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sur 962 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Excellent
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A la suite de la griffe du chien, Don Winslow a écrit Cartel dix ans plus tard. On y retrouve les mêmes personnages et la même puissance et l'opposition mortelle entre les deux protagonistes Art Keller l'ex-agent de la DEA et Adan Barbera le chef du puissant cartel de la drogue.
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Mon résumé :

Adan, celui qui ne touche jamais à ces saloperies dont il inonde pourtant le marché americain. En prison, et avant de s'échapper, il rencontre La Femme. Magda, 29 ans, un tonton dans le trafic de la dope, deux cousins sicarios, elle connaît les trafiquants. "Les narcos tournent autour des reines de beauté comme des vautours. Certains subventionnent même leurs propres concours, les narcoconcursos de misses. Magda s'est servie." Magda, c'est le Personnage de Cartel. Flamboyant, pur et impur, des cojones dans un corps de femme sculptural, une héroïne du Mal, une trouvaille. Un puis deux narcos qui meurent, Magda n'est pas vraiment veuve mais elle découvre que "le noir lui va si bien". Les narcos, oui, mais elle, pourquoi ne deviendrait-elle pas une "narca"? "Une chignona, une femme puissante et indépendante?" Premier job, premier flop, elle tombe. Prison.

Elle rencontre Adan. Magda échappe au viol. Elle devient la femme du "patron". Tout le monde le sait, sauf elle. Pas encore. le vieux narco a trouvé sa reine de beauté. Mieux il a rencontré l'âme soeur. Celle qui pense et dit la vérité. Elle s'impose, elle va s'asseoir à la table des hommes. Parce qu'elle sait que quand elle sera vieille, que sa beauté aura disparu, il épousera "une pauvre vierge idiote qui ne lui fera jamais ça à Adan", mais ce sera trop tard. Il n'y a pas de personnage féminin mièvre chez Don Winslow. Marisol, médecin qui se dévoue corps et âme aux pauvres, ne s'engage pas avec Art comme une gamine de 15 ans. Même l'épouse légitime du baron de la drogue fait preuve d'une singulière prise de risque qui en dit long sur sa pseudo naïveté. Non, Winslow construit des hommes et des femmes dominés par le gris, tous pris au piège par une situation devenue incontrôlable. "Les meurtres entraînent les meurtres".

Mon avis :

2004-2014 : Cartel, c'est l'histoire de la guerre de la drogue au moment où les Zetas prennent leur indépendance et décident de devenir le Cartel et où le gouvernement se voit obliger de réagir suite à des exactions de plus en plus violentes. C'est aussi le moment où Adán Barrera, librement inspiré de Joaquín « El Chapo » Guzmán, chef du cartel de Sinaloa tente d'imposer à nouveau son autorité tandis que l'agent de la DEA Art Keller reprend du service pour l'en empêcher.

Sept cent vingt pages de lecture au grand galop, une action qui s'étend sur dix ans, de 2004 à 2014
L'auteur à piocher dans l'histoire, faite de sang et de poudre, du Río Grande, et à reconstituer la montée en puissance des «narco-empires», immenses machines de mort capitalistes.
Cartel décrit bel et bien une guerre des gangs et décortique toutes les ficelles, les arnaques, les chantages, la corruption de toutes les structures qui s'engagent non pas contre, mais face aux familles et au clan. Il montre aussi comment l'accord économique entre les Etats place la drogue au même niveau d'importance stratégique que le gaz ou le pétrole.
Lien : https://lecturedesam.wordpre..
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[...] Les Américains ne retiennent jamais les leçons.

Peut-être est-ce la sortie récente de Infiltrator (l'histoire de Bob Mazur qui fit tomber une partie du cartel de Medellin, celui de Pablo Escobar) mais on n'a pas pu laisser passer la sortie du pavé de Don Winslow : Cartel, qui évoque lui, les affaires mexicaines d'El Chapo (l'évadé interviewé par Sean Penn).
Faut dire qu'il faut à peine quelques pages de prologue pour que Don Winslow nous accroche fermement et définitivement : une fois hameçonné, le lecteur n'aura de cesse de tourner les 700 pages de ce gros pavé. le genre qui pèse dans les mains (vive la liseuse électronique !) plusieurs nuits d'affilée, jusqu'à 1 ou 2 heures du mat'.
On n'avait pourtant pas lu le succès précédent (La griffe du chien) dont c'est la suite, annoncée comme encore meilleure.
Mais c'est peut-être pas plus mal parce que Winslow prend soin de nous résumer habilement les précédentes années de guerre contre les cartels mexicains.

[...] Ce n'était que le début de la longue guerre de Keller contre les Barrera, un conflit de trente ans qui allait lui coûter tout ce qu'il possédait : sa famille, son travail, ses croyances, son honneur, son âme.

Ce prologue est passionnant (presqu'un bouquin dans le bouquin) et on a droit à quelques explications bien senties sur le marché de la drogue qui unit les US à 'leur' Mexique dans une étreinte fatale.

[...] le prétendu problème mexicain de la drogue est en fait le problème américain de la drogue. Pas de vendeur sans acheteur. La solution ne se trouve pas au Mexique et elle ne s'y trouvera jamais.

Ce prologue nous permet également de faire connaissance avec les deux protagonistes qui vont reprendre leur duel entamé dans La griffe du chien : l'américain Art Keller, franc tireur de la DEA ou de la CIA (selon l'officine qui veut bien le couvrir bon gré mal gré) et le mexicain Adán Barrera, patròn du Cartel.
Une fois le décor planté pour les nouveaux lecteurs venus, c'est parti et la machine de guerre est (re)lancée ...
Des tonnes de drogue vont passer la frontière, des millions de dollars vont changer de main, des dizaines de cadavres vont tomber en chemin ou carrément cramer dans des fûts de gasoil.
Les gangs mexicains vont s'entredéchirer pour le contrôle de ce trop juteux trafic et les officines américaines vont rester prises dans un engrenage où elles n'ont plus d'autre choix que de favoriser temporairement l'un des cartels pour démanteler les autres, puis un autre pour défaire le pouvoir du précédent, puis ...

[...] Car les Américains ne retiennent jamais les leçons.
[... DEA, CIA, ...] Un tas d'autres agences, une véritable soupe aux pâtes alphabet, qui coopèrent et/ou rivalisent à divers degrés au sein de juridictions qui se chevauchent.

On est au coeur même des haletantes scènes d'action, des âpres et mortelles négociations, des trahisons et des compromissions, des exécutions sommaires, des morceaux de bravoure (la fête de Noël à la prison, le mariage, la grève de la faim, ...), des assauts donnés sur l'altiplano, ...
Mais au-delà de la violence et de la force du sujet, qu'est ce qui fait donc la puissance et le succès des bouquins de Don Winslow ?
Ce n'est certainement pas le style d'une prose assez neutre, même si c'est très professionnel, fluide et agréable à lire.
Peut-être la luminosité des explications, données l'air de rien, sur ces complexes rouages : sans fatuité pédagogique ni pédantisme savant, juste ce qu'il faut pour éclairer intelligemment le lecteur (même à 2h du mat').
Et assurément, le sens confirmé de la narration et de la mise en scène : on s'installe dans ce bouquin comme dans un bon gros fauteuil de cinéma, musique, générique, et c'est parti pour un blockbuster 100% plaisir de lecture (en dépit de l'effarante violence des faits rapportés) !
D'ailleurs, côté cinoche, c'est déjà signé : Ridley Scott est en train de remettre le couvert après son précédent et déjà Cartel (c'était en 2013 sur un scénario de Cormac McCarthy).
Ce film de Don Winslow est un peu long : plus de 700 pages, plus de 6 heures de lecture éprouvante pour le lecteur français. Ce qui n'est rien comparé aux 365 jours par an vécus par la population mexicaine.
Une dernière citation à méditer (qui annonce peut-être le prochain bouquin de Winslow) :

[...] Quand vous prononcez le mot « narcotrafiquant » à Washington en dehors des couloirs de la DEA, vous n'obtenez plus que des bâillements. Mais si vous dites « narcoterrorisme », vous avez droit à un budget.

Pour celles et ceux qui aiment les films d'action.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.fr/
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Art Keller est de retour après une retraite pourtant bien méritée passée dans un monastère où il exerçait une activité assez surprenante pour cet ex-agent de la DEA, apiculteur.
Cette fois encore, il est bien décidé à démanteler les cartels de drogue mais surtout arrêter Adan Barrera son plus vieil ennemi qui vient de s'évader de prison et a repris ses activités illicites mais son influence due à son incarcération est devenue beaucoup moins importante. Ses ennemis n'attendent qu'un seul faux pas pour prendre sa place.
Dans cet opus, l'auteur a mis l'accent sur la guerre sanglante opposant les narcotrafiquants des différents cartels pour leur permettre d'accroître leur territoire et leur pouvoir. le plus incroyable tout de même pour permettre d'y arriver, ce sont les alliances de ces cartels qui se font et se défont. Aujourd'hui, tu es mon ami mais demain tu seras mon ennemi !
Ce livre est plus bien violent que le premier tome « La griffe du chien » avec les morts, qu'ils soient civils ou trafiquants, s'amoncelant à un rythme effrayant dans les rues, surtout dans les villes mexicaines frontalières avec les Etats Unis.
Les journalistes ne sont pas en reste, leur métier étant mis à mal. Ils sont souvent tués pour avoir exercer leur métier, celui d'informer l'opinion public des atrocités perpétuées par les cartels de drogue.
Et j'ai découvert aussi quelques beaux portraits de femmes qui se battent pour apporter leur aide à la population démunie face à cette guerre.
Donc agents de la DEA, narcotrafiquants, journalistes, citoyens lambda et gouvernements, tout ce petit monde se côtoie et se livre une lutte sans merci. Mais ici la bataille la plus importante reste celle que se livre Art Keller et Adan Barrera. Lequel des deux remportera la victoire ?
Bref, un livre richement documenté sur le trafic de drogue en Amérique latine que j'ai pris plaisir à découvrir.
Âpre et violent avec un style percutant où la tension règne à quasi toutes les pages. Et la corruption qui sévit indéniablement et moi toujours aussi effarée de lire que le système judiciaire, la police, les militaires, le gouvernement etc. ont une part active dans ce trafic de drogue.
En tout cas je remercie la masse critique privilégiée de Babélio et aux éditions Seuil de m'avoir permis de découvrir ce livre choc.
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Un grand merci à Babelio et aux éditions du Seuil pour m'avoir donné l'occasion de lire ce roman de Don Winslow que je n'aurais jamais songé à me procurer par moi-même. Et j'aurais loupé quelque chose.
Ma première réaction lorsque j'ai reçu le colis a été de m'extasier sur la grosseur du pavé. 700 pages, ça fait quand même un sacré bouquin. J'ai eu peur, alors, de m'ennuyer à un moment ou à un autre, de m'engluer dans une histoire peut-être trop dense. Et puis, j'ai commencé ma lecture, et toutes mes craintes se sont envolées. Cartel est un roman que j'ai envie de qualifier de magistral tant il est bien écrit, bien dosé, prenant de bout en bout, j'ai même envie de dire addictif, ce qui est un comble pour un roman sur la drogue.
Attention, critique un peu longue en approche.

Parlons un peu de l'histoire : c'est la suite de la Griffe du chien, que je n'ai pas lu, mais on s'y retrouve assez vite même en ayant pris le train en marche. ça commence comme une lutte entre deux hommes : d'un côté, Adan Barrera, ancien baron de la drogue Mexicaine qui tente de reprendre son trône, de l'autre, Art Keller, un agent de la DEA qui est obsédé par sa traque dudit criminel. Et puis, très vite, le spectre s'élargit. On s'intéresse d'abord au fonctionnement des cartels du Mexique, les différentes familles influentes, les différents groupes qui contrôlent différents territoires clés... L'auteur nous met dans le bain sans se précipiter pour qu'on ne s'embrouille pas.
La drogue en elle-même n'est finalement pas souvent évoquée : tout est en réalité une question de business et, surtout, de pouvoir pour ces chefs de gangs qui rivalisent pour s'approprier les villes frontières du Mexique.
Pareil pour Keller : ce n'est pas la morale qui l'étouffe et il n'est pas tant concerné par les flots de drogues qui inondent les États-Unis en provenance du Mexique que par la traque de son ennemi Barrera.

Cartel est une plongée très immersive dans cette bien triste histoire du Mexique, qui s'étale sur huit ans et prend le temps de vraiment nous faire comprendre comment les choses fonctionnent et quels sont les enjeux pour les différents camps. On prend aussi le temps d'apprendre à connaître les personnages, qui sont nombreux, et c'est un très gros plus. le roman ne cesse de se pencher de près sur tel ou tel protagoniste, de nous faire voir son point de vue de la situation, avant de revenir à un angle plus large.
On va rencontrer des victimes des cartels, des gens qui tentent de le combattre ou simplement de survivre, des criminels de toute sorte, du psychopathe impitoyable et cruel au businessman qui tente de mener sa barque, en passant par les avides de pouvoir et ceux qui se sont simplement retrouvés propulsés dans ce milieu malgré eux. le roman ne nous présente pas seulement les acteurs les plus importants de ce récit, mais aussi d'autres personnages plus bas sur l'échelle, mais qui permettent de voir la guerre des cartels sous l'angle de ceux qui en sont à la périphérie et la subissent (je pense notamment à des personnages comme Marisol et Pedro, tous deux magnifiques dans leur courage face à une guerre qui les dépasse. La dernière partie sur Pedro est juste bouleversante). En 700 pages, on a le temps de s'attacher à ces personnages (même les plus mauvais, j'ai bien aimé Eddie Ruiz et Adan Barrera avait lui aussi quelque chose de touchant), et lorsque certains d'entre eux meurent, ce qui arrive forcément à beaucoup d'entre eux, c'est l'histoire de personnes dont le métier réduit considérablement l'espérance de vie, ça nous met parfois un vrai coup au coeur.

ça m'a fait penser à la série Breaking Bad parfois, tourné sous un autre angle (le marché de la drogue, les rivalités entre gangs, l'escalade de violence...). D'ailleurs, le roman est un peu construit comme une série télé, avec des chapitres d'une vingtaine de pages qui nous éloignent régulièrement de Keller et Barrera pour aller voir ce qu'il se passe un peu plus loin. Avec beaucoup de personnages qui ont tous leur importance.

C'est fascinant de voir comment, peu à peu, les "gentils", ceux qui tentent par tous les moyens de stopper la corruption, sont forcés de devenir comme ceux qu'ils pourchassent, des meurtriers, impitoyables. La guerre entre cartels et justice devient alors simplement une guerre entre deux camps aussi brutaux et amoraux les uns que les autres. La seule différence, qui subsiste est que les uns font ça pour l'argent et le pouvoir, et les autres parce qu'ils considèrent que c'est juste, et le seul moyen de faire revenir la paix au Mexique.

En conclusion (oui, enfin), un roman sincèrement passionnant jusqu'à la fin, avec un rythme très bien géré compte tenu de la longueur de la chose, des personnages très justes et bien écrits. C'est souvent dur à lire, aussi, parce que les violences faites à la population mexicaine sont glaçantes, des innocents sont torturés et tués, massacré avec barbarie parfois sans raison. Et impossible d'oublier que tout cela se base sur des faits réels : la guerre des cartels existe bel et bien au Mexique.
Je recommande chaudement et j'ai envie de me trouver la Griffe du chien, maintenant, simplement pour retrouver la même ambiance intense de lecture.
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Encore un grand livre de D.Winslow sur le monde de la drogue après l'incroyable griffe du chien.

Nous sommes replongés dans la lutte sans fin entre Barrera et Art Keller avec en prime les Zetas, organisation ennemie du cartel de Sinaloa de Barrera.
Les policiers, politiques sont corrompus et les quelques personnes qui veulent rester pures ( policiers ou journalistes) finissent en général assez mal….
Je ne mets que 4 étoiles car j'ai trouvé le 1 er tome plus prenant avec des personnages encore plus attachants ( Ernie ou le prêtre notamment). de plus le déferlement de violence bien que réel m'a un peu dérangé.
Mais cela reste un livre majeur de la littérature américaine et m a fait penser à Bolano à plusieurs reprises ( auteur cité par ailleurs à plusieurs reprises).

Bref si 800 pages ne vous font pas peur foncez !
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J'ai adoré le premier tome "la griffe du chien", mais ce tome là reste mon préféré, je ne saurais l'expliquer mais j'avais encore plus de mal à lâcher le livre. Je l'ai enchaîner après le tome 1.
Bien que ce soit complexe parce que on change régulièrement de point de vue, et que les chapitres soient très très long, l'histoire est si bien écrit que ces petites choses qui dérangent passent inaperçus et se font facilement oublié.
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Roman avec de bons protagonistes. Histoire bien menée. Mais pas trop de rebondissements. Des fois on pense à la série Narcos, avec la saison 4 "Mexico" avec El Chapo. Mais là ou la série nous emmène nerveusement dans les coulisses des cartels, ce roman s'embourbe dans des dialogues et situations trop long.
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L'aventure de la lutte antidrogue se poursuit et l'on ressent tellement que la vérité n'est pas très éloignée.....
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