Ce livre appartient à la catégorie de roman policier où des drames surviennent lors d'une réunion d'un groupe de personnes dans une grande demeure totalement isolée et baignant dans une atmosphère menaçante. Ici c'est la famille Snaeberg qui se réunit dans un hôtel perdu au milieu d'un champ de lave. Cet hôtel de béton brut et de verre, à la décoration minimaliste, où tout est géré par une appli mobile, rend vite mal à l'aise ses hôtes. C'est une version moderne du traditionn
el manoir hanté. On rentre donc dans ce récit en frissonnant de plaisir, car on se doute de ce qu'on va trouver par la suite. Seul bémol : la nécessité d'aller consulter fréquemment l'arbre généalogique des Snaeberg pour pouvoir situer les nombreux protagonistes que l'on va croiser durant les trois jours que dure la réunion de cette grande famille. Au programme, outre les repas et les passages au bar, il y a : randonnée, sortie en mer et soirée dansante.
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L'auteure bâtit son suspense avec une construction du récit au cordeau. D'un côté, une enquête de police sur un homicide survenu à la fin du deuxième jour et de l'autre, le récit des évènements qui se sont déroulés pendant ces trois jours de retrouvailles familiales. Qui est la personne retrouvée morte, non loin de l'hôtel, au fond d'un précipice? On croit le savoir. Mais peut-être pas. L'auteure ne nous le dira que plus tard. En tout cas, durant cette fête familiale, l'alcool coule à flot : ayant réservé tout l'hôtel pour eux, tous les membres de la famille Snaeberg s'autorisent de grandes libertés. Certains se saoulent par habitude, d'autres pour suivre le mouvement, d'autres enfin pour des raisons qui surgissent à ce moment-là. Au fil des heures, des évènements du passé ressortent, la tension monte, des pensées suicidaires se font jour également.
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C'est un roman pour ceux qui aiment les histoires de famille. Un roman pour ceux qui prennent plaisir à deviner comment ça finit. Qui est mort? Qui est coupable? Est-ce un meurtre? Plusieurs des membres de la famille peuvent être la personne qui est décédée, ou celle qui est la cause du drame, et ce pour de multiples raisons. Bagarre ou acte volontaire déclenché par la haine, la vengeance ou la jalousie, sans doute consécutive à des faits passés. le passage à l'acte étant certainement facilité par l'alcoolisation générale. À 40 pages de la fin, quand un rebondissement (qu'on pense final) survient, on se dit qu'on aurait dû y penser, que l'auteure avait semé plusieurs indices… Mais 40 pages, c'est plus qu'il n'en faut pour placer plusieurs autres rebondissements! Qu'on ait vu juste ou non sur le nom de la victime et du coupable, on a passé un excellent moment de lecture.