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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
C'est la 2ème fois que j'ai la chance de gagner un livre avec la Masse critique de Babelio. Et voilà un 2ème roman autobiographique de découvert grâce à eux.
Pour tout vous dire, j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dedans. L'auteure explore son passé pour construire son avenir et ayant été adopté la question n'est pas simple. le récit est donc dans un premier temps, chaotique, désorganisé, passant une idée à une autre,... si bien que j'ai faillit l'abandonner, d'autant qu'on arrivait au bout du temps imparti. Mais j'aime tenir mes engagements et je me suis accrochée.
J'ai finalement lu les 2/3du livre en 2 jours !!! Même s'il ne restera pas dans mes souvenirs comme un livre grandiose, j'ai finit pas m'attacher à la jeune fille/femme en pleine recherche d'identité. La construction du soi passe par ce que l'on a été au départ, j'en suis convaincue, tout comme le découvre l'héroïne. le récit est parfois choquant, dérangeant mais dans combien de situations semblable à d'autres histoires de famille. Jeanette Winterson ouvre aux lecteurs la porte de son intérieur, de son coeur et surtout de sa tête.
Dans ce livre, on découvre également l'Angleterre des années 60, l'après-guerre, l'arrivée de M. Thatcher,...
Lien : http://ce-livres-et-fourneau..
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"Vous savez que dans les couples, il y en a toujours un qui pleure et crie et l'autre est calme et raisonnable?" 196

Cette phrase ne reprend pas le propos général de Jeannette Winterson, mais je la garde en tête car je la trouve très vraie, en tout cas en ce qui me concerne! Je suis celle qui pleure et crie et qui a du mal à gérer ses émotions! Elle dit également que "vivre ses émotions exige du courage". Une autre phrase qui me fait réfléchir. En général, plus on pleure et plus on est à fleur de peau, et moins bien l'entourage le comprend, faisant passer cela pour une sorte de maladie des nerfs, ou un petit dérangement mental!

A travers ce livre, Winterson retrace le parcours difficile que fut sa vie jusqu'à présent, son adoption par une femme autoritaire, bigote et austère, qui vivait dans son monde apocalyptique terrifiant. Elle se raconte, et fait part de réflexions sur notre monde moderne qui me régalent.
Cette mère acariâtre, qui la laissait enfermée dehors, sur le seuil de sa maison, ou bien qui brûlait les livres que Jeannette avait caché sous son lit, car elle lui interdisait de lire. Pour Madame Winterson, qu'elle ne nomme jamais autrement, Jeannette est née dans le mauvais berceau, et a le diable en elle. Ne va-t-elle pas jusqu'à la faire exorciser pour la remettre dans le droit chemin?

Les livres ont sauvé la petite, ainsi qu'un formidable appétit de vivre, et qu'une volonté à toute épreuve.
"La fiction et la poésie sont des médicaments, des remèdes. Elles guérissent l'entaille pratiquée par la réalité sur l'imagination." (p.55)

"Nous avons tendance à croire que ce dont on a besoin pour tout transformer - le miracle - est ailleurs alors que nous avons la solution sous notre nez. Parfois nous sommes la solution, elle est en nous." (p.43)

Jeannette décide que ce n'est pas parce qu'elle est adoptée, qu'elle vit dans une région minière du Nord de l'Angleterre, qu'elle est lesbienne, qu'elle n'a pas le droit de se cultiver et de rêver. Elle s'inscrit à Oxford, rate l'entrée, alors elle retente, et réussit, et petit à petit se met à écrire, avec en toile de fond inconsciente l'envie que sa vraie mère la reconnaisse si elle est encore vivante.

Et puis il y l'autre Jeanette, la "créature" comme elle l'appelle elle-même, qui la pousse à la dépression, dans la folie. Elle tente le suicide, est à deux doigts d'être emportée par ce double maléfique.

"J'abritais en moi une autre personne - une part de moi - (...) à ce point dévastée qu'elle était prête à me condamner à mort pour trouver la paix." (197)

"Il se pourrait d'ailleurs que nous n'ayons jamais été aussi peu tolérants envers la folie. Elle n'a pas sa place dans nos sociétés. Nous n'avons absolument pas de temps à lui consacrer. Devenir fou prend du temps. Recouvrer une santé mentale prend du temps." (196/197)



Mais...
"La folie est le début d'un processus" (p.197)
"La créativité se tient du côté de la santé - ce n'est pas elle qui vous rend fou; elle est cette force interne qui tente de nous sauver de la folie." (197)
... alors Jeannette s'en sort grâce à l'écriture, ce moyen de sortir de notre temps linéaire et de rejoindre un temps plus absolu comme elle le décrit, où elle peut discuter avec ses angoisses et ses doubles sans presque aucune crainte de mourir et d'être réduite au silence.
Ce livre est une magnifique ode au pouvoir des mots et des livres, et je retrouve dans ce qu'elle dit des choses que j'ai pu éprouver pendant des périodes difficiles. Les livres peuvent sauver, lorsqu'il ne reste presque plus d'espoir.
Lien : http://syannelle.blogspot.fr..
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Je dois dire que j'ai lutté pour finir ce livre. Non, il n'était pas mal écrit ou désagréable à lire, non ce n'était pas inintéressant que de suivre le cheminement de cette narratrice et ses interrogations existentielles. Mais je ne me suis pas sentie concernée. Ne connaissant pas l'autrice par ailleurs, je n'avais pas de curiosité particulière quant à son parcours.
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Roman autobiographique qui raconte le parcours à la "Zola" de l'auteur. Hymne à la poésie et au pouvoir salvateur de la littérature anglaise.
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Je ne peux que reconnaître la richesse de cet ouvrage, la belle maturité de la réflexion et de l'écriture.
Cependant, j'avoue, cette oeuvre m'a parfois ennuyée. Je n'ai pas été enthousiasmée. Je n'ai pas vibré.
J'ai sans doute manqué de réceptivité.
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Ce livre me laisse un sentiment très mitigé. Je n'avais encore rien lu de Jeannette Winterson et je commence par son autobiographie. Il faut admettre que le titre est accrocheur.
Mais au moment où on le ferme comment se prononcer.
La première phrase de son coda me semble définir justement mes impressions concernant cette oeuvre : « En me lançant dans l'écriture de ce livre, je n'avais aucune idée du tour qu'il prendrait. J'écrivais en temps réel. J'écrivais le passé tout en découvrant l'avenir. » En effet tout au long de ce récit on chemine avec difficulté entre une biographie assez linéaire et des réflexions principalement sur la lecture et les livres. Toute cette partie est certainement ce qui m'a le plus plu.
Après ce genre de lecture j'aspire à des choses plus faciles.
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Un livre attachant voire parfois prenant, mais fait de bric et de broc. le côté « Souvenirs d'enfance », façon Vipère au poing, est entrelacé de réflexions façon La Bruyère, dans un patchwork qui parfois déconcerte. Les auto-citations de ses précédents livres énervent un peu aussi. Mais on a mauvaise conscience à critiquer, on est prêt à tout pardonner, car cette pauvre Jeannette, elle en a bavé, adoptée par un couple de la lower class ouvrière d'Accrington, petite ville ruinée près de Manchester. Et l'écriture l'a sauvée. La mère adoptive était une maîtresse femme violente et pentecôtiste qui n'hésite pas à la faire coucher dehors ou dans la réserve à charbon, ou à brûler tous ses livres - que Jeanette avait pourtant cachés sous son matelas. Jeanette se révèle par ailleurs lesbienne, ce qui n'arrange rien.
Il s'agit d'une certaine façon d'une chronique sur le quotidien de ces petites gens, lesquels jusqu'à la récente modernisation de la Bible savaient lire Shakespeare car l'anglais du XVIIème s. était le même que celui du Livre (p.42), pour qui la lecture des classiques était la seule possible ouverture : pour les jeunes adolescentes comme Jeanette ou même pour la responsable de la bibliothèque municipale (« Au moindre souci, a confié la bibliothécaire, je pense à la classification Dewey. (…) Je m'aperçois que mon problème a simplement été mal classé » (153)). le monoxyde de carbone des poêles mal réglé tuait, ou bien expliquait les hallucinations de la fin spiritiste du 19ème où l'on voyait des spectres partout (196). On rit souvent de la description des rites pentecôtistes, comme ces fonds baptismaux où l'on doit retirer dentier et lunettes avant d'y être complètement immergé – depuis le « jour où Mrs Smalley a ouvert la bouche pour louer le Seigneur et a perdu son dentier du haut » (83). Ou ces inscriptions bibliques dans les toilettes : « ‘Il fera fondre tes entrailles telles de la cire'. Elle prenait ses désirs pour des réalités ; ma mère avait des problèmes de transit » (124). Mais le lecteur pleure avant tout. Jeanette doit subir un exorcisme pour faire sortir le démon lesbien qui est en elle (101). Elle subit toutes sortes d'atrocités de sa mère, persuadée de la venue prochaine de l'Apocalypse. « Pourquoi être heureux quand on peut être normal ? », s'exclame Mrs Winterson, toute prise dans des normes et contraintes sociales qu'elle respecte dans un espèce de paroxysme. Rien d'étonnant à ce qu'à 16 ans Jeanette quitte la maison, dorme dans sa voiture, se révèle incapable d'aimer, elle qui n'a jamais connu d'amour d'aucune de ses deux mères. La fin du livre est particulièrement prenante, car elle raconte, des décennies plus tard, les recherches en filiation de Jeanette, qui veut connaître sa mère biologique. Celle-ci, une fois découverte après moult embûches bureaucratiques, semble un havre possible (soulagement d'avoir été voulue), mais on sent bien Jeanette trop blessée pour s'y reposer tout de suite. « J'ai appris à tenir debout seule, mais je n'ai pas pu apprendre à aimer » (218). Essayer de « comprendre comment fonctionne la vie », « cela ne passe pas par la méthode du ‘moi d'abord‘, qui est l'opposé de la vie et de l'amour, mais plutôt par celle du saumon remontant avec détermination le courant, car aussi violent soit-il, c'est le courant de vos origines… » (35)
A méditer : « le poème trouve le mot qui trouve l'émotion » (220).
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Ce roman d'autofiction raconte la jeunesse de l'auteur dans les années 1950 / 1960 dans le nord de l'Angleterre. Enfant adoptée, Jeanette est élevée par un couple de catholiques, dont la femme verse dans l'hystérie et la superstition – voire le fétichisme. Les interdits sont nombreux – pas de lecture, pas de soirée au pub, pas de tabac – et les plaisirs inexistants. La misère est omniprésente avec un père ouvrier et une mère femme au foyer. Malgré les maltraitances endurées, Jeanette survit et connait un relatif épanouissement plein de questionnements, grâce à ses lectures clandestines – à la bibliothèque, elle dévore le rayon littérature anglo-saxonne, de la lettre A à la lettre Z. le parcours scolaire de Jeanette est plutôt brillant et grâce à l'entremise de quelques professeurs, elle décroche une bourse qui lui permet d'entrer à l'Université d'Oxford. Par la suite, Jeanette Winterson écrit plusieurs ouvrages – entre autre pour la jeunesse – et connait un vif succès outre Manche, grâce à l'adaptation télévisuelle de son récit autobiographique : « Les oranges ne sont pas les seuls fruits. »
Le propos principal de « Pourquoi être heureux quand on peut être normal ? » est la quête de l'identité. Sans doute comme tout enfant adopté – et qui se sait adopté – Jeanette décide, à l'âge adulte, de rechercher ses parents biologiques. En plus des barrages administratifs à franchir, se posent les interrogations suivantes : « pourquoi moi ? pourquoi ma mère m'a-t-elle abandonnée ? quelle aurait-été ma vie si j'avais été adoptée par une autre famille ? pourquoi je préfère les femmes ? »
Jeanette Winterson se livre sans fard, et j'avoue qu'il m'est arrivé de la trouver peu sympathique. Ceci-dit, il faut mettre à son crédit un récit vrai et il me tarde de lire « Les oranges ne sont pas les seuls fruits. »
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Ma mère n'avait pas d'opinions nuancées. Il y avait ses amis et ses ennemis. Ses ennemis étaient: le Diable (sous toutes ses formes), les Voisins d'à côté, le sexe (sous toutes ses formes), les limaces. Ses amis étaient: Dieu, notre chienne, tante Madge, les romans de Charlotte Brontë, les granulés anti-limaces, et moi, au début.

Les fruits ne sont pas tous des oranges
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Seules les oranges donnent du jus

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