Yatandou

: L'album " Yatandou" sera à classer dans le registre des romans illustrés, des romans en format album.
Son propos, très intime et presque à l'identique de quelques pages de journal personnel s'accorde bien à ce niveau de lecture.
L'auteur prêtera les pages de son livre à son jeune personnage, puisque la petite Yatandou ne se racontera que pour nous, lecteurs, sans se livrer à son entourage.
C'est une sorte de ressenti, qui n'aura pas le poids d'un aveu puisque la vie ici est ainsi et que toutes les petites filles font la même chose.
Il n'y a pas d'injustice, juste les contrainte d'une vie très différente de celle des jeunes lecteurs.
C'est une tranche de vie de la petite Yatandou qui nous racontera le passage à une petite révolution industrielle  dans son village.
La note finale de l'auteure Gloria Whelan sera précieuse pour saisir l'importance de ce qui s'y passe.
"...au cours de mon voyage en.Afrique, les deux choses qui m'ont le plus frappée ont été la beauté de la terre et la façon dont de nombreux Africains travaillent dur pour tirer de cette terre des ressources aussi vitales que l'eau ou l'avoine pour la bouillie du matin. Les enfants jouent un rôle capital dans ce labeur et sont par conséquent privés de l'enfance et de l'éducation auxquelles ils ont droit.
Vous comprendrez pourquoi j'ai éprouvé tant de satisfaction à écrire l'histoire de Yatandou et de la machine à piler..."

Il était une fois, loin, très loin, une petite fille et un village de femmes qui pilaient le mil durement et manuellement avec un pilon pour vendre de la farine.
C'était un travail harassant, responsabilisant très tôt les petites filles. Une autre vie.
Avec sensibilité, l'auteure nous replacera dans la réalité de cette petite fille qui va se mettre à piler et attendre patiemment l'achat d'une mécanique pour soulager les filles et les femmes du village.
Yatandou et son bouc seront un peu à l'origine du miracle qui arrivera plus tôt.
C'est intéressant et cela nous permet de relativiser, de découvrir l'enfance sous des facettes différentes suivant les cultures du monde.
Sans doute que les jeunes lectrices se poseront la question: me sentirais-je capable de piler chaque jour du mil comme le fait Yatanbou?
C'est une autre vie et sans doute seraient-elles prêtes à répondre "non" tout de Go.
Qui peut savoir?
Et si nous étions né en Afrique et Yatambou ici, en France?
Ça serait peut-être notre histoire qu'elle lirait, non?