Le Portrait de Dorian Gray

Que mon début de lecture du portrait de Dorian Gray fut laborieux ! La faute à des personnages centraux m'étant apparus vraiment peu sympathiques. Lord Henry est un oisif assez futile, manipulateur, adepte de déclarations péremptoires, de provocations. Quant au jeune et beau Dorian Gray, quel être influençable, égocentrique et creux ! Bien qu'à l'origine d'une tragédie, il n'en éprouvera pas le moindre remords… seul finalement Basil, peintre passionné et humain, a finalement trouvé un peu grâce à mes yeux.

J'ai donc dû m'accrocher pour poursuivre cette histoire, que je pensais plus ou moins cousue de fil blanc. Grave erreur ! J'avoue avoir été surpris par la tournure de ce récit flirtant avec le fantastique, qui propose une réflexion sur le bien et le mal, le rapport au temps qui passe. L'illusion de la jeunesse et de la beauté éternelles. Ce roman particulièrement original, ayant en quelque sorte un portrait comme personnage central, s'avère en définitive fascinant, malgré mes réserves initiales. C'est un classique que je suis content d'avoir découvert.

Ce livre a suscité déjà un grand nombre de critiques dithyrambiques dans lesquelles tout a été dit. Je serai donc très succincte.

Oscar Wilde rédige ici une oeuvre qui a fait date à juste titre. Les textes sont parfaits, les décors dressés en mots prennent presque forme devant nos yeux. C'est clair et beau, simplement beau. Les dialogues sont piquants et ne manquent pas de venir nous titiller l'esprit.

Oscar Wilde dépeint le portrait d'un jeune dandy qui laisse vieillir son portrait à sa place, qui lui laisse refléter les exactions qu'il peut commettre. l'histoire est en apparence simple, mais elle est en fait diablement efficace.

L'oeuvre nous rappelle qu'on se fie trop souvent aux belles façades, que le plus beau des homme peut être la plus belle des ordures. Elle traite avec justesse de l'égoïsme, de la vanité, de la peur de vieillir et de la mesquinerie. Dorian Gray sacrifie son âme contre la beauté, contre l'éternité, or il s'agit bien là de la seule chose qu'il ne faut jamais s'hasarder à vendre.

Décidément, je n'ai pas de chance avec les classiques. Ou alors, je suis passée à côté…
Oui, le texte est magistral… Oui, l'histoire est brillante… (Je ne suis pas sûre du vocabulaire) et terrifiante… Mais, je ne les aie pas trouvés extraordinaire.
Honte à moi, me direz-vous. Et à cela je ne peux qu'acquiescer. C'est quand même De Wilde dont on parle.
Et le fait est que j'ai aimée le livre, j'ai complètement adhérée à cette histoire tragique. Il m'a juste manquée cette étincelle qui fait que toutes les personnes qui ont lu Dorian Gray, m'ont toutes dit : « Tu vas adorée !!!! »
Je relirai volontiers, Dorian Gray, à la recherche de cette étincelle…

Pour l'avoir lu et dans sa version originale et dans sa version française, je le conseille, pour qui le peut, de le lire dans sa version originale. Beaucoup diront certainement qu'ils ne voient pas la différence... Mais il y en a bien une!
En fait, c'est comme regarder un film étranger... On se rend bien compte de la différence entre la version originale et la version française. Personnellement, j'ai toujours préféré les versions originales. Pourquoi? Eh bien parce qu'à mon sens, traduire une oeuvre c'est un peu comme la "dénaturer", on lui enlève une infime partie de sa magie.
Pour en revenir au récit de Dorian Gray, je le trouve indubitablement bien écrit. Cette oeuvre est remplie de questionnements, dont notamment la question de l'esthétisme qui est assez récurrente.
Intéressante culturellement et intellectuellement, on peut dire qu'Oscar Wilde à travers cette unique oeuvre a su exposer avec brio et imagination les moeurs et réflexions de son époque.

Un livre aussi étonnant qu'enivrant !

J'avais peur de ne pas assez l'apprécier à cause de mon manque d'expérience dans la vie mais j'avais tord. Je pense qu'en le lisant dans 10 ans je n'aurais pas la même approche qu'aujourd'hui mais qu'importe. J'ai su l'apprécier et y trouver tellement de passages marquants.

Ce livre est bourré de citations nous faisant froid dans le dos. Je ne les ai pas toutes notées car malgré ma trop bonne mémoire j'ai espoirs d'en oublier certaine pour pouvoir apprécié de nouveau voir encore plus lors que je relirai ce livre.

De plus j'ai eu droit à une édition bourrée d'illustrations toutes aussi belles les unes que les autres.

Le plot de départ est juste incroyable. J'en ai beaucoup appris de ce Dorian Gray et je vois certaines choses dans ma vie assez différemment. En quelques sorte, ce livre m'a permis de grandir en me rendant compte qu'il y avait tellement plus que la beauté physique.

En Résumé : J'ai passé un très bon moment devant le récit du Portrait de Dorian Gray. J'avoue que j'avais un peu peur de m'y lancer, de ne pas accrocher au style d'époque qui peut se révéler parfois trop riche, mais finalement non. Certes le roman est porté sur un rythme assez lent, se voulant à la fois philosophique et intimiste ce qui pourra en déranger certains, mais l'auteur a réussi à me happer. Que ce soit les différents personnages, qui s'avèrent complexes, soignés et bien porté par des dialogues incisifs, ou bien encore l'époque Victorienne et la découvert de la ville de Londres, j'ai trouvé au récit un certain charme et un côté immersif. L'ambiance fantastique permet aussi à l'auteur de souligner les idées de son récit et apporter un plus à l'ensemble. Car oui, le principal intérêt de ce roman vient clairement des nombreuses réflexions qu'il soulève que ce soit sur l'art, la jeunesse, la futilité, la société, la moralité, la beauté ou bien encore le plaisir. de nombreux sujets sont amenés, on peut ne pas être d'accord avec ce que présente l'auteur, certains sujets ont aussi mal vieilli, mais dans l'ensemble il pousse le lecteur à se poser des nombreuses questions. La plume de l'auteur est riche, dense, soignée et s'avère entraînante, même si je ne peux pas le nier par moment j'ai eu l'impression qu'il tombait dans le verbeux. En effet certains passages m'ont paru être du remplissage, qu'apporter clairement quelque-chose au récit, ce qui a fait que je me déconnectais légèrement de l'histoire, même si rien de non plus trop bloquant devant la qualité du livre.


Retrouvez la chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..

J'ai détesté le personnage de Lord Henry non pas à cause de son influence sur Dorian Gray, mais à cause de son habilité à jouer avec les mots. Je ne suis pas d'accord avec ces préceptes, mais je serais bien incapable de le contredire tant mon discours serait malhabile.
J'ai désapprouvé la lâcheté de Basil Hallward qui au lieu de se battre pour son jeune ami en tentant de lui montrer le droit chemin l'abandonne entre les mains corruptibles de Lord Henry, qui se fait alors une joie d'influencer le jeune homme.
J'ai été surprise par la naïveté du héros qui tombe avec tellement de facilité dans le piège du Lord, qui ensuite ne voit jamais l'horreur de ses actions et qui croit jusqu'au bout pouvoir redorer son âme.

Ce livre se compose de trois parties, dans la première Dorian découvre le pouvoir de sa beauté en admirant son portrait et il comprend que celle-ci est fugace, il fait donc le voeu de ne pas la perdre. Ce voeu il comprendra à la fin de cette partie qu'il a été exaucé contre son âme. La seconde partie est un mélange de résumé de la vie décadente de Dorian et de description des différentes passions qui l'ont jalonné. La beauté et la fortune de Dorian n'ont en aucun cas pâti des péchés qu'il a commis, ce qui n'est pas le cas des gens qui se sont approchés de trop près, ils s'y sont brûlé les ailes. La troisième partie commence sur la découverte du secret de Dorian par l'auteur du portrait et de l'acte horrible qui en découle. Après cela le héros de cette histoire chute peu à peu, car même si son portrait le préserve de la perversion de ses actes il ne le protège pas de la folie.

Un livre très bien écrit qui souffre parfois de longueur, ce qui s'explique par l'époque de sa rédaction. La description des joyaux et des multiples passions de Dorian m'a rapidement fait soupirer et les discours du Lord m'ont parfois lassée. Il reste tout de même un très bon classique qui nous fait découvrir la société anglaise du XIXe siècle et nous prouve que la beauté n'est pas synonyme de bonté et de droiture comme semble encore parfois l'oublier la société actuelle.

Quand j'ai refermé le livre, je me suis dit que rencontrer un Lord Henry dans sa vie pouvait s'avérer dangereux...

Ce personnage inventé par Oscar Wilde est juste incroyable. Toutes ces phrases peuvent devenir des citations et en effet, il ne faut pas le lire n'importe où. Il faut être entièrement accaparé par le livre pour comprendre toute l'étendue des propos de Lord Henry.

Plusieurs de ces citations m'ont marquée :
"La fidélité est à la vie sentimentale ce qu'est l'étroitesse d'esprit au développement intellectuel."
"Nous sommes toujours bons, lorsque nous sommes heureux. Mais nous ne sommes pas toujours heureux lorsque nous sommes bons."
Et d'ailleurs, je pourrais noter toutes les tirades de Lord Henry tant ces propos me marquaient à chaque fois !

Il a une façon de voir la vie tellement dérangeante mais tout à la fois, véridique... C'est ce qui le rend attirant en vérité. Il prononce les mots qui peuvent nous effleurer mais que personne ne prononce !

J'adore ce personnage bien plus que Dorian Gray qui a voulu joué dans la même cour mais qui a succombé au final avec un pouvoir qu'il ne maîtrisait plus du tout !
Il voulait la jeunesse éternelle, ce que beaucoup souhaitent quand les années commencent à ne plus être comptées...
Il ne voulait surtout pas perdre les regards que portaient les gens sur lui ! C'est ce qu'il recherchait avant tout et non rester beau pour lui-même !
Il le dit à la fin du livre :
"Il se souvint du plaisir qu'il avait éprouvé jadis à être remarqué, admiré, célèbre."
Mais le pouvoir a été bien plus que de garder sa jeunesse éternellement ; il le découvrit dès la mort de Sybil Vane : le pouvoir véritable de ce tableau est de cacher sa laideur causée par tout le mal qu'il fait subir autour de lui. C'est en effet un pouvoir incroyable ! Pouvoir contempler son âme, son évolution !
Voir qu'en réalité, même en étant bon, il n'est qu'hypocrite vis à vis de lui ! de ne rien pouvoir nier...
C'est même plus une malédiction qu'un pouvoir !

Je ne suis pas certaine que quiconque aurait pu vivre avec un tableau maléfique... Penser changer nous aide à nous repentir ! Mais avoir un tableau qui nous montre que nous sommes foncièrement mauvais, que malgré les changements, tout est futile car hypocrite, peut tuer n'importe quel homme !

Je suis bien contente d'avoir découvert cet auteur et ce livre ! Il nous fait réfléchir sur beaucoup de choses.... Et on apprécie peut-être un peu plus de vieillir sans voir l'état de notre âme.

Dorian Gray, jeune homme d'une beauté extraordinaire fait un jour le voeu de ne jamais devenir vieux. A la place, il souhaiterait voir vieillir ce portrait de lui même peint par Basil Hallward, un de ses bons amis. Ce tableau est sans conteste un vrai chef d'oeuvre tant Basil a su capter toute la magnificence de son sujet.
Un jour, Dorian se rend compte que son souhait est devenu réalité : le visage qui le représente sur la peinture se ride, vieillit et s'enlaidit alors que lui garde son éternelle jeunesse. Ce portrait est en fait le reflet de son âme qui, par ses actes vils se dénature de jour en jour.

Ce roman est un classique de la littérature anglaise et il me tardait de le lire. Et c'est assez surprise que je termine ma lecture tant ce roman est intense et puissant. Un roman qui nous reste en tête comme une vieille chanson dont on ne parvient pas à se défaire.

Jusqu'à la moitié du livre, on suit les vies de Basil, Dorian et Lord Henry, trois dandys très chics et bourgeois qui s'adonnent à leurs plaisirs quotidiens (réceptions, théâtre, repas, conversations, art). Ces hommes ne m'ont pas vraiment plu au premier abord (surtout Lord Henry qui est antipathique au possible), j'ai donc eu du mal à m'attacher à eux. Ensuite, au fil des pages, j'ai eu une affection particulière pour Basil, le peintre.

Le roman bascule ensuite dans le fantastique lorsque l'on s'aperçoit (en même temps que Dorian) de la spécificité du portrait. Il vieillit et se défigure au fur et à mesure du temps. Cet élément central du roman est bien amené et donne un second souffle à l'histoire qui parfois perd un peu son lecteur dans les pensées philosophiques de ses personnages principaux.

L'écriture d'Oscar Wilde est très sophistiquée, raffinée et même bourgeoise (à l'instar de ses personnages). C'est une écriture quelque peu empruntée et par moment un peu excessive à mon goût. Mais là encore, elle va de mise avec ses personnages... Ce qui m'a vraiment frappée, c'est l'intemporalité de cette histoire. le portrait de Dorian Gray est une fable moderne qui traite de la beauté et de la jeunesse à tout prix et elle fait écho en chacun de nous encore aujourd'hui. le sujet est extrêmement bien amené et traité. On se laisse vraiment porter par cette histoire jusqu'au dénouement tragique inévitable.
Lien : http://ulaz.vefblog.net

C'est la lecture des minutes du procès d'Oscar Wilde, où le propos du roman est très longuement débattu, qui m'aura conduit à la découverte tardive de ce livre.
Si les préceptes wildiens (culte de la beauté, de l'inconstance) et son recours coutumier à l'oxymore, qui sont l'héritage collectif de cet auteur, s'y retrouvent naturellement, il m'aura été bien plus surprenant d'y trouver un récit très actuel, tantôt anxiogène, parfois comique (les élucubrations mondaines de Lord Henri, un régal) ; d'une progression bien plus contemporaine que n'aurait pu le laisser croire son statut d'oeuvre classique. le tout enrobé de la plus délicieuse et venimeuse des proses qu'il m'a été donné d'apprécier. Une lecture obligatoire, très certainement.