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sur 2565 notes
Un livre extraordinaire, dans tous les sens du terme. Cela faisait longtemps qu'il était dans ma PAL, mais je ne me sentais pas prête. Quelle découverte que cet auteur tout en pudeur, en paraboles, en dénonciations. le passé qu'il raconte préfigure le présent. Il parle de la condition des afro-américains, de l'intolérance, de la violence, de la bêtise qui n'a pas d'âge.
Un excellent moment de lecrure
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Cora est une jeune noire de seize ou dix-sept ans, on ne sait pas bien car elle ne connaît pas sa date de naissance. Elle est née esclave dans cette Amérique du milieu du XIXe siècle, au milieu de la plantation des Randall. Sa mère a fui, l'abandonnant. Caesar, esclave récemment arrivé, lui propose de s'évader vers les états du Nord, en empruntant une ligne de chemin de fer souterraine organisée par des blancs abolitionnistes. le long voyage de Cora vers la liberté espérée sinon promise commence…
Le roman de Colson Whitehead a reçu les plus grands prix, le National Book Award et le Pulitzer, ainsi que la reconnaissance des lecteurs en étant élu roman de l'année 2016. On pourrait s'attendre à lire un ouvrage d'une grande et rare qualité, mais l'écriture de l'auteur n'est pas à la hauteur des distinctions. On n'est pas du tout devant un grand texte de littérature américaine. La narration est rapide, hachurée, des phrases courtes, un vocabulaire commun.
Reste l'histoire, partagée entre fiction, voir science-fiction car « l'underground railroad » n'est que la métaphore d'un réseau organisant la fuite des esclaves, et militantisme noir contre l'esclavagisme et le racisme. La démarche est légitime et louable, et il est toujours bon de se rappeler l'Histoire et ses travers, mais l'auteur en enfermant le récit dans des circonvolutions manichéistes finit par aliéner la réflexion du lecteur sur un sujet si horrible et flirte souvent avec une propagande dirigée, martelant son propos de scènes d'un sadisme rare des propriétaires blancs vis-à-vis de leurs esclaves noirs.
Oui, l'esclavagisme est une honte pour l'ensemble de l'humanité et l'Afrique a payé un lourd tribut, c'est une évidence. Mais dans le cadre d'un roman, il aurait fallu privilégier l'action plutôt que les idées politiques, et ne pas non plus couper le récit avec des focus sur tel ou tel personnage qui ne font que faire s'échouer davantage le frêle esquif romanesque de Colson Whitehead.
On ne doute pas que le sujet traité a largement contribué à l'attribution des prix, dans un contexte où un président noir finissait son deuxième mandat…
Prix Pulitzer 2017, National Book Award.
Traduction de Serge Chauvin.
Editions Albin Michel, Terres d'Amérique, 398 pages.
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Au fil de ma lecture d'Underground Railroad j'ai souvent pensé à "Seul dans Berlin " de Hans Fallada ou j'ai retrouvé les memes sensations de tension extreme et de terreur qui prennent toutes deux leur source dans le spectacle vertigineux du déséquilibre de la lutte, des forces en présence.
Entre le pouvoir Nazi et les tentatives de resistance dérisoires chez Falalda et ici, d'un coté ,entre la puissance et l'omnipotence de la société esclavagiste tant dans son enracinement social qu'économique et de l'autre l'assignation à l'impuissance d'un peuple par l'entreprise inouïe de réification et de violence dont il est l'objet .
Dans ses conditions la mise en scene de la fuite et du couple qu' elle forme avec la traque, fil conducteur du récit , prends une dimension presque parabolique qui vient coiffer la peur et la terreur qui innervent elles, la trajectoire des personnages.
Meme si on peut regretter néanmoins que le livre laisse un peu trop hors-champ la génèse de cette ligne ferroviaire souterraine mais aussi et surtout la description de la société esclavagiste , l'intensité survivaliste qui résulte du parti-pris de restituer cette violence au plus pres des corps, perdure et perturbe longtemps après la lecture.
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Un livre qui traduit bien l'esprit de possession des blancs à la conquête de l'Amérique, qui fort de leur croyance à leur supériorité et de leur droit de dominer le monde, détruisent les indiens et asservissent les noirs. Nulle culpabilité malgré le combat de certains, au contraire, tout soupçon de connivence avec les abolitionniste est considéré comme un crime passible de mort pour haute trahison.
Malgré tout la résistance s'organise, mais au prix fort, et ce n'est jamais fini, la victoire n'est jamais acquise.
L'ambiance décrite dans ce roman est historique et témoigne de l'esprit des colons, et l'héroïne vit à chaque chapitre un modèle de tentative de fuite dans le mythique chemin de fer souterrain qui ici est réel alors qu'il était virtuel dans la réalité.
Récit très fort, poignant, une vrai leçon d'humanité dans ce qu'elle a de pire et de meilleur.
C'est prenant jusqu'au bout, les prix obtenus sont mérités.
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Une lecture assez complexe voire poussive malgré l'intérêt porté au sujet et l'attachement suscité par les personnages.
On suit sur 400 et quelques pages, la jeune Cora, 16 ans, esclave de la troisième génération, qui s'enfuit de la plantation de coton où elle est exploitée et maltraitée. Abandonnée enfant par sa mère, Mabel, qui s'est elle-même enfuit, elle prend l'itinéraire tracé par le chemin de fer clandestin, réseau sous-terrain permettant l'évacuation et la libération des esclaves en fuite grâce à Caesar, jeune homme afro-américain, aspirant à une meilleure vie. Ce road-trip les mène à la rencontre de personnages forts, investis dans le réseau, en Caroline du Sud, puis la jeune Cora, poursuivi par un chasseur de prime, poursuivra sa route d'états en états, de violence en faux espoirs. le roman est dur, sans concession, et offre une vision, j'imagine, réaliste des conditions de vie des afros-américains au début du XIXème.
J'ai beaucoup aimé certains points de vue développé dans le roman : le racisme ordinaire caché par la bienséance en apparence éduquée (les scènes de diorama sont d'ailleurs édifiantes) en Caroline du Sud, la violence et la cruauté émanant de groupe de personnes dites civilisées, l'espoir et la compassion venant de personnes ordinaires... Mais la construction du récit avec des incises biographiques de personnages secondaires, disparus plusieurs chapitres auparavant, pour offrir un autre regard, m'a coupé dans la chronologie des aventures de Cora et j'avoue que les très nombreux rebondissements, notamment sur la fin, avec l'arrivée et la disparition de nouveaux personnages m'a un peu coupé les pattes du récit.
Néanmoins, cela reste une lecture instructive qui m'a donné à découvrir ce réseau clandestin de chemin de fer.
Bonne lecture.
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Histoire très intéressante et méconnue. On suit l'effroyable aventure de cette jeune esclave noire qui fuit l'esclavagisme et traverse l'Amérique. Ça vaut certainement la peine de lire le roman en anglais car en français j'ai trouvé le style un peu pauvre quand même. Quelques scènes sont particulièrement violentes.
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Underground railroad de Colson Whitehead est un roman qui a reçu de très grands prix dont le Pulitzer fiction en 2017.
Dans ce roman nous suivons Cora, 16 ans, qui est esclave dans une plantation de coton dans l'état de Georgie. Elle réussit à s'enfuir et va vivre une odyssée exceptionnelle.
Ce livre relate très bien l'esclavage, la ségrégation raciale au XIX ème siècle et l'auteur décrit très bien la haine et la violence que subissent les noirs au quotidien.
Par contre les chapitres sont beaucoup trop longs, les personnages beaucoup trop et c'est compliqué par moment à s'y retrouver, et même certains passages auraient pu être évités.
Mais Cora est vraiment un personnage attachant et sa fuite est passionnante.
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J'ai découvert Colson Whitehead avec son roman Nickel Boy : à l'occasion d'échanges sur cette lecture avec un collègue, il m'a conseillé Underground Railroad. On retrouve effectivement des thèmes similaires entre les deux romans, même s'ils se déroulent à des époques bien différentes : la place des noirs dans la société américaine et leur oppression par les blancs y tient la place centrale.
Dans Underground Railroad, l'héroïne est une jeune fille de 16 ans, Cora, qui s'enfuit de la plantation de coton dans laquelle elle est esclave : après sa fuite, son maître lance un avis de recherche assorti d'une bonne récompense pour sa capture. Sa fuite est donc très risquée et son périple va lui faire traverser plusieurs états pour échapper aux chasseurs d'esclaves qui sont à ses trousses. Pour survivre, elle devra affronter tous les dangers, avoir recours à la violence, se cacher, prendre tous les risques. Elle perdra, au cours de son périple, certains de ses compagnons d'infortune.

J'ai apprécié de roman, mais moins que Nickel boys : je l'ai trouvé moins « écrit »…peut-être cela tient-il à la traduction. Je pense que c'est un livre plus militant que le précédent, où le message politique prime sur l'histoire. Il y a quelques longueurs….Par contre, c'est un livre marquant, qui soulève beaucoup de questions sur la société américaine et ses fondements, sur le racisme érigé en système esclavagiste, sur l'acceptation de ce système par quasiment toute la société de l'époque. Au-delà, c'est aussi une réflexion que ce qui fait l'humanité, ce qu'est la liberté, sur les atrocités qu'est capable de tolérer ou d'encourager une société… Si les événements du roman se situent au début du 19ème siècle, avant la guerre de Sécession, certaines de ces questions restent terriblement actuelles et ressurgissent avec force dans les mouvements tels que « Black live matters ».

Lien : https://deslivresetmoi72.wix..
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Nous avons là un roman qui a reçu un certain nombre de prix, dont quelques-uns dits "prestigieux". C'est donc le genre de livres que j'ouvre avec méfiance puisque j'en ressors souvent déçue, le genre de livres dont j'en attends visiblement beaucoup trop... Ce n'est pas du tout le cas ici ; en le refermant, j'ai compris la raison de toutes ces récompenses.
La plume de l'auteur décrit de manière très efficace la haine et la violence que subissent les Noirs au quotidien dans ce XIXème siècle américain (sans pour autant tomber dans le gore et le sanglant). Elle relate l'esclavage et la ségrégation raciale sur lesquels ont été fondés les États-Unis et qui définissent son histoire : l'extermination des Indiens d'un côté, la domination sur les Noirs de l'autre (pourtant de plus en plus nombreux). Et si l'on parle très peu des premiers, c'est parce que toute l'histoire est consacrée aux seconds.
À travers le destin de Cora, jeune esclave en quête de son propre chemin vers la liberté, nous traversons avec elle bon nombre d'États, dans lesquels les visions et orientations, ainsi que les lois, sont bien différentes. Et pourtant, si certains sont plus cléments, d'autres sont perfides ou tout simplement horribles... Au fil du récit, on s'attache de plus en plus à Cora, ainsi qu'à tous ses compagnons d'infortune. On fuit et on connaît la véritable peur avec elle. On espère également... L'envie et le besoin de révolte voient petit à petit le jour dans notre coeur de lecteur.
C'est un roman très enrichissant, grâce au travail de recherches impressionnant de l'auteur. Un livre de fiction finalement bien réelle, qui relate l'histoire afro-américaine dans toute son horreur et qui nous rappelle que chaque personne noire de ce pays est issue de l'esclavagisme...
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Éprouvante lecture, parce que le roman est réaliste et retranscrit des faits réels.
Cette répétition de l'histoire où l'humanité dévisse, traitant ses semblables comme appartenant à une autre espèce. Pour s'autoriser le pire, se référant ici à des textes religieux (les enfants de Cham, maudits qu'il faut chasser pour accomplir la volonté de Dieu).
L'auteur sait restituer la vérité de tous ces actes abominables, de la traite négrière enrichissant l'Europe, à la condition de bêtes, sans conscience, sans intelligence, sans dignité, de ces cargaisons une fois déversées dans les plantations.
L'appât du gain dans tous les cas des deux côtés de l'Atlantique.
Il y a dans ce roman, à la fois la longue barbarie de l'esclavage mais aussi les premières périodes troubles de abolitionnisme.
D'un État à l'autre, traversé grâce à la miraculeuse voie ferrée souterraine, Cora est confrontée aux formes diverses du racisme tentaculaire qui submerge alors l'Amérique des blancs.
C'est un roman mais aussi un grand documentaire sur la condition humaine. Sur comment les pays se font, partout et depuis toujours.
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