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Il y a un peu de Jane Austen chez Edith Wharton, et beaucoup de Lady Susan dans La splendeur des Lansing, y compris le prénom de l'héroïne... et moi j'aime ça !

La splendeur des Lansing est une histoire d'amour et d'argent dans la haute société du début du XXè siècle, celle de Susy et Nick, deux jeunes gens d'origine modeste qui vivent d'astuce (la leur) et de générosité (celle des autres). Mais, de la dépendance aux compromissions, il n'y a qu'un pas, comme d'ailleurs de l'harmonie aux disputes...

L'auteure devait avoir un sens de l'observation hors du commun, car tout sonne juste : les mondanités hypocrites et outrées, les tourments amoureux, la frénésie de luxe des aristocrates et des parvenus, les amitiés pas désintéressées, les mariages qui se font et se défont...

Le propos est rempli d'ironie mordante, mais aussi d'humanité, sans oublier une pincée de morale bien-pensante. On commence par un sourire complice pour la ruse des Lansing, avant de souffrir avec eux lors de l'irruption des contingences matérielles, de la morale et des conflits, et à la fin... on passe encore par d'autres sentiments.

Bref, La splendeur des Lansing m'a semblé tout à fait splendide !
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La splendeur des Lansing peut se lire comme le pendant optimiste de Chez les heureux du monde. En effet, même postulat de départ : dans la haute société new-yorkaise, Susy et Nick, célibataires qui ne disposent ni l'un ni l'autre de la fortune de leurs riches amis et relations, mais qui n'imaginent pas un seul instant vivre ailleurs que dans ce monde d'argent, d'apparences et de plaisirs, se reconnaissent pour des âmes soeurs. Oui mais voilà, impossible de se marier puisque leur train et leur mode de vie en pâtirait atrocement. C'est là que Susy imagine un plan terriblement terre-à-terre, qui leur permettrait de vivre pleinement leur relation... temporairement. Puisque dans cette société, un couple de jeunes mariés est sans cesse invité à s'installer chez les uns et chez les autres, elle compte bien que leur lune de miel pourrait durer au moins un an, pendant lequel ils pourraient vivre aux crochets de leurs amis. Après quoi... ils n'auront qu'à divorcer pour se trouver un riche époux et une riche épouse qui pourvoiront à leurs besoins. Plan terriblement cynique, dans un monde qui ne l'est pas moins, reposant paradoxalement sur un amour réciproque. Plan qu'ils s'empressent d'adopter.

Seulement, si Susy et Nick s'aiment et que leur projet se déroule à merveille, les incompréhensions se font vite jour entre les deux époux. Difficile pour Nick de comprendre à quel point la vie d'une femme, dans cette société aisée, hypocrite et impitoyable, est bien plus difficile que celle d'un homme et répond à des critères autrement plus exigeants (mais ne relevant pas forcément de l'éthique, bien au contraire). Difficile donc de comprendre que Susy se soit habituée, au fil du temps, à faire des compromis avec les principes de morale plutôt rigides qui sont ceux de Nick. Incompréhension qui va les conduire à s'éloigner l'un de l'autre et à envisager de divorcer plus vite que prévu. de là, obligation de se trouver rapidement un mari riche pour Susy, car, en dehors du mariage, pas de salut pour la femme dans cette société. de là, péripéties et obstacles qui vont s'accumuler et ballotter le lecteur ; des coups de théâtre à répétition qui sont peut-être un chouïa trop nombreux, mais qui servent la trame dramatique.

Car, si les points de vue des deux protagonistes sont alternativement étudiés, c'est incontestablement le roman de Susy qu'Edith Wharton a écrit. Dans son style toujours fin et analytique (elle n'était pas une admiratrice de Proust pour rien), elle va suivre la lente émancipation intérieure de son héroïne, sa découverte, peu à peu, d'un monde qui ne se limite pas à la société étriquée qu'elle a toujours fréquentée, son dégoût grandissant pour cette même société. Il y aurait donc une vie en dehors du cercle des riches New-Yorkais... La splendeur des Lansing, c'est l'histoire d'une recherche d'identité, d'une prise de conscience, de l'accession à la liberté coûte que coûte. Wharton ne nous avait encore pas habitués à tant d'optimisme !
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La Splendeur des Lansing débute par la lune de miel de Nick Lansing et de sa jeune épouse Susy. Nick et Susy, pauvres parmi les riches, ont toujours vécu de la générosité de leurs protecteurs et des services honnêtes ou malhonnêtes qu'ils leur rendaient en échange. Ils s'aiment, se marient à la grande surprise du beau monde qui les entoure et décident de passer un pacte : ils resteront ensemble autant qu'ils le pourront en vivant des générosités de leur entourage et si l'un des deux trouve un parti plus enviable l'autre doit le laisser briser les liens du mariage. En sachant pertinemment qu'ils vivent sur le dos de cette société hypocrite qui est la leur et qu'ils ne sont pas prêts à travailler ou à abandonner le luxe auquel ils sont trop attachés, ils devinent que leurs jours ensemble sont comptés et qu'un jour viendra où le piège de cette dépendance vis-à-vis des autres se fermera sur eux. Ils passent leur lune de miel chez divers amis qui leur prêtent leur villa ou leur palais vénitien et qui vienne rendre visite au jeune couple. Tout semble merveilleux, jusqu'au jour où Susy, déterminée à "se débrouiller" pour assurer à son couple une vie paisible, accepte de mentir et de poster des lettres de la propriétaire du palais vénitien à son mari pendant que cette dernière se trouve avec son amant. Réprimant sa conscience, Susy accepte cet échange de services alors que Nick réalise soudainement que les choses vont bien trop loin et qu'ils vivent grâce à l'hypocrisie de leurs "amis".

Edith Wharton est un grand peintre des splendeurs et misères du beau monde du début du Xxe siècle qui s'arrache le dernier manteau à la monde, qui possède un appartement à New-York, une maison coquette dans la campagne parisienne et un palais à Venise. Elle les peint avec férocité et ironie pour exposer aux yeux de tous leurs mensonges, leurs hypocrisies et leurs vies amorales où les amitiés sont intéressées, les mariages minés par l'adultère et les enfants abandonnés aux soins des nourrices. Au milieu de cette foule déchaînée, le lecteur rencontre Susy et Nick, plein de bons sentiments mais dont la conscience est tourmentée. Pourquoi abandonner cette vie facile qu'ils ont toujours eue ? Ne méritent-ils pas mieux que ces mensonges et arrangements ?

La Splendeur des Lansing est une sorte de roman initiatique dans lequel Nick et Susy font leur propre éducation amoureuse et consciencieuse au milieu de ce tumulte.

J'ai aimé le portrait mordant de cette époque et de cette société hypocrite et celui des deux héros mais j'ai trouvé quelques longueurs à ce roman. Comme toujours, la plume distinguée d'Edith Wharton est pleine de charme. La Splendeur des Lansing est agréable à lire mais il ne possède pas les qualités et le charme du Temps de l'innoncence ou de Chez les heureux du monde.
Lien : http://lecottageauxlivres.ha..
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la foire aux vanités, cette fois décrite par une américaine, elle même issue de la haute société,
mais dotée d'un bel esprit critique et d'un style unique. un régal.
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Une plongée à New York pendant les années folles.

Un jeune couple désargenté mais que tout le grand monde s'arrache car ils sont beaux, spirituels, cultivés, drôles. Nick Lansing se rêve en homme de lettres, très à cheval sur les principes, elle, la ravissante Suzy Branch s'habitue à la protection de familles ultra riches mais a soif des mêmes plaisirs qu'eux sans en avoir le moindre moyen.

Amoureux ? Sans doute un peu. Complices, certainement.

Ils vont conclure un pacte : se marier.

Ainsi recevront-ils de leurs richissimes amis de nombreux chèques, des cadeaux qu'ils revendront, et seront invités à résider dans les nombreuses villas qu'entretiennent à l'année leurs amis milliardaires au bord du lac de Côme, à Venise, à Londres ou à Paris.

Cela leur donnera – en calculant au plus juste - au moins une année de bonheur et si l'un d'entre eux trouve entre temps une occasion d'épouser une jeune héritière ou un homme de grande fortune, ils se promettent de délivrer l'autre sans autre forme de procès qu'un rapide divorce.

Mais c'était sans compter sur l'Amour …

Suzy est courtisée par un vieil ami anglais soudain héritier d'une immense fortune et d'un titre, Nick fait la connaissance d'une jeune intellectuelle férue d'art et elle aussi largement dotée. Pour l'un et l'autre, c'est l'occasion rêvée de parvenir à une situation enviable et stable. Ils se séparent …

Un roman psychologique plein de finesse, pas du tout démodé, qui nous emmène dans les soirées de la société la plus huppée des années folles, mais où s'entrechoquent à tout instant passion et raison, morale et accommodements, sincérité et mensonge. Un régal …
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Dieu que ce livre m'a plu voici une auteur que j'adore, à chaque fois je découvre un petit "chef d'oeuvre". Si vous aimez les histoires à la Scott Fizgerald et bien ouvrez ce livre vous vous délecterez de cette immersion dans ce roman se déroulant au début du XXeme siècle
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La splendeur des Lansing (titre orginale : The Glimpses of the Moon, 1922) est un livre qui a été écrite par une écrivaine plusieurs fois récompensés pour ses écrits, et même la première femme à avoir reçu le Pri Pullizer. Il n''est oocn pas étonnant que les Editions RBA est mis certains de ses romanx dans sa magnifique collection Cramford colloection.
Il faut dire qu'encore une fooisl a couverture est impécable des fleurs jaunes très finements déccorées, réhaussées d'or, avec quelques papillons d'un oranges peu vif, des pages jaunies, une magnifique gravure d'un couple d'amoureux... la présentation de cette maison d'édition, est comme d'habitude impécable....
Cependant il faut un peu de temps pour rentrer dans le roman... et l'aprecier nécessite de le lire lentement... c'est une romance à la psycologie très fine... qui ne sera pas pour tout les lecteurs..
Dès les premières pages, ce couple en lune de miel semble bien singulier... Quelque chose cloche... et l'on finit petit à petit par apprendre que ce mariage est en grande partie une aliance, assez originale des membres du couple, bien plus qu'un langage classique... très réfléchit... et très honêtes... après tout, est ce que ce n'est pas la meilleure raison de se marié plutôt que quelques raisons plus utopiques????
Les deux jeunes gens ont été progressivement une équipe redoutable pour s'en sortir dans la jungle des riches oisifs, de ces gens qui ne savent comment ooccuper leur temps, dépensant toujours des sommes folles, en évitant ceux qu'ils méprisent, et en gravitant autour de ceux dont les défaux leur semblent si attachant... cependant la générosité de ces gens, et les conditions pour leur plairent, pèse aux deux jeunes gens... Ils s'imaginent qu'en se mariant (quitte à divorcer plus tard si l'un d'entre eux trouve mieux...) ils pourront mettre à profit leur relation ambigue mais tellement faite de complicité et de franchise, pour vivre une année entière grâce aux chques seuls cadeaux autorisé du mariage , en squatant les villas que leurs riches amis leur prêtent... Des maisons vides, où le prétexte de la lune de miel leur permettra de vivrre pendant un an en dépensant leur chèque cadeaux, ce qui donnera d'aileur le temps à Nick d'écrire son livre... Seulement...
Seulement, à peine arrivé dans unes des villas, tout ne se passe pas comme prévu... Susy tombe dans un piège et se voit contrainte de couvrir amoralement une situation... elle pense refuser... mais facile à dire... entre une enfant qui de façon imprévisible a besoin d'elle, Nick qui a besoin de tranquilité pour écrire son livre... et puis les deux membres du couple ne se l'avouent pas, mais le fait d'être mariés changent de plus en plus leur visioon de ce petit monde de riche à la fortune qui ne nécessite pas la constance surveillance et le travail acharné comme pour un patron d'usine... ce monde où peu de gens pauvres comme eux sont admis... leur vision sur se monde... et même sur leur couple progressivement changent... et ils s'en étonnent chacun de leur côté... un livre à la psychologie très fouillée qui ravira les amoureux de livres psychologiques...
Et en plus il y a une récompense onéreuse, que le couple n'attendait pas... justement pour un drôle de service rendue malgré eux... et là il y a des tensions dans le couple... alors ce couple arrivera-t-il à sortir de cette angoisse, des quelques cachoteries qu'ils se soont faites eux qui s'étaient promis une franchise absolue... même s'il faut se séparer au lieu de se tromper... et puis il y a la récompense, bien curieuse récompense qui a une drôle de capacité à boulverser encore plus leur vision des choses...
Et si leur fameuse récompense, était douée d'un maléfice et était finalement un cadeau empoisoné révélant leur nature les plus profondes? Si finalement le piège tendu à Susy pour l'obliger à être la complice d'une vie dissolue... n'était pas en faite, une punition plutôt qu'une récompense? le couple saura-t-il y voir claire et se sortir d'une impasse....
Un roman très acerbe sur les riches oisifs qui n''ont pas vraiment besoin de travailler pourr gérer leurs affaires, et la façon dont ils pourraient bien par leurs caprices.... démolir la vie de gens qui s'aventurent par accident et nécessité dans leur monde...
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J'adore Edith Wharton et j'ai adoré The Glimpses of the Moon. L'action se passe en Europe entre les rives italiennes et Paris, quel étonnement de lire les quartiers parisiens sous une plume américaine ! Il faut dire qu'Edith sait de quoi elle parle, ayant été elle même adoptée par la vieille Europe. Nous suivons donc les aventures de Susy et Nick, désargentés mais des rêves de grandeur plein la tête. J'ai beaucoup apprécié que le roman débute après le mariage. Pour une fois, ce n'est pas la conquête qui est racontée mais plutôt la reconquête de l'autre. Les chapitres alternent entre le point de vue de Susy et celui de Nick et décidément la communication n'est pas facile. La fin est très romancée, tout ce que j'aime ! Les portraits de cette haute société désoeuvrée sont caustiques, d'un réalisme troublant. Je croiserais Ellie Vanderlyn dans la rue que je la reconnaîtrais ! A relire avec joie !
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Premier livre que je lis d'Edith Wharton. Une atmosphère entre Scott Fitzgerald et Jane Austen, dans l'Europe du début du XXeme siècle.
C'est l'histoire d'un jeune couple désargenté qui, de Paris à Venise, de Londres au lac de Côme, vit des largesses de la haute société jusqu'à ce que cette existence soit remise en cause.
Entre faux semblants et hypocrisie, cynisme et morale, c'est un roman au charme délicieusement suranné !
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Être riche ne suffit pas ; il faut être très, très riche. Quand on l'est, cela ne suffit toujours pas ; il faut le montrer, être meilleur que les autres riches, compétitif à tous les niveaux. C'est à qui se procurera le dernier manteau haute-couture sorti, à qui dénichera l'artiste qui fera bientôt fureur, à qui saura côtoyer princes et altesses…
« Elle avait même élu le fourreur qui confectionnerait sa cape de chinchilla, car elle avait bien l'intention d'en avoir une, et jusqu'aux pieds, et plus douce et plus volumineuse et plus somptueusement extravagante que celles de Violet ou d'Ursula…sans parler des renards argentés et des zibelines…et sans songer encore aux bijoux d'Altringham. »
Et toujours calculer, manigancer, arranger, flirter, épouser, hériter, divorcer. Telles sont les principales préoccupations des gens de la haute ; inextricable réseau de machinations très peu correctes moralement parlant.
Nick et Susy, vivant au crochet des riches n'y sont pas indifférents ; pour avoir longtemps côtoyé ce milieu, ils sont experts en la matière. Mais un jour ils en sont dégoûtés, lassés. S'étant trouvés d'un commun accord sur ce point, ils décident de s'épouser en se donnant pour premier objectif de tenter de vivre oisivement et richement pendant un an rien qu'en puisant sur les chèques qu'ils auront reçu pour leur mariage. Premier objectif, premier faux pas ; ils finiront par tomber dans leur propre piège.
« Dans quel monde d'imposture avaient-ils vécu – elle et Nick – pendant les rares mois de leur vie commune ! A quel titre avaient-ils joui, l'un comme l'autre, de ce cadre exquis, de cette vie de loisirs, de la longue maison blanche cachée dans les camélias et les cyprès au-dessus du lac, des grandes pièces qui donnaient sur la Guidecca, des reflets du canal projetés sur le plafond peint à fresques ? Elle avait pourtant fini par croire que ces endroits leur appartenaient vraiment et qu'ils pourraient y vivre à jamais, tendrement, à l'abri de tout reproche, par la grâce de la fortune d'autrui… »
Le style est à l'égal de l'ambiance, précieux, recherché, parfois trop – ce qui peut lui conférer une certaine lourdeur. Cependant, je n'ai encore jamais lu une si subtile description des méandres de la pensée humaine.
Pour autant, très cher, ce ne fut pas ma tasse de thé!
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