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Citations sur Le Combat avec le démon. Kleist, Hölderlin, Nietzsche (43)

Quelle dose de vérité un homme peut-il supporter ?
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Celui dans l’œil de qui le démon a regardé si profondément est aveugle à jamais.
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A propos de Nietzsche : Des étrangers trouvent par terre, dans la rue, l’homme le plus étranger de l’époque. Des étrangers de la Via Carlo-Alberto à Turin. Personne n’est témoin de sa mort intellectuelle. Autour de sa fin règnent l’obscurité et le saint isolement. Solitaire et inconnu, le plus lucide génie de l’esprit se précipite dans sa propre nuit. » p.252
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Quand un artiste se trouve dans ce cas, il en naît un art particulier, qui jaillit comme une flamme, un art fait d’ivresse, d’ealtation, de fièvre, de fureur, d’élans spasmodiques de l’esprit qui n’appartiennent d’habitudes qu’au pythique et au prophétique ; le premier indice de cet art c’est toujours l’exagération, la démesure, l’éternel désir de se dépasser, d’atteindre l’infini.
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Nous appelond démon, l’inquiétude primdordaile et inhérente à totu homme qui le fait sortir de lui-même et se jetr dans l’infini, dasn l’élémentaire, comme si la nature avait laissé au fond de nos âmes un peu son ancien chaos dont nous ne pouvons nous défaire et qui tend passionnément à retourner dans la sopra-humain et le surnaturel.
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Le cœur prophétique d’Hôlderlin sait exactement que c’est l’heure de la chute du soleil, de son propre crépuscule et de la fin prochaine. Mélancoliquement, il n’a plus songé qu’à sa jeunesse : « Enfin tu t’éteins, ô ma jeunesse » — et la fraîcheur du soir souffle tristement à travers sa poésie.

J’ai peu vécu, Et pourtant c’est la froideur du soir que déjà
Je respire. Et, muet, je suis ici déjà
Pareil aux ombres ; et déjà, impuissant à chanter,
Mon cœur douloureux s’endort dans ma poitrine.


Son aile est brisée et lui, qui ne vit véritablement qu’en plein vol, dans l’élan poétique, ne trouve plus son équilibre. C’est maintenant qu’il doit expier la faute de ne s’être pas occupé « seulement de la surface de l’être », mais « d’avoir livré à l’action destructrice de la réalité toute son âme, dans l’amour, comme dans le travail ». L’éclat, l’auréole du génie a fui son front ; il se recroqueville anxieusement en lui-même, pour se cacher devant les hommes, dont la fréquentation lui cause une douleur presque physique. Plus faiblit l’énergie dont il dispose pour se contenir, plus se manifeste l’action du Démon qui fait vibrer ses nerfs. Peu à peu la sensibilité d’Hôlderlin prend un caractère maladif et les élans de son âme deviennent des transports physiques. La moindre chose peut l’irriter et briser l’humilité voulue qu’il a mise autour de lui comme une cuirasse protectrice ; partout, sa sensibilité exacerbée de poète vaincu croit voir « des offenses et le poids du mépris ». De même son corps réagit de plus en plus fortement, par des dépressions et des emportements, aux moindres changements atmosphériques : ce qui à l’origine n’était qu’une « sainte insatisfaction » de l’esprit est maintenant un malaise neurasthénique de tout son être, une crise et une catastrophe nerveuses. Ses gestes deviennent toujours plus capricieux et son humeur toujours plus impulsive et, déjà, son œil, qui naguère était si clair, commence à vaciller avec inquiétude, au-dessus de ses joues affaissées. Continuellement l’incendie s’étend sur tout son être ; le Démon de l’agitation et de la confusion, le sombre esprit de cette flamme a de plus en plus de prise sur sa victime ; c’est « une inquiétude étourdissante » qui « s’accumule autour de son âme », et qui le pousse d’un extrême à l’autre, de l’ardeur à la froideur, de l’extase au désespoir, d’une allégresse divine à la plus noire mélancolie, de pays en pays et de ville en ville.
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Le poète et sa poésie, tous deux arrivés à la plus haute exaltation, au déploiement suprême de leurs forces, se perdent dans l’infini. L’esprit d’Hôlderlin s’égare et s’exhale sans laisser de traces dans sa poésie, et, à son tour, l’esprit de la poésie s’éteint dans le chaos du crépuscule. Tout ce qu’il y a de terrestre, de personnel ou de précis s’engloutit dans cet anéantissement complet du poète par lui-même : dénuées de toute substance, devenues entièrement une musique orphique, ses dernières paroles retournent à l’éther natal.
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il a renoncé à tout ce qui est bonheur ou commodité ; le pressentiment de sa chute prochaine l’élève héroïquement au-dessus des soucis du jour. Il ne lui reste plus qu’une légère inquiétude : celle de tomber trop tôt, de tomber avant d’avoir chanté le grand Péan, le chant triomphal de son âme. C’est pourquoi il se jette encore une fois au pied de l’autel invisible en implorant une chute héroïque, en demandant de mourir en chantant :

"Accordez-moi un seul été, ô tout-puissants,
Accordez-moi encore un automne pour mûrir mon chant,
Afin que mon cœur, rassasié de ce doux jeu,
    Puisse ensuite mourir.
L’âme qui dans la vie n’a pas eu sa divine satisfaction
Ne trouve pas non plus de repos dans l’Orcus souterrain ;
Si, au contraire, je réussis le saint labeur
    Que j’ai dans mon cœur, la poésie,
Alors bienvenu sera le silence du royaume des ombres.
Même si ma lyre ne m’accompagne pas,
Je serai satisfait, car, pour un temps,
J’aurai vécu comme les dieux et cela m’aura suffi."

Mais les Parques, les Parques muettes, ne tiennent qu’en un court écheveau le fil qui lui a été trop chichement mesuré ; déjà, les ciseaux brillent dans la main d’Atropos. Pourtant, ce bref espace de temps est rempli d’infini : Hypérion, Empédocle et les Poésies sont sauvés et ainsi parviendra jusqu’à nous cet accord suprême, ce triple accord du génie. Puis, le poète disparaît dans l’obscurité. Les dieux ne lui permettent de rien achever ; mais ils permettent que lui-même soit achevé.
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Mais dans les sentiments, c'est l'intensité qui fait tout et non pas le contraire.
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Toujours la liberté est le sens final de Nietzsche - le sens de la vie et celui de sa chute : de même l’esprit a besoin de temps en temps d’un homme démoniaque, dont la puissance supérieure se dresse contre la communauté de la pensée et la monotonie de la morale. Il a besoin d’un homme qui détruise et que se détruise lui-même
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