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Chronique d'une mort annoncée tant sociale que physique "Sainte Rita" est un livre étrange , quelque peu dérangeant puisque nous mettant face à face avec nos petits travers et mesquineries. Un récit au rythme lent qui nous laisse le temps de nous imprégner de l'atmosphère , lourde, de ce petit coin des Pays-Bas oublié de tous et où les habitants vivent dans l'apparence du bonheur .Une histoire banale de gens ordinaires pour qui un jour la vie dérape. Une histoire d'amitié également de celle qui se forge sur les bancs d'école. Un roman prenant aux tripes même si l'action y est quasi inexistante. Une excellente traduction du néerlandais également même si personnellement j'aurais préféré que l'on garde le nom des villages originaux comme le nom des personnages plutôt qu'une traduction française qui dénature un peu les lieux . Un très bon moment de lecture donc que ce roman critique, sombre pour ne pas dire noir et profond.
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Ah, «  Sainte Rita » , patronne des cas désespérés !

Nous voici à Fagne- Sainte - Marie, petit village néerlandais, à l'est , à la frontière allemande où Paul Krüzen, célibataire, la cinquantaine vend des antiquités militaires dans son magasin de curiosités.

Il vit avec son père, un homme triste et silencieux, est ami avec Hedwiges Geerdink, «  le petit épicier » agressé chez lui , un soir ....
L'équilibre est rompu...N'en disons pas plus.
Tout ce beau monde se retrouve dans le bar de Mama Shu , la chinoise où travaillent des filles asiatiques enjôleuses dont Rita, charmante prostituée thaïlandaise  «  Aux adorables petites oreilles » la chérie de Paul Krüzen....

L'auteure tisse des allers et retours dans le passé.
Les personnages sont sympathiques et attachants .
Tout le monde se connaît, se côtoie ...
C'est un ouvrage à l'humour subtil , pince sans rire qui ne veut pas dire son nom, décalé,débridé .
Le sens inné de la formule et du raccourci font sourire le lecteur ...

Le temps s'écoule à deux vitesses, les personnages semblent perdus dans un monde qui ne semble pas bien fait pour eux, en fait : des hommes ordinaires qui cherchent leur place dans un espace évoluant sans cesse ...

Cette chronique villageoise touchante, agréable à lire, très bien écrite , pétrie d'amitié et de filiation, à l'écriture fluide et légère est plus critique , profonde—-sombre , pesante et pessimiste —-qu'il n'y parait .

Traduit du néerlandais par Isabelle Rosselin.
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L'enfance de Paul Krüzen a été marquée par l'abandon de sa mère partie avec le premier étranger à avoir débarqué dans leur village, un Russe échappé de l'Union soviétique à bord d'un avion pulvérisateur. Après ce Russe, d'autres nouveaux venus sont apparus dans le village, arrivés d'Asie puis d'Europe de l'Est perturbant la tranquillité de la communauté. Alors de que nombreux résidents d'origine sont partis, Paul, profondément enraciné dans sa région, n'a jamais eu envie d'en partir. A cinquante ans et toujours célibataire, il habite avec son père dans leur ancienne ferme et vivote entre son commerce d'objets militaires, son pub habituel, ses visites à Rita (sa prostituée préférée) et son ami Hedwiges qui tient l'épicerie délabrée de feu ses parents. Tout est à peu près paisible jusqu'à ce qu'un Russe (encore !) fasse des siennes et mette Paul très, très en colère..

Roman mélancolique et nostalgique, Sainte Rita raconte l'histoire de solitaires, de retardataires, de marginaux, dans un environnement indéniablement sujet au changement. C'est là l'esquisse amoureuse d'un monde qui disparaît, de l'inévitabilité du destin, du petit tournant qui aveugle une vie. L'humour adoucit le désespoir silencieux, la langue à la fois simple et savoureuse sait merveilleusement bien rendre l'atmosphère bucolique du village avec de beaux détails sur la nature pour faire de cette lecture un vrai moment de plaisir.
Tissant adroitement le passé et le présent avec un rythme assez lent, Sainte Rita n'est pas un roman d'action mais la tension qui augmente lentement au fil des pages, sous la surface des événements quotidiens, tient l'intérêt en éveil jusqu'à la dernière page !
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Sainte Rita » (De heilige Rita), de Tommy Wieringa, traduit du néerlandais par Isabelle Rosselin, Editions Stock:

Un seul fils et son père vivent ensemble dans une maison, dans un village néerlandais à l'est près de la frontière avec l'Allemagne. L'auteur néerlandais Tommy Wieringa (1967) de Sainte Rita est par hasard aussi de cette région qu'il décrit avec en même temps une certaine aversion ainsi qu'une tendresse coloré par la nostalgie.

Le roman commence en effet avec un avion d'un pilot russe qui veut s'enfuir de l'autre côté du Rideau en fer en 1975 par les airs. Malheureusement, son avion écrase dans un champs de maïs d'Aloïs Krüzen, ce qui cause le bouleversement de la famille de ce dernier. Paul Krüzen perd sa mère qui s'enfuit, et reste seul - à 8 ans - chez son père. 40 ans plus tard, l'histoire de Paul, Hedwiges, Rita et les autres villageois dont le roman parle, se déroule.

Hedwiges, le seul ami de Paul, est une figure locale. Il est un peu le fou du village et n'est pas très sympathique. Il est assez infantile selon Paul, mais tous les deux sont célibataires et vont de temps en temps en Asie pour quelques jours de fête. Ils ne se sont jamais parvenus à avoir une relation durable avec une femme. Ils fréquentent le même bar à prostituées proche de leur village, où une certaine Rita est leur même favorite. Mais Hedwiges commettra une erreur lourde de conséquences. En même temps, Rita est aussi la sainte qui est appelé à l'aide pour la cause désespérée que certains personnages dans le village en ont besoin.

Ce roman esquisse le tableau d'un village isolé et abandonné de tous ceux qui en ont marre qu'il n'y a plus rien pour rester. le père et le fils ont toujours refusé les changements qui ont eu lieu dans le village, et ne se sont jamais adaptés aux nouveaux villageois immigrés et qui ont installé une certaine économie "chinoise", soit asiatique qu'ils ont amenée. de cette façon, l'auteur a pu décrire le métaphore de la vielle Europe rurale en déclin, où il y a un fossé entre ceux qui ont pu rattraper le temps et qu'ils se sont habitués et ceux qui ne pouvaient pas faire face aux coutumes et traditions perdus et ne pouvaient pas s'adapter.

Une vraie empathie et un regard d'anthropologue de l'écrivain caractérisent son style d'écriture. Tandis que Houellebecq dans son dernier roman Sérotonine est son vrai cynique et ironique dans son esquisse de l'état des lieux de la France et la vieille Europe lui aussi, là le ton de Wieringa est aussi sombre mais plus doux et doté de l'humour. le langage de l'écrivain est à savourer lentement par ceux qui aiment les métaphores et l'imagerie, et l'atmosphère de l'isolement social qu'il a créé de sa manière propre à lui.

Avec les remerciements à NetGalley et les Editions Stock pour avoir donné l'accès à cette traduction en français.
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Une histoire d'amitié masculine, de celle qui naisse dans les cours d'école, une relation père-fils en symbiose où chacun leur tour l'un prend soin de l'autre. Mais plus encore c'est l'histoire de notre vieille Europe, du temps qui passe, de la globalisation et de ces laissés pour compte au fond d'un village hollandais ou français.
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***,*

Paul est un homme solitaire. Malgré son père, avec lequel il vit, son meilleur ami, Hedwiges, et les habitants de son village, Paul est perdu entre l'enfant brutalement abandonné qu'il a été et l'adulte au quotidien sans couleur. Homme tranquille, Paul aspire à une vie simple. Mais quand on vient agresser son meilleur ami, les bouleversements qui vont s'opérer dans son petit monde vont être plus profond qu'il n'y parait...

Dans ce roman, Tommy Wieringa nous entraîne dans un village néerlandais aux personnages simples et attachants.
Alors que les premiers chapitres semblent relater des vies sans rebondissements, un premier drame apparaît. Paul, alors enfant, se voit abandonné par sa mère. Alors qu'elle quitte le domicile familial avec un russe, elle laisse son fils avec son père, Aloïs. Une vie entre homme débute alors, avec ses habitudes, ses rituels, ses superstitions...

Paul ne se relèvera jamais vraiment après ce vide. Il va pourtant avancer et créer un lien avec ce père triste et silencieux.
Hedwiges, son meilleur ami, est lui aussi un homme en dehors du monde. Agressé chez lui un soir, Hedwiges va perdre tout ce qui le reliait à cette vie sur terre. Cette douleur va pousser Paul à porter un nouveau regard sur le monde, sur ceux qui l'entourent et sur son environnement en mouvement...

Un roman qui malgré quelques longueurs nous touche par son écriture fluide et légère, et des personnages perdus dans un monde qui ne semble pas fait pour eux...

Merci à NetGalley et aux Éditions Stock pour leur confiance.
Lien : https://lire-et-vous.fr/2019..
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Paul Krüzen, célibataire la cinquantaine, vit dans la ferme familiale avec son père qui a besoin de soins. Aloïs a sauvé un russe dont l'avion s'est écrasé dans ses champs durant la Guerre Froide. Paul garde de cette période et de son enfance des souvenirs plus ou moins flous, qu'il partage avec ses amis de toujours.
Il sort au Pacha Club, rencontrer des prostitués dont Rita, pour laquelle il a quelque préférence. Il part également chaque année en vacances, pratique le tourisme sexuel, avec Hedwiges, l'épicier du village, son ami, dont la vantardise attise la convoitise, et qui se fera agressé à son domicile.
Mais au fond il s'ennuie...

Ce roman noir, parfois glacial, nostalgique voire mélancolique, propose un récit alambiqué dans lequel la lectrice que je suis, s'est perdue...
Le sujet du livre mêlant passé et présent me paraissait pourtant intéressant. Il s'agit d'un peu d'histoire, de politique, de patrimoine, d'immigration, de mondialisation, d'hommes, de femmes, d'ici ou là...
Différents sujets d'actualité sont abordés mais j'ai du me forcer pour terminer cette lecture. Le fil rouge est ténu, je me suis ennuyée...
Serais je totalement passée à coté de ce texte ?...
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J'ai moyennement aimé ce livre .
J'ai trouvé que l'histoire traîne , il ne se passe pas grand chose.
C'est la chronique d'un village néerlandais au cours de ces dernières années.
Le passé resurgit avec tous ses secrets.
L'auteur fait de nombreux retours en arrière qui m'ont peut-être gênée pend
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Paul Krüzen est resté coincé dans le village de son enfance. Un village quelque part dans un coin reculé des Pays Bas.
A 50 ans, il vit avec son père dans la vieille ferme familiale. Autour de lui, les gens partent, les magasins disparaissent, l'église se vide, il y a plus de décès que de naissances. Les Chinois dirigent les commerces, les Russes font des affaires et ceux qui restent sont ceux qui n'ont pas réussi à faire leur vie comme son seul ami Hedwiges, l'épicier. Pas de femme à ses côtés, si ce n'est les prostitués du club Pacha. Pas d'enfants non plus.
L'équilibre de cette vie routinière va être rompu quand son père est hospitalisé et quand Edwiges est violemment agressé par des cambrioleurs.

C'est une histoire sur les relations entre hommes. Sur les pères et les fils, sur les hommes sans femmes, sur les hommes liés uniquement par le destin.
La solitude, la désolation, éclaboussent les pages de ce roman par la grâce de l'écriture de l'auteur qui a un sens aigu de l'atmosphère.
Wieringa dessine magnifiquement le paysage et les personnages.
J'ai été prise dans les filets de ce roman dès le départ mais la fin étrange et abrupte m'a profondément frustrée.

Si vous ne cherchez pas une lecture haletante, sensationnelle, mais un roman subtil, fait de petits riens, du temps qui passe loin de la marche du monde, je vous conseille de découvrir Sainte Rita. N'attendez pas de point culminant, de rebondissements, laissez-vous juste porter
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Tommy Wieringa nous entraîne à Fagnes Sainte-Marie, un village néerlandais, à la découverte de ses habitants. La vie n'y semble pas trépidante ! Paul tient une boutique de curiosités. Il passe ses soirées avec Hedwiges, son ami d'enfance, entre le bar et le club du village. Voilà les seules distractions pour les hommes de ce village : des lieux perçus comme des pansements de solitude ou le moyen de fuir, le temps de quelques heures, leurs fantômes. le rôle de la mondialisation apparaît à travers des étrangers de passage et opportunistes mais qui ne cherchent à aucun moment à s'intégrer.

J'ai espéré à plusieurs reprises un point de bascule dans le récit : à travers le personnage de Rubin (un aviateur russe qui atterrit malencontreusement dans le champ de maïs des parents de Paul et bouleversera leur vie), ou quand Hedwiges se fait voler ses économies … mais sans réel succès.

La magie n'a pas opéré sur moi. La quatrième de couverture évoque un roman d'amitié et de filiation. Je n'ai trouvé les personnages ni particulièrement attachants ni vraiment irritants d'ailleurs. Quant au titre, pourquoi Sainte Rita? Il s'agit certes de l'un des personnages du livre : une prostituée philippine. Faut-il davantage y voir la représentante des cas désespérés, et donc des habitants de Fagnes Sainte-Marie? Ses villageois semblent certes perdus dans le monde qui les entoure. Mais ils sont également bien passifs et fatalistes face à leur condition !
Lien : https://accrochelivres.wordp..
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