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Ce roman débute aux sons des alarmes anti-intrusion et des sirènes de police. Bienvenue dans le monde foireux de John Dortmunder. Sa dernière tentative de cambriolage est un nouvel échec. Dans sa fuite, il trouve refuge dans un couvent. Les soeurs ne le dénoncent pas aux autorités mais en contrepartie, il leur promet de délivrer l'une des leurs. La jeune religieuse est séquestrée par son père, un magnat de la finance, dans sa tour située sur la prestigieuse Vème avenue de New York. Dortmunder va recruter quelques comparses pour mener à bien cette mission (quasi) impossible. Cette équipe bancale va s'attaquer à l'un des immeubles les plus sécurisés d'Amérique…

Ce récit est jubilatoire : des personnages hauts-en-couleur, des situations rocambolesques, des dialogues cocasses. Ici pas de place pour l'ennui. Un roman humoristique peut devenir lourd au bout de deux cents pages (trop de blagues, trop de gags…). Mais pas chez Westlake, l'intrigue bouillonnante dilue toute lourdeur. Dans les seconds rôles, l'auteur distribue quelques coups de griffe, notamment lorsqu'il fait le portrait d'un chef d'entreprise si puissant qu'il peut prendre le contrôle d'un pays du Tiers monde. J'ai lu de nombreux Westalke mais après « Bonne conduite », j'ai le sentiment de ne pas en avoir lu assez. Avec un peu de chance, il me reste quelques Dortmunder à découvrir avant de m'attaquer à la série consacrée à Tobin.

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Dans cette sixième aventure, après – encore – un coup raté, Dortmunder se trouve bien involontairement refuge dans un couvent de soeurs ayant fait voeu de silence. Ces dernières décident de ne pas le livrer à la police à condition qu'il les aide à délivrer Soeur Marie de la Grâce. C'est que la jeune soeur, par ailleurs riche héritière d'un financier dominant New York et même apparemment propriétaire de plusieurs pays d'Amérique centrale , a été enlevée par son père qui la séquestre au dernier étage du gratte-ciel de sa banque.

Une fois encore, un terrible concours de circonstances entraine Dortmunder dans un engrenage dont il aura bien du mal à se dépêtrer. Obligé de s'adjoindre les services d'un vieux libidineux tout juste sorti après 48 ans de taule et d'un Tiny Bulcher encore plus dénué de patience qu'à l'accoutumée, confronté à des mercenaires en manque de sang et à un maître du monde adepte des aphorismes les plus plats, le héros malchanceux de Westlake a fort à faire.
Plus encore que d'habitude, Westlake entremêle les situations, multiplie les personnages et les petites intrigues annexes sans pour autant perdre le fil ni le faire perdre au lecteur. Autant dire que l'on s'amuse franchement à suivre les mésaventures d'un Dortmunder définitivement poissard et résigné, l'idylle particulière qui naît entre Tiny et J.C. Taylor (qui fait ici sa première apparition avant de devenir un personnage récurent), les plans d'invasion des mercenaires et les petites digressions de l'auteur au sujet des phobies, de la croyance dans l'impossibilité d'une catastrophe qui règne aussi bien dans les salles de surveillance de Three Miles Island ou de l'usine Union Carbide de Bhopal que dans le poste de garde d'un immeuble abritant banques, joailliers, et grossistes en pierres précieuses et semi-précieuses.

Totalement maîtrisé, donc, Bonne conduite apparaît d'autant plus bon qu'il est l'un des romans de Westlake qui a sans doute le plus bénéficié de la révision de sa traduction (pour autant que nos souvenirs de lecture de la version en Série Noire soient fiables). Bref, une espèce de Dortmunder-étalon.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Il s'agit de nouveau d'un livre ancien (enfin relativement ancien à côté de l'Odyssée, seulement 30 ans ), mais il se trouve toujours d'occasion.

John essaie de cambrioler un entrepôt de caviar, mais son complice déclenche l'alarme. Ils sont sur le toit, le complice choisit de passer par l'échelle de secours, mais se fait arrêter en bas. John essaie de s'enfuir par les toits et tombe à travers la lucarne d'un couvent. Il s'agit d'une communauté de soeurs ayant fait voeu de silence, sauf le jeudi. La communication n'est pas simple, mais Mère Marie de la Force arrive à proposer un marché à John: Elles ne le dénonceront pas à condition qu'il se porte au secours de Soeur Marie de la Grâce.

Cette soeur est la fille d'un homme très riche et puissant qui refuse le choix de vie de sa cadette. Il n'a pas hésité à l'enlever et la retient prisonnière en haut de son gratte-ciel sous bonne garde. Il essaie aussi de lui faire « laver le cerveau » par un spécialiste.

Dans la tour il y a beaucoup de commerces à cambrioler et John monte une expédition avec la participation active de Soeur Marie de la Grâce.

Le trait le plus marquant de ce polar est l'humour, dans les quiproquos avec les soeurs, dans les dialogues entre les personnages et dans l'action. On n'est pas tout à fait dans le monde réel mais dans celui des Comic's, avec un méchant de caricature (le père de la jeune nonne). Il faut vraiment prendre ce livre au second degré, on est très loin des polars contemporains américains ou nordiques. Son but n'est pas de dépeindre un monde réel, même pas celui des années 1980, mais plutôt un univers de comic's avec John en super héros, mais un super héros plein de faiblesse. Heureusement pour elle, soeur Marie de la Grâce participe activement à son sauvetage.
Lien : https://patpolar48361071.wor..
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Si vous voulez découvrir comment échapper à de dangereux poursuivants en vous dissimulant dans un lave-vaisselle, lisez cet hilarant roman noir du grand Westlake! Plaisir assuré en compagnie de l'inénarrable Dortmunder.
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Un polar avec de l'humour tant sur le fond que sur la forme, c'est un peu osé, mais Donald Westlake y réussit assez bien.
Facile de faire des jeux de mots, Frédéric Dard ou Ken Bruen sont passés par-là, ça l'est moins quand il s 'agit de décrire des situations cocasses et de ne pas tomber dans l'exagération (pari gagné, monsieur Westlake).
On se demande comment ces bonnes soeurs qui font voeu de garder le silence vont pouvoir communiquer avec notre Dortmunder afin qu'il libère l'une d'entre elles du joug de son père qui l'a emprisonné dans l'un de ses immeubles d'affaires, ( surtout quand il y a urgence) gardée par une horde d'hommes de mains aussi méchants que patibulaires, en sachant que notre privé est blessé, -mauvaise chute-, et qu'il est entouré d'une équipe composée de branquignols, d'un malade du sexe sortant de quelques décennies d'emprisonnement, d'un colosse , brute épaisse au raisonnement binaire...etc.
Je verrai bien Jean Dujardin qui a déjà très bien interprété les OSS 117 dans le rôle de Dortmunder....
C'est fluide, ça ne prend pas la tête, on est loin d'un polar d'Adler-Olsen, et on passe un bon moment de lecture.
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Donald Westlake a écrit deux histoires centrées sur des congrégations religieuses. Une de moines, Drôles de Frêres (Brothers Keepers, 1975) et une de nonnes, Bonne Conduite (Good Behavior, 1968). Dans les deux cas les institutions religieuses sont situées en plein New York, ce qui fait ressortir les contrastes entre l'intérieur feutré des cloîtres et le monde extérieur, trépidant et sauvage.

Westlake s'amuse à creuser ce rapport d'exclusion réciproque, pour mieux le retourner comme un gant et l'annuler au bout du compte.

Dans ces deux romans il est question d'enfermement, volontaire ou imposé. Des hauts murs qui ceinturent les couvents et des hautes tours anonymes hyper-sécurisées qui jalonnent New York.

Les voleurs, les cambrioleurs, ont pour mission de déjouer ces barrières artificielles. Ils représentent la vie dans un univers paranoïde. Cela ressemble au mythe de la tour de Babel.

Face à l'angoisse l'auteur joue la dérision. Face à l'administration aveugle et sourde, les ruses des gens, les ruses de la vie, parviennent encore à sa frayer une voie. Cela a un effet de soulagement cathartique sur le lecteur. Et sans doute aussi sur l'auteur.

Le héros phare et néanmoins désopilant de Westlake, John Dortmunder, n'est pas le privé des romans noirs classiques. C'est un petit cambrioleur, un homme ordinaire, non violent, effacé et pantouflard. Il est accompagné de quelques fidèles complices sans illusions, mais honnêtes et sûrs à leur façon. Ce sont des héros de l'ombre.

Pourquoi ces deux mondes, celui des voleurs et celui des religieux cloîtrés, se rejoignent ?

Les voleurs vont souvent en prison. Ils se font attraper contre leur volonté. Les religieux ont renoncé à leurs désirs et dés lors ils ont acquis une certaine liberté.

Le but qui semble se dessiner au bout de ces routes sinueuses, c'est la paix intérieure, la paix spirituelle. N'est-ce pas cela même que les philosophes nommaient le Bien Suprême ?

Ou on se plonge dans la course effrénée à la réussite, tous contre tous, et la tour de l'incompréhension grandit démesurément. Ou on parvient à se garder de cette démence généralisée, en se plaçant à l'écart du jeu d'une façon ou d'une autre.

À la façon des religieux retirés dans un couvent. À la façon des voleurs retirés à l'ombre de la société légale.

Celui qui croit au jeu proposé devient fou. Celui qui n'y croit pas doit apprendre la modestie et la patience et surtout l'humour. L'homme habité par la paix est l'idéal qui nous attend tous au bout du chemin. le grand guérisseur des âmes et des corps malades.

Westlake est un auteur chrétien. Bien que j'ignore la profondeur de sa foi, il appartient à la culture américaine. Une culture baignée depuis son commencement dans les valeurs religieuses et les histoires bibliques.

Le royaume appartient au moindre d'entre nous.

* * *

Extrait d'une lettre :

Chère Soeur Marie de la Grâce,
Une excellente nouvelle ! Dieu a enfin jugé bon de nous mettre en mesure de venir en aide à un homme qui a précisément les talents requis pour venir vous sauver. Il est cambrioleur de profession, ce qui signifie qu'il a étudié et maîtrisé l'art d'entrer dans des endroits fermés à clé ou difficiles d'accès et d'en sortir. (il nous est tombé du toit !)
Avant de jeter la première pierre, nous devons nous rappeler St Dysmas, crucifié avec Notre Seigneur, un vulgaire brigand qui se repentit avant de mourir. « En vérité, je te le dis, aujourd'hui tu seras avec moi dans le Royaume », lui promit Notre Seigneur. Ce fut donc St Dysmas, le larron, que le Seigneur choisit pour l'accompagner au Ciel lors de son capital voyage de retour à son Père Céleste, et non un des Apôtres ou des Disciples et c'est un fait que nous ferions bien de ne pas oublier. […]
Mère Marie de la Force
Congrégation Silencieuse de Ste Philomène
(p. 59)
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Un Westlake grand cru avec l'irremplaçable équipe de Dortmunder. Après un certain nombre de ses livres, la trame se devine : un magnat de la finance cynique qui va tout perdre sans rien comprendre, un grand casse génial qui va foirer.
Malgré cela, je me laisse toujours surprendre par le burlesque des situations, ou peut-être par la finesse de la plume, enfin j'en ris dans le métro et j'adore ça!
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Farfelu, mais terriblement sympathique.
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Encore…!?
Oui, encore et encore…! Cette fois-ci, on retrouve le personnage de John Dortmunder, ce cambrioleur pathétique mais sympathique…! Mais là, accrochez-vous car l'histoire est encore plus fondue que d'habitude. Récit totalement loufoque qui commence par un cambriolage somptueusement raté suivi d'un atterrissage chez des religieuses.
Lien : http://www.urbanbike.com/ind..
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Après un énième fiasco survenu lors d'un braquage, John Dortmunder est missionné pour une opération abracadabrante : sauver une nonne emprisonnée dans un building pourvu de tous les systèmes de surveillance. Malgré toute leur bonne foi, Dortmunder et sa bande vont une nouvelle fois se colleter avec la poisse divine.
Les plans sans accrocs, Dortmunder ne connait pas. Loin de là. En dépit de sa bonne volonté, le pro de l'effraction doit composer avec une malchance de compétition. Tant mieux pour nous !
Donald Westlake redouble d'imagination pour fourrer son anti-héros dans les aventures les plus farfelues. Bonne conduite ne fait pas exception à la règle.
Il ne s'agit pas de la meilleure histoire mettant en vedette les pieds nickelés de la fraude (Dégâts des eaux reste insubmersible). Cependant, Westlake est en grande forme et les éclats de rire sont nombreux pendant la lecture. Avec un soin presque sadique, l'écrivain dissémine les rebondissements et surprises avec une exquise malice.
Bonne conduite est un roman hautement recommandable pour les amoureux d'aventure conjuguant humour et suspense. Celle-ci est particulièrement réussie, avec son lot de dialogues tordants et de personnages truculents (Tiny Bulcher & Wilbur Howey, vraiment drôles). N'ayez crainte, le saint patron Westlake n'a pas son pareil pour vous amuser.
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