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sur 1349 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Tranches de vie.
Alors que j'étais jeune et large d'épaule, à l'époque où je bossais chez Roussel, il y avait un type prénommé Jean François. Tous les matins il s'arrêtait sur le trajet qui menait de son magasin au bureau principal, devant tous les arbres (une douzaine de peupliers) pour leur souhaiter le bonjour. Inutile de dire que mon collègue et moi nous étions pliés comme des baleines. Tout de même ça m'interpellait : pourquoi faisait-il ça ? Mine de rien j'avais du respect pour ce garçon qui se foutait bien que deux gros blaireaux se moque de lui.
Petit garçon (huit à treize ans) les potes et moi avions comme limite de notre territoire "le gros hêtre" sur la route de Vandrimare, dans le virage en équerre juste avant d'attaquer la côte. Nous y avons joué, fait du cross à vélo sous sa voilure pendant des centaines voire des milliers d'heures. Rarement nous dépassions cette borne naturelle qui forçait le respect par son immensité. Adulte, j'y suis un jour repassé, les bûcherons l'avaient ratatiné.
Mon père lui, m'emmenait dans les forêts qui entourent le village de mon enfance, il les connaissait comme sa poche. Nous allions chercher des champignons, ramasser des châtaignes, chercher des fougères, du gui-houx à Noël ou simplement promener le chien. Je me rappelle d'une cabane de bûcherons, la porte n'était jamais fermée à clef, c'était l'époque John Wayne à la télé, cette cabane c'était déjà les prémices de l'ouest américain.
Ma cousine Christelle elle, a noué une étroite relation avec un chêne. Elle va le voir plusieurs fois par semaine avec Buck son chien et c'est comme-ci cet arbre les attendait. Elle arrive à échanger avec lui … Ma cousine c'est un peu une fée … Pour qui a des yeux il peut entrevoir ses ailes.
A la maison, tous nos animaux sont enterrés près du tilleul, qui dégage une si bonne odeur quand arrive l'été. Des milliers de bourdons et d'abeilles viennent y butiner jusqu'à plus soif. Quand les fleurs fanent, un tapis d'insectes morts jonche le sol. Assis le dos collé au tronc, j'écoute le doux vrombissement, un rayon de soleil filtre à travers le feuillage et réchauffe mon visage.
Avec Api nous empruntions le chemin derrière le château de Radepont. Dès les premiers pas, nous nous sentions protégés, nous ressentions la bienveillance des arbres. Les oreilles au vent, la truffe sur la piste d'un animal passé par là, nous nous enfoncions dans le sous-bois jusqu'à nous perdre, en quête de quelques brins de muguet, de jacinthe, d'anémone ou de coucou. En 98 elle est décédée, je n'y suis jamais retourné.
Au moment de classer ce livre sur Babélio, à étiquette j'ai inscrit : nature. Et puis chemin faisant je me suis ravisé et j'ai ajouté : spiritualité.
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L'auteur nous explique que des études scientifiques ont démontré que les arbres (essentiellement ceux qui composent une forêt) ont conscience de leur environnement, sont capable de l'analyser et d'en tirer des conséquences (des stratégies de survie et de défense surtout).

Il existe entre eux un système de communication en sous sol, une immense toile composée de minuscules champignons reliant leurs racines, qui leur permet non seulement de se partager des nutriments, mais aussi de se transmettre des messages de danger, ce qui leur donne la possibilité de combattre les agressions dont il sont victimes.
Les arbres vivent, et ils agissent aussi.

En s'appuyant sur des études sérieuses, Peter Wohleben nous instruit sur la vie et le remarquable fonctionnement des arbres. La nature est merveilleuse.

Pourquoi ne pas en rester là ? C'est déjà magique !

Malheureusement, l'auteur se laisse aller à des extrapolations extravagantes, qui ne sont d'ailleurs plus étayées par la science. Il mêle une féerie abracadabrante à la réalité scientifique. L'arbre se retrouve pourvu de caractéristiques animales, voire humaines (l'arbre voit, entend et flaire, maman-arbre nourrit et protège bébé-arbre...).

Ses propos perdent en crédibilité.
J'ai souvent eu l'impression d'être tombée dans la forêt enchantée d'un dessin animé.

Bof bof
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« Les arbres urbains sont les enfants des rues de la forêt. » « Pourquoi les arbres ne s'exprimeraient-ils pas? » « Les végétaux échangeraient-ils des informations par ondes sonores? » Étonnantes questions et étranges constats, Peter Wohlleben y répond et étaye ses dires dans La vie secrète des arbres. Il parle d'amitié et d'entraide entre les arbres de la forêt, de mères-arbres, d'un Wood-Wide-Web comme réseau de communication sylvicole. Son passage à La Grande Librairie n'est pas passé inaperçu, et pour cause!
Ce livre apporte une vision éclairante sur la vie des arbres, toutes essences confondues : les partenariats pacifiques avec certains champignons, les invasions de parasites en tout genre et les systèmes de défense naturels mis en place par chaque espèce, l'adaptation aux aléas climatiques, le processus d'hibernation (fascinant) et le poids des actions humaines sur l'écosystème forestier, entre autres.
L'auteur utilise images et métaphores teintées d'un certain anthropomorphisme pour illustrer son propos scientifique à la base et même si ce ton choisi peut parfois être agaçant, la somme de connaissances vaut le détour.
Ayant dû faire abattre en 2019 deux ormes atteints de la maladie hollandaise plantés il y a plus de soixante ans sur notre terrain, je comprends mieux, grâce à cet ouvrage, les impacts reliés à l'existence des ces arbres qui nous ont toujours accompagnés depuis notre arrivée dans le quartier. Leur absence a signifié de nouvelles plantations et modifié sensiblement l'écosystème qui y existait. À lire donc pour s'éveiller à notre environnement végétal et animal.
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Connaissez-vous l'excellente émission “Science grand format” diffusée les jeudis sur France 5. Au mois de mai, le 19 (plus précisément), ce documentaire était consacré au mystère des fleurs. Si vous ne l'avez pas vu, je vous conseille de consacrer 90 minutes de votre vie pour le regarder. Tout ce petit préambule pour dire, que j'apprécie d'apprendre, de découvrir, sur les merveilles qu'offrent notre planète et l'univers. Ainsi donc, quand mon Amie Nadège (alias Nadou38) m'à proposer ce défi que de lire « La vie secrète des arbres », j'étais très enthousiaste. Et puis, je l'ai un peu délaissé, parce que j'avais envie de roman, d'imaginaire.

Je ne suis pas habitué à lire des essais, des vulgarisations, il me sera difficile d'écrire un billet qui me satisfasse. Peter Wohlleben est un bûcheron, en d'autres thèmes : tronçonneur, destructeur de vie végétal. Que peut-on lui reprocher ? Il faut bien avoir des personnes comme lui, afin que nous puissions avoir des meubles ou même assouvir notre passion qu'est la littérature. Ayant pris conscience de son travail, ce livre est un peu, une repentance. On notera au passage, le majestueux arbre sur la couverture.

Qu'on m'abatte, je ressors de cette lecture mi-tigé. Si on y apprend pas mal de choses, c'est un peu redondant et surtout narré sur un ton pessimiste. Pauvre arbre (au hasard, un chêne), qui dès sa naissance devra gagner à l'EuroMillions. Entendons-nous par là que ses parents ne veulent déjà pas qu'il le supplante et qu'un gland doit être semé bien plus loin, en évitant les méchants hêtres qui affectionnent les sous-bois. À cela, espérons qu'il ne soit pas brouté par un cervidé, ni qu'un cerf ne se fasse ses bois dessus. Bon, petit, visiblement t'a tiré le gros lot. Maintenant, faut éviter les champignons, donc les mycéliums s'infiltrent sous l'écorce, les chenilles qui te rongent les feuilles et les scolytes qui s'infiltrent dans ton cambium. Oh ! J'allais oublier le pic qui vient faire son nid en toi. Et si jamais, tu parviens à un âge vénérable, espérons que la Cathédrale de Notre-Dame ne prend feu ou qu'un pyromane s'adonne à son loisir. Et si t'es vraiment chanceux, tu éviteras les végétaux importés par l'homme ou le lierre. En d'autres termes, ces immenses arbres qui peuplent, imposent le respect.

Je ne sais pas si le titre est bien choisi, car les forêts ne sont pas des sociétés secrètes. Certes, nous être humain, nous ignorons le règne végétal ; comme il le dit si bien, nous savons que ce sont des organismes vivants, mais nous les considérons comme des objets.

Bien que l'Europe ne compte plus de forêts primaires, puisque modifié depuis que l'homme s'est mis à l'agriculture, ces territoires sont encore naturels. Je me dégoûte de voir ces jardins envahis par des plantes exotiques, comme les bambous (totalement inutile dans la biodiversité, consomment des tonnes d'eau, ne fleurissent pas (ou juste à sa mort), colonisent des mètres carrés) ou bien des palmiers.

J'attendais beaucoup de ce livre très médiatisé. Peut-être voulais-je connaître l'histoire de l'ère du carbonifère à nos jours, l'évolution des gymnospermes vers les angiospermes, des anecdotes végétales bien plus complètes, mais surtout mondiale et non sur sa forêt allemande. Est-ce pourquoi, je suis un peu déçu ?
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C'est vrai que malgré les parti-pris de ce livre-documentaire, on ne regarde plus de la même manière les jeunes pousses en souffrance sous les houppiers des hêtres, ou les arbres isolés des villes et jardins.

On apprend les multiples parasites et prédateurs des forêts, pourquoi elles peuvent pousser bien au delà des nuages engendrés par les océans, comment elles se déplacent suivant les évolutions climatiques, qu'il faudrait 500 ans et deux générations pour retrouver une forêt 'primaire'...

Par contre je n'ai pas du tout été convaincu par ce soit disant esprit d'entraide, d'amitié et je considère plutôt comme des squatteurs par les racines ces petits hêtres végétant sous les houppiers des adultes en attendant une éclaircie et un combat à mort pour être le seul à toucher la lumière du ciel.
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J'avoue avoir été déçue par cet ouvrage qui a fait l'objet d'un grand battage médiatique en France. Si l'ensemble du propos est assez convaincant, j'y ai trouvé de nombreuses redites au point que j'ai eu l'impression d'avoir saisi l'essentiel au bout de quelque 30 pages. Le livre, en dépit des nombreuses citations pour appuyer le propos, m'a paru manquer de rigueur scientifique dans sa construction et aussi dans l'utilisation que fait l'auteur des notions de physique. De plus, les exemples donnés sont un peu trop spécifiques à la forêt que l'auteur connaît le mieux et à ses espèces. J'aurais aimé trouver un travail plus vaste où auraient été considérées les forêts, grandes ou petites, d'autres régions du globe qui regorgent sûrement d'exemples pertinents pour étayer les thèses mises de l'avant.
En résumé, le livre est loin d'être inintéressant et, en dépit des réserves faites ci-dessus, je recommande sa lecture à tous, que vous soyez convaincus ou pas que les arbres sont des êtres doués d'intelligence et de sensibilité.
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Lu dès sa sortie car offert dans le cadre de mes activités jardinières (voire botaniques )
Lu avec intérêt quoique ....je lui avais trouvé une tonalité poétique, certes, mais un manque de preuves scientifiques pour étayer ses intuitions .
Puis le livre connut un succès retentissant et fut suivi d'un grand volume type "Beau Livre" que l on m offrit également.
Lors de rencontres associatives pas mal de lecteurs lui trouvaient des vertus (la musique aide à la floraison , les arbres apaisent l angoisse si on les prend dans ses bras pour méditer en forêt ,on aurait même croisé de nouveaux druides au détour d un layon ) bref la communication d un enthousiasme .
Gilles Clément - qui n est pas un hurluberlu - n en n a guère parlé dans ses conférences et resta prudent sur ces avancées hasardeuses .
Et voilà - d'où cette chronique tardive - qu'au détour d'un article du Monde en date du 22 février 2023 signé H Morin (rien a voir avec l éminent président de Normandie ) les thèses de Peter Wohlleben sont remises en question .
C'est une communication issue de la sérieuse revue "Nature ,Ecology & Evolution" anglo saxonne du 13 fév. courant qui nous dit clairement qu'aucune preuve n'a pu confirmer ces assertions. Au Museum d'Histoire Naturelle, c'est le soulagement car on estime que ces publications grand public ont clairement dévoyé la réalité .
Tant pis pour les crédules (et tant mieux pour le forestier allemand et ses intuitions pseudo scientifiques .)
Mais au vu nombre de nos concitoyens qui pensent que la terre est plate ,que E.T. est un petit neveu de JC et que les dinosaures sont des fictions cinématographiques ...
Restons sereins ......
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En signant une oeuvre sur le mystère des arbres, Peter Wohlleben, forestier amoureux des forêts, nous livre son analyse de nos sociétés, leur vision sur le court terme et l'apprentissage que nous devrions parfaire des êtres » immuables » qui nous entourent. Ce court essai est en soi une ode à la tolérance et à la nature, une invitation à mieux la connaître et à la regarder avec bienveillance et humilité. Ainsi, en précisant que les arbres sont des êtres sociaux, qui se protègent mutuellement des agressions subies et utilisent d'ingénieux systèmes de communication, il nous rapproche un peu de cette nature que nous avons tendance à méconnaitre. Un récit intéressant qui n'en reste pas moins difficile d'accès parfois et qui, bien que riche et intéressant, reste souvent obscure, dense et un peu technique.
Lien : https://leblogdeyuko.wordpre..
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Ma littérature allemande se résume depuis quelques temps à le charme discret de l'intestin et celui ci.
On entend parler des arbres un peu partout, sous toutes les formes. Dernièrement avec le magasine Lire mais aussi le documentaire actuellement au cinéma L'intelligence des arbres et enfin ce best-seller en Allemagne vendu à plus de 650 000 exemplaires.
Une leçon de vivre ensemble, une découverte du bonheur de "fréquenter" les forêts, l'apprentissage pas à pas d'un langage propre à eux.
Eh oui les arbres communiquent ! Pour ne pas créer de déception, ils ne se parlent pas dès que nous avons le dos tourné... quoi que
Ils communiquent par les odeurs, les signaux électriques, les racines etc etc. Toute une histoire, dès plus passionnante ! Construite un peu comme le charme de l'intestin. Chaque chapitre est court, pédagogique, scientifique mais compréhensible, indépendant les uns des autres. À lire !
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on a beau aimer les arbres, on peine à imaginer la raison de l'enthousiasme médiatique pour ce livre. Certes facile à lire, certes porté par une passion et une vie consacrée aux forêts, il n'en reste pas moins que la porte entrouverte vers un monde inconnu ne débouche pas (encore) sur de grandes découvertes. C'est peut-être un paradigme insoluble à l'heure actuelle. Oui, le monde des arbres n'est pas si simple que nous le croyons et bêtement végétal. Notre vision humaine nous fait croire que nous pouvons tout comprendre scientifiquement, ce n'est qu'une question de temps ou de recherche. En fait, la vie des arbres nous reste plutôt opaque et Peter Wohlleben ne parvient que très peu à lever le voile sur ce monde fascinant, à part les connections immenses sous le sol entre les racines. En bref un livre de vulgarisation qui éveille l'appétit, mais dont le simpliste nous laisse affamé.
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