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3,98

sur 2535 notes
Comme beaucoup, je me suis laissé tenter pour la rentrée littéraire de septembre par ce prix Pulitzer dont j'ai énormément entendu parler. L'appel de la renommée et le thème m'avait tout deux convaincue. En me jetant dans la lecture, j'étais donc en attente de beaucoup, trop peut-être…

On suit Cora, une jeune fille noire esclave sur un champs de coton. Abonnée par sa mère à son plus jeune âge, elle nous raconte la dure réalité de son quotidien sur la plantation. Puis le soir où Caesar l'aborde pour lui parler d'une folle idée d'évasion. Suite à cela, les événements s'enchaînent plus ou moins et l'on suit leur épopée en Amérique. de perte d'identité à nécessité de fuir, l'horreur de leur condition grandit au fil des pages et nous fait vivre à travers elle la violence de l'esclavage et le sadisme blanc de l'époque. Ce texte résonne donc comme un témoignage coup de poing grâce à la plume de l'auteur qui sait avec brio retranscrire la rage et la violence des faits.

Dans un pays comme l'Amérique (et même beaucoup d'autres) où les actes racistes sont encore (malheureusement) d'actualité et bien trop nombreux, ce livre est un bijou à passer de mains en mains pour qu'enfin cette triste réalité s'arrête et je comprends – et même je félicite – l'ovation et l'effervescence qu'il y a eu autour de lui. Mais d'un point de vue strictement littéraire, j'ai été déçu par le récit et j'ai vécu cette lecture comme un boulet à traîner… Je n'ai pas réussi à entrer vraiment dans cette histoire et à m'y « attacher ». Les chapitres sont longs et parfois débordent de détails qui n'ont que peu d'intérêt pour l'histoire. Je me sentais donc comme déconcentrée dans ma lecture, avec un oeil dedans et une oreille dehors. Bon je vous l'accorde l'image n'est pas simple à se représenter mais en clair, je n'étais pas dedans, je me sentais discrète. Je me suis tout de même demandé si ma vie personnelle n'a pas eu un impact (avec le stress de l'approche des examens et la vie quotidienne qui fait que parfois on est plus discret que d'habitude) puis en me plongeant dans la lecture suivante je me suis rendue compte que non, il y a bien quelque chose dans ce roman qui faisait que je n'étais pas totalement saisie. C'est donc semi-convaincue que je ressort de cette lecture !

Pour autant, je ne déconseille pas de le lire, il n'en reste pas moins qu'il aborde un thème fort et nécessaire avec une virulence qui comme un post-it rappelle l'horreur commise. Alors à vous de voir et de vous en faire votre idée 🙂
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une foisonnée de personnage, le fil du destin d'une esclave. Malgré tout factuel sans plus, je ne me suis pas attachée aux personnages, peu d'emotion, récit sans ambiance particulière, pour ma part déçue et n'ai pas compris ce prix litteraire si prestigieux.
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Ce roman est une pure merveille.
Cora, jeune esclave de 16 ans, nous entraine dans sa fuite au travers les Etats du sud de l'Amérique jusqu'aux Etats libres au Nord, peu de temps avant la guerre de Sécession. La tension y est énorme. L'angoisse se vit. La noirceur, la crasse, la peur qui enserre les tripes, se ressentent à chaque mot. La peur d'être rattrapée et livrée aux maîtres qui châtient pour donner l'exemple et dissuader toute velléité de fuite dans les camps. La peur des tortures et barbaries. La peur de ne plus survivre.
Cora voyage grâce à l'«Underground Railroad » - un réseau souterrain organisé. Des hommes et des femmes courageux qui risquent leurs vies par conviction, par religion, par retour de services ou même par hasard pour aider les fugitifs à rejoindre le Nord. Tous contribuent, à leur niveau, à l'élaboration et la réalisation de ces fuites. La solidarité, ténue dans ce milieu austère et suspicieux, opère en secret et parvient à sauver de nombreux esclaves, malgré les dénonciations, les démantèlements, les traques des chasseurs de primes, les arrestations et les exécutions arbitraires. Sont d'ailleurs relatées, avec beaucoup de précisions, les sanctions appliquées par l'Etat de Caroline du Nord à tout fuyard et toute personne susceptible de l'avoir aidé. Les milices y sèment une terreur sans limite, brimant sans relâche et assassinant en toute impunité, parfois sur simple dénonciation infondée.
C. Whitehead décrit, avec justesse, les mentalités des Etats d'Amérique avant la guerre de Sécession. Il exprime la scission entre le Nord et le Sud, entre les considérations des valeurs humaines et le racisme pur et dur issu du manque éducatif, des reproductions familiales, des convictions et de la peur de ces noirs devenus trop nombreux, qui réagissent et se rebiffent. Ces noirs que l'on juge ignares et sots alors qu'ils parviennent à lire et étudier, réfléchir et réagir. Ces noirs qui représentent à leurs yeux une véritable menace qu'il faut juguler…
Les conditions de vies de ces esclaves, arrachés à leur pays et leurs familles sont admirablement racontées. Les brimades, le travail harassant, mais aussi le fait d'être une propriété niée de sa qualité d'être humain. L'ensemble est intense, fort. La cruauté de cet univers d'esclavagisme et de notion de « suprématie raciale » ne peut laisser indifférent et décrit les horreurs dont sont capables les hommes.
Cet écrit très bien documenté est extrêmement instructif. A travers l'histoire de Cora et le récit des personnages qui jalonnent son parcours, c'est l'histoire de l'Amérique qui se dessine. Ce livre est une ode au courage. Celui de ceux qui ont pu résister, ceux qui ont péri et ceux qui n'ont pas accepté. C'est la mémoire d'une histoire honteuse à ne jamais oublier.


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Je voulais lire ce livre depuis sa sortie, désormais c'est chose faite.
C'est vraiment un livre très intéressant sur le chemin de fer clandestin qui est ici matérialisé par un réseau souterrain. On y suit les péripéties de Cora qui est déterminée dans sa fuite et bravera bien des dangers pour se libérer du joug de l'esclavagisme.
Si ce livre m'a vraiment plu, je dois néanmoins reconnaître avoir été un peu déçue, sans doute au vu des éloges que j'avais pu lire concernant ce roman.
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Voila un grand roman sur l'esclavage.
Cora, jeune esclave de 16 ans, s'enfuit aux cotés d'un autre esclave, Caesar, vers un monde qui lui est totalement inconnu puisqu'elle n'est jamais sortie de sa plantation. Elle fuit la cruauté de son propriétaire.
L'Underground Railroad, ce réseau d'entraide oeuvrant dans la clandestinité est ici matérialisé par une véritable train souterrain.
Cora deviendra alors la proie de ces chasseurs d'esclaves qui traquent les fugitifs pour toucher la récompense. Elle découvrira que rien n'est jamais acquis, chaque instant de paix est éphémère.
C'est une réflexion sur cette race blanche qui ne tend qu'à s'approprier les choses ; les terres indiennes, les esclaves qui cueillent le coton, ... et vit dans la crainte perpétuelle de voir le peuple noir s'émanciper, gagner sa liberté, et, qui sait, peut-être un jour tenter de leur faire payer les injustices subies.
C'est bien documenté; je me suis régulièrement demandé quand le réel laissait-il place à la fiction et vice versa.
Même si l'esclavage n'existe plus ça raisonne terriblement avec l'époque actuelle et ces actes de cruauté qui font quelquefois l'actualité. .
C'est tout un pan de l'histoire des Etats-Unis qui est fouillée pour nous montrer combien l'émancipation fut dure à gagner et à quel point la paix et la liberté sont des biens précieux et en aucun cas des acquis définitifs.
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Underground railroad est un réseau de routes, d'itinéraires, de refuges que les esclaves utilisaient pour fuit et se rendre au Canada, au Mexique... le terme est également utilisé pour désigner tous ceux qui aidaient els fugitifs.
Ce livre n'a pas été un coup de coeur mais
- ce fut une lecture historique au cours de laquelle j'ai appris l'existence de ce réseau.
- ce fut une prise de conscience de la vie quotidienne des esclaces, de leurs conditions d'existence inhumaines, dégradantes et intolérables. l'auteur n'a pas de filtre et décrit les situations avec un réalisme effrayant.
- ce fut une sorte de dégoût pour toutes les attitudes racistes. le racisme est présent du début à la fin et se manifeste par toutes sortes de moyens les plus vils possibles.
- ce fut une lecture philosophique car l'auteur expose clairement les fondements du racisme et il donne la parole à tous les protagonistes.
- ce fut du respect envers les personnes qui osent partir, qui osent aider.
- ce fut de l'espoir d'un avenir meilleur.
Ce livre n'a pas été un coup de coeur car j'ai regretté certaines longueurs, certaines lenteurs et surtout un manque d'émotions sans doute dû au trop plein de cruauté.
Ce roman n'a pas été un coup de coeur mais c'est sans aucun doute un roman coup de poing!
A lire absolument même si c'est difficile .
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Il peut-être effrayant de constater à quel point l'histoire de l'humanité semble tourner en rond. A croire que l'Homme est définitivement incapable d'apprendre de ses erreurs. Il lui suffit de quelques générations pour devenir amnésique. Toujours le même schéma : d'un côté les oppressés, de l'autre les oppresseurs. Et une poignée de courageux dans les deux camps, prêts à révolutionner l'ordre établi.

Underground railroad devrait figurer au programme de littérature ou d'histoire. Pour au moins deux raisons. La première est pour l'apport d'éléments peu connus du grand public quant à l'histoire de l'esclavage du peuple noir aux Etats Unis, tels que le chemin de fer clandestin (qui tient plus du tunnel en fait) et les tentatives d'eugénisme mises en place dans les états abolitionnistes.

La deuxième raison est le style avec lequel l'auteur raconte son histoire : une écriture neutre, quasi journalistique. Aucune trace de pathos et ce, même devant les scènes les plus cruelles. Aucune trace de suspense non plus : le périple de Cora n'est pas un récit d'aventures. Elle ne tire aucune fierté dans le fait d'être une survivante. En est-elle vraiment une au fond ? Quand peut-on s'estimer hors de danger quand le mal se réincarne si facilement ? Et à quoi bon survivre si à force d'être traquée comme un animal, on finit par en perdre son humanité ?

Un roman d'une grande force à transmettre aux générations futures dans l'espoir d'arrêter de tourner en rond et commencer à aller de l'avant.
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Du même auteur, j'avais beaucoup aimé The Nickel Boys, son roman paru l'année dernière qui parlait d'un pensionnat / centre de rééducation pour adolescents noirs américains qui y subissaient les pires tortures dans les années 1950-1960.

Cela m'a donné envie de plonger dans ses oeuvres précédentes, et notamment ce roman de 2016 consacré à l'esclavagisme dans le Sud des Etats-Unis et des réseaux d'aide aux esclaves évadés.

Nous y suivons Cora, jeune esclave dans une plantation de coton en Géorgie, dans sa tentative d'évasion et sa fuite effrénée, poursuivie par ce que j'ai envie de définir comme un chasseur de primes spécialisé dans la capture d'esclaves en fuite.

Le roman se compose de plusieurs longs chapitres correspondant aux différentes étapes du périple de Cora. le récit alterne les moments où Cora semble s'installer dans une nouvelle vie loin de son ancienne condition d'esclave, et des passages où l'action s'accélère et où Cora doit fuir à nouveau pour éviter le retour en Géorgie et la mort qui l'y attend à coup sûr en punition.

J'ai bien aimé ce roman, avec sa jolie galerie de personnages secondaires qui aident Cora dans sa fuite. J'ai surtout aimé le discours sur l'esclavage, l'économie de l'esclavagisme dans les Etats du sud, et l'inhumanité de cette condition pour celles et ceux qui l'ont subie. C'est un roman bien ficelé sur l'injustice, sur l'histoire peu glorieuse des Etats-Unis d'Amérique, une histoire qui résonne encore de nos jours lorsqu'on évoque la question raciale.
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Dans ce roman, le chemin de fer souterrain servant à faire passer les esclaves en fuite dans les états du nord n'est plus une métaphore mais une réalité! Les gares sont cachées sous le sol, parois sous la maison d'un complice. Nous suivons le chemin de Cora; elle a grandi esclave dans une plantation, sa mère Mabel s'est enfuie lorsqu'elle était enfant et n'est jamais revenue. Cora est assez solitaire et méfiante. Un jour, elle s'interpose entre son maitre et un jeune esclave qu'il veut battre et c'est le fouet pour elle. ses marques viennent s'ajouter à d'autres injustices qu'elle a vécues, entre autre un viol collectif quand elle était adolescente. Caesar, un autre esclave, la contacte pou l'accompagner dans son évasion. ils sont rejoints par Lovey. S'évader est risqué: on risque d'être repris par son maître, puis torturé et exécuté pour l'exemple, ou attrapé par les nombreux chasseurs de primes. Peut-on jamais s'estimer en sécurité quand on est noir en Amérique? Même avec une nouvelle identité, on peut se faire rattraper et renvoyer à la case départ... Cora va tenter de refaire sa vie à plusieurs reprises, trouver des alliés ou des ennemis, mais se trouver rattrapée plus d'une fois.
un roman fort sur l'esclavage, qui donne à réfléchir, ou la part de fiction est bien intégrée au contexte historique
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Georgia on their mind

L'humanité est, selon le Larousse, la disposition à la compréhension, à la compassion envers ses semblables. Mais ce mot, humanité, correspond aussi à la définition de l'ensemble des êtres humains, considéré comme un être collectif ou un entité morale. Voila, la paraphrase est faite. Quel manque d'originalité… copier dans le livre le plus possédé, mais le moins lu entièrement au monde, va t'acheter un cerveau et de quoi réfléchir auteur de ces quelques lignes !!

 

Vous voyez sûrement où je veux en venir, j'avoue que celle-ci était facile. Oui il existe un fossé énorme entre une très large majorité de notre belle humanité et la définition du deuxième sens. Lire ce livre ne m'a pas aidé à combler ce trou énorme. Probablement aidé par l'écriture très choc de Colson WHITEHEAD, aucun détail, aucune souffrance ne vous sera épargné avec la lecture de ce très beau roman. Une histoire mêlant à la perfection faits historiques et carnet de voyage.

 

Oui, parfois lors de ma lecture, j'ai eu la sensation de voyager avec la protagoniste, découvrir les mêmes paysages qu'elle. J'ai eu la boule au ventre d'excitation d'apprendre à connaître en même temps qu'elle ce qui lui était inconnu. Sauf que, le drame de son existence, de l'existence de toutes ces femmes, tous ces enfants, ces hommes, revient très vite, trop brutalement. Nul besoin de raconter quoi que ce soit sur ce voyage de la Georgie vers le nord des Etats-Unis. Nul besoin de vous raconter le drame qu'ont probablement vécus ces personnes en ce temps pas si lointain. Il vous faut juste vous procurer cette oeuvre avant que la cancelled culture ne fasse son oeuvre, mettre un fond de delta blues dans vos oreilles (oui, je sais, à cette époque le blues n'en était encore qu'au stade  primaire, mais la musique va tellement bien avec l'ambiance…)

 

Ce livre vous fera peut-être ressentir la même chose qu'à moi. Une injustice totale, la définition fallacieuse d'un mot, l'impression que les choses n'évoluent que partiellement, mais aussi la tristesse de se dire que ce drame se répète pour Cora à chaque nouvelle ouverture de ce livre. L'humanité n'a d'humain que sa forme biologique.


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