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Le violon délicatement posé dans son étui, un dernier baiser à sa femme avant de s'enfoncer dans cette nuit bruxelloise pluvieuse et de grimper dans le taxi qui doit le conduire à l'aéroport. Une fois à bord de l'avion qui doit le mener tout droit vers Léopoldville, dans le Congo belge, Eugène Ysaÿe se fait accoster par un passager qui l'a reconnu, lui, le grand violoniste ami de la Reine Elizabeth. Il doit donner un récital pour le centenaire de l'indépendance de la Belgique. Malheureusement, un méchant torticolis, attrapé pendant le voyage, l'empêche de jouer pendant plusieurs jours. Avec la promesse faite au gouverneur de venir jouer tout de même avant qu'il ne rentre chez lui, le virtuose va séjourner chez ses neveux, au bord du lac Léopold II. C'est ici qu'il va faire la connaissance de Tourne-disque, un domestique noir âgé de 47 ans qui n'a d'autre tâche que de mettre des disques sur le gramophone. Et, ce, depuis qu'il a 8 ans. Les deux hommes vont apprendre à se connaître et cette rencontre changera leurs vies...

Zidrou nous offre, une fois de plus, un récit intimiste en nous plongeant au coeur de cette amitié entre deux hommes que tout semble opposer. D'un côté, le grand violoniste bruxellois, Eugène Ysaÿe, et de l'autre, Tourne-Disque, un domestique congolais. de cette rencontre inattendue naîtra une amitié sincère et touchante. Sur fond de colonisation, la musique rassemble les hommes quelles que soient leurs origines sociales. Même si le scénario manque parfois de profondeur, il n'en reste pas moins émouvant, très humain et surtout dépaysant. Les couleurs douces de Raphaël Beuchot siéent à ce récit intimiste et il nous offre de belles planches apaisantes.

Tourne-disque... une rencontre musicale étonnante...
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Après Tintin au Congo, voici Eugène Ysaÿe qui débarque, lui, à Léopoldville.

Musicien de renom, il se rend en Afrique pour la première fois afin d'y donner un concert que l'on pressent déjà mémorable. Accompagné de son inséparable Henri, violon d'un fort beau gabarit ma foi, il se voit contraint et forcé d'annuler son récital pour cause de torticolis de niveau mondial. C'est l'occasion pour lui de revoir la famille expatriée et de découvrir enfin cette Afrique qu'il a tant fantasmée.

C'est beau, c'est doux, c'est Zidrou et pis c'est tout.
Tourne disque s'affirme comme un récit contemplatif sublime, aux couleurs chatoyantes et au rythme placide.
Les traits déliés se fondent parfaitement en cette contrée lointaine assommée de lumière.
Eugène, pétri de certitudes et d'a priori, verra ses verrous sauter un à un au contact de ces autochtones bien plus civilisés et surprenants que bon nombre de ses compatriotes.

Tourne disque émeut et ravit, distillant un joli message de fraternité partagée.
Imparable.
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En premier instance, je remercie Babelio, Masse critique ainsi que les éditions Lombard, pour l'envoi de Cette BD, de Raphaël Beuchot (dessinateur)& Zidrou (scénario, en collaboration avec Beuchot)…Première lecture de ces deux artistes

L'histoire débute avec le départ pour le Congo du célèbre violoniste, Edgard Ysaÿe (maitre de chapelle à la Cour de Belgique), invité à Léopoldville pour jouer un récital le jour du centenaire de l'Indépendance de la Belgique. Nous somme le 21 juillet 1930….Il doit passer trois semaines chez son neveu au bord du lac Maï Ndombé ; le violoniste, handicapé par un torticolis, ne peut assurer le concert prévu…

En contrepoint,chez ses neveux, il fera une rencontre insolite et amicale avec « Tourne-Disque », un congolais d'une cinquantaine d'années, au service depuis toujours de cette famille. Il fut recueilli alors qu'il n'avait que 8 ans, son père, ayant été victime d'un accident. « Tourne-Disque », depuis plus de 40 années, est au service de cette famille de colons… et grâce à la passion du Père, a trouvé une fonction particulière, qui lui valut son surnom… »Tourne-Disque » invite Edgard Ysaÿe à découvrir la « chambre 78 » ( une pièce remplie de rayonnages, contenant des malles entières de 78 tours…rapportées par le père, collectionneur et mélomane…)

Depuis tout ce temps, le jeune orphelin fut embauché pour tourner les 78 tours , dans la maison, afin de satisfaire « ses maîtres » en musique. Ce dernier a une belle sensibilité et prend son rôle très au sérieux…. Il n'empêche qu'à l'arrière-plan, nous constatons tout l'esprit arrogant des colons et leur mépris envers les congolais….

Edgard Ysaÿe sympathise avec Tourne-disque, discute de musique, avec lui, dont un passage savoureux, sur la musique de Gabriel Fauré, que le violoniste a connu. « Tourne-Disque » parle avec beaucoup de justesse des musiques entendues, à tel point qu'Isaÿe, en réfléchissant à cette rencontre singulière ,apostrophe dans un demi-sommeil Gabriel Fauré « Hé, Gabriel, tu m'entends ? Incroyable mais vrai… Ton meilleur admirateur est un noir qui vit sur les lacs Leopold… »

Cette rencontre marquera le musicien à jamais. Cette rencontre se fit alors qu'il avait environ 70 ans…Lorsqu'il mourut, sa jeune veuve se manifesta auprès de « Tourne-Disque » pour lui exprimer l'amitié de son mari, qui parlait souvent de lui, avec le regret de ne pas avoir pu l'inviter, comme il le souhaitait, en Belgique pour l'inviter à l'opéra, à un de ses concerts, mais aussi qu'il vienne , avec ses mots simples » parler de musique à ses élèves. La jeune veuve, expédia une longue lettre ainsi qu'un magnifique cadeau en souvenir de cet « autre frère de sons », un gramophone…

Une belle histoire qui m'a laissé sur « ma faim »… j'aurais préféré des passages plus longs entre le musicien célèbre et « Tourne-Disque », quant à leurs échanges sur leur passion commune : la musique

Des dessins magnifiques aux cadrages les plus différents qui anime agréablement la BD ; des dessins très « léchés » en simple vignette, ou pleine page ou parfois se déployant sans texte aucun, sur une double page.

Je me permets de transcrire deux passages, l'un de « Tourne-Disque » et l'autre qui est un dialogue entre ce dernier et le violoniste :

« Au fond, derrière chaque musique, il y a une histoire d'amour » [Tourne-Disque]

« - Pourquoi jouez-vous sur des instruments anciens et pas sur des instruments modernes ?
-Parce qu'en vieillissant, avec les années, l'instrument a appris beaucoup de choses qu'un instrument nouveau ne sait pas encore.
- Un peu comme si toutes les notes, toutes les musiques qu'il a jouées étaient restées en lui ?
- Un peu, oui « (p.58)

Un "carnet graphique" de 6 pages achève cet album... en offrant des esquisses supplémentaires...donnant un petit aperçu du travail du dessinateur ,Raphaël Beuchot

Juste le regret que ces passages savoureux sur l'appréciation et l'écoute musicale, entre deux êtres , au premier abord, aux antipodes, aient été aussi brefs…Une lecture qui reste agréable, et j'en remercie une nouvelle fois les éditions Lombard et l'opération Masse Critique de Babelio…

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Eugène Isaÿe est un personnage réel, musicien, violoniste, compositeur et chef d'orchestre (1858-1931). Zidrou et Raphaël Bleuchot nous le font faire un séjour au Congo (fictif ou pas ?), sur fond de colonialisme, avec humour et tendresse. Ce n'est pas un livre militant pour ou contre le colonialisme, qui est représenté avec finesse, dans son acceptation d'alors, là où nos auteurs s'immiscent, c'est sur l'universalité de la musique. Les personnages de l'histoire sont approfondis, travaillés en subtilité, touchants, avec en particulier ce serviteur noir, appelé "Tourne-disque", responsable du phonographe et de la collection de disque du grand père. le trait du dessin est fin, précis, les couleurs sont chaudes et naturelles, l'atmosphère ainsi rendue est silencieuse, apaisante, étouffante et langoureuse. On ressort de cette lecture comme après une séance de yoga, avec l'envie de réécouter le Requiem de Fauré.
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Début des années 30, Congo belge. Violoniste bruxellois réputé, Edgard Ysaÿe est invité à jouer à Léopoldville. le concert est destiné aux colons, bien sûr. C'est pourtant auprès du 'boy' de son hôte qu'Edgard rencontrera la meilleure écoute, la plus belle sensibilité musicale. Leurs échanges seront riches, de plus en plus amicaux malgré la barrière sociale entre blancs et noirs, maîtres et domestiques dans ce pays africain colonisé.

Lorsque je lis un album de Zidrou, je suis souvent partagée : beaux sentiments ou bons sentiments ? émouvant ou tire-larme sirupeux ? sobre ou simpliste ?
J'ai été touchée par "Lydie" et par le premier opus de "Boule à zéro".
En revanche, la balance penche plutôt du mauvais côté pour "La vieille dame".
Même chose pour "Le montreur d'histoires", le 2e tome de "Boule à zéro" et ce "Tourne disque". Ces trois-là sont assaisonnés de contes africains cuisinés à la française, ce genre de sauce me convainc rarement, je préfère les originaux.
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Zidrou nous touche dans cette bande dessinée présentant la rencontre de deux personnes: Eugène Ysaïe, musicien belge de renommée mondiale, faisant partie de la haute société belge, et Tourne-disque, un boy noir dont la mission est de passer les disques chez ses maîtres, au Congo belge.
Très émouvant.
Les mises en images sont très réussies également.
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Tourne-disque est un homme qui approche de la cinquantaine. Un homme noir, vivant dans le Congo des années 30 au sein d'une riche famille blanche. Depuis qu'il a huit ans il est employé à faire tourner un gramophone pour que ses maîtres puissent écouter de la musique. le problème avec les 78 tours, c'est qu'il faut les retourner toutes les cinq minutes. Et quand on veut profiter d'un opéra dans son intégralité, les manipulations s'avèrent fastidieuses. Tourne-disque a donc été formé pour passer les galettes sans les abîmer. Comme le dit le fils de son maître avec un humour tout ce qu'il y a de plus colonial : « Pour chaque disque qu'il rayait, mon père lui donnait un coup de cravache. A ce régime-là, même un éléphant aurait appris à traiter les disques avec plus d'attention qu'un nourrisson. »

Lorsque Tourne-disque rencontre le grand violoniste Eugène Isayë venu de Bruxelles pour offrir un récital aux colons, il trouve enfin un interlocuteur aussi passionné de musique que lui. Peu à peu les deux hommes vont apprendre à se connaître et à s'apprécier, au point qu'Eugène, de retour en Belgique, confiera à se femme avoir trouvé un « frère de son ».

Encore une belle histoire imaginée par Zidrou et magnifiquement illustré par le trait élégant et les couleurs lumineuses de Raphaël Beuchot. Une histoire d'amitié qui coule comme une évidence entre deux personnes que tout semble pourtant opposer. Une histoire de connivence et d'estime mutuelle au-delà de toute considération sociale. Mais comme toujours avec ce scénariste, on ne donne pas pour autant dans la guimauve. Il est aussi question de servitude, de colonisation, du peu d'égard qu'ont les blancs pour les « nègres ». Et quand on croise un homme voulant retrouver la femme noire qu'il a chassée après l'avoir mise enceinte vingt ans plus tôt pour s'excuser de son geste, on trouve l'intention admirable. Sauf que l'on apprend quelques pages plus loin que cette visite n'avait rien d'altruiste, son but étant d'amadouer la mère afin de récupérer l'enfant et de l'amener en Belgique pour qu'elle puisse veiller sur les vieux jours de ce père inconnu. Bref, comme d'habitude chez Zidrou, il faut qu'à un moment ou l'autre ça gratte un peu. Et comme d'habitude ça rend la lecture d'autant plus savoureuse.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Tourne disque est une bande dessinée magnifique. On y fait la rencontre d'Eugène Ysaye, violoniste qui part jouer un récital au Congo. Nous sommes dans les années 30 et Ysaye fait la connaissance de Tourne-Disque, un homme de couleur noir, qui est employé par son neveu et par son père auparavant pour mettre des vinyles sur le tourne disque et ainsi distraire ses maîtres. Tourne-disque est un homme simple, qui n'a pas d'éducation et pourtant Eugène va découvrir chez lui une grande culture et une grande sagesse.

Avec cet album, on voyage au Congo, on découvre d'autre coutume et surtout le dépaysement est garanti. Les dessins sont magnifiques et les couleurs, tons pastels, donnent un rendu très beau.
Eugène et Tourne-Disque forment un duo de personnages très attachants, tellement différent par leur culture/ coutume et pourtant si proche. Tourne-Disque nous parle d'ailleurs très bien de la musique :
"- La musique soigne bien des choses, maître. Mon père était musicien, lui aussi. Il jouait très bien du Tam-Tam avant... avant son accident. Quand j'étais petit, il me racontait que les dieux avaient donné des mains aux hommes pour frapper le tambour et la voix aux femmes pour chanter l'amour. Il disait que, la nuit venue, les Dieux se couchaient sur leurs nuages et écoutaient les hommes leur jouer de la musique."
Le ton de l'album se veut humoristique :
"- Souhaitez-vous manger quelque chose en particulier ce midi ?
- Ce que vous voudrez, Marie !
- Oh si, vous savez ce qui me ferait plaisir ? Une recette typique du Congo !
- Bien, maître, mais je ne sais pas si je trouverai facilement du missionnaire dans la région." Mais c'est aussi avec une certaine tristesse que l'on referme les pages de cet BD. Ceux qui ont l'on lu comprendront mais pour les autres, je n'en dis pas plus de peur de vous gâcher la fin.

C'est en tout cas un album magnifique que je ne peux que vous conseiller.

Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Ma première déception avec un album dont le scénario est signé Zidrou...
Début des années 30. Un célèbre violoniste belge, Eugène Isaye, s'envole pour l'Afrique, afin d'y donner un concert. Atteint d'un serieux torticolis, il doit renoncer à son récital, et se repose chez son neveu, où il va se lier d'amitié avec Tourne-Disque, un employé noir de son neveu.
Que dire ? L'histoire est assez plate, manque d'émotions, les personnages sont plutôt superficiels, l'ambiance coloniale assez détestable. Et à part quelques superbes planches pleine page, je n'ai pas été conquis par le dessin. Et quel rôle joue ce lion à la cicatrice que l'on retrouve parfois dans cet album ?! Je n'ai pas compris... c'est donc sans regret que j'ai refermé cet album qui ne m'aura vraiment pas convaincu.
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Entre petite sonate et écho de la savane.
Ce magnifique album s'inspire d'un épisode de la vie d'Eugène Ysaÿe, violoniste, compositeur et chef d'orchestre belge. Mais son contenu est fictionnel.
L'artiste se rend au Congo belge pour y donner un récital. A peine arrivé, victime d'un très douloureux torticolis, il se voit contraint d'annuler la représentation, réside chez des neveux et va se laisser vivre quelques semaines au rythme de l'Afrique.
Il y fait connaissance de Tourne-disque, un Africain employé pour s'occuper… du tourne-disque et des centaines de 78 tours de musique classique possédés par la famille. Ceci depuis 40 ans. Il a pu alors développer une grande sensibilité musicale.
On plonge dans l'ambiance de cette société coloniale, suivant le rythme nonchalant dicté par la course du soleil congolais. Eugène Ysaÿe se liera d'amitié avec Tourne-disque et sa famille, même au-delà de la mort d'Ysaÿe...

J'ai apprécié cet album « délicieux » qui navigue en permanence entre une certaine gravité, émotion, mais aussi poésie, rêverie surréaliste et enfin beaucoup d'humour. Un humour distillé en de nombreuses petites touches légères, brillantes, ironiques (sur la colonisation par exemple), par le dessin ou par le texte. de nombreuses citations possibles donc et un choix difficile tant les dialogues sont de qualités.
Un choc des cultures traduit de très belle manière, une petite musique bien agréable.

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