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Après avoir passé une partie de ma jeunesse à lire les comics de super-héros et après avoir il y a une dizaine d'années, beaucoup relu d'intégrales de leurs aventures (X-Men, Spiderman... quelle riche idée d'éditeurs que ces tomes qui regroupent une année de publications sur ces héros, de beaux objets remplis de souvenirs !), je me sens attiré par les projets comics un peu plus à la marge, cherchant à s'éloigner de l'histoire classique de super-héros. Après avoir découvert notamment Birthright (qu'il faut vraiment que je continue) et dans un tout autre genre Preacher, me voici donc face à une autre réussite originale: Fables.

Modestement, avec un groupe d'enfants que j'accompagnais au théâtre, nous avions écrit il y a bien 15-20 ans une petite pièce sur des héros qui devaient pointer à l'ANPE (à l'époque...) parce que les fins de mois étaient difficiles. Il y avait un mélange de Zorro, Blanche-Neige... J'ai donc été amuse de trouver une idée ressemblante, avec beaucoup plus de maitrise et de persévérance dans la narration, dans ces pages de Bill Willingham. L'idée "Mais que leur arrive-t-il après qu'ils aient eu beaucoup d'enfants et vivent-ils réellement si heureux ?" doit vraiment tarauder beaucoup d'enfants élevés comme nous à ces grands contes de fées.

Évidemment, il est jouissif que cela parte en cou....e et on a apparemment tous besoin de déconstruire nos mythes. Ici, l'univers est rationalisé, les héros ayant du fuir leur monde envahi par un Adversaire et s'étant alors réfugié dans notre monde où ils cherchent à être discrets et à se fondre dans la masse. Les héros sont donc modernisés mais on parvient à retrouver certains éléments qui nous permettent de les relier aux stars de nos histoires d'enfance. La plupart sont très réussis, j'ai eu plus de mal avec le Barbe Bleu chauve et uniquement nanti d'un petit bouc, même si on comprend sa volonté de se fondre dans le décor.

La narration est vraiment menée de façon très intéressante, avec des arcs narratifs sur plusieurs histoires, inspirés pour certains de grands récits comme La ferme des animaux ou Sa majesté des mouches, les titres reprenant directement les références littéraires. La violence est omniprésente et désacralise totalement l'univers, assumant le côté bande dessinée réservée pour adultes avec des références enfantines. L'humour est également savoureux, jouant avec les codes et l'ironie sans tomber dans trop de vulgarité... (encore que, ce Pinocchio qui enrage d'être resté un enfant et étale sa frustration sexuelle... mais qu'est-ce que c'est drôle !).

Graphiquement c'est très joli, avec une narration menée assez classiquement au début, puis s'agrémentant de très jolies illustrations en pleine page et évoluant vers la fin du tome avec des arrangements de case très originaux (en forme de blason, d'avion, en cercles concentriques, avec un fonds "forestier"). La lecture est parfois gêné par ces créations mais on parvient à reprendre le fil et on profite surtout d'un effet magnifique. La présence de 4 illustrateurs différents travaillant avec le scénariste principal expliquent sans doute ces différences de traitement mais la charte graphique globale est totalement respectée et l'histoire ne perd pas en cohérence.

Le maintien de l'histoire de fond à travers tous les arc narratifs garantit le suspense et donne envie de lire la suite. Méfiance de mon côté à ne pas trop multiplier ces expériences et objectif fixé de tenter d'aller au bout de ces trois découvertes, bien différentes mais riches de cette volonté des scénaristes de s'affranchir du carcan trop étroit des histoires de super-héros "classiques" que je ne renie pas et auxquelles je reviens avec plaisir, mais à qui je suis ravi d'être parfois infidèle pour explorer d'autres propositions.
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Je me lance dans un exercice périlleux en critiquant la série comics "Fables" en ayant lu que 17 des 150 épisodes de la série dessinés par une valse d'artistes (sans parler des séries dérivées), mais je ne peux faire l'impasse sur la shitstorm que l'auteur a lui-même déclenchée avec ses propos engagés certes mais hautement clivants pour rester poli…
L'idée de départ est que les royaumes de contes de fées existent bel et bien et qu'ils ont été envahis par une puissance hostile et conquérante. Les « Fables » se sont bien lolées quand sont tombés les royaumes de Narnia et d'Oz, avant de se chier dessus quand ils ont été victimes à leur tour des armées de l'Adversaire (qui dans le "Talmud" désigne Satan et dans "Le Seigneur des Anneaux" désigne Sauron). Elles se sont donc réfugiés dans notre monde au fur et à mesure des conquêtes de l'Adversaire, pour former une communauté en exil auto-nommée « Fabletown » dirigée par le Roi Cole et Blanche-Neige comme bras droit et exécutrice des basses-oeuvres.
Chasser le naturel il revient au galop, autrement dit plus les choses changent et plus elles restent les mêmes : les « Fables » nobles ont eu le temps de préparer leur départ et même en exil restent riches et puissantes, et les « Fables » roturières ont fui en urgence pour sauver leur peau avant de se retrouver en exil encore plus pauvres et plus faibles que jamais (il y avait matière a développer tout plein de trucs sur la lutte des classes, mais les orientations politiques libertariennes de l'auteur Bill Willingham vont l'inciter à passer outre). On va donc suivre les heurs et malheurs des « Fables » qui ont amené dans notre réalité leurs défauts et leurs qualités, ainsi que leurs éternelles rivalités...
C'est une super utilisation du concept de « Masquerade » (la société cachée coupée du reste de l'humanité, invention de l'immense auteur de Science-Fiction Robert A. Heinlein), sauf que l'auteur a publiquement déclaré que ses « Fables » étaient une allégorie du peuple juif. Comme la plupart des Américains, Bill Willingham est judéophile et sioniste, et c'est parfaitement son droit, mais cela ne l'autorise pas à raconter n'importe quoi. Car l'Adversaire chassant ses ennemis de ses terres ancestrales, cela pourrait être l'Empire Romain chassant les Juifs de Judée pour les disperser dans tout le bassin méditerranéen (ce qui aurait permis à la série de visiter tous les États-Unis voire même le monde entier). Oui mais non, nos « Fables » sont toutes regroupées à New York, la première ville juive du monde, ce qui nous ramène à la situation de l'entre-deux-guerres où les Juifs en exil ont collaboré activement à l'effort de guerre américain contres les forces fascistes en Europe (et effectivement dans la série, les « Fables » vont se rassembler pour oeuvrer à la reconquête de leurs territoires). Sauf que l'auteur a écrit noir sur blanc, y compris dans sa propre saga (voire le fameux dialogue entre Bigby Wolf et Geppetto), qu'il voulait faire référence aux gentils juifs civilisés menacés par les méchants musulmans barbares, faisant écho aux gentils colons WASP menacés par les méchants Amérindiens barbares. Je n'ai pas envie de lancer de polémique, toutefois considérer comme en danger un État qui possède 500 têtes nucléaires et comme dangereux un peuple qui recourt aux armes du pauvres que sont les roquettes artisanales, les couteaux et les cailloux c'est assez fort de café pour rester poli... le monde se serait mieux porté si on avait appliqué la résolution 181 de l'ONU, mais pour des raisons que la raison ignore on a laissé un peuple en coloniser et en exploiter en un autre, et on s'étonne tous les jours des conséquences qui en découlent…
Cerise sur le gâteau si j'ose m'exprimer ainsi, l'auteur qui n'a jamais su où il allait ne s'assume pas du tout : après avoir annoncé en grande pompe que l'Adversaire était Peter Pan (ce qui aurait pu amener plein de trucs très intéressants), il a complètement rétropédalé pour vaguement suggérer qu'en fait il s'agissait de Geppetto : ce n'est pas nul, c'est très nul en fait !

Tome 1, "Légendes en exil" : c'était bien
https://www.babelio.com/livres/Willingham-Fables-Tome-1--Legendes-en-exil/10005/critiques/2164738

Tome 2, "La Ferme des animaux" : c'était très bien
https://www.babelio.com/livres/Willingham-Fables-Tome-2--La-ferme-des-animaux/10006/critiques/2165742

Tome 3, "Romance" : c'était inégale (3 équipes graphiques pour 3 récits)
https://www.babelio.com/livres/Willingham-Fables-Tome-3--Romance/75061/critiques/2166309

Merci à Urban Comics de rééditer tout cela avec comme à leur habitude des livres-objets soignés.
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Je suis assez mitigé après cette lecture, j'ai aimé le détournement des fables classique avec cette communauté réfugiée dans le monde réel, vivant cachée, j'ai aimé le recyclage des personnages, un brin irrespectueux avec le sirupeux enfantin des créations disneyennes et j'ai aussi aimé les intrigues, ou polar et fantastique se percutent avec fracas, c'est toujours en mouvement, épique et rocambolesque. On est dans l'outrance volontairement grotesque, l'action est joyeusement exagérée, mais cela n'est peut-être pas aussi poussé qu'il aurait pu, on est très loin du Pinocchio de Winshluss.
Par contre, j'ai bien moins aimé le graphisme, hyper chargé, d'un réalisme académique sans beaucoup de personnalité, avec des mise en pages trop dense, la lecture n'est pas très agréable, et surtout, j'ai détesté la colorisation très cheap et même carrément laide, à coup de dégradés numériques, avec des couleurs crues et agressives, sans le moindre soucis d'harmonie. Je pense qu'en noir et blanc, cette série doit avoir plus de personnalité, mais là, on est à la limite du désagréable, dommage.
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J'avais lu le premier tome de cette saga publié chez Urban Comics mais comme les bibliothèques que je fréquente régulièrement ne disposent que de l'intégrale, je me suis rabattue là-dessus pour lire la suite.

Les personnages des contes de fées populaires sont à peu près tous présents dans ces histoires : Blanche-Neige, le loup, le Petit Chaperon Rouge, la Belle et la Bête, le Prince (qui est le prince de plusieurs personnes), les trois petits cochons, Boucle d'Or... Exilé•es de leur terre natale, les Fables sont forcé•es de cohabiter avec les êtres humains ou bien sont reclus•es dans une ferme quand il ne leur est pas possible de se faire passer pour un•e humain•e.

Dans cette intégrale, plusieurs histoires des Fables sont compilées, certaines plus longues que d'autres. Les trois intrigues principales mettent en scène la disparition de Rose Rouge (la soeur et quasi antagoniste de Blanche Neige) qui aurait été assassinée ; une révolte parmi les Fables qui en ont marre de leur condition et, pour la dernière histoire, nous allons surtout nous intéresser à Blanche Neige et au loup. En plus de cela, cette intégrale rassemble également deux récits très courts qui n'ont pas forcément de lien avec l'intrigue principale.

En effet, en les lisant les unes après les autres, je ne voyais pas forcément le lien entre les différents récits, mais il y a un fil conducteur qui est toujours présent - sauf peut-être dans les deux histoires courtes - et des rappels des évènements antérieurs. J'ai eu parfois l'impression qu'on pouvait lire les comics indépendamment les uns des autres et je suis curieuse de voir ce qui sera fait par la suite.

Selon moi, les histoires qui composent cette intégrale assez imposante sont assez inégales. J'ai préféré l'enquête autour de la disparition de Rose Rouge, même si la révolte était intéressante. Les illustrations sont très chouettes et nous donnent un tout autre regard sur les personnages de contes !
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Vous ne pouvez pas ne pas connaître les protagonistes de ce comics.
Blanche Neige, le grand-Méchant Loup, les trois petits cochons, la belle au bois dormant, vous avez lu, ou on vous a lu, leur histoire dans votre enfance.
Peut-être avez-vous vu leurs adaptations au cinéma par la Disney-World-Company (pas moi, dès mon plus jeune âge j'étais rétif à la mièvrerie des productions "D'Onc' Walt").
Enfin bref....

Ces personnages, et bien d'autres, venus par exemple des comptines anglo-saxonnes, comme les trois petites souris aveugles, ou de romans pour la jeunesse comme le livre de la jungle, ou le magicien d'Oz ont une existence réelle, et un nom : Les Fables.

Chassés de leur royaume par un ennemi aussi mystérieux que puissant, ils ont trouvé refuge à New York, dans le quartier de Fableville quand ils sont humains d'apparence, et dans une ferme quand ils sont d'aspect animal.

Cette nouvelle vie n'est pas toujours simple, rivalités, rancunes sont présentes dans la société des Fables.

Tels des nobles ruinés (c'est d'ailleurs le cas de beaucoup d'entre eux), ils se voient contraints de réinventer une nouvelle société avec de nouveaux rôles, ainsi le grand- méchant loup, est chargé du maintien de l'ordre, Blanche Neige, dite Blanche, gère le quartier, le Prince Charmant est un peu Gigolo sur les bords..!

Je me rends compte que cette présentation peut vous induire en erreur !

Ne croyez pas que Fables, soit une parodie, plus ou moins irrévérencieuse et "trash" du monde des contes...
Le scénario de Bill Willingham, tout au contraire, adapte de manière intelligente les personnages et la mythologie des contes pour enfants à une lecture adulte.
Quant aux graphismes que l'on doit à plusieurs dessinateurs : Ian médina, Bryan Talbot, et Mark Buckingham, il est d'une très grande qualité, et il n'y a rien d'étonnant à ce que la série fut récompensée par quinze Eisner Awards, les Oscars de la bande-dessinée américaine.

Je ne connaissais Fables que de réputation, et pour avoir feuilleter quelques albums en librairie, cette réédition en intégrale, est l'occasion de découvrir avec enthousiasme cette oeuvre que je ne saurai trop vous conseiller !

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"Fables" est une série de comics comprenant un nombre conséquent de volumes, pas moins de dix dans cette collection "Urban Comics Nomad" à moindre coût, à dix euros le volume seulement. Mais il y en a bien plus dans d'autres collections de Fables. Bill Willingham en est l'auteur tandis que Mark Buckingham en est l'illustrateur. "Fables" vaut surtout pour son ton très décalé, son humour, sa violence qui en font une série bien éloignée de son titre originel. En effet, "Fables" est à réserver à un public adulte, nos adolescents y trouveront leur bonheur aussi, mais voilà il y a une dichotomie réelle entre ce côté conte de fée et sa réalité dévoyée. L'histoire de départ tient en quelques mots : à New-York, la communauté des Fables a reconstitué un mode d'existence propice à leur survie, eux qui ont été chassés de leurs royaumes par l'Adversaire, leur grand ennemi. Blanche Neige, le Grand Méchant Loup, Barbe Bleue, Pinocchio etc.. on retrouve tous ces personnages avec délice. Les illustrations ne sont pas transcendantes, ce n'est clairement pas là le point fort de la série. C'est très subjectif bien évidemment. A mon sens, le point fort ce sont les dialogues et le scénario qui valent leur pesant. Fableville est un endroit mal famé, peuplé de personnages de contes qui n'ont rien de féérique. On y retrouve des arrivistes, des manipulateurs, des obsédés de toutes sortes, des voleurs, des assassins, bref des êtres plus ou moins malveillant. L'ensemble est assez inégal, normal vu la quantité d'histoires publiées, mais je n'ai pas boudé mon plaisir avec ce premier tome. "Fables" est un mythe, un classique parmi les classiques dans les Comics. C'est indéniablement à posséder et à lire dans une collection comics.
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Une série de comics qui ravira les amateurs du genre et les passionnés de contes et de légende. Dans cette oeuvre monumentale Bill Willingham met en scène tous les héros de notre enfance, exilés dans le monde des humains depuis qu'ils ont été chassé de leurs royaumes par une armée impitoyable. Devenu réfugiés clandestins ils tentent de se fondre dans la population, avec plus ou moins de succès... Blanche-neige est l'adjointe au maire de cette petite communauté, et tente de régler les problèmes politiques qui se posent à ses concitoyens. Ce premier volume de l'intégrale installe l'intrigue, avec un meurtre et une enquête menée sans concession par le grand méchant loup, sur la voie de la rédemption. Une fable moderne qui mêle culture populaire et légendaire, à savourer sans modération aucune.
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Fables est un comic book américain créé par le scénariste Bill Willingham et Mark Buckingham au dessin, lancé en 2002 sous l'imprint Vertigo de DC Comics. Willingham se fit repérer dans les années 80 avec son premier comics Elementals, écrit et illustré par lui, publié chez feu-Comico. Par la suite il contribua à quelques histoires autour des personnages de Green Lantern, Robin, Sandman, Batman, et la Justice Society of America. Il créa également plusieurs autres titres indépendants comme Coventry et Proposition Player. On lui prête aussi une plume de romancier évoluant dans la fantaisy et autour de l'univers de Fables avec Fables : Peter & Max. Avec le temps Fables remporta de nombreux prix, notamment quatorze Eisner Awards. En 2013, un jeux vidéo autour de la franchise, The Wolf Among Us, vit le jour par les studios Telltale Games. On lui compte aussi des spin-offs (Fairest, Jack of Fables, Cinderalla). En juillet 2015, après dix-huit ans de publication et 150 numéros, Fables tira sa révérence, en prenant le temps de donner naissance à une suite intitulée Everafter : From the Pages of Fables, annulé après seulement douze numéros.
En France, Fables a d'abord été édité par Panini Comics avant de passer entre les mains de Urban Comics, ayant récupéré les droits de DC Comics en 2012. Elle a bénéficié d'une réédition en cartonnée, avant d'être à présent publié en intégrale.

Le synopsis de Fables est assez simple dans son ensemble puisqu'il prend les personnages des contes de fées et les place dans notre monde à nous. Blanche-Neige, le Grand Méchant Loup, Barbe Bleu, le Prince Charmant, Pinocchio et même les Trois petits cochons sont présents ! Chassés il y a des siècles de leurs royaumes par un mystérieux et puissant Adversaire, ils trouvent refuge dans le notre monde, aussi appelé celui des Communs. À Fableville, une communauté clandestine de New York, vivent ceux pouvant s'intégrer à la société tandis que les animaux (singes volants, cochons qui parlent) vivent à La Ferme. Avec ce beau petit monde il faut bien réussir à mettre de l'ordre dans les rangs. Pour cela il y a Blanche-Neige, devenue une sorte de maire de la communauté, qui va devoir faire face non seulement aux problèmes de couple de la Belle et la Bête mais aussi à l'enquête sur le supposé meurtre de sa soeur Rose Rouge, menée par Bigby Wolf alias le Grand Méchant Loup…

Cette première intégrale est l'équivalent de trois tomes cartonnés “simple” de l'édition précédente, et possède donc trois arcs narratifs. le premier (n°1 à #5) est consacré à la présentation des personnages tandis que Bigby tente de découvrir qui a eu la peau de Rose Rouge. Au tableau des suspects, pas mal de monde : le violent Barbe Bleue, Jack (celui des haricots magiques, oui) le vénal et facétieux Prince Charmant, et Blanche-Neige elle-même… il faut dire que celle-ci ne s'entendait pas vraiment avec sa soeur.

L'univers de Fables possède l'atout majeur de séduire n'importe quel lectorat, masculin ou féminin, connaisseurs en contes ou non. Étant publié sous l'imprint Vertigo destiné à un public plus adulte, les personnages sont élaborés de manière à nous rappeler les séries télévisées que l'on peut aimer regarder comme True Detective, Mentalist, ou un Modern Family revisité à la sauce Once Upon A Time mais en plus complexe. C'est à la fois fun et palpitant. Alors que l'on suit l'enquête sur la mort de Rose Rouge, on fait la connaissance des nos chers héros de contes mais pas forcément aussi proches de la version qu'on connaît. Par exemple, si dans les contes traditionnels de Cendrillon, Raiponce et autres il y a un Prince Charmant à chaque histoire, dans Fables, le Prince Charmant se trouve être le même pour chaque princesse ! Il ne possède d'ailleurs aucun scrupule à profiter financièrement d'elles, en promettant monts et merveilles…. ah oui on appelle cela un goujat, pour rester poli. Bigby est l'un des personnages de tête qui a tourné le dos à son passé de Grand Méchant Loup pour devenir shérif de Fableville. Cigarette au bec, et imper gris faisant office de nouvelle fourrure pour celui qui est dorénavant bipède, mais dont l'instinct animal n'est jamais très loin.

Pour ceux ayant déjà regardé la série télé Once Upon A Time, il sera impossible de ne pas faire le parallèle entre la Blanche-Neige de Fables….et Regina Mills/La Méchante Reine dans la série ! Mais rien d'étonnant quand on sait que ABC Network avait acheté les droits d'une adaptation de comics de Bill Willingham en 2008, sans jamais lancer le projet. Entre le côté animal de Bigby et la froideur de Blanche, ce premier tome permet de bien entrer dans le bain. le lecteur se découvre même une casquette de Sherlock Holmes pour savoir ce qui a bien pu arriver à Rose Rouge, tant le scénario est écrit avec adresse.

Le deuxième arc (n°6 à #10) nous emmène à La Ferme afin de nous présenter le reste des personnages qui voit arriver Blanche Neige pour son inspection annuelle. Mais alors qu'elle quitte les rues polluées de New York pour respirer l'air pur (et odorant) de la campagne, une révolte commence à pointer le bout de son nez parmi les Fables animaliers. Motivée par le ras-le-bol général chacun souhaite retrouver sa liberté, investir la ville au même titre que les autres Fables, et pourquoi pas reconquérir leurs royaumes pris par l'Adversaire, qui reste encore un inconnu pour le lecteur. Mais rien ne va se passer comme prévu, comme va très vite le démontrer les courses-poursuites dans les forêts et montagnes, des décapitations (!), mené tambours battants pas un rythme qui ne connaît que très peu de pauses. L'intrigue joue sur de multiples aspects sociaux que l'on peut facilement assimiler à la révolte des agriculteurs actuels face aux coûts, etc. Il est assez fascinant de voir à quel point Bill Willingham arrive à superposer le monde imaginaire à celui de la réalité pour correspondre à ce que l'on vit chaque jour qui passe.

Le troisième et dernier arc de ce tome reprend les numéros 11 à 17 de la série, et s'ouvre sur un petit aparté à l'intrigue principale, prenant place en pleine Guerre de Sécession où Jack, librement adapté de Appalache Mountain of Jack Talkes écrit par Richard Chase, récit folklorique Appalaches. Si cette histoire ne casse pas des briques, on appréciera d'en apprendre un peu plus sur le personnage de Jack, et qui selon moi a été rédiger afin de tester les eaux pour la future série spin-off Jack of Fables. Dans le reste des numéros on retrouve notre bon vieux Bigby, dont le physique ressemble énormément à Wolverine des X-Men de chez Marvel. On fait également la connaissance de Boucle d'Or et d'un étrange et envoûtant sortilège…

La partie graphique de Fables est assurée par plusieurs artistes, Mark Buckingham (Doctor Who, Peter Parker : Spider-Man), Lan Medina (Silver Surfer, Venom), Alex Maleev (Daredevil, Moon Knight), Bryan Tablot (2000 AD), Linda Medley (Doom Patrol), et Willingham. Globalement l'harmonie visuelle est présente tout le long des chapitres, sauf quelques différences au niveau du chara-design de certains protagonistes, et en particulier celui de Bigby, moins abouti par moments. Les lecteurs de bande dessinées apprécieront l'approche graphique justement qui s'éloigne du genre super-héroïque que l'on a l'habitude de voir.

Cette édition intégrale par Urban Comics s'ouvre sur une préface de l'auteur, avec en bonus des croquis, de nombreux artworks des couvertures de chaque numéro, qui sont de James Jean. C'est d'ailleurs son travail que l'on peut voir officiant comme couverture rigide principal du volume. Au niveau de la qualité d'impression il n'y a rien à redire, Urban Comics continue de faire un travail soigné.

En conclusion, à l'image d'autre revisites des contes de fées, Fables aurait pu tomber dans une certaine facilité narrative et ne pas se distinguer de la masse. Mais afin de ne pas tomber dans des travers évidents, Bill Willingham a su intelligemment mélanger des thématiques (problème relationnel, politique, misogyne, etc) aux différents genres (polar, folklore, suspens) et offrir un bel écrin à son récit. Les personnages deviennent vite attachants pour certains et détestables pour d'autres. L'humour trouve une place dans le récit sans qu'il ne vienne faire de l'ombre au sérieux des propos. Si vous n'avez pas encore découvert Fables, cette première intégrale est l'occasion de franchir le pas. Vous ne verrez plus jamais Pinocchio ou le Prince Charmant de la même manière, c'est 100% garantie.
Lien : https://lireenbulles.wordpre..
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Une très jolie découverte et j'en remercie l'ami qui m'a chaudement conseillé de lire la saga Fables. Maintenant que ce premier intégral a été lu, je vais pouvoir continuer avec les suivant.

C'est une manière de voir les contes de fées mais surtout les créatures qui les peuplent. C'est sombre, dur, noir et pas toujours bienveillant. Il y a des complots, des histoires de familles, de la jalousie, de l'humour et surtout toute une société qui souffre et qui tente de s'en sortir dans un monde qui n'est pas le leur.

Une belle interprétation de personnages que nous connaissons tous avec un dessin soigné qui leur rend hommage.
Lien : https://letmentertainyou.com..
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Comic book américain, multi récompensé avec Bill Willingham au scénario et Mark Buckingham au dessin. Fable est une série qui a su mélanger les genres avec brio et devenir le terreau de bien d'autres oeuvres. Editée en intégral par les éditions Urban Comics, la couverture que j'ai entraperçu à la bibliothèque m'a figé net.

L'histoire :

Des personnages de contes et légendes, le grand méchant loup, Blanche Neige, le Prince Charmant, ... sont devenus les fables après avoir été chassés de leur royaume par un mystérieux adversaire. le combat étant perdu d'avance, ils sont venus se réfugier dans le royaume des hommes, les Communs.

Dans ce nouveau monde, ils se sont constitués en société secrète, érigeant des lois afin de pouvoir vivre aux côtés des humains. Ainsi, ils se doivent de ressembler aux hommes, ceux qui n' y parviennent pas sont envoyés à la ferme. Des accords de paix ont également été imposés et Les Fables se voient ainsi de voir renoncer à leur pulsion et nature première.
L'espoir n'est cependant pas perdu de retourner un jour dans leur royaume. Les histoires sont très varaibles. Ainsi, dans le premier tome, on apprend la disparition mystérieuse de la soeur de Blanche Neige, Rose-Rouge. Son petit ami, Jack, découvre son appartement dévastée et maculé de sang. L'en quête est overte sous la direction du grand méchant Loup qui nous permettra d'appréhender les différents personnages à travers les présumés coupables. Ainsi, la Belle et la Bête (couple détonnant), Barbe Bleue (manipulateur ou manipulé), le Prince Charmant (coureur invétéré).

Les illustrations :

Les deux principaux sont Lan Medina et Mark Buckingham. Les couvertures sont dessinées par l'excellent James Jean puis Joao Ruas.
Ce que j'en ai pensé :

Conquise par les illustrations, particulièrement les couvertures qui se savourent comme des tableaux. Conquise par ce monde un peu déjanté. Une série qui sort de l'ordinaire et qui sait jouer avec nos sens et nos références.

A lire absolument !


Lien : https://depuislecadredemafen..
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