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Critiques de Alberto Ongaro (33)
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Le secret de Caspar Jacobi

J-1, comme dirait une de mes amies chroniqueuse patentée et lectrice boulimique, pour cette masse critique de janvier. Je remplis ma mission quelles qu'adverses en fussent les conditions, et pourtant.





Rien ne pèse aussi lourd qu'un secret ;

Le porter loin est difficile aux Dames :

Et je sais même sur ce fait

Bon nombre d'hommes qui sont femmes.

Jean de la Fontaine, Les femmes et le secret (VIII, 6)





Quels sont les fondements d'un secret ? J'en vois deux : un gain escompté à ne pas partager, ou alors la honte. le secret de Caspar Jacobi restera encore un temps bien gardé. Ne comptez pas sur moi pour... Mais je peux vous dire comment il tombera, je l'espère bientôt, dans mes mains... C'est toute une histoire. Commençons par révéler le choix de cette sélection, ce qui vous permettra d'appréhender mon excitation à vouloir m'en emparer car rien n'est plus excitant que la promesse de découvrir un secret, convenons-en. Qui pourrait se targuer ne pas vouloir prendre connaissance de ce qui a suffisamment d'importance pour d'aucuns vouloir le garder à leur seul intérêt ? Pas moi en tout cas. Or donc, dans cette fameuse masse critique de janvier apparaissait ce titre : le secret de Caspar Jacobi. Aussitôt à l'aguet, j'effectuai quelques recherches. Deux critiques seulement sur le titre dont celle de Fantine attira toute mon attention : "roman labyrinthique dont les sujets principaux sont la création et la manipulation littéraire". Ah ! Ah ! Un défi à relever. Je creusai de suite sur l'auteur : cet inconnu Alberto Ongaro né à Venise, ami d'Hugo Pratt. Il y a pire comme accointance, non ? Sur une des critiques d'un de ses 9 livres, je découvris la mention magique : romans à tiroir. (A remarquer la rigueur du processus de sélection pour éviter trop de déconvenues)





Au nom de la rose à moi de découvrir le poteau ! me dis-je aussitôt. Songeant à cet Umberto en écho et son Numéro zéro* qui fut paradoxalement son dernier roman, mêlant le vrai et le faux, et de jouissive lecture, comme un signe que m'adressait le renommé sémioticien ou plutôt sémiologue dans ce cas précis. Comme une piste à explorer, m'entraînant à jouer et me jouer des difficultés de l'entreprise. Ah ces jeux d'esprit où nous entraînent les spécialistes des romans multi-niveaux comme Arturo Pérez-Reverte dont je vous ai décrypté la mécanique dans le tableau du maître flamand* et l'inversion temporelle qu'il fournit au lecteur malicieux et attentif dans Deux hommes de bien*. Ou encore ce John le Carré spécialiste, lui, de l'information-désinformation, autre forme de manipulation. Moi qui aime entrer dans le jeu des écrivains de ce style, quelle joie je me faisais d'avance à piocher dans le secret de Caspar Jacobi. Et ensuite partager avec vous, à mots cachés, quelques pistes pour vos propres investigations. Mission accomplie me serais-je congratulé à vous amener à la découverte d'une pépite.





Mission impossible ? Non que je n'aie pas joué à cette masse critique marquée de sinistre mémoire par l'infamie de l'ostracisation de nous petits belges pourtant si prompts à promouvoir la bonne littérature, fût elle difficile d'accès. Faute, non de la covid comme le discours officiel de nos dirigeants aux genoux des lobbyistes nous suggère de croire relayés par une presse servile et mercantile, mais bien par les mesures liberticides et arbitraires entravants nos droits à nous mouvoir et à respirer, je n'ai pas encore pu prendre possession du bouquin qui normalement m'attend toujours dans La Loire à l'adresse d'un ami, en une certaine rue Mauvillains, ce qui ne s'invente pas. Voilà donc votre chance de pouvoir découvrir ce secret avant moi, et comme beaucoup ici sont fervent.e.s adeptes des longs résumés en guise de critiques, je pourrai par cette entremise en prendre connaissance au cas où la poste française, tout comme la poste belge en est accusée, n'aurait pas dûment délivré l'envoi dont par avance je remercie l'éditeur. le cas échéant, je viendrai en catimini étoffer ce billet nonobstant déjà bien complet.





"- Oh pour la fausse Impression, je ne dirai rien dans Le Figaro, d'ailleurs ma critique est déjà faite. Je rédige toujours avant de venir aux vernissages. Comme ça je ne suis pas influencé par les oeuvres. C'est un métier vous savez..."**





* cf. mes critiques d'après lecture

** cf. citation Intrigues à Givergny
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La taverne du doge Loredan

« Quand la vie est un roman. »

Un livre qui vous parle « ...il y a un rappel, pour ainsi dire, spéculaire... » Un livre qui raconte une histoire que vous reconnaissez au fil des mots. Des mots d'un auteur que vous auriez aimé dire, des mots qui racontent des sentiments mieux que vous n'auriez pu le faire ou même l'imaginer. Une romance qui vous parle et pourtant ce n'est pas vous.

« Essaie d'imaginer, continue Schultz sans l'écouter, qu'un écrivain est en train d'écrire un livre sur Untel qui lit un livre... »

Le pouvoir de l'imaginaire qui se déroule dans toute sa plénitude, ce pouvoir qui n'est finalement que le vécu ou bien qu'il nous appartient de vivre, nous lecteurs qui faisons des pauses pendant la lecture parce qu'une phrase nous interpelle et nous renvoie à notre propre existence, à nos émotions les plus intimes, celle qu'on ne livre qu'à notre double, ce Paso Doble qui nous suit comme notre ombre et nous fait des farces, qui parsème notre existence de petits tours bien à sa sauce, nous cache un objet pour qu'on y fasse plus attention (parce qu'il nous faut déployer une énergie pour le retrouver dans ce palais vénitien, en haut d'une armoire). Et tout s'enflamme, dès les premiers mots, des les premières lignes, nous plongeons avec Jacob à la recherche de Nina pour un embrasement sensuel.

« Ce qui le frappe c'est de découvrir qu'un tel, un écrivain étranger qu'il ne connait pas et qui ne le connait pas, ait pu écrire une histoire si semblable à la sienne, inventer un personnage dans lequel lui, à tant de kilomètres de distance, peut se mirer. (...) Sa vie si tranquille, si imperturbable est complètement absurde. »

J'ai aimé ce roman où l'incroyable nous prouve que nos vies peuvent nous paraître fades parce que ce siècle est triste et que nous avons oublié notre part de romanesque. Oui ces personnages du 18 et 19ème siècle vivaient leur vie sans honte ni doute, ils croquaient l'amour à pleine dents et nous faisaient vibrer parce qu'eux-mêmes tremblaient de fureur, de sentiments grandioses, qu'ils ne faisaient pas semblant.

« Tu comprends que certains livres ont quelque chose de diabolique et peut-être que celui que tu lis appartient à ce genre... Ils capturent les destins, ils les emprisonnent... »

Mais grâce aux livres, nous pouvons retrouver cette débauche de sens et nous livrer dans l'extase d'une vie pleine et entière. Je crois que c'est ce que poursuit Alberto Ongaro. Mangeons la vie. Remplissons la de mots, d'émotions, ne laissons pas à d'autres la possibilité de combler les pages blanches avec des mots qui nous mettraient face à un moine borgne, haineux, prêt à nous briser d'un coup de canne. Allons au devant de cette « fête charnelle ».

« Le lecteur, murmure Schultz, le lecteur pourrait être le personnage le plus important de tout livre si seulement les auteurs lui accordaient plus d'espace. »

Je souhaite un bon voyage à une amie pleine de livres.
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La partita

Ce roman sur la fuite entre Venise et Lyon au XVIII éme siècle d'un jeune noble vénitien, poursuivi par les dettes familiales et par des spadassins décidés à le ramener au bercail, avait tout pour plaire.

Mais... l'intrigue est des plus limitée, le style sans âme, les personnages pas parfaitement définis, et le lecteur impatient attend qu'enfin l'action décolle. Une attente déçue et un livre plus long qu'il n'y parait. Dommage.
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Le secret de Caspar Jacobi

Cipriano Parodi est un jeune homme vénitien fortuné appartenant à une grande lignée qui fréquente les cercles mondains de la Sérénissime en écrivant des romans !

Il vient de publier " L'entrepôt des Turcs " et aussitôt il reçoit une lettre de New York d'un célébrissime écrivain : Caspar Jacobi qui l'invite à venir à ses frais pour lui faire une offre !

Parodi arrive aux US et est accueilli par Stella , une " escort girl " envoyée par Jacobi...

Une rencontre est organisée entre les 2 écrivains et, le maître propose au vénitien d'intégrer son atelier d'écriture en remplacement du français Régis Daniel. Caspar Jacobi se prend pour Alexandre Dumas et veut s'entourer de "nègres " pour lui donner des idées, des trames de romans et il se réserve ainsi le droit d'écrire lui même et de publier avec sa maison d'éditions le travail de ses " ghost writers ". Cipriano aura la possibilité de mener à bien ses oeuvres personnelles, mais peu à peu il constate que le maître s'empare de tout, surveille et préempte même ses trames jusqu'à lui voler ses personnages et son livre ! Furieux le jeune vénitien décide de mettre son patron en échec et commence à enquêter sur l'identité de Jacobi et sur son secret jalousement gardé !

Parodi cohabite avec les personnages de ses livres ( le baron Samedi, le commandant du Bounty ) et en cours de récit Alberto Ongaro nous fait vivre l'imaginaire de son héros et la réalité de ses hypothèses au sujet de la vie de Caspar Jacobi !

Jacobi est il un imposteur ou a t'il réellement une existence établie ? Qui est cette mulatresse aux yeux bleus qui est sur la photo de son bureau ? Qu'est il arrivé à Régis Daniel ? un accident ou un meurtre après l'escroquerie de Jacobi à son égard ? Le vénitien découvre la duplicité du maître et le marché de dupes qui lui a été proposé !

Alberto Ongaro est un maître de l'illusion, et avec un style parfait : il brouille les pistes, les personnages, les histoires pour nous faire découvrir un secret qui n'existe peut être pas ! ! ! Car, après tout " le lecteur est peut être le personnage le + important de tout le livre " et "il n'y a rien de vrai " dans cette histoire ! Le clown de la 1 ° de couverture semble confirmer la mystification.

Avec mes remerciements à Babelio, aux éditions Anacharsis pour ce voyage dans l'intemporel et dans l'imaginaire.

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Le secret de Caspar Jacobi

Le narrateur du roman, Cipriano Parodi, est un jeune vénitien, qui dès son enfance a inventé des histoires, des récits, a imaginé des vies de personnages. Il finit par écrire un roman, qui lui vaut d’être contacté par un écrivain célèbre, faiseur de best-sellers. Invité à New-York, Cipriano se voit proposer une collaboration avec Caspar Jacobi, qui comme Alexandre Dumas, utilise un certain nombre d’assistants, pas tant pour écrire, que pour imaginer. Le salaire est intéressant, et Jacobi promet au jeune homme qu’il pourra toujours écrire pour son compte personnel. Grand admirateur de Jacobi, Cipriano se laisse convaincre. Mais très vite, il commence à se poser des questions. Qui est vraiment le mystérieux Caspar Jacopi, que personne, à part une exception, ne voit en dehors du travail ? Qui est la femme à l’extraordinaire beauté dont la photo trône sur le bureau de Jacobi ? Qu’est-il vraiment arrivé au prédécesseur de Cipriano, mort dans des circonstances troubles ? Et enfin, comment Jacopi arrive à savoir ce que Cipriano imagine, avant même qu’il le lui raconte ? Une lutte qui ne dit pas son nom s’installe entre Jacobi et Cipriano, qui a la sensation d’y jouer sa vie, et même plus, son âme.



Un opus très réussi à d’Ongaro à mon sens. Comme toujours chez l’auteur, il ne faut pas s’attendre à avoir à la fin la réponse à toutes les questions. Il ne s’agit surtout pas d’une intrigue avec une action conclue de manière univoque. Ongaro ne fait qu’entrouvrir des portes, de lancer des pistes, et laisse le lecteur imaginer. Nous suivons ainsi des bouts de récits, d’histoires, imaginés par Cipriano, qui vont rarement jusqu’à leur conclusion, car elle ne peut qu’être décevante, elle doit forcément choisir entre tous les possibles un seul. C’est ce que découvre le baron Samedi, le personnage auquel Cipriano s’attache le plus, avec une forte identification. Mais tous les personnages imaginés, ne sont au final que le reflet, la projection d’un auteur, des avatars, des substituts fantasmagoriques. La question centrale, vitale, devient donc qui est l’auteur du livre que nous lisons. Est-ce Cipriano, qui imagine Jacobi ? Ou Jacobi qui imagine Cipriano ? Ou enfin Ongaro qui imagine les deux ? Ongaro, à son habitude joue avec les codes de différents genres littéraires : policier, fantastique, roman d’initiation, roman historique, roman d’aventures…. Peut-être jamais, comme dans ce roman, il n’a joué sur autant de tableaux à la fois, tout en second degré, ironie, élégance.



A chacun de choisir sa version. Au final, l’auteur c’est peut-être le lecteur.
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Suite vénitienne

Francesco Soria, compositeur, originaire de Venise et pour un temps revenu y habiter, entend par erreur une conversation téléphonique qui le lance sur les traces d’une femme dans les affres d’une passion amoureuse finissante. Il devient vite fasciné par une silhouette, qui le lance dans des supputations de plus en plus élaborées. Mais un meurtre vient s’immiscer dans l’histoire, et Francesco connaissait bien la victime. La femme mystérieuse est-elle la meurtrière ? Une victime ? Et qui d’autre pourrait avoir tué ? L’écheveau devient de plus en plus complexe, les pistes se multiplient ; en même temps la fascination de Francesco pour la belle inconnue devient de plus en plus fort.



Un livre au final plus classique que les deux précédents opus d’Alberto Ongaro que j’ai lu précédemment. Nous sommes incontestablement dans un roman policier, avec un cadavre, des suspects, un dénouement. La mystérieuse inconnue et tout l’imaginaire que Francesco construit à son propos en perdent rapidement leur caractère d’obsession voire de mirage, nous quittons en partie le labyrinthe de l’imagination du personnage principal pour entrer dans des faits plus tangibles. C’est à mon sens un peu dommage, cela banalise le livre, en fait au final un roman policier parmi d’autres, et c’est devenu un genre terriblement prolifique ces dernières années. Le pas de côté que l’auteur fait habituellement pour sortir d’un genre tout un faisant semblant d’en épouser les codes ne semble pas vraiment franchi cette fois.



Un peu décevant.
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La partita

Heureux de rentrer à Venise après plusieurs mois d'exil, le jeune gentilhomme Francesco Sacredo va vite se rendre compte que, de tout ce qui faisait sa vie auparavant, il ne reste plus rien...

En effet, son père a perdu au jeu l'immense fortune de la famille contre la maléfique Comtesse borgne Von Wallenstein.

En échange de la récupération de ses biens, Francesco accepte de miser sa propre personne, mais il perd et plutôt que de se livrer, il s'enfuit.

Commence alors une poursuite acharnée, une partie grandeur nature qui va se jouer à la vie à la mort.



C'est sur l'immense échiquier d'une Italie du XVIIIème siècle accablée par un hiver glacial, qu'Alberto Ongaro en maître du jeu subtil et enjoué, dispose ses pions "humains" pour une "partita" endiablée, entraînante comme une sarabande.

Primée en Italie, cette oeuvre, écrite en 1986 et traduite pour la 1ère fois en français, possède le charme et la fougue des grands romans d'aventures notamment grâce à une écriture superbe, impeccablement maîtrisée.

La partie peut commencer !
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La taverne du doge Loredan

Une kyrielle de mots et d'expressions viennent  à l'esprit suite à la lecture du roman d'Alberto Ongaro La Taverne du doge Loredan.

Pouvoir de l'imaginaire, mise en abîme, histoire à tiroirs, fiction ou réalité,  récit d'aventures .

En tout cas c'est un roman ludique, jouissif ( au propre comme au figuré ) labyrinthique.

Il faut juste accepter de se laisser emporter.

L'histoire se situe à trois niveaux.

Un premier niveau nous amène à  Venise dans la deuxième moitié du 20ème siècle bien que rien ne soit mentionné explicitement.

Schultz éditeur,ancien capitaine de marine découvre au sommet d'une armoire un vieux livre broché dont la couverture très abîmée ne permet pas de distinguer un titre.

Schultz va commencer la lecture de ce livre.

C'est le deuxième niveau.

Nous sommes projetés  au début du 19eme siècle  entre Londres et Venise sur les pas de Jacob Flint jeune homme romanesque ayant tué lors d'un duel et devant fuir l'Angleterre. Durant cette fuite il rencontrera Nina , patronne de la Taverne du doge Loredan et l'amant de celle ci, l'étrange Fielding.

La a lecture de ce livre sera le fil conducteur du roman , sachant que dans ce livre broché, certaines pages sont restées blanches ou manquent.

Et c'est là qu'est le troisième niveau,  celui de l'imaginaire, de la fiction.

Pendant tout le temps du roman nous serons avec Schultz dans la lecture du livre mais aussi avec les réactions de Schultz, fasciné par les étranges affinités  qu'il se découvre avec Jacb Flint,  héros de papier. Et puis ces pages blanches ou manquantes qui permettent à Schultz d'inventer une partie de l'histoire.

Cette mise en abîme est phénoménale et nous dit beaucoup sur la création, la fiction, l'écrivain, le personnage principal

Peut on envisager des ponts entre des époques,  des personnages ?

La fiction est elle réalité ?

Jusqu'à quel niveau les personnages , l'écrivain sont ils interchangeables et liés à o'histoire que nous lisons.

Nous sommes dans une histoire à tiroirs ou devant des poupées gigognes.

Nous lisons le roman du roman et en plus celui ci à des pages blanches pour que l'on puisse écrire notre propre fiction.

Ludique!

Le talent de raconteur d'histoires et d'aventures d'Alberto Ongaro ajoute un souffle romanesque aux aventures de Jacob Flint et de Nina.

Je vous laisse découvrir Dick,  Severino ou encore les métaphores !

Voilà un roman enlevé qui de plus fait réfléchir sur la fiction, la réalité, le pouvoir de l'imaginaire.

Un bon concentré de grand moment de lecture!
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Suite vénitienne

Un roman policier sous fond de clin d'oeil à Hollywood, et, plus particulièrement à Alfred Hitchcock dont je soupçonne Alberto Ongaro d'être un fervent admirateur.

De nombreux clin d'oeil cinématographiques émaillent le récit, permettant ainsi à Alberto Ongaro de rendre un "discret" hommage à l'âge d'or hollywoodien.



Jusqu'à ce jour, je n'avais lu que deux titres de romancier italien, (La Taverne du Doge Loredan et le Secret de Caspar Jacopi), décédé en mars 2018. J'avais trouvé ces romans d'un accès pas facile du tout, et, cela même si j'en avais apprécié ma lecteur, et, surtout par la découverte d'un auteur que je ne connaissais pas.



Ce n'est pas le cas avec cet ouvrage. On y découvre un Alberto Ongaro quelque peu malicieux, plein de verve, au style enlevé, et, parfois acide, et surtout évoluant dans un milieu qu'il connaît à la perfection : celui du cinéma.

Pour la petite histoire, A. Ongaro était également scénariste pour le cinéma. Il sait donc de quoi il parle.



A mon humble avis, il s'agit d'un excellent polar, et, Alberto Ongaro mérite d'être connu par le plus grand nombre.



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Le secret de Caspar Jacobi

Livre lu dans le cadre de l’opération « Masse critique » (Merci à Babelio et aux éditions Anacharsis .) . Tout commence à Venise (inévitablement) : Cipriano Parodi , un trentenaire à la généalogie pittoresque et aux amours romanesques en diable , vient de publier son premier roman quand il reçoit une étrange missive. Caspar Jacobi l’écrivain populaire « le plus lu au monde » , une sorte d’Alexandre Dumas réincarné ,l’invite à venir auprès de lui à New York ,concluant sa lettre par cette phrase énigmatique « D’obscurs liens nous unissent. » Cipriano accepte , s’embarque avec ses rêves, ses projets de roman (dont un personnage le hante) et se voit proposer un contrat juteux pour entrer à titre de « ghost writer » (« nègre » est interdit) dans son entreprise d’écriture . A partir de ce pacte (plus ou moins faustien) le voilà (et le lecteur avec lui) dans un tourbillon de péripéties, de rencontres avec des personnages fascinants . Et sur tout cela s’impose peu à peu une question lancinante : « Qui est vraiment Caspar Jacobi ? ». Je suis resté en haleine jusqu’aux dernières pages de cet ouvrage qui est un hymne au romanesque , à l’imagination . Ungaro ne fut pas pour rien l’ami d’Ugo Pratt , on comprend très bien ce qui les rapprocha.
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L’énigme Ségonzac

Nous sommes au XVIIIe siècle, et nous suivons les aventures de Philippe de Ségonzac, qui arrive à la fin de ses études de médecine, fils d'un maître d'armes réputé. Il est fusillé en traître sur une route par deux hommes en embuscade, s'en tire, mais sa vie est toujours en danger. Il lui faut savoir, qui, et pour quelles raisons, a commandité ces meurtriers, découvrir des secrets enfouis.



J'ai passé un bon moment avec roman. Récit d'aventures échevelé, où il se passe toujours quelque chose, entre duels, coups de feu, enlèvements... Tant pis si ce n'est pas vraisemblable qu'il arrive tant de choses en si peu de temps. Et que la solution de l'énigme soit un peu tirée par les cheveux. Parce que l'auteur s'amuse avec les règles du genre, et qu'il se pose des questions sur ce qu'est l'invention romanesque et fait participer le lecteur à son élaboration.



Très plaisant, vraiment.
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Le secret de Caspar Jacobi

Je l'avoue, je n'ai pas apprécié ce livre d'Alberto Ongaro.

Pourtant le style est délicat et l'écriture est intelligente et raffinée. J'essaie de ne jamais déflorer ma naïveté de lecteur en ne m'attardant pas outre mesure sur les quatrième de couverture ou sur les critiques. C'est donc animé des meilleures intentions que j'ai entamé la lecture de cette histoire d'un écrivain au succès récent, engagé par Caspar Jacobi, Alexandre Dumas moderne, pour lui servir de nègre littéraire. Sorte de monstre littéraire, Jacobi vampirise le héros.

L'auteur joue avec les faux-semblants, nous entraîne sur des jeux de pistes obscurs pour au final conclure son roman de manière inattendue. Trop pour moi.

Souvent on hésite entre génie et mystificateur...

Je vous laisse deviner quel choix j'ai fait.
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Rumba

Un roman-pépite qui donne l’envie de s’aventurer pour mieux connaître les éditions Anacharsis, l’œuvre d’Alberto Ongaro ou encore celle de Dashiell Hammett.



Devenu auteur de roman policier pour assouvir ses propres envies de meurtres, John B. Huston vit à Porto Alegre au Brésil, où il dilapide au jeu le peu d’argent que ses ex-femmes ne lui soutire pas. Quand Valentin l’appelle d’Uruguay, l’aventure commence. Au pas, prudemment, on entre dans une « énigme tropicale ». En lui demandant de venger l’assassinat de Cayetana, une sublime Mexicaine qui hante ses pensées, Valentin propulse son ami écrivain dans une enquête dont l’atmosphère rappelle parfois le mystère austerien postmoderne et limite absurde. Car dans cette Amérique latine sombre des années 50’, bordée d’océans furieux, ceux d’en haut ne sont jamais loin de ceux d’en bas.



Plus qu’une enquête, Huston reçoit de Valentin une véritable obsession en héritage. Une obsession étrange, un romantisme passionné pour Cayetana que Valentin semble lui léguer avec son propre destin. Il lui faudra découvrir l’assassin de Cayetana avant de trouver le repos. Et cette obsession est doublée d’une monomanie qui contribue à l’ambiance obscure du roman : le culte du Faucon Maltais, dont la référence est partout. La trame frappe par l’évolution continue qui en découle. Car le début de l’histoire, à la fin, sera relégué à une autre époque pour chacun des personnages. Personnages dont le passé nous est livré au moment opportun par les détails qui accrochent, qui nous donnent l’image dont on a besoin, renforcent leur charisme, leur mystère ou leur côté répugnant. [...]
Lien : http://morgouille.wordpress...
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Mister No, n°1 : Le Dard Empoisonné

Robert Fournier analyse minutieusement tous les fascicules italiens et leurs traductions françaises.
Lien : http://bdzoom.com/91228/actu..
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La taverne du doge Loredan

La taverne du doge Loredan" est de ces romans dans lesquels on s'engouffre avec délice, pour s'y installer ensuite confortablement, savourant d'avance le plaisir dont les premières pages nous laisse deviner les prémisses.



Schultz a laissé derrière lui une obscure carrière maritime, pour se consacrer à l'édition. Il vit dans un vieux palais vénitien, dont les arcades bordent l'un des nombreux canaux de la ville. Il a pour uniques compagnons Paso Doble, alter ego facétieux et bavard, et une mystérieuse statue de cire revêtue d'un manteau en poils de chameau. Est-ce le farceur Paso Doble qui a dissimulé sur le haut de son armoire cet étrange manuscrit dont la couverture, vide, ne mentionne ni titre ni auteur ?



Avec la lecture dudit manuscrit, l’aventure commence, pour Schultz comme pour le lecteur. Rédigé soi-disant par un certain Jacob Flint, il relate les péripéties vécues au XIXème siècle par ce jeune anglais qui, ayant dû fuir son village après avoir tué en duel le mari de sa maîtresse, s'éprend passionnément de Nina, la superbe et sulfureuse tenancière de la Taverne du doge Loredan... Un amour a priori réciproque mais compliqué à concrétiser : la belle a pour amant l'odieux Fielding, chef du plus important réseau de contrebande anglais, homme certes beau et riche, mais affublé d'une tare rédhibitoire, une odeur pestilentielle qu'il dégage en permanence, suscitant à la fois crainte et répulsion.



Au fil de la lecture, Schultz découvre de troublantes similitudes avec sa propre histoire.



"Certains livres ont quelque chose de diabolique (...). Tout ce que l'on écrit existe quelque part... Ou simultanément avec l'écriture ou avant ou après... C'est pourquoi parfois on trouve des livres auxquels on s'identifie aussi profondément... L'écriture est un fait magique ou devrait l'être... Qui peut exclure que celui qui a écrit le livre que tu lis a au moins en rêve glissé du siècle passé jusqu'à toi en capturant cette parcelle du futur dont tu fais partie ?"



Comme lui, c'est avec avidité que nous nous immergeons dans l'histoire de Jacob Flint, dont les descriptions minutieuses et imagées nous transporte à ses côtés, qu'il joue du clavecin au coeur de la taverne bruyante et enfumée, ou qu'il erre dans les rues d'une Venise désertée, car empuantie par l'odeur de Fielding... Les personnages, même secondaires, sont toujours affublés de caractéristiques qui les rendent palpables, ancrés dans le récit. Les épisodes picaresques alternent avec des scènes d'amour torrides voire parfois grivoises (mais jamais vulgaires), le tout étant nimbé d'une atmopshère inquiètante et mystérieuse qui flirte avec le surnaturel.



"La taverne du doge Loredan" est un récit de faux-semblants, de masques, dont certains tombent et d'autres non, une sorte de gigantesque jeu de pistes libéré de ces vulgaires et futiles contraintes que sont le temps ou la réalité.



Doublement impliqué, le lecteur suit à la fois les aventures du jeune Flint, et la progression de la lecture de Schultz, entrecoupée d'échanges souvent piquants avec son alter ego ou de coups de téléphone incongrus, l'absence de certaines pages -ou les non-dits volontaires- l'obligeant parfois à combler les manques du récit.



"Une page non écrite, une scène qui n'est pas racontée et qui pourtant est là, même si elle n'est pas racontée, dans les espaces de ce livre. C'est cela qui le fascine et qui d'une certaine façon l'émeut même si des tentations d'autres émotions plus anciennes cherchent confusément à remonter à la surface. (...) La lecture s'articule en lui, grandit, se ramifie comme une plante, avance comme un voilier dans les espaces de son esprit".



Alberto Ongaro nous livre une belle déclaration d'amour à la littérature, exprimée avec la volonté de divertir et de passionner, un théâtre englobant plusieurs perspectives qui s'imbriquent les unes dans les autres, sans jamais toutefois perdre le lecteur. Un récit habile, intelligent, et absolument réjouissant.



A lire... évidemment !


Lien : http://bookin-ingannmic.blog..
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La taverne du doge Loredan

Une mise en abîme du roman d'aventures...



Curiosité de libraire en parcourant le catalogue Anacharsis, recommandation appuyée d'une amie lectrice avisée : et voici un étonnant roman d'Alberto Ongaro, auteur vénitien bien connu des Italiens, mais relativement discret en France.



Double plaisir et tour de force qui mêle un véritable roman d'aventures du XIXème siècle "à la Stevenson", avec force amours passionnées, duels épiques, poursuites endiablées dans toute l'Europe, corbeaux énigmatiques... et, étroitement entrelacée au point d'en devenir un véritable abîme, une réflexion toute contemporaine sur l'écrivain, le personnage, la réalité, la fiction...



"Ici l'histoire bifurque en prenant deux directions différentes, l'une vers la prison de Tothill Fields, l'autre vers l'hôtel qui donne sur les Kensington Gardens où Nina est descendue quelques minutes la dernière fois que nous l'avons vue. Schultz fait signe à un landau qui au milieu des flaques avance vers lui trop lentement pour avoir un passager à bord. La lenteur avec laquelle ces voitures de louage avancent équivaut en effet à la lumière allumée à l'avant des taxis modernes. Schultz a peut-être déjà fait son choix en se libérant d'un devoir pénible. Le cocher touche son chapeau en guise de salut. À la prison de Tothill Fields, dit Schultz en montant à bord. Au fond, en y repensant, sa décision est la plus juste. Dans une histoire les personnages secondaires, bien que non privés d'intérêt comme est le moine au fond, doivent être expédiés avant les personnages principaux à qui reviennent de droit les dernières pages, les mots de conclusion."



Une curieuse parenté, ainsi, toutes proportions gardées mais avec le même humour irrévérencieux, avec le film "Les cadavres ne portent pas de costard"... et qui donne bien envie d'explorer davantage les écrits de ce vrai-faux gentleman vénitien..

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La partita

L'histoire se déroule en Italie, au XVIIIe siècle. Francesco Sacredo est le fils d’un gentilhomme fortuné de Venise. Il revient dans cette ville après un exil de treize mois à Corfou où l’ont envoyé les Inquisiteurs de la République. Deux surprises de taille l’attendent : tout d’abord, un froid terrible sévit à Venise, qui a gelé la lagune ; ensuite, son père est ruiné : il a perdu toute sa fortune et tous ses biens au jeu, en se confrontant à un adversaire de taille : la fortunée comtesse Mathilde von Wallenstein, une allemande. Afin de se sortir de cette impasse, le jeune homme décide de se mettre en jeu dans une ultime partie de dés : s’il gagne, il reconquiert toutes les pertes de son père et l’honneur est sauf ; mais s’il perd, il se donne entièrement à la comtesse qui disposera de lui à son gré. Francesco, dans la lignée de son père, est malchanceux. Il décide de prendre son sort en mains et c’est ainsi qu’il fuit. La comtesse l’a prévenu : partout où il se trouvera, elle ne lui laissera aucun répit. Deux dangereux assassins, les frères Podesta, se mettent à sa poursuite. Débute alors, à travers une Italie que l’hiver rend rigoureuse, une longue course poursuite…



Un roman dont les différentes parties suscitent un intérêt inégal : le début est passionnant, l’intrigue intéressante : j’ai véritablement été conquise. Je ne connaissais de l’histoire que l’aspect de la fuite du narrateur, aussi j’ai été à même de découvrir le nœud initial de l’histoire. Après treize mois d’exil, que va découvrir Francesco, un jeune individu gâté par l’existence ? Le récit de la fuite, qui occupe une deuxième partie du roman, est un peu lassant : nous suivons les pérégrinations du narrateur à travers une Italie froide et hostile : ce dernier développe, à la longue, des tendances paranoïaques, échafaudant de multiples élucubrations à propos de ses poursuivants. Mais la dimension d’introspection permanente du héros, qui dévoile, tout au long du récit, ses plus profondes peurs, ses moments de découragement, d’espoirs parfois quand il croit entrevoir une solution à son tourment, se révèle souvent captivante. Puis, j’ai été attirée par la dernière partie du roman, la partie finale, me demandant quelle issue l’auteur allait donner à son récit d’aventures. A la toute fin, apparaît beaucoup de suspens. Alberto Ongaro allait-il concevoir une issue tragique, scellée par les frères assassins, ou Francesco allait-il réussir à en sortir ? Comment allait se terminer la longue partie que jouaient le narrateur et la comtesse ? Un roman à l’écriture précise, recherchée, parfois un peu trop alambiquée, mais qui lui donne une réelle tournure littéraire.
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La partita

Un hiver du XVIIIème siècle, Francesco Sacredo, noble vénitien rentre au pays après avoir purgé une peine sur l’île de Corfou.



A peine débarqué, commence une partie de jeu dont nous ne saurons guère quand elle se termine, si elle se termine, ni qui l’emporte.



Refusant d’admettre la ruine provoquée par son père, défait, à la folie, aux jeux avec une comtesse allemande Mathilde von Wallenstein, Francesco relève un défi que cette dernière lui lance, le perd et prend la fuite…



Une fuite qui sera la totalité du roman qui s’étend sur 300 pages et où se succèdent les aventures, les rencontres, les fuites à nouveau, les illusions, les déceptions, les amitiés, les trahisons…



Bien écrit, ce roman se lit comme une épopée mais n’a rien de remarquable, tant d’un point de vue de la trame que de la richesse de psychologie des caractères ou autre…



Un bon moment et un regret, celui de n’avoir pas su explorer plus avant la folie et le syndrome de persécution dans lesquels plonge peu ou prou le héros et qui auraient pu densifier ce roman agréable.
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Le secret de Caspar Jacobi

Il le savait, Cipriano Parodi... la tante Zobenigo, cette originale un peu médium à ses heures, l'avait prévenu : "une bête", un ennemi, devait à un moment ou un autre faire irruption dans sa vie. Il n'a d'ailleurs jamais oublié cette prédiction, qui lui revient instantanément à l'esprit, une décennie plus tard, lorsqu'il reçoit une lettre du célèbre écrivain Caspar Jacobi. Ce dernier, ayant lu le premier roman de Cipriano, est persuadé que "d'obscurs liens les unissent", et l'invite à New York.

Notre héros quitte ainsi sa Venise natale, et accepte quelques jours plus tard la proposition du "maître" Jacobi (cet auteur très prolifique est considéré comme le nouvel Alexandre Dumas) d'intégrer son "atelier". Il s'agit de rejoindre une équipe chargée de fournir à Caspar le matériau nécessaire à l'élaboration de ses romans, les uns fournissant des trames d'histoires, les autres brossant le portraits de personnages divers...



Alberto Ongaro emmène le lecteur au cœur des mécanismes de la création littéraire, dont il explore la part obscure, lorsqu'elle devient obsession, compulsion, lorsque certains sont prêts à tout, quitte à compromettre leur âme, pour satisfaire ses exigences. Car c'est comme une entité indépendante, un trésor difficilement atteignable que ce roman semble évoquer la littérature, Caspar Jacobi étant l'un des pirates les plus obstinés dans la quête de ce trésor... Charmeur, éloquent, il révèle peu à peu une facette inquiétante. Détenteur sur ses "artisans littéraires" d'un pouvoir presque surnaturel, il semble deviner leurs pensées, vampirisant sans vergogne leur inspiration.

C'est du moins ainsi que le perçoit dans un premier temps Cipriano, auquel nous sommes obligés de nous fier puisqu'il est le narrateur. Mais il est parfois difficile de démêler le vrai du faux, lorsque le dit narrateur se pense entouré de personnages de fiction issus de son imagination, qu'il interprète événements et comportement d'autrui à travers le prisme de ses fantasmes romanesques, nourries d'influences littéraires et cinématographiques diverses, inventant ainsi des alternatives à la réalité, la parant d'interprétations fantaisistes. Il considère en effet que l'importance ne réside pas dans la fidélité à une vérité de toutes façons relative, mais dans l'intérêt que le récit suscite chez celui qui le lit ou l'écoute...

Voilà qui confère à l'écrivain un pouvoir immense, celui de donner vie au néant, de rendre perceptible le monde issu de son imagination, puisque raconté, il devient palpable, concret.



Dans un second temps, la perception de Cipriano vis-à-vis de l'imposant Caspar Jacobi évolue. Il donne alors le sentiment de se mettre lui-même en scène : délaissant son statut d'instrument, d'écrivain de l'ombre manipulé, il se pose à son tour comme maître du jeu, ou tout au moins comme un participant volontaire et satisfait de ce jeu.

Avec humour et recul, puisqu'il se pose en observateur de son propre travail d'écriture, il met en évidence les procédés littéraires qu'il utilise pour rédiger le roman que nous sommes en train de lire, puisque c'est aussi de cela qu'il s'agit, d'une habile mise en abîme, une œuvre s'imbriquant dans l'autre, Alberto Ongaro écrivant le récit qu'écrit Parodi...



C'est comme si le roman de Cipriano se construisait de manière fortuite, irréfléchie : le lecteur assiste à l'enfantement de l’œuvre sans toutefois avoir l'impression qu'elle se fasse dans la douleur... L'auteur nous donne l'illusion (car en réalité, tout est parfaitement maîtrisé) que son héros l'élabore au fil de ses interrogations, de ses tâtonnements, et qu'il découvre ainsi peu à peu que la littérature ne doit être que plaisir et fantaisie.
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Rumba

Nous sommes au Brésil dans les années 50, John B. Huston,un auteur de polar au passé douteux, reçoit un jour un appel de Valentin (un ami d'autrefois) qui réclame son aide. Les deux hommes se retrouvent, Valentin vient de passer 7 ans en prison, et n'a réussi à tenir que par amour. Une inconnue, entrant un soir dans son bar, dix ans plus tôt, un regard échangé, une phrase, et Valentin en tomba éperdument amoureux, quand bien même il ne la revit jamais. Cette même femme fut assassiner quelque temps plus tard, et Valentin passa ses années de prison avec une seule idée en tête : la venger.

John B Huston accepte de l'aider mais il ne se doute pas que se faisant, il entre de plein pieds dans un nid de frelons.



Ce polar passionnant nous replonge dans l'atmosphère unique des romans noirs des années 40-50 et des films en noir et blanc du Hollywood façon Humphrey Bogart, qui d'ailleurs plane au-dessus du bouquin en empruntant nombre de références au Faucon Maltais. Bref, au milieu des thrillers sanglants et des polars gentillets, voilà une vraie pépite avec une réelle atmosphère qui ne décevra pas les ammateurs du genre !

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