Je suis une inconditionnelle de la première heure du Pavillon des hommes mais je reconnais quand même que ce n'est pas toujours un titre des plus abordables et ici à quelques tomes de la fin (prévue en 20 tomes), l'autrice nous livre un tome riche mais surtout bien complexe.
Très axé sur la politique, ce ne fut pas une lecture reposante. J'ai souvent trouvé compliqué de m'y retrouver avec tous les noms historiques, les différents camps et stratégies évoquées. Nous plongeons en plein coeur de l'opposition de principe entre l'empereur et shogun, et surtout de leurs partisans respectifs qui sont à la fois des noms connus et méconnus, ce qui rend l'histoire assez étrange à suivre. En plus, les deux personnages centraux de cette affaire, eux, voulent surtout se rapprocher pour le bien de leur pays. Au centre de tout ce remue-ménage, la question de l'ouverture du pays aux étrangers et la lente fin du Bakufu.
La shogun est un très beau personnage tout comme son "mari", le prince. J'adore ce duo. Nous ne sommes pas sur de la romance comme précédemment, mais plutôt sur une très belle relation amicale qui permet à chacun de s'épanouir. La shogun a un beau caractère dévoué, complexe car elle a un grand sens du devoir. le Prince, lui, est plus sarcastique à cause de ce qu'il a vécu, mais le shogun compte beaucoup pour lui et on commence à l'apprivoiser lors de petits moments adorables avec Tenshôin et son chat. Je pensais trouver ça gentillet mais peut-être un peu fade, ce n'est pas le cas, la douce alchimie des deux m'a conquise peu à peu et la décision finale du Prince appuie cela en montrant leur belle évolution.
Cependant, il n'y a pas que le shogun et le prince, autour d'eux gravitent de nombreux personnages plus ou moins fidèles, qui vont dynamiser le récit, à l'image de cet amiral frappé par la caractère de la shogun qui hésite à la trahir, ou de son tuteur qui finalement n'est pas si fin politique que ça. On sent vraiment que tout ça bouillonne.
C'est donc une période de changement que l'on vit enfermé depuis le Pavillon à travers une micro-lorgnette. C'est perturbant et fascinant à la fois, mais compliqué à comprendre quand on connait mal ou peu la période. Il y a moins d'émotion pure que dans les débuts, pas de romance, mais de l'amitié, de la tendresse et beaucoup de politique, ce qui apporte un vent nouveau à l'image de la couverture qui avec ses effets de "broderies" m'a joliment surprise.
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