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4,07

sur 594 notes
L'épure.
Une jeune femme noire indigente, déjà détruite par la dèche et la maladie, fouillant les déchets pour survivre, elle-même résidu de la société sud-africaine, galeuse sans grade, ombre errante parmi les invisibles, se trouve broyée accidentellement contre un container à ordures. Dirk le Roux, fils à maman, est ivre quand il prend le volant et enclenche la marche arrière meurtrière. Hennie, son beau-père, reprend les rênes et décide d'abandonner le corps à l'agonie afin d'éviter tout tracas avec la justice. Pour l'agent Turner, mis sur la piste, il y a homicide involontaire, délit de fuite, non assistance à personne en danger de mort, de quoi ruiner la carrière de Dirk, toute tracée par sa mère, l'intransigeante Margot le Roux, richissime propriétaire de mines de manganèse. Turner veut que justice soit rendue à la morte anonyme. Margot le Roux pense que tout homme a un prix. Turner ne semble pas entrer dans le moule. Lui aussi est intraitable. La confrontation avec Margot et consorts ne peut être que déflagrante.
Tim Willocks savait exactement où il voulait en venir quand il s'est attelé à l'écriture de son « Memo from Turner ». Il souhaite orchestrer un duel entre Margot et Turner et pour cela il va poser tous ses collets comme des jalons sur les trajectoires des protagonistes. Pour Turner, les pièges vont être très rapidement douloureux et l'entraîner vers des abîmes de souffrance. Pour Margot, tout pourrait sembler être à son avantage mais les pions, les cavaliers et les tours vont s'effondrer en cascade. Sur l'échiquier du mal, la folie va frapper jusqu'au point de non-retour. Turner est un samouraï de la justice, tireur d'élite, adepte de Hsin-I, art martial chinois. Econome de ses paroles et de ses gestes, il va à l'essentiel, l'esprit dans le geste, en mouvement fluide, l'énergie canalisée, percutante, mortelle mais le désert, avec son coeur de pierre, exigera d'atteindre un au-delà pour s'en extraire, comme une incise dans un monde aliéné.
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Un super western afrikaner !!! Les Land Cruiser ont remplacer les chevaux… mais tout y est : duels les yeux dans les yeux, policiers corrompus, magots, manipulation, trahison, agression, torture (Attention aux âmes sensibles : il y a quand même un passage que je n'ai pas lu jusqu'au bout), tout cela dans un trou perdu du désert, non pas du Nevada mais de l'Afrique du sud ; sous une température à faire cuire un oeuf sur le capot d'une voiture. Le héros est trop fort mais l'auteur n'est pas vraiment tendre avec lui... Si les autres livres de cet auteur sont de la même veine, il a gagné une fan !
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Décidément , j'ai du mal avec Willocks. J'avais adoré la Religion , ce grand roman historique à la Dumas, Je n'avais pas aimé les 12 enfants de Paris qui se complaisait dans les descriptions sanglantes jusqu'à la nausée. Et ici, je reste sur ma fin , largement. le héros nommé Turner est une sorte de justicier Robocop qui viendrait aisément à bout de la terre entière avec un arc à flèche sans les flèches. On ne tremble jamais pour lui, on sait que rien ne peu lui arriver Un petit geste et il terrasse le plus balaise des individus en lui touchant le point sensible "12" de la 13 ième vertèbre. Je force à peine le trait. C'est un Dieu vengeur qui débarque et je n'ai pas réussi à l'aimer, une machine donneuse de leçon.

Autre point où j'ai vraiment du mal, l'esprit tourmenté de l'écrivain qui se complait tellement dans la vengeance et le massacre. Il faut des morts et en grande quantité. Surtout ne décevez pas le héros du bouquin, le flic Turner, car le retour du boomerang sera très douloureux. Et cela doit saigner. le scénario était téléphoné, nous savions dès le départ que ce serait l'anéantissement. Il y a certes des descriptions d'auteur intéressantes et bien entendu , la plume de Willocks est unique en son genre. Il manie la métaphore avec dextérité et s'amuse dans toutes les directions décrivant un monde nihiliste, mauvais , sale, cupide, solitaire et répugnant. On peut s'y complaire mais on peut aussi regarder le soleil dans le ciel plutôt que la boue dans le caniveau. Je préfère observer l'astre que les entrailles puantes des égouts. Willocks emprunte ce chemin et semble s'y complaire. J'ai beaucoup aimé sa "Religion" mais ce troisième livre que je lis de lui signe sans doute le dernier.
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Tout a été dit par mes confrères et consoeurs en lecture, c'est à eux et à leurs critiques que je dois la lecture de ce roman très atypique.

C'est un roman fort, avec un héros, combattant de la justice, qui, dans cette histoire affronte la bêtise.

La contre héroïne, Margot, cherchant à masquer l'irresponsabilité de son fils chéri, prend le chemin de la destruction.

De prime abord j'ai pensé Margot juste aveuglée par la suffisance, et somme toute, bête, mais en fait, c'est ce qui l'a rendu forte, son implacable volonté de domination qui l'empêche de comprendre qui est Turner, quelle est sa quête et la puissance de sa volonté.

Ce récit est une épopée, une chevauchée folle et terrible, c'est la démonstration que l'humilité est une valeur cardinale.

Chers Babeliottes, chevauchez avec Turner, le cavalier de l'apocalypse.
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= Un roman à cent à l'heure. =

‘‘Il évalua qu'elle pesait bien moins de quarante kilos. Sa robe courte de coton fin, vert pâle avec des fleurs jaunes, était déchirée depuis la taille, révélant des fesses et des cuisses émaciées et une culotte sale, à présent souillée de caillots rouges et d'excréments. Sa hanche gauche était grossièrement déformée, la peau qui la recouvrait pulvérisée et cisaillée, en lambeaux. Des éclats d'os à vif, rouge et blanc, perçaient à travers les brèches ouvertes dans son corps, leurs arêtes maculées de caillots obscènes de moelle et de sang. Là aussi des mouches étaient à la fête''

C'est dans cet état horrible et abominable qu'est retrouvée une jeune SDF noire, tuée involontairement lors d'une nuit de beuverie.
Turner, un flic noir des homicides, va prendre la chose très à coeur et va tout faire pour retrouver l'assassin.
Et il est prêt à tout pour la que justice soit faite, refusant la corruption qui gangrène l'Afrique du Sud et sa police. Quitte à affronter la plus grande richesse du pays, celle de la famille le Roux. Et surtout la toute puissante Mme Margot le Roux, prête à tout pour sauver et protéger les siens.
Turner réussira-t-il à arrêter l'assassin et surtout, réussira-t-il à survivre à cette enquête ?

J'ai beaucoup aimé le personnage de Turner, un flic qui n'aime pas les flics.
Un homme qui a le regard d'un psychopathe et obstiné.

Le paysage est digne d'un western en plein sud-africain, des armes à feu, des mines de manganèse, le désert, des morts qui s'entassent, des affrontements musclés et beaucoup de sang et de testostérone.

Un roman qui va à mille à l'heure, pas de temps mort, que de l'action, du sang et des complots de corruptions, alors accrochez bien votre ceinture lorsque vous embarquerez dans ce roman !

Une écriture fluide qui tient en haleine. Un vrai page-turner !
Le lecteur ne quittera pas Turner une seconde, cet homme qui connaît si bien la mort comme l'annonce le titre.
Des scènes sanglantes et horribles à souhait dont je me suis délecté, attention aux âmes sensibles.

Magnifique, addictif, brillant et une magnifique pépite livresque !
Un gros coup de coeur!

Lien : https://livresdeblogue.blogs..
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Nous sommes au Cap, et lors d'une soirée, Dirk Leroux, fils de Margot Leroux, propriétaire d'une grosse mine de manganèse, dans le nord, s'encanaille dans un bar de township, mais la soirée va mal se terminer. Il renverse en reprenant le volant une fille des rues, et tout ça sans s'en rendre compte, trop saoul qu'il est, et l'a laisse mourir sur place. Couvert par son beau-père, qui lui cache la vérité, le petit groupe repart vite fait chez maman.
Mais c'est sans compter l'inspecteur Turner qui va mettre un point d'honneur à rendre justice à cette pauvre fille.
Et là on rentre dans un combat entre la justice et la corruption.
Très bon livre d'action, western des temps moderne, Willocks donne tout les détails pour rendre cette traque on ne peut plus réelle.
Du sang, des armes, de la survie inespérée, un pays d'une dureté incroyable pas encore remis de son passé, un surhomme aux talents diverses et variés font qu'on ne lâche pas ce livre.
Mais, selon mon goût, trop d'action et trop peu de fond; autant la violence dans la religion et son contexte historique ne m'avait pas gêné, ici, ça m'a parut pas vraiment nécessaire.

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Avant d'entrer dans le vif du sujet, je tiens à remercier les éditions Sonatine et la plateforme NetGalley pour leur confiance renouvelée.

J'avais beau savoir que Tim Willocks n'en était pas à son coup d'essai en matière de thriller, je ne m'attendais pas à me prendre un tel uppercut dans la tronche en attaquant ce bouquin.

D'entrée de jeu l'auteur annonce la couleur, le prologue commence en effet quelques heures avant le dénouement de l'histoire ; Turner est déjà au coeur de l'action et on devine aisément que son séjour à Cap Nord n'a pas dû être de tout repos…

Vous l'aurez compris ce bouquin vous emmène visiter l'Afrique du Sud, mais oubliez les décors de cartes postales pour touristes en goguette. Ici vous découvrirez l'envers du décor, le côté obscur de l'Afrique du Sud en quelque sorte.
À commencer par la région dans laquelle se déroule l'intrigue, des terres arides aux portes du Kalahari. Une région qui doit une prospérité inespérée à l'exploitation minière de Margot le Roux et de fait elle règne sur les lieux en maîtresse absolue, les autorités sont à sa botte.

On découvre aussi un pays en proie à une criminalité galopante où la corruption est une activité aussi courante que lucrative. Tout se paye quand on y met le prix, si ce n'est avec du cash, il suffit de trouver ce qui fera vibrer la bonne corde sensible.

Heureusement tout le monde ne se complaît pas dans cette fange nauséabonde et malsaine. Turner est un modèle d'intégrité qui, à défaut de croire en la police, croit encore en la loi et entend bien la faire respecter à tout prix. Adepte du tai-chi, il est la zénitude incarnée, mais ne vous avisez pas à venir piétiner ses plates-bandes, il peut se transformer en une véritable machine de guerre quand la situation l'impose.

Vous l'aurez compris pas d'entente possible entre Margot, prête à tout pour soustraire son fils à la justice, et Turner, bien déterminé à le ramener au Cap afin qu'il y soit jugé. Aucun des deux ne courbera l'échine devant l'autre, la confrontation est inévitable et elle s'annonce explosive.

Une intrigue menée à un train d'enfer qui saura vous prendre d'emblée aux tripes et ne vous lâchera pas avant le clap de fin ; et autant vous prévenir de suite, entre-temps vous n'aurez guère l'occasion de reprendre votre souffle.

Forcément c'est violent (souvent) et trash (parfois), mais ce n'est jamais gratuit. L'action est mise au service de l'intrigue et souvent analysée par les personnages qui n'agissent parfois plus par nécessité que de gaieté de coeur. Vous aurez notamment le droit à une inoubliable leçon de survie au coeur du désert… à éviter le ventre plein !

Évidemment on ne peut qu'éprouver un profond respect pour le personnage de Turner, mais l'auteur apporte le même soin à l'ensemble de ses personnages. Même les méchants ne sont pas des brutes épaisses décérébrées, ils ont leur raison d'agir de la sorte (amour d'une mère pour son fils, amour d'un homme pour sa femme, loyauté, amitié, appât du gain…) ; on n'est pas obligé d'adhérer, mais ça leur confère malgré tout une certaine humanité.

Et puis il y a les autres, ceux qui se retrouvent le cul entre deux chaises, mais ne peuvent guère réagir soit parce que trop impliqués par ailleurs (Winston), ou par peur de se dresser contre la Reine-Mère Margot (Iminathi) ou encore parce qu'ils ignorent tout de ce qui est train de se tramer à l'insu de leur plein gré (Dirk).

Un thriller noir à souhait, mais quelle claque ! Un magistral coup double (coup de coeur et coup de poing) amplement mérité.

Si vous voulez un thriller qui dépote grave, La Mort Selon Turner est fait pour vous. En refermant le roman, je sais d'ores et déjà que je ne suis pas près d'oublier cette rencontre avec Turner.
Lien : https://amnezik666.wordpress..
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La Loi du désert.

Une soirée de beuverie, et un jeune riche Afrikaner tue involontairement une pauvre SDF anonyme, sans même s'en rendre compte. Pour ne pas gâcher sa jeunesse dorée et son brillant avenir, on lui cache la vérité et on enterre l'affaire. C'est que sa mère, propriétaire des mines de cette région d'Afrique du Sud, est toute puissante et couve son enfant.
Manque de chance, le flic mit sur l'affaire, c'est Turner. Incorruptible, jusqu'au-boutiste, pour que justice soit rendue.
Et quand deux volontés opposées finissent par se percuter, ça finit forcément dans un bain de sang.

Comme souvent avec l'ami Tim, et ça m'a particulièrement frappé ici, on se retrouve avec un personnage principal parfait : intelligent et cultivé, intègre, charismatique et beau gosse, toutes les femmes en tombent amoureuses et tous les hommes le respectent ; il connaît les arts martiaux, maîtrisé mais capable de déchaîner une grande violence... Une certaine idée du mâle alpha, la virilité toxique en moins.
On ajoute à cela quelques scènes d'action quasi hollywoodiennes, « over the top » où il en fait des caisses, et on se dit que l'auteur aurait pu s'inspirer de la sobriété, de la sécheresse du désert dans son style.

Mais le pire, c'est que ça marche. C'est cinématographique, captivant, on ne peut s'empêcher de trouver ça cool, même si on lève de temps en temps les yeux au ciel. On veut voir Turner survivre et gagner alors qu'il est mis à très rude épreuve.
Car c'est un polar noir, âpre, violent et sanglant. C'est la toute puissance des multinationales étrangères qu'il affronte, celles qui pillent les richesses d'Afrique et appauvrit toujours plus la population autochtone. C'est le racisme larvé d'un système corrompu jusqu'au trognon qu'il combat.

Si on nous promet une antagoniste féminin des plus intéressantes et puissantes, une lady Macbeth moderne, au final elle ne brille pas autant qu'espéré, n'a pas la même ampleur que Turner.
D'ailleurs, les quelques citations de Shakespeare, mises dans la bouche de ses personnages, tombent comme un cheveu sur la soupe.
Une soupe de sang et d'organes en décomposition.

Car peu à peu, Turner se fait dépouiller de son humanité, comme des mues d'une peau brûlée par le soleil tombant en lambeaux, pour devenir un monstre qui abrite en lui une partie du désert. Seul moyen, terrible, de survivre obstinément, d'apporter justice à cette femme morte. Et à tant d'autres, enterrés dans cette étendue de sable infinie.

Et le feu aride du désert brûlera tout sur son passage.
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Wah !! Quel bouquin nous avons là M Willocks !! du noir, très très noir, extrêmement bien construit. Un soir de beuverie de jeunes Afrikaners qui étaient venus s'encanailler dans les bas fonds du Cap, renversent une gamine noire du township... Au volant Dirk le Roux ne se rend même pas compte de ce qu'il a fait et laisse la jeune fille agoniser... D'ailleurs qui pourrait bien s'en préoccuper ? Dirk et ses amis rentrent se réfugier chez Maman, Margot le Roux qui a fait fortune dans les mines et qui est impitoyable avec quiconque s'en prendrait à sa famille... Mais le capitaine de police Turner est sur les traces de Dirk ... Justicier noir, incorruptible, lui aussi est impitoyable et la confrontation inévitable se terminera en bain de sang...
Quelle claque !!
Une scène inoubliable dans le désert m'a marquée à jamais...
Si vous devez ne lire qu'un seul livre, foncez sur celui-ci : thriller, noir, contexte social, Afrique du Sud...
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Je crois que j'ai lu ce roman dans les meilleurs jours de l'année pour être totalement plongée dans l'ambiance caniculaire de l'Afrique du Sud ! J'ai terminé ma lecture pendant cette semaine de chaleur et pendant les 100 dernières pages j'ai eu encore plus soif et chaud que prévu !

La mort selon Turner est un polar enquête mais ce qui le met bien plus en avant c'est le côté réaliste de la pauvreté du Cap, la différence entre les noirs et les blancs, les riches et les pauvres, les magouilles politiques, les jeux de pouvoirs. le côté humain et sociétal fait autant parti du décor que cette accablante chaleur qu'on ressent tout au long du récit.

Turner est un flic noir de la capitale. Un matin il arrive sur une scène de crime devant un bar glauque. Une jeune femme a été atrocement écrasée par une grosse bagnole. Un jeune blanc riche venu s'amuser pour le week-end était au volant. Sa mère est richissime et compte protéger la réputation de son poussin. Quoiqu'il en coûte. Mais c'est sans compter sur la justesse et le détermination de Turner, véritable machine de guerre.

Au péril de sa vie, contre vent et marée (du désert), il va lutter et tout donner dans cette enquête. Il sait qu'il y joue sa vie mais il ne compte pas abandonner cette anonyme morte les entrailles à l'air. Les meurtres, l'enquête, les personnages, l'atmosphère, tout fonctionne en symbiose parfaite pour un résultat final détonant !

Et j'ai même appris à fabriquer de l'eau (et des nausées). Âmes sensibles s'abstenir… ou pas. Ça vaut le détour même si ça secoue !
Lien : https://www.loeildeluciole.c..
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