AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,14

sur 14228 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une atmosphère victorienne qui met en scène un savant mélange de fantastique et de réflexions philosophiques, un bouquin qui est dans le « top 100 des livres les plus populaires de tous les temps sur Babelio ». 

On peut hésiter devant la littérature du XIXe, car malgré sa magnificence elle dégage parfois des relents de moisi. C'est le cas de ce Dorian Gray où le traitement des femmes m'apparait comme ayant vraiment dépassé la date de péremption…!

Malgré ce défaut caractéristique d'une époque qu'on espère bien révolue, ce texte est un sucré-salé bien réussi : un ton quasi humoristique mélangé à de savantes interrogations. Par exemple : peut-on être beaux et belles si on n'est plus dans sa prime jeunesse? La méchanceté rend-elle laid? Vaut-il mieux être bon que beau? le plaisir est-il un vrai danger pour l'âme?

Pourtant, n'est-ce pas une bonne idée que de profiter de notre courte vie pour voyager dans tous les pays, écouter toutes les musiques, contempler les meilleurs tableaux, toucher les plus beaux tissus et acquérir les plus belles pierres précieuses?

Toujours à la recherche du bonheur, on pourrait presque ajouter (en paraphrasant Yvon Deschamps) que « Vaut mieux être riche, beau et en santé que pauvre, laid et malade… » (Et pour satisfaire à la morale du bouquin, il faudrait y inclure un peu de bonté…)
Commenter  J’apprécie          380
Manifeste esthétique, l'art dégagé de toute éthique, finalement un récit moral ?
L'art, est-il moral ? L'art, a-t-il besoin de moralité ? Qu'est-ce que c'est la moralité de l'art ? l'usage parfait d'un moyen imparfait ? Mais rien n'est parfait !! Dorian Gray, livre poison, livre immoral, amoral, livre esthétique ou livre piège ? Tout y est.
Les temps changent, les critiques et les opinions sur une création aussi. Leur diversité confirme que cette oeuvre est nouvelle, complexe, viable, et qu'elle résiste au passage du temps.
L'intelligence, l'esprit et le style ne manquent pas dans l'oeuvre De Wilde, ils y abondent même.
Le Portrait de Dorian Gray en est une belle illustration, avec cette défense, assez contradictoire d'ailleurs, de la séparation de l'esthétique et de l'éthique, la première étant considérée comme supérieure à la seconde.
Qu'est-ce que c'est la vérité dans la création ? le style, a l'air de dire Wilde. L'art ne doit se faire le reflet de "l'humeur du temps, de l'esprit de l'époque, des conditions morales et sociales qui l'entourent", nous dit-il encore. Et pourtant chaque style est le reflet d'une époque, avec tout ce qu'il a comme héritage du passé, comme influences, comme audace intemporelle.
Dans le Portrait de Dorian Gray, Lord Henry affirme que "Seuls les gens superficiels ne jugent pas sur les apparences.", pour que Wilde affirme plus tard, dans de Profundis, la période de son emprisonnement, que "le crime, c'est d'être superficiel."
La deuxième esthétique ne s'inscrit pas en faux envers la première, elle la révèle plutôt. le dandy et son masque, une superficialité, osent dire certains. Oui, mais Oscar Wilde est un esprit puissant et cultivé, et les conflits, il les présente d'une façon plus ou moins dissimulé. Il y a toujours comme une interrogation dans chaque affirmation.
Roman fantastique et philosophique, le Portrait de Dorian Gray met sur la scène ce jeune et beau dandy, orgueilleux et superficiel, tellement amoureux de son portrait peint qu'il fait un pacte pour garder éternellement la jeunesse et la beauté. En échange, son vieillissement et sa part d'ombre seront pris par l'image de la toile au fil des années.
Ombre et lumière, illusion et réalité, narcissisme, hédonisme, décadence fin de siècle, éternité de la beauté, mais quelle beauté ? Les thèmes sont nombreux et tous restent ouverts aux analyses, critiques et interprétations que le passage du temps multiplie et nourrit.
Le portrait devient miroir, et le temps rend le reflet couperet, aussi inflexible qu'une condamnation à mort. L'âme est malade, le corps se flétrit, dépérit, esprit et matière, chacun marquant l'autre avec autant de force, autant de désastres, définitifs. Pacte faustien, damnation éternelle.
Recherche inconsciente, non avouée, d'un certain équilibre, aussi fragile soit-il, entre l'âme et le corps, qui pourrait donner une certaine harmonie, passagère mais indispensable à notre vie.
Roman-oxymore où le clair-obscur règne, une certaine ambiguïté aussi dans les affirmations et les discours des personnages, sans oublier la coexistence des extrêmes, esthétiques et morales. D'ailleurs y-a-t-il eu des frontières nettes ?
Le roman est fantastique, aucunement moraliste, Wilde se garde bien de trancher ou de définir clairement le mal ou le bien, qui pourrait le faire ?, ou la place de la vérité, si jamais elle était précise, et depuis plus d'un siècle cette histoire vit librement, ouverte à toutes les interprétations, et critiques, mêmes à certains jugements. Elle les défie tous !
Commenter  J’apprécie          370
Relire une oeuvre qui avait été une révélation une vingtaine d'années plus tôt n'est jamais chose aisée : il reste toujours, l'expérience et l'âge avançant, la crainte d'être finalement déçue. Et c'est ce qui m'est en partie arrivé avec le portrait de Dorian Gray.

Je ne dénie toujours pas les qualités stylistiques, narratives, de ce roman qui joue avec le fantastique comme il joue avec la satire de la bonne société anglaise d'un XIXème vieillissant, dans l'hypocrisie et le stupre le plus constant, et dont Dorian Gray, jeune homme bien naïf de prime abord, fera tragiquement les frais le jour où il va en rencontrer l'un de ses principaux représentants, Lord Henry, suite à une séance de portrait chez l'un de leurs amis communs, Basil Hallward, peintre qui sera, lui aussi, mais bien malgré lui cette fois, à l'origine de la tragique destinée du jeune homme.

Mais je l'ai trouvé quelque peu désuet, par sa multiplication de proverbes, d'expressions cinglantes, qui, bien que pertinentes, artificialise un peu trop le propos, et le style, ce que pourtant j'avais le plus apprécié à ma première lecture. Écriture fin de siècle expliquant ceci, bien évidemment, mais écriture fin de siècle qui, je m'en rends compte désormais, correspond moins à ce que j'ai envie de lire : c'est beau, mais cela manque un peu trop de tripes, de coeur, de corps, pour que je puisse être pleinement reconquise.

C'est, finalement, un exercice de style qui, comme Dorian Gray lui-même, reste à distance, ce qui est assez propre aussi, finalement, à Oscar Wilde lui-même, en parfait représentant de son propre personnage.
Commenter  J’apprécie          342
Ce classique de la littérature demeurait sur ma pile en position basse. Maintes fois, d'autres livres moins réputés, d'auteurs n'ayant pas encore marqué leur époque le cantonnèrent à sa place. Il a fini par atterrir sur ma table de chevet et s'est laissé feuilleté sans regimber. Une amie critique d'un quotidien régional m'en avait dit tellement de bien, que longtemps au cours de la lecture, ses mots résonnèrent et orientèrent favorablement mon opinion. Puis, arrivèrent des passages ennuyeux étirés en longueur sans raison évidente, si bien que le goût du Portrait de Dorian Gray s'affadit de concert. Le ressenti dominant qui subsiste tient à L Histoire et à l'accueil que reçut Oscar Wilde à la publication. J'ai cherché longtemps matière à scandale, certes avec une curiosité toute contemporaine, mais n'ai trouvé que de la suggestion et de l'évocation subreptice. Et dire qu'en son temps, il lui valut l'opprobre ! Finalement, aujourd'hui n'est peut-être pas si mal...
Commenter  J’apprécie          348
Le club de lecture de Babelio m'avait fait découvrir Jack London le mois dernier. 

Ce mois-ci, je me suis replongée dans le portrait de Dorian Gray que j'avais déjà lu il y a une bonne quarantaine d'années.

Et malgré quelques longueurs, j'ai bien apprécié cette relecture.

Ce roman sur l'éternelle jeunesse démarre avec le peintre Basil Hallward qui porte les dernières touches au portrait du jeune Dorian Gray.

Ce jeune éphèbe est d'une telle beauté que le peintre n'a pas résisté à le prendre pour modèle et considère ce portrait comme sa plus belle oeuvre. Lord Henry, ami du peintre fait la connaissance du jeune homme, et, sur le ton d'une boutade, lui dit qu'une fois le portrait terminé, seul celui-ci gardera à jamais cette beauté tandis que Dorian vieillira peu à peu.

Le jeune homme déclare alors qu'il donnerait son âme pour que ce portrait vieillisse à sa place.

Quelques jours plus tard, Dorian rompt brutalement avec la jeune actrice dont il était épris. celle-ci se suicide. Dorian ne s'en sent pas responsable mais lorsqu'il revoit le tableau, les lèvres peintes semblent porter une petite crispation ...

Dorian riche à souhaits, épris de belles choses, collectionneur compulsif mène une vie de plaisirs, plus ou moins coupables, de soirées en beuveries, d'essais de substances déjà illicites.

Je me suis interrogée sur la relation entre Sir Henry et Dorian me demandant, si Sir Henry n'était pas un être maléfique, machiavélique incitant Dorian à pousser toujours plus loin des limites, que lui même se gardait bien de franchir.

Entre l'artiste et le mondain, Dorian choisira la facilité tout en gardant son jeune visage ... jusqu'à l'atroce scène finale.

Je me suis régalée du style d'Oscar Wilde, multipliant les 'bons mots', sources de tant de citations 

Je n'avais pas perçu sa misogynie lors de ma première lecture, mais les femmes n'ont pas le beau rôle, décrites tour à tour comme laides et sottes. 

Un roman bien ancré dans son époque où les riches dandys profitaient encore d'une vie oisive. La vie des paysans n'avait que peu d'importance et celle des ouvriers n'est qu'à peine évoquée lors q'une visite dans les bas-fonds à la recherche d'une fumerie d'opium ... 
Lien : http://les.lectures.de.bill...
Commenter  J’apprécie          312

D'un point de vue "culture générale", ce que tout le monde connait du Portrait de Dorian Gray, c'est que c'est "l'histoire du portrait qui vieillit". Et puis....?

J'ai donc décidé de lire ce classique de la littérature anglaise, oeuvre majeure d'Oscar Wilde.

Que dire qui n'a pas encore été dit ou écrit sur le sujet?

Le Portrait de Dorian Gray, c'est avant tout une réflexion sur la vanité, à travers ce portrait qui, tel le familier cher aux adeptes du Fantasy, préfigure l'âme de Dorian. C'est donc le portrait qui se prend les coups que la vie impose à chacun. le portrait vieillit, se ride, se pare de traits d'amertume, dévoile les noirceurs profondes.... Et dans un premier temps, cela convient parfaitement à son propriétaire qui a fait de la jeunesse apparente et de la beauté qui l'accompagne son "culte" propre.
Mais est-ce bien le plus important pour traverser la vie? Cela conserve-t-il son sens quand le monde qui nous entoure avance et vieillit avec son temps? Qu'en est-il de la mort elle-même?
Un peu à la manière du Cerf de la Fontaine (Le Cerf se voyant dans l'eau), "nous faisons beau cas du Beau, nous méprisons l'Utile; et le Beau souvent nous détruit"

Et puis, le portrait de Dorian Gray, c'est aussi un bijou d'écriture anglaise. La plume d'Oscar Wilde est acérée, ses dialogues, ses joutes verbales devrais-je écrire, n'ont rien à apprendre du théâtre de l'absurde. Et sur le fond, bien au-delà du portrait métaphorique, plusieurs débats sont cyniquement lancés.

Bref, le Portrait de Dorian Gray est d'une intensité intellectuelle rare; le style d'Oscar Wilde traverses les époques sans une ride... Coïncidence?
Commenter  J’apprécie          311
Il faut croire qu'il y a un moment ou un âge pour tout dans la vie. J'avais essayé à plusieurs reprises, il y a plusieurs années de lire le portrait de dorian gray, vu la réputation dont il jouissait et ce, sans succès: le livre m'ennuyait par son excès de phrases alambiquées et par ses longueurs...
cependant, et je tiens pour cela à remercier babelio et à plus juste titre bibalice ainsi que les lecteurs du club de lecture de janvier, de m'avoir réconciliée avec Wilde.
le portrait de dorian gray m'apparait aujourd'hui comme un livre extrêmement riche, tant sur le fond que sur l'intrigue...
Wilde a une plume enchanteresse avec des tournures de phrase tellement belles et élaborées que l'on se sent totalement idiot et néophyte, quand à l'emploi des mots...
quand à l'intrigue, c'est foisonnant, avec certes dorian comme personnage central, qui de jeune adolescent immature et innocent se mue progressivement en être frivole, sans coeur et pour qui la moindre émotion, qui plus est si elle est néphaste doit être éradiqué au plus vite. le plus important, étant, de se parfaire dans le culte de la beauté, de l'esthétisme, que ce soit physiquement parlant ou dans la possession d'objets.
ce n'est cependant à mon sens pas le personnage le pus important du livre puisqu'il est entièrement modelé par lord henry, bien que l'élève dépasse le maître.
on pourrait écrire un livre entier sur les ressentis qu'inspirent ce livre, tant il y a une multitude de sujets abordés et donc de sujets à développer, dont l'homosexualité suggérée ou avouée des personnages masculins, ou encore la place du culte de la beauté dans l'existence...etc
mais je ne suis pas romancière ou critique littéraire et vais donc m'arrêter là en vous recommandement simplement et chaleureusement ce livre à la prose magnifique et à l'intrrigue foisonnante!
Commenter  J’apprécie          290
Nous avons parlé du Portrait de Dorian Gray en HLP en littérature (parcours sur le Moi), mais ce roman était déjà dans ma PAL depuis plusieurs mois.
Je me suis alors décidée à le lire en me disant que cette référence lue pourra me servir dans des écrits dans ma spé...

Et quelle bonne décision j'ai prise ! Ce fut une très bonne lecture !!

J'avais étudié un extrait en cours, donc je savais un peu de quoi cela parlait.
Dès la première page, j'ai été heurtée par les longues phrases de l'auteur, et sur le coup j'ai eu un peu peur... Mais non, finalement ça se lit très bien !

Je suis facilement rentrée dans le récit. J'ai apprécié l'écriture et le style de l'auteur.

Mon avis sera très peu constructif et je m'en excuse d'avance. Comme toujours, il m'est extrêmement difficile d'écrire un avis sur un Classique.
Et sincèrement, je n'ai pas tant pris de notes que cela durant ma lecture... Ceci dit, j'ai passé un très bon moment.
Cela peut paraître surprenant parce qu'en soi, on ne peut pas dire que le personnage de Dorian Gray m'ait spécialement plu...
Au contraire.
Plus j'avançais dans ma lecture et plus il m'insupportait.

J'avais tellement envie que Dorian paye pour ses actes !

Et je dois dire que cette fin est juste... PARFAITE !

Je m'attendais, d'une certaine façon, à ce que le livre finisse comme cela. (c'était prévisible, c'est vrai...) Je dois dire que j'ai été ravie des derniers mots et du dénouement final. le roman se finit exactement comme je le voulais (et comme cela devait se finir, aussi !)

Bref, j'ai beaucoup aimé le Portrait de Dorian Gray !
Qui plus est, je suis contente car j'ai lu un Classique tout en appréciant sincèrement cette lecture. :)

J'espère que l'avoir lu m'aidera peut-être à en parler dans des dissert d'HLP. ^^'
Commenter  J’apprécie          270
Depuis le temps que le portrait de Dorian Gray était dans ma bibliothèque, j'ai enfin eu l'occasion de le lire ! Autant vous dire que l'histoire m'a surprise. Croyez-le ou non, bien que ce roman soit connu, archi connu, je n'avais, en l'ouvrant, pas la moindre idée de ce qu'il racontait.
Jamais je n'aurais imaginé le fameux Dorian Gray comme un personnage aussi sombre, aussi torturé, aussi perverti. Jamais je n'aurais imaginé son portrait ayant cette caractéristique un peu magique de recevoir, à la place de son modèle, les marques du temps et de la vie de péchés. Au-delà de cela, le style d'Oscar Wilde m'a impressionnée une nouvelle foi. Bien différent de celui qu'il emploie dans le magnifique de Profundis, ici, il se fait tour à tour ironique, amusé, dramatique.
Le hasard a voulu que je lise il y a justement quelques mois le "livre empoisonné" offert par lord Henry et qui n'est autre que A rebours, de Huysmans. Dorian Gray en imitera le héros sur de nombreux points, notamment ses passions pour les orchidées, les parfums et autres belles choses. Il semblerait que ce ne soit pas le seul roman dont Oscar Wilde s'est copieusement inspiré pour écrire celui-ci.
Cependant, ce roman restera pour moi un grand roman et l"on comprend facilement pour quelle raison tant de personnes considèrent qu'il faut l'avoir lu.
Mention spéciale pour lord Henry qui, tout misogyne et manipulateur qu'il soit, m'aura souvent faite sourire durant ma lecture.
Commenter  J’apprécie          270
Bien sûr l'histoire était connue. Et Oscar Wilde un brillant écrivain de pièces que j'ai lues et relues.
Alors pourquoi avoir mis tant de temps à découvrir ce livre?
J'ai vraiment beaucoup aimé. Un style brillant, de grandes tirades manipulatrices à souhait, une ambiance glauque, tout cela au service de cette lente déchéance dans le mal pur.
Magnifique et glaçant.
Commenter  J’apprécie          270




Lecteurs (49086) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz sur Oscar Wilde

De quelle nationalité est Oscar Wilde ?

écossaise
irlandaise
anglaise
galloise

10 questions
253 lecteurs ont répondu
Thème : Oscar WildeCréer un quiz sur ce livre

{* *}