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sur 2532 notes
Une aventure épique, sombre et déprimante. On embarque à bord de l'Underground Railroad, un réseau imaginaire de voies ferrées souterraines transportant secrètement des esclaves fugitifs
vers le Nord des Etats-Unis jusqu'au Canada. le parcours de la jeune esclave Cora est une histoire de souffrances perpétuelles, de repères inexistants et de relations brutalement interrompues.

C'est un livre qui donne à réfléchir sur différents traumatismes vécus par la communauté noire à commencer par celui de l'esclavage. Cette voie ferrée est une sorte de tunnel permettant à l'auteur de voyager dans l'espace et le temps. Elle devient la connection entre deux mondes, métaphore de la solidarité au-delà de la couleur de la peau. Mais l'obscurité de ces voies souterraines s'insinue pour ainsi dire dans l'esprit de l'esclave. Sa tête est emplie de rêves de liberté et de jours meilleurs, mais il est vite rattrapé par la réalité car il a vu maintes fois ce qu'il advient aux fugitifs capturés... Une critique acerbe de l'Amérique et de ses fondements qui vaut le détour. Un gros malus pour l'écriture. Malgré des passages brillants, la sauce ne prend pas vraiment.
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Légère déception pour ce roman qui a obtenu un énorme succès ainsi que le National Book Award 2016 et Prix Pulitzer littérature 2017.
Pourtant l'histoire est bien construite, ménageant un grand suspense mais le côté fantastique a jeté un discrédit sur les informations , par ailleurs fort pertinentes.
En effet, si l'Underground Railroad a bien existé au début du XIXeme siècle, permettant aux esclaves de fuir illégalement vers les états abolitionnistes, il n'était en aucun cas ce chemin de fer souterrain décrit par l'auteur. Il était un réseau de personnes qui ont aidé des esclaves à se cacher et à s'échapper.
Du coup, toutes les informations sur les différentes formes de racisme à l'égard des esclaves et des noirs en général dans les différents états cotonniers paraissent sujet à caution: était ce réellement ainsi ou l'auteur s'est il laissé porté par son imagination littéraire? Ces grandes différences entre Géorgie, Caroline du Nord et Caroline du Sud sont elles réelles ou symboliques?

Ceci dit, l'histoire de Cora, cette jeune noire qui s'enfuit de la plantation où elle est esclave en Géorgie est passionnante. Nous suivons son errance entre espoir et désespoir.
Beaucoup de blancs ont aidé des esclaves à s'enfuir grâce à l'Underground Railroad et beaucoup l'ont payé de leur vie.

Ce livre est un témoignage de la violence inouïe des blancs à l'égard de leurs esclaves dans les États du Sud. Une réflexion sur une période qui prépare la guerre de sécession, la révolte gronde de plus en plus chez les noirs tandis que les prises de conscience et les mentalités progressent doucement chez les blancs du nord.
Un témoignage utile sur une période sombre des États Unis qui demeure un tabou.
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Ce livre qui parle des conditions des noirs aux Etats-Unis juste avant la guerre de Sécession me faisait très envie.
Nous suivons Cora, jeune esclave, abandonnée par sa mère, qui va tenter de s'évader avec Caesar, qui a tout calculé et qui est sûr de lui. L'auteur va nous décrire les conditions de ces personnes "nègres" considérées par les "blancs" comme non-humains, dépourvues d'intelligence, juste bons à travailler et à se taire, qui ne doivent pas tomber malade, sous peine d'être abandonnées à leurs tristes sorts.
Quand on sait le sort réservé aux esclaves qui ont fuit et qui ont été repris par leurs maîtres, on se dit que Cora et Caesar ont une sacrée dose de courage, mais Cora va vite être recherchée, en effet, son propriétaire, puisqu'elle a été achetée et est donc la propriété d'un maître, va faire appel à des personnes, dont le métier est justement de mettre la main sur ces fugitifs et de les livrer à leurs propriétaires, afin qu'il puisse la sanctionner comme bon lui semble, sans être inquiété par la justice, puisque la loi ne prévoit rien pour ces gens-là.
Tout le livre va donc être basé sur cette cavale, avec différentes rencontres faites au cours de cette histoire, nous allons rencontrer des traîtes, des sauveurs, des lâches, des courageux... et justement, on va rencontrer un peu trop de monde et c'est ce qui va me gêner dans ma lecture, parce que bien sûr, nous avons pas mal de personnages très importants pour l'histoire et d'autres qui ne "servent pas à grand chose", mais dont l'auteur va régulièrement nous en reparler, obligeant le lecteur à s'interroger sur "qui c'est celui-là déjà ?" et ce de façon assez régulière, ce qui m'a gêné dans ma lecture.
Je ne regrette malgré tout pas d'avoir ouvert ce livre, et si vous aimez ce sujet, n'hésitez pas, je pense que vous ne serez pas déçus par ce livre.
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Esclave dans une plantation de Géorgie, Cora, plus ou moins seize ans, se voit proposer par Caesar, un autre jeune esclave, de s'enfuir vers le nord. Si elle est d'autant plus tentée par cette idée que sa mère, Mabel, a elle-même réussi à s'échapper quelques années plus tôt, l'abandonnant au passage, Cora sait bien que les chances de réussite d'une telle équipée sont minimes. C'est une punition particulièrement violente du nouveau maître de la plantation et l'annonce par Caesar de la possibilité de profiter de l'aide d'un blanc en lien avec un mystérieux réseau d'évasion qui finissent par convaincre la jeune fille de tenter sa chance. Commence alors une étrange odyssée au coeur de l'Amérique esclavagiste.
L'Underground Railroad du titre du roman de Colson Whitehead a bel et bien existé. Ce « chemin de fer clandestin » tirait son nom des codes utilisés par les organisateurs de ce réseau (les lieux de rencontre étaient appelés « gares », les guides, « chefs de train », etc.), d'aide à l'évasion des esclaves des plantations des États du sud. Mais l'auteur lui donne ici une existence physique en le présentant comme un chemin de fer bien réel courant sous la terre des régions esclavagistes et du nord et en perpétuelle évolution, au rythme des démantèlements par les autorités lorsqu'une partie des organisateurs du réseau tombent ou, tout simplement lorsque ceux-ci meurent sans laisser de successeurs derrière eux. Ce faisant, Colson Whitehead non seulement offre au lecteur une réalité palpable et saisissante, mais donne aussi à son récit une dimension qui touche au conte philosophique.
Le parcours semé d'embûches de Cora dans cette Amérique esclavagiste du milieu du XIXème siècle se révèle peu à peu comme une parabole de la situation actuelle des noirs aux États-Unis. C'est sans doute le passage de Cora et Caesar en Caroline du Sud qui est en la matière le plus saisissant. Dans cette société sans esclaves, les noirs travaillent et perçoivent pour cela des salaires, mais restent cantonnés dans des quartiers séparés. Et dans cette ville dominée par une immense tour symbolisant la domination blanche et recelant quelques sombres réalités sur l'exploitation des noirs, l'illusion de la liberté finit par étrangement ressembler à une forme d'acceptation par les noirs eux-mêmes de leur place subalterne dans la société.
Car au fur et à mesure qu'elle doit fuir, avec à ses trousses un redoutable chasseur d'esclaves qui, malgré toute sa cruauté se révèlera certainement l'un des moins hypocrites des blancs qu'elle aura l'occasion de croiser et sans conteste le seul à la considérer autrement que comme une éternelle mineure, Cora découvre une réalité bien différente de ce qu'elle pouvait imaginer. Des États dans lesquels le sort des noirs est bien pire que dans sa plantation de Géorgie, d'autres où sous le vernis d'une société plus ouverte, les blancs n'attendent que l'occasion de châtier ces noirs dont la liberté dérange. Car quand bien même le bien meuble qu'est l'esclave gagne sa liberté, on est encore bien loin de le considérer comme un humain à part entière. Et les expériences eugénistes que découvre Cora dans une société censément ouverte ne font que le confirmer.
Belle et cruelle odyssée dans un monde qui, au fond, est loin d'avoir fini de disparaître, Underground Railroad est une intelligente parabole sur les fondements du racisme et des tensions qui structurent encore pour partie la société américaine. Et aussi, surtout, c'est un formidable roman d'aventures aux frontières du fantastique, un conte noir et merveilleux.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Ce livre me tentait depuis un bon moment et j'ai été déçue… J'aime découvrir les histoires sur l'esclavage aux Etats-Unis mais là je n'ai pas été transportée. J'ai eu du mal à entrer dans l'histoire, l'écriture et le style ne m'ont pas permis de trouver de l'empathie pour Cora malgré les atrocités qu'elle subit tout au long du roman.
Cependant ce roman met en lumière un pan de l'histoire américaine bien triste.
Pour les noirs pas beaucoup d'espoir, choisir de rester esclave et subir tout sa vie, choisir de s'évader à ses risques et périls, les choix étaient minces et la réussite aussi d'ailleurs….
La fin m'a semblé peu réaliste également.
Bref une lecture très mitigée.
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Plus qu'un simple roman, bien plus.
Un récit qui interroge, qui marque, et qui me restera comme rarement les romans le font.

C'est une autre version des États-Unis que nous révèle ici Colson Whitehead. Avec un nom de famille pareil, il y a comme un plus à écrire une telle histoire !
L'histoire des noirs de l'Amérique, l'histoire des africains de l'Amérique, ces noirs si détestés, si utilisés et qui au bout du compte ont fait les Etats Unis actuels.

J'ai lu ce livre avec une immense curiosité et j'ai souvent été déstabilisée, énervée, peinée...
J'ai trouvé cette lecture très politique, on découvre la vraie place des esclaves, le vrai enjeu de l'esclavagisme aux USA.
Ne reste t'il pas , au bout de ce siècle et demi passé depuis l'abolition, un fond , un soupçon de croyance dans l'inconscient de certains blancs....les noirs n'ont pas d'âme, ils ne sont que des objets qui nous servent sur lesquels on se défoule......
On découvre les Etats, ceux qui sont plutôt blancs, plutôt noirs, un peu métis...
On voyage à travers ces états, dans un train fantôme,en compagnie de Cora, faible et forte, incroyablement lumineuse!

Je crois même que cette nuit, après avoir fermé mon livre, j'ai rêvé que j'étais noire de peau, quel manque de pot...comme le chante si bien Nougaro...
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30 DOLLARS DE RÉCOMPENSE
seront offerts à toute personne qui me livrera, ou confinera dans n'importe quelle geôle de l'État où je pourrai la récupérer, une JEUNE NÉGRESSE avenante, couleur café au lait, âgée de 18 ans, qui s'est enfuie voilà neuf mois. C'est une fille vive et rusée, qui tentera sans nul doute de passer pour une affranchie, marquée au coude d'une cicatrice bien visible occasionnée par une brûlure. J'ai été avisé qu'elle rôde dans la ville d'Edenton et ses environs.
BENJ. P. WELLS Murfreesboro, 5 janvier 1812
Plusieurs chapitres nous proposent en incipit une de ces claques, une de ces annonces de recherche nègres en fuite... et nous bousculent en quelques mots, en quelques  lignes.
Ce n'était pas du roman, mais une sinistre réalité. Des Noirs tentaient le tout pour le tout, et ne cherchaient qu'à retrouver un peu de dignité en tentant de quitter ce Sud raciste et violent pour rejoindre le Nord. Et face à eux, leurs maîtres blancs payaient des chasseurs d'esclaves, afin que leur propriété, leur nègre reviennent au plus vite dans sa petite case sur la propriété.
Cora est la propriété de Randall. Elle travaille tous les jours de la semaine, sauf le dimanche après-midi dans la propriété de son maître. Elle loge dans une petite cabane et dispose d'un petit jardin qui lui permet d'améliorer l'ordinaire....tout serait simple si certains, d'autres esclaves ne lorgnaient pas sur sa cabane et son jardin... la jalousie, les disputes et bagarres, les vols entre esclaves font également partie de leurs pauvres vies.
Le fouet ne résout pas tout, loin de là. 
Alors pour punir et donner des exemples, les maîtres coupent un pied...au moins celui-là ne cherchera plus à partir ou une main...il ne volera plus. Toutes ces mutilations horribles, et révoltantes faites pour l'exemple ne font pas baisser sa détermination. Loin de là. Cora connaît les risques, mais c'est plus fort qu'elle, elle veut fuir, fuir vers le Nord, vers la liberté.....fuir les viols et turpitudes des maitres, les bagarres et jalousies entre esclaves...Ce Nord si loin et si dangereux à atteindre, il y a tant de chasseurs de nègres sur la route, tant d'annonces sinistres attirant ces chasseurs d'esclaves en fuite, violents et sans états d'âme.
Caesar, un autre esclave récemment arrivé lui propose la fuite.
Pas facile de voyager dans ce sud raciste.
Heureusement quelques Blancs abolitionnistes, oui ça existe, risquent leur vie et celles des leurs pour aider des esclaves à rejoindre le Nord, pour les accompagner dans leur fuite. Mais comment les identifier, comment les reconnaître et éviter les pièges, éviter la méchanceté et le vice que la couleur blanche représente, reconnaître la bonté de certains?
Colson Whitehead imagine un train souterrain prenant en charge ces esclaves. Belle image, belle allégorie de l'image de couverture pour décrire ce réseau de passeurs et plus généralement tous ces réseaux de passeurs qui ont permis dans le monde à de nombreux opposants, de fuir des régimes totalitaires, violents.

Ce racisme n'est pas encore mort, les États-Unis en souffrent encore, régulièrement l'actualité nous le confirme. Heureusement tous ne partagent pas cette violence. C'est sans doute cette fiction, cette image des réseaux, ces personnes qui prennent des risques pour en aider d'autres qui furent récompensés par le Prix Pulitzer de la fiction et le National Book Award.

Une prise de conscience historique catharsis d(états d'âme encore présents


Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Colson Whitehead nous plonge dans les entrailles de la terre, là où passe un réseau de chemin de fer clandestin destiné à aider les esclaves à fuir vers le nord. le lecteur suivra Cora, esclave dans une plantation de coton de Georgie, qui aura l'occasion, à plusieurs reprises au cours de sa fuite, d'emprunter ces couloirs obscurs.

Tout au long de son parcours, l'auteur nous livre une fresque réaliste de la vie des esclaves, des affranchis, des fugitifs,... et des blancs, abolitionnistes, qui ont tenté d'apporter leur pierre à l'édifice de leur libération. Les personnages, et principalement celui de Cora, sont très attachants et une fois entamée la lecture, on ne peut lâcher l'ouvrage.

Ce prix Pulitzer 2017 fait partie de ces livres nécessaires, permettant de donner un éclairage humain sur le passé; un devoir de mémoire, certainement, un hommage à ces hommes et femmes courageux qui ont tout risqué pour un coin de ciel bleu, sans aucun doute.
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Cora a 16 ans, elle est née d'une mère esclave elle sera donc esclave.
C'était ainsi dans le sud des Etat-Unis en 1820, sa vie ne lui appartient pas, elle appartient à son maître.
Cora se résigne à sa condition dans un monde qui n'est fait que de violence.
jusqu'au jour où arrivera Caesar un jeune esclave que son maître vient d'acheter et qui lui proposera de s'enfuir avec lui
Va alors s'ensuivre une folle course avec la complicité de quelques hommes blancs abolitionnistes, mais les chasseurs d'esclaves prêts à tout pour empocher les primes promises par les maîtres à qui ramènera les esclaves en fuite ne sont jamais loin
Colson Whitehead nous décrit dans son livre le quotidien de ces millions d'hommes, de femmes et d'enfants noirs dans le sud des Etats-Unis il y a de ça moins de 200 ans
Un livre poignant dont on ne sort pas totalement indemne.
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Beaucoup a été ecrit et filmé autour de l'esclavagisme au sud des Etats-Unis. Cette honte originelle hante jusqu'au présent de l'histoire convulsive d'une nation. Si Underground Railroad a connu un succès majeur, il le doit autant à ses qualités intrinsèques qu'à un contexte favorable à une évocation qui plonge au plus profond des racines américaines avec des résurgences bien actuelles. le tour de force de Colson Whitehead est d'avoir réussi un récit intime : celui d'une esclave en fuite d'une plantation de Géorgie, lié à tout un contexte ségrégationniste admirablement dépeint, d'une froideur documentaire. Certains reprocheront sans doute à l'écrivain de ne pas susciter l'émotion, quoique cette réflexion soit subjective et davantage soumise à la sensibilité de chaque lecteur. Il est certain en tous cas que Whitehead s'est beaucoup méfié du pathos qui pourrait imprégner ses pages. Il n'en rajoute pas, y compris dans le spectaculaire, au contraire des films qui ont traité le sujet tels 12 Years a Slave ou Django Unchained. Son personnage principal, Cora, est un symbole, elle en a les caractéristiques mais le portrait reste à hauteur de femme sans devenir une héroïne sublimée. La narration la quitte d'ailleurs parfois, s'attardant sur ce qu'on pourrait appeler des rôles secondaires, blancs ou noirs, mais que le style fluide et précis de l'auteur rend immédiatement palpables. Un chef-d'oeuvre ? Peut-être pas. Mais un livre aux très grandes qualités littéraires, oui, sans hésitation.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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