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Un roman surprenant qui mérite un petit détour car il présente une multitude d'idées, de pensées philosophiques sur la vie, l'âme, la mort, l'après celle-ci, de réflexions psychologiques sur la folie, autour d'une thématique dominante autour de l'intelligence artificielle et des robots sexuels.

Sa structure situe différentes phases de temps et de personnages :

-- la première en 1828 avec rien moins que Byron, Shelley et leurs femmes, du moins seulement deux d'entre elles, Mary Shelley et sa demi-soeur dans les bras de Byron

-- la deuxième au XXIème siècle, avec une narratrice, Ry, trans, je dis narratrice car elle est quand même davantage encore femme qu'homme puisqu'elle a conservé ses organes hormis les seins, et un scientifique opportunément nommé Victor Stein, ainsi qu'un marchand de robots sexuels capables de performances surprenantes

L'alternance des époques évite au lecteur toute lassitude, du moins est-ce mon ressenti, car elle permet de naviguer entre deux histoires qui s'imbriquent quelque peu, tout en prenant, surtout pour celle contemporaine, des chemins complexes. Alors, effectivement, on ne suit pas tout avec le même intérêt, tout en trouvant son compte du fait de la variété des situations évoquées.

Les dialogues sont assez savoureux et quelquefois pleins d'humour, les scènes de sexe assez décalées, les femmes n'ayant quand même guère droit au plaisir, surtout dans l'époque du couple Shelley.

L'héroïne reste Ry dont la transexualité lui permet de comprendre aussi bien les perceptions féminines que masculines, et deux autres femmes jouent un rôle annexe non négligeable, une journaliste opportuniste, Polly, et une croyante, Claire, qui voit le divin partout. Ces trois femmes, ou deux et demie, interfèrent entre elles et, là encore, c'est plutôt plaisant de suivre leurs digressions, leurs ressentis, leurs sentiments et convictions.

Est-ce vraiment une histoire d'amour? Ou d'amours? En tout cas c'est une véritable oeuvre littéraire qui tient la route et qui peut séduire tout lecteur acceptant les décalages qui en font la richesse.
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Un roman avec deux fils conducteurs distincts, deux époques, mais des réflexions foisonnantes qui se recoupent.

Le premier fil est celui de Mary Shelley qui écrit le roman Frankenstein. Elle est la fille de Mary Wollstonecraft qui a écrit « Défense du droit de femmes » en 1792. Elle aurait de qui tenir, mais la jeune Mary n'a pas été élevée par sa mère qui est décédée peu après l'accouchement. En écrivant le roman Frankenstein en compagnie de son amant le poète Shelley, Mary réfléchit à ce qui fait l'être humain et ajoute des émotions à sa créature. C'est aussi l'époque de l'industrialisation où des machines remplacent les travailleurs dans les usines de tissu, provoquant des troubles sociaux. Si une machine peut faire cela, pourra-t-on un jour avoir une machine qui écrira la poésie?

L'autre fil met en scène un médecin transgenre du futur qui rencontre un producteur de poupées-robots-sexuels. C'est un autre rapport au corps et au genre, mais aussi des réflexions sur ce qu'est l'avenir de l'être humain si son travail est remplacé par l'intelligence artificielle.

Un roman intéressant, mais discontinu, qui renseigne et provoque la réflexion plus qu'il n'amuse.

Un texte qui rappelle rappelle aussi que la défense du droit des femmes n'est pas un sujet neuf…
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« (…) l'intelligence artificielle n'est pas sentimentale – elle tend naturellement vers les meilleures solutions possibles. L'humanité n'est pas la meilleure solution possible. »
Après Marc Dugain et son roman Transparence, Jeanette Winterson propose sa version améliorée de l'homme du futur : un cerveau couplé à un corps robotisé. En d'autres termes, l'isolation céphalique avant que la mort cérébrale ne survienne, l'extraction des données neuronales et l'abandon des organes inutilisables pour une transformation minérale de l'être humain.
Le passé et le présent se chevauchent dans ce roman historico-futuriste, où l'on voit Mary Shelley dans les affres de la conception de son Frankenstein un soir de 1816 sur les bords du lac de Genève et Victor Stein, un chercheur spécialiste en cryogénisation, pour qui le corps humain se compare à « un assistant qui maintient le cerveau en vie », lequel, par extrapolation, doit être remplacé par un nouveau support, moins fragile et non putréfiable, pouvant être associé aux fonctions cérébrales. Deux créatures sorties de l'imaginaire humain s'interpellant à plus de deux siècles de distance.
FranKISSstein, lecture aussi divertissante que méditative et qui me réconcilie avec la plume de Jeanette Winterson
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Je n'aurais, je pense, jamais ouvert ni lu ce roman si le prof de français de première de mon second ne l'avait proposé en lecture cursive.

Et je dois dire que j'ai été agréablement surprise par la richesse du texte et des thèmes abordés dans ce roman dystopique et historique.

Historique parce que l'auteure imagine les conditions de création par Mary SHELLEY de son Frankenstein.

Dystopique parce qu'une partie de ce récit se déroule dans un futur proche où des chercheurs plus ou moins fantaisistes tenteront de donner vie à l'IA.

J'ai aimé Ron Lord, le manager d'une start-up en vue qui vend des femmes pliables avec orifices vibrants pour les hommes avec beaucoup de recul, de réalisme et de calcul marketing. L'occasion pour le narrateur de saillies humoristiques.

J'ai trouvé Ry Shelley énigmatique : un personnage trans (ni Ryan ni Mary) narrateur du récit dystopique.

Victor Stein m'a fait peur, le chef de file de l'intelligence artificielle.

J'ai aimé les apparitions de la chanson Take it easy des Eagles dans certaines pages et sur différents supports au gré du texte.

J'ai aimé découvrir un peu la vie de Mary Shelley.

Un roman qui pose la question du corps : de notre rapport à celui des autres et au notre.

Quelques citations :

Les alchimistes cherchent trois choses, dit Shelley : transformer le plomb en or, produire l'élixir de la vie éternelle et créer l'homoncule (une créature qui n'est pas née d'une femme). (p.74)

La souffrance est je crois la marque de l'âme. (p.75)

Peut-être que les femmes participent à apporter la connaissance autant que les hommes, repris-je. Eve a mangé la pomme, Pandore a ouvert la boîte. Que serait l'humanité sans cela ? Un automate. Un bovin. Un pourceau satisfait. (p.137)

Je découvre que le chagrin signifie vivre avec une personne qui n'est plus là. (p.343)

L'image que je retiendrai :

Celle du Pays de Galles qui semble être le pays idéal sur tous les plans pour fabriquer des nouveaux robots.
Lien : https://alexmotamots.fr/fran..
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Jeanette Winterson, née le 27 août 1959 à Manchester, est une romancière britannique et Frankissstein Une histoire d'amour, son nouveau roman, vient de paraître.
1816. Mary Shelley (1788-1851) est mise au défi d'écrire une histoire de fantôme par son époux, le poète Percy Shelley (1792-1822) et son ami Lord Byron (1788-1824). Un défi relevé de main de maitre puisque la jeune femme inventera le docteur Frankenstein et sa créature. de nos jours en Grande-Bretagne, Ry Shelley, médecin transgenre, fournit des membres humains à Victor Stein son amant, un pionnier dans la recherche sur l'intelligence artificielle (IA) menant un projet aussi fou que secret. de son côté, Ron Lord, fabrique des robots sexuels pour répondre à toutes les pulsions masculines.
Le vrai bon roman du moment ! Enfin !
La narration fait courir en parallèle, deux époques, deux personnages aux idées folles, deux idées qui n'en font qu'une, faire revivre les morts, prolonger la vie et voyons plus loin encore, supprimons le corps pour n'en conserver que l'essentiel, le cerveau. Waouh !
Jeanette Winterson fait très fort avec cet extraordinaire bouquin, autant par le style que par le fond. Les chapitres alternent les époques, nous revivons la vie de Mary Shelley, leurs voyages avec son époux en Italie, leur amour intense, les décès de leurs enfants, la conception de son fameux Frankenstein, le lecteur se sent petite souris surprenant leurs conversations, partageant leur intimité, écoutant avec intérêt leurs échanges d'idées. Cette partie du livre était déjà très bien à elle seule, les autres chapitres se déroulant de nos jours sont eux, renversants.
L'angle narratif mêle l'humour (Ron Lord est un type très basique, un peu lourdingue mais non sans un certain bon sens populaire parfois), l'amour (les Shelley) ou une certaine conception de l'amour entre Ry, le transgenre (femme devenant homme) et Victor le savant fou ou visionnaire (?), la culture, car les références sont multiples (littéraires, scientifiques etc.), les réflexions politiques (piques anti-Brexit) ou sociales (« Quel est l'intérêt du progrès s'il ne bénéficie qu'à quelques-uns pendant que tous les autres souffrent ? »).
Quant aux (nombreux) thèmes traités dans ce livre, ils touchent aux fondamentaux de l'être humain, soulevant des questions qui laissent le lecteur bouche bée, comme par exemple : et si demain l'Homme s'exonérait du biologique, par transfert (téléchargement) du contenu de son cerveau dans une machine, donnant à celle-ci une conscience ?
Fascinant, excitant, inquiétant et faisant réfléchir. Je ne sais pas quoi dire de plus pour vous pousser à lire ce roman magistral que j'ai adoré.

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Un thème très prometteur et une exécution pas franchement à la hauteur. Dommage, parce que le parallèle entre Frankenstein et le développement actuel de l'IA est brillant et que l'autrice semble en avoir bien cerné les enjeux scientifiques, technologiques et philosophiques. On attend juste qu'elle en fasse finalement quelque chose de concret… en vain. Au moins, on nous épargne une fin à la morale consensuelle du style «c'est le destin de l'homme que d'accepter la mort».
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Livre reçu dans le cadre de la Masse Critique Babelio, j'ai eu déjà beaucoup de mal avec la partie dans le passé, que j'ai trouvé très dure à suivre dans le style et les réflexions des personnages. Je pensais me rattraper avec le présent mais lire des pages et des pages de description de poupées sexuelles ce n'est pas mon truc... J'ai laissé tomber au bout de 80 pages car je ne prenais aucun plaisir à ma lecture. Mais ce sera peut-être votre cas.
Lien : https://ninaalu.wordpress.co..
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Frankenstein revisité : un rêve transhumaniste

Frankissstein. Une histoire d'amour de Jeanette Winterson est paru en anglais en 2019, deux siècles après Frankenstein, oeuvre majeure qui continue d'inspirer écrivains et cinéastes. La romancière anglaise invite le lecteur à s'interroger sur la place du corps, de l'esprit et de l'amour dans nos vies imaginées et réelles. Un roman drôle et profond à la fois.
Lien : https://www.en-attendant-nad..
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J'aurais aimé vous dire d'entrée que j'ai adoré ce roman mais ce n'est pas le cas et c'est bien dommage car certaines thématiques abordées sont passionnantes : l'intelligence artificielle, le genre, l'identité sexuelle, la robotique, la cryogénie, le future de l'être humain, l'idée de repousser la mort avec l'idée de transhumanisme, d'une conscience téléchargeable. J'avais hâte de voir ces sujets développés à travers l'histoire.

J'ai trouvé très intéressant le parallèle fait avec l'oeuvre et la vie de Mary Shelley, comme une sorte de miroir entre le XIXème siècle et le monde contemporain, voir un peu futuriste. Deux époques et des personnages transposés d'une époque à une autre. On retrouve par exemple Mary Shelley, sous le nom de Ry. le docteur Frankenstein, lui, s'est transformé en Victor Stein et ainsi de suite. Un mélange assez original entre personnages fictifs et littéraires. L'idée est super.

C'est bien pensé et ça se lit facilement. le style est fluide, les chapitres s'enchaînent à un bon rythme mais l'histoire manque de subtilité, les échanges entre les personnages sont parfois peu intéressants et décevants car ils n'apportent pas grand chose au récit, à mon sens et ne sont pas assez stimulants.
Ils semblent déjà robotisés, n'éprouvent que peu d'émotions, de sentiments, et manquent de consistance.
L'amour se réduit surtout au sexe. Les scènes et descriptions à caractère sexuel sont d'ailleurs nombreuses, volonté de provoquer l'indignation, de dénoncer, c'est très insistant surtout au début, ça finit par déranger, comme si on voulait faire passer un message en force.
Ry, est toujours obligé de se justifier en tant que personne transgenre alors qu'elle ne devrait pas. J'aurais aimé un personnage avec plus de consistance.
Même chose pour Victor Stein, personnage ambigu, qui s'efface rapidement aussi. Ron incarne un gentil commercial, fier de son commerce de robots sexuels, persuadé que c'est l'avenir et que dire de Claire, qui mêle la religion à la discussion ! Les personnages du XIXème siècle ne sont pas plus attachants!

Certains passages sont franchement déconcertants, désopilants et l'humour que j'ai deviné en dessous n'a pas pris. J'ai trouvé ce roman ni vraiment humoristique, ni vraiment horrifique. L'horreur est bien sûr présente par moment, dans le terrible sous-sol de Victor Stein où de terrifiantes expériences sont menées, mais elle se dissipe vite. L'atmosphère, elle, reste bien sombre, assez glauque et brumeuse, j'ai apprécié.

Une chose est sûre, les dialogues sont difficiles à suivre (absence totale de tirets et de guillemets) et la réflexion pas aussi vivifiante que je l'espérais. J'ai été assez peu captivée par l'histoire. C'est une vision du futur pessimiste, visant sans doute à choquer, à agacer et ça fonctionne.

Certaines idées sont excellentes et c'était vraiment prometteur, mais je suis déçue par cette lecture.
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Tout d'abord, je remercie beaucoup la Masse critique de Babelio ainsi que les Editions Buchet-Chastel pour l'envoi de ce livre.

Réinterprétation du mythe de Frankestein. le roman se compose de deux « histoires » qui se complètent. D'une part, l'histoire de Mary Shelley , autrice de Frankestein - qui déroule à un moment de sa vie lors d'un WE avec son mari Shelley, sa demi-soeur Claire et Lord Byron,. D'autre part, l'histoire - qui se déroule à notre époque - de Ry Shelley, transgenre et chirurgien qui fournit à Victor Stein des membres humains. Ce dernier est partisan de l'IA : l'intelligence artificiel. Il y a aussi Ron Lord, misogyne, est magnat du SexBot.

C'est un roman vraiment particulier, pour moi. Il y a des passages vraiment intéressants et qui posent question sur beaucoup de choses et il aborde aussi beaucoup de thèmes différents. Entre autres : Qu'est-ce que l'intelligence ? Sommes-nous des corps biologiques ou des âmes habitants ces corps ? le cerveau humain pourra-t-il être transféré dans une machine et dans ce cas, on reste un humain ? On met toujours des étiquettes « homosexuel », « hétéro », etc…alors que l'humain est plus complexe comme on peut le voir tout au long du roman avec le personnage de Ry.

Le truc qui m'a le plus gênée, c'est l'absence de tirets pour les dialogues.

Quand au style, il est clair, il n'y a pas de lourdeurs, il y a de l'humour (j'ai même souri plusieurs fois) tout au long du livre. Il y a quelques échanges avec Ron Lord et son amie Claire , chrétienne (qui est l'homologue de la demi-soeur de Mary Shelley), qui valent vraiment le détour.

Ce livre mériterait une seconde lecture pour un approfondissement sur différentes questions ou j'aurais peut-être dû relire plusieurs fois certains passages.

Si ces questions et cette thématique vous intéressent , alors je vous invite à lire ce livre et à vous faire votre propre opinion.
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