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sur 271 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Derrick
Vous connaissez Derrick ? L'inspecteur Derrick, made in Germany, qui hantait (ou qui hante encore, qui sait ?) les écrans de télévisions des maisons de retraite ? Non, pas celui-ci … Je vous parle de Derrick, un flic ricain qui traine à Cincinnati et ses environs. Un sale type… 10% justicier, 90% salaud. Aussi quand il commence à s'intéresser à Wendy, une gamine de 11 ans, c'est un gros signal d'alarme qui résonne. Wendy, c'est la petite fille de Pike. Lui ne vaut guère mieux que Derrick si on veut comparer. Il n'avait pas demandé à récupérer la gamine, et par la même occasion, à devenir grand-père. Mais voilà, Sarah, la fille de Pike et la maman de Wendy, vient de mourir. Une overdose. Mouais… Vraiment ? D'accord, c'était une pute. Pike en est bien conscient. Et une junkie aussi… ça marche souvent ensemble. Surtout à Cincinnati, dans cette ville de l'Ohio, à deux pas du Kentucky, de la Virginie occidentale et de l'Indiana, carrefour idéal de tous les trafics. Mais il y a quand même quelque chose qui le chiffonne, Pike… Avec son ami Rory, un jeune boxeur, il va tenter d'en savoir plus. Pour Wendy. Pour lui.
Alors si vous avez un petit coup de moins bien, un petit coup de mou, l'actualité pourrie, la défaite du XV de France, les guerres, celle d'hier, celle d'aujourd'hui, celle de demain, le terrorisme, l'automne, la flotte (pas assez, trop…), le réchauffement climatique, le COVID, oubliez ce bouquin. Si vous persistez à vouloir le lire, évitez tout ce qui est létal (couteau, corde, arme à feu, drogue, alcool…) à proximité immédiate. Car aucune chance de s'en tirer indemne. C'est noir, très noir, et ça fait mal, certaines scènes sont à la limite du supportable, l'auteur ne nous épargne aucun détail dans le (très) glauque… Mais c'est très efficace, il faut bien le reconnaître.
Que dire de plus ? Les personnages sont très bien campés, on s'attache vite à Rory et à Wendy, un peu aussi à Pike malgré tout son passif. L'écriture est vive, les chapitres très courts donnent du rythme au récit, si bien qu'il est quasi impossible de le lâcher (je l'ai terminé à 1 heure du mat', très mauvaise idée, je n'ai pas passé une très bonne nuit !).
Noir, rouge sang.
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Noir, c'est noir !
Un des livres les plus noirs que j'ai lu.

Pike, ancien truand, tente, tant bien que mal, de se racheter une conduite. Quand sa fille, perdue de vue depuis longtemps, est retrouvée morte, ses vieux démons le rattrapent et il se lance éperdument à la recherche de l'assassin.

Benjamin Whitmer plante l'essentiel du décor dans les bas-fonds de Cincinnati. Ca sent la misère, la crasse, le sang, la sueur et la merde. On a l'impression que le mot glauque a été inventé pour ce roman.
Les personnages ne sont guère plus reluisants. Un ramassis de paumés et pervers en tout genre : dealers, junkies, flics véreux, proxénètes, prostituées et délinquants de tout poil. Quand tu penses que certains ont touché le fond, il y en a qui creusent encore.
La violence est présente à toutes les pages et l'horreur la suit de près. Il pleut des balles, des cadavres et du sang.

L'écriture au scalpel de Whitmer est très visuelle et, comme à son habitude, ne nous épargne rien. Une bonne dose de cynisme et des descriptions bien senties, à vous faire vomir votre quatre-heures. C'est âpre et sordide. On ne peut pas faire plus sombre.
Bref, aucune lueur d'espoir à l'horizon. Rien, que dalle !

Un livre d'une noirceur infinie. Poisseux, brutal et sinistre. Une lecture qui m'a laissée un peu sonnée, mais que je vous recommande si vous n'êtes pas en pleine déprime.

Noir, c'est noir, et il n'y a vraiment plus d'espoir !
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2012. Un nouveau venu débarque dans le milieu fermé du polar hard-boiled, peuplé de mecs à la morale douteuse, prompts à résoudre chaque problème d'ordre éthique se présentant en réduisant les os en poudres, en déplaçant des mâchoires, laissant des gouffres béants là où se tenaient des bouches fonctionnelles.

Pike repose sur une trame simple (non simpliste) et on est autant éloigné du thriller à twist juteux que l'est un solo de Chet Baker d'un cor de chasse sonnant l'halali.

Benjamin Whitmer frappe fort. Lisant Pike, on a d'abord la sensation qu'il cherchait à marquer les esprits. Chaque chapitre renferme une bombe à fragmentation, une explosion de violence sourde. C'est une ode à la sobriété nutritive Pike, une élégie de la décroissance alimentaire, ne s'agirait pas de rendre un repas trop riche. La plume de Whitmer précise, sèche et nerveuse laisse peu de place à l'imagination et ne carbure pas à l'ellipse. Les paragraphes où le dénommé Pike ronge littéralement le poignet brisé d'un adversaire m'ont semblé tant ahurissants que j'ai dû les relire pour réaliser que j'avais bien compris ce que j'avais lu.

Et puis... les envolées de beauté incongrues, ces plages de beauté zen, comme un pétale dans une décharge... Tout le talent de Whitmer est là, brut, qui ira s'affinant mais déjà étourdissant. Cet art d'imbriquer une brutalité inouïe dans une cohérence narrative, de réaliser que non cette cruauté n'est pas gratuite, que cette férocité s'inscrit pleinement dans un livre noir, d'une obscurité sans faille, sans échappatoire, presque.

Je me rends compte que Benjamin Whitmer est un être complexe. Il est un auteur clivant. Il n'est ni Pete Fromm ni David Vann (que j'aime aussi, le second), il suscite plus de réserves. Il est vrai que les armes tressautent souvent dans les paumes de ses personnages et créent des béances qui n'ont pas lieu d'être dans d'autres personnages. Là où je vois une violence fondatrice, un déchainement inéluctable, d'autres y verront un étalage malsain.

Sans, ce ne serait pas du Whitmer et Whitmer est grand...
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On se lasse de Pike

Douglas Pike est revenu dans sa ville natale de Nanticote. En cadeau d'accueil, il se voit confier une gamine, Wendy qui se trouve être sa petite-fille désormais orpheline et seule, sa mère et sa grand-mère étant décédées.

Pike apprend que sa fille Sarah (la mère de Wendy donc) une prostituée junkie, est morte dans des conditions sordides qu'il entreprend d'élucider, aidé par un jeune homme un peu perdu et boxeur amateur.

Tous deux partent à la recherche de renseignements et bientôt, ils croisent un flic de Cincinnati, ripou et dangereux, Derrick Krieger qui semble curieusement s'intéresser à Wendy.

Shakespeare revu par Ellroy comme le suggère la 4ème de couverture ?
Les éditions Gallemeister poussent un peu le bouchon.
Certes, le récit de Benjamin Whitmer est moins filandreux que celui de son "Cry Father" que j'ai oublié aussitôt lu. Là, on tourne les pages, avec une certaine curiosité. Mais quand même, cette espèce de course-poursuite du style : je cherche machine qui connait bidule qui a vu Truc qui a fréquenté Sarah...est à peu près totalement dénuée d'intérêt et à la fin, on ne sait plus trop quel est l'objet de cette quête ni vraiment ce qui a été découvert. Il faut reprendre à tête reposée pour comprendre un peu mieux.

Reste le style qui présente par moments quelques fulgurances, mais le plus souvent, offre surtout un éventail de formules boursouflées. Ce n'est pas parce qu'on trouve profusion de phrases courtes, qu'on approche Ellroy. Quant à Shakespeare...

On peut mettre en avant le côté noir, crépusculaire ou je ne sais quoi.
On peut aussi trouver le tout assez caricatural et inutilement violent, seulement traversé de crânes qui explosent, de nez qui éclatent, de bouillies d'os, de flots de tripes, de cadavres qu'on baise, de gerbe, de pisse...

Un roman qui par ses excès ne dit finalement pas grand chose du monde, un comble pour un polar.
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Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Pike ?
"Je n'avais pas pu résister à la magnifique couverture d'Évasion, du même auteur, et le roman avait été une belle découverte et même, une véritable claque. J'avais donc très envie de me plonger à nouveau dans son univers, en commençant par son premier roman."

Dites-nous en un peu plus sur son histoire...
"Pike tente de garder ses démons à distance et de rafistoler sa vie comme il peut, sans faire de vagues, jusqu'au jour où une amie de sa fille vient lui annoncer qu'elle est morte d'une overdose, et lui déposer sa petite fille en héritage..."

Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?
"Le roman m'a accroché dès les premiers chapitres. C'est efficace, extrêmement bien écrit et jusqu'à la fin j'aurai beaucoup de plaisir à le lire. Mais après avoir dévoré plusieurs livres du même éditeur mais de différents auteurs, je commence quand même à trouver que tous ces anti-héros américains, cabossés, drogués et alcooliques, se ressemblent sacrément. C'est un bon livre mais ce n'est pas Évasion. Une fois encore l'auteur arrive à nous faire aimer des personnages qui sont pourtant de beaux salauds mais ça manque d'originalité et de cohérence. Cette chasse à l'homme n'a pas vraiment de sens, si ce n'est d'éponger la culpabilité du héros, et tourne même un peu en rond, pour finalement révéler ce que le lecteur avait deviné depuis longtemps."

Et comment cela s'est-il fini ?
"Mis à part un élément qui est de trop, glauque sans rien apporter, j'ai également apprécié la fin de cette quête de rédemption. J'ai peut-être un peu trop enchaîné les Gallmeister mais je garde l'envie de continuer à explorer l'univers de Benjamin Whitmer."
Lien : http://booksaremywonderland...
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Très bon livre noir d'où aucun personnage ne ressort les mains propres. le rythme est enlevé avec des chapitres courts et la traduction est très réussie.
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On m'a parlé de ce livre comme d'un quasi classique de la littérature américaine. Grâce à une excellente traduction, on profite pleinement du style de Benjamin Whitmer. J'ai adoré les dialogues rythmés, crus et percutants. L'atmosphère de certains passages m'a beaucoup rappelé les comics de SinCity : des scènes violentes et des découvertes sordides qui choquent à peine les personnages. D'ailleurs les personnages sont tous plus immoraux les uns que les autres et, franchement, il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. En dépit de la dureté des personnages et de la misère crasse des mauvais coins de Cincinnati, Benjamin Whitmer sait user de poésie pour détailler les paysages sauvages qui ceinturent la ville.

C'est sans doute pour ça que Pike a toute sa place au catalogue de Gallmeister. Il se lit avec plaisir et rapidité malgré (ou peut-être grâce à) sa noirceur et sa cruauté. C'est un roman fort, le destin tragique de ses personnages ne laisse pas indifférent ; un roman qu'on garde en mémoire.
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Benjamin Whitmer est définitivement un auteur de romans très noirs. Tout comme celle d'Évasion, l'intrigue de Pike n'a aucune once d'espoir, aucune once de moralité non plus, et l'auteur nous plonge dans une Amérique violente et suffocante dont on ne peut pas ressortir indemne. C'est du pur polar, sans pathos ni lumière, qui nous plonge du début à la fin dans une ambiance poisseuse de sang, d'alcool, de drogue et de misère. Vous êtes prévenus, n'y cherchez pas un nouveau souffle pour vous redonner foi en l'humanité. Les personnages eux-mêmes sont assez détestables au point que [...]

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Voilà un roman hyper prenant, hyper noir, hyper bien !
Chargé en testotérones bien sûr, avec des personnages un brin caricaturaux.
Les dialogues sont plein de piments et d'énergie et nos personnages sont tout de même sacrément attachants avec leurs défauts et leurs faiblesses et cette belle force virile.
Pike n'aime pas l'intérêt qu'un policier véreux porte à sa petite-fille. Il part donc en quête de réponses aux pourquoi qu'il se pose. Et c'est tout simplement magnifique. Ce n'est pas juste un roman policier, c'est une recherche de soi et de ce qu'on fout là.
Un bon bon roman !
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Le personnage de Pike dans ce roman, c'est comme si vous mélangiez l'inspecteur Harry (pour les méthodes expéditives) et le Liam Neeson de la trilogie "Taken" (excusez les références non littéraires) : sa fille ayant été assassinée et son corps livré en pâture aux junkies, tout le roman nous détaille la quête entreprise par Pike pour retrouver ceux qui sont à l'origine de ce meurtre.
Une force tranquille et effrayante, un être entêté et taciturne que rien n'arrête, et qui résout ses soucis à coups de pistolet, de mâchoires déboîtées, de nuques et de bras cassés : le chemin de Pike est jonché de cadavres.
C'est du solide roman noir à la sauce "no future", où le désespoir transpire à chaque page. L'Amérique profonde décrite en ces pages est un univers où la frontière entre le Bien et le Mal s'estompe, où la vertu et la perdition se mixent et finissent par se diluer dans une quête de vengeance désespérée, aveugle et brutale.
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