Comment devenir un Homo naturalis ? Jetez le moins de choses possibles à la poubelle. Récupérez et recyclez les déchets. Les morceaux de tissus ? Reconvertissez-les en chiffons, en patchworks, en coussins, en tapis tressés. La vaisselle cassée? Faites-en des mosaïques. Les vieilles casseroles et les vieux journaux ? Vendez-les au poids. Les cartons et les cageots ? Meublez-vous avec. Les eaux de cuisson ? Teignez votre linge. Les déchets combustibles ? Chauffez votre maison. Les ordures ménagères ? Excellentes pour le compost du jardin.
Voilà quelques-unes des consignes radicales données en 1974 par les précurseurs iconoclastes du
Manuel de la vie pauvre. Certaines, près de 50 ans après leur parution peuvent prêter à sourire car elles rappellent à tous ceux qui ont connu ce souffle de liberté qui a balayé les années 70, les communautés hippies, le retour à la nature et les repas composés de salades sauvages cueillies dans les champs, assaisonnées de sel non raffiné, les fruits cueillis sur des arbres et l'eau captée à la source ; la libération de la sexualité et les grands mouvements de luttes des femmes auxquels
Simone Veil a donné ses lettres de noblesse.
Cet aspect daté donne à cette lecture un délicieux goût vintage et rappelle que certains lanceurs d'alerte n'ont pas attendu les élections présidentielles de 2022 pour se peinturlurer et se déguiser en vert. Il y a 50 ans, les écologistes - surtout s'ils étaient jeunes - passaient pour de doux-dingues-rêveurs feignants et crasseux et déclenchaient les ricanements. Pourtant, de nos jours, au moment où l'austérité devient une consigne officielle et les privations une nécessité pour tous ceux qui vivent dans la pauvreté, ces recettes ne sont plus réservées aux seuls névrosés de l'écologie. C'est à nous tous que ce livre s'adresse. Subversifs, ses auteurs entendent simplifier notre vie. le retour aux sources biologiques est le premier commandement ; le second, ne demandez pas aux autres ce que vous pouvez faire vous-même. Une lecture bain de jouvence !