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Critiques de Sophocle (290)
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Oedipe roi

Ce livre est avant tout une réflexion sur le destin et sur le pouvoir des oracles. Pour mieux le comprendre, il faut se replacer dans le contexte, à savoir l'Antiquité grecque où les dieux et les pythies avaient une place prépondérante dans la société. Il avait été prédit à Oedipe qu'il tuerait son père et épouserait sa mère. Affolés par ces terribles prédictions, LaIos et Jocaste, roi et reine de Thèbes ont tout fait pour conjurer le sort en abandonnant leur fils unique. Cependant, le destin a fini par les rattraper et Oedipe, qui ignore tout de ses véritables origines et de la prédictions qui avait été faite à ses parents lors de sa venue au monde, revient un jour à Thèbes et, croyant assassiner un mendiant suite à une querelle, commet en réalité à la fois un régicide et un parricide. Devenu alors le nouvel époux de la veuve du défunt roi,c'est le devin Tirésias qui finira par révéler la triste vérité. Devant une telle ignominie, Oedipe décide alors de se crever les yeux afin de ne plus voir les terribles méfaits qui ont fait son infortune et celle de ses propres parents.

Ouvrage on ne peut plus déprimant mais qui aura été une énorme avancée pour les psychanalystes qui en ont décelé dans ce geste le "syndrome d'Oedipe". Classique indémodable qui reste des textes fondamentaux de notre société. A lire !
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Antigone

Après Œdipe, Sophocle poursuit la tragédie familiale avec la fille, Antigone.



La scène se passe après la bataille pour la cité Grecque de Thèbes qui oppose les deux frères d'Antigone qui finissent par s'entre-tuer. Cela se passe donc bien des années après l'histoire tragique d'Oedipe. Je pensais lire la suite de cette histoire avec Antigone qui guide son père aveugle dans la Grèce, mais ce n'était donc pas le cas. Tant pis cette histoire sera pour une prochaine fois.

Cette pièce de théâtre de Sophocle concerne donc Antigone adulte qui vient de perdre ces deux frères. Une histoire assez rapide, en quelques scènes tout est joué. Il n'y a que peu de personnage, j'étais content de retrouver le devin Tirésias. J'ai passé un bon moment de lecture mais je la classerais tout de même un cran en-dessous la pièce Oedipe Roi. Les scènes m'ont semblé plus plates, peu de rebondissement. Cela ne va pas me freiner dans les œuvres de Sophocle, et voir quelles autres pièces de cet auteur nous sont parvenues.
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Les Trachiniennes

Les Tachiniennes, ce sont les jeunes filles de Trachis qui entourent Déjanire, la femme du plus grand héros grec, Hercule. C'est le Hercule qui a déjà accompli ses travaux, mais qui continue à réaliser des exploits supplémentaires pourrait-on dire, ce qui l'éloigne du foyer conjugal, pour la gloire et pour le désir, puisqu'il accumule les conquêtes, tant militaires qu'amoureuses. Déjanire est la figure de la femme malheureuse, délaissée par Hercule qui n'est pas rentré depuis quinze mois quand la pièce commence. Elle pleure, inquiète de sa mort possible. Or, Hercule a encore conquis une ville, et il envoie ses captives, de jeunes et jolies jeunes filles, dans sa ville. Déjanire les accueille avec gentillesse, et même pitié – parmi les captives, Hercule a dissimulé sa nouvelle épouse selon les termes de la pièce, sa maîtresse dirait-on aujourd'hui.

Déjanire est un personnage touchant, elle est sincère, ses larmes sont pleinement humaines, elle aime son mari qui l'abandonne et la manipule. Hercule, lui, malgré ses exploits, apparaît avec un regard moderne – et peut-être mon regard contemporain attentif à la parole des femmes, comme un lâche, qui cède à ses désirs sans se soucier de sa femme, de ses enfants, de son foyer. Dans la pièce, ce n'est pas le héros que l'on voit ou que l'on entend, mais le séducteur qui n'ose pas affronter sa femme. Contrairement à La folie d'Heraclès d'Euripide que j'ai lue précédemment, dans cette pièce-ci, ce ne sont pas les dieux qui sont responsables de ses souffrances, le malheur arrive par sa propre faute, de sa responsabilité. Certes, c'est Déjanire qui l'empoisonne, mais c'est involontaire et non prémédité. Hercule, lui, se plaint, crie, maudit... Il semble incapable d'un raisonnement construit. Il souffre, oui, mais sans penser aux souffrances sur les autres – sa femme trompée, sa captive/concubine/épouse/esclave... qu'il laisse seule sur une terre hostile et qui ne s'exprime quasiment pas de la pièce, ce qui fait qu'on ne sait pas si elle était consentante à l'enlèvement par Hercule, son fils à qui il demande d'ériger son propre bûcher...

Hercule ne m'apparaît donc pas comme un héros digne de devenir un dieu dans cette pièce. Cependant, il lui allait une fin atroce pour, justement, devenir un dieu et avoir sa place dans l'Olympe. C'est un héros de mythe, mais difficilement un héros de tragédie, parce que ce n'est pas un héros de la parole, il agit et il ne discourt pas, ce qui l'empêche d'être un véritable personnage de théâtre, ses actes sont hors-scène.
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Oedipe roi

Enfin ! J’ai remédié à ma lacune en lisant Oedipe-Roi de Sophocle !



Tout le monde connais l’histoire. C’est ce que je me disais, pas besoin de lire quelque chose que je connais déjà. Oui mais… Oui mais est-ce que ma représentation de l’histoire n’est pas faussée par une énième réécriture de cette pièce de théâtre ? Est-ce que je connais l’histoire « réelle » ? Si je commence en comparant avec Cocteau, « La machine infernale » et bien le début de l’histoire n’est pas du tout la même. Ici nous découvrons Œdipe à un âge adulte avancé, marié depuis quelques années avec sa mère / sa femme, Jocaste, avec laquelle il a eu des enfants déjà bien grands. Œdipe est sur le point de découvrir l’horrible vérité, son terrible Destin annoncé par la peste qui sévis à Thèbes. Ce roi qui a vaincu le Sphinx est déjà bien imbus de sa personne, orgueilleux, il met du temps à comprendre, à concevoir que oui c’est bien lui le responsable des malheurs de sa cité, malgré les dire du devin. Il faudra l’intervention de Jocaste, qui souhaitait le rassurer pour semer le doute dans l’esprit de notre héros qui entraperçoit ce qu’il avait toujours fuit.

Finalement pas de rencontre avec le Sphinx. Dommage ça aurait été intéressant.



Ce texte est écrit dans un style ancien, antique, tragique et j’ai trouvé que le temps qui est mis pour que les personnages comprennent l’évidence a été assez long. Je ne suis pas sûre d’être très friande du style tragique. Déjà Racine reste hermétique à mes yeux. Mais bon, il s’agit quand même d’une tragédie, mise en scène, datant de la Grèce antique soit le Vè av.J.C. Voir cette pièce de théâtre jouée doit être par contre un vrai régal. J’entraperçois, néanmoins, que je prendrais beaucoup de plaisir à analyser ce texte, les petits notes de J.-P. Vernant ont été intéressantes et enrichissantes.
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Les Trachiniennes

Après (ou avant?) Ajax, Sophocle met en scène la mort d'un autre héros viril et tempétueux, Héraclès. La folle jalousie de son épouse Déjanire le conduit à se revêtir d'une tunique mortelle (comme Jason dans Médée d'Euripide). Comme dans Ajax, il y a deux parties dans Les Trachiniennes. La première centrée sur le personnage de Déjanire, parfois inconséquente parfois intuitive, ce qui est le moteur de l'action dramatique chez Sophocle (les personnages s'aperçoivent toujours trop tard que leur choix n'était pas le bon). La deuxième étant une belle peinture de l'agonie d'Héraclès. Il y a quelques passages saisissants de réalisme et, encore une fois, on sent que Sophocle pointe du doigt, comme dans Ajax, l'impétuosité guerrière et virile de la force pure qui est toujours vouée à l'échec.



Lu dans le premier volume des Tragiques Grecs n° 193 de la Pléiade. Traduction de Jean Grosjean.
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Ajax

Après une lecture des tragédies d'Eschyle, je découvre la plus ancienne, probablement, pièce conservée de Sophocle, Ajax. S'appuyant sur le suicide de l'un des plus célèbres guerriers argiens, rendu fou parce qu'on a choisi Ulysse pour l'attribution des armes d'Achille. Cette tragédie se structure en deux temps, le déshonneur et le suicide d'Ajax, suivi du désaccord sur son droit à des funérailles. On retrouve les héros homériens devant les remparts de Troie, dans une succession de virulentes invectives dans la dernière partie de la pièce entre le demi-frère d'Ajax, Teucros, et les chefs argiens, Agamemnon et Ménélas. Sophocle parvient à bien transcrire le mépris aristocratique de ces chefs envers les esclaves ou les bâtards, dans une société pourtant marquée par la mixité due aux nombreuses guerres et aux captures réciproques et continuelles des femmes des vaincus qui rend improbable l'idée même de pureté de sang. Ce sont d'ailleurs ceux qui sont désignés comme esclave ou fils d'esclave qui agissent avec le plus de noblesse.



Lu dans le premier volume des Tragiques Grecs n°193 de la Pléiade. Traduction de Jean Grosjean.
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Oedipe roi

J'ai beaucoup apprécié cette oeuvre, à mi-chemin entre la tragédie et l'enquête. La pièce est très facile à lire, et occasionne pourtant de nombreuses réflexions. A l'époque antique, c'est avant tout une démonstration de l'impossibilité pour l'homme d'échapper à un destin préétabli ; aujourd'hui, avec la dimension nouvelle que lui a conféré Freud, on a parfois tendance à vouloir y lire la mise en évidence du subconscient, même si je n'ai trouvé qu'un seul passage qui s'accorde véritablement avec le complexe du personnage éponyme. J'ai trouvé plus évident l'acharnement d'Oedipe à parvenir à la révélation de ses origines, qu'on peut extrapoler à une curiosité intellectuelle du genre humain qui peut aller jusqu'à l'autodestruction.

On a donc ici, avec une intrigue efficace qui fonctionne moins avec l'action sur scène qu'avec la réminiscence des actes passés, à un bon compromis entre efficacité littéraire, interrogation philosophique et émotion.
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Antigone

Tragédie grecque, un grand classique source de multiples réécritures. On apprécie le dilemme, le sort de Créon, grand perdant quoi qu'il arrive, optant pour le moins pire... on apprécie l'entêtement d'Antigone, le fatalisme de sa personne, sa détermination à faire ce qu'elle croit juste et surtout sa résistance car il s'agit surtout de résistance, résistance à un rite, une croyance, une loi, une culture injuste... chacun d'entre nous est Antigone car on se trouvera necessairement concerné un jour par cette situtation de résistance et Sophocle veut nous montrer la voie. Ne pas craindre, ne pas choisir la facilité mais résister, avec détermination et volonté. résister car on est certain que notre cause est juste.
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Antigone

On a tout dit de la tragédie d'Antigone, aussi me bornerai-je à signaler l'excellence des commentaires, textes annexes et parallèles, qui guident la réflexion du lecteur sur la question de la loi en Grèce. En particulier, un magnifique texte de Platon, où les Lois d'Athènes s'adressent à Socrate en un discours de très belle et très profonde résonance. Il faut se procurer cette Antigone-là plutôt qu'une autre.
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Antigone

Pourquoi lire Antigone ? Parce qu'un peu de culture générale ne fait jamais de mal et que j'essaie de temps en temps de m'ouvrir à d'autres genres littéraires. Je ne vais rien dire d'exceptionnel étant donné la réputation de cette tragédie qui a traversé les siècles.

Issue d'une famille maudite, Antigone et Ismène sont les derniers descendants dOedipe. Ces deux soeurs sont confrontées à un choix difficile : obéir au roi de Thèbes et laisser un de leurs défunts frères sans sépulture ou bien défier la loi du roi et honorer quand même les pratiques funéraires. Antigone, elle, n'hésite pas : la loi des hommes ne saurait annihiler le droit des morts et des dieux, et donc le seul choix qui s'impose est le respect des rites funéraires pour Polynice.

Antigone est courageuse et déterminée, convaincue de suivre de la volonté des dieux et des morts. A cause de l'aspect omniprésent de la religion et des croyances traditionnelles, Antigone m'a parue un brin fanatique (mais bon, c'est un avis qui n'engage que moi).

Le second personnage est celui de Créon, un homme avide de pouvoir, orgueilleux, borné et qui refuse toute concession malgré les conseils de son entourage. Les conséquences de son choix seront terribles.

Comme il s'agit ici d'une critique purement subjective, je vais me hasarder ici dans un sentier assez délicat: malgré le style d'écriture riche et parfois grandiloquent, avec plusieurs allusions à la religion, j'ai eu du mal à apprécier les interventions intempestives du coryphée et les allusions du choeur aux autres tragédies grecques (que malheureusement je connais très peu). Je sais qu'il s'agit d'une tragédie classique mais c'est un peu "too much"à mon goût toute cette succession de drames (meurtres, suicides etc..)

Quoiqu'il en soit, il s'agit d'un texte court et intense, qui reste intéressant à découvrir !
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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Antigone

C'est à la fois émouvant et impressionnant de se dire que cette pièce de théâtre a 2500 ans!
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Oedipe à Colone

Oedipe est devenu un vieillard. Aveugle, il est guidé par sa fille Antigone. Survient Ismène qui lui annonce que Créon est en marche pour venir le chercher et Oedipe demande à Thésée de venir le trouver, ce qu'il fait, et de le prendre sous sa protection.



Cette oeuvre n'apporte rien, me semble-t-il, à l'histoire d'Oedipe et, au contraire, l'affadit.



Outre le choeur antique, chaque personnages masculins s'en va dans de grandes tirades, qu'il doit être fort malaisé à tout acteur de mémoriser.



Ce n'est vraiment pas une pièce incontournable, à mon estime.
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Antigone

Antigone... Parmi les personnages de la mythologie grecque, elle est celle qui inspire toujours une profonde affection et un courage qui encore aujourd'hui, nous émeut et résonne un peu dans notre actualité...

Antigone... c'est la fille d'un couple involontairement incestueux, Œdipe et Jocaste, l'un est le fils de l'autre. On connait déjà ce qui se passe après : elle se suicide en apprenant la vérité, lui se crève les yeux et part à jamais. Elle est donc déjà marquée par le destin tragique, symbolisé par la lutte mortel entre ses deux frères (qui est déjà passée dans la pièce) et dont Créon, son oncle, autorise l'enterrement de l'un et interdit celui de l'autre. Et cet événement sera le déclencheur de toute la tragédie.

Antigone... va, par amour fraternelle et par respect, enterrer le frère déchu, malgré les risques et se fera arrêter par son oncle, qui dans une scène célèbre, l'interroge sur ses motivations. Cette scène traverse les temps pour plusieurs raisons admirables : car derrière cette lutte entre le respect des lois divins et des lois humains, c'est aussi la lutte contre l'oppression et pour la liberté, la justice.

Antigone... est une grande révoltée, qui inspire courage et crainte. Elle lutte pour une cause qu'elle estime et se soulève contre son oncle tyrannique et froid qui lui réponds quand elle déclare ceci " Je suis faites pour partager l'amour et non la haine", il lui dit " Si tu veux aimer, vas aimer les morts. Moi vivant, ce ne sera pas un femme qui fera la loi..."' C'est dire...

Antigone... ses actes déclencheront des drames. Provoqueront suicides, malheurs et pitiés. Mais c'est la tragédie.

Combat entre la femme et l'homme, combat entre la révolte des lois où la soumission des lois, combat entre la liberté et la tyrannie, combat entre la vie et la mort, tel est la force de Antigone. Il délivre un beau message (certes funeste) mais qui peut nous inspirer : si vous voulez vous battre pour une cause que vous pensez lentement juste, battez-vous, et affronter l'oppression de cette cause... mais réfléchissez aux drames qui peuvent être engendrés.

Antigone... LA tragédie grecque exemplaire, à lire. Langue délicate et jolie, malgré ses milles de ans de poussières, paroles justes et inoubliables, à lire.
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Oedipe roi

Se réveiller un dimanche matin très tôt et se mettre à lire cette pièce de théâtre antique qu'est Oedipe roi de Sophocle ! Se fut aussi délicieux qu'une tartine nappée de chocolat, un délice. Prise dans l'intrigue, je l'ai lu, en une heure, d'une traite et je cours de ce pas m'acheter Antigone. Cette critique non constructive montre a quel point j'ai apprécié ce livre.
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Antigone

Piéce évoutée sur CD



Antigone:

Acharnement, refus du compromis, tumultueuse, fougue, convictions, paroxysmes

Solitaire

entiére

dissidence et résistance face à un pouvoir abusif et individuel

Défenderesse d'une éthique sans loi écrite. priorité aux valeurs. l'ordre politique doit plier devant l'éthique



Créon: acharnement



Hémon: plus admiratif de son pére que d'Antigone. il l'a comprend enfin à sa mort.



Les choeurs antiques:

leur voix comme élément "surréaliste" (avec le décalage d'époque bien sûr) , voix qui exalte la puissance des sentiments.



Surrélaiste, théatre de l'absurde: cela peut etre une lecture contemporaine de la piéce de Sophocle si l'on déroule le fil: absurdité de l'existence, vide absolu de l'existence
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Théâtre complet

Ces tragédies ont beau être antique, elles n'en ont pour autant pas mal vieilli!

Ce n'est pas le cas de tous les auteurs antiques, mais les pièces de Sophocle sont des lectures très agréables, et très facile d’accès. On y retrouve ses personnages de mythologie dont on a tous entendu parler, sans toujours se souvenir de ce qu'ils ont fait. C'est donc une bonne façon de se remémorer ses faits mythologiques qui font parti de notre patrimoine culturelle, tout en passant un agréable moment de lecture. Un vrai délice !

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Électre

Electre de Sophocle est l'une des figures les plus marquantes de tout le répertoire dramatique.

C'est le drame d'une âme humaine qui réalise sa délivrance en engendrant la désolation...

Dans cette tragédie grecque, Electre porte le deuil éternel et pourtant, dans une cité, une fois le deuil accompli, il faut se séparer du mort et continuer à vivre.

Elle, a arrêté de vivre depuis la mort de son père. Elle ne voudra et n'aura jamais d'enfants ni de mari. Elle n'existe que par son deuil. Ce qui la maintient en vie est d'appeler de ses voeux qu'on ôte la vie à celle qui la lui a donnée

Electre incarne une tragédie en elle-même en plus de celle qui entoure la pièce.

Une pièce exellente qui pour moi est l'une des meilleure tragédie grecque !

Pour moi, la version de Sophocle est supérieur à celle d'Euripide (dans la traduction qu'en avait fait Antoine VITEZ, où Electre représente la résistance à toute forme d'oppression).
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Antigone

Comment faire une critique d’une tragédie antique ? Elle appartient à un autre temps ; 2400 ans nous séparent.

C’est ma première tragédie, aussi je découvre la structure, avec les dialogues et les chœurs, étonnante pour la novice que je suis.

Je ne peux qu’apprécier la richesse de la langue et l’intégrité des personnages.

La lecture d'Antigone nous permet de mesurer toute l’ampleur du terme « tragédie ».

Un doute plane sur l’issue de l’histoire, de cette confrontation entre un roi et une citoyenne, entre un oncle et sa nièce.

Puis tout se précipite.

Je n’entrerai pas dans l’inévitable débat qu’elle peut soulever. Je relèverai l’attachement des personnages (Antigone, Hémon) à leurs valeurs et à leurs engagements. A notre époque où certaines valeurs semblent se perdre ou se déliter (je ne parle pas de la superficialité ou du consumérisme), ça peut amener à réfléchir...
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Ajax

Ajax est de nos jours un produit de lessive. Mais dans l'Antiquité, Ajax est le prénom d'un héros de la guerre de Troie, Ajax fils de Télamon, le paternel étant aussi un illustre personnage puisqu'il est l'un des Argonautes accompagnant Jason dans la quête de la Toison d'Or. Ajax est l'un des guerriers grecs les plus fameux et puissants dans l'Illiade, qui égale Achille dans sa vaillance et qui s'oppose notamment dans un combat mémorable à Hector dont il survit. Cependant, son prestige s'affabilité suite à sa colère et surtout sa folie déraisonnable qu'il éprouve suite au décès d'Achille et au partage de ses biens, dont il en est privé et qu'il s'en plaint fortement. Courroucé, il tente la nuit suivant de massacrer tous les chefs Grecs mais trompé par Athèna il trucide des moutons à la place. Se rendant compte de son geste, accablé de honte, il se suicide de la pointe de son épée et sa mort tout comme le traitement de sa dépouille déchire le champ grec.

C'est de ce sujet que traite cette tragédie peu connue du grand Sophocle, qu'on sait davantage pour ses pièces consacrées aux malheurs d'Oedipe et de ses enfants. Celle-ci qui est, avec Philoctète, centrée sur la mythique guerre troyenne, est tout aussi " tragique" (pléonasme je sais) et vibrante d'émotions bien que l'atmosphère belliqueux qui l'entoure nous la rende difficile à adhérer et que le rythme soit inégal.

Ajax est absolument un protagoniste complexe : homme de guerre qui en est tout dévoué, sa rage et sa haine contre ceux qu'il estime " voleurs" de ses droits peuvent nous laisser dubitatif tout comme la glaçante préparation de son projet où encore lorsqu'il insulte les dieux, chose impardonnable au temps des Grecs et qui même dans notre société nous pouvons trouver bien déplacé. En contraste, lorsqu'on le voit avec sa concubine et compagne Tecmesse, il se révèle aimant et soucieux malgré le lien fort guère égalitaire entre eux et veille à ce que l'enfant né de leur union ne soit pas traité en bâtard ni outragé. Mais c'est surtout sa terrible réalisation de son crime une fois ayant retrouvé la raison qui est poignant, celui d'un homme ressentant une atroce culpabilité et qui cherche à réparer son acte, et son suicide est sidérant à voir. Il y a une psychologie très fouillée dans le psyché d'un glorieux homme qui a sombré et qui se rend compte de ses faits, ne voulant survivre à la honte qui le couvre tout entier. Mais sa rancœur reste intacte même lorsqu'il va se tuer, puisqu'il voue aux divinités infernales les fils d'Atrée.

La seconde partie qui traite de la découverte de son cadavre et de la question d'entretien où non de celui-ci (Ajax étant maintenant un criminel et le suicide étant vu comme avilissant encore plus pour un guerrier héroique) est certes tout aussi poignant et avec l'intervention de Teucros le demi-frère d'Ajax, c'est aussi un enchainement de violences verbales, où les rois ne sont plus respectés. Mais une certaine faiblesse s'y ressent toutefois, avec ces longues joutes verbales qui nous ennuient.

La brutalité liée à la guerre mais aussi aux ressentis de chacun est présent partout à notre effroi et ce malgré les efforts de Ménélas et d'Agamemnon à dissiper les tensions. Les hommes sont quasiment tous insolents, aiment insulter leur prochain et n'ont pas d'égard envers lui, tous convaincus de leur supériorité. Mais on a Tecmesse, seule femme de la pièce (avec Athéna mais elle est une déesse...) , qui est un ilot de douceur et de compréhension, certes pour des raisons sexistes, mais qui est également un rappel d'une humanité dans toute cette défaillance. Tecmesse illustre le sort des femmes, esclaves où non, qu'on veut ignorer et faire taire, mais qui ont du poids à apporter dans les débats et événements importantes. Elle est celle qui révèle l'altruisme et la bienfaisance bien rare d'Ajax et montre plus de clémence et de bonté que toute la clique de mâle. Quant à Athèna, la divinité principale de la pièce, son image est guère reluisante, puisqu'elle manipule sciemment Ajax pour ses intérêts propres et ne se préoccupe guère des mortels, excepté d'Ulysse bien sûr dont on sait qu'il sera son protégé dans l'Odyssée. Ajax est peut-être outrancier à insulter les dieux mais il est vrai que les Olympiens sont tout aussi retors que les humains.

L'atmosphère est lourde et solennelle dans cette pièce et on assiste surtout à la dévalorisation de l'héroïsation archaïque au temps d'Homère : le traitement d'Ajax avant et après sa mort montre la sauvagerie des hommes qui ne tiennent cure aux honneurs et valeurs. et qui préfigure l'horreur de la chute de Troie et qui est présent dans toute guerre.

La tragédie Ajax de Sophocle est une pièce à lire par curiosité et si on aime les mythes grecs et l'Antiquité. Elle peut valoir le coup d'œil aussi pour son traitement de suicide et de la folie humaine qui ne changent jamais malgré les siècles qui s'y se sont écoulés.
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Antigone

Je ne vais pas redire ce qui à déjà été dit sur cette oeuvre. je dirais seulement que cette pièce est une des plus belle que j'ai pu lire. Un classique à lire et relire sans lassitude! Une tragédie grecque autour de la passion pour la justice et l'amour fraternel.
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