Une Espagne se meurt, une autre, jeune, crâne et joyeuse s'annonce.
Il ne suffit pas de dire n'importe quoi pour échapper à la corde et à la poulie : il faut démontrer sa sincérité, faute de quoi la torture reprendra.
La vérité pourtant est que les bourreaux sont nos frères, qu'ils aiment et souffrent de la même manière que nous. Ils cultivent parfois la poésie, aiment la musique, lisent et méditent. Rien ne les distingue, que leur métier.
Tel un cauchemar, ma vie a passé, de vertige en chute.
Même le grand méchant loup me semblait sympathique. Il voulait les manger, certes, mais sans doute avait-il très faim. Nous aurions bien, nous, dévoré les trois cochons et le grand loup avec, car la guerre privait de nourriture les habitants de la capitale assiégée. Au fond, les loups nous ressemblaient par cette obsession. Ne disait-on pas, autour de moi, une « faim de loup » pour qualifier notre hantise de viande ?
Il trichait, mentait, moins par veulerie que par désillusion. Chaque don l’enfonçait davantage dans sa déception. Il ramassait, puis jetait. À quoi bon entasser les babioles, quand on manque de l'important ?
Il est étrange de donner ce qu'on ne possède pas.
Les livres sont mes meilleurs et plus fidèles amis.
On répète toujours les mêmes fadaises.
L'époque n'est pourtant plus aux fidélités.