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sur 152 notes

“Cette année-là, la sécheresse semblait ne jamais devoir finir, le temps lui-même paraissait avoir été réduit en cendres et le charbon des jours se consumait dans nos mains.”

En Chine, une population va fuir la sécheresse qui s'abat sur leur village de montagne, mort le blé, l'univers est desséché, les espoirs ont fanés. Un vieil homme, l'aïeul, que son corps empêche de suivre le cortège vers les contrées plus fertiles, va s'arrêter et veiller sur un pied de maïs, avec son chien aveugle. Cet homme qui maudit tout et tout le monde, va nourrir le maïs, trouver des graines, creuser la terre, à sa façon, selon ses forces, consolider, protéger et livrer un combat pour l'emporter face à la nature et en tirer quelque chose ou peut-être pas. Que restera-t-il de ces efforts vain ?

Cet homme que l'effort et la contrainte ont permis à son coeur et son esprit de modifier des pensées en lui, ces choses imperceptibles et pourtant, qui rendent bien légère au moment du grand voyage.

"Il pensa, j'ai 72 ans, j'ai traversé plus de ponts que vous n'avez parcouru de chemins. Il pensa, si je ne tombe pas, vous n'aurez pas l'audace de vous approcher."

Ce petit livre est une parabole sur la vie, sur la solitude aussi.

Du même auteur, j'ai dans ma Pal, La fuite du temps.
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Un été caniculaire provoque une terrible sécheresse dans un village de chine. Les villageois au désespoir décident de quitter le village pour éviter la famine. Un vieux : l'aïeul trop usé ne peux faire le voyage. il reste avec un chien oublié pour protéger l'unique épis de maïs jusqu'au retour des siens.



Il va combattre pour sa survie et surtout celle de cet épis de maïs symbolique (dernier trésor de cette humanité, patrimoine du village), le trésor qui pourra faire survivre tout un village par les semences qu'il produira."Ce serait un bel épi doré sur lequel il y aurait trente-cinq grains par rangée". L'aïeul devra affronter les tempêtes, la sécheresse, les rats...ainsi que la faim et la soif.
Un combat héroïque rempli de sacrifices pour la transmission s'effectue contre les éléments, le temps, et le poids de la lumière. L'aïeul va devoir tout partager avec son compagnon aveugle, une amitié va naître entre ces deux êtres dont le seul but sera la transmission de l'épis de maïs.

Ce livre est un chant d'espoir, un conte initiatique à la vie et à sa transmission. On aimera le discours de l'aïeul à l'aveugle, à la montagne, son monologue intérieur contre la dureté des éléments "journée de merde". le style de Yan Lianke est de toute beauté, poétique et enchanteur que l'on retrouve dans les descriptions des silences, de la pesée de la lumière et des rayons de soleil, "C'était, dans l'immense nudité de la nuit, le paroxysme du silence qui se donnait à entendre"."Le poids de la lumière augmentait de jour en jour",

J'ai adoré toutes ces descriptions du poids de la lumière et des murmures du silence. Un roman court, plein d'émotion que l'on a du mal à lâcher jusqu'à la dernière page.
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Un très beau conte chinois, très poétique et qui m'a énormément émue.
J'ai adoré la relation qu'entretenait l'aïeul et l'aveugle.
J'avais aussi l'impression, au fil de ma lecture que le chien comprenait réellement l'aïeul. Aussi, malgré l'environnement hostile dans lequel évoluait les personnages et le manque de ressources, l'aïeul partageait toujours sa nourriture avec le chien. L'animal est élevé au même rang que l'humain.
C'est une ode à la vie et à la persévérance.
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Ce court roman de Yan Lianke a reçu le prestigieux prix Lu Xun en Chine, et je peux en comprendre la raison. le texte est poétique mais le sujet est difficile et le récit âpre. Décidément l'auteur aime beaucoup les scénarios catastrophes. le dernier livre que j'ai lu de lui est "La mort du soleil" avec cette nuit interminable et l'épidemie de somnambulisme.
Dans ce roman-ci, c'est un peu l'inverse : le soleil est beaucoup trop présent, ses rayons violents assèchent tout. Nous sommes donc face à une nature hostile, aride et à une grande sécheresse. Tout le monde a fui le village sauf l'aïeul (un septuagénaire très attaché à sa terre) et son vieux chien aveugle. Ils veillent coûte que coûte sur une petite pousse de maïs. Chaque jour vécu est précieux et ils se battent pour leur survie, quitte d'ailleurs à devoir manger des rats. Mais comment faire quand peu à peu les maigres provisions s'épuisent ? Nous sommes ici face à des propos très terre à terre puisque nous suivons chaque geste de l'aïeul : l'arrosage de la pousse, le chemin pour aller chercher de l'eau etc. Mais il faut sûrement voir ici une métaphore : nous y découvrons un homme qui se bat pour la vie et qui est prêt à tout. Avec ce récit, nous revenons aux choses essentielles, sans fioriture, à l'importance de chacun de nos gestes pour les générations futures, à l'acte de transmission. Nous voyons également à quel point nous ne sommes rien face à cette Nature qui reste maîtresse de nos destins.
J'ai beaucoup aimé la relation entre l'aïeul et le chien aveugle, l'attachement profond qu'ils ressentent l'un pour l'autre, leur fidélité sans faille. le chien est très touchant dans sa façon d'être avec son maître, ses petits gestes pour lui montrer sa compréhension et sa compassion. Et j'ai été bouleversée par la décision de l'aïeul à la fin du roman.
Ici, nous pouvons voir que le chien est loyal et peut-être beaucoup plus sincère et aimant qu'un autre être humain envers l'aïeul puisque personne ne l'a aidé ou n'a essayé de l'emmener avec lui.
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Un épi de maïs. Un vieil homme pour veiller sur l'épi de maïs. Un chien errant pour veiller sur l'homme.
Ça sent le petit récit zen. Possiblement ennuyeux. Mais les employés de la bibliothèque de ma ville l'ont sélectionné comme coup de cœur. Et le livre est petit. Et ma curiosité est vivement piquée. Car franchement, cela ne cache-t-il pas un petit trésor? Et là, ça fait longtemps que je ne suis plus tombée sur la perle.

Un homme décide de rester alors que tout son village fuit la sécheresse. Son plant de maïs est toujours vivant, il doit lui trouver de l'eau, veiller sur lui et pour cela, rester lui-même vivant. C'est une question de vie ou de mort. Pas celle de l'homme, celle du maïs... seul espoir de voir revenir la vie au village.

L'homme traîne donc le poids de ses années, de la chaleur, de la faim de plus en plus loin pour trouver l'eau. Chaque jour est un jour de gagné.

Poétique? Très, l'écriture est superbe. Ennuyeux? Absolument pas, un suspense à se mordre les doigts sans plaisanter. Il y a en Chine un type capable d'écrire un roman autour d'un épi de maïs et d'en faire un des livres les plus émouvants, trépidants, poétiques que j'aie jamais lu. Ce petit roman au titre paisible, au sujet simple, est non seulement magnifique mais prenant et plein d'aventure. C'est même une superbe histoire d'amour. Entre trois êtres. Et la vie.

J'ai enfin trouvé un trésor.
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Un court récit situé ni dans le temps , ni dans l'espace où l'auteur,, Yan LIANKE, évoque des paysans qui, face à la sécheresse quittent leur villages. Un homme de 72 ans (l'aïeul), préfère rester pour économiser ses forces et surveiller la croissance de son plant de maïs. Il aura comme seul compagnon un chien, animal aveugle par la faute des hommes qui ont quitté le village.

Tout le récit montre ce que l'homme entreprend pour survivre en milieu hostile. Dans ses entreprises, ces deux êtres seront confrontés à la sécheresse, la chaleur écrasante du soleil, ainsi que la concurrence des rats et des loups.

Dans un style très épuré Yan LIANKE tente de célébrer la vie en mettant en exergue tout ce que l'homme peut engager pour survivre, en célébrant le lien presque charnel et la solidarité qui unissent l'aïeul et le chien, en décrivant avec force de précision la croissance et l'état d'un épi de maïs. Beaucoup de bonnes intentions que j'ai parfaitement perçu mais qui m'ont laissé indifférent du fait du caractère itératif de certaines scènes, de la lenteur du récit qui nous met autant à mal que l'aïeul sous l'effet de la chaleur et du soleil.

Un livre que j'ai eu du mal à terminer.
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Un plaisir de retrouver cet auteur dont son livre la mort du soleil m'avait fait une forte impression.

Je remarque que tout comme le premier livre que j'ai lu de lui, il y a une forme de solitude assez marquée. Je ne sais pas si c'est un sentiment que partage l'auteur qui est, rappelons le, un auteur censuré dans son pays ou bien une volonté de se sentir seul dans la masse.

Les jours, les mois, les années porte un titre qui laisserait penser au temps qui passe. Certes, c'est une manière de voir les choses, mais c'est aussi et surtout une manière de survivre face à l'inconnu. Ici pas de nuit d'encre, pas de froid. Non ici, c'est tout un village qui s'en va face à une sècheresse qui ne fait que croitre. L'eau est venue a manquer. Les ressources ne sont plus là et il reste un plan de mais qu'il faut à tout prix sauver de la chaleur durant le jour et des rats durant la nuit. Un vieil homme reste avec son chien aveugle. Il sait que s'il part, il ne survivra pas à la traversée.

Cet opuscule est un peu une ode à la vie. Certes, c'est une vie assez rude, il faut survivre. C'est la force d'abnégation qui va jusqu'au au bout. J'ai aimé suivre l'aïeul dans sa pérégrination. Me demandant jusqu'où où il pourrait aller. Pour ceux qui aiment les choses métaphoriques, j'y ai vu une manière détournée de parler de la privation dans le pays du milieu. L'espoir fait vivre comme le dit l'adage.
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Récit émouvant et triste d'un vieil homme et son chien aveugle, qui ne peut suivre les villageois qui s'exilent dans une vallée voisine pour fuir la sècheresse. Un combat pour sauver un pied de maïs va mobiliser l'ensemble de ses pensées, combat perdu d'avance qui s'apparente à celui du vieil homme et la mer. J'ai repris cette comparaison d'une critique vue sur le net et je la trouve appropriée.
L'écriture est fluide et belle.
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Vous avez lu le résumé ? Et bien vous êtes perdus !
Non ce n'est pas un livre poétique, un hymne à la nature, ... C'est un récit d'une telle force qu'il vous tient plaqué, en apnée, on se dit : " Ce n'est pas vrai ! " Pourtant, tout semble tellement réaliste, on se dit : " Il n'a pas pu l'inventer ; cela doit vraiment se passer comme ça en temps de famine. "

On tremble pour cet homme si attachant qui se dévoue à son chien et son pied de maïs, ploie sous le soleil, sous les vagues de rats, sous le puits qui se tarit sous l'absence de nourriture, ... On tremble pour lui. Pourtant, toujours il lutte, se tient droit. C'est face à l'horreur que la personnalité des hommes doit se révéler ... Il y a une force d'évocation dans ce roman rarement atteint. Je comprends qu'il ait été pimé. Quel livre, mais quel livre !
Lien : https://depuislecadredemafen..
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Un vieil homme reste seul au village que tous ont déserté à cause d'une sécheresse, avec un chien aveugle. Il survit quelques mois comme il peut, et c'est les mécanismes psychiques de l'adaptation à l'environnement hostile, à ses changements, qui nous sont donnés à voir, avec leurs résistances et leurs ressources. Tenir tête à une meute de loups, avec un mélange d'ingéniosité et d'intimidation, se résoudre à manger des rats, calculer, espérer et vivre coûte que coûte, être traversé par la tentation de manger l'autre, et puis décider que c'est au végétal, qui transmettra plus sûrement aux autres hommes qui reviendront, qu'il vaut mieux s'en remettre, ce vieil homme vit les limites de la vie, en découvre le prix au plus près et s'inscrit dans un cycle qui dépasse la sienne propre, acceptant pour ne pas subir. Une petite leçon de philosophie du dépouillement, par un auteur découvert pour l'occasion (le Y du challenge ABC), né en 1958 dans la province du Henan, dont les romans « ont obtenu de prestigieuses récompenses littéraires et ont souvent été interdits par la censure » (4e de couv).
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