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Critiques de Ayerdhal (328)
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Transparences

Thriller politique ?

Roman d'espionnage ?

Polar à tendance fantastique ?...

... disons que "Transparences" est un subtil mélange de tout cela.



Roman inclassable, donc, à l'image de son héroïne, Ann X., personnage déroutant et atypique.

La mission de Stephen, psychologue en criminologie ayant récemment intégré les bureaux d'Interpol à Lyon, est justement de tenter de faire la lumière sur l'énigme que représente cette jeune femme, dans le but de la localiser et de la neutraliser. Il faut préciser qu'Ann aurait plus de mille meurtres à son actif, et cette longue série a débuté alors qu'elle n'avait que 12 ans, lorsqu'elle a assassiné ses parents et un de leurs couples d'amis, armée d'un sabre japonais. Cet acte fut motivé par le fait que les quatre adultes abusaient sexuellement d'elle régulièrement. Internée dans un institut psychiatrique dont elle s'est échappée par la suite, elle est depuis devenue insaisissable. Maintenant âgée de 25 ans, les seules traces qu'elle laisse derrière elle sont les cadavres de ceux qui ont eu le malheur de croiser sa route et de menacer son intégrité et son indépendance. Personne ne connaît sa véritable identité ou ne sait à quoi elle ressemble puisque, bizarrement, les rares témoins qui l'ont aperçue se livrent à des descriptions contradictoires ou l'ont totalement oubliée. Même les vidéos des caméras de surveillance qui l'ont filmée sont inexploitables car le visage de la jeune femme y apparaît systématiquement brouillé... C'est à se demander, même, si elle existe ! Stephen, lui, en est persuadé. Son investissement dans cette affaire, longue et décourageante, s'apparente à une épreuve, tant professionnelle (l'aspect manipulateur et hermétique du monde des services secrets y est pour beaucoup) que personnelle, car source de remise en question de sa propre personnalité.



Ce résumé ne vous donnera qu'un infime aperçu de la complexité de l'intrigue de ce roman, mais il serait dommage de trop en dévoiler. C'est en tous cas un récit captivant, dont l'action, riche en rebondissements, est menée tambour battant, mais pas seulement... en effet, l'auteur, au-delà de l'aspect purement scénaristique de son récit, sait exploiter les événements mis en scène pour aborder les problématiques sociétales et politico-économiques de notre monde. "Transparences" est un roman dense et brillant car parfaitement maîtrisé en dépit de la variété des thèmes qui y sont abordés.



A découvrir...
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Transparences

Et un bijou de plus à l’actif de Ayerdhal.



Mais cette fois, l’auteur du « Chant du Drille » paru chez le même éditeur récemment, nous offre un polar. Première incursion dans ce domaine, et pour un coup d’essai c’est un coup de maître.



Stephen Ballanger, psychologue québécois spécialisé en criminologie, s’est installé à Lyon pour travailler chez Interpol. A la demande de son chef, il se voit confier un dossier que bon nombre aurait considéré comme une mise à l’écart. Recenser et regrouper des informations sur les crimes non résolus depuis 20 ans en Europe, afin d’établir d’éventuels recoupements. C’est donc dans ce contexte qu’il exhumera le dossier Ann X. Dossier étrangement vide, qui entraînera Stephen sur les traces d’une mystérieuse tueuse en série qui ne laisse jamais la moindre trace, pas même dans la mémoire des témoins. Plus troublant encore, les caméras de surveillance gardent systématiquement une image floue de son visage…



Pour ceux d’entre vous qui ont lu « les futurs mystères de Paris » de Roland C. Wagner, le concept de transparence ne vous sera pas étranger, puisque c’est lui qui en a inventé le concept avec son personnage Temple sacré de l'aube radieuse (Tem pour les intimes). Toutefois, dans le roman d’Ayerdhal, ce concept est vraiment poussé à son maximum. Chaque aspect de la transparence est analysé, décortiqué lui donnant ainsi une véritable cohérence. Vu sous cet angle, le don d’Ann X ne semble plus si invraisemblable et du coup, il n’est plus très étonnant de retrouver ce livre dans le rayon Polar et non SF de votre librairie favorite. On notera que l’auteur rend un petit hommage à R.C. Wagner, en laissant entendre qu’il a sûrement dû croiser la route de Ann X.



Au-delà de l’intrigue elle-même, les grands atouts de cette histoire sont les personnages. Rien n’est laissé au hasard, et tous les protagonistes sont détaillés avec brio.

Stephen, le profiler, tombe les filles sans vraiment savoir pourquoi. Son unique ami est un SDF avec qui il partage ses confidences et le petit-déjeuner sur un banc des vieux quartiers de Lyon. Et lorsqu’il rentrera de plain-pied dans le dossier Ann X, tout son équilibre psychologique prendra une grosse claque, mais on ne perdra pas une miette du cheminement de ses pensées.

Ann X débute sa carrière de tueuse en série à l’âge de 12 ans lorsqu’elle tue, à l’aide d’un sabre japonais, ses parents et un couple d’amis qui abusaient d’elle sexuellement. À la fois fragile et redoutable, Ayerdhal réussi la prouesse de ne la rendre ni attachante ni détestable.



Avec une maîtrise totale de l’intrigue et de ces personnages, l’auteur entraîne son lecteur avec aisance à travers les ramifications parfois complexes de son histoire. À n’en pas douter ce gros pavé réjouira un large public et c’est tant mieux pour Ayerdhal qui mérite vraiment de faire un carton avec ce livre.
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Bastards

Tout d’abord je dois remercier gruz et sa critique qui m’ont donné envie de découvrir ce roman d’Ayerdhal, que j’aime beaucoup, et que je n’avais pas lu.

Que dire de plus que lui ? C’est riche, SF, mélangé avec de l’espionnage, critique sous jacente de notre société, baston, mythologie, un truc hybride mais tellement jouissif à lire !!!!!!

Et puis de l’amour....de la jalousie.....de l’amitié....

Alors aux adeptes de trucs un peu improbables, mais remarquablement écrits, je vous conseille aussi ce titre.

Le genre de bouquin que quand on le referme, on se dit: ah ouais !!!!
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Demain, une oasis

Genève (Suisse), dans un futur pas très lointain : une nuit, un médecin et haut fonctionnaire est enlevé, puis jeté dans une cave, où il perd conscience, sous l’effet des drogues qui lui sont administrées. Quand il se réveille, il est dans un village africain, et il comprend qu’il a été kidnappé par un commando dont les méthodes sont certes discutables, mais dont le but est humanitaire, puisqu’il s’agit de sauver des vies. Et la tâche est immense, car, comme le découvre ce médecin, la population africaine risque d’être anéantie par les fléaux qui l’accablent : sécheresses, famines, misère, maladies, terrorisme…



L’avis de Zoé, 15 ans : Ce roman, assez mystérieux au premier abord, se lit très vite. Porté par des personnages secs, mais attachants, il dresse le portrait d’un monde auto-centré qui pourrait très bien devenir le nôtre... 



L’avis de la rédaction : Un bon roman d’anticipation, qui vise à sensibiliser ses lecteurs aux problèmes du tiers-monde et aux conséquences possibles du déséquilibre actuel entre pays riches et pays pauvres, et qui nous invite en outre à réfléchir à cette question : la fin justifie-t-elle les moyens ?
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 Le cycle de Cybione - Intégrale, tomes 1 à 4

Oyé, oyé, braves gens ! Les éditions Au Diable Vauvert rééditent le cycle de Cybione de Ayerdhal, cette série de 4 romans de science fiction datant des années 2000. 4 romans pour le prix d’un, je me demande comment vous pouvez résister ! Les quatre romans en question, avec mon avis, sont ici :



Cybione :



Lui, c’est Deen Chad. Flicaillon d’une sous-filiale de la plus grosse firme policière sur le marché de la justice, récemment promu inspecteur solo chez Invest.



Elle, c’est Elyia. Pour ainsi dire éternelle, puisqu’elle renaît de chacune de ses morts, la mémoire amputée de sa dernière vie. Entre eux, il y a Cheur, une planète ultralibérale dont chacune des institutions est privée. Mais il y a surtout Ender, l’assureur qui garantit les constitutions de mille mondes et qui veille sur ses contrats grâce aux services d’un million d’agents très spéciaux.



Mon avis :



La science fiction, ce n’est pas trop mon genre, car je n’arrive pas à m’installer dans un monde nouveau avec suffisamment de célérité. Il n’en reste pas moins que ce roman est un pur polar d’action, avec une enquête sur des meurtres, que c’est mâtiné de politique et de complots, et que les scènes d’action sont ébouriffantes. Bref, cela donne envie de continuer ce cycle pour retrouver Elyia. La fin est très réussie.



Polytan :



Elle s’appelle Elyia. C’est une cybione.



Son métier : agent très spécial, au service de la toute-puissante agence Ender. Aujourd’hui, on vient de l’expédier sur la planète Cinq-Tanat pour briser un mouvement révolutionnaire. Un job qui ne lui fait pas peur ; elle y laissera peut-être sa peau, mais ce ne sera pas la première fois. Car les missions fatales, elle connaît. Elle a même déjà donné. Non, le vrai problème, c’est que son patron semble lui cacher quelque chose… et que, une fois encore, ses propres convictions la portent à épouser la cause des insurgés.



Mon avis :



Tous les trente ans, la planète Cinq-Tanat connait des rebellions. Il semble bien que celle-ci se transforme en révolution et donne lieu à une dictature. Du roman d’action précédent, on passe à un pur roman politique, sous forme d’enquête où il s’agit de déterminer qui est le gentil et qui est le méchant … mais en politique, rien n’est ni blanc ni noir. Ce roman est passionnant et bigrement actuel, et nous démontre une fois encore qu’il est bien difficile de savoir qui tient les rênes du pouvoir et qui manipule qui ? A ne pas rater.



Keelsom, Jahnaïc :



En Jahnaïc, on chante le reggae, on boit du rhum, on joue au futchibol et on fume la ganja. Parfois aussi, on assassine un ministre ou on fait sauter un commissariat… Tout ça est cependant un peu réducteur. C’est en tout cas ce que pressent Elya Nahm, sans comprendre vraiment quelles raisons poussent l’agence Ender à s’intéresser à cette jeune et fragile république sans histoires. Encore qu’il paraisse normal que l’assureur des constitutions de mille mondes envisage de garantir la démocratie jahnaïcaine ; après tout, c’est sa vocation. Mais quels buts poursuivent alors ceux qui s’obstinent à lui mettre des bâtons dans les roues ?



Mon avis :



Ça commence par la mort de Elyia, lors d’un attentat contre un ministre ; et comme c’est une cybione, elle renait chez Sarryl. Quand elle retourne sur Jahnaïc, elle apprend qu’elle est morte plusieurs fois. Mais qui veut faire échouer le projet de constitution. Entre faux amis et vrais ennemis, Elyia va enquêter. Dans ce roman, on sent l’évolution de Ayerdhal. Le style se fait plus précis, les personnages sont mieux dessinés, les décors superbes, et l’immersion complète. C’est un splendide épisode où on a plaisir à plonger dans une nouvelle civilisation. Un très bon roman passionnant.



L’œil de Spad :



Il s’appelle Chad, Deen Chad. il était flic solo sur Cheur quand il a croisé le chemin d’Elyia Nahm. Et c’est à présent sur lui qu’Ender et Saryll comptent pour la mettre hors d’état de nuire. Car depuis qu’elle s’est enfuie de la Jahnaïc, Elyia a entrepris l’éradication des assassins de son espèce. Tous sur Jaïlur, l’ex-planète capitale de l’Union que les agents d’Ender ont largement contribué â effondrer au profit des multi planétaires de l’Agrégat. Mais ce n’est pas vraiment le problème d’Elyia. En tout cas, ça ne l’était pas jusqu’à ce que son instinct de cybione la contraigne à mettre son nez dans les affaires de la mafia locale et de tous les intérêts qui se cachent derrière…



Mon avis :



Au jeu du chat et de la souris, Ayerdhal finit rapidement par nous plonger dans un véritable polar, mâtiné de politique. Le roman se construit donc autour de chapitres donnant le beau rôle alternativement à Elyia puis Chad. L’un court après l’autre, qui court après l’autre. Le contexte, c’est un trafic de drogue dont ils cherchent les dealers. Mais c’est aussi une possibilité pour Elyia de retrouver la mémoire, et pour un gouvernement de maitriser son peuple.



Depuis le premier épisode, la narration a bien évolué. Le ton est plus sur, le récit costaud, et les scènes d’action toujours aussi efficaces alors que les dialogues s’offrent une belle part. Bref, si l’on peut faire un reproche à ce tome 4, c’est bien qu’il se lit trop vite, tant il est passionnant. Et puis, rappelez-vous, Ayerdhal, au travers de ses intrigues, nous montre une facette de notre société, et ce n’est pas joli.
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Transparences

Mes amis, amateurs de thrillers, fans de polars complotistes, notez ce titre d’un auteur qui fut probablement l’un des meilleurs raconteurs d’histoires, ou en tous cas le plus inventif. Cette histoire nous conte quatre années de la vie de Stephen, psychologue canadien qui s’est engagé à Interpol. Sa première (et seule enquête) concernera la chasse après une tueuse qui a la faculté de disparaitre : Ceux qui la rencontrent ne se rappellent pas d’elle, les caméras de surveillance enregistrent des films où son visage est flouté. A 12 ans, elle a tué ses parents et un couple de leurs amis. Depuis, on ne peut dénombrer leur nombre (un millier ?). Tout ce que Stephen arrive à déterminer, c’est qu’elle tue quand elle se sent menacée.



De ce début, Ayerdhal va nous montrer les guerres entre services (Interpol, Europol, CIA, FBI, NSA, KGB …) et surtout nous plonger dans le doute. Car on se pose les questions suivantes : Qui travaille pour qui ? Qui manipule qui ? C’est un roman sur les illusions, sur les apparences et le seul moyen d’en sortir, c’est d’opter pour la transparence. C’est aussi un roman qui montre des marginaux (Anne X, Stephen ou bien Michel, un SDF) qui essaient de s’en sortir avant d’être repris par le système. Dans ce monde que l’on veut sur, Big Brother (car c’est bien à George Orwell que l’on pense) ne veut pas d’individus indépendants, hors du système qu’ils ont créés.



Non seulement les rebondissements sont nombreux, mais en plus, les scènes sont hallucinantes. Ayerdhal avait le don de peindre des scènes d’une beauté fulgurante, un art de décrire l’action pure. Celles où Anne X tue 4 hommes qui la suivent, en début de roman, fait partie de celles là. On la voit bouger à la vitesse de l’éclair, mais on a une sensation de flou autour d’elle. C’est, en ce qui me concerne, toujours la même chose : j’ai l’impression de voir un film en lisant Ayerdhal, un film que l’on peut s’empêcher de regarder jusqu’au bout. Lisez Ayerdhal, vous ne le regretterez pas !
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Cybione

"Cybione"

Que dire des premières pages de cette intégrale si ce n'est qu'il faut s'accrocher et surtout ne pas se bloquer sur une impression de totale incompréhension. Je crois lire un auteur de SF et je me trouve engluée dans un vocabulaire de plomberie assez cru et vulgaire qui finalement ne sera que la métaphore assez ludique d'un merdier gouvernemental à résoudre…

Et dès la quatrième page me voilà déjà prise dans la première grande aventure d'Elyia, le roue de secours de la roue de secours de la roue de secours des situations impossibles à résoudre.

Ce n'est pas le roman « Les cavernes d'acier » d'Asimov et pourtant, tout de suite une similitude m'est apparue ; ce n'est clairement pas du San-Antonio et pourtant l'auteur joue bel et bien avec les mots ; ce n'est pas non plus « Blade Runner » et pourtant plusieurs images du film me sont revenues en tête lors de ma lecture. Et même si parfois la situation globale semblait bien embrouillée, surtout pour ma petite tête, l'ensemble est un premier essai ma foi, pas mal réussi du tout.

Bravo Monsieur pour avoir en fait bien respecté la règle des trois S : du sang, il y en a bien ; du sexe, à améliorer peut-être et de la sueur, sueur qui a dû dégouliner de votre front lors de la seconde présentation du manuscrit sans l'avoir modifié d'un poil :-)

Sans attendre, je passe donc à la deuxième aventure de notre plombière galactique pas tout à fait humaine et qui a pourtant un caractère de cochon !



"Polytan"

La fougue juvénile semble avoir quitté l'auteur qui adopte une plume plus classique sans pour autant perdre sa vision futuriste qui reste ébouriffante. Ainsi tel restaurant qui semble sortir tout droit des dessins d'Escher, tel ce plat imaginaire de pain trop levé qui me fait baver rien qu'en y repensant.

Le vocabulaire se lisse tout en restant innovant et l'histoire, mieux construite et plus lisible que dans Cybione, n'est plus juste l'explosion d'un cerveau débordants d'idées mais bien une histoire construite et certainement relue ;-)

Pas de sexe ici et d'ailleurs, le personnage principal s'en plaint un peu à la fin ; du sang, pas vraiment non plus, juste quelques poursuites mortelles mais où l'hémoglobine n'a pas vraiment sa place ; de la sueur, là oui, pour gérer au mieux les implications politiques, stratégiques et sociales d'une utopie qui s'attaque à un gouvernement démocratique qui a le 'pouvoir des élus et pas des électeurs'...

Même si le style a un peu changé, l'écriture est fluide, l'histoire prenante et l'auteur, plein de nouvelles ressources.

Et je n'en ai pas encore fini avec Ayerdhal, une intégrale ça se mérite !

« Keelsom, Jahnaïc » me voici :-)



« Keelsom, Jahnaïc »

Et le troisième tome est celui des explications… On comprend enfin ce que l'on soupçonnait, on met des mots corrects sur des concepts aux noms farfelus, on entre dans le vif du personnage principal qui lui aussi se cherche…

Toujours dans le cadre d'une situation socio-politique difficile qu'il puise dans notre histoire moderne et qu'il maîtrise de bout en bout, l'auteur nous entraîne dans une aventure qui finalement ne concerne que la survie future de notre plombière géniale. Plombière qui s'humanise, qui se découvre au fil de ses propres morts et qui défie son créateur à l'échelle de l'univers.

« Tu t'attendais à ça, Saryll ? »…

Et je ne me lasse pas de vous Monsieur Ayerdhal, votre univers, même s'il est plus politique que mes lectures habituelles comble mon besoin d'aventures et de connaissances humaines.

Pour les 3 S, je crois finalement qu'ils ne sont pas vraiment indispensables pour faire d'une histoire un bon roman, il suffit d'un personnage surprenant et attachant et là, pour le coup, Elyia remplit bien son rôle.

Pas le temps ni l'envie de patienter avant de me plonger dans le dernier opus de cette intégrale à savoir « L’Oeil du Spad » :-)
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Etoiles mourantes

A sa sortie, « Etoiles mourantes » avait divisé la critique – et cette division ne rend la découverte du roman que plus intéressante aujourd’hui.



L’arrivée de gigantesques êtres extraterrestre capables d’abriter des populations entières d’hommes dans ses entrailles, appelés AnimauxVilles, a bouleversé l’humanité, mais a surtout exacerbé ses désaccords. Jusqu’à provoquer la scission de l’espèce humaine en quatre « Rameaux », quatre voies d’évolution différentes. Pour mettre fin aux conflits les opposant, les quatre Rameaux, à l’instigation des AnimauxVilles, se sont dispersés dans autant de recoins de la galaxie.



A l’idée d’un Rameau correspond un futur possible pour l’humanité. Ils sont indirectement exposés l’un après l’autre dans la première partie du roman. La richesse de leur traitement donne l’impression de se retrouver face non pas à un roman mais à quatre, tant ces sociétés, qui n’ont plus rien à voir entre elles, sont finement détaillées. De vastes intrigues pourraient être racontées dans chacun des Rameaux, indépendamment des autres. De cette richesse de détails naît une profondeur et un réalisme capables de donner une vie propre à ces sociétés, en-dehors de l’intérêt immédiat de l’intrigue. Entre ces Rameaux, la plus grande réussite du duo d’auteurs est à coup sûr le peuple des Connectés, qui ne supportent pas physiquement de vivre sans connexion au réseau, et doivent respecter des sortes de paliers de décompression de données lorsqu’ils s’y reconnectent... Le lien avec notre monde actuel est évident, et plus pertinent que jamais. La première moitié du roman ouvre à chaque nouvelle découverte d’un Rameau à un sentiment de vertige, en repoussant ainsi par quatre fois l’horizon fictionnel.



La seconde partie, les « Retrouvailles », rassemble toutes les intrigues amorcées dans la première autour d’un système binaire d’étoiles mourantes s’acheminant irrémédiablement vers une supernova. Avec ces deux parties, le roman est donc bâti selon des logiques contradictoires, qui dessinent comme un rebond de l’univers fictionnel : une expansion puis une contraction. Lors de cette dernière, ce n’est plus le vertige de l’ampleur croissante du récit qui agit, mais un sentiment d’inéluctabilité : au fil des pages, le roman se resserre. Il perd de sa fraîcheur, mais gagne l’intensité du compte à rebours : le final est en effet annoncé dès le titre du roman. Or cette supernova est plus qu’une toile de fond aux proportions cosmiques, car elle agit comme un catalyseur dramatique, accentuant puis précipitant sensations et émotions, jusqu’à l’explosion. La construction comme l’écriture-même du roman s’accordent donc à la nature d’une supernova.



« Etoiles mourantes » brille donc par sa construction, son univers fictionnel riche, détaillé, pertinent, mais aussi par l’étonnant concept d’appréhension de la réalité que développent les auteurs tout au long du roman pour expliquer la manière dont les AnimauxVilles se déplacent de points en points dans l’Univers. Ils se basent, on l’apprendra à la fin du livre, sur une théorie scientifique : comme toute bon travail de science-fiction, la lecture d’ « Etoiles mourantes » est donc des plus stimulantes.
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La Bohême et l'Ivraie

La Bohême est un mouvement d'adolescents, ne concernant que les moins de vingt ans sur une petite planète parmi celles occupées par les hommes. Mais, quand elle est rejointe par l'ivraie que constituent des artistes puissants et plus mûrs que ses membres initiaux, elle explose en un mouvement révolutionnaire. La thématique de l'art libertaire contre un pouvoir dictatorial est maintenant courante. Je dirais que La Zone du Dehors, de Damasio, a de nombreux point communs avec ce livre, notamment l'étouffement pratiqué par le pouvoir et la constitution d'un petit groupe de rebelles radicaux dans un monde futuriste pas si éloigné du nôtre.

Par ailleurs, l'art kinéïtique décrit ici est total : l'artiste manipule les sens et les émotions des spectateurs. C'est très bien décrit, plutôt bien construit, et cela joue autant sur les oeuvres des artistes que leur vie personnelle, abondamment évoquée.

Bref, ce n'est pas un chef-d'oeuvre, mais c'est une lecture agréable, qui rappelle les pouvoirs de la manipulation.
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Etoiles mourantes

La race humaine menaçait de s’exterminer et les AnimauxVilles l’ont sauvée en dispersant les grandes tribus dans des différents coins de l’univers. L’effet n’était pas comme souhaité. Loin de prendre recul à leur conflits grâce à la distance et de s’approcher ensuite sereinement sur un pas diplomatique, les Rameaux ont exacerbé l’évolution de leurs traits séparatifs. Le gouffre entre les différentes parties de l’humanité s’est élargi davantage, il règne la méfiance et le racisme entre eux et les Mécaniciens ont conçu un plan pour assujettir les autres trois Rameaux ainsi que les AnimauxVilles.



Une supernova s’annonce, singularité qui fait effondre le Ban sur un point infime avant qu’il ne se déploie à nouveau dans l’explosion cosmique successive. Le Ban est le réseau qui sous-tend l’univers et dont les points nodaux servent aux AnimauxVilles pour se déplacer. Les Mécaniciens, avec l’aide d’une AnimalVille aux intentions peu claires, ont réussi à construire un vaisseau stellaire qui peut chevaucher sur le Ban. Avec ce vaisseau en état opérationnel, les Mécaniciens seront capacités de se libérer de la dépendance aux AnimauxVilles pour le transport galactique. Il leur sera possible d’atteindre les planètes des autres Rameaux qui, face aux prouesses guerrières des Mécaniciens, seront réduits à l’esclavage. En plus, les Mécaniciens veulent intervenir directement dans le cataclysme de la supernova et altérer le déploiement du Ban, en sorte que les AnimauxVilles ne puissent plus l’utiliser pour leurs sauts dans l’espace. En bref, les Mécaniciens ambitionnent la domination absolue du cosmos.



Le roman, malgré son long développement, maintient en réveil l’intérêt du lecteur pour la trame qu’il échafaude. Il achève d’intégrer l’ampleur de la conception de son monde et les univers personnels des caractères principaux.

Dans la première moitié du roman, le lecteur est conduit aux mondes des différents Rameaux et apprend à connaître la constitution civique et politique de ces mondes, ainsi que les personnages centraux qui vont influer sur le déroulement de la deuxième moitié du livre. Celle-ci s’appelle « Les Retrouvailles » et chronique le spectacle extraordinaire que les AnimauxVilles ont préparé : la réunion des représentants de la humanité dispersée. Les Retrouvailles sont, principalement, la grande réunion pour les AnimauxVilles. Pour un motif qui déjà échappe à leur mémoire, elles se réunissent chaque fois que le Ban se replie sur lui-même dans une étoile qui se consume, et elles assistent à la reconstitution du Ban dans l’explosion qui s’ensuit. Et pour un motif que lui aussi n’est pas détaillé, ils tiennent à ce que les humains soient également sur place quand la singularité se produite.



Quoique « Étoiles Mourantes » est situé dans le même univers des AnimauxVilles que son prédécesseur chronologique, « Étoiles Mortes », les deux histoires sont complètement différentes sur les plans stylistiques et sémantiques. « Étoiles Mortes » offrait une vue très intime de cet univers, depuis une perspective artistique, avec un narrateur à la première personne qui enchaînait des perceptions fortement subjectives, parfois même elliptiques, et pétillant de sous-entendus. Le monde de « Étoiles Mortes » était vraiment le monde de ce narrateur, Closter, avec toutes les limitations que cette vision uniquement focalisée sur lui a signifiées pour la connaissance que le lecteur pouvait acquérir des AnimauxVilles.



Correspondant à la vaste conception de l’histoire de « Étoiles Mourantes » les auteurs ont choisi d’abandonner le discours autodiégétique et ils ont introduit le classique narrateur hétérodiégétique, ou auctorial, qui est doué d’omniscience. En même temps, c’est la focalisation zéro qui caractérise le roman – c’est-à-dire, l’histoire n’est pas raconté depuis le point de vue d’un seul caractère, ou des quelques caractères sélectionnés, mais le narrateur peut potentiellement relater tous les sentiments et pensées des agents, et c’est cela ce qu’il fait. Donc, il se trouve aussi des scènes avec des changements de focalisation rapides entre les participants aux événements.



Le roman pèche par une sorte d’ivresse d’omniscience.

Closter jouissait d’une relation exceptionnelle avec les AnimauxVilles. Sa sensibilité artistique lui permettais de se communiquer avec eux, mais cette communication était fortement imprégnée du poétique et ne se réduisait point à des causeries d’ordre quotidien. On se rappellera Closter se retirant les chaussures, marchant pieds nus sur l’épiderme des rues des AnimauxVilles pour capter les vibrations du caractère d’une ville. En « Étoiles Mourantes » les Villes parlent. Plus encore, elles bavassent. À maintes reprises elles se glissent dans la conscience des agents principaux et commentent leurs actions, répondent aux questions, relayent des messages à d’autres personnes. Il paraît que le pouvoir des Villes pour dénicher les pensées des agents est illimité, et de ce fait il est surprenant lorsqu’elles manifestent des ignorances. « Elle savait qu’aucun AnimalVille n’était capable de percer les secrets de la conscience et du subconscient humains », mais le lecteur a la forte impression que les AnimauxVilles ne font rien d’autre tout au long du texte. « Non, tout compte fait, je crois que je ne te comprends absolument pas », capitule la Ville Turquoise face au comportement altruiste d’un Mécanicien, malgré ses millénaires d’existence et sa connaissance intime des pensées d’hommes et de cet homme en particulier. Peut-être les auteurs ont-ils souhaité garder une barrière d’incompréhension, et ainsi de mystère, entre les humains et les Villes, mais le lecteur ne peut plus y croire, puisqu’ils ont déjà écarté cette barrière en transformant les Villes en une sorte de conscience sempiternellement en relais, un super-ego indiscrètement loquace : « Il débita d’un trait son insupportable vérité » – les Villes ne s’en lassent jamais.



Les Villes se humanisent, ils perdent tout à fait l’étrangeté mythique qui gardaient leurs actions en suspens dans « Étoiles Mortes ». Et non seulement les Villes s’entretiennent familièrement avec les agents humains, mais en plus le lecteur devient auditeur de leurs conversations entre eux, où, encore une fois, leurs traits très humains, comme l’ignorance des faits qu’elles devaient savoir, confondent le lecteur frappé par l’incongruité. Dans une scène les Villes Noone et Turquoise échangent leurs idées sur la structure de l’univers et Noone prouve être la mieux renseignée – « Cet univers a une fin. [sic!] Turquoise » – parce qu’elle est la seule Ville qui n’ait pas choisi d’oublier la raison du rassemblement des AnimauxVilles autour des supernovæ.



Étrangement, dans le dialogue des Villes se mêlent aussi des informations exclusivement à l’adresse du lecteur, comme quand Noone explique : « Certains d’entre eux [les humains] ont pourtant compris que l’univers est cyclique et instable, et que les alephs sont tous interconnectés. Ils savent que, lors des explosions d’étoiles, il se crée un attracteur à l’échelle du Ban. » etc. Au moins les auteurs ne poussent pas l’ignorance de Turquoise au point qu’il ne lui serait pas permis de répondre comme il le fait effectivement : « Je connais cette théorie […] Et alors ? »

La focalisation interne sur les caractères principaux se réalise jusque dans le discours indirect libre et des interjections d’un discours immédiat, sans intervention apparente du narrateur : «La dernière nanotechno, hyperstable, un coefficient de redondance multiplié par mille, promisjurécraché ; mon cul, oui ! » Mais les apparences trompent. Malgré que l’action est racontée depuis les points de vue des personnages centraux, ils ne deviennent pas intimes au lecteur. En comparaison avec le contact direct qu’on a eu avec la personnalité de Closter, ils restent même infiniment éloignés. Il y a des raisons pour cela. Premièrement, après que les personnages ont été introduits dans la première moitié du roman, on aurait pu s’attendre à l’approfondissement de leurs traits dans la dynamique de leur interaction lors des Retrouvailles. Mais non seulement des éléments propres à eux faussent la spontanéité de leurs relations, comme les armures des Mécaniciens ou le Réseau de la Connecté Nadiane – plus encore, c’est le babillage des Villes, ou de l’esprit qui habite une Ville (Marine), qui s’immisce impunément en leur discours intérieur et le mine d’un double-fond. Piégés dans ce fond, les personnages perdent leur propres caractéristiques, l’omniscience des Villes les engouffre. Et les Villes mêmes n’apparaissent point comme des personnalités distinctes, parce que leur voix est à plusieurs reprises infestée par le narrateur omniscient. Son omniscience se multiplie en eux. Leur ignorance des faits spécifiques paraît si étrange au lecteur parce qu’il les a déjà confondus avec la voix du narrateur omniscient. Pourtant, ce narrateur reste à part, il commente rarement en intervention directe, mais sa présence se fait insinuante quand des monologues explicatives des caractères, ou des dialogues entre eux, ont visiblement aucune autre fin que d’informer le lecteur sur ce qu’il ne sait pas encore. Pourtant ce narrateur ne hante pas le roman comme un spectre, il parle. Par exemple, dans l’échange mentionné entre les deux Villes, on pourrait d’abord se surprendre que leur langue est directement intelligible pour le lecteur humain. Le narrateur omniscient, allant au-devant de la surprise, avoue son travail de traduction : « Retranscrit en termes humains, toutefois, cela [l'entretien] se résuma ainsi : » etc. Le narrateur parle aussi lui-même quand, dû à la nature des événements qui ne peuvent pas être présentés par les caractères, il ne peut pas s’approprier de leur discours pour relater ce qui se passe : « Au sein de l’étoile primaire, dans la masse centrale constituée de noyaux de fer dégénérés, les énergies avaient atteint des proportions inimaginables. » etc. Au moment culminant du récit, le narrateur se fait même philosophe : « C’était un magnifique et inutile exemple de perfection, comme l’humanité elle-même. »



L’accès aux personnalités du roman, accès si douloureusement ouvert à l’âme de Closter en « Étoiles Mortes », est bloqué ici par la voix du narrateur omniscient qui mêle ses propres énoncés et explications aux pensées des caractères et se reproduit aussi dans les AnimauxVilles, qui font la même chose que lui, mais s’aidant en toute impunité de leur poids charnel. Une relation de cœur à cœur avec les personnages est interdite au lecteur, ils perdent leur authenticité à mesure que le narrateur omniscient s’approprie d’eux pour les rendre ses porte-parole.



La transformation des Villes, des phénomènes guère déchiffrables en demi-Dieux bavardes, est symptomatique pour un changement éminent qui a subi l’univers des AnimauxVilles par rapport à « Étoiles Mortes ». La connexion de Closter aux Villes était établie par une sensibilité artistique ouverte à la riche gamme des perceptions sensuelles. À travers la vision de Closter, l’univers des AnimauxVilles, son univers, devenait un champ de finesses sensorielles qui se livrait à l’exploration du lecteur. Mais en « Étoiles Mourantes » la sensibilité somatique a été brutalement bousculée par une voracité charnelle. Il y a des scènes de combat qui dégénérèrent « en une vulgaire formalité de boucherie ». Le Mécanicien Tecamac découvrit le statut exceptionnel de son armure en copulant avec une Geisha, scène que les auteurs ne se privent pas de rapporter en tout détail. Apparemment, il fallait aussi que la relation de la Connectée Nadiane avec son frère soit incestueuse pour être profonde. Et bien sûr, les AnimauxVilles, lors des Retrouvailles, ne peuvent s’adonner qu’à une seule activité : « […] la sexualité des AnimauxVilles relève essentiellement de la mécanique céleste ! » Quand Noone et Turquoise s’accouple, le narrateur note dûment : « Le contact intime de leurs chairs, face à face, éliminait les mensonges et les sous-entendus. » Pourtant, il n’y avait pas de supercherie dans la réceptivité sensuelle de Closter non plus ; et si, pour préserver les sous-entendus, pour éviter que les Villes deviennent des érotomanes radoteurs, il avait fallu garder la sensualité dans des certaines limites, ceci aurait été un prix facile à payer.



L’intrigue du livre est bien tissée, l’action vibre de suspens, les caractères, malgré éloignés, ne manquent pas en complexité. Il y a toujours des moments d’incertitude qui incitent à continuer la lecture. Évidemment il aurait été un délit bizarre en disproportion, donner moins de quatre étoiles au roman.

Mais le roman est une déception pour tous ceux qui connaissent le prédécesseur, et l’aiment autant que moi. Il faut concéder que le texte de « Étoiles Mourantes » est plus abordable, et ceci en large mesure grâce à la substitution d’un narrateur auctorial à la vision intime d’un artiste en première personne. Mais comme fan de « Étoiles Mortes » on ne peut qu’être outré par comment la substitution a été grossière. Investissant le livre avec mes expectations nourries par la lecture de l’aventure de Closter, je perçois en « Étoiles Mourantes » tout ce qu’il aurait pu être, et ce qu’il n’est pas. « Nadiane éprouva une soudaine bouffée de nostalgie en songeant à l’époque où les objets n’étaient ni des symboles, ni des codes, mais de simples présences opaques ou lumineuses ». Moi aussi j’ai songé avec mélancolie aux moments quand Closter pouvait encore s’abandonner au jeu des excitations des sens sans que cette sensibilité fluctuante débouche d’abord sur un sensualisme stérile pour ensuite se figer dans les codes de la littérature sensationnaliste, la violence et la chair. Moi aussi j’ai songé aux temps quand les présences opaques ou lumineuses de l’esprit de Closter se révélaient à moi, sans que la vision du caractère focalisé soit parasité par le didactique scientifique, moral ou autrement explicatif d’un narrateur indécemment auctorial. En effet, le frère de Nadiane « avait donné une épaisseur aux apparences et elle sut qu’un jour viendrait où elle lui en voudrait pour cela ». Pour moi le jour est déjà venu. Je vous en veux pour cela, Monsieur Dunyach.




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L'Histrion

Aimlin (ou Aimline) tente d'oublier un passé douloureux fait d'engagement politique et de dévouement. Mais la politique a tôt fait de le rattraper, en la "personne" de Genesis, une créature-monde qui tente de fédérer l'humanité sous la bannière du Daym, sorte de contre-pouvoir face à l'hégémonie dictatorial de l'Empire. Mais l'Empereur tout-puissant est en train de mourir, bientôt remplacé par son petit-fils. Genesis veut donc faire d'Aimlin un Histrion, un rôle très important au sein du Daym. Mais Aimlin n'aspire qu'à une chose, être tranquille. Il parvient donc à fuir, redevenant Aimline... Car il/elle a un secret : el est un(e) sexomorphe...



Pour ce qui est de l'hommage au créateur de Dune, il est plus qu'évident, même s'il n'est pas question là de planète entièrement recouverte d'un gigantesque désert et d'épice. Pour ce qui est des références les plus évidentes et transparentes (n'étant vraiment pas un spécialiste de Herbert, je me contenterais de la surface des choses), on peut juste signaler la présence d'un empereur sur-puissant (même si agonisant depuis très longtemps) et d'une caste uniquement composée de femmes, les Taj Rama, qui font très fortement penser à l'ordre des Bene Gesserit dans Dune. Ces deux entités ont une influence politique impressionnante. Une autre référence à Dune : à chaque début de chapitre, on a droit à un petit texte de Genesis, la planète pensante. Cela donne un discours méta-textuel assez éclairant.



Jeux de pouvoirs, intrigues, changements de sexes et retournements de situations font de cet Histrion un roman excellent. En plus, comme c'est vraiment très bien écrit, cela ne gâche rien au plaisir qu'on prend au long des 384 pages qui le composent. Voilà une bonne porte d'entrée dans l'oeuvre d'Ayerdhal. C'était le premier que je lisais de lui, ce ne sera pas le dernier.



A.C. de Haenne
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Rainbow Warriors

Lecture mi-figue,mi-raisin...



Pour la première moitié,j'aurais écrit ceci ;



On se demande parfois ce qui amène l'inspiration à certains auteurs...Et en l'occurence , ici ce qui est passé par la tête d' Ayerdhal qui nous relate le coup d'état mené par une armée LGBT (comprendre lesbian-gay-bi-trans.)

Il fallait l'oser et avoir matière à débattre...Pari tenu !



On croit reconnaître en certains protagonistes des stars du showbiz (si je vous dis "Beau et Angie",ça vous fait penser à qui???),

mais sous ses airs comiques et légers , ce bouquin dénonce et bouscule sciemment.



Un roman fouillé et subtil , plein de détails hallucinants,écrit d'une plume sûre et tranchante...



Néanmoins,il n'a rien d'un livre de plage que l'on avale d'un trait...Il demande concentration et réflexion.



Oui,mais voilà...

De la seconde moitié , je dirais ceci...



Je me suis perdue dans la multitude de personnages et de détails...

Je me suis surprise à attendre la fin qui semblait ne jamais vouloir arriver!!!



Il ne vous reste plus qu'à vous faire votre propre opinion... ;o/
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Rainbow Warriors

Souvenir ramené du Trolls et Légendes : "Rainbow Warriors" d'Ayerdhal.



Imaginez un groupe secret de riches mécènes internationaux plus ou moins affiliés au monde du showbiz. Imaginez qu'ils décident de rassembler une masse de pognon phénoménale dans le but de renverser une dictature africaine. Imaginez qu'ils décident de mettre dans le même bain un général américain à la retraite et un ex-secrétaire des Nations Unies afin d'aider à instaurer le respect des droits de l'homme dans ladite dictature africaine. Enfin, imaginez que l'armée qu'ils rassemblent pour réaliser leur putsch soit composée entièrement de gays, lesbiennes, bisexuel(le)s et transexuels...



Emouvant, drôle, profond (comme d'habitude chez Ayerdhal, même les meilleures intentions du monde ne peuvent éviter un choc de réalité, et la réflexion sur l'ingérence et/ou le droit à l'autogestion des peuples est particulièrement intéressante), doté d'un rythme soutenu et d'une galerie de grandes gueules (et de grandes folles) plus sympathiques les unes que les autres, c'est un de ces livres qui s'avalent goulûment, remue les tripes juste ce qu'il faut et ouvre à la cogitation.



Je vous conseillerais bien toute la bibliographie de cet auteur (en partie rééditée au Diable Vauvert), mais je me dis qu'un coup de coeur à la fois, c'est déjà bien...
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Etoiles mourantes

Livre écrit par AYERDHAL et Jean-Claude Dunyach, le projet est ambitieux et réussi. Les êtres humains ont quitté le tronc commun de leur développement et sont parties dans quatre directions différentes, fondant quatre civilisations profondément différentes - presque quatre nouvelles espèces - qui s’ignorent ou se méprisent. Le livre raconte la rencontre forcée de ces mondes à l’occasion de l’explosion d’une super-nova. Un style agréable et fluide, une histoire qui marche bien et beaucoup de très belle idées comme ces animaux ville qui dérivent et naviguent sur les trames de l’espace-temps.

Un trés bon souvenir de lecture.
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La Bohême et l'Ivraie

La recette de ce bouquin est simple. Un univers galactique scélorsé et conservateur, un système sociale fabriquant des exclusions et des inégalités, une forme d’art total s’adressant à tous les sens et 3 artistes beaux, intelligents et libéraux, en passe de donner un grand coup de pied dans la fourmilière.



On y ajoute un monde galactique finalement assez originale et décrit avec autant de détails qu’on le souhaiterait… ça donne un trés bon souvenir de lecture. On se projette et s’attache tellement facilement aux personnages.



J’ai beaucoup aimé ce livre…
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Mytale

L'Empire Planétaire, parmi toutes les planètes qu'il a jamais colonisées, en a abandonné une, en laissant la première vague de colons à son triste sort. La planète a été classée hautement dangereuse, et plus un vaisseau n'y a abordé en 2000 ans.

Cette planète, c'est Mytale, où les substances locales entraînent d'éffrenées mutations génétiques sur les hommes et les bêtes.

Pendant leur abandon, la société Mytalienne a eu tout le temps de se constituer, dans toute sa bizarrerie et son inhumanité : les castes toutes puissantes y exploitent des exclaves génétiquement modifiés pour "coller" à leur emploi, traités comme des animaux.



C'est dans ce monde qu'est propulsée Audh-En-Ta, seule survivante de la navette de la Fédération, envoyée pour dresser un état des lieux et recoloniser Mytale. Son objectif premier : repartir, quitter cette planète qu'elle déteste et dont les moeurs lui répugnent. Mais très vite, ses manières directes et son caractère emporté lui valent l'amitié de quelques Mytaliens rebelles et hors-castes, qui lui apportent leur aide tout autant qu'ils l'utilisent pour leurs propres projets.



Je n'avais jamais lu Ayerdhal auparavant, et ma première lecture m'a conquise.

Tout d'abord, l'univers de Mytale est original, cohérent, préservant ce qu'il faut de mystère et d'exotisme pour que nous vivions nous aussi l'aventure de la découverte.

Il faut avouer que le roman, une fois commencé, est dur à reposer : les péripéties s'enchaînent pour le groupe qui va peu à peu se constituer autour d'Audh, et les personnages, tous parfaitement humains et réalistes, sont assez sympathiques pour qu'il soit difficile de les quitter.

Enfin, trouver un personnage principal féminin imparfait tout autant qu'il est fort,et dont les maintes pensées futiles ne parasitent pas totalement l'action en cours, est un véritable plaisir, d'autant que l'action, passionnante, se suffit à elle-même.

Un régal pour aventurier de canapé, donc.
Lien : http://bazardine.blogspot.fr..
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Rainbow Warriors

Faites l’amour en faisant la guerre ! Et pourquoi pas ? Une histoire utopique, rebondissante, dans laquelle les protagonistes, très nombreux et dont plusieurs semblent sortir des succès populaires de Hollywood, ont presque tous une part d’ombre. La proposition de rapports différents au sein de l’armée est amusante et stimulante. Cette lecture me fut distrayante et intéressante.

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Demain, une oasis

Le moins que l'on puisse dire est qu'Ayerdhal est un écrivain engagé.

Son roman nous met une grande claque derrière les oreilles pour nous faire ouvrir grand les yeux sur l'Afrique.

Voilà ce que j'ai ressenti :

"Regarde donc ce qu'il se passe là bas, toi l'occidentale !

Toi qui pense que le défi de ton existence est de ne pas grossir pour rentrer dans ton 36 alors que ces personnes crèvent de faim ! Regarde donc ces personnes qui meurent de soif toi qui fais tes besoins dans de l'eau potable ! Regarde donc ces personnes qui décèdent de maladies qui ne tuent plus dans ton pays alors que tu te plains de payer un tiers-payant dans ta pharmacie !"

Ayerdhal nous rappelle de façon brutale que nous sommes privilégiés et que nous fermons bien fort nos yeux et nos oreilles pour ne pas être dérangés par nos voisins qui se battent pour survivre.

Ça fait mal mais ça réveille !
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Cybione

A travers ses romans, feu Ayerdhal a toujours fait preuve d'un sens politique acéré. C'est le cas également dans « Cybione » puisque l'intrigue se déroule dans une société ultralibérale au sein de laquelle chaque pouvoir normalement attribué à l'État est ici privatisé comme la police. En plus d'être une œuvre de science fiction, l'auteur nous plonge dans une enquête policière assez classique dans le fond mais parfois brouillon. La fin dénoue une incompréhension et un voile de confusion qui a tenu une bonne partie du roman. Pourtant, « Cybione » se lit bien grâce au style direct d'Ayerdhal, très efficace durant les passages d'action.

Ce n'est clairement pas une œuvre majeure de l'écrivain mais « Cybione » n'est pas dénué d'intérêt, loin de là.
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Transparences

Un thriller aux multiples rebondissements sur un rythme effréné.



Stephen Bellanger vient d'intégrer Interpol. Avec sa formation en psychologie, sa mission est de reprendre toutes les affaires non classées des 20 dernières années pour essayer de réaliser des recoupements. Lorsqu'il découvre le cas Anne X, sa vie bascule...

Cette jeune fille qui a assassiné ses parents 10 ans auparavant a semé plus de 1000 cadavres sur son passage ! Qui est-elle? Agit-elle sous les ordres de quelqu'un?

Pourquoi le FBI/NSA/... sont sur sa piste et veulent la tuer?

Stéphen, au péril de sa vie, va mener l'enquête pour découvrir la vérité... plus proche qu'il ne le pense!



Ce thriller est haletant. Bien que parfois il soit difficile de bien suivre toutes les implications, il a une véritable dimension politique intéressante. Plusieurs agences gouvernementales sont impliquées et entre faux semblants, stratégies et manipulations, chacun essaie de tirer son épingle du jeu.

Les "gentils" et les "mechants" ne sont pas toujours ceux que l'on croit et tout n'est pas tout blanc ou tout noir...

Saurez-vous démêler le vrai du faux ?
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