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Marcel Giuglaris (Autre)Kuni Matsuo (Traducteur)
EAN : 9782714495891
192 pages
Belfond (27/01/2022)
3.42/5   18 notes
Résumé :
Riches et désœuvrés, des adolescents flânent sur les plages, portant lunettes noires et chemises hawaïennes ; des lycéens passent leurs journées à boire, à naviguer, à courir les filles, et leurs nuits à se bagarrer, s’adonnant sans discontinuer à la violence, au sexe, à l’alcool, au vol.
Des jeunes en quête d’eux-mêmes dans un égoïsme forcené, en révolte contre l’autorité, les générations
précédentes et la société dans son ensemble, où ils ne trouve... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Voici une lecture difficile et parfois répugnante du fait du comportement des protagonistes ! Nouvelles écrites après la guerre dans un Japon qui cherche à se reconstruire mais que la jeune génération refuse, ne voulant pas se réfugier dans les carcans de la tradition.

Cette jeunesse ne se met aucune entrave, se permet tout et en premier lieu la violence au quotidien, les trafics, l'utilisation des femmes comme seul objet sexuel, l'humiliation, allant jusqu'au meurtre ! Comme un préquel des yakuzas modernes !

L'auteur, âgé de 23 ans au moment de l'écriture, n'a pas hésité à décrire par le menu les traitements infligés par les jeunes hommes de sa génération à leurs semblables !

J'ai demandé ce titre à Belfond vintage me souvenant avec plaisir de la lecture de Friedo Lampe, je suis vite retombée dans le marasme !

#ShintaroIshihara #lasaisondusoleil #NetGalleyFrance

Challenge Riquiqui 2022
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Lecture Thématique février 2022 : Les petits livres
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Une lecture surprenante ! Je ne m'attendais pas à une lecture aussi riche.

Des nouvelles de longueur et de qualité inégales, dans lesquelles on découvre une jeunesse à la fois désabusée et survoltée. Les jeunes hommes se cherchent, testent et franchissent bon nombre de limites. J'ai trouvé dans ce recueil ce que j'aime et ce que j'attends en lisant des nouvelles : des histoires vives, savoureuses, et à chute.

Elles ne plairont pas à tout le monde. Elles ont un côté subversif et sacrément immoral qui aujourd'hui porte atteinte à beaucoup de valeurs “acquises” pour la plupart des gens. Certains passages m'ont semblé mal traduits ou mal corrigés, mais peut-être est-ce dû à la jeunesse de l'auteur au moment de l'écriture. Les adolescents s'adonnent à la violence gratuite, au chantage et au sexe pas toujours consenti. Finalement rien de plus que le quotidien d'une bonne partie de la jeunesse aujourd'hui.

Pourtant écrites dans les années 50' au Japon, l'état d'esprit de ces jeunes révélé par ces nouvelles m'est familier. J'ai compris cette jeunesse qui n'a plus de bases solides pour construire son avenir et qui se réfugie dans les drogues, le sexe et la violence. Peut-être font-ils fonctionner leurs instincts primitifs pour se retrouver et se construire dans le monde que leurs parents leur ont laissé et qui ne leur correspond pas. Ou peut-être simplement que mon coeur en révolte en reconnaît d'autres.

La postface m'a fait drôle. Datée de la sortie de l'ouvrage en 1957, cette critique de Marcel Giuglaris indique notamment que l'auteur écrit mal et dénigre cette jeunesse. J'aurais apprécié une postface de la postface. En effet, est-ce ce que pensent les éditeurs d'aujourd'hui en republiant ce texte ? Elle est toutefois intéressante, car elle contextualise le recueil, elle tente d'analyser la jeunesse et enrichit notre culture personnelle ; grâce à elle, j'ai appris le terme de « taiyo-zoku », terme inventé par un journaliste pour décrire cette jeunesse décadente. Sans prétention aucune, pour ma part les jeunes de ce texte souffrent à leur manière du Mal du Siècle décrit par Musset, où ils se cherchent par tous les moyens dans un monde d'après-guerre.

En ce qui me concerne, c'était donc une bonne lecture et je chercherai bientôt à lire davantage de cet auteur.
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Il est des lectures qui ont comme un goût d'échec. Je n'avais pas lu d'oeuvres japonaises (hors manga) depuis un certain temps. J'aime la collection Vintage des éditions Belfond, je me suis donc laissée tenter par ce partenariat.

Ce fut une erreur. Non seulement je n'ai pas accroché à la lecture de ces nouvelles, mais j'ai été assez horrifiée par la peinture de la société nippone qui nous était présentée et qui, s'il faut en croire les lecteurs de l'époque, représente fidèlement cette société d'après-guerre.

Les personnages sont extrêmement violents. L'amour ? Ils ne connaissent pas, ils piétinent les femmes au sens propre comme au sens figuré. Ce qui peut leur arrivé, à elles, à leurs amis, à cause d'eux ? Ils n'en ont strictement rien à faire. La seule personne qui compte à leurs yeux, c'est eux-même. Leur plaisir, l'argent facile, l'alcool. Les amitiés ? Pas vraiment durable. Les femmes ? Jetables. J'ai l'impression en écrivant ces mots d'être encore au-dessous de l'égoïsme, du cynisme de cette génération.

Je ne peux pas dire "à lire", je ne peux même pas dire que je recommande ce recueil de nouvelles, tant sa lecture est finalement éprouvante.
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Je n'ai pas compris pourquoi Belfond avait décidé de republier ce texte paru au Japon en 1955 puis en France en 1958. La traduction est inchangée, la postface aussi. Aucun appareil critique supplémentaire n'est apporté.

J'ai été beaucoup gêné par les personnages féminins qui sont peu crédibles, sans consistance et par le fait que tous les personnages masculins du récit les utilisent comme des mouchoirs. On sent que c'est un homme misogyne qui a écrit le texte. On pourra m'objecter que c'est un texte qui date des années 50 et qu'il faut le remettre dans le contexte de son époque, mais il y a aussi d'autres textes écrits par des hommes de la même génération qui n'abordent pas les personnages féminins ainsi. Dans ce texte, une jeune femme est droguée, violée, battue, et hop deux jours après, la voici qui revient voir son agresseur pour voir s'ils peuvent avoir une relation sur le long terme. Les personnages sont détestables, c'est trop exagéré, mal écrit et je n'y trouve pas d'intérêt.

La postface donne des indications claires sur l'importance de ce texte dans un Japon post-guerre. Ce livre a remué la société japonaise et est à l'origine de la naissance d'un mouvement social. Mais l'auteur de la postface reconnaît qu'il a ressenti un certain malaise en le lisant et pense que les lecteurs vont être déçus, il indique aussi que l'auteur écrit mal. La postface est écrit en 1958, et peut voir aussi quelques réflexions misogynes.

Donc je m'interroge. Pourquoi avoir publié ce texte de nouveau alors que ce n'est pas une nouvelle traduction, qu'aucune nouvelle postface n'ait été ajoutée ? C'est un texte qui mérite clairement un appareil critique fort, en tout cas, un travail plus développé que deux pages d'explications en fin de recueil...
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Ce recueil fait la part belle à une jeunesse japonaise des années 50, dont la principale occupation est une certaine tendance à la violence, aux comportements déviants, aux prises d'alcools inconsidérées. La plupart sont riches, mais aiment à se couler au coeur des bagarres, des coups montés, des trahisons. Ils veulent se faire de l'argent pour le fun, pas vraiment par besoin.

Ces jeunes se heurtent aux principes moraux que leurs parents voudraient les voir respecter, ils se soulèvent contre cela, voulant vivre sans regret, même des situations folles. le racket, les brimades, les humiliations les rendent forts. Que restera t'il d'eux une fois à l'âge adulte? Quels regards porteront-ils sur leurs incartades?

Ils jouissent du plaisir immédiat, sans aucun égard pour les sentiments de autres, encore moins du corps des femmes. Ces jeunes ne peuvent reconnaitre un quelconque penchant pour une jeune fille, ce serait admettre une faiblesse que jamais ils ne concèderont. Ils préfèrent les abimer, les dominer puis les jeter. Elles tombent enceintes de leurs oeuvres, elles se font avorter, et pour certaines elles y meurent. Aucun pleur, aucun chagrin assumé, les femmes passent à un moment T de leur vie et eux se tournent vers d'autres si peu qu'elles s'attachent.

Ces textes sont souvent choquants mais magnifiquement écrits. Choquants car ils heurtent notre considération de l'Autre, l'estime que l'on peut porter, les valeurs auxquelles on se réfère. Chaque nouvelle est une histoire complète, avec une fin qui peut scandaliser ou bien interroger.

C'était à la fois émouvant aussi bien qu'offensant. L'auteur reste sur la ligne médiane entre les deux. Une postface explique le contexte de ce recueil, ce que l'auteur a voulu démontrer. Je comprends maintenant pourquoi il a été admiré lors de sa première parution au Japon en 1955. Cette génération avait quelque chose à dire à ses aînés, Shintaro Ishihara l'a mis en mots.

L'auteur est décédé le 1er février 2022, soit 4 jours après la nouvelle édition en France de son recueil, RIP.

Enjoy!
Lien : https://saginlibrio.over-blo..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Tatsuya connaissait un jeune homme qui avait frappé sa mère à coups de pied, parce qu’elle avait pris un amant après que son mari l’eut quittée pour une maîtresse. Il donnait comme mobile à son acte sa haine pour son père. Aucun de ses amis ne lui fit le moindre reproche. Au contraire, ils admirèrent sa virilité et l’envièrent secrètement.

L’amitié que se témoignaient ces jeunes gens était très différente de celle qui liait ceux des générations précédentes. L’idée de sacrifice, d’altruisme, ne les effleurait même pas et leur entente ne résistait pas à la moindre dette. La seule morale qu’ils se reconnussent était le respect de la vie privée. Hors cela, tout entre eux n’était que calcul, complicité et friponneries. Leur conduite glissait fatalement vers le pire, car si l’on met au compte des frasques de jeunesse de vilaines affaires de mœurs ou d’argent, il s’agissait, pour ces collégiens, de combinaisons soigneusement préparées.

Les adultes s’en inquiétaient, la génération qui montait risquant fort de troubler l’ordre qu’ils avaient eu tant de peine à établir. Ils s’en souciaient autant que des communistes… Cependant, ces jeunes immoralistes construisaient peut-être un monde neuf où s’épanouiraient, tels les cactus dans le désert, de nouvelles valeurs morales… (page 118)
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Tatsuya n'était pas sentimental. S'il s'était laissé prendre aux coquetteries féminines, ses camarades se seraient moqués de lui. Ils se ressemblaient. À leurs oreilles, le mot « amour » n'avait qu'un son chatouilleux et stupide. Dans leurs conversations, ils ne s'en servaient que par dérision et pour taquiner les puceaux. Matérialistes, ils considéraient les sentiments comme des accidents physiques sans importance. Ainsi raisonnaient-ils pour l'amitié entre camarades, l'affection d'un père envers ses enfants et vice versa. Seule, leur mère trouvait grâce. Ils ressentaient pour elle une tendresse exceptionnelle qu'ils étendaient parfois à celle de leurs amis. Séparés d'elle, ils se mettaient à regarder les autres femmes avec dépit. Si, après des ruptures de ce genre, l'un ou l'autre revenait à sa mère, il avait reçu dans l'intervalle un cadeau de l'aventure : l'expérience, et ses gentillesses d'autrefois reflétaient, malgré lui, ses désillusions.

Nouvelle : La saison du soleil.
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Comment ces jeunes gens d'après-guerre en étaient-ils arrivés à perdre toute ligne de conduite ? Qui avait forgé en eux cet état d'esprit ? Après tout, c'était peut-être leur morale, une loi de la nature, primitive mais vivante et spontanée. C'était aussi le mode d'expression d'une humanité nouvelle, plus directe que la précédente. Au lieu de s'abandonner à leurs instincts, la plupart des adolescents s'efforcent de singer les aînés. Ces jeunes affranchis considéraient que l'imitation des adultes ne pouvait qu'étouffer une vie sociale déjà étriquée. Vivre dans la routine, c'était les faire vieillir avant l'âge et pousser leur jeunesse au désespoir.

Nouvelle : La classe grise.
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Il était heureux de retrouver Tokyo. En province, les étudiants n'avaient guère regretté leurs amies, mais tous avaient eu la nostalgie du crépuscule de cette ville, ce crépuscule propice aux bagarres et aux aventures... Ils n'avaient eu envie de revoir que ce crépuscule...

Nouvelle : La saison du soleil.
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Ces bagarres n'avaient pour lui pas grand but, sinon la satisfaction de se battre, car il l'emportait presque toujours. Les autres cherchaient le recul, la fuite de l'adversaire, la victoire enfin qui flattait leur amour-propre. C'était des sortes de combats d'étiquette, de duels à la première touche. Pour le jeune homme, chaque bataille était un accrochage à mort. Il fallait que son ennemi gémît et se rendît. C'était aussi une affaire. Considérant la réconciliation comme une perte de temps et d'efforts, il voyait surtout dans le combat des clients qui devaient payer.

Nouvelle : Le yacht et le jeune homme.
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