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3,21

sur 585 notes
Depuis la sortie de ce bouquin s'est écoulée plus d'une demie décennie et sont sorties plus de 100 critiques sur Babelio. Je ne me fendrai donc pas d'un inutile résumé du propos de ce livre.
Il y a eu chez moi, pour cette belle lecture, un peu comme un effet diesel. Je veux dire par là un temps d'échauffement, suivi d'une efficacité optimale une fois atteinte la température de fonctionnement.
Ce livre est un cadeau qu'on m'a fait et je n'avais rien lu ni cherché à savoir à son sujet avant de l'ouvrir. Simplement, je me souviens que j'avais plutôt aimé "Sombre dimanche", sans pouvoir me le remémorer précisément. J'avais donc plutôt un vague apriori favorable vis à vis de l'auteure, disons.

Quoi qu'il en soit, intrigué comme beaucoup, un peu après la moitié de ma lecture j'ai été jusqu'à vérifier sur le net que Donnell était bien un auteur fictif, et comme beaucoup peut-être j'ai même été rassuré d'avoir bien deviné.
Avec moi Zeniter réussit son coup donc, sur ce plan.
Elle réussit aussi à donner de la texture à Mirhalay, ce lieu qu'elle crée dans les Hébrides, cette espèce de Sainte-Hélène écossaise.
Elle réussit à installer chez moi une tension à partir du moment où Franck, à son corps défendant, se lie à Jock, le "gardien" de l'île un peu mystérieux. Jock le gardien d'un secret qui jette son dévolu sur Franck et Franck l'intrus, néophyte empathique qui ne sait que faire de lui quand sa compagne lui échappe avec des initiés pas très sympathiques, tout ça m'a accroché.
Elle réussit surtout à décortiquer l'effondrement d'un amour sincère avec une grande humanité, je veux dire une belle clairvoyance sur notre nature humaine. Son amour pour les amoureux déçus qu'elle a sortis du néant, oui son amour pour ses personnages les rend vivants, vibrants, authentiques, crédibles. Enfin pour moi.
Comme Franck, comme chacun sans doute j'ai peur de l'Oubli, comme lui j'ai conscience de nos dérisoires tentatives pour laisser une trace de nous qui nous valorise : traces de pas ou pattes de mouche, hiéroglyphes ou écritures, sépultures, oeuvres d'art, enfants simplement, et tout doit disparaître pourtant.
Pour Temps...
Elle réussit tout ça avec le style, même quand elle parle cru. Parfois elle s'envole aux confins de nos raisons de vivre, et j'ai trouvé souvent que ses envolées faisaient mouche.
Et non pattes de mouche...
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Ne cherchez pas une histoire avec des rebondissements, un suspens ou un retournement final terrible. Ne cherchez pas non plus un message. Ce que vous offre Alice Zeniter c'est une trépanation des personnages. Elle vous dévoile la profondeur de leur âme.
C'est un peu sombre et torturé, mais pas mal écrit.
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Par respect pour l'autrice, je suis allée au bout de cette lecture. Mais je suis restée distante vis-à-vis de ce récit qui se déroule dans l'archipel des Hébrides. Un dépaysement garanti certes, mais où j'ai ressenti un certain ennui.

Abandonnant l'enseignement, Émilie entreprend une thèse portant sur l'illustre écrivain Galwin Donnel, décédé aux Hébrides, et y organise les journées d'étude dédiées à l'auteur qu'elle vénère : « nul ne pouvait soupçonner par exemple, qu'elle gardait précieusement dans son portefeuille une photographie de l'auteur » « elle entre en thèse comme on entre au couvent : pour devenir l'épouse du Seigneur ».

Franck, compagnon d'Émilie, espère en la rejoignant, qu'elle accepte qu'ils s'unissent pour le meilleur et pour le pire.

Pour Émilie, sa relation avec Franck passe clairement au second plan. Ce qui primordial pour elle, c'est de toute évidence sa réussite. C'est ce qui a essentiellement gâché mon plaisir de lecture.

Challenge ABC 2020-2021
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"Juste avant l'oubli" d'Alice Zeniter (288p)
Ed. J'ai Lu
Bonjour les fous de lectures....
Voici ma troisième lecture de cette autrice.
C'est l'histoire d'un jeune couple.
Lui, c'est Franck, infirmier, amoureux il rêve d'Emilie qu'il trouve parfaite et d'avoir des enfants.
Elle, c'est Emilie, elle se cherche, essaye de trouver sa place et décide de commencer une thèse sur Galwin Donnel, un auteur de polars disparu brutalement sur une île perdue des Hébrides.
C'est justement sur cette île, Mirhalay, occupée uniquement par un gardien taciturne, que Franck rejoint Emilie chargée d'organiser les journées consacrées à l'auteur disparu.
Ces rendez-vous ont lieu tous les trois ans et sont les seuls moments où l'île sort de sa solitude.
Franck va à la découverte d'un monde inconnu.
Qu'est-il réellement arrivé à Donnell?
Qui est ce gardien de l'île ?
Qui est vraiment Emilie?
De découvertes en découvertes, Franck perd pied
Nous le suivons pas à pas jusqu'au moment où tout bascule.
Roman à la construction impeccable qui se veut à la fois roman d'amour et policier.
L'atmosphère décrite est lourde, étouffante , intrigante et a le don de capter le lecteur.
L'auteur décortique avec subtilité les sentiments amoureux.
A noter la création de cet auteur de Pola qui est plus vraie que nature? Des citation, extraits de livres et d'interviews, le tout parfaitement inventés mais parfaitement crédibles au point que je suis allée voir sur "Google mon ami" si il existait vraiment.
Voilà, beaucoup de points positifs pour ce roman mais il n'est pas mon préféré de cette auteure.
je ne suis jamais parvenue à me plonger totalement dans l'histoire et n'ai pas éprouvé beaucoup d'empathie pour les personnages.
Je déplore également quelques longueurs soporifiques.
Il n'empêche que je lirai d'autres livres de cette autrice.
Je recommande vivement " Sombre dimanche " et "Jusque dans nos bras" si vous voulez découvrir Alice Zeniter
"L'art de se perdre " est toujours perdu dans ma Pal
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Un roman dans lequel on cite Arthur Conan Doyle et qui présente une situation à la Agatha Christie : des universitaires venu rendre hommage à auteur (fictif) de polar, une île déserte d'Écosse, des rivalités, un triangle amoureux...

Et pourtant, ce n'est pas un roman policier, mais un roman sur la fin d'un amour, ce qui est finalement une mort quand même, la mort d'un couple, la mort des projets d'avenir, la mort aussi des illusions que chacun entretenait sur l'autre et sur lui-même. A cela s'ajoute un portrait mordant des universitaires, toutes et tous ridicules à leur façon.

La mélancolie et l'ironie, qui pourraient apparaitre comme un mariage de convenance, vont plutôt bien ensemble dans ce roman enlevé, à l'écriture lumineuse. "Plutôt" parce que là aussi, la rupture guette, rupture d'attention sur le dernier tiers pour ma part. Heureusement, comme dans tout bon roman policier, toute farce ou toute comédie romantique, un dernier rebondissement vient raviver l'attention et éclairer différemment ce qu'on a pu lire avant.
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« Juste avant l'oubli », Alice Zeniter (280P, J'ai lu).
Franck, infirmier, trentenaire doux et sensible, un petit côté « Jean de la lune », va rejoindre sur une petite île perdue et sauvage des Hébrides (au large de l'Ecosse), sa compagne Emilie, qui y séjourne depuis trois mois. Celle-ci y prépare un séminaire d'universitaires sur la vie et l'oeuvre de Galwin Donnel, (écrivain génial de romans policiers, mondialement connu, et mort sur cette même île dans des conditions troubles - suicide, accident ?…- vingt ans plus tôt), tout en travaillant sa thèse de littérature sur ce même auteur.
Pendant une semaine sur ce bout de rocher isolé face à l'océan, les rencontres se succèdent, les liens se nouent, les caractères se dévoilent, entre communications mégalo-universitaires, égos gonflés, petits palabres et fatuités ridicules.
S'agissant d'une sorte de huis-clos centré sur un maître du polard bizarrement disparu, on se dit que « Juste avant l'Oubli » va justement tourner en polard à la Agatha Christie, mais non, il s'agit de bien autre chose (sauf peut-être à la fin où le polard qui n'en est pas un finit presque par se mordre la queue…), c'est plus une sorte de pastiche de roman policier.
La première qualité de cette fiction romanesque d'Alice Zeniter, c'est une véritable virtuosité dans l'écriture. Tout est mis en forme pour donner de la consistance à l'écrivain disparu, au point que parfois le lecteur se demande si Galwin Donnel n'aurait pas vraiment existé, ou s'il est bien sorti de l'imagination d'Alice Zéniter. Celle-ci glisse ici ou là dans des notes en bas de pages des remarques de critiques ou d'éditeurs bien réels, les citations extraites des soi-disant romans de feu l'auteur sont bien imaginées. Et quelques-uns des exposés des spécialistes es-Donnel, sont retranscrits dans un jargon parfaitement crédible et réaliste, (y compris dans leurs dimensions parfois narcissiques et auto-suffisantes), on sent qu'Alice Zeniter (qui a enseigné à la Sorbonne) sait de quoi elle parle quand elle évoque les petits travers de ce milieu.
Pendant ce colloque, Franck, amoureux éperdu de sa belle, se sent décalé, pas à sa place, ce monde là n'est pas le sien, et il va, presque malgré lui, se lier à un homme rugueux, une sorte de gardien, seul habitant à l'année depuis si longtemps de ce bout de terre perdu, et qui a connu l'auteur défunt.
L'intérêt de ce roman tient peu dans l'intrigue en elle-même, que j'ai trouvée dans l'ensemble assez pauvre (malgré quelques jolis rebonds narratifs dans la dernière partie). Mais c'est une écriture extrêmement habile, souvent drôle sans avoir l'air d'y toucher, avec parfois de jolies formules : («Les universitaires continuaient à parler de sujets difficiles en grignotant. Au coin des bouches, les miettes de friands à la saucisse se mêlaient aux citations.» / «Sa tête pesait un bon poids de dégoût.» / «Ils (les universitaires) parlaient en notes de bas de pages sans que la conversation révélât jamais le corps du texte.») Les portraits sont particulièrement réussis (à commencer par celui de Franck, maladroit et émouvant, qui est au coeur du roman). Les mécanismes d'une relation amoureuse, de ce à quoi elle tient, et comment parfois elle peut se déliter facilement, sont aussi décrits de manière très juste.
Même si cet opus n'a pas l'intensité à mes yeux exceptionnelle de «L'Art de perdre», sorti deux ans plus tard, c'est un bon roman, vite lu, agréable et très bien ficelé.
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Ce livre m'a laissé songeuse. Je ne l'ai ni adoré, mais je ne peux pas dire qu'il m'ait déçue. J'ai du mal à mettre des mots sur mon ressenti. Cela m'arrive rarement. C'est peut-être cela que j'aime. Ne pas tourner la page en utilisant des qualificatifs clairs et tranchants, mais laisser le livre continue à vivre dans mon esprit, par les questions qu'il provoque.

Comment l'expliquer, ce ressenti ? Il y a peu d'actions dans le récit mais je l'ai lu rapidement quand même. Je m'attendais à des atmosphères et des ambiances qui n'étaient pas celles du livre. Mais comment le reprocher, puisque ce n'était pas une promesse de l'autrice ?

Revenons au début. Je l'ai lu parce que c'était l'occasion de découvrir Alice Zeniter, j'en avais beaucoup entendu parler lors de la sortie de son livre L'Art de perdre. Je m'étais fait une première idée de son style et de son univers en lisant une nouvelle publiée dans le recueil vendu au profit des Restos du coeur. J'avais aimé le style, donc je me suis lancée.

En écrivant ces lignes, je me rends compte que j'y accorde de plus en plus d'importance. Difficile de faire autrement avec ce récit, puisque, concrètement, il ne se passe pas grand-chose. le narrateur décrit une ambiance, un état d'esprit et des paysages à un moment donné, sur un lieu donné. Pour vous donner un aperçu de l'histoire, il se rend sur une île quasiment déserte, où s'est installée sa compagne quelques semaines pour travailler sur sa thèse. C'est en effet sur cette île où ne vit qu'un gardien, que l'auteur sur lequel elle fait ses recherches a passé plusieurs années et est mort. le narrateur la rejoint lors de journées d'études consacrées à cet auteur. Une quinzaine de personnes se trouvent alors sur l'île.

On aurait pu s'attendre à une ambiance oppressante d'un huis clôt ou à voir la folie s'emparer du narrateur qui ne partage pas ce goût pour l'auteur, mais ce n'est pas ce que j'ai ressenti. J'ai plutôt vu l'histoire d'un couple, son passé, la manière dont chacun imagine son avenir, ces détails insignifiants auxquels ils s'attachent… Et c'est bien réussi.

J'ai particulièrement aimé l'incipit, de par la manière dont l'autrice a introduit son personnage principal, mais aussi le choix d'intégrer des passages de critiques littéraires et stylistiques. Ça m'a fait penser à l'Élégance du hérisson, dans lequel l'un des personnages décrit, ce qui est, selon elle, le Beau.

Au final, je recommanderai cette lecture à quelqu'un qui s'attache plus au côté sensible des textes et des personnages, qu'à un lecteur avide de rebondissements et d'aventures. Je vais quant à moi relire rapidement cette autrice, ce premier livre m'ayant intriguée.

Et vous, que pensez-vous de cette autrice ? Avez-vous aimé ce livre ?
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J'ai découvert Alice Zeniter avec Sombre dimanche dont l'histoire se passe à Budapest, j'avais bcp aimé.Puis, L'art de perdre.
C'est donc mon troisième roman avec Juste avant l'oubli.
Il nous fait de la peine cet infirmier qui aime cette femme dont il veut même un enfant.Elle, elle est passionnée par un écrivain sur lequel elle écrit une thèse.Une histoire d'amour assez simple et surtout un désamour assez classique.Elle ne l'aime plus, l'a-t-elle aimé? En tout cas ,elle ne veut plus de lui.

Alice Zeniter perd en puissance dans son écriture, ses mots ne nous font peu imaginer cette île sauvage sur laquelle se déroule l'histoire.
Somme toute, un peu d'ennui à cette lecture et un sentiment de déception.
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Je me suis mise à chercher si l'île, l'auteur existaient ! Très belle écriture comme toujours plein de clins d'oeil sur les auteurs les intellectuels j'aime beaucoup
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