. Dark Fantasy oblige, il ne sera pas question de sauver le monde, mais d'essayer d'y survivre.

Nous suivons trois marginaux: un garçon maudit par l'esprit d'un loup, une jeune fille accusée d'être une tarenta (sorcière liée aux araignées) et un ancien soldat persuadé que son fils vit dans l'oeil d'un cerf. Rien ne les relie, mais les circonstances les contraindront à s'allier pour survivre.

Tout est sombre. Il ne faut pas s'attendre au moindre espoir, mais au contraire à une plongée dans le désespoir. Avoir le moindre espoir n'entraîne que cruelles désillusions. Seul la volonté de survivre fait tenir nos antihéros.

L'autrice nous fait découvrir à petit pas son univers. J'ai adoré son procédé, il permet une meilleure immersion aux côtés des protagonistes. Ces derniers sont finement écrits. Si nous voyions d'abord leurs parts d'ombres, quelques tâches lumineuses apparaissent et finissent par apporter de belles nuances. Les trois personnages deviennent touchants au fil de l'histoire.

Au final, magnifique découverte d'une autrice qui me faisait de l'oeil depuis un moment. Je serais au rendez-vous du tome 2.

Je remercie Babelio et les éditions Scrinéo pour l'envoi de ce roman.

MASSE CRITIQUE PRIVILÉGIÉE.
Commenter  J’apprécie          182
L'épée, la famine et la peste raconte l'histoire de 3 personnages, l'un habité par l'esprit d'un loup, une autre disposant des pouvoir de l'araignée et le troisième persuadé que son fils vit dans l'oeil d'un cerf. Tous les trois vont voir s'abattre sur eux la vindicte populaire.
à cette étrange proposition répond un récit poétique et violent, de la fantasy bien écrite et intelligente, portée par une imagination prolifique.
L'atmosphère est sombre, bien servie par un style à la fois épique et onirique et quelques belles envolées. le récit est globalement bien mené même si je mettrais en avant deux écueils : c'est un peu confus ou nébuleux par moments (mais on se dit que le tome 2 apportera son lot de réponses) et il y a quelques longueurs, on se dit que l'auteure aurait pu faire un peu plus court.
Lecture agréable et prenante pour le reste.
Commenter  J’apprécie          160
Si le lien entre le scénario et le titre "L'épée, la famine et la peste" n'est dans un premier temps pas réellement compréhensible, il est parfaitement évocateur concernant l'ambiance de ce roman de dark fantasy particulièrement sombre et violent.
L'histoire est celle de trois personnages, très différents les uns des autres, mais tous brisés par le monde qui les entoure. Comment un vétéran traumatisé par la guerre, un enfant bègue moqué par les siens, et une jeune fille accusée de sorcellerie, se retrouveront à voyager ensemble pour échapper à leur destin maudit et sauver ce qui peut encore l'être ? Pourront-ils échapper à cette lente descente aux Enfers ?

Dans cet univers de medieval-fantasy, le monde civilisé est petit à petit en train de disparaître… à mesure que les araignées le recouvrent de leurs toiles ! Les forêts et les villes sont littéralement engloutis sous les toiles et deviennent des zones mortes. Les araignées sont vues par les humains comme des créatures contrôlées par une déesse maléfique, et dont les piqures transforment en monstres hybrides…. C'est le cas des tarentas, des femmes araignées traquées comme des sorcières par l'Inquisition. Pourtant les araignées ne sont jamais décrites comme une horde démoniaque en pleine conquête du monde, simplement comme des animaux étendant leur territoire sans réelle volonté de domination sur les hommes. Quelle est donc la vérité derrière ce qui pourrait être le linceul de l'humanité ?

Ce roman très bien écrit m'a particulièrement plu pour son ambiance sombre et pesante : la violence y est omniprésente et particulièrement crue, notamment lors des combats qui sont réalistes et sales. Pas de place pour l'épique, ici l'on meurt dans la boue et le sang, sans gloire.
Mais j'ai aussi beaucoup aimé l'écriture des personnages qui sont extrêmement attachants et dont la psychologie nous est révélée petit à petit. On progresse avec eux en se demandant s'il existe réellement un espoir pour eux et l'on tremble à leurs côtés.

En revanche, le défaut du livre est selon moi qu'il est peut-être trop long et un peu répétitif sur certaines scènes. C'est un voyage mélancolique entrecoupé de combats et de moments de tensions mais au final il ne se passe pas tant de choses marquantes… Pas assez à mon goût en tout cas. En revanche la fin est particulièrement intéressante et me donne vraiment envie de lire la suite et fin dans le deuxième tome qui sortira début 2023.
Commenter  J’apprécie          160




Lecteurs (552) Voir plus



Quiz Voir plus

La fantasy pour les nuls

Tolkien, le seigneur des ....

anneaux
agneaux
mouches

9 questions
2510 lecteurs ont répondu
Thèmes : fantasy , sfff , heroic fantasyCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..