Messages de mères inconnues

- La plupart des Chinois déjeunent avant 13 h et dînent à 18 h ; même ceux d'entre nous qui ont vécu à l'étranger ou travaillent pour des sociétés étrangères en Chine, qui parlent une langue étrangère et s'habillent de la tête aux pieds avec des vêtements de marque étrangère, demeurent à jamais dotés d'un estomac chinois qu'aucune somme d'argent ni aucune nouvelle mode ne sauraient changer

- Ne pas avoir d'enfants pour une famille équivaut à une tragédie ; un échec pour un couple

- Nous autres, les Chinois, sommes à double face, vous savez. Nous avons été élevés comme ça. La vérité, c'est que nous refoulons tous des souvenirs en grandissant: Ce n'est pas parce que nous refusions de nous confier aux autres, c'est parce que nous sommes incapables de nous les avouer à nous mêmes Mais ensuite, ces souvenirs deviennent des poisons qui nous rongent jusque dans nos rêves !

- Comment est t'il possible que des parents humains abandonnent leurs propres enfants ? Et ce à plusieurs reprises. Je ne peux pas croire, et je m'y refuse, que des coutumes surannées combinées à une politique gouvernementale puissent réellement forcer des êtres humains à renoncer au plus beau et au plus fondamental des sentiments humains : l’instinct parental. Cela ne devrait pas être possible, et pourtant ça l'est

- La seule chose qui les intéressait était de voir les enfants franchir des étapes précises : trois pour se retourner (les bébés devaient être capable de se retourner à l'âge de trois mois), six pour s'asseoir (ils étaient censés pouvoir s'asseoir à six mois), huit pour marcher à quatre pattes

- Vous connaissez le dicton : quand on avale de grosses bouchées, on se sent vite rassasié, mais quand on mange par petits bouts, on savoure mieux le goût des plats

- Il est impoli pour un hôte de débarrasser complètement la table à la fin d'un repas ; une tasse de thé et quelques graines de melon ou des cacahuètes sont un symbole d'hospitalité

- C'était "l"eau qui supprime les ennuis", destinée à noyer le bébé fille. Pour un garçon, on appelait la cuvette dans laquelle on lavait le bébé "le bain qui arrose les racines"

- La Chine est l'un des rares pays où les femmes sont plus nombreuses que les hommes à se suicider

- La sollicitude dont il faisait preuve à l'égard de sa femme m'impressionna (parmi toutes les lettres d'auditrices que je recevais, il était extrêmement rare d'en trouver une qui parlât d'un homme disposé à s'occuper des enfants

- Les filles sont nées pour souffrir. Dommage qu'elles ne soient pas des garçons !

- Une femme qui n'a pas de fils n'a aucune raison de vivre

- Les hommes ne comprendront jamais le lien émotionnel qui existe entre une femme et le bébé qu'elle a porté dans son ventre pendant 9 mois

- En attendant mes plats j'ouvrais un livre et sirotais une tasse de thé vert

- Les gens qui lisent beaucoup tendent à apprécier plus que tout leur espace vital

- On ne peut pas voir ce qu'il y a dans le coeur des gens

- Epargnez l'argent n'épargne pas la vie

- Tout ce que nous apprenons en quelques années de scolarité, c'est à gagner notre vie en faisant du commerce

- Si vous n'êtes pas capable de donner naissance à un fils et héritier pour assurer leur descendance, alors vous ne méritez même pas d'aller en enfer ! Et même une fois que vous avez eu un fils, si vous vivez chez vos beaux parents, vous êtes toujours censée ne pas ouvrir la bouche. Ce n'est que quand vous devenez à votre tour une belle mère que vous avez la possibilité de dire ce que vous pensez

- J'étais fermement convaincue que la meilleure façon de démarrer la journée consistait à prendre un bon petit déjeuner maison ; je trouvais important que les parents mettent les petits matins au centre de la vie familiale, pour en faire un moment privilégié que les enfants, surtout ceux qui rechignent toujours à se lever le matin ou à aller se coucher le soir, attendent avec impatience

- Les petites filles n'ont jamais eu beaucoup d'avenir dans une société qui n'accorde d'importance qu'aux garçons

- Les mauvaises nouvelles voyagent vite, mais les bonnes ne sortent pas de la maison

- Quand le ventre pointe en avant, c'est en général un garçon. Si la femme porte l'enfant plutôt en arrière, c'est le plus souvent une fille. Un nombril saillant indique un garçon, un nombril rentré signifie une fille

- Un dicton disait qu'un garçon dévore sa mère, mais qu'une petite fille est comme du maquillage. Ce qui veut dire que les femmes qui portent des filles ont le teint frais et les yeux brillants, mais attendre un garçon a un effet beaucoup plus grand sur la future mère.

- La vie est dure pour les femmes ; aucune dynastie ni, aucun gouvernement ne leur ont jamais accordé d'importance.

- Avez vous eu une fille ? Je les ai toutes données.

- Un philosophe a dit un jour que les créatures qui devaient lutter pour survivre possédaient les gènes les plus résistants. Le foetus dans son ventre était peut être un paria, mais il réclamait son droit à la vie. Aucun bandage n'allait l’empêcher de grandir

- Je ne sais pas comment vous autres, les gens éduqués, vous faites avec vos histoires d'amour

- il est plutôt grand ce foetus, et en bonne santé. Voyez comme il remue ! Submergé par la culpabilité, Waiter fondiit en larmes. Elle pouvait presque entendre les cris indignés du bébé : Pourquoi ? Pourquoi tu veux me tuer ? Elle ne sut pas d'où elle tira sa force, mais elle se retrouva soudain sur ses pieds, hurlant : Non, je ne peux pas ! Je ne peux pas tuer mon enfant !

- La façon dont nous appréhendons notre présent tout autant que notre avenir dépend de ce que nous avons vécu

- En Chine, les vieilles personnes disent qu'on ne sait jamais à quel point nos parents nous ont aimés jusqu'à ce qu'on devienne parents à notre tour.

- Les gens ont beau dire qu'une femme qui abandonne son bébé doit posséder un coeur de pierre, tout ce que j'ai vu et entendu m'a prouvé que ce n'était presque jamais le cas. Ces femmes aiment leurs bébés tout autant que n'importe quelle autre mère.

- Toute femme qui a enfanté a ressenti de la douleur, mais les mères qui ont donné naissance à des filles ont en plus le coeur meurtri

- Ce n'est pas un enfant me corrigea t"elle. Comment ça ce n'est pas un enfant ? Je l'ai vu de mes propres yeux. J'avais peine à croire qu'elle puisse proférer un mensonge aussi flagrant.. Ce n'est pas un enfant m'interrompit t'elle. Sinon nous serions en train de nous en occuper, vous ne pensez pas ? C'est un bébé fille et on ne peut pas la garder.

- On ne compte pas comme être humain tant qu'on n'a pas mis un garçon au monde

- La plupart des femmes ne souhaitent que deux choses ; ne pas enfanter de fille dans cette vie ci et ne pas renaître femme dans la prochaine.

- Je me suis mise à dépenser presque tout mon argent en livres d'histoire, biographies, ouvrages sur la culture mondiale et en traductions de classiques, jusqu'à ce qu'ils remplissent ma maison. Chaque nouveau volume me procurait une satisfaction intense en même temps que des connaissances nouvelles, et je lisais jusque tard dans la nuit.

- Une femme est comme un caillou poli et arrondi par l'eau et le temps. Son apparence extérieure a été modifiée par le destin que la vie lui a infligé, mais aucune eau ne peut altérer le coeur d'une femme ni son instint maternel .

- Vous dites que nous devons trouver dans chaque journée des graines d’opportunité pour le futur, qu'il nous faut repérer dans notre esprit un espace calme et le remplir de projets pour notre avenir, parce que notre vie n'a pas à rester bloquée dans un passé qui est mort et enterré, et que nous devrions utiliser notre aptitude à vivre pour connaître un avenir meilleur.

Ils (ses parents) menaient leur vie auprès d'elle, pareils à deux robots. D'aussi loin qu'elle s'en souvînt, leur seule façon de l'aimer, la seule chose qu'ils lui demandaient, c'était qu'elle étudie. Ils ne trouvaient même pas normal que, en tant qu'adolescente, elle eût envie d'être jolie ! Ils l'exhortaient sans cesse à "être forte et digne, à mener une vie simple et à travailler dur".

- Un dicton chinois affirme que "le ciel est haut et l'empereur est loin"

- Bien des femmes ne connaissaient rien à la contraception, ni même ne savaient comment on faisait les bébés. Le commerce de l'avortement est devenu un excellent moyen de gagner de l'argent rapidement et des affiches publicitaires pour ce genre de service se sont étalées partout à la périphérie des villes

- Je ne suis pas une femme particulièrement brave; je suis juste une femme qui rêve de sentir la douceur d'une étreinte maternelle et ce lien d'amour et de dépendance qui unit une mère et sa fille pour la vie.

Mon enfant bien-aimée,
La pluie qui te touche, ce sont mes larmes,
Le vent qui te caresse, c’est ma main
La lumière du jour, c’est mon regard veillant sur toi
La nuit, c’est moi qui berce tes rêves.

(p. 259)

[…] de tout temps, les Chinoises n’ont jamais eu le droit de raconter leur propre histoire. Elles vivaient au dernier échelon de la société, on exigeait d’elles une obéissance absolue, et elles n’avaient aucun moyen de se construire une vie à elles. C’était devenu tellement « normal » que la plupart des femmes ne souhaitaient que deux choses – ne pas enfanter de fille dans cette vie-ci et ne pas renaître femme dans la prochaine.

(p. 69)