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Lino Ventura est une vache sacrée. Pas question de rater une énième diffusion des Tontons flingueurs, d'Un taxi pour Tobrouk ou de L'armée des Ombres. Pas question non plus de lui dessiner une paire de moustaches sur une couverture de magazine.
Ventura c'est la sobriété, la virilité à l'ancienne, le père plein de pudeur qui fonde l'association Perce-Neige. Bref, on ne touche pas au grisbi, et on ne touche pas non plus à Lino Ventura.
La biographie de Stéphane Oiry (Dessin et couleurs) et d'Arnaud le Gouëfflec (Scénario) vous donne la sensation d'être dans une salle de cinéma, des plans séquence défilent et vous restituent la quintessence de l'homme: le catcheur devenu acteur par hasard, l'interprète instinctif, l'enfant italien victime du racisme quotidien qui a grandi sans père, l'ami loyal…
Les deux auteurs parviennent à nous offrir une biographie réussie et fidèle tout en gardant intact le mystère Lino Ventura. le fil conducteur du roman graphique est la série d'entrevues accordées par l'acteur à un journaliste, Merlin, qui tente tant bien que mal de percer la légendaire carapace de Tonton Fernand. Car l'acteur ne donnait à voir que ce qu'il voulait bien. La pudeur, la discrétion avaient un sens pour lui. Les anecdotes sur les tournages, sur les acteurs (Gabin, Bardot…), sur les réalisateurs (Melville, Robert Enrico…), sur les films refusés (Les aventures de Rabbi Jacob, le vieux fusil…) valent bien mille anecdotes intimes et personnelles. le choix des auteurs de placer au centre du récit la caméra, cet « oeil de verre », est plus que judicieux. J'ai eu la sensation d'être allée voir un film captivant avec pour tête d'affiche, un des plus grands acteurs français.
Je remercie les Editions Glénat pour cet ouvrage reçu dans le cadre de l'Opération Masse Critique.
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Sûrement pas facile de s'attaquer à un tel acteur au travers d'une fiction dessinant le portrait d'un homme entier, au caractère bien trempé, homme de conviction, fidèle en amour comme en amitié. Et pourtant le miracle opère, grâce à une scénarisation qui fonctionne parfaitement montrant les deux côtés du bonhomme. Et avec une furieuse envie de revoir Lino Ventura dans de nombreux rôles ou il bouffait littéralement l'écran. Arnaud le Gouëfflec et Stéphane Ory rendent un hommage respectueux au monstre sacré que fut Lino Ventura. Merci bien sûr aux Éditions Glénat et à Babelio pour cette masse critique de belle qualité.
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Voilà une très belle idée que cette nouvelle collection des éditions Glénat, titrée " 9 ½ " – dont le nom évoque à la fois l'un des plus grands films traitant du cinéma (8 ½ de Federico Fellini) et le 9e Art.

Cette collection de romans graphiques a pour ambition de raconter l'histoire du 7e art à travers les grands réalisateurs ou les grands acteurs.

Pour commencer cette série de grands noms un réalisateur Sergio Leone , scénarisé par Noël Simsolo, qui co-dirige la collection :,et un comédien qui incarne tout un pan de cinéma français : Lino Ventura.

Ce tome consacré au grand Lino Ventura , avec au scénario Arnaud le Gouefflec et au dessin, Stephane Ory pour tenter de sonder ce qu'il y avait derrière ce colosse au coeur d'or sous la forme d'une biographie avec quelques éléments de fiction.
Sous la forme d'une rencontre inventée entre un journaliste un peu empoté et maladroit , Merlin, et un Lino Ventura plutôt à la fin de sa vie , on voit défiler tout un pan de la carrière du comédien des Tonton Flingueurs ou de Garde à vue .
On apprend ainsi comment cet ancien catcheur a pu arriver un peu par hasard dans le milieu du cinéma et comment il est très vite compris les producteurs et le grand public en incarnant une sorte de virilité un peu lasse.
ventura2
Le scénariste Arnaud le Gouefflec s'est visiblement inspiré de plusieurs biographies de la star, dont celle écrite par sa fille Cléa
On y découvre un Lino Ventura terriblement humain et même épicurien, un type fidèle à ses convictions assez loin de l'image de type un beu bourru et froid qu'il donnait dans les films.

Un homme pudique, simple, droit dans ses bottes qui n'hésite pas à se fâcher avec des cinéastes ou des comédiens pour des questions d'honneur ( ou des scènes trop dénudées pour lui).

Le dessin est précis , avec une tonalité plutôt vintage qui sied bien au propos. Un excellent premier tome, on a hâte de découvrir celui consacré à Sergio Léone!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Voilà une BD / biographie graphique originale. Les auteurs ont choisi de présenter l'homme Lino Ventura, ses origines italiennes, son arrivée dans le cinéma un peu par hasard, autant que sa filmographie.
Ils utilisent comme vecteur de présentation des conversations entre l'acteur et un journaliste, accroché et un peu lourd : Merlin. Merlin ne lui lâchant pas les basques, Ventura va se laisser aller à quelques confidences. Limitées, car il faut pas le chercher, non plus.

La bonne idée est de ne pas suivre bêtement la chronologie, mais d'entrecouper les sujets, et de faire jouer à Ventura gamin des scénettes dignes de Quick et Flupke.
Rien à redire donc sur le scénario de Arnaud le Gouëfflec, habile synthèse des biographies existantes.
Comme il le souligne, l'acteur Ventura avait une présence, un magnétisme, un regard… une gueule, quoi…

Et c'est là que la BD déçoit un peu. Stéphane Oiry choisit une illustration simple, sans chichi. Pourquoi pas ? Mais les personnages perdent de leur épaisseur et Ventura lui-même, dont la figure est dans l'esprit de tous ceux qui ont vu ses films, est parfois représenté avec des traits bien éloignés de la réalité. Sans réclamer trop de réalisme, ou au contraire aller vers la caricature, un peu plus de proximité entre l'acteur et son double graphique aurait été bienvenu.

L'histoire explique bien comment ce taiseux qui choisissait ses scénarios avec soin, jamais avec la moindre scène de sexe, savait exister à l'écran par sa seule présence. le Ventura dessiné par Oiry cause bien, cite du Audiard parfois, explique pourquoi il était si proche d'un Giovanni et pourquoi la façon de tourner de Melville l'énervait. Mais ce Ventura manque de punch. On ne retrouve le regard de Lino que dans quelques gros plans manifestement basés sur des images connues de l'acteur.

Ventura voulait bien faire, être à l'aise dans ses rôles, et être discret dans sa vie privée. Aider l'association Perce-Neige, qui s'occupe des handicapés lui a demandé de prendre sur lui dans l'intérêt de cette oeuvre.
Un grand acteur, un grand homme.
Merci à l'éditeur pour cet envoi dans le cadre de Masse critique graphique. Avis aux cinéphiles : apparemment un Patrick Dewaere et un Jayne Mansfield devraient suivre..
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Qui dit Lino Ventura pense bien évidement à des films vus où il jouait. Pour moi c'est : Un taxi pour Tobrouk ― L'arme à gauche ― Ne nous fâchons pas ― Les misérables. Dans les misérables il est Jean Valjean sorti du bagne avec une pièce de monnaie, qu'il croit qu'un gamin lui a volé c'est à dire même pas la possibilité de s'acheter de quoi manger. le malheur qui s'ajoute au malheur mais ce malheur engendrera une grande générosité.

Le scénario de la bande dessinée est intéressant au départ. Nous le devons à Arnaud le Gouefflec. Un certain Merlin, journaliste, tient Lino Ventura aux semelles parce qu'il veut savoir un maximum sur Lino et consigner ce qu'il a apprit sur une bande magnétique ou un carnet de note.

Lino n'a jamais revu son père qu'il était censé voir à Paris après son émigration d'Italie.

Sa mère travaillait comme femme de ménage dans un hôtel et c'est sans doute à cause de cela qu'il a toujours respecté le labeur d'autrui, quel qu'il soit.

Avant d'être acteur, il a été lutteur, catcheur. le cinéma, il n'avait pas l'idée de cette orientation Un producteur voulait l'engager et pour éviter l'offre, il avançait des prétentions bien supérieures à celles des mieux payés. Sa stratégie aura échoué. En guise de défit, il se lancera dans le métier d'acteur. Il dit que son jeu est intuitif. Il n'est pas question qu'un producteur lui dise lisez le synopsis et demain sur le plateau. Il n'accepte que des rôles qu'il apprécie et qui correspondent à ce qu'il est lui-même.

C'est le film : « Touchez pas au grisbi » avec Jean Gabin qui le lança véritablement comme acteur.

En fait, Merlin s'est bien documenté sur la vie de Lino. Souvent c'est lui qui dit ce qu'il en est, et reste alors à Lino d'être affirmatif sur ce qu'avance Merlin.

Le troisième enfant de Lino est une petite fille handicapée. Lino fonde avec son épouse Odette : Les perce-neiges, belle association dont la structure a essaimé en France et en Belgique.

Lino adore bien manger et même cuisiné et pour lui manger en partage fait son plus grand bonheur. Ainsi Lino est en voiture avec le journaliste. Il parle d'un gite où il a accès et se réjoui de préparer et partager un plat italien avec Merlin.

Lino Ventura est d'allure brute au coeur d'or

Je n'aime pas trop ces fonds d'images en couleur unie. Les transitions entre séquences ne sont pas claires et la chronologie de sa vie n'est pas respectée. Pour ces raisons, il est difficile de se représenter l'ensemble de son vécu. Voila des raisons de dire que l'ouvrage n'est pas, selon moi, une réussite et que je l'aime modérément.

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Lino Ventura c'est toute une époque du cinéma français. Il représente pour moi le dur au coeur tendre et ne semble jamais faire semblant.
Arnaud le Gouëfflec au scénario et Stéphane Oiry au dessin et couleurs se sont associés pour réaliser une biographie sous forme de roman graphique "Lino Ventura et l'oeil de verre". Elle est assez réussie et dès la couverture on voit que le regard de celui qui a fait comédien est profond (il dit qu'on n'EST pas un métier mais qu'on le FAIT).
L'oeil de verre c'est cette caméra qui l'intrigue et qui va le filmer pendant plus de trente ans, entre 1954 et 1987.
L'homme est assez impressionnant, il a un côté bougon. Pourtant, un journaliste nommé Merlin ne le lâche pas pour tenter de le cerner (son intention est de faire un film). Il est assez collant mais Lino va quand même le laisser l'accompagner pour partager quelques moments et de délicieuses pâtes (origine italienne oblige!).
Dans les années 50, il n'avait pas du tout l'intention de faire du cinéma bien qu'il adorait les salles obscures où il allait souvent avec sa femme adorée. Non, son truc c'était le sport : il a été champion d'Europe de lutte en février 1950 et a pratiqué le catch. D'ailleurs, le sport lui donne un mental et l'habitude de s'exposer sur un ring comme une scène. Cela explique peut-être la facilité de son jeu au cinéma.
Il commence donc à jouer un peu par hasard et son admiration pour Jean Gabin va le lui permettre de faire ses premiers pas face à la caméra. Cela va durer même s'il refuse souvent des rôles.
Bien sûr, le journaliste Merlin tente aussi de lui parler de sa vie personnelle. Lino reste discret même s'il n'hésite pas à raconter son engagement pour l'association perce-neige en faveur des enfants handicapés ayant lui-même une petite fille pas comme les autres.
Et puis quand il raconte son enfance, Arnaud le Gouëfflec et Stéphane Oiry font une mise en page spéciale, comme un illustré de l'époque qu'ils intitulent Lino et Bruno, du nom de son meilleur ami.
Cela donne un certain rythme à la biographie de celui qui garde une part de mystère.
Les dessins sont vraiment réussis et j'ai passé un bon moment de lecture qui m'a donné envie de voir ou revoir les films avec Lino Ventura.


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Lino Ventura c'est toute une époque à travers une carrure et un regard. C'est la pudeur, la classe, le respect et la bonne chère.
Lino Ventura et l'oeil de verre retrace très bien tout cela en revenant à la fois sur la vie privée de l'acteur hors norme et sur sa filmographie. On y découvre des anecdotes amusantes et touchantes et surtout on a qu'une seule envie en la refermant : (re)voir un film avec Lino Ventura!
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Découvrir le « grand Lino » sous l'angle d'un roman graphique OUI ! Pendant toute cette lecture, texte et cadrage du dessin font bon ménage. On ressent toute la délicatesse et la timidité de l'acteur. Et ce Merlin journaliste gaffeur et tourneur en rond pour faciliter le dialogue avec une star est très juste. J'ai adoré les anecdotes, la lassitude et plénitude des couleurs et la scène du train ... bravo à ce duo d'auteurs !
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Lino Ventura
et l'oeil de verre
Arnaud le Gouëfflec, Stéphane Oiry
avec une préface de Jean-Claude Carrière
roman graphique
Glénat, 9½, 144p, 2019


Rien de ce qui est Lino Ventura ne doit m'être étranger. Je tombe par hasard et par flânerie sur cet album, dont Lino Ventura qui n'aimait pas les BD, est le héros. Je m'en empare. de plus, la préface de Jean-Claude Carrière, un personnage lui aussi de l'album, m'emballe. J'apprécie ces deux hommes discrets .
Merlin, un journaliste maladroit et distrait, qui rappelle un certain emmerdeur, interroge Ventura, prétendûment dans le cadre d'un article. Ventura, l'homme taiseux, extrêmement pudique, que lui dira-t-il ? Se laissera-t-il seulement interroger ? Eh bien oui, car Merlin finit par lui être sympathique. Qu'ai-je appris que je ne savais pas déjà ? Rien, ou presque. Je ne me rappelais plus qu'il était né à Parme.
Ventura donc, un Rital qui vient à Paris où il essuiera le mépris, avec sa mère, qui a fait femme de ménage comme lui a fait acteur, pour y retrouver son père, absent au rendez-vous, qui pratique la lutte gréco-romaine puis le catch, et devient manager, est engagé pour jouer un film. L'oeil de verre, c'est la caméra, et devant celle-ci, Becker et Gabin, dans Touchez pas au grisbi, découvrent qu'il est un acteur-né, non pas un comédien qui interprète un rôle, comme Gabin justement. Pour Ventura, « au cinéma, comme dans la vie, tout est affaire de regard et du reflet qu'on laisse dans celui des autres, parce que le regard dit toujours la vérité. »
Sa filmographie est fournie, bien qu'il ait refusé de très nombreux scénarios, et il n'a joué que des personnages pour qui il avait de l'empathie, c'est à dire des personnages traqués, profondément seuls et humains.
Il était très exigeant en amitié. Il détestait Merville, un grand cinéaste mais un homme détestable qui lui avait fait parvenir, en hyène, le casier judiciaire de José Giovanni.
Le Gouëfflec retrouve le phrasé de Lino Ventura qu'on croit parfois entendre dans tel dialogue. Oiry, avec le choix du graphisme vintage, le trait appuyé, replace le lecteur dans les ambiances du ciné de l'époque. le jeune Lino Ventura devient le héros d'un illustré que d'ailleurs Merlin feuillette en attendant un train.
Cet album est d'une lecture très agréable. Lino Ventura garde son mystère. Impossible de raccourcir la vue avec des réponses simplistes. On peut aussi deviner tout le travail de documentation sous-jacent, et la conception que leurs auteurs ont de la BD.



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Nouvelle collection chez Glénat qui édite une sélection de biographies autour de grands réalisateurs ou acteurs. Vous trouverez un album sur Lino Ventura et Sergio Leone en rayon. Une approche à chaque fois très réussie de ces monstres de cinéma où l'on apprend beaucoup sur leur démarche artistique et sur eux-mêmes.
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