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Critiques de Ayerdhal (328)
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Sexomorphoses

Les deux titres, L’Histrion et Sexomorphoses, forment un roman unique, séparé en deux pour des raisons éditoriales, je suppose.

Lointain futur, civilisation galactique assez complexe, notamment sur le plan politique, humanité ayant évolué biologiquement en plusieurs branches, androïdes, cyborgs et superordinateurs doués de conscience. Il y a de l’ampleur dans cet avenir, un peu comme dans les romans du cycle de la Culture de Iain M. Banks, et pas mal d’idées qui font frétiller l’amateur de SF. L’intrigue est bonne, une histoire de manœuvres politiques tortueuses dans ce monde traversé de conflits et d’intérêts divergents, et de manipulation d’individus par des détenteurs du pouvoir.

La narration, malheureusement, n’est pas tout à fait à la hauteur. Elle se perd souvent dans des dialogues verbeux, pas toujours passionnants, surtout quand les personnages y triturent leurs états d’âme et leurs opinions morales et politiques – imprégnées de l’anarchisme vintage et un peu lourdaud de l’auteur. A noter aussi une tendance, déjà, au style « thriller », qu’on peut apprécier ou pas. J’aurais préféré lire cette histoire dans un style plus classique, plus propice à la décantation de l’information.

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Demain, une oasis

Honnêtement, je ne sais pas que ressentir après la lecture de ce livre. Il faut dire que l'auteur décrit la situation en Afrique de manière très crue et je ne peux que me reconnaître dans l'indifférence crasse dans laquelle baigne le héros. Un héros qui est d'ailleurs totalement anonyme (et que nous connaîtrons comme l'Interne) comme si il se devait de représenter un peu tout le monde.



Ce roman pousse son lecteur (comme son protagoniste) à se remettre en question : sur ses valeurs, sur ce qu'il croit être l'injustice.



Après ma lecture, j'ai vérifié la date de parution : 1992. Ce n'est certes pas si loin dans le temps, mais on pourra néanmoins le croire écrit la veille tant les pérégrinations de l'Interne reflète quelques réalités d'aujourd'hui.



Malgré quelques facilités scénaristiques, je ne peux que conseiller la lecture de Demain, une oasis.



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La logique des essaims

Je viens de lire le recueil de feu Ayerdhal. Je n'avais lu qu'un seul roman de lui auparavant, sans être vraiment convaincue. Mais ce recueil est une merveille, sans doute l'un des meilleurs en SF francophone. Mention spéciales à : "Scintillements", "Reprendre, c'est voler", "Notre terre", "La troisième lame, "Vieillir d'amour", "Pollinisation". Oui, je sais, cela fait beaucoup de mentions spéciales, mais c'est parce le livre le mérite...
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Rainbow Warriors

Bon, comment dire, cela commence à faire...

Je crois que je me suis trompé sur ma perception de l’œuvre d'Ayerdhal.

Ma chronique traine dans les brouillons depuis plus d'un mois et je ne sais pas par où la prendre. Il y eut la version très détaillée où j'expliquais avec précision pourquoi je pense que Raimbow Warriors est un roman raté. Et puis je me suis même ennuyé à la rédiger et à la relire, c'est dire.



Bon, alors, par où commencer ? Je vais essayer de faire court sans être lapidaire, mais je ne garantis rien, parce que des fois, ce roman il m'a tellement énervé que j'ai envie d'expliquer précisément pourquoi. Mais ça va prendre trois plombes.



Il faut d'abord commencer par dire que ce roman est paru alors que nos concitoyens s'écharpaient à coups de "un papa, une maman" d'un côté, et "espèces d'homophobes" de l'autre... Ayerdhal dit clairement son positionnement sur cette question. Je crois même que c'est ce débat (ou de ce qui en a tenu lieu) qui qui l'a poussé à écrire ce roman. Enfin je dis ça, j’interprète, parce que j'en sais rien en fait, mais c'est l'impression que cela me donne.



Pourquoi pas ? Au nom de quoi, finalement, le héros doit-il être forcément hétéro ? C'est sûr qu'il y a toute une iconographie, en fantasy par exemple, qui a pu renforcer une hétérosexualité des personnages... Tiens, par exemple, au hasard Frazetta.



Alors donc dans ce roman choral, les héros sont LGBT et quittent, qui leur bar gay, qui leur tables à dessins de vêtements (et on n'en saura pas beaucoup plus) et s'en vont envahir le petit pays qu'est le Mambésie, odieuse patrie qui a le mauvais goût de maltraiter les LGBT.

Nous partîmes 10 000... et nous arrivâmes en secret... (bien sûr 10 000 personnes qui abandonnent leurs occupations sur la planète, personne le remarque, je dis ça je dis rien). Cette petite armée secrète, s'entraine donc secrètement, mais bénéficie quand même d'un concert privatif par les grandes stars qui soutiennent le projet qui vont s'y afficher secrètement ?



Mouimouimoui... En termes de plausibilité, on repassera.



En fait, le problème n'est pas le postulat de départ, mais plutôt la la cohérence intradégiétique de l'histoire (j'aime bien le caser celui là). Le vrai problème de ce livre c'est que rien ne tient lorsqu'on y regarde d'un peu plus près. Ou alors c'est une parodie, registre La folle histoire de l'espace ou H2G2, mais bon ce n'est pas vraiment le style de l'histoire. Parce que si c'est ça, c'est pas grave, je passe mon tour, car je n'aime pas les parodies. Je n'ai rien contre les éléments parodiques dans une histoire, mais celles qui ne sont que des parodies m'ennuient.

Disons que ce n'est pas une parodie, parce que je ne crois pas que c'en soit une.



Zut ! je me rends compte que j'ai oublié de mettre l'histoire :

L'histoire : Le général Geoff Tyler est discrètement contacté par l'ex-secrétaire général des Nations-Unis pour mener une guerre privée au Mambesie. Il renversera ce pays particulièrement peu regardant sur droits des LGBT, à la tête d'une armée de 10 000 gays, lesbiennes, bi et trans...



Alors c'est quoi l'idée du livre ?

S'agit-il de montrer que les LGBT sont des héros comme les autres ?

Pourquoi pas, mais je n'ai pu m'identifier à aucun de la poignée des personnages.

Trop vite croqués, vite réduits à un ou deux traits de caractères presque caricaturaux, mais pas trop, aucun n'est vraiment sympathique, ni antipathique d'ailleurs, mais surtout ils n'arrivent pas à avoir vraiment d'épaisseur psychologique. Passé la phase d'exposition qui fait immanquablement penser aux séquences de films américains où les héros recrutent leur bande, succession de plans où on les voit parler avec les nouvelles recrues qui acquiescent tous sur une bande son muette et musicale (genre Ocean's eleven ou encore X-men : First Class), pas grand chose à se mettre sous la dent.

Alors il y a un con, qui l'est de toute éternité et qui le restera jusqu'au bout du livre (pas de pitié pour les cons), mais bon, les gentils vraiment gentils et les cons vraiment cons, moi ça ne me botte pas vraiment... Il y a un petit côté les-cons-c'est-pas-nous, limite mépris. Il y a aussi un super tireur de super-élite. Tous les héros sont badass à tel point que c'en est fatiguant et surtout, pas crédible jusqu'à la fin.

On passe sur Jean-No, folle perdue totalement improbable qui fait une resucée du sketch de Palmade sur la couleur des uniformes (bien sûr il est lu le soir par le général qui annote positivement, bien sûr, ses rapports sur la tenue militaire) et qui débite des sornettes pédagogiques (pages 316-317 : j'en avais fait une critique précise et assassine parce que cela tombe comme un cheveu sur la soupe du roman, sans nécessité avec la progression narrative, à tel point que je me suis demandé si c'était encore la voix du narrateur, ou si ce n'était pas malgré tout la voix de l'auteur qui débordait pour nous donner son avis sur un sujet qui n'a pas grand'chose à voir avec l'histoire. Et pour le coup, je redis : sornettes pédagogiques).

Et puis il y a Pilar, la seule agent de contre-espionnage des gentils qui fait face à seulement 6 agents envoyés par les services secrets du monde entier (il a déjà écouté Rendez vous avec X l'auteur, là aussi ?). Pilar, elle voit tout, elle sait tout (comment ? mystère...). Alors oui, je sais, c'est une resucée, un avatar d'Anne X (Transparences), mais bon, là encore, j'ai un peu de mal à croire à ce personnage et, en fait, à tous les autres. Ils sont figés comme des caricatures. Les gentils sont gentils et les cons sont cons, aucun n'évolue, très peu pour moi.



S'agit-il de plaider pour une nation arc-en-ciel, eldorado LGBT où ceux-ci seraient particulièrement protégés ainsi que leurs vies et amours ? Pourquoi pas, cela fait un objectif de combat original et intéressant littérairement parlant. Mais il est oublié en rase-campagne dès que le débarquement au Mambésie se fait. Il n'est plus jamais question par la suite de ces objectifs en tant que tels (sauf dans un court chapitre sur la déposition des chefs dans une perspective de contre-pouvoir permanent, sur la fin de l'ouvrage). Quid de l'influence, des répercussions sur le monde d'une telle opération pro-LGBT ? Là il y avait à mon sens quelque chose à gratter. En dehors des réactions des consortiums privés de leurs juteux contrats, réactions logiques et violentes mais qui fournissent l'essentiel de la deuxième partie de l'ouvrage, on n'en entend plus parler. Tant pis.



Pour finir Raimbow Warriors est un livre qui ne sait pas vraiment où il va, à tel point qu'il ne va... nulle part en fait. Ou bien il s'agit d'un thriller et il manque de crédibilité et finit à mon sens en eau de boudin, ou bien il s'agit d'une parodie et il manque sérieusement d'humour.
Lien : http://leslecturesdecyril.bl..
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Chroniques d'un rêve enclavé

L’histoire se déroule dans une cité médiévale, Macil, où les habitants sont accablés par les impôts et luttent pour survivre. C’est à l’époque où les rois, les seigneurs et le clergé font la loi. Sur la Colline, quartier de cette cité, les villageois voient arriver un vagabond qui va leur redonner de l’espoir et introduire dans leur vie des rêves de justice. La révolte gronde…





Chroniques d’un rêve enclavé est paru initialement paru aux Editions Au diable Vauvert mais la version poche est édité chez les Editions le Livre de Poche. Son prix est de 8,10 euros pour 448 pages. La couverture est bien réussie et reflète le contenu du livre. L’écriture d’Ayerdhal est agréable.



Vini est celle qui nous raconte l’histoire de la Colline. C’est une jeune femme dont le frère a été assassiné car ce qu’il disait dérangeait les puissants. Elle est courageuse et indépendante.

Parleur est le nom donné au vagabond qui arrive un jour sur la Colline et s’y installe. C’est un homme qui rêve d’un monde où tous seraient égaux. Il sait se faire écouter et les villageois vont le suivre dans ces rêves de justice.

Vini et Parleur sont nos deux personnages principaux. Ensemble, et aidés par de fidèles amis, ils vont tenter de changer la vie sur la Colline.



Ce livre traite de l’inégalité entre la vie des hommes. Il y a les puissants (rois, seigneurs, clergé…) et les autres, ceux qui travaillent pour les premiers toute leur vie et qui vivent dans la misère. L’autre point soulevé par l’auteur est le soutien dans le malheur. Quand les personnes se regroupent, la vie est plus simple pour chacun.



Ce roman est intéressant, agréable et rapide à lire et donne à réfléchir. Les personnages sont toujours en action.



A lire
Lien : http://freelfe.blogspot.fr/2..
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Demain, une oasis

Tandis que la conquête spatiale est devenue un fait banal, l'Afrique se meurt dans l'indifférence générale. Kidnappé à Genève, un médecin sans histoire est brutalement confronté à cette triste réalité.



Enrôlé de force, il apportera son aide à un groupe de médecins mi-terroristes, mi-humanitaires et à leurs côtés, il deviendra l'Interne. Il refusera pourtant de se soumettre et cherchera à rallier le monde occidental. Ayant réussi à échapper à ses geôliers, il n'a pourtant de cesse d'apporter son aide à leur cause.





Porteur d'un message fort, Demain, une oasis est un roman coup de poing: il met le doigt sur un problème cruellement d'actualité et en souligne toute l'importance. Pour ce faire, il mêle anticipation et aventures et y plonge des personnages profondément humains, animés de bons sentiments. Leur façon de faire est sans doute discutable mais difficile de ne pas leur donner raison... Voilà qui me les a rendus sympathiques, sinon émouvants et j'ai pris plaisir à les suivre ainsi jusqu'au bout de leurs rêves. Un roman d'une triste urgence et d'une efficacité redoutable !
Lien : http://nahe-lit.blogspot.be/..
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Utopiales 2012

Ça commence mal. Pourquoi se sentir obligé de débuter ce genre de recueil par une préface ? Pourquoi l’auteur (ici, les auteurs) de la dite préface se sent-il obligé de répondre à l’appel alors qu’il n’a visiblement rien à dire d’intéressant sur le sujet et qu’il n’a pas envie d’écrire sur le sujet.

voilà un recueil qui est loin de m’avoir emballé. Seuls trois textes ont retenu mon attention : La Chose du lac de Laurence Suhner, « Et pleurer, comme Alexandre » de Neil Gaiman et La Fin de Léthé de Claude Ecken. Pour les autres, ils n’ont pas su me captiver. Et ce ne sont pas ces textes-là qui m’ont donné envie de découvrir ces auteurs. Dommage, c’est pourtant, en théorie, l’idée sous-jacente à ce genre de publication. Qui a sélectionné ces textes ? Qui les a relus avant de les envoyer à l’imprimeur ?
Lien : http://livres.gloubik.info/s..
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50 Micronouvelles

Raconter une histoire en 140 caractères, est-ce possible ?

Certain.e.s répondront que non. Moi même je ne suis pas sur d'avoir toujours été en mesure de répondre par l'affirmative. Et pourtant c'est ce que propose ce très court recueil d'une centaine de pages, composées pour la moitié de très brèves nouvelles et pour l'autre de couvertures des "véritables" récits des auteurs ayant participé à cette aventure.



Outre le caractère évidement promotionnel de l'offre (l'ebook est téléchargeable gratuitement) on notera tout de même quelques bons mots, certains prêtant à sourire, d'autres nous faisant pousser des "Oh !" ou des "Ah !"

Certaines autres micro nouvelles sont en revanche incompréhensibles ou un peu légères. Mais bon, on ne s'attarde de toutes façons pas plus de 15 secondes sur chacune.



Finalement c'est un ebook qu'il ne coute rien d'avoir dans sa liseuse. Il pourra faire passer le temps dans la salle d'attente du dentiste ou dans tout autres endroit où l'on sait que l'on ne s'éternisera pas et qui ne nécessite donc pas l'ouverture d'une histoire complète.


Lien : http://www.kobaitchi.com/arc..
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50 Micronouvelles

Comme des haïkus

En quelques mots, une histoire,

Qu'on devine en dessous.
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Bastards

Ce livre m'a beaucoup plu et je reconnais que j'aimerai avoir la suite.

une petite vieille qui se promène avec une canne et un cabas dans lequel il y a un gros chat main coon reconnaissez que ce n'est pas courant mais en plus un écrivain qui n'a plus d'imagination et qui cherche à la rencontrer et qui lui aussi a un chat, chat de gouttière mais qui sait se battre et drolement bien ce doit être un sacré livre et je n'en ai lu que un tout petit morceau !!!
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La Bohême et l'Ivraie

Un excellent space opera rebelle qui s'éloigne de ce que l'on voit chez les Anglo-saxons habituellement.



Chronique complète sur le blog.
Lien : http://naufragesvolontaires...
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Bastards

Il est des livres que l'on a envie d'aimer, on y croit, on les pousse jusqu'au bout. On a de la mansuétude que l'on n'aurait pas pour d'autres. Une tolérance à plein de détails que l'on trouve problématiques ailleurs.



Bastards est de ceux là.



J'ai dit tout le bien que je pensais de Transparences. Résurgences, la suite, ne m'a permis que d'éprouver le plaisir que l'on a de retrouver des personnages que l'on a aimé aimer (le syndrome Harry Bosch).

Puis ce fut le tour de Demain, une oasis. Là, j'ai très vite compris qu'il s'agissait d'un livre de jeunesse et qu'Ayerdhal achevait en 200 pages ce qui méritait d'en occuper 500, qu'il s'arrêtait au bord de ce que sa maestria, vingt ans plus tard, lui aurait permis de faire : un grand roman, qui n'est pas sans faire penser à la rage enthousiaste d'une Sirène rouge par exemple. On avait là affaire à un brouillon, un préquel en quelque sorte. On y reconnaissait tout l'art en germe, les thématiques déjà là. Bref, je me suis réjoui des réserves que le lecteur avide en moi ne pouvait que relever.



Et c'est donc avec la bienveillance du lecteur en plongée profonde dans l'univers ayerdhalien que j'ouvris Bastards.



Par cycle de 30 pages, je n'ai cessé d'osciller entre tentation d'abandonner et regain d'enthousiasme.



Le choc est d'autant plus grand qu'il s'agit du tout dernier opus d'Ayerdhal, parution d'il y a moins d'un an.

Parce que là, j'ai envie d'y croire, de l'aimer ce bouquin, cette histoire, parce que je vois tout le savoir-faire de l'auteur, je vois à quel point l'idée est bonne (un écrivain tombe face à face à l'incarnation d'un archétype issu de l'inconscient collectif. Le combat de cet archétype face à son ennemi juré et la place que le héros prends dans cette tribu à l'aide de ses copains écrivains, occasion d'un name-dropping, de caméos des collègues dont l'auteur mobilise l'écriture, est le cœur de l'histoire.)

Je vois bien que l'auteur a réussi à intégrer son propre questionnement face à la page blanche, sa capacité à synthétiser le monde autour de lui comme une matrice à histoire, à croiser ces éléments dans une mise en abyme particulièrement maline. On voit également toute l'acuité et la vision d'un auteur dont l'engagement citoyen est patent et fait, en partie, la force des récits qu'il compose.



Mais c'est peut-être justement un peu trop malin pour moi. Les personnages d'Ayerdhal ont toujours 15 coups d'avance, sur-interprètent tout et discourent par inférences. Chaque phrase, chaque dialogue impliquent toute une quantité de pré-requis ou de connaissances induites qui m'ont fait me sentir extérieur à l'histoire. Franchement, je n'arrivais pas à suivre les liens de parenté entre les membres de la tribu, dont la spécificité est évidente pour le lecteur depuis les premières pages alors que le héros, lui, la comprend péniblement, malgré toutes ses finesses d'analyse déployées...



C'est le fil ténu du rasoir qui transforme la virtuosité de l'écrivain en connivence avec soi-même, quitte à en oublier le lecteur. À force d'inventer des personnages surpuissants, qui voient tout et savent tout avant même que le lecteur n'ait bien compris ce qui passe, la narration perd en crédibilité et le lecteur a finalement l'impression qu'elle se fait sans lui, voire l'exclue, in fine. Je me suis senti comme lorsque je lisais Agatha Christie où Hercule Poirot comprend tout grâce à des éléments auquel le lecteur ne peut avoir accès. Bref, je me suis senti en dehors de la narration, en dehors d'une mécanique trop puissante : une tribu un peu trop compliquée dans ses relations, sa généalogie, des auteurs dont la présence de certains ne m'est pas apparu fondamentalement nécessaire.

J'y retrouve ainsi le défaut que je reprochais à La brigade chimérique. Et une sensation identique à celle ressentie face aux films de David Fincher (The Game ou Zodiac par exemple) : des idées excellentes, une grande maitrise et puis, la mayonnaise ne prend pas...



J'ai également trouvé que les interrelations entre les personnages sonnaient somme toute assez faux : par exemple, j'ai un peu de mal à imaginer les caïds d'un quartier défavorisé et populaire se faisant le défenseur d'un écrivain riche à millions tout juste débarqué chez eux, ni l'amitié qui lie un peu trop rapidement ce même écrivain au couple d'enquêteurs...



Bref, un ouvrage que j'ai trouvé décevant malgré tout.
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Rainbow Warriors

Une idée de base très séduisante, un mélange assez réussi de décalage et de réalisme, d'humour et de sérieux, des sujets d'actualité intéressants, une analyse assez fine et pertinente des implications socio-politiques de l'aventure : ce roman est indéniablement plein de qualités.



Mais si les personnages sont plutôt sympathiques, et ont le mérite de ne pas verser dans les clichés, ils manquent un peu de profondeur à mon goût et le défaut, à la longue, finit par peser sur tout le reste. Leur histoire, leur personnalité, ne sont pas assez solidement ancrées pour les imposer, et leur prolifération, quasiment tous au même niveau d'intérêt narratif et dans des séquences trop courtes, rend parfois le récit un peu confus. Trop souvent, il m'a fallu revenir en arrière pour retrouver, bon sang, mais c'est qui, déjà, celui-là ? - nuisant considérablement à la fluidité de ma lecture comme à mes capacités d'empathie, lesquelles ne se sont guère éveillées que dans les tout derniers chapitres.

Et puis, même si l'auteur a l'intelligence de démontrer que les meilleures intentions du monde préparent rarement le paradis qu'elles espèrent et engendrent des résultats bien plus ambigus qu'elles ne l'auraient voulu, il y a là-dedans un peu trop de bonnes intentions pour moi, qui en littérature préfère décidément les salauds et les tordus aux bien intentionnés. Des motivations pas assez complexes pour nuancer, sur le plan purement psychologique, tous ces bons sentiments.



L'aventure ne m'a guère touchée, rarement passionnée, mais elle m'a plu, intellectuellement parlant et j'en conseillerais malgré tout assez volontiers la lecture - avec un papier et un crayon pour prendre des notes sur les personnages au fur et à mesure de leur apparition !



(Lu dans le cadre du challenge ABC 2014 - 2015)
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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Bastards

En librairie depuis le 6 janvier dernier, "Bastards" est le dernier roman de l'écrivain français Ayerdhal, particulièrement connu pour son oeuvre de science fiction.



Après avoir décroché le Pulitzer, l'écrivain Alexander Byrd se retrouve en proie au syndrome de la page blanche et fait appel à son collègue écrivain, Colum McCann.

Ce dernier lui parle de l'affaire Cat Oldie, le surnom qu'ont donné les médias à une vieille dame recherchée par la police car réputée pour se défendre mieux que personne à l'aide d'un sarcloir et d'un...gros chat.

Avec l'aide de son amie Maria Minuit, chargée des relations publiques au FBI et de deux assistants du procureur, Alexander se lance sur la piste de cette nonagénaire hors du commun et la retrouve devant la tombe du célèbre Houdini. Une rencontre qui déclenchera une guerre cinglante entre services secrets.

Percera-t-il le mystère de Cat Oldie ?



Voici un roman qui sort quelque peu des sentiers battus, hybride de par ses affinités avec les genres policier et fantastique, sans compter que l'action est bien présente dans ce roman qui se consacre par ailleurs à la quête d'un écrivain en manque d'inspiration.

Mais je dois avouer que c'est surtout l'univers félin dont s'entoure ce roman qui m'a le plus intriguée :)

Et je dois dire que j'ai gâtée puisque les chats, associés à la mythologie égyptienne, tiennent une place de choix dans ce roman ! (Niki si tu passes par ici ;))



Nous suivons au départ un écrivain en panne sèche avec toutes les interrogations que cela suppose. L'occasion d'une intéressante rencontre avec Colum McCann, entre autres puisqu'Alexander Byrd croisera la route d'autres amis écrivains tels que Norman Spinrad, Jérôme Charyn, Paul Auster, Siri Hustvedt.



"Bastards" bascule dans le genre policier au moment où Alexander se lance à la recherche de Cat Oldie et la trouve sur la tombe d'Houdini. A partir de cette rencontre, de petites touches de fantastique viennent se greffer au récit, sans qu'on ne parvienne toutefois à les relier directement à l'intrigue principale.

Si j'ai aimé suivre cet écrivain jouant les apprentis détectives, je ne l'ai décidément pas trouvé des plus finauds.



S'ajoute à cela le fait que je ne l'ai pas particulièrement apprécié en tant qu'homme : son côté chaud lapin et sa désinvolture par rapport à Maria Minuit du début à la fin m'ont quelque peu refroidie.

Alexander Byrd est présenté comme un écrivain, jeune veuf, qui tient à son indépendance. Du coup, j'ai été assez surprise par le fait qu'entouré en permanence par des femmes au tempérament explosif, il ne pète pas un plomb.



Comme le dit l'auteur : " L'écrivain n'est qu'un étalon qui s'est enferré dans une dynastie matrilinéaire à laquelle il ne comprend rien." p.260



Sacré gynécée d'ailleurs que cette galerie de personnages féminins aux griffes acérées et dotés d'un sacré sens de la répartie et de l'humour ! Kayleen, Asuncion, Lizzie, Shania, Aeris, Vaimiti, Liadan, Hermeline, Janet, la jeune Emily, c'est simple, je les ai tous aimés (coup de coeur particulier pour les deux dernières).



Si je me suis parfois sentie perdue durant ma lecture (beaucoup d'instances impliquées et d'enjeux à différents niveaux), j'ai toujours pu retomber sur mes pattes grâce à la maîtrise exemplaire de l'auteur dont on devine qu'il sait parfaitement où il va. Pour un français, il semble d'ailleurs tout à fait à l'aise dans la banlieue new-yorkaise.

Un roman assez dense, sans jamais être brouillon, et à la croisée de plusieurs genres habilement mêlés. Le genre de lecture qui ne devrait laisser personne indifférent !

Mon seul regret ? Ne pas pouvoir lire le roman achevé d'Alexander Byrd :)



Je remercie Babelio de m'avoir envoyé ce roman dans le cadre de son opération Masse Critique consacrée aux littératures de l'imaginaire.


Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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Cybione

En conclusion, c’est un roman qui se lit vite et agréablement bien. J’ai vraiment apprécié les personnages principaux avec une préférence pour Cybione à Chad. Le scénario est prenant et je ne me suis pas ennuyée. Bref, une lecture sympathique.
Lien : http://helran.fr/lecture/boo..
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Transparences

Certes lecture pas désagréable, mais histoire un peu, beaucoup tirée par les cheveux! Ne vous attendez pas à une fin à la Scoubidou, car celle-ci est des plus prévisible! Au suivant.
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Le Chant du Drille

Les humains ont conquis une nouvelle planète mais ont-ils pris en compte les habitants locaux? Ni a t'il pas des affaires louches qui impliqueraient le pouvoir en place? Une seule personne pourra de nouveau rétablir un semblant de tranquillité et de justice : Lodève Dalellia.



Sur Taheni, l'invasion humaine veut se faire au détriment de la population locale : les Drilles. Une espace qui se rapproche du lémurien. Leur milieu naturel se fait détruire et sont dirigés vers des camps loin d'un espace où ils vivent naturellement. Ces derniers commencent à agir de façon étrange. Ils s'assied dans les villes humaines et se laissent mourir tout en émettant un chant. Cette musique plonge beaucoup d'humains dans une profonde dépression allant jusqu'au suicide. Ce phénomène parmi d'autres font que la xénologue, Lodève Dalellia est mandaté pour agir sur la planète. L'opération semble rude surtout quand le plupart des gens décident de garder le secret. Mais voilà, la jeune et très charmante enquêtrice va à force de rencontre et d'échanges va mettre bout à bout des morceaux de cette histoire.



La xénologue est d'autant plus impliquée que son ancien amour, le journaliste Vernang Lyphine est au coeur du complot. Il lui reste à savoir si c'est en tant que victime ou d'investigateur. D'ailleurs, la réponse ne sera jamais vraiment évidente. La certitude qui restera sera l'amour qu'elle lui a porté malgré l'étrangeté de la personne.



Elle est aussi bien partie à la rencontre des Drilles, des personnes pouvant communiquer avec eux comme Elvie et Emalia que ceux qui souhaitent leur mort. Mais l'affaire est-elle aussi simple? Son instinct va l'a guider vers la vérité malgré les battons dans les roues que l'on va lui mettre sur la route. Comme une Sherlock Holmes futuriste sur une planète lointaine, elle va beaucoup observer ce qui l'entoure et bien écouter entre les mots. Corruption, meurtres, assassinats, manipulations, rien ne va avoir de secret pour elle.



J'ai adoré ce roman de science-fiction où les femmes sont mise en avant. Elle sont les héroïnes au coeur de l'histoire, on ne peut pas passer à côté d'elles. Chose rare dans la science fiction où les personnes principaux ou les héros sont des hommes. Ici, malgré le charme et son intelligence, elle réussit, ce n'est pas une criminelle, une femme vénéneuse et ni une prostituée. Un grand bravo et un grand merci à l'auteur de cette prise de position. Et bravo aussi à l'auteur pour sa plume qui décrit avec talent cette autre planète, les relations avec les personnages et l'invention de terme comme xénologue.



On m'a conseillé ce livre et je suis ravie de cela car seule je ne suis pas certaine que je l'aurais emprunté à la médiathèque. Un voyage dans le futur à la rencontre d'une autre culture et d'un autre univers qui étrangement à beaucoup d'écho à notre société. Il me reste un auteur à découvrir apparemment.
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Rainbow Warriors

Mis à la retraite sur requête du bureau ovale, le général de division Geoff Tyler se voit proposer par l’ancien secrétaire général des Nations Unies de reprendre du collier à la tête d’une armée privée financée par des célébrités de toutes obédiences.

Son objectif : renverser le dictateur d’un État africain, soutenir le gouvernement transitoire le temps de la rédaction d’une constitution démocratique, et permettre la tenue d’élections en bonne et due forme.

Ses moyens : à lui de les définir, l’argent n’est pas un problème. Son effectif : Un encadrement d’une centaine de professionnels et 10 000 soldats dont il faut parfaire la formation.

Jusqu’ici tout va bien. Il y a toutefois un détail.

Cette armée est presque exclusivement constituée de LGBT. Lesbian, Gay, Bi, Trans.





Ce premier épisode est offert en numérique par le Diable Vauvert regroupe 8 épisodes, mais on peut aussi obtenir l'intégrale en numérique ou en format papier.

Ce n'est que la 2nd fois que j'ai le plaisir de retrouver la plume d'Ayerdhal et j'en suis toujours aussi satisfaite. Même si l'idée semble complètement loufoque Ayerdhal arrive à nous servir un récit cohérent. Un texte riche, complexe mais qui reste totalement abordable. Au travers une histoire qui dans ce premier épisode semble jusqu'ici bien mener, Ayerdhal arrive à traiter de sujets qui remuent encore l'actualité avec pertinence sans pour autant se montrer moralisateur, le tout avec un ton caustique. Les personnages s'avère très charismatique, on jubile de la répartie cinglante du Général Tyler. Mais voilà un épisode malheureusement suffit certes à mettre l'eau à la bouche mais ne donne pas suffisamment de recul pour donner une opinion global.


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Utopiales 2012

Les éditions ActuSF présentent une nouvelle fois le recueil de nouvelles du festival des Utopiales pour 2012.

Cette année, la thématique retenue pour le festival est "Origines" et comme le disent les co-organisateurs du festival, Roland Lehoucq et Ugo Bellagamba, "comment rendre hommage aux origines de la science-fiction, à celles du festival des Utopiales, si ce n'est en laissant leurs rejetons libres de crier leur force, leur identité, leur envie de vivre et partager le monde, avec tous les autres enfants des étoiles ?".

Au programme donc, un florilège de nouvelles de Neil Gaiman, Robert Charles Wilson, Pierre Bordage, Nancy Kress, Tommaso Pincio, Claude Ecken, Laurence Suhner, Sara Doke, Laurent Queyssi, Xavier Mauméjean et un hommage d'Ayerdhal à Roland C. Wagner.

Comme tout recueil de nouvelles, on en distingue certaines d'un très fort niveau (RCW, Origo, Et pleure comme Alexandre, etc.) et d'autres un peu moins. Mais dans l'ensemble, ce sont des textes qui vous font voyager, réfléchir et peut-être même mieux comprendre le monde qui nous entoure !

Rendez-vous au festival pour rencontrer ces auteurs !
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Résurgences

Impossible de comprendre ce livre sans avoir lu le premier épisode, Transparence, paru en 2005.

Et voilà, je n'ai pas pris le temps de relire Transparence avant d'entamer Résurgence, et j'ai eu tort : j'ai peiné à situer plusieurs personnages. J'ai lu comme à l'aveuglette. Du coup l'intrigue m'a parue trop ramifiée, impliquant des personnages obscurs.

Et puis au fil des pages, l'écriture nerveuse et efficace d'Ayerdhal a fait la différence. Je me suis laissé embarquer par son récit intelligent et rebelle, par ses personnages cyniques ou révoltés.

Le message du livre, enfin l'un des messages, c'est de ne pas laisser passer l'époque les bras croisés. L'envie de s'indigner (tiens, ça vous rappelle quelque chose ?).

J'ai pris quelques bonnes claques, et une bonne tranche de plaisir à le lire.

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