AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,21

sur 585 notes
Première et heureuse découverte d'Alice Zeniter, écrivaine de talent qui mêle ici une intrigue passionnante avec intelligence et subtilité, une grande richesse dans l'exploration des sentiments et un style souvent superbe. Je suis bien évidemment aussi séduit par l'imagination de l'auteure et sa parfaite maitrise dans la construction du récit. Alice Zeniter arrrive admirablement à imbriquer le héros fictif (dont j'ai, dans un premier temps, cherché les références sur Wikipedia...) avec la réalité. La fin du roman témoigne des qualités de l'écrivaine : une grande humanité, dans le respect de la personnalité attachante du héros, cette fois bien réel.
Commenter  J’apprécie          40
Je n'avais jamais lu de roman de cette écrivain qui a déjà reçu de nombreux prix : Prix du Livre inter en 2013 pour "Sombre dimanche", prix Goncourt des lycéens 2017 pour "L'art de perdre", prix Renaudot des Lycéens 2015 pour celui-ci...

L'action se déroule sur une île perdue des Hébrides.

Franck, infirmier, un peu dépressif est venu rejoindre la femme qu'il aime : Emilie, universitaire, qui a préféré commencer une thèse sur un écrivain célèbre, roi du polar : Galwin Donnel, plutôt que d'avoir un enfant. Elle organise les journées d'études consacrées à l'auteur qui a fini sa vie sur cette île, et est entourée d'autres chercheurs, passionnés comme elle par la vie de Donnell.

Franck est un intrus dans ce cercle d'universitaires tout comme Jock, le gardien-homme à tout faire de l'île.

J'ai été jusqu'au bout du roman, curieuse de voir ce qu'il allait se passer. Mais il ne se passe pas grand chose.

Les références à Galwin Donnel, sa vie et son oeuvre émaillent ce roman, mais Donnell n'a jamais existé et cela alourdit la lecture.

C'est bien écrit mais je ne me suis pas attachée aux personnages, et il n'y a pas vraiment d'histoire...
Lien : http://www.unebonnenouvellep..
Commenter  J’apprécie          70

Même si je l'ai moins apprécié que "Sombre dimanche", ce livre m'a intéressée.

Outre le fait qu'on retrouve la belle écriture de l'auteure, et sa capacité à faire entrer le lecteur dans les pensées intimes de ses personnages, j'ai aimé le cadre mystérieux de l'histoire. " Un lieu, quoi que l'on puisse en penser, ça s'immisce en vous jusqu'à devenir indissociable de votre corps", disait Alice Zeniter, dans une interview. Et c'est vrai que cette île au large de l'Ecosse a quelque chose d'envoûtant et de diabolique en même temps.

L'écrivain Galwin Donnell , créé de toutes pièces par l'auteure, qui hante toujours après sa mort l'île sur laquelle il s'était retiré, sera source de changements, de ruptures. C'est cet aspect qui m'a moins plu, j'ai trouvé ce procédé d'invention d'un auteur un peu artificiel et je n'ai pas tellement adhéré à ce fan-club littéraire, entretenant la légende autour de lui.

L'amour qui se délite, par contre, est bien observé. Je me suis attachée au personnage de Franck, homme romantique et fragile, qui, venu sur l'île pour retrouver Emilie, fervente admiratrice de Galwin Donnell , verra celle qu'il aime se détacher de lui.

Mais la fin n'est pas désespérée:" Au moment où il pourrait hurler à l'Oubli de le prendre et de l'effacer, il sent aussi quelque chose au fond de lui prêt à se réveiller."

Je n'ai en tout cas pas retrouvé la magie de "Sombre dimanche "...

Commenter  J’apprécie          285
Avec «L'Art de perdre», je découvrais une auteure talentueuse, et c'est tout naturellement que j'ai ajouté à ma PAL ses précédents romans, dont celui-ci «Juste avant l'oubli».
Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre, je me suis plongée dans cette lecture sans rien connaître de l'histoire et j'ai été bluffée ! La construction de ce roman autour de cet écrivain charismatique Galwin Donnell, personnage tout droit sorti de l'imagination de l'auteure (ça je ne l'ai compris qu'après avoir été vérifié sur le Net;-)) est fascinante. Alice Zeniter a créé de toutes pièces ce personnage, ses romans, le personnage phare de ses oeuvres, le très énigmatique Adrian Dickson Carr, sexuellement peu recommandable, un héros à la fois enquêteur et criminel... L'exercice est réussi, et tellement réaliste ! Chapeau bas !

Alice Zeniter a définitivement beaucoup de talent, elle plante une atmosphère, un décor, son écriture sonne juste, elle est maîtrisée, peut-être un peu trop d'ailleurs dans ce roman; j'ai eu parfois la sensation d'être laissée un peu au bord du chemin, mon émotion restant en berne parfois.
Mais bien plus souvent, j'ai été conquise par les descriptions, belles, poétiques, par l'humour parfois grinçant qui se dégage de ce roman; les intellectuels universitaires en prennent pour leur grade.
Elle évoque l'insularité et nous amène à nous interroger sur les fragilités du couple, quand les espoirs, les aspirations, les passions de l'un ne sont plus compatibles avec celui de l'autre... juste avant l'oubli justement, cette période de troubles avant la séparation, comment être en mesure d'envisager la vie après, nous sera-t-il possible d'oublier l'autre ?

[...] c'est bien le silence qui parle le plus, c'est par l'absence que l'on mesure l'intensité de la douleur.

Un triangle amoureux (triangle ? tiens, je ne vous ai pas tout dit et je ne vous en dirai pas plus ;-)) passionnant aux allures de polar et de roman noir, intelligemment écrit... Laissez-vous tenter !
Lien : https://seriallectrice.blogs..
Commenter  J’apprécie          185
Juste avant l'oubli installe une ambiance propre pour ce huis clos insulaire à Mirhalay, qui dissèque les derniers moments d'un couple, celui d'Émilie, jeune thésarde en charge d'un colloque sur cette île qui a été le dernier refuge d'un écrivain maître du polar, et de Franck, fou amoureux d'Émilie, mais aux aspirations bien contraires.
J'ai retrouvé dans Juste avant l'oubli ce que j'avais déjà aimé
dans Sombre dimanche : des personnages attachants dans leurs défauts et leurs faiblesses, de la densité narrative, une très belle écriture, toute en subtilité et nuances, ainsi qu'une tonalité singulière, qui entremêle plusieurs genres. L'histoire en finesse de la fin d'un amour croise un soupçon de suspense sur les conditions de la disparition de Galwin Donnell, quand les fausses-vraies contributions sur cet auteur de fictions fictif moquent le microcosme universitaire un peu à la Lodge, Alice Zeniter s'amusant visiblement à l'exercice de style de la critique littéraire fictionnelle, qui fut pour moi un plaisir partagé.
Commenter  J’apprécie          40
Le talent d'Alice Zeniter est remarquable : tout comme dans « Sombre dimanche », elle réussit en quelques pages à installer l'ambiance d'une histoire.

Dans « Juste avant l'Oubli », des universitaires spécialistes du plus grand écrivain de polar depuis Conan Doyle, Galwin Donnell (pas besoin de savoir ce qu'il a écrit pour entrer dans l'histoire …) se retrouvent pour un colloque sur l'île austère que Donnell habitait et où il a mystérieusement disparu quelques années plus tôt, laissant un roman inachevé …

Evidemment l'insularité et la géographie abrupte de l'endroit se prête parfaitement à l'atmosphère lourde et tendue de huis-clos. Les participants au colloque sont tous plus névrosés les uns que les autres, avec leur ego surdimensionné, leurs certitudes et leur jalousie pathétique. Seul Franck, le petit ami infirmier d'une thésarde, semble être « normal » et humain … D'ailleurs il est le seul à remarquer le gardien de cette île sanctuaire et à lui adresser la parole. Et, comme dans tout bon polar, il y a un cadavre et un rebondissement de dernière minute. Tous les ingrédients d'un bon suspens sont donc bien là. Et je dis « Chapeau, Madame Zeniter, vous êtes une toute grande auteure ».

Ce roman est aussi l'autopsie d'un amour moribond. Cette relation qui nait d'un douloureux besoin d'écoute, de reconnaissance de sa propre vie et de sa propre humanité, et très souvent basée sur des mensonges, petits ou grands.

Mais l'île s'éloigne déjà, les flots se referment, tout s'efface … et je vous laisse en excellente compagnie avec Alice Zeniter.
Commenter  J’apprécie          100
Ce roman aurait pu simplement être l'histoire on ne peut plus banale d'un couple dans la tourmente, rebattue en littérature comme au cinéma, ce qui n'aurait pas forcément donné un grand intérêt et une grande originalité à la chose.
Mais Alice Zeniter a, d'une main de maître, choisi de développer cette première fiction commune autour d'une autre fiction bien plus inattendue, celle de la création d'un auteur de polars tellement vraisemblable (ajout de citations venant de ses oeuvres, des critiques et des analyses faites sur  lui, des résumés de ses intrigues faits par les participants aux Journées d'études, une biobibliographie essaimée au fil de l'histoire…) qu'on en croirait presque à son existence. Galwin Donnell est en effet au centre du roman ; de l'île, elle-même inventée pour l'occasion, sur laquelle il aurait vécu et serait mort ; du coeur et de l'esprit d'Emilie et des autres participants, mais aussi indirectement de ceux de Franck. Il en est le véritable personnage principal qui, par sa présence fantomatique, noue et dénoue les situations parfois comiques, surtout tragiques, qui se créent autour de ces journées d'études qui lui sont consacrées.
A cela s'ajoute une plume sensible, qui pénètre au coeur des états d'âme des personnages, parfois poétique quant à la description de l'atmosphère et des lieux de l'île que Franck découvre au fur et à mesure, parfois acerbe quant à l'évocation des journées universitaires, où tout le monde s'écoute plus ou moins parler sans s'entendre et qui ne mènent pas à grand chose, excepté jouer à celui, à travers un cercle d'initiés, qui pourra prouver qu'il est le plus érudit sur un auteur donné.
Juste avant l'Oubli est donc une belle découverte : je ne vais pas tarder à me procurer L'art de perdre, autre roman publié par cette auteure à l'occasion de la rentrée littéraire 2017, et m'intéresser de plus près au reste de ses oeuvres.
Lien : https://lartetletreblog.word..
Commenter  J’apprécie          42
Forte déception après avoir lu « l'Art de perdre » que j'ai tant aimé. Tout oppose tellement ces deux livres que j'ai du mal à croire qu'ils soient du même auteur.
Certes l'écriture est agréable et pourtant, je l'ai terminé avec peine. A la dernière page, je n'étais toujours pas dans le roman et je m'interrogeais sur le sens.
Les principaux intriguants (Franck et plus encore Emilie) manquent de profondeur, m'ont semblé étrangers à leur histoire.
La brochette d'intellectuels réunis quelques jours sur cette île perdue aurait aussi pu donner lieu à de croquignolesques personnages et de savoureuses descriptions.
Au vu des critiques de presse élogieuses et du prix renaudot des lycéens, j'ai du rater quelque chose.
Ce roman m'aura toutefois amenée à faire des recherches et découvrir les îles hébrides. Visiblement fort pittoresques, je conçois qu'on s'y sente dans un autre monde.
Commenter  J’apprécie          20
Il en ressort une impression qui m'est généralement assez désagréable : le sentiment d'être complètement idiote et insensible à une beauté manifestement imperceptible à mes yeux. Je m'explique : avez-vous déjà eu le sentiment de lire un livre que vous savez intelligent et bien écrit, voire brillant, mais dont vous ne comprenez pas la finalité et qui ne vous fait rien ressentir ?
Bon allez je détaille car j'admets que c'est un peu light comme critique.
Alice Zeniter sait nous plonger dans une ambiance particulière et parfaitement adéquate à son récit : une ambiance froide, analytique où flotte un parfum de mystère et de danger imminent mais invisible.Commençons par les points forts. J'admets, et c'est là selon moi le point fort de ce roman, qu' elle sait créer cette ambiance particulière d'abord par le choix du lieu : une île au nord de l'Ecosse, quasi inhabitée depuis que ses habitants ont été décimés par la peste noire.
Ensuite par le personnage central, le célèbre écrivain à succès Galvin Donnel. C'est dans ce lieu sordide qu'il s'est retiré et a vécu en reclus jusqu'à sa mort, d'ailleurs toute aussi énigmatique que son oeuvre et son existence : suicide, meurtre ? Personne ne le sait car son corps n'a jamais été retrouvé. Mais il suscite toujours la controverse et intéresse au plus haut niveau un certain nombre d'Universitaires. Parmi eux, Emilie, qui décide de lui consacrer sa thèse. Franck, son amoureux depuis 8 ans, la rejoint sur cette île pour quelques jours dans le cadre d'un colloque universitaire dans lequel Emilie est intervenante. Mais les retrouvailles entre les deux tourtereaux sont à l'image de l'endroit : distantes et froides.
L'auteur sait créer un climat particulier, oppressant et froid, dans ce lieu retiré du monde et de la vie et où on s'attend à une catastrophe imminente. Elle analyse également, non sans intelligence, les relations amoureuses, de l'illusion de la rencontre à la confrontation avec la réalité et le quotidien.

L'auteur explore plusieurs pistes et je me suis sans cesse posée la question : est-ce le roman d'un amour déchu ? Un roman policier ? Une analyse sociale des travers des Universitaires, qui se croient détenteurs exclusifs du savoir ? A vouloir explorer toutes ces pistes, Alice Zeniter ne m'a finalement emmenée nulle part.
J'ai senti la densité et l'intelligence du roman mais la magie n'a pas pris, cette chose en plus, cet indéfinissable petit truc qui vous transporte dans le monde de l'écrivain. D'autre part, j'ai trouvé les personnages fades et sans aspérités. Elle aurait pu exploiter à fond le caractère de ces Universitaires imbus d'eux même et de leur savoir (à la manière de David Lodge) en donnant lieu à des échanges cocasses mais là non plus, rien ne se passe…
A aucun moment je n'ai compris exactement où l'auteur souhaitait nous embarquer et au lieu de partir avec elle sur cette île mystérieuse, je suis restée à quai, déçue…
Lien : https://www.lespetiteslectur..
Commenter  J’apprécie          20
Une facétie, celle à laquelle nous invite Alice Zeniter, dans ce roman subtil qui a pour cadre une île mystérieuse des Hébrides lors d'un colloque réunissant tous les spécialistes du grand écrivain Galwin Donnell.
Cet auteur est fictif, comme l'est l'intrigue principale de ce roman. L'auteur nous entraîne dans les rapports sociaux avec les universitaires entre-eux et avec Franck, infirmier qui suit sa petite amie Émilie dans ce colloque, dans une ambiance mystérieuse digne de Daphné du Maurier. Mais, le sujet et l'intérêt principal du livre, c'est l'amour entre Franck et Émilie, et le délitement de celui-ci. D'une écriture fine et ciselée, Alice Zeniter nous embarque avec elle, et on ne s'en lasse pas...

Lu en septembre 2017.
Commenter  J’apprécie          503





Lecteurs (1147) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5307 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}