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Citations sur Lettres à son frère Théo (227)

Sans date
... Je me sens vieux chaque fois que je songe que la plupart des gens qui me connaissent me considèrent comme un raté : il me semble qu'un jour il s pourraient avoir raison si certaines choses ne changent pas. Quand je me dis qu'il pourrait en être ainsi, j'en sens si intensément la réalité que je suis découragé et que toute envie me passe comme si c'était déjà arrivé. Lorsque je regagne mon humeur normale, plus calme, il m'arrive de me réjouir que trente années se soient écoulées et qu'elles ne se soient pas écoulées sans que j'aie apprit quelque chose dont je pourrai tirer parti plus tard. Je me sens alors la force et l'envie de vivre les trente années suivantes, s'il m'est donné de les vivre. ... Bien des choses ne font que commencer à trente ans, et il est certain que tout n'est pas fini à ce moment-là. Mais on n'espère plus que la vie vous donnera ceci ou cela, puisque l'expérience vous a appris qu'elle ne peut vous le donner. On commence à saisir alors que la vie n'est qu'une espèce de période de fumage, et que la récolte n'est pas de ce monde.
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Sans date
... Tu ne sais pas à quel point il est décourageant de fixer une toile blanche qui dit au peintre : tu n'es capable de rien ; la toile a un regard fixe idiot et elle fascine à ce point certains peintres qu'ils en deviennent idiots eux-mêmes.
Nombreux sont les peintres qui ont peur d'une toile blanche, mais une toile blanche a peur du véritable peintre passionné qui ose - et qui a su vaincre la fascination de ce tu n'es capable de rien.
La vie en soi, elle aussi, présente toujours à l'homme un côté blanc infiniment banal qui vous décourage et vous fait désespérer ; une face absolument vierge, aussi vierge que la toile blanche du chevalet. Mais si banale et si vaine, si morte paraisse la vie, l'homme doué de foi, d'énergie, de chaleur, sachant ce qu'il sait, ne se laisse pas payer en monnaie de singe.
Il intervient, fait quelque chose, part de là, enfin, il brise - il « endommage » disent-ils. Laisse-les donc dire, ces théologiens glacés.
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La réussite est parfois le résultat de toute une série d'échecs.
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Le 18 août 1888, Vincent Van Gogh parle à Théo d’un ami belge, le peintre Eugène Boch, qu’il a rencontré à Arles. Ce portrait est, à mes yeux, le plus beau du peintre :

« Je voudrais faire le portrait d'un ami artiste, qui rêve de grands rêves, qui travaille comme le rossignol chante, parce que c'est ainsi sa nature. Cet homme sera blond. Je voudrais mettre dans le tableau mon appréciation, mon amour que j'ai pour lui. Je le peindrai donc tel quel, aussi fidèlement que je pourrai [...]. Derrière la tête, au lieu de peindre le mur banal du mesquin appartement, je peins l'infini, je fais un fond simple du bleu le plus riche, le plus intense, que je puisse confectionner, et par cette simple combinaison la tête blonde éclairée sur ce fond bleu riche, obtient un effet mystérieux comme l'étoile dans l'azur profond ».

https://www.wikiart.org/fr/vincent-van-gogh/portrait-deugene-boch-1888

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L’art exige un labeur opiniâtre ; il faut travailler sans cesse, malgré tout, et observer toujours
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Du moment que nous nous efforçons de vivre sincèrement, tout sera pour le mieux, même si nous devons avoir inévitablement des peines sincères et de véritables désillusions ; nous commettrons probablement aussi de lourdes fautes et accomplirons de mauvaises actions, mais il est vrai qu’il vaut mieux d’avoir l’esprit ardent, même si l’on doit commettre plus de fautes, que d’être mesquin et trop prudent. Il est bon d’aimer autant que l’on peut, car c’est là que gît la vraie force, et celui qui aime beaucoup accomplit de grandes choses et en est capable, et ce qui se fait par amour est bien fait [...]
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La dernière lettre, celle que Vincent portait sur lui le 29 juillet 1890

Sans date
Mon cher frère,

Merci de ta bonne lettre et du billet de 50 francs qu'elle contenait.
Puisque cela va bien, ce qui est le principal, pourquoi insisterais-je sur des choses de moindre importance, ma foi, avant qu'il y ait chance de causer affaires à têtes plus reposées, il y a probablement loin.
Les autres peintres, quoi qu'ils en pensent, instinctivement se tiennent à distance des discussions sur le commerce actuel. Eh bien ! vraiment, nous ne pouvons faire parler que nos tableaux.

Mais pourtant mon cher frère, il y a ceci que toujours je t'ai dit et je te le redis encore une fois avec toute la gravité que puisse donner les efforts de pensée assidument fixée pour chercher à faire aussi bien qu'on peut - je te le redis encore que je considérerai toujours que tu es autre chose qu'un simple marchand de Corot, que par mon intermédiaire tu as ta part à la production même de certaines toiles, qui même dans la débâcle gardent leur calme.
Car là nous en sommes et c'est là tout au moins le principal que je puisse avoir à te dire dans un moment de crise relative.
Dans un moment où les choses sont fort tendues entre marchands de tableaux - d'artistes morts - et d'artistes vivants.
Eh bien ! mon travail à moi, j'y risque ma vie et ma raison y a fondrée à moitié - bon - mais tu n'es pas dans les marchands d'hommes pour autant que je sache, et puisse prendre parti, je le trouve, agissant réellement avec humanité. Mais que veux-tu?
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19 mai 1877
J'ai encore beaucoup de travail ce matin ; je me rends compte que ce n'est pas facile et que ce sera toujours plus difficile ; pourtant, j'espère réussir. Je suis d'ailleurs convaincu que c'est en travaillant que j'apprendrai à travailler et que mon travail deviendra progressivement meilleur et plus efficace.
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Qui n’a pas appris à dire : “elle et aucune autre”, sait-il ce que c’est que l’amour?
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trouve beau tout ce que tu peux, la plupart ne trouvent pas suffisamment beau.
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