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EAN : 9782714497406
304 pages
Belfond (17/05/2023)
4.02/5   60 notes
Résumé :
Comment dire aux femmes : « C’est merveilleux de vieillir ! » quand depuis leur plus jeune âge on les met en garde contre les rides et les cheveux blancs ? Quand le spectre de la vieille peau continue de hanter tous les esprits ? Quand, passé quarante ans, les femmes disparaissent littéralement de nos imaginaires, de nos livres et de nos écrans ?

Face à ce paradoxe féministe, l’autrice et militante Fiona Schmidt a décidé de prendre le sujet à bras le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Déconstruire l'image du corps des femmes à travers la représentation de leur vieillesse, c'est la mission que s'est fixée Fiora Schmidt dans son dernier essai au titre provocateur de Vieille peau. Attention, il ne s'agit pas de la véritable vieillesse, mais de celle qui commence au moment des quarante ans, juste la décennie avant la ménopause…

Car, l'image des femmes âgées, même si on commence à les rencontrer dans les magazines, vantant la grand-mère si attentionnée ou la femme “très mûre” si élégante et toujours dans le cous, sont des exceptions qui cachent un océan de représentations négatives du corps des femmes après quarante ans.

Et, le constat de Fiora Schmidt est implacable. En premier elle identifie l'âgisme avec ses préjugés et ses stéréotypes qui amènent des discriminations fondées sur l'âge.

En le confrontant au sexisme de la société, elle identifie une sorte de double peine qui tombe sur les femmes, depuis leur enfance, au niveau économique, politique et sociétale les obligeant à courir après une jeunesse éphémère.

Ainsi, les personnes vulnérables sont encadrées presque uniquement par des femmes. En effet, ce sont le plus souvent des aides-soignantes qui s'en occupent et très peu d'aides-soignants. Ainsi, le corps des personnes âgées, en majorité des femmes, est uniquement, encore, affaires de femmes.

De plus, le cap de la ménopause est qualifié encore en manque, en maladie et non comme une étape de la vie des femmes ! Alors que toutes les femmes passeront cette étape !

Cette démonstration plonge dans un abîme, surtout lorsque la montagne identifiée, on sait que l'on ne pourra la dépasser que difficilement ! Car, on oppose encore le bien vieillir (celui ou celle qui fait encore si jeune !) au mal vieillir. Alors, qu'évidemment, il y a autant de façon de vieillir qu'il y a d'individus !

En parlant de son expérience personnelle, Fiora Schmidt apprivoise la peur de vieillir pour en définir des contours pleins d'espoir, ce qui rend son essai lumineux !

Fiora Schmidt ose dans son essai Vieille peau s'attaquer au tabou si intense de la vieillesse des femmes en définissant tous les contours des préjugés et des représentations qu'elles subissent depuis leur enfance. Simple d'accès et édifiant, Veille peau revendique la vieillesse comme une étape de vie, libérée des a priori de l'âgisme.

Chronique illustrée ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2023/07/07/fiora-schmidt-vieille-peau/
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Je continue petit à petit mes lectures sur le thème du féminisme et le titre de cette couverture est à mon sens très interpellant avec ce fameux "âge de péremption des femmes à 40 ans", es-ce parce que j'ai atteint cet âge désormais que je me sens plus concerné par ce sujet, cela est for probable.

En tout cas je pense qu'avec l'âge je prend de plus en plus conscience de certaines choses car si aux yeux des hommes 40 ans est une date limite, pour le milieu du travail également c'est la même chose.

Plus jeune nous n'avons pas assez d'expérience, entre 25 ans et 40 ans nous pouvons tomber enceinte et/ou avoir besoin de jours enfants malades et après cela nous coutons trop chères à l'entreprise en ayant trop d'expérience.

J'ai aimé la plume de l'auteur, de même qu'elle nous explique bien ses expériences passées, elle a en effet travaillé pour un magasine féminin très connu et désormais avec l'écriture de cet essai, elle gagne beaucoup moins qu'avec son expérience passé.

J'aime aussi le fait du coup qu'elle reconnaisse ce qu'elle a pu faire de bien ou de moins bien, en nous narrant également sa vie personnelle ou son compagnon est bien plus âgé qu'elle, comme dans beaucoup de couple hétérosexuel.

Une lecture fluide ou l'on peut apprendre certaines choses mais les faits sont amenés de manière simples et abordables, de plus ce livre et très documenté comme le montre les sources à la fin de celui-ci.
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L'épigraphe de cet essai décapant et sans langue de bois donne le ton : "Chère  Déesse : donne-moi le courage de marcher nue à tout âge. de porter du violet et du rouge, d'être disgracieuse, indécente, scandaleuse et inconvenante jusqu'à mon dernier souffle. " et elle est signée Gloria Steinem, figure majeure du mouvement  féministe américain.
Quant à Fiona Schmidt, elle a d'abord travaillé dans la presse féminine (elle sait donc de quoi elle parle quand elle la critique) , avant d'opérer un virage féministe. Il est donc question ici d'abord des injonctions contradictoires concernant le corps des femmes qui doivent vieillir avec grâce, tout en supportant une mise à l'écart de la société, une invisibilisation de celles qui ne sont plus bonnes ni pour la reproduction , ni pour la sexualité.
Plus largement l'autrice s'en prend à l'âgisme  qui considère comme des meubles encombrants ceux qui n'ont plus d'utilité pour notre société de consommation. 
Fiona Schmidt ne se pose jamais en donneuse de leçons, elle souligne ses contradiction et ses erreurs passées, et son style vigoureux emporte l'adhésion. Un essai que j'ai surligné à tour de bras !




Belfond 2023
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Vieillir. Tout le monde est confronté un jour ou l'autre à ce phénomène. Pourtant, dans notre société si civilisée et avancée, la question de l'âge reste un tabou. Publicités, films, crèmes miracle, tout est fait pour nous faire comprendre que la fin n'est pas inéluctable. Mieux encore, qu'on peut arrêter le temps. Enfin pas pour tout le monde. Car la question de la vieillesse concerne surtout les femmes, tandis que les hommes se bonifient comme le vin.
C'est sur ce sujet que se penche l'autrice, Fiona Schmidt. Elle passe au crible bien des aspects du rapport à l'âge, qu'il soit question de l'âge perçu ou de l'âge réel, et des attentes qui leur sont accolées. Rapport au corps, emploi, maternité, baisabilité, elle questionne la façon dont la société construit les injonctions multiples et bien souvent contradictoires qui concerne les femmes âgées. Mais qu'entend-on par âgées ? Si ce mot m'évoque des rides et un nombre supérieur à 70 ans, force est de constater que la société ne l'entend pas de cette oreille : en réalité la "bonne morale", comme je l'appelle, nous (car j'insiste, il est surtout question des femmes ici) explique que nous sommes vieilles grosso modo à partir de 40 ans, soit tout juste la moitié de notre espérance de vie en France. C'est dire l'ironie malaisante de la situation.

Je suis quelque peu peinée et en difficulté pour écrire cette chronique, et cela me gêne d'autant plus que je sais combien il est difficile d'écrire et de soumettre son travail à la critique, qu'elle soit bonne ou non. J'espère que l'autrice, si elle me lit, ne me tiendra pas rigueur des lignes qui suivent. Je n'ai pas réussi à finir ma lecture, même si je l'ai bien avancée, suffisamment pour me faire une idée solide. le thème du livre est incontestablement original et novateur. La démarche, qui s'intéresse à tous les aspects de la vie des femmes, est absolument bien vue. Pourtant je n'ai pas accroché mais j'ai du mal à savoir pourquoi. Peut-être est-ce le style d'écriture : l'autrice a un style très personnel et j'ai du mal à y adhérer, une simple question de goût donc. Peut-être est-ce le sujet : au moment où j'écris cette chronique, j'ai 37 ans, je m'approche donc doucement de la limite fatidique et forcément cela m'amène à m'interroger au regard du thème de l'oeuvre, un questionnement peu agréable, et vu comment la société perçoit la prise d'âge, c'est le moins qu'on puisse dire. Peut-être est-ce justement le sujet de ce livre : je ne me rappelle pas avoir lu quoi que ce soit de censé, de critique, sur l'âge ; je n'ai donc pas de point de comparaison sur lequel m'appuyer, et je dois dire que c'est assez inédit me concernant.
Je ne peux pas dire que je déconseille cet ouvrage, bien au contraire. Je crois surtout qu'il va me falloir un peu de temps pour digérer ce que j'ai lu avant d'achever ma lecture, car le vieillissement de la population aidant, Fiona Schmidt ouvre une boîte de Pandore qui risque bien de nous éclater au visage si nous n'y prenons pas garde.

Je remercie NetGalley et les éditions Belfond pour leur confiance.
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Les femmes doivent être libre, assumer leur âge, tout en évoluant dans une société qui renié la vieillesse et met en avant la jeunesse. Tout le long de leurs vies, les femmes subissent les injonctions de la société, la pression sociale de leur rôle attribué à leur sexe depuis des centaines d'années. Fiona Schmidt décortique ici la honte, les humiliations et les silences qui collent au corps des femmes.
Ce livre analyse les dictats qui pèsent sur les femmes. Elle pointe du doigt l'éducation genrée, c'est-à-dire, une éducation spécifique pour les filles. Elle met en avant la tendance éducationnelle à culpabiliser les filles et à excuser les garçons.
Elle fait une réflexion pertinente quand elle dit que la puberté donne aux garçons les libertés qu'elle retire aux filles.
Elle pointe du doigt le sexisme du marketing, et cela même alors qu'elle a elle-même travaillé dans un magazine féminin il y a quelques années. Elle ne se rendait pas compte de la pression de perfection exercée sur les femmes.
Elle nous parle aussi de l'industrie du cinéma qui met au placard les actrices à partir de 35 ans ou leur fait jouer des rôles de grand-mère.
Ce livre très documenté est rempli d'arguments imparables. Elle nous parle de comment est vu la vieillesse dans notre société. Si le fait d'avoir ou de parler de règles est encore honteux, il l'est bien plus d'être ménopausée.
J'ai aimé le style frais de l'auteure qui illustre plusieurs de ses propose avec des expériences personnelles.
Bref, c'est un livre intéressant qui fait réfléchir sur la condition des femmes.
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critiques presse (1)
MadmoizellePresse
06 juin 2023
Dans un essai brillant, la journaliste et autrice Fiona Schmidt questionne le vieillissement et la façon dont sa perception engendre des inégalités, dans une société avide de juvénilité qui ne cesse de promouvoir une jeunesse illusoire. Elle appelle non plus à réfléchir à ce que vieillir nous fait, mais à ce que cela peut nous apporter.
Lire la critique sur le site : MadmoizellePresse
Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Cette place que l'on cherche n'est pas à l'extérieur, mais à l'intérieur de soi. Vivre ça n'est pas trouvé sa place dans le monde et la garder coûte que coûte en vieillissant, mais trouver qui l'on est, et se faire une place soi-même de plus en plus grande à mesure que l'on vieillit, en restant fidèle à qui l'on est.
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Peu après sa disparition, l’aîné de mes cousins l’a décrite comme « une grand-mère adorable, qui faisait de bons crumbles ». Aucune femme ne mérite d’être aussi mal résumée, de façon aussi désincarnée. Elle n’était pas adorable, mais je l’aimais malgré tout, ou peut-être justement pour les failles à travers lesquelles on devinait la personne qu’elle était, et celle qu’elle aurait pu être. De manière générale, l’amour et le respect que l’on porte aux femmes, et aux vieilles femmes en particulier ne devraient pas être conditionnés au fait qu’elles soient irréprochables. Ma grand-mère a fait comme elle a pu, à la place qu’on lui a laissée, qui n’a cessé de se racornir, et c’est cette place qu’aujourd’hui nous devons rendre aux femmes que la vieillesse fait disparaître de nos radars.
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La moitié de l'humanité ne subira jamais le sexisme. Une partie ne subira pas non plus le racisme, l'homophobie, le validisme ni le mépris de classe. Mais aucune personne qui voit son âge avancer n'est à l'abri des préjugés, stéréotypes et comportements discriminatoires liés au vieillissement, et ce d'autant moins que l'âgisme n'est même pas perçu comme une discrimination.
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En 1804, le Code civil napoléonien aligne l’âge nubile des hommes sur leur âge civil : à 18 ans, ceux-ci sont donc déclarés aptes à se marier et à voter. Hélas, à l’époque, les organes des femmes ne se développent ni avec la même harmonie ni à la même cadence que ceux des hommes : rapides comme un lièvre sous EPO, leurs organes reproducteurs leur permettent de se marier dès 15 ans, alors que leur cerveau, lent comme une tortue asthmatique, les empêche de réfléchir et de voter jusqu’en 1944, date à laquelle il arrive enfin à la hauteur de celui des hommes. Et il faudra encore attendre 2006, soixante-deux ans après le hold-up féminin sur la citoyenneté, pour que l’âge nubile des femmes soit enfin aligné sur celui des hommes
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Des vieux jeunes, en somme.
Des vieux "comme il faut", biologiquement âgés mais socialement jeunes, par opposition aux vieux embarrassants, qui ne sont pas ou plus ni autonomes, ni actifs, ni consommateurs, ni fortunés, ni imposables, ni utiles socialement, et pour lesquels on crée une nouvelle catégorie dans les années 1980 : le "4 ème âge". Celle-ci ne fait pas tant référence à l’âge de la personne qu'à sa dépendance[...] mais elle contribue à associer l'avancée en âge au handicap à la fois biologique et social, donc à nourrir l'âgisme institutionnalisé.
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Vidéo de Fiona Schmidt
Fiona Schmidt vous présente son ouvrage "Vieille peau : les femmes, leur corps, leur âge" aux éditions Belfond.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2801310/fiona-schmidt-vieille-peau-les-femmes-leur-corps-leur-age-recit
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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