AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,16

sur 952 notes
5
47 avis
4
43 avis
3
12 avis
2
3 avis
1
0 avis
Née en 1542, reine d'Écosse à six jours à la mort de son père, élevée en France par crainte d'un assassinat par Henry VIII, reine de France à dix-sept ans, veuve à dix-huit avant un retour en Écosse où elle est reine catholique dans un pays devenu protestant, mariée trois fois, accusée d'avoir organisé le meurtre de son deuxième mari avec la complicité de celui qui deviendra son troisième, emprisonnée vingt ans puis exécutée par sa cousine la reine d'Angleterre Elizabeth 1ère à seulement quarante-quatre ans, le bourreau étant tellement ému qu'il a dû s'y reprendre à trois fois pour réussir à lui trancher la tête… Je suis, je suis… (mode questions pour un champion activé) : Marie Stuart.

Stefan Zweig s'empare de ce destin, aussi extraordinaire que funeste, et nous livre ici une biographie détaillée d'une grande acuité psychologique, où il a travaillé avec le plus d'objectivité possible. Il s'est surtout concentré sur ses années « écossaises » si l'on peut dire, du moment où, jeune veuve, elle embarque pour l'Écosse, jusqu'à son emprisonnement par Elizabeth. Six ou sept ans où sa personnalité se révèle, infatigable, impulsive, brillante et enflammée.

C'est une lecture qui m'a beaucoup intéressée. Je ne connaissais que les grandes lignes de l'histoire de Marie Stuart, et j'ai beaucoup appris. Cette biographie se lit souvent comme un roman d'aventures, avec péripéties et rebondissements, suspense et trahisons – jusqu'au bout, sa vie fut follement romanesque.

De Stefan Zweig, je n'avais lu jusqu'ici que quelques nouvelles, Amok, La confusion des sentiments, vingt-quatre heures dans la vie d'une femme, que j'avais adorées. Et pourtant au début de Marie Stuart, nous ne sommes pas partis du bon pied, Stefan Zweig et moi. Quand il s'est mis à parler des écossais en général comme des bouseux mal dégrossis et incultes, j'ai eu du mal, j'avoue. Ensuite, il s'explique. La noblesse écossaise ayant toujours comploté et rechigné à laisser le pouvoir à un roi, la couronne avait échu au clan des Stuart plutôt pour damer le pion à celui des Hamilton (moins malléables) qu'autre chose. Les Stuart avaient toujours la bride tenue extrêmement serrée et peu de subsides. Si on ajoute à cela une réforme religieuse récente et très agressive prônant l'austérité, résultat, la cour n'avait aucun faste et peu de lustre intellectuel. Vue des cours européennes en pleine Renaissance, où les nobles rivalisaient d'ardeur et d'éducation artistique, celle d'Écosse semblait complètement arriérée. Également, la vision des femmes de Stefan Zweig est souvent datée. Mais n'oublions pas que ce livre a été publié pour la première fois en 1935 – et sa traduction française date de 1936. Sinon, ce texte est vraiment formidable.

Cette lecture m'a souvent rappelé mon séjour il y a trois ans à Edimbourg. Touchée d'avoir vu la chambre où Marie Stuart a mis son fils au monde – le futur roi d'Écosse Jacques VI devenu Jacques 1er roi d'Angleterre à la mort d'Elizabeth : Marie Stuart, ayant déjà été victime d'un coup d'état dans ses appartements du palais de Holyrood, s'était réfugiée dans le château ancien pour son accouchement. Elle s'y savait plus en sécurité. Par contre, quand j'ai vu la statue de John Knox grandeur nature dans la cathédrale St Giles, je ne savais pas que c'était un si furieux prédicateur !
Commenter  J’apprécie          120
Qu'est ce qui a poussé ce brillant écrivain ( Stefan Zweig ) à écrire la biographie de Marie Stuart ?
: un destin flamboyant, tragique avec des zones d'ombre et de lumières pour une jeune femme impétueuse, impulsive, intuitive et courageuse !
Elle fut reine d'Ecosse à 6 jours, puis elle partit en France pour épouser François II et devenir reine de France et, peu après avoir été veuve à 16 ans, elle dut rentrer dans son royaume.
Elle, qui avait passé son adolescence dorée dans la plus brillante, la plus artistique Cour d'Europe, elle va découvrir son pays "barbare", miséreux avec des lords, des barons, des clans protestants qui passent leur temps à s'affronter, à se haïr..et Marie la championne du catholiscisme, celle qui détient son pouvoir de Dieu, sans expérience du pouvoir va se heurter à son 1/2 frère Murray, au calviniste knox et à tous ceux qui convoitent sa couronne ! Elle va épouser par amour Darnley qui va s'avérer borné et prétentieux...mais son ennemie la plus redoutable est Elisabeth 1ère qui craint à tout moment que Marie revendique le trône d'Angleterre qu'elle a eu du mal à obtenir...Elisabeth est une femme instable, versatile, hypocrite ( voire hystérique ) qui, entourée d'éminents conseillers ( Cecil, Leicester, Walsingham.. ) et de ses espions va veiller à repousser les prétentions de sa rivale !
Mais, suite à une répression de félons, Marie va trouver appui auprès du comte Bothwell et en devenir follement amoureuse ! Elle va tout lui accorder et surtout se laisser entraîner dans une conspiration ayant pour but de se débarrasser de son époux qui gène les ambitions de son nouvel amant !
Stefan Zweig va démontrer avec ardeur, passion et preuves à l'appui son égarement au sujet de ce crime royal,, il va invoquer des circonstances atténuantes comme la contrainte psychologique...les menaces de Bothwell pour devenir roi d'Ecosse....
Mais Elisabeth, à l'affut des faiblesses de sa rivale va l'enfermer pendant 20 ans pour l'obliger ( faute de non renoncement à la couronne d'Angleterre ) à finir sur le billot !
Marie Stuart va aller à la mort en catholique avec beaucoup de courage et la dignité d'une grande reine ...
Commenter  J’apprécie          120
Marie-Antoinette de Sweig avait été une belle découverte pour moi. Je suis plus mitigée en ce qui concerne Marie Stuart. Reine d'Ecosse au berceau, elle passe la plus grande partie de son enfance en France dans l'attente de son futur mariage avec l'héritier du trône, François II. Elle sera reine de France à peine un an avant son veuvage précoce. Elle retourne vivre dans son pays et là, elle accumule les erreurs, » les coups de coeur » passionnés et irréfléchis indignent d'une reine. Elle multiplie les faux-pas. A sa décharge elle avait en face d'elle la reine d'Angleterre Elisabeth 1ère, sa demie soeur qui était loin d'être facile à vivre, incertaine chronique dans ses réactions, éternelle hésitante sur les décisions à prendre et surtout personnalité qui souhaite le « beau rôle » vis-à-vis de ses contemporains et de l'Histoire. Plus que regrettable pour Marie Stuart qui s'accroche à son titre de reine d'Ecosse, à sa foi catholique et à son sang qui la lie par héritage aux familles royales : les Stuart, les Tudor et les Valois en France. Même son fils Jacques VI l'abandonne lâchement à son sort pour préserver ses propres intérêts. Récemment j'ai visité l'Abbaye de Westminster. J'y ait vu le tombeau édifié pour Marie Stuart par son fils. Cela me semble tout à fait incongru d'honorer sa mère de cette façon après sa mort alors que l'on peut considérer qu'il en est plus ou moins responsable ! Maintenant que j'ai lu ce livre je suis également choquée que les deux monuments funéraires de Marie et Elisabeth soient à quelques mètres l'un de l'autre alors que l'une a signé l'arrêt de mort de l'autre ! En ce qui concerne Marie Stuart, il y a une chose qui rattrape ses nombreuses erreurs de jeunesse et autres dans un âge plus mûr : son courage face à la hache du bourreau. Livre intéressant au point de vue historique mais avec quelques longueurs regrettables .
Commenter  J’apprécie          111
Intéressant et bien écrit, mais j'ai été gênée, à de très nombreuses reprises par les remarques qui disaient, en substance : "Ben oui, si elle a fait ça, c'est parce qu'elle est une femme". C'était très troublant, car Zweig n'est pas connu pour sa misogynie, et il semblait même plutôt "du côté" de Marie Stuart. Pourtant, ce type de réflexion revient de nombreuses fois dans cette biographie et cela m'a dérangée. (novembre 2015)
Commenter  J’apprécie          100
voici l'histoire d'une reine gouvernée par sa passion. Un personnage qui fonce tête baissée vers un destin tragique. Une femme qui, comme Marie-Antoinette, se rendra compte de ses devoirs dès que l'ombre du bourreau se fera plus précise. En bref un livre passionnant.
Commenter  J’apprécie          100
Voilà la deuxième biographie écrite par Stéphan Zweig terminée, et toujours aussi appréciée !
Marie Stuart est un personnage que je ne connaissais absolument pas avant ce livre, n'étant à aucun
moment mentionné dans mes cours d'histoire.
Et pourtant ! Quelle fut cette femme Reine d'Écosse à 6 jours puis Reine de France par la suite !
Son parcours aussi flamboyant que dramatique m'a ému et fait ressentir un profond respect face à sa résilience qui lui a permis de garder la tête haute jusqu'à l'échafaud.
La vie est compliquée au XVIe siècle pour une femme. Elle l'est d'autant plus lorsque vous êtes reine d'un pays divisé par les conflits religieux et par un entourage hypocrite qui ne souhaite que la reconnaissance royale.
Je vous invite à découvrir l'histoire de cette femme un peu trop passionnée à travers les trois contrées que sont l'Écosse, la France et l'Angleterre. Enfin, mieux connaître Marie Stuart à travers les diverses rencontres qu'elle a pu faire, notamment amoureuses et amicales, qui, vous le découvrirez, ne seront pas de tout repos !
Commenter  J’apprécie          91
Dernier livre de mon challenge ABC 2021/2022 avec la lettre Z. Après un agréable séjour à Aubigny-sur-Nère, petit village du Cher connu par son histoire liée à l'Ecosse et appelé Cité des Stuarts, il me parut opportun de lire la biographie de Marie Stuart par Stefan Zweig. La vie de cette reine au destin tragique est fascinante au regard de son petit royaume qu'était l'Ecosse. J'ai visité plusieurs lieux où elle a séjourné comme Traquair House, le château de l'Hermitage, la maison-tour de Jedburgh, le château de Neidpath.
C'est le premier ouvrage que je lis de ce grand écrivain qu'est Stefan Zweig et cette biographie se lit comme un roman. Je connaissais un peu la vie de Marie Stuart grâce à des documentaires ou des films, mais ce livre m'a permis de l'approfondir.
Reine d'Ecosse à sa naissance, elle devient reine de France à l'adolescence par son mariage avec François II dont la mort prématurée fut les prémices d'un destin tourmenté après une vie jusque-là heureuse et insouciante, devant rentrer dans un pays qu'elle ne connaît pas. Malgré sa jeunesse, catholique dans un pays essentiellement protestant, elle essaiera de s'imposer. Après deux autres mariages désastreux, elle est accusée d'avoir fait assassiner le deuxième par son troisième mari qui s'enfuit et l'abandonne pour sauver sa propre vie. Cela précipite sa chute. La seconde partie de sa vie ne sera qu'emprisonnement, évasion, trahison, complot et ultime accusation de vouloir attenter à la vie de sa cousine, Elizabeth 1ère dont elle convoitait le trône d'Angleterre.
Quand Stefan Zweig écrivit cet essai, il se voulait totalement neutre face aux innombrables études déjà écrites sur cette reine, puisqu'il n'était ni anglais ni écossais, ni protestant ni catholique.
Si le mystère entoure toujours cette femme passionnée, le portrait qu'il en fait tient autant de la tragédie que du roman historique voire de la dramaturgie shakespearienne, la décrivant comme une femme fatale et amoureuse d'hommes qui meurent, se font assassiner, ou mourant pour elle.
C'est un beau portrait royal, malgré toute la dualité d'une jeune femme douce, insouciante, raffinée, cultivée et à la fois impulsive, désespérée mais déterminée et digne jusqu'à la fin qui en fait un personnage romantique par excellence, sinon romanesque, à l'inverse de son ennemie, Elizabeth 1ère, prudente et calculatrice, faussement amicale et qui signe, par inadvertance, l'ordre de son exécution.
Commenter  J’apprécie          90
Une superbe découverte !

J'ai beaucoup aimé l'écriture de l'auteur et sa façon "d'analyser" Marie Stuart, reine d'Ecosse et de France. Une reine qui n'aura vraiment pas eu de chance durant sa vie.
J'ai bien aimé le fait que l'auteur détaille vraiment les événements de la vie de Marie Stuart, certes, il y a des descriptions mais toujours analysées.

Je recommande vraiment ce livre pour en apprendre plus sur cette femme !
Commenter  J’apprécie          90
Excellente biographie de Stefan Zweig sur une princesse qui fut très célèbre et très malchanceuse, puisqu'elle aurait pu réunir les trônes de France et d'Angleterre, mais, du fait de coups du sort et de sa religion catholique, ne fut que reine d'Ecosse, puis fut capturée et exécutée par sa rivale de toujours, la Reine d'Angleterre, Elisabeth. Zweig en profite pour développer certaines théories quant à la vie amoureuse de la pauvre Marie, qui m'ont souvent semblé d'une grande pertinence.
Commenter  J’apprécie          91
Biographie de Marie Stuart (1542-1587), reine d'Ecosse à l'âge de six jours, épouse de François II, elle devient reine de France durant une année. En 1560, son mari décède et elle retourne dans son pays où elle épouse Lord Darnley et le comte de Bothwell avant de vivre vingt ans, prisonnière de sa rivale et cousine Elisabeth 1ère. Elle sera décapitée en 1587.

Je ne connaissais rien de cette reine si ce n'est qu'elle était la rivale de la reine d'Angleterre. J'ai donc développé mes connaissances en lisant cette biographie. L'auteur passe assez rapidement sur sa jeunesse et sur ces années en France. Il accentue les années où elle revient dans son pays (1561-1567). Tout au long de ce livre, j'ai eu l'impression de lire à la fois un récit romanesque et psychologie de Marie Stuart que l'auteur compare à Elisabeth 1ère, plus qu'un récit historique. Et, par conséquent, j'ai trouvé le récit un peu long et redondant sur les qualités et défauts de chacune de ces reines. Et cela m'a gênée. Je ne me souviens pas d'avoir éprouvée ce sentiment en lisant la biographie de Marie-Antoinette.
Commenter  J’apprécie          91




Lecteurs (2430) Voir plus



Quiz Voir plus

Le joueur d'échec de Zweig

Quel est le nom du champion du monde d'échecs ?

Santovik
Czentovick
Czentovic
Zenovic

9 questions
1884 lecteurs ont répondu
Thème : Le Joueur d'échecs de Stefan ZweigCréer un quiz sur ce livre

{* *}