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Critiques de Andrea Camilleri (1003)
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La disparition de Judas

Un livre très épistolaire (on est en Sicile et non pas a Guernesey d'où ne pas confondre avec «Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates» infâme fiction épistolaire) où il a été mis en évidence, plutôt qu’une intrigue encore qu’elle soit là, l’art de l’écriture dans la fonction publique italienne et sicilienne.

Ce qui se traduit par des mises en page de lettres officielles avec des polices (écriture du texte) recherchées allant de la plus simple à la plus ampoulée: ça distrait les yeux: l’imprimeur a du s’amuser sans parler que sont ajoutées des photos et des plans.

Pour le contenu de ces bafouilles on va du style de fonctionnaire basique factuel mais précis sans fioritures avec juste ce qu’il faut de de déférence à celui des éminences plus alambiqué, très melliflu, onctueux et servile à s’en coucher par terre!



Il est a noter que les deux fonctionnaires ennemis mis sur l’affaire de la disparitions de Judas (pas le vrai hein?) font preuve, dans celle-ci qui peine à trouver une solution, d’une maniaquerie à pinailler sur les termes de leurs rapports. Et pour cause quand la hiérarchie à le feu au pantalon suite au harcèlement des politiques et ministres, elle met la pression .



Et donc le poulaga (policier) et le Truchot (gendarme) qui d’entrée ne peuvent pas se voir au motif de la saine concurrence entre police et gendarmerie, font œuvre commune et deviennent, devant l’adversité fonctionnaire et hiérarchique, copains comme cochon allant même à prendre leurs congés dans un même temps.



Judas, du moins celui qui endosse sa personnalité au cours d’une fête religieuse, après sa pendaison disparaît du monde des vivants. Bien sur comme dans le civil il est banquier tout le monde est sur des chardons ardents. Le rôle de Judas déchaîne les passions, on est en Sicile au XIX siècle, et les animosités très fortes à l’égard du comédien qui l’incarne et cela laisse place à beaucoup de présumés coupables





Le mystère de la passion du christ appelé «les funérailles» n’a jamais aussi bien porté son nom mais comme on dit le en français «chercher la femme!» Il y a certainement une Marie-Madeleine, pécheresse là-dedans qui rappellera un peu le «Noli me tangere» d’ailleurs autre roman de Camilleri.

Ce livre pour une fois n’est pas une fiction basée sur un fait historique d’archives. Il provient nous dit Camilleri d’une phrase de Léonardo Sciascia et donc la source étant bonne le reste ne peut pas être complètement mauvais même si on a là une œuvre assez facile.
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Le Manège des erreurs

Quelle déception ! Ce livre rejoint la minuscule liste de ceux que j'ai abandonnés. Impossible pour moi de m'adapter à cette écriture extrêmement bizarre malgré les explications du traducteur en préambule.

La 4ème de couverture était déjà un peu confuse mais les adaptations TV des enquêtes de Montalbano me laissaient bon espoir.

J'ai donc rendu ce livre à ma médiathèque où l'on m'a demandé mon avis...car il semble ne pas rencontrer de succès auprès des lecteurs qui l'empruntent.

Dommage...Une traduction simplifiée aurait peut-être pu sauver l'affaire !
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Le Voleur de goûter

C‘est toujours un plaisir de croiser des boites à livres pendant l’été et encore plus si l‘on déniche un Camilleri que l’on n‘a pas encore lu dedans. On retrouve ici le commissaire Montalbano dans ses oeuvres, avec l‘atmosphère qui va bien. Cette atmosphère propre au maître du polar italien, avec des dialogues savoureux, une intrigue qui donne du fil à retordre et la sacro-sainte nourriture italienne qui a toujours une place à part dans l‘univers de l‘auteur. Un régal du début à la fin.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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L'Âge du doute

Quel plaisir de retrouver le commissaire Montalbano et la Sicile.



Fan d’Andrea Camilleri, de ses textes colorés, de son humour, de l’autoderision de Montalbano et de la superbe traduction de Serge Quadruppani.



Montalbano en proie à des questions existentielles liées à son âge, navigue entre doutes et baisses de moral entraînant des difficultés de concentration.



Heureusement qu'il trouve du réconfort dans les succulents plats préparés par Adelina ou Enzo.



Pour ma part, j’adore les passages où Montalbano deguste ces mets savoureux arrosés d’un Nero d’Avola qui lui permettent de trouver l’inspiration et le bonheur des choses simples.



Montalbano va être confronté à une enquête étonnante et il devra collaborer avec Laura la lieutenante de la capitainerie qui lui fait tourner la tête.



Un très bon moment de lecture et de détente.

Soleil, caponata, arancias et le parfum de la Sicile !...

C’est fleuri et drôle !













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Jeu de miroirs

On retrouve les habituels ingrédients de la cuisine sicilienne que nous aimons tant dans cet épisode des aventures de Montalbano. Amour, tentations, drogue, mafia, mères éplorées, pères vengeurs et femmes fatales, journalistes véreux et flics astucieux, je n'ai pas boudé mon plaisir.
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Un samedi entre amis

Fan d’Andrea Camilleri j’avoue que jusqu'à présent je ne connaissais que les enquêtes de Montalbano.



Très différent dans l’écriture, moins d’humour et plus noir, ce roman est très surprenant.

Le début est un peu compliqué car l’auteur présente chaque personnage par le biais d’événements sans les nommer. Il faut donc être assez concentré pour se repérer.

Mais rapidement les liens entre les personnages se précisent et la tension monte. On pressent que sous des abords convenables, ces personnages ont vécu des événements assez glauques.



Un groupe d’amis à pour habitude de dîner ensemble tous les samedis soirs. Ils se connaissent depuis le lycée. L’un d’entre eux perdu de vue par le groupe refait surface et on devine que cela pose un problème et que cela risque de faire jaillir des secrets bien enfouis.



L’auteur aborde les traumatismes vécus pendant l’enfance et les conséquences sur le psychisme et la personnalité des individus. De quelle manière ces traumatismes façonnent les adultes en devenir.



Jusqu'au drame qui se jouera ce samedi soir.



Le récit s’achève sur les paroles des personnages enfants explicitant ce qu’ils ont vécus et que le lecteur n’avait fait que supposer jusque là.

Glaçant et très réussi !







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L'autre bout du fil

Cette dernière enquête du commissaire Montalbano m'a laissé un peu sur ma faim. Nous retrouvons avec plaisir nos héros de Vigata. La lecture en est toujours plaisante. L'histoire est très touchante.

Malheureusement le drame migratoire en Sicile prend le pas sur l'enquête policière que j'ai trouvé un peu bâclée.

Cela reste un bon roman de Camilleri, mais pas son meilleur policier.
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Le Coup du Cavalier

En général je ne prête pas attention au traducteur sauf s’il est lui-même auteur et intéressant mais Quadruppani c’est autre chose. Il me semble être l’alter égo de Camilleri et ses traductions m’enchantent car d’une part je comprends et j’ai l’impression d’ être sicilien et d‘autre part elles sont vraiment délicieuses, une «armuar de pitcheupaïen» avé l’accent



Donc Camilleri qui ne sait pas ce qu’est un friselis, démarre très fort avec le curé Artemio Carnazza et sa donna qui jouent avec une banane. Page 20 j’avais déjà très mal aux cotes et par cette chaleur c’est mortel! (râââle prolongé)



Il nous plonge dans la Sicile profonde du XIX siècle des moulins des inspecteurs chargés en principe de récupérer les taxes. Mais d’abord il faut repérer les anomalies et escroqueries et ensuite faire très très attention à ses fesses. Ces inspecteurs on une durée de vie anormalement courte.



Giovanni Bovara, inspecteur intègre nouvellement promu va l’apprendre mais pas à ses dépends car il joue aux échecs et sait ce qu’est un cavalier qui saute du blanc au noir et vice versa. Entre nous Giovanni mange les mêmes rougets de roche frits que Montalbano et c’est rassurant pour l’enquête

Les siciliens ne tuent pas le samedi comme les milanais, dixit Scerbanenco mais quand c’est opportun

Et donc Carnazza, le curé épouvantable, après avoir été dénoncé, le mot est bien grand pour un pays où tout se sait, par une ex doit faire attention lui aussi à ses abattis comme Giovanni et leurs routes vont se croiser

Les tontons flingueurs coté bourrin et coté pègre souvent les mêmes, sont de sortie

Un néné nu vaut cent gramme de café, mater les deux nénés nus trois cent gramme de sucre et ainsi de suite oui quand les femmes sont des pies voleuses et en plus des radasses il y a de quoi tournebouler n’importe qui même le curé

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L'excursion à Tindari

Lire une enquête de Montalbano, c’est avoir l’assurance que l’on va passer un bon moment de lecture, de détente, d’amusement, de bonnes bouffes…



Les enquêtes de Montalbano, pour moi, ce sont des romans policiers doudous, de ceux qui mettent le moral en hausse, qui rendent heureux.



Montalbano, il enquête à la Maigret, en prenant son temps, en s’arrêtant pour se restaurer, refusant de bouffer de la merde. Il se promène, réfléchit, grommelle, vocifère sur ses hommes, ourdi des plans pas catholiques pour éviter que Mimi Augelo, son adjoint, reste à sa place.



Deux affaires tombent dans les bras de Montalbano : un jeune assassiné devant chez lui et la disparition d’un couple de personnes âgées, après une excursion à Tindari. Pour nous, l’assassinat semble le plus important, et pourtant, notre commissaire épicurien va plus bosser sur la disparition de cet étrange couple qui ne parlait à personne.



Cela parait banal comme affaire, cette disparition, on se dit que Montalbano a sans doute raison de la traiter par en-dessous de la jambe, sans vraiment y aller à fond. Mais comme souvent, il n’en est rien et sous ces affaires qui semblent banales, se cachent toujours des faits de société, bien plus importants que l’on aurait pu le penser.



Le truc en plus ? La traduction de Serge Quadruppani est bien exécutée, elle donne de la couleur aux mots, aux phrases, nous immergeant totalement dans le petit village de Vigata, nous donnant l’impression que nous sommes avec Montalbano et ses hommes, "pirsonnelement en personne" (les initiés comprendront).



De l’humour, des crimes, des enquêtes, des mystères, de la bonne bouffe, des tracasseries, des réflexions pleines de philosophie, c’est ça, l’univers de Montalbano.



Le seul bémol dans l’histoire, c’est qu’il est impossible d’aller manger à la trattoria San Calogero de Vigata puisque le patelin n’existe pas ! À quand, en Sicile, un label "Montalbano" afin de désigner les petits restaurants comme il les apprécie ?


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Une voix dans l'ombre

‘’Une voix dans l’ombre’’, deuxième titre lu après ‘’la danse de la mouette’’ du même Andréa CAMILLERI est assurément le dernier (voir ma précédente critique du 23/11/2021).

Livre certainement excellent pour les vrais connaisseurs et pour les professionnels, mais moi « j’y comprends rin », ou très peu, comme se plait à s’exprimer A. CAMILLERI.

Faut-il être italien ou fonctionnaire de la Police pour être passionné par de telles affaires, sans aucun doute inspirées de l’actualité ?

Ces enquêtes policières, certes intéressantes aux multiples rebondissements ne peuvent être appréciées que par un public très averti - ici, votre opinion serait la bienvenue - et cette littérature, à mon avis, n’est pas ''pour tout public'' censé vouloir trouver de la distraction, mais non trop de difficultés dans la compréhension.

On ne peut que reconnaitre le formidable génie de l’auteur à la lecture d’un tel livre. Qu’il est en effet prodigieux de pouvoir concevoir de telles structures et raisonnements littéraires donnant matière à des affaires policières d’une telle complexité ! C’est pour cette raison que j’attribue un 3 étoiles.

Mais tout bien pesé, les détails et les multiples rebondissements développés dans ce livre peuvent rester obscurs à l'extrême et compliquer la lecture des ces affaires policières pourtant magistralement combinées. On comprend la grande maîtrise de l’écriture, mais peut-on aussi comprendre que le pauvre lecteur est envoyé ‘’au tapis’’, saturé, k.o. et reste finalement déçu. Maigre consolation : heureusement que l’auteur illumine et enchante son œuvre par de nombreux traits d’humour !

Livres d’une collection qu’il faudrait avoir le courage d’éplucher, crayon en main pour prise de notes et étude. Mais, s’il faut maintenant s’astreindre aux recherches et aux analyses, que reste-t-il alors du plaisir de lire ?
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La Chasse au trésor

Dans cet épisode des enquêtes du commissaire Montalbano, Andrea Camilleri démontre son talent de romancier, en empruntant des codes inhabituels dans la série et en imposant au lecteur des changements de rythme narratif surprenants. Pendant la plus grande partie du roman, il ne se passe rien, mais les phases d'action sont fulgurantes et frappantes, très télévisuelles. Voire trop ?



Habituée aux thèmes plutôt sociaux et politiques traités par Camilleri - corruption, trafic, mafia, prostitution...- j'ai été moins sensible à l'ambiance pathologique entre glauque et sordide de cette incursion de l'auteur sicilien dans un registre plus classique du thriller à l'américaine. Difficile pour moi de me laisser embarquer dans ce jeu de piste mené par un fou psychopathe qui défie le grand policier et s'en prend avec une cruauté inimaginable aux jeunes filles.



Ce n'est pas l'épisode de la saga que je recommanderais aux lecteurs.
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Une voix dans l'ombre

J’ai connu les romans de Camillieri tout à fait par hasard. Mais depuis que j’ai commencé, j’en lis un au moins une fois par mois. Je n’ai pas toujours respecté l’ordre de parution, mais qu’importe, c’est toujours aussi agréable. Celui-ci ne se démarque pas de autres si ce n’est qu’il est un peu plus cynique vis-à-vis de la mafia, toujours présente. Mais on y retrouve avec le même plaisir le commissaire Montalbano, ses tournures de phrases amusantes, et on l’y revoit taquiner le crabe sur la plage après avoir englouti chez Enzo plusieurs portions de poulpe grillé. Et bien sûr Mimi le coureur de jupons, Fazio l’obsédé de l’état civil, Cattarelli qui estropie tous les noms, sans oublier Livia, toujours prompte à l’engueulade. Mais, voilà, Camillieri nous a quittés et je n’en ai plus pour longtemps à savourer les aventures du dottori, entre deux bouchées d’arancini ou de rouget. Ciao, Salvo. Cinq étoiles, je te mets.
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L'Âge du doute

Même si l'intrigue est parfois minimale (ce qui n'est pas le cas ici), les aventures du commissaire Montalbano âgé de 60 ans, sont toujours savoureuses grâce au talent du traducteur français de ces romans qui a réussit l'exploit de traduire la poésie du parler sicilien (Ah Catare!).

Donc Salvio se sent vieillir, son histoire d'amour avec Livia toujours à distance, des douleurs dans son corps, le pousse au doute. Alors quand il rencontre Laura une jeune lieutenant de la capitainerie, il se sent différent et comprend qu'il est en train (une nouvelle fois) de succomber au coup de foudre. Sauf que l'enquête menée avec la jeune femme, est singulierement complexe. Averti singulierement par une jeune femme mystérieuse, Salvio doit mener l'enquête sur un mort découvert en mer par un yacht surveillé, dirigé par une riche veuve qui passe sa vie à aller de port en port. Rapidement il va découvrir que le mort a été jeté du port même et que tout cela sent les trafics illégaux.

Une enquête rondement menée, à la fois mélancolique et traversée de dialogues et de situations drolatiques.

Aux afficionados de Montalbano!



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Un été ardent

Un été ardent, le titre convient tout à fait à cette enquête du commissaire Montalbano. Il faut le lire à la plage, en vacances, de préférence en période de canicule, pour éprouver au maximum l'atmosphère du roman. Je n'ai pas fait le compte du nombre de douches et de bains de mer qu'y prend le commissaire, jusqu'à la dernière page ... Tout semble fondre sous la chaleur insupportable à Vigata. Montalbano se retrouve même en caleçon à plusieurs reprises dans son bureau. Livia, sa fiancée, apparait au début du récit. C'est plus souvent au téléphone qu'elle intervient dans les autres opus de Camilleri. La relation du couple est toujours houleuse, et cet épisode ne fait pas exception. Montalbano, dévoré par la culpabilité ( ce qui explique le nombre de douches et bains purificateurs ) se laisse séduire et manipuler par Adriana, une jeune et insolente beauté du pays. A 55 ans, il est loin de la sagesse et de la sérénité.

Ce sont bien les états d'âme de Salvo et la sympathie qu'il inspire qui font que l'on revient irrésistiblement à la saga de Camilleri. L'intrigue occupe un second plan, toujours en rapport avec la mafia, la corruption, et les déviances sexuelles qui pourrissent la société sicilienne. Il y a toujours les interludes comiques de Catarella, et parfois poétique avec notamment une citation de Pessoa. Heureusement, l'auteur sait mettre en valeur les atouts du pays, que sont ses paysages et sa cuisine. Même en période de canicule, l'appétit – le pétit – ne faiblit pas. En témoigne une belle scène de repas en tête à tête où Adriana et Salvo savourent leur assiette de spaghetti, et en partagent quelques bouchées, dans un silence quasi religieux ...
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La Voix du violon

La voix du violon d'Andrea Camilleri est un court roman policier, quatrième enquête du commissaire Salvo Montalbano, publié en 1997 en Italie et en 2001 en France.

Le commissaire sicilien, réfractaire à la modernisation de son service, enquête sur la mort d'une belle jeune femme dans sa maison secondaire. On se laisse bercer par le langage fleuri des différents protagonistes et une Sicile dépaysante. Si le commissaire ne semble pas toujours concentré sur son enquête, l'intrigue avance néanmoins. Un polar plaisant.
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Le Champ du potier

Le champ du potier Andrea Camilleri





Après la traduction fantaisiste de « La Saison de la chasse » *voilà celle de Quadruppani Quel bonheur eh oui « pi tia » et « a mia » tout le monde comprend « pour toi » et « à moi » pas la peine de sortir de polytechnique Je n’ai pas encore digéré celle de Dominique Vittoz du livre ci-dessus et comme Camilleri attaque d’emblée avec ses petits plats pour Montalbano :

petites boulettes de nunattu (nouveau-nés d’alevin)

pâtes au noir de seiche aux oursins

rougets de roches au four

purpitedro a strascinale (petit poulpe bouilli)

il était préférable, pour une lecture aisée de ne pas être trop« aggravatto » appesanti

Bref…

Enquête qui débute façon « le bêtisier » avec moult glissades dans la boue d’une argilite, Montalbano, Augello, Fazio et Catarella font la chenille dans d’épiques glissades au cours des quelles d’ailleurs Catà y perd son pantalon et son slip Mais tout se termine par quelques petits plats de pâtes'ncasciata et autres fruits de mer siciliens du moins pour Montalbà.

Un catafaro (cadavre)** découpé en morceaux façon « Blier » c’est à dire puzzle ( à cette occasion le médecin légiste , suite à un quiproquo, nous fait des confidences sur sa sexualité, entorse à son obligation de réserve et donc pas dysfonctionnement érectile d’ andropause ) va lancer notre grand cérébral sur la piste de la mafia (sicilienne ) éventuellement la 'ndrangheta (calabraise) voire sur le crime passionnel et même l’assassinat par erreur (c’est possible) En Sicile en matière de crime on est inventif !

Un commissariat un peu en ébullition à cause d’Augello un peu à coté de ses pompes (et qui est, malheureusement, lui encore loin de l’andropause et de ses dysfonctionnements)

On croise une concierge royaliste, quelques belles femmes plantureuses dont Livia toujours sur le pied de guerre

Et en fait un Montalbano, larmoyant car attendri par l’âge, plus proche du psychologue que du flic et ce pour ses collègues de travail Ce qui n’empêchera pas que l’enquête sera belle et bien bouclée mais...pas forcément par lui !





* à propos de ce livre « La Saison de la chasse » je n’avais pas remarqué que la couverture de Fayard est un tableau de Botero, peintre intéressant qui aime les rondouillards

** On apprécie la traduction à la Quadruppani c’est direct !
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La Chasse au trésor

Cette histoire commence plutôt sur les chapeaux de roue : un frère et une sœur, deux dévots quelque peu excessifs, se mettent à tirer sur les pêcheurs depuis leur balcon. Montalbano intervient pour maitriser les forcenés. Un détail curieux attire l'attention du commissaire : une vieille poupée gonflable dans cette maison envahie de crucifix ! Et encore plus curieux, une poupée identique est retrouvée dans une poubelle par un passant persuadé d'avoir trouvé un cadavre.



Je me régalais déjà à imaginer les dédales d'une enquête improbable... Il y a bien une enquête, cette fameuse chasse au trésor : Montalbano suit des indices qu'il reçoit d'un mystérieux inconnu... mais franchement trop capillotracté. Je me suis bien demandé le rapport entre le début et la fin.
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La Première Enquête de Montalbano

j’avais presque tout lu camilleri et je n’avais pas lu la première enquête! celle qui ne se passe pas à montelusa et où Livia n’est pas encore en scène! incroyable ! voilà donc 3 récits policiers mais sans meurtre ! ça nous change de ces romans noirs ( rouge sang) si noirs et de plus en plus nombreux ! le commissaire brille à son habitude et nous , nous jubilons !
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La Danse de la Mouette

J’ai attaqué mon premier Camilleri avec un ‘pétit à mordre le pied d’une chaise. Et il m’a bien calée : le plat était savoureux, pimenté et roboratif.

Ce dix-neuvième roman s’ouvre sur l’observation mélancolique d’une mouette qui danse ses derniers instants. Le commissaire Montalbano va ensuite chercher son amie Livia à l’aéroport. Il apprend que son adjoint Fazio a disparu. Il en oubliera Livia, au caractère volcanique. Il découvre que Fazio enquêtait sur des trafics dans le port de pêche avant d’avoir été entraîné dans un lieu où des puits asséchés servent de cimetière sauvage…

Ce n’est pas l’enquête policière qui m’a passionnée. Je l’oublierai assez vite. En revanche le travail sur la langue est formidable. Andrea Camilleri procède par séquences faciles à suivre. On suit il dottore dans ses pérégrinations policières et digestives au plus près. La narration est assez dépouillée : en un ou deux détails Camilleri saisit le caractère d’un personnage sans s’embarrasser de ‘sychologie à la noix. Par contre, il allonge les dialogues utiles ou pas et digresse allègrement pour le plaisir de l’art. La langue reproduit le rythme du langage oral. L’italien oralisé et un dialecte sicilien réinventé se croisent en permanence. Cette langue métissée très bien traduite est une pure création qui donne paradoxalement un sentiment de proximité. Elle permet aussi de se payer de bonnes tranches de rigolade entre deux séquences dramatiques, teintée d’ironie amère.

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La Saison de la chasse

Etant habitué à la traduction de Quadruppani j’ai été très étonné et plutôt « fort marri » de trouver une traduction du patois sicilien de Camilleri par « le parler des gones »

Je suis lyonnais, enfant de guignol et donc il ne m’a pas semblé judicieux de remplacer un patois du sud par le « parler yonnais » (et non un patois) local .

« Le dialecte c’est la langue du sentiment » dit Pirandello et donc celui de Vigata n’est pas le même que celui des « yonnais » il ne véhicule pas les même données ; le parler « yonnais » est connu surtout pour Guignol personnage populaire persifleur au message quelque peu politique du moins social pour le sicilien c’est différent on est plus porté sur la farce et la fesse sociale. (surtout Camilleri...) Une traduction intello qui s’éloigne du sentiment populaire donc spontané.



Curieuse méthode bien sur, intellectuellement hautement justifiée par la traductrice et l’éditeur (Paul Ricœur est appelé à la rescousse) , mais bon ! non ! Voir une « fenotte » en Sicile c’est « tomber dans le béjat » (l’imbécilité) car une « fenotte » comme « Madelon » se trouve au gourguillon à « taper le cul des grenouilles » dans sa « souillarde yonnaise » plutôt qu’à Vigata



D’accord on va me traiter de « Tord-la-gôgne » mais c’est comme ça on ne mélange pas les torchons et les serviettes. Sans parler du glossaire qu’il faut compulser incessamment, même pour un pur « yonnais » et puis pour comprendre à l’intuition bernique.



Bon assez de « tracassin »  je prend « mon cul par l’oreille » et je déguerpis!(dixit Camilleri) « a totor ! »



Pour ce vaudeville grimaçant surtout mais glamourisant par certains cotés qui reprend une histoire du XIX siècle Camilleri fait fort. Un mélange de fabliau comme « la chèvre de monsieur Seguin » et de satyre politique de la société sicilienne rurale et traditionnelle et chouïa de fond d’intrigue policière on n’oublie pas que Camilleri est géniteur de Montalbano.

Un nobliau volage (très) et querelleur (très aussi) surtout au club qui n’ayant pas d’héritier mâle va chercher une mère porteuse chez ses domestiques. Un curé réactionnaire, bilieux et carambouilleur pour la plus grande gloire de dieu, des femmes jacasseuses, marieuses et un peu « Soupe, savon, salut » et un mami attendu comme le petit jésus ( Note : saucisson , spécialité lyonnaise emmailloté dans un filet résille rouge : excellent) et un apothicaire, fils de pays de retour chez lui pour les concoctions sorties droit du jardin paradis. Le tout sur parties de jambes en l’air dans la moiteur des couettes accompagnées de repas copieux dans une Vigata qui retient son souffle pour savoir comment ça va finir.

La discrétion n’est pas vraiment une qualité sicilienne et heureusement car ça occupe.



Pour revenir à cette traduction qui m’a irrité et contrarié je me demande pourquoi le parler « yonnais » et pas celui du parigot ou stéphanois ou marseillais plutôt que de parler des « gones  (voir mottet et mami ) et fenottes » on aurait pu traduire par « titis et titi.es (?)» ou « Gagas et gagasses »ou « minots et minotes »

Non vraiment cette traduction n’est pas justifiée car elle nuit à la fluidité de la narration car quand même l’essentiel est la truculence et verve des images suggérées par Camilleri « prendre son cul par l’oreille… » (qui aurait du être traduite en yonnais par « agrappe ton darnié par l’ireille... » et ici on comprend intuitivement la phrase s’en aller se référer au glossaire ) c’est visuel. Donc deux poids deux mesures

D’ailleurs Quadruppani utilise des mots siciliens (opéra de Vigata) qu’ils fait expliquer par ses personnages « comerdioni » à l’audition, intuitivement, on comprend ce qu’on veut ou peut mais ce n’est pas ce qu’on croit et le vrais sens c’est « cerf-volant » expliqué au préfet milanais qui ne comprenait pas tout le sicilien et hop le tour est joué !

Il utilise aussi discrètement le mot « minot » marseillais pour l’enfant et ça passe bien et jamais cela ne nuit à la fluidité de la narration



Oui oui je suis un « Tord-la-gôgne » mais maintenant que c’est dit ça va mieux !



Et maintenant que vais-je lire?

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Andrea Camilleri est né en Sicile en 1925. Il s'est mis au polar sur le tard, avec un très grand succès. C'était en :

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