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Citations de Raharimanana (63)


Mais les hommes fuient le temps de comprendre.
L'implacable geste qui les amène dans la nasse de la fin à remailler la toge de l'horizon, à recoudre l'étoffe de la vie, à bâillonner le bronze muet de la mort.
Les hommes savent trop bien.
Mais ils préfèrent étaler leurs manteaux de mensonge, leurs robes d'apparat et leurs costumes de conquérants.
Ils expliquent le monde et rient de l'énigme.
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La solidarité, l'entraide, les choses comme ça, deviennent des utopies, des idées d'extrême-gauche. [...] C'est cela l'extrême de l'humain : ignorer la loi du plus fort ?
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Hier n'est pas hier. Aujourd'hui n'est pas aujourd'hui. Demain n'est pas demain, tout est éphémère, tout est éternel, tout se fait pourtant, tout se déroule.
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Je repense à ces hommes qui ont quitté l'Occident, espéraient accoster cette île pour rebâtir leur société. Ont-ils jamais pensé qu'y existait déjà une histoire, que la société dont ils rêvaient - royaume du Christ ou terre de liberté - ne pouvait que se heurter à cette même histoire ? Une histoire qui ne les incluait pas, une histoire qui s'était développée sans leur concours. Cette île ne pouvait se métamorphoser en terre d'utopie, chrétienne ou marchande.
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« C’est une rive sans nom. C’est une rive sans fond. C’est une rive sans tronc. Et des sables qui ne parlent que de toi. Et des vents qui n’effacent que mes danses. D’étranges vacillations et de pâles émois. De douces frayeurs et des bouts de transe. Je t’y invite. Je t’en conjure. Je t’y invite. Je t’en murmure. Ma langueur et mes pâles heurts. Toute l’eau de mon âme pétrifiée à tes désirs. C’est une autre rive à tes heures. Un temps perdu à te contempler à plaisir. Un temps perdu à ne plus rien se dire que revenir. Et je reviens au rêve de toi qui m’a fait ton avenir. Je reviens et à jamais, je reste. A toi. »
Elle est là.
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Je rêve, Konantitra, d’abîmer mes pas dans la solitude et de ne plus devoir ma vie au restant de mon clan. Je rêve, Konantitra, de ne point destiner mon corps à la tombe familiale, mais de le dissoudre hors de la portée des hommes; qu’il erre, qu’il divague, qu’il dérive sur les vents ... (p. 67)
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Mesdames et Messieurs,
Or donc dans les colonies...


Mais je ne saurais vous retenir davantage. Car trop long discours fourche la langue.
Je vous remercie.


Politique.
La politique du cafard est d'éviter la langue du gecko.
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« J’écris pour le vide. J’écris pour un futur. J’écris pour un monde d’espérance. Et ce n’est que cela : l’espérance, la possibilité d’être ou de ne pas être. »
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mes noms de bougnoule
et tes lèvres qui peinent à m'ensyllaber
- voyelle, consonne,
c'est bien pourtant ce qu'on sonne dans toute langue.
Tu butes sur mon nom, tu le raccourcis, tu le déformes.
Tu regardes ma peau, tu me railles :
Je suis donc le fils du polygame !
Yes man, j'ai des frères en masse
des soeurs en pagaille
des oncles à furoncle
des tantes sous la tente
des cousins sur le coussin – vautrés !
Des cousines à foison dans la cuisine sans cloison.
Ma mère, je la voile.
Ma soeur, je l'excise.
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Leur père les laissait choisir tout en leur enseignant que personne ne pouvait se prétendre propriétaire d'un livre. Un livre, çà se partageait. Hia n'avait jamais oublié cela. Personne n'est jamais maître d'un livre. p145
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Mais toujours d'autres innocents mangent des innocents en refusant de comprendre qu'ils sont les soldats sans armes du capitalisme, avec des balles infiniment plus efficaces et mortelles : l'argent ! Des soldats sans armes qui consomment. Des soldats enrôlés dans une armée sans caserne. Des soldats qui ne réalisent pas ou refusent de croire qu'ils occupent le front et que leur manière de vivre décime des peuples tout en portant atteinte à la planète entière. Des soldats innocents sur le champ de bataille du consumérisme.
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Je te livre, mon amour, cette histoire. A lire l’âme sans haine. Non pour nous lamenter et nous pencher éternellement sur nos malheurs, mais pour ne pas oublier ce qui hier nous a façonnés, faits comme nous le sommes aujourd’hui.
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A quel endroit de notre tissu notre déchirure a-t-elle été engagée. La trace de la déchirure est-elle toujours nécessaire ?
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Les chars ici mon amour ont dans nos chairs tracé leurs sillons. Nous ne savions plus s'il fallait déchirer nos peaux. Nous ne savions plus s'il fallait déchirer un pan de ciel et nous y draper à jamais.
Les chars se sont ébranlés mon amour et j'ai écrit sur les flammes ces mots qui jamais ne t'atteindront.
Tout brûle ici.
Je coule en désespérance...
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On nous cherche et on nous traque. L'aube point, l'aube sur l'océan qui s'étale. Le ciel redevient le ciel. La mer redevient mer. La nuit se clive en ciel et mer. Soleil et vague. Lumière et scintillement. Tu te lèves, tu es une fille des eaux, la sirène des rivages. Tes cheveux descendent jusqu'à tes genoux. Tu te précipites à la rencontre des vagues. La mer est ton royaume, la case des hommes n'est que ta cage. T'enfoncer dans l'eau, l'eau comme une nouvelle peau. Les ondes te frappent, te caressent. Tu t'unis à l'océan. Tu es l'océan entier. Ton cœur bat au rythme des ondulations, violences océanes, pulsation pénétrant ton corps, te prenant ton souffle, te faisant vague à ton tour, pulsation. Tu t'enfonces dans l'eau. Tu disparais Amour. La mer est ton royaume. Fille des eaux, sirène des rivages.
Les murmures approchent. L'aube au-dessus de ma solitude.
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Je retracerai dans cette roche les courbes de ton corps. Je me serai coulé, rivière d'amour, dans les chutes de tes reins. J'aurai redessiné tes seins, tremblant et fébrile, tes hanches, ton sexe, tes jambes. J'aurai rouvert tes yeux sur un éclat de la pierre, refait ton sourire sur une blessure de la pierre. J'aurai sculpté ton corps, ô Massa, sur le plus beau des rochers.
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Nous rêvons notre passé, l'inventons, le sublimons. Nous appréhendons notre futur, cauchemardesque par ce présent que nous ne maîtrisons plus, par ce présent que d'autres mondes sont en train d'investir, ces autres mondes que nous avions repoussé dans l'abîme même de notre imagination.
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Et quand je t'aurai bien massacré, toi et ton peuple, je te déverserai des tonnes et des tonnes de nourriture que tu ne pourra pas refuser car assoiffé tu baves ; car affamé, tu crèves. Je n'attendrai pas que tu tendes la main... Je ne te donnerai pas ce choix. Ta vie m'appartient. Sous les bombes ou contre mes nourritures. Je reconstruirai ta terre millénaire à ma manière. Tu chanteras démocratie. Tu scanderas démocratie. Tu réciteras démocratie. Et le monde s'alignera sur ma volonté.
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Elle saura enfin, ma mère, que j'avais pris un morceau de ferraille pour d'un coup trancher ta gorge. Elle saura la hache lourde qui a fendu tes seins, le pot en terre où j'ai cueilli ton coeur. Elle saura ma mère le soleil qui a bruni le sol aride du village, l'ombre s'étendant, me soûlant de noirceur et d'appréhension.
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Ô Dzamala ! Dzamala ! Ceux-d'en-ville ont pris nos enfants. Ceux-d'en-ville ont fumé nos entrailles.
La meute, nous appelle-t-on, la meute.
Ceux-d'en-ville nous ont chassés des terres et nous ont relégués dans ces ordures. Nous avons fumé, ô Dzamala. Nous avons oublié, oublié toutes ces misères.
La meute, nous appelle-t-on, la meute. Nous pillons, nous violons, nous tuons.
Ceux-d'en-ville, maintenant, nous massacrent, nous brûlent. Ceux-d'en-ville ont quitté leurs ruelles; ont gravi les collines et fouillé dans leurs propres ordures pour retrouver nos enfants.
La meute, nous appelle-t-on, la meute.
Ceux-d'en-ville ont pris nos enfants, ceux-d'en-ville ont fumé nos entrailles
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Un peintre- Un tableau

Ce tableau représente le plus jeune fils du peintre, Claude, au domaine des "Collettes" à Cagnes sur mer. Il avait acheté ce domaine pour sauver les oliviers: "Ce sont les arbres les plus beaux du monde, d'une majesté rare, alliée à une légèreté aérienne". Ce peintre avait trois fils: l'ainé fut comédien, le deuxième réalisateur et Claude est devenu céramiste. Il a changé plusieurs fois de style. "Le déjeuner des canotiers" est l'une de ses toiles les plus célèbres. Il s'agit de:

Claude Monet
Alfred Sisley
Edouard Manet
Gustave Caillebotte
Auguste Renoir

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