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Prix Roman des étudiants France Culture – Edition 2023

Devenu incontournable dans le paysage littéraire français, le prix Roman des étudiants France Culture est de retour pour une onzième édition. Comme chaque année depuis 2014, des étudiants et des étudiantes de toute la France récompensent une œuvre écrite en langue française issue de la rentrée littéraire. Qui succédera à Kaouther Adimi, lauréate en 2022 pour son roman Au vent mauvais ?

Les étudiants-jurés partout en France pourront d’octobre à mi-décembre :

• Lire 5 romans sélectionnés par France Culture,
• Rencontrer leurs 5 auteurs au sein des universités participantes et/ou en ligne,
• Partager et débattre entre eux sur les réseaux sociaux,
• Voter en ligne pour leur coup de cœur et remettre le prix au lauréat.

Un événement organisé par France Culture avec le soutien du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et du Centre national du livre, et en partenariat avec Babelio.

Découvrez sur cette page la sélection et les critiques des lecteurs Babelio à leur propos.

En savoir plus

Consulter le programme de rencontres des 5 autrices et auteurs sélectionnés


Critiques et avis
Le chien des étoiles

Gio ne va plus juste depuis l'accident. Dans un monde rude et violent, la gentillesse devenue sienne parait étrange mais met sur son chemin Papillon et Gamine. Tous trois enfants du voyage, ils se lancent sur les routes à la recherche d'une vie différente à défaut d'être meilleure.

.

Je suis un peu déçue. . Même si l'écriture est belle et travaillée, j'ai un peu eu l'impression de lire un exercice de style. Loin de la puissance du premier roman "Le démon de la colline aux loups", j'ai eu l'impression de lire une suite de scènes clichés (ou peut-être hommage volontaire à Steinbeck ou McCarthy?). Le texte est bref et coule tout seul mais ne convainc pas réellement. On verra bien pour son troisième roman.
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Le plus court chemin

"Plus le temps passe, plus m'appellent les livres courts. J'aspire au moins, au peu. Le chemin de la fiction ne m'attire plus comme avant; c'est mon environnement direct qui m'appelle. Documenter les choses avant qu'elles ne s'effacent. M'enfoncer dans les bois, longer le Targnon, suivre le Wayai.

Marcher est une autre façon d'écrire. Il y a des mondes passés sous chaque pas. Sédiments. Ves-tiges. Voix. On marche pour entendre ce qu'il y a avant soi."



Comprendre l'homme adulte qu’il est devenu en se remémorant des fragments de son enfance voilà la proposition d’Antoine Wauters.

Il le fait à travers le récit intime de scènes brèves de sa vie quasi-insulaire dans un village au sud de la Belgique, où il a grandi au début des années 80.

Les petites choses du quotidien lui permettent de se réancrer dans le réel et sont une tentative de soigner la folie du futur par les souvenirs.

Dans ces instantanés de vie, la Nature et les figures tracent le chemin qui le mènera vers sa singularité, l’écriture sera le moyen pour continuer de dialoguer avec les disparus. Un texte poétique fait d’odeurs et de lieux, d’une grande douceur et de nostalgie, une réflexion sur ce monde qui va trop vite et sur ce que nous perdons en sortant de l’enfance.



‘La vérité de ma tristesse se trouvait sous mon sternum, et dedans, il y avait une malle pleine de mystères souffrant de ne pouvoir être dits. Dans cette malle, il y avait du feu, je le sentais. Autant de feu, de glace et de force vitale que de capacité à me détruire. Au gens comme nous, Maman disait que le monde ne convenait pas. Parce qu’il ne nous suffisait pas. Il nous fallait de la beauté, à nous. La beauté nous portait. Sans beauté, disait-elle, les gens de notre espèce s’auto-consument. C’est si vrai.’

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Le chien des étoiles

Il y a assez peu de livres qui ont réussi à m’émouvoir au point d’en pleurer. Et pourtant, le chien des étoiles a su le faire. L’histoire de Gio, dont on lui a enfoncé un tournevis après une querelle de clan, mais qui a survécu. Sa rencontre avec d’autres âmes torturées bousculera sa vie et la conception qu'il en fait.



Une écriture de prime abord assez particulière. Assez argotique, nous plongeons directement dans la vie des clans de gitans, mais avec une certaine poésie, définie par l’âme de Gio. En lisant ce roadtrip, j’ai parfois eu l’impression de lire un western. J’ai aimé cette plume qui a su donner une identité au récit et nous mettre des uppercuts quand il le fallait.

Gio le taiseux, on le voit assez peu parler. Néanmoins, nous captons tout ce qu’il ressent. Une âme douce, bonne, malgré les coups bas et la tristesse qui lui ont été infligés. Dolores et Papillon, ceux qui partageront le voyage avec lui, sont aussi très vite attachants. Dolores, la jeune fille qui a découvert le désir sauvage des hommes beaucoup trop tôt, et Papillon, le muet qui a vécu dans la violence constante, mais recherchant une enfance, des parents, une vie normale.



L’histoire nous montre la cruauté et la violence du monde. La manière dont les hommes utilisent le corps des femmes, le prend sans vergogne ; ce que l’humain peut exercer comme violence ; la manipulation. Un monde trop brutal pour des âmes si innocentes, qui ne comprennent pas bien, inconsciemment ou parce qu’ils ont été trop habitués à cela, à ce que ce soit l’usage normal. Une vie faite de violence, mais dont les personnages gardent des rêves innocents et cette lueur d’espoir permanente. C’est ce qui fait toute la beauté des personnages, de l’histoire, mais aussi tout notre malheur en tant que lecteur.



Et la fin m’a prise aux tripes.



Pour conclure, je ne m’attendais pas du tout à être aussi bouleversé par l’histoire. Le résumé ne lui rend pas honneur ou n’attire pas. Pourtant, quel terrible et beau récit ! Je ne peux que le conseiller.

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Le Château des Rentiers

C’est un livre doux, un récit sous la forme d’enquête, que j’ai lu à sa sortie. Je ne suis pas très en avance sur les chroniques et peu importe, vu le nombre de personnes qui passent sur mon compte.

Mais pour celles et ceux qui n’ont pas encore lu cet ouvrage si personnel et beau, je vous le recommande vivement.

Agnès Desarthe réussit à mêler l’humour au tragique de la vie. Les souvenirs, le temps qui passe et la vieillesse sont traités dans cette investigation autour de l’adresse de ses grands-parents maternels, rue du Château-des -Rentiers. Elle va fouiller dans le passé, dans l’histoire familiale de ses rescapés des camps, de cette idée joyeuse de créer un phalanstère et de vieillir ensemble. C’est émouvant et caustique par moment, sans pathos, avec une grande sincérité et un amour de la vie. Agnès Desarthe sait jouer de la langue, de la fiction et du récit pour offrir un livre qui ne se lâche pas.

Je note tout particulièrement son idée du deuil, que je rejoins totalement:



« Il me semble que, dans mon cas, « faire son deuil » signifie « pouvoir y retourner ». Enfin! Pouvoir regarder le film dans lequel ma mère, encore vivante, de trois ans plus âgée à l’époque que je le suis au moment où j’écris, raconte sa vie d’enfant de déporté, d’enfant cachée. Revoir, c’est mieux voir. Comme relire, c’est mieux lire. Faire son deuil, faire sa douleur, c’est donc, dans mon cas, arpenter le manque, chaque recoin de chagrin, soulever une à une toutes les pierres où d’anciennes poussières de souffrance sont allées se loger, cela dans le seul but, non d’oublier, mais de recommencer à fréquenter la personne disparue. Un peu comme, après une rupture, les anciens amants qui redoutaient de se croiser sont heureux de se donner rendez-vous, simplement heureux, car la peur, la rancœur, le désir ont déserté l’espace, n’y laissant que la douceur de la familiarité. »


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Le chien des étoiles

Un livre qui se lit vite, qui se lit bien et qui est un peu décalé.



Gio, un gitan, va affronter la violence au sein de son clan et va préférer prendre la fuite avec Dolorès et Papillon, deux enfants sauvages.



C’est leur fuite que délivre raconte. Une fuite qui se termine tragiquement.



Ce livre, c’est le regard d’un doux sur un monde dur, d’un enfant avec une grande colère en lui et d’une jeune fille entre le désir et la réalisation.



Cela tient de la poésie, mais la fin est sinistre.
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Le chien des étoiles

Un très beau livre. La poésie pour adoucir la souffrance. Un style exceptionnel. Que d'émotions !

Gio, un jeune gitan se remet miraculeusement d'une blessure. Au cours d'une bagarre on lui a planté un tournevis dans le crâne.

De retour au camp, il n'est plus le même, il refuse obstinément les lois de la vengeance et de la haine.

Il s'enfuit en emmenant avec lui Papillon, un enfant muet sorti d'on ne sait où, et Dolores une ado vouée à la prostitution.

Après un long voyage en train ils rencontrent sur leur chemin des gens pas toujours bien intentionnés...

C'est une histoire pleine d'amour et de violence, contée dans un style merveilleusement poétique et lumineux.

Cette lecture m'a enchantée et bouleversée
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Le Château des Rentiers

Un roman sur les souvenirs et le temps qui passe, de nombreux sujets sont abordés ; la vieillesse, la mémoire, les liens familiaux, ...des questions existentielles que l'on se pose tous.

Une écriture agréable emprunte d'humour et de nostalgie mais pas un livre qui émeut malgré son sujet.



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Le chien des étoiles

D’abord de belles critiques lues de ci de là. Puis une belle couverture. Un sujet qui accroche aussi ; enfin un univers plutôt.



Ce roman est hors du temps, pas situé non plus dans un lieu. Il y a un aspect conte qui me plaît beaucoup.



Un gitan à la tête dérangée par un « accident » part en compagnie de deux âmes innocentes : une jeune fille et un garçon qui ne parle pas. Ils traversent le monde en fuyant, pas le monde entier, le monde formé par les gens. Ils font des rencontres, bonnes ou mauvaises… pas de contexte, pas de recul du narrateur. Des sensations. Des ressentis. Pour accompagner les personnages au bout du conte. Et on n’est pas dans un putain de conte de fées.



De la belle littérature, à découvrir.

Je veux y revenir avec son titre que j’ai raté : Le démon de la colline aux loups.
Lien : https://chargedame.wordpress..
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Rocky, dernier rivage

Etre riche à millions et se retrouver seul avec sa famille et un couple de domestiques sur une île éloignée, sans plus aucun contact avec le reste du monde, tout simplement parce qu’il n’y a plus de monde…Ce n’est pas à exactement parler le rêve !

D’autant plus que la famille de Fred se compose d’une femme complètement déprimée par la situation et deux adolescents complètement en désaccord avec les parents.



Alors on se raccroche à ce qu’on a été, on essaie de « faire comme », mais c’est compliqué, quand même, de se retrouver dans une situation post-apocalyptique !

Thomas Gunzig, en tout cas, s’en est donné à cœur joie, il pousse chaque personnage dans ses retranchements pour leur faire cracher le noyau qu’il y a à l’intérieur d’eux, le noyau vital.



Le roman commence « aujourd’hui », après moultes guerres et épidémies dues essentiellement au fonctionnement des humains, à leur pensée à court terme, et ce depuis toujours. Le réchauffement climatique, énorme conséquence de cette idiotie de manière de vivre, engendre des catastrophes, à commencer par les virus.

Et puis le roman retourne 5 ans en arrière, au moment où la famille s’installe sur l’île.

Et puis revient aujourd’hui.

Nous avons donc la possibilité d’analyser la différence (ou l’évolution) des comportements et des visions de la vie à travers chacun des 4 personnages.



C’est noir, c’est désespérant, mais ça pourrait devenir réel ! Au secours ! Je ne veux pas me retrouver sur ce dernier rivage, en compagnie ou pas de Rocky !

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Le plus court chemin

Un livre sur l’enfance, qui m’a bcp dérouté. Si au début j’ai retrouvé le côté poétique de l’écriture d’Antoine Wauter, j’ai été assez vite perdue. Les personnages, la structure du livre m’ont posé problème. Je ne sais même plus la finalité de l’histoire. J’avais tellement aimé, Mahmoud ou la montée des eaux. Déçue et dommage.
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Le plus court chemin

Une écriture épurée pour convoquer les souvenirs, la tendresse des visages aimés et admirés, aimants aussi, la beauté des lieux, la saveur des mots dans la bouche de ses aïeux, de leurs gestes, de leurs habitudes, pour évoquer le manque aussi.

Ah quelle pouvoir a l'écriture !

Antoine Wauters se souvient de son enfance dans les Flandres, « comme un funambule sur le fil de ces voix emmêlés remontant du passé, à moitié effacées et pourtant toujours là », se livre sur les événements, les histoires familiales, amicales qui ont fait de lui l'homme et l'écrivain qu'il est devenu, qui explique son rapport aux autres.



« Avant d'être un acte d'expression, écrire est un acte d'écoute. Il faut longtemps se taire et apprendre à entendre, puis seulement parler. »



Les mots, comme le plus court chemin vers un passé empreint, ici, de valeurs et de simplicité.

Antoine Wauters a fait le choix d'un récit fragmenté. Déstabilisante expérience au début - au passage, je déconseille le gymnase bruyant pour entamer cette lecture ;-) ; je m'y suis reprise à deux fois pour ne pas passer à côté de ces bouts de vie, d'intimité, de mélancolie et in fine, ai fait le choix de prendre mon temps, au calme, de savourer chaque fragment, de laisser venir à moi les images, de me laisser surprendre par mon propre passé, mes propres souvenirs.



« L'écriture vient toujours après. Après la fracture. Après la faille. Quand vient le manque. »
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Rocky, dernier rivage

Depuis quelques temps, j'avais perdu le goût pour la lecture. Alors quelle joie immense quand, dès les premières pages de ce roman je découvre une histoire passionnante que pour rien au monde je ne voudrai lâcher. Une narration intelligemment menée qui alterne les points de vus et les époques. Des personnages à multiples facettes, complexes, en perpétuelle lutte contre eux-même.

Je crois que tout m'a plu dans cette histoire. Certains critiqueraient le style d'écriture, peut-être trop "simplet", moi je pense qu'au contraire, c'est avec des mots simples qu'on atteint les plus justes vérités. Cette société ravagée par le capitalisme, la consommation de masse, le réchauffement climatique. Un scénario catastrophe qui résonne en nous, c'était pour moi la mise en mots sur une peur inconsciente qui sommeille discrètement et que je ne veux pas voir : la fin du monde. La fin de notre monde.

Des personnages poussés à bout, l'humanité à ses limites. Maintenant qu'il n'y a plus personne, qui pourra stopper ma folie ? Une réflexion qui va en profondeur et ne se contente pas de la surface. Qui suis-je quand il n'y a plus rien ? Suis-je encore ? La déchéance humaine à son paroxysme. Et si finalement ce n'était pas ce à quoi nous étions tous destinés, sans contact humain excepté celui d'une famille détestée ? S'il n'y a plus de regard au travers duquel nous pouvons exister, s'il n'y a plus de personnes avec qui nous pouvons échanger, s'il n'y a plus d'artistes, d'ingénieurs, de scientifiques, pourquoi rester ? Pourquoi survire ? A quoi bon ?

Posséder est-il vraiment salvateur quand on sait que rien ne dure ?

Une sorte de satire sociale, mordante au goût amer. Une critique de la société du consumérisme, où la loi du plus fort et les faux-semblants sont maîtres. "Peut-être que la civilisation n'est qu'un déguisement sous lequel vivent d'affreux animaux".

Je préfère donc laisser la place à d'autres mots, meilleurs que les miens : ceux de Thomas Gunzig en vous invitant à dévorer ce roman (si cela n'est pas déjà fait !), vous laissant emporter par le courant de cette famille où règne mille intrigues.

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Le plus court chemin

Dans ce livre de la rentrée littéraire 2023, Antoine WAUTERS emmène son lecteur dans un voyage nostalgique au pays de son enfance, les Ardennes belges, dans les années 1980. Mais, on est très loin d’un récit autobiographique classique.

Avec beaucoup de sensibilité et de délicatesse, parfois de mélancolie, il nous parle de sa famille, de ses parents, grands-parents, oncles et tantes, frère et sœur, autant de personnages réels qui l’ont façonné.

Il nous parle également de la naissance d’un écrivain poète, la sienne, et sa réflexion sur l’acte d’écrire est des plus intéressantes. Comment l’enfant taiseux qu’il était a fait sortir les mots et les sentiments grâce à l’écriture…

Il nous parle de l’enfant devenu homme, retiré aujourd’hui dans cette petite maison de famille à la campagne où tout n’est que silences et souvenirs propices à l’écriture.

C’est sa vie intérieure profonde qu’il nous livre ainsi à travers les fragments de son enfance.



Les chapitres sont très courts, parfois à peine une page, comme dans un recueil de poésies.

L’évocation de l’enfance et des souvenirs familiaux est délivrée par fragments, empreints d’une douce et poétique nostalgie, qui plongent le lecteur dans un passé où la vie était plus lente mais plus réelle qu’aujourd’hui, où l’ennui, alors non interdit, pouvait être source de réflexion et d’inspiration.

Une histoire de retour au pays et à l’enfance, pleine de tendresse et de mélancolie, son histoire, mais qui m’a émue et replongée dans ma propre enfance.

Dans son esprit et son cœur, qui n’a pas le souvenir d’une maison liée à l’enfance, une Nènène ou un Papou qui nous ont inconsciemment façonnés et fait ce que nous sommes aujourd’hui en tant qu’adultes ?

Si les souvenirs d’enfance sont universels, le talent d’écriture lui est unique pour délivrer un récit intime aussi intense en émotions !

Le plus court chemin, c’est celui de la vie…


Lien : https://www.caloukili.fr/
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Le plus court chemin

Je découvre cet auteur avec ce livre. Antoine Wauters nous livre, ses souvenirs d'enfance comme ils lui viennent, sans ordre apparent. Ils ne sont pas si lointains, ces souvenirs, années 1980/1990 et pourtant il nous raconte une autre vie, disparue, oubliée ... Une réalité (que je n’avais pas perçue de façon aussi nette) s’impose à moi : le monde a changé et notre façon de vivre aussi. Loin de nous toute nostalgie, c’est un fait objectif. L’auteur raconte l’enfant qu’il était, ce et ceux qui l’ont construit, l’homme qu’il est devenu, son amour des mots. Son écriture s’écoule comme un filet d’eau, simple, poétique, douce. Je me suis laissé bercer par cette fluidité. Un bon moment de lecture
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Le chien des étoiles

Un coup de cœur. Une autre prouesse de Dimitri-Rouchon-Borie après le percutant Démon de la colline au loup dont je ne suis pas certain de mettre totalement remis. Je suis très sensible à cette habilité qu’a l’auteur à instiller une poésie délicate et légère là où tout n’est que violence et chaos. Les personnages de ce roman évoluent chacun depuis leurs naissances dans un univers de cruauté dans lequel ils sont les témoins de toutes les imperfections et vices du genre humain : la lâcheté, la violence, la vengeance, la convoitise, l’avarice. Malgré tout, demeure intacte chez nos protagonistes la dignité qui leurs confèrent une certaine majesté dans ce macrocosme d’abjections.



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Le chien des étoiles

Qu'il est bon de lire un tel roman !

J'ai tout aimé, l'histoire triste et belle, les personnages aussi sombres que lumineux, l'écriture à la fois poétique et brutale.

Dimitri Rouchon-Borie trouve les mots pour nous raconter le terrible destin de Gio et de ses deux compagnons de misère.

Le jeune garçon a un trou dans la tête, suite à une vilaine blessure, qui lui a laissé en plus d'une vilaine cicatrice, des cauchemars récurrents qui le ramènent à la guerre.

Papillon, lui, ne parle pas. Il s'exprime en agitant ses bras dans tous les sens et semble habité par une insatiable violence. L'absence de mots le rapproche de Gio qui lui aussi en manque.

Dolores va compléter le trio, jeune fille, à la beauté étourdissante pour tous les hommes qui posent les yeux sur elle, elle se donne à qui veut, persuadée que c'est la seule manière pour elle d'exister.

C'est ensemble qu'ils décident de s'échapper, montent dans un train en partance vers une destination qui leur est inconnue, mais qui leur offrira peut-être une vie décente.

Ce roman poignant est capable de remuer beaucoup d'émotions en très peu de pages. L'espoir d'un avenir meilleur, la colère face à la cruauté et l'égoïsme de certaines personnes, la tristesse qu'on ne peut s'empêcher de ressentir en voyant Gio survivre malgré tout, malgré la douleur, malgré la perte et la solitude.



Après « Le démon de la colline aux loups », j’ai eu grand plaisir à retrouver un vrai raconteur d’histoires.

Dimitri Rouchon-Borie a le talent de nous entraîner à la suite de personnages cabossés par la vie dans des périples plein d’espoir même si le bonheur n’est pas toujours au rendez-vous.



















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Le chien des étoiles

Je ne connaissais pas cet auteur, j ai été un peu surprise par cette histoire très dure mais aussi très poétique.

Gio, 20 ans, après avoir été 6 mois soigné pour avoir reçu un tournevis dans la tête revient dans sa famille ou so père le remet au travail mais il a beaucoup changé et est très sensible, il ne ressent plus les mêmes choses, il découvre Papillon, orphelin, sourd et muet recueilli dans cette famille, qui, lui aussi est violent comme tout cet environnement, puis il y a la jolie Dolores qui satisfait son père. Après un incendie, il fuit avec eux 2 et s y attache, il rencontrera une famille de gitans qui le trahira, ils seront également très violents, l’issue sera fatale pour ses compagnons puis c’est à nouveau la fuite et Henrique qui le loge le trahira également, mais toujours très sensible, il s’initieras tout seul aux étoiles, au ciel et aux chouettes, malheureusement il est pris pour un marginal, un sorcier et les amis d Henrique mette le feu à sa cabane, il refuse de sortir et reste avec son chien Camarade, qui est le seul à comprendre sa sensibilité exacerbée , ils fileront serres l’un contre l’autre vers les étoiles rejoindre sans doute ses deux autres compagnons d’infortune.

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Le chien des étoiles

Impossible de situer ce récit à une époque ou dans un lieu précis. Quelques indications désignent les gens comme « les Femmes et les Hommes du Vent » ou « sa Principauté du voyage », ce qui donne à cette histoire une impression d’intemporalité et d’ailleurs. D’autant plus que le personnage principal Gio prend des trains pour fuir, pour avancer, pour recommencer ailleurs, avec d’autres. On pense à certains romans de Sandrine Collette comme « On était des loups » ou de Franck Bouysse comme « Buveurs de vent », où le récit se place du côté du western, de l’atemporel ou d’un nulle-part qui permet à Dimitri Rouchon-Borie une langue riche, atypique et unique.

Le bagou de tous les protagonistes fait que l’écriture de l’auteur est unique et singulière : « Si on faisait la guerre avec du vulgaire, tu serais général. Mais comme on fait des affaires, il est parfois prudent de brosser sa langue dans le sens de la politesse. » (Micek, p.120).

La temporalité et les ellipses du récit sont également intéressants car le temps s’accélère quand le(s) personnage(s) sont en fuite, en mouvement dans les trains et ralenti lorsqu’ils arrivent dans un nouveau lieu pour leur laisser le temps de s’installer, de renouer avec de nouvelles personnes qui posent un regard particulier sur Gio, Dolores et Papillon : la convoitise, l’incompréhension, la peur, la méchanceté… Jusqu’à la fin ces trois personnages seront liés par l’amour, la fraternité pour échapper à autant de cruauté… jusqu’aux étoiles.
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Le chien des étoiles

Le chien des étoiles de Dimitri Rouchon-Borie



Gio, un colosse, de retour de l'hôpital suite à un mauvais coup dans la tête, n'a pas retrouvé toute sa tête. La nuit son esprit vole et rêve. Il est embarqué dans une vendetta qui dégénère gravement. Il prend la fuite avec "la gamine" qui est offerte aux mains sordides et "Papillon" le muet, deux autres fracassés de la vie. Ces deux là vont s'attacher fortement au géant et lorsqu'ils arriveront à "La capitale" chez Micek et grand-mère, cet amour inconditionnel mènera au drame. Comment Gio pourra-t-il les retrouver?



Dans un style haché mais vrai nous sommes happés dans cette histoire dramatique et pourtant très poétique. Beaucoup d'empathie se développe envers Gio, personnage attachant et vrai. L'émotion nous submerge face à ses malheurs et nous espérons un dénouement heureux mais le monde est il fait pour les naïfs. Une très belle découverte.



Amitié - gitans - Emotion



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Le Château des Rentiers

Les grands-parents maternels d’Agnès Desarthe étaient des Juifs de Bessarabie (ouest de l’URSS) émigrés en France dans les années 1930, survivants de la shoah. A 65 ans ils avaient acheté un appartement dans une tour de la rue du Château des rentiers, dans le 13° arrondissement de Paris, et convaincu leurs amis d’en faire autant, constituant ainsi une petite communauté de fait dont l’autrice se souvient avec nostalgie. Réfléchissant à son propre vieillissement, cette dernière fantasme la création d’un logement participatif -qu’elle appelle Ehpad autogéré ou phalanstère- pour elle et ses amis.



Cette autofiction mêle souvenirs d’enfance, histoire familiale et considérations sur le vieillissement.



Le grand-père de l’autrice n’est en fait que le second mari de la grand-mère, le vrai grand-père a été assassiné à Auschwitz et la mère d’Agnès Desarthe a été une enfants cachée. Comment ces traumatismes laissent-ils leur marque sur les générations suivantes qui n’ont pas connu la shoah ? J’ai trouvé cette réflexion intéressante.



En ce qui concerne le sujet du bien vieillir, mon avis est plus mitigé, la réalisation m’a semblé inégale. Il y a des anecdotes concernant des personnes âgées qui sont plaisantes à lire mais s’oublieront vite. Il y a une réflexion qui est parfois intéressante mais manque souvent d’approfondissement à mon goût. Il y a des dialogues entre Agnès Desarthe et elle-même qui peuvent être un peu trop longs.



Le résultat est un livre facile à lire dont j’ai apprécié l’écriture fluide et les jolies formules mais qui ne me marquera guère.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Le Château des Rentiers

Livre présent pour le prix étudiant de 2023



Je ne m'attendais pas grand chose de ce roman...

Je pense un 3,5/5 , j’ai été transporter par certains chapitres et un peu moins pour d’autres, par moment c’était très construits et d’autres totalement confus à mes yeux.



Mais je trouve que ça se lit super bien (lu en moins de 24h et presque en une traitre), j'ai adoré les petits "posts" de différentes personnes extérieures à l'histoire qui en quelques lignes parlent de leurs vies.





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Rocky, dernier rivage

·Prix du roman des étudiants 2024·



Comme avec Cadavre exquis d'Agustina Bazterrica, il y a quelque chose d'effroyable dans l'écriture de Thomas Gunzig. Ce récit est si naturellement dans le prolongement des évènements de ces dernières années, si logiquement le produit des terribles rapports de classe qui structurent nos sociétés ; j'en ai presque eu la nausée.



Évidemment, il n'y avait pas d'autre manière de lire ce livre qu'en commençant en toute innocence la première partie à un moment aléatoire de la journée, puis en finissant avec hâte en une nuit d'insomnie décadente les trois autres. La prose de Gunzig est prenante, c'est le moins que l'on puisse dire. Il n'en est pas à son coup d'essai, c'est clair. Alors l'appréhension que j'avais de tomber sur une oeuvre qui se veut trop « edgy » par les sujets qu'elle traite et les mécanismes qu'elle dénonce était infondée.



Au début, les énumérations étaient gonflantes. Puis j'ai saisi leur utilité narrative et alors la sordidité de cette histoire et de ses personnages si réalistement abjects n'en a été que décuplée. Leurs obsessions matérialistes, leur avidité de pouvoir, leurs comportements outranciers qui finalement ne sont pas propres à leurs individualités, mais à l'ensemble de la classe dominante au sein d'un système capitaliste et néolibéral… On est confrontés aux horreurs de notre fonctionnement politique, à l'atrocité de ce que serait une crise sanitaire de plus grave intensité que le COVID pour tous ceux qui ne font pas partie des 1% en mesure de s'acheter une île privée.



Deux points de (légère) déception :

- J'aurais aimé lire plus de passages sur la vie de celles et ceux qui n'ont pas pu s'enfuir comme Fred, Hélène, Jeanne et Alexandre. Les quelques extraits de blogs et les communications entre familles séparées m'ont donné envie d'en voir plus. Pour ce qui est d'Ida et Marco, connaître plus de détails de leurs vies passées. Ils étaient déjà très attachants mais un peu plus de focalisation sur eux n'aurait pas été de refus.



- La caractérisation de Jeanne est empreinte d'une misogynie que je n'ai pas réussi à ignorer. Certes, les jeunes bourgeoises superficielles et leur envie de pecho des grands bruns ténébreux existent mais il y avait peut-être une meilleure manière de décrire cette ado qu'en parlant des courbures de son corps.



Au final, ça reste une très agréable lecture !

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Le chien des étoiles

Dimitri Rouchon-Borie, « Le chien des étoiles » Le Tripode 237 pages

J’avais adoré « La colline aux loups » qui avait été un énorme coup de cœur en 2022. J’avais écrit : « Ce roman est un coup de maître ! Comment est-il possible de décrire le sordide, l’horreur absolue et être capable d’écrire une œuvre à l’écriture puissante, majestueuse, et de toute beauté ? A la fois violent et poétique. Le tout sans utiliser la moindre virgule, ce qui le place directement dans l’étrange catégorie de l’écriture expérimentale ! Torrent de mots pour évoquer un torrent de maux. ». Le roman a d’ailleurs obtenu une vingtaine de prix littéraires !

On suit Gio, un jeune gitan, qui a perdu une partie de son esprit suite à un coup de tournevis. Perdu ? Pas vraiment ? Il a gagné une sensibilité, une magie qui lui permet de voir ce que peu de gens devinent. La beauté de la nuit. L'appel des chouettes. La grandeur de ses amis Papillon et Dolores. De s’envoler vers les étoiles. Mais, sur terre, pas d’étoiles. Seulement un petit garçon perdu par la violence des hommes. Une jeune fille qui ne connaît que la brutalité des corps. Gio va leur promettre de les sauver. Et leur voyage va débuter…

« Le Chien des Etoiles » est absolument éblouissant ! Alors, il peut déplaire. Un style parfois âpre. Des ellipses narratives que j’ai lues « incompréhensives » pour certains lecteurs. Des « clichés » selon d’autres. Je suis en total désaccord avec ces avis négatifs. Les ellipses sont un choix audacieux et brillant, car elles nous laissent imaginer ce qui a pu être ou ce qui aurait pu être. La plume est poétique et c'est le "non-dit" qui devient « politique ».

Les émotions sont omniprésentes. Tout en étant à peine évoquées. Je dirai qu'on traverse le récit comme l’oiseau vers les astres. Et qu’on cueille la force et la beauté du texte en passant.

C'est à la fois terrible sur le fond et d'une grande profondeur et d'une légèreté d'écriture incroyable. Décrire plus ou tout raconter aurait été dénaturer complètement ce roman. Je trouve une immense intelligence dans la construction du texte, une réelle pensée d’artiste qui a pensé son texte et je trouve ça tellement rare dans la littérature d’aujourd’hui.

C’est un immense coup de cœur et je vous invite vraiment à partir en voyage vers les étoiles avec l’inoubliable Gio.

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Le chien des étoiles

Le commentaire de Lynda :

Je crois que l’on peut aisément dire que ce roman sort complètement des sentiers battus. Bon, oui, intéressant, oui également, original, ça, c’est certain.

Gio a 20 ans et il sort de l’hôpital, on lui a planté un tournevis directement dans le crâne. Après une longue convalescence de plusieurs mois, où il a côtoyé la mort de près, il pourra continuer sa vie, mais bien sûr, il ne sera plus jamais le même, et il lui est resté une séquelle assez importante, il peut voir ce que les autres ne voient pas.

Bien sûr, sa famille l’attend, une famille de gitans, mais eux celui qu’ils attendent, c’est le Gio d’avant, mais ce n’est plus le même, il ne veut plus de cette vie de violence dans laquelle il a grandi.

Bien sûr sa famille, son père et ses oncles surtout crient vengeance et se disent que c’est le moment des représailles, mais Gio ne veut plus, à cause de cette violence, il fuit loin de tout ça. Il amène dans sa fuite 2 personnes que j’ai tout simplement adoré, un petit garçon vraiment pas comme les autres et sa façon de s’exprimer est de battre les bras, de là son surnom de papillon, et puis Dolores, une adolescente qui ne sait pas faire autre chose que d’offrir son corps à l'un et l'autre.

Ce trio, on va le suivre dans une longue quête, un road-trip affligeant, épreuves après épreuves, mais Gio n’a qu’un seul objectif, protéger Papillon et Dolores. La laideur du monde, ils vont la rencontrer, la voir, et surtout indirectement en souffrir.

Ce roman fait mal aux tripes, on se demande jusqu’où ils peuvent aller, comment affronter et se battre contre l’adversité.

On se rend compte que le monde des humains, peut être très cruel, et le trio va le comprendre bien assez vite.

Je ne connaissais pas cet auteur, je dois dire que sans être un coup de cœur, c’est une lecture qui m’a ému, qui m’a brassé et bien certain que je vais essayer de lire autre chose de cet auteur.

On referme et on se dit et après... Jusqu’où peut aller l’être humain !
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Le Château des Rentiers

J'ai parfois eu du mal à me plonger dans cette lecture, j'ai trouvé que l'auteure passait parfois du coq à l'âne et j'ai mis du temps à comprendre que le fil conducteur n'était pas ses grands-parents mais la vieillesse en général.



La lecture est pourtant rapide une fois qu'on est dedans et j'ai adoré les chapitres "chœur" qui sont des paroles de "vieux" (certains m'ont vraiment fait rire).
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Le chien des étoiles

J'ai déjà été impressionnée par l'écriture de cet auteur avec Le démon de la colline aux loups. Comment arrive-t-il à mêler poésie et violence ? Trop fort ! Ici nous suivons le parcours de trois jeunes rejetés de la société et plus particulièrement Gio du haut de ses vingt ans. Des mômes que l'existence a mal mené et qui vont se créer un semblant de famille en s'apportant de l'amour et surtout du respect et de la protection. Eléments qu'ils ont peu connu jusqu'à maintenant. J'invite chaque lecteur à faire connaissance avec Gio grand gaillard boxeur à ses heures au coeur gros comme ça, de la jolie Dolorès qui pense que la seule chose qu'elle a à offrir est son corps et enfin avec Papillon qui n'ayant pas la parole pense que la seule communication est le couteau.

Ah je ne suis pas prête de les oublier ces trois là !

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Le plus court chemin

Rencontrer les souvenirs d’autrui, c’est se confronter au semblable et au dissemblable.



Antoine Wauters nous emmène dans ce qu’il fut enfant et dans la conscience qu’il prit d’être en vie.



La vie rurale, la famille diverse et porteuse d’images à jamais enfouies, les réactions, les termes utilisés dans une époque pas si lointaine montrent un univers tellement loin du mien…



Un autre monde, d’autres appropriations de la vie…



Tour à tour émouvants, questionneurs, ces courts textes tentent de dire le besoin voire la nécessité de l’être qu’il est.



Il nous livre son histoire, nous l’accueillons même si elle est loin de nous.



Les mots le font vivre, le disent, sont un oxygène bienfaisant tout comme le village et ses ombres bien-aimées, tout comme la nature et la solitude ressourçante et protectrice.



Belgique, une vision de deux communautés flamande et wallonne, vision un peu injuste pour l’une.

Des auteurs dont les mots se juxtaposent dans la pensée de l’écrivain : écriture qui le libère et permet de dire et de se dire.



Un livre délicat.
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Le chien des étoiles

À 20 ans, après avoir reçu un tournevis dans la tête qui a failli lui coûter la vie et passé des mois à l'hôpital, le voilà de retour parmi les siens. Une famille de gitans qui l'accueille à bras ouverts. Mais, aujourd'hui, Gio n'est plus le même. Il sent et ressent les choses différemment, il est plus sensible et sa cicatrice vibre parfois quand il contemple la nuit. Si pour son père et ses oncles, le temps est maintenant celui des représailles, lui renie dorénavant cette violence. Lorsque les choses tournent mal, que le sang coule, que le feu détruit tout, il n'a d'autre choix que de fuir, flanqué de deux gamins recueillis par le clan, Papillon, qui ne dit pas un mot, et Dolores, une adolescente habituée à offrir son corps aux hommes voraces...



C'est ce trio, bancal et hétéroclite, que l'on suivra, au gré des rencontres hasardeuses, parfois chanceuses, parfois tragiques. Gio, dont la sensibilité exacerbée le tiendra un peu à l'écart du monde, se sent investi d'une mission dès qu'ils ont pris la route : protéger ces deux gamins. Dolores, une adolescente dont la beauté attisera les hommes à qui elle s'offre. Papillon, dépourvu de paroles mais qui s'exprime par les gestes. Un trio écorché, extrêmement attachant, qui se heurtera aux caprices de la vie, qui suscitera des jalousies, qui aura peine à trouver sa place au sein d'une société avide de pouvoir. Cette épopée, marginale, hors du temps, ténébreuse, se révélera tout aussi intense qu'effroyable, tout aussi sombre que lumineuse, tout aussi violente que tendre, tout aussi belle que cruelle. La plume, vibrante, poétique, brute ou crue parfois, donne du corps et de l'âme à cette épopée percutante.
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Adieu Tanger

J'avais été très séduite par la quatrième de couverture de ce roman, et je ne peux donc pas m'empêcher d'avouer avoir été un peu déçue par le récit. Selon moi, certaines thématiques auraient mérité d'être plus approfondies, surtout lorsqu'on se rend compte que parfois l'histoire tourne un peu en rond. Je n'aime pas rédiger des commentaires critiques car je ne suis pas écrivaine et ne peux donc pas vraiment juger celles et ceux qui ont le courage de le devenir. On sent un propos très personnel, et c'est pour cette raison que j'ai trouvé dommage qu'il ne soit pas poussé plu loin. On a l'impression de ne faire qu'effleurer le sujet, qu'il s'agisse du rapport au corps, du viol, de la relation paternelle, de la relation aux hommes plus largement. Ces thématiques me touchent, elles font partie de ma vie quotidienne de femme, et bien que j'ai lu ce roman en très peu de temps (c'est bien écrit, ça n'est pas lent ni ennuyeux), je ne peux pas dire qu'il m'ai marquée à vie. On salue quand même la graine plantée dans ce premier roman, et on espère que l'exercice de l'autrice ne s'arrêtera pas là pour aller chercher encore plus loin à l'avenir.
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Le chien des étoiles

J'ai vu passé beaucoup de très très bon avis sur ce titre et l'auteur, ce livre étant disponible à l'emprunt je l'ai donc sans hésitation emprunté, comme souvent lors de trop haute attente de mon côté j'ai été déçu.



Je suis pourtant vraiment une adepte de la littérature noire donc les sujets glauques ou sombres ne me posent pas de soucis, mais la j'ai déjà mis un petit temps à me faire à cette écriture si particulière de l'auteur en tout cas sur ce roman.



Les personnages m'ont laissés plutôt indifférente ce qui n'est également pas très bon signe et il y a très fréquemment des allusions sexuelles sur la petite Gio qui m'ont d'entrée de jeu complétement bloqué dans cette lecture.



Certains me diront que dans ce cadre de roman un peu apocalyptique cela est normal, mais je n'ai finalement pas réussi à classer ce roman, roman noir, post apocalyptique, il est ce genre de récit inclassable mais qui peut avoir son charme s'il serai bien maitrisé.



Malheureusement je n'ai pas été embarqué dans ce voyage, j'ai d'ailleurs terminé le récit car celui-ci était court sinon je ne suis pas certaine que j'aurai été jusqu'au bout.



Je tenterai cependant un autre livre de l'auteur et peut-être que l'essai sera plus concluant pour la seconde tentative.
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Le Château des Rentiers

Je n’ai pas lu un roman, ni un essai, ni un documentaire. C’est une sorte de grand patchwork avec des morceaux de vie, de réflexions, d’introspection. Au départ je pensais le texte décousu mais non les pièces de cet ouvrage se tiennent, ça fait quand même un drôle d’effet. Des fois je me dis c’est comme moi, je me sens vieille, usée et ça ne me fait pas plaisir et d’autres fois c’est l’inverse et ça me réjouit. Dans ce livre le passé est devant, on le connait avec la famille, la shoah, des autres bons souvenirs et le futur est derrière nous puisqu’on en ignore sa réalité. C’est bien écrit, plaisant, léger, j’ai aimé lire des extraits à mon mari. J’avais des rêves de phalanstère mieux que la maison de Babayagas à Montreuil (qui n’existerait plus) à la fin je n’ai que des rêves et je me réveille déçue de ne pas avoir les yeux derrière la tête.
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Le chien des étoiles

Gio est un jeune gitan de 20 ans qui a reçu un coup de tournevis dans le crâne et qui revient de l'hôpital plus tout a fait lui même. Sa famille meurt dans une guerre pour le venger et il est obligé de fuir avec papillon un enfant orphelin et muet qui a grandit dans d'horribles conditions et Dolorès une jeune fille qui ne vit que par le désir qu'elle provoque chez les hommes . Ils vont parcourir du chemin à la rencontre de personnes diverses plus souvent cruelles que gentilles jusqu'au dénouement final.

Je dois avouer que j'ai eu un peu de mal à me mettre dans l'ambiance de ce livre , la faute sûrement au style d'écriture .

Mais je me suis accrochée et j'ai fini ce livre les larmes aux yeux .

Ne vous y trompez pas , ce livre est dur très dur mais il est aussi plein d'espoir

Bonne lecture
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Le plus court chemin

Difficile de décrire ce qui se passe en soi en lisant ce livre. la mise en page est singulière, maillons séparés mais tous enchaînés, enchâssés les uns aux autres, qui rendent la lecture fluide, pleine de respirations et de silences. Tout se suit et s’enchaîne. On a l’impression que l’auteur écrit ses ressentis comme dans un carnet de notes, et tous ces maillons, même lus séparément, sont aussi beaux les uns que les autres. Adolescente, je recopiais dans un carnet les citations ou extraits que je lisais et que je trouvais beaux, ici pas besoin, tout est beau et à conserver.



J’ai tout aimé dans ce livre, la relation de l’auteur aux mots, l’évocation de son enfance, ce si bel hommage aux siens qu’on peut tous ressentir mais difficilement retranscrire, l’auteur ici le fait et on se glisse facilement dans ses chaussons pour juste ressentir… Je recommande chaudement.
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Le Château des Rentiers

Se lit d'une traite, agréablement. Où il est question de vieux, de jeunes, de souvenirs des parents, grands-parents, amis. Ses grands-parents, juifs d'Europe centrale, avaient inventé une vie en communauté, dans un grand immeuble à Paris, un phalanstère. Il leur était facile de se réunir pour une activité, des jeux entre enfants, vivant dans ce même ensemble.

Agnès Desarthe rêve de recréer un tel phalanstère pour vivre au milieu de ceux qu'elle aime, lorsqu'ils seront vieux.

Elle réunit ses amis pour réfléchir aux points essentiels à retenir, interroge des vieux et ceux qui ne le sont pas encore pour mieux cerner les besoins, les envies, les souhaits. Elle mêle ses souvenirs de jeunesse, son expérience d'adulte, de mère, avec humour, imagination. Son imagination est parfois un peu étonnante à suivre.

Un agréable moment de lecture qui ne nous prend pas la tête. C'est léger, ça nous emmène sur des sentiers aériens, éthérés. Cela fait du bien.

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Le plus court chemin

Par très courts petits chapitres, de moins d’une page parfois, l'auteur, avec un style direct, nous narre des petits faits de son enfance, avec simplicité et humour. La tendresse est présente, la nostalgie aussi.

Plutôt poétique, proche de la nature, de la vie simple que menait sa famille. Il nous raconte, avec tendresse, affection sa région, les Ardennes qu'il aime, ses proches.

J'ai acheté le livre et la nuit même j'en ai lu la moitié pendant une insomnie.

Ce n'est pas un roman mais ce sont des petits flashs, vivants, pleins d'affection. Une lecture qui fait sourire et rire, qui fait du bien.

Il y a de la poésie, du rêve. S'il n'est pas toujours aisé de se mettre au diapason et de suivre les pensées de l'auteur, il nous emmène dans un autre monde et cela fait du bien.

J'ai apprécié cette lecture hors du temps.

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Le chien des étoiles

Gino, un gitan sort de l’hôpital, agressé violemment à coup de tournevis. Son père organise une vengeance qui se termine violemment. Gino s’enfui accompagné de Doroles et Papillon, décidant de ne pas céder à l’esprit de vengeance. S’en sortir est compliqué et le physique de Dorlorès fait des envieux. Dans cette humanité désespérante, heureusement un juste fait son apparition, mais...

Livre noir, écriture voulue grossière les premiers chapitres, et une parole beaucoup plus fluide ensuite une fois la parole libérée.

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Le Château des Rentiers

Quatrième livre de cette auteure sur Luocine, c’est visiblement une écrivaine que j’apprécie sans jamais être totalement enthousiaste , petit rappel : le remplaçant, Ce Coeur changeant, les bonnes intentions.



Ce roman est , une fois encore, agréable à lire mais la construction est surprenante, on a l’impression, certainement fausse, que l’écrivaine écrit au fil des jours sans savoir très bien où elle va et où elle mène son lecteur.

Au départ, il y a un projet assez vague de créer un lieu pour vieillir avec ses amis, un peu comme ses grands-parents, rescapés d’Auschwitz l’avait fait dans une tour du 13°. Elle revisite donc ses souvenirs, très marqués évidemment par le poids de la Shoah, mais aussi, de ce que représente pour elle, le vieillissement. Son livre est comme un kaléidoscope, avec des petites pépites lumineuses mais qui ne se raccrochent pas à un ensemble.

Comme je suis, parfois, un peu comme la vieille femme écossaise qui l’avait interpellée lors d’un colloque en lui demandant de quel droit elle parlait de la vieillesse et de la guerre, elle qui ne l’était pas, vieille, et qui ne l’avait pas vécue, la guerre, en regardant la très joie femme de soixante ans qui a écrit ce livre, je me suis plusieurs fois demandé ce qu’elle connaissait de la vieillesse physique, qui arrive vers 80 ou 90 ans. Et toujours avec mon esprit mal placé, j’ai pensé que cela lui permettrait d’écrire un autre livre dont le sujet serait « la vieillesse physique commence plus tard que je ne l’imaginais ».



Stop, pour mon mauvais esprit ! Cette écrivaine ne saurait totalement me déplaire car nous avons un auteur fétiche commun : Jean Pierre Minaudier. Et puis, lorsque l’on passe plusieurs soirées avec ce livre, en étant parfois , amusée , triste ou le plus souvent étonnée, on ne peut pas être trop sévère. Pourtant, je sais que j’oublierai ce roman, cette longue déambulation dans sa mémoire et tous les gens qui la peuplent.

Sa grand-mère qui lui donne la recette d’un gâteau dans son accent qui la rend si attachante. Sa mère qu’elle a tant aimée et elle qui sait qu’elle porte en elle même la petite fille, l’adolescente, la femme et la mère .



Je ne pense pas qu’elle construira son phalanstère pour vieillir avec ses amis, mas elle a déjà réussi à les réunir dans son livre
Lien : https://luocine.fr/?p=17552
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Le Château des Rentiers

Agnès Desarthe dévoile son histoire, ses racines, ses rêves et déroule ses souvenirs en une succession de séquences savoureuses. C'est l'occasion d'évoquer le temps qui passe, la vieillesse de ses proches, celle qui rassure, celle qui inquiète, celle qui arrive.

Cet ouvrage est facile et agréable à lire. Il traverse des sujets graves avec humour et fantaisie. il est plein de vie et d'espoir.

J'ai bien aimé les chapitres intitulés Chœur qui sont des témoignages de personnes âgées, le chapitre Z qui raconte l'histoire de Lynda, danseuse émérite. Il y a de la vie dans ce roman et je n'oublierai plus que dans Vieillesse, il y a Vie. Et pour finir une citation " tu as inventé un moment-lieu où il est possible de vivre en espérant. Où les souvenirs cessent d'être un poids. Où les souvenirs deviennent ... une rente"
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Le Château des Rentiers

C’est un livre qui parle de la vieillesse, du passé, de l’histoire mais aussi de la peur de vieillir et des silences familiaux. On trouve aussi une interrogation sur l’écriture : ne peut-on écrire que sur ce que l’on connaît?

C’est agréable à lire, mais la forme est assez déroutante : mélange de témoignage, journal intime, récit… j’aurais aimé que l’idée de phalanstère, l’idée d’échange de service et de communauté occupe plus de place.

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Le chien des étoiles

Gio, le gitan rescapé d’une guerre de clans, ne survit désormais qu’en rejoignant les étoiles et en veillant sur les deux jeunes adolescents avec lesquels il s’est enfui loin de cette guerre sans fin entre les clans.

Il y a Dolores la trop belle gamine. Elle sait que pour survivre elle devra donner son corps, le craint et s’en désespère. Le seul qu’elle aime est Gio son protecteur, cet ange innocent du sexe.

Et il y a Papillon le gamin muet qui pleure de n’avoir pas de mère. Il sait que pour survivre il doit tuer et ne le fait qu’en cas de pure nécessité

Le train dans lequel tous trois s’introduisent les emporte vers le lieu où les gitans se rassemblent pour vénérer la Vierge noire.

Mais cet havre de paix sera le lieu de la plus cruelle trahison.



Comme dans son premier roman, l’auteur met en scène la rencontre entre l’innocente et la perversité. Si cette dernière l’emporte dans les faits, la première marque nos âmes et transfigure les faits. C’est elle qui donne souffle et vie à ce roman.

Dimitri Rouchon-Borie parle la langue de l’innocence, cette alliance de la poésie et de la pureté native et donc naïve.

Ces phrases me donnent envie de pleurer parce qu’elles me ramènent à cette langue originelle du coeur, celle de l’enfant qui ressent tout avant que le langage n’émousse son insondable sensibilité.

Gio s’envole, tel un ange vers les étoiles, et son amour pour ses protégés s’apparente à l’amour christique en ceci qu’il les rend chaque jour à leur limpidité germinale, quoiqu’il leur advienne « Et je vais vous laver, chaque jour, pour sécher les larmes, et que plus personne ne gâche jamais cette beauté que vous êtes. Je sais pas comment on fait ça et la Vierge Noire va aider je suis sûr, mais dès aujourd’hui, vous êtes beaux et vous êtes purs pour toujours. »




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