Les peuples s'y résignent, parce qu'il est dans leur nature de vivre résignés.
Colportée en tous lieux, la rumeur alimente une haine virulente pour l'insolent favori qui se montre partout aux côtés du roi, parade à la portière du carrosse royal, imbu de sa puissance et infatué de sa personne.
Quand la vie des hommes n'obéit plus qu'à l'utilité, cela donne des sociétés amorphes, d'une abjecte apathie.
Chaque siècle choisit ses barbaries.
On ne perd que ce qu'on possède.
J'étais, avec le temps, passé maître dans l'art de me composer une tête de poète. Les écrivains rêvassent, l'affaire est entendue.
Notre blessure venait de ce que sans une organisation [l'Eglise et surtout l'Inquisition], cette parole d'anarchie [celle du Christ] trop haute pour les humains ne pouvait ni être enseignée, ni transmise.
Dès lors que l'on possède la certitude de détenir la Vérité, comment se résoudrait-on à laisser son prochain dans l'erreur ?
Nous contrôlons la société. Nous inculquons l'obéissance, qui nous maintient à la place où nous sommes, parmi nos tableaux et nos livres. Si la société devait vivre selon la justice et la vérité, aucun de nous ne garderait peut-être la vie.
Combien de hauts fonctionnaires, au fil des siècles, ont plaidé la même cause avec des arguments identiques : nous avons évité le pire, sans que le pire... ait d'ailleurs jamais été évité ?