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Critiques de Angela Huth (351)
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Mentir n'est pas trahir

Que dire ? J'ai apprécié l'écriture, le style et ma curiosité a été aiguisée par les mensonges de Gladwyn. Comment va t-il s'en sortir ? comment va t-il gérer ses mensonges ?

L'histoire n'est certes pas très originale. Les situations d'adultère ne sont pas rares et les mensonges qui en découlent sont fréquents mais chaque cas étant différent, je me suis laissée prendre au jeu.

Toutefois, je n'ai pas été séduite par les personnages, ils ne sont pas particulièrement attachants car ils manquent de caractère, leurs réactions sont toujours tièdes, ( je fais abstraction de Laurie le voisin) et sans reliefs.

La fin quant à elle, est aussi beaucoup trop fade mais aussi improbable. S'il est vrai que l'Amour peut entrainer des réactions inattendues , cette fin est malgré tout invraisemblable. Malgré ces quelques bémols, ce fût une lecture agréable et je ne vais pas bouder la poursuite de ma découverte de cette auteur.
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La vie rêvée de Virginia Fly

Franchement, le qualificatif "torture" semble exprès avoir été inventé dans le challenge Solidaire pour qualifier la lecture de La vie rêvée de Virginia Fly d'Angela Hurt.

L'incipit : "Virginia Fly se faisait violer, en esprit, en moyenne deux fois par semaine. Ces assauts imaginaires survenaient n'importe quand dans la journée : si elle n'y était jamais préparée, elle ne s'en étonnait jamais non plus. Ils s'évanouissaient aussi vite qu'ils surgissaient, sans laisser sur elle aucune trace néfaste. Elle avait cette vision merveilleuse d'une main d'homme lui caressant le corps, lui causant le long de l'épine dorsale le genre de frisson qui incitait ses doigts à fermer machinalement les trois boutons de son cardigan, et l'instant d'après elle s'entendait déclarer, avec un calme admirable :

"Miranda, je crois que c'est ton tour d'effacer le tableau."



Parler de viol imaginaire en l'associant à une "vision merveilleuse" me paraît plus que douteux, pour ne pas dire nauséabond.



Quant à ceux qui ont qualifié les malheurs de la vertu de Virginia la vierge "d'humour britannique", je me demande s'ils ont la moindre idée de ce qu'est l'humour.



A fuir, plus qu'à lire...

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Tendres silences

Un concert classique est un événement assez policé dans lequel la fantaisie n'a, en principe, pas de place. Les musiciens sont habillés de façon conventionnelle et agissent en professionnels.

La passion peut être présente, heureusement : j'ai le souvenir d'émotions fortes et de partages fabuleux entre spectateurs et interprètes ; c'est ce que j'apprécie particulièrement, et ce qu'un enregistrement, si parfait soit-il, n'apportera jamais.

Lorsqu'une prestation est particulièrement réussie, les artistes apparaissent tout dévoués à leur art et l'on peut avoir l'impression qu'ils ne vivent que pour lui.

Mais ces musiciens sont des être humains : ils ont une vie en-dehors de leur métier.

Angela Huth s'est intéressée à ce sujet, et précisément à l'imbrication entre vie professionnelle et vie personnelle.

Elle nous montre l'envers du décor.

Alors, suivons-la ! Rideau !



Un quatuor à cordes est constitué, comme son nom l'indique, de quatre musiciens : deux violonistes, un altiste et un violoncelliste.

Le quatuor Elmtree est l'une de ces formations, et depuis de nombreuses années ses membres ont une existence réglée... comme du papier à musique.

Entre répétitions, concerts, et vie privée, les quatre hommes ont leurs petites habitudes. Mais un grain de sable va venir perturber la mécanique si bien huilée : Andrew, l'altiste, quitte le groupe, laissant ses trois camarades dans l'obligation de lui trouver un remplaçant.

Un remplaçant qui sera en fait une remplaçante, ce qui va déranger nos trois musiciens dans leur routine commune de "vieux garçons".



À partir de cette trame somme toute assez simple, Angela Huth a construit un merveilleux roman.

Avec une grande sensibilité elle nous emmène dans la vie de ces personnages attachants. Entre vie professionnelle et vie personnelle chacun a son caractère, très bien dépeint, et ses zones d'ombre qui lui donnent intérêt et réalisme.

Angela Huth maitrise sa partition de bout en bout. Le tempo est parfait, l'histoire est tantôt tranquille, tantôt plus agitée et offre quelques surprises de-ci de-là qui rythment le récit. Pas une seule fausse note dans un texte merveilleusement bien écrit et plein de ce charme et de cet humour anglais que j'aime tant.

Un roman "so british", subtil et intimiste, un régal à lire.

Vive la musique ! Et vive la lecture, bien sûr !
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Valse hésitation

Son premier mariage s'est fini en eau de boudin, elle est séparée temporairement de son second mari et laisse entrer Joshua dans sa vie en donnant l'impression qu'elle ne le choisit pas vraiment. Clare a certains côtés d'une Pénélope anglaise et moderne. Elle passe son temps à attendre les hommes, tuant son ennui dans des bed and breakfast ou auprès d'une vielle dame Mrs Fox rencontrée dans un parc londonien.



Elle ne fait pas sien le dicton "mieux vaut être seule que mal accompagnée" pourtant aucun des hommes de sa vie ne la rendent vraiment heureuse.



Je me suis demandée pourquoi elle ne s émancipait pas plus, pourquoi elle ne travaillait pas avant de voir que ce roman avait été écrit en 1970.



Clare a l œil féroce sur ses congénères et c est souvent drôle mais on referme le roman non sans tristesse face à cette femme qui, quoiqu'elle fasse, se retrouve immensément seule.



La plume d'Angela Huth à la fois tendre et ironique regarde les valses hésitations de Clare avec distance et amertume.
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De toutes les couleurs

Les romans d’Angela Huth sont toujours délicats, les sentiments y sont décortiqués à la loupe, les plus petits gestes du quotidien ayant un sens différent pour chacun des personnages.

Plusieurs voix s’entrecroisent dans ce roman qui nous présente un couple marié : Dan et Isabel et quelques personnes qui gravitent autour d’eux : Bert, l’ami de longue date de Dan, de retour à Londres après avoir passé des années à l’étranger, Carlotta, une amie d’Isabelle assez exubérante, Sylvie leur fille préadolescente et Gwen, leur femme de ménage.

Chacune de ces voix nous raconte le quotidien fait d’invitations, de petits faits qui ne sortent pas vraiment de l’ordinaire, de paroles échangées autour d’un verre ou d’un repas, de silences aussi parfois. La particularité de ces propos c’est qu’ils sont totalement subjectifs et qu’un même fait va parfois nous être raconté de façon totalement différente par deux personnes qui l’auront vécu avec leur ressenti propre, d’où les erreurs de jugements, les quiproquos, les mauvaises interprétations, et des vies qui prennent parfois un chemin inattendu grâce ou à cause d’un mot heureux ou maladroit, d’un geste tendre ou retenu, d’un silence gêné ou apaisant.

Ce n’est pas le plus abouti des romans de cet auteur, certains éléments se perdant un peu en cours de route, mais j’ai apprécié cette lenteur dans le récit, cette délicatesse dans les propos et j’ai surtout aimé être spectatrice de ces méli-mélo de voix et de sentiments.

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Un fils exemplaire

L’écriture d’Angela Huth a ce petit quelque chose qui nous installe intensément dans la vie au quotidien des quelques personnages sur lesquels elle désire attirer notre attention. Son approche n’omet aucun geste, aucune pensée, aucun sentiment, nous rappelant par là des émotions que l’on a pu nous-mêmes vivre ou ressentir à un moment donné de notre vie.



La vie de couple de Belle prend fin un matin, annoncée laconiquement par une lettre posée sur la table préparée la veille en vue du petit déjeuner. Barney, son mari, s’excuse de partir mais ne peut résister à sa passion pour une autre femme. Belle mettra un moment à croire aux mots de cette lettre, attendra le bon moment pour le dire à son fils de neuf ans, Tim.

Chose étrange, elle ne s’effondre pas devant ce départ qu’elle a toutefois du mal à comprendre, à en saisir le caractère définitif. Elle ressent un vide mais finalement ne se sent pas vraiment mal. Elle préfère se résigner, ne pas en souffrir. Et puis, elle se dit qu’elle a Tim, pour toujours pense-t-elle, lui, elle ne le laissera pas partir… Elle s’habitue alors très rapidement à sa nouvelle situation, s’installe donc dans une vie qu’elle juge heureuse, son bonheur étant uniquement alimenté par le fait d’avoir son fils avec elle. Elle repousse les mises en garde de Richard « C’est un énorme fardeau pour un enfant… » ou celle, pleine de prudence, de son amie Anna « Mais garde-toi bien, n’est-ce pas, d’oublier qu’il peut être dangereux de faire de lui ta seule et unique priorité. Je ne dis pas qu’il y ait précisément danger dans ton cas, je dis seulement que c’est là un piège à éviter. »

Elle n’éprouve aucun besoin de partager son quotidien avec quelqu’un d’autre. Mais on se doute bien que Tim est amené à grandir, sortir avec des copains ou en excursions scolaires, devenir étudiant, ressentir des sentiments amoureux envers de jolies filles. Vivre sa vie hors des jupons de sa mère même s’il est attentionné, ne désire pas la blesser. Même la grande amitié de Tim avec Hamish apporte une ombre grandissante dans le cœur de Belle alors qu’elle reconnaît parfaitement que cette relation est nécessaire et bénéfique pour son fils. Mais elle ne peut s’empêcher d’en éprouver de la rage, d’en vouloir à Hamish de lui prendre Tim. Sera-t-elle capable de se raisonner pour le bonheur de son fils ?

Belle doit contenir son angoisse de le voir partir, bien consciente de l’absurdité de sa jalousie, de ses terreurs à l’idée que Tim ne soit plus entièrement à elle, comme un objet qu’elle aurait possédé. Elle doit faire taire sa rage intérieure pour préserver les liens privilégiés qu’elle a encore avec son fils, ne pas se laisser submerger. Elle devrait pourtant être heureuse pour Tim mais en est bien incapable. Son amour maternel, exclusif, ne peut être supplanté par aucun autre, même lorsqu’elle entamera une relation avec le jeune Wyndham.



Cette lutte chez Belle qui reconnaît tout à fait la nocivité de son amour possessif mais ne peut, ne veut sûrement y remédier est au cœur de ce roman, traité vraiment brillamment, avec minutie. L’autrice n’en oublie pas moins de tisser autour de ce sujet d’autres moments forts de la vie de Belle, sa relation avec Richard, son ami et employeur, dont le corps vieillissant lâche petit à petit.

On suit aussi le projet de création d’une épicerie, commerce de proximité si vital pour un petit bourg, montrant l’attachement de Belle à son village où elle a toujours vécu, même si ses relations avec ses parents n’ont jamais été très affectueuses et se sont dégradées lorsqu’elle a décidé qu’elle se marierait avec Barney, le maréchal-ferrant.



Incompréhension, irritation, antipathie mais aussi indulgence, pitié devant cette incapacité à se réjouir à l’idée que son fils fasse sa vie, plusieurs sentiments ambivalents peuvent surgir face au comportement de cette mère. Sans tomber dans des extrêmes, qui n’a jamais eu un petit pincement au cœur en voyant grandir et s’éloigner ses enfants ?

J’avais déjà lu Angela Huth, avec des histoires dérivant souvent vers du sentimental. Ici, le thème de la possession qui ne devrait absolument pas se ressentir envers son enfant, m’a fait découvrir un tout autre talent de l’autrice, celui d’explorer l’amour maternel corrosif.

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Un fils exemplaire

Je ne me lasse pas de lire Angela Huth. Après Valse hésitation, L'Invitation à la vie conjugale, j'ai découvert ce roman qui, une fois de plus explore les sentiments féminins et ici plus particulièrement la relation entre une mère, Belle, et son fils Tim, relation qui prend toute la place Belle lorsque Barney, son mari, quitte le foyer pour une autre femme. Son fils est sa plus belle réussite : lui ne la déçoit jamais mais les années passent et peu à peu Tim construit sa propre existence en vivant ses amitiés, en partant suivre ses études mais également en ayant des rencontres amoureuses qui vont mettre à mal l'équilibre de Belle car jusqu'à maintenant elle n'avait aucune concurrence féminine dans le cœur de son fils. Même sa relation amoureuse avec Wyndham, un jeune homme beaucoup plus jeune qu'elle, ne pourra supplanter la jalousie qui s'installe en elle lorsque ce fils tant aimé s'éloignera pour vivre sa vie et aimer une autre personne qu'elle.



Et à nouveau le charme a opéré. Angela Huth a une fluidité pour nous installer dans son histoire. Une fois de plus elle nous fait pénétrer dans le quotidien d'une famille où le départ du père n'est pas fondamentalement une catastrophe pour l'héroïne car très vite elle trouve en Tim un réceptacle à l'amour qu'elle a à donner. La nature et l'ampleur de celui-ci pour ce fils va provoquer un drame dont elle sera à l'origine suite à une éventualité soumise lors d'une discussion.



Belle, sans en prendre réellement conscience, va bâtir pour elle et son fils, une vie dont Tim est le pilier. Elle ne pense qu'à faire son bonheur, s'oubliant parfois et ne prenant pas conscience qu'un enfant a pour vocation de partir en jour, une fois adulte pour bâtir sa propre vie. Lorsqu'elle commence à développer des sentiments de jalousie, dont elle prend peu à peu conscience mais qu'elle ne peut s'empêcher de ressentir que ce soit vis-à-vis du meilleur ami de son fils mais également vis-à-vis des jeunes filles qu'il fréquente, s'installe en elle un sentiment d'abandon et de colère sourde même si elle trouve un épanouissement dans sa relation avec Wyndham qui la flatte et lui donne un souffle de jeunesse retrouvée.



Belle est une mère aimante, attachante même par sa générosité, son côté conciliant et tolérant, qui a un besoin de reconnaissance, d'existence propre et trouve cela en entourant son fils, exemplaire à bien des titres, d'amour et voulant même le protéger de toute désillusion. 



J'ai aimé l'ambiance et les caractères, jamais dans l'excès, toujours mesurés, les relations qu'entretient Belle avec Richard, un voisin dont elle prend soin, son attachement à son village et son investissement à faire vivre celui-ci, la manière dont elle va se révéler une femme lucide face à un amant plus jeune, la façon qu'utilise l'auteure pour mettre en parallèle, au fil des ans, l'évolution des sentiments maternels mais aussi de la vie intime de son héroïne. L'auteure explore toute l'ambivalence d'une femme et d'une mère qui garde en elle des blessures qui peuvent expliquer l'investissement qu'elle a mis dans sa relation avec son fils. 



Elle intègre ici un événement qui va accélérer la rupture entre mère et fils en y intégrant une happy end un peu kitch (et prévisible) mais après tout nous sommes dans la littérature anglaise et il s'agit d'un roman mais j'aurai peut-être préféré une fin sans vraiment une fin, quelque chose en suspension.  



Angela Huth explore le domaine féminin sous ses différents aspects, le plus souvent à travers le prisme du quotidien et du temps, qu'ils soient familiaux, sentimentaux ou personnels dans lesquels chaque lectrice peut y trouver des similitudes avec sa propre existence ou son propre ressenti. Jamais dans l'excès, toujours dans la mesure, la fluidité et la douceur, l'auteure nous offre une tranche de vie sur l'amour sous diverses formes, que l'on donne sans compter, qui n'est pas remis en question mais qui doit évoluer avec le temps et prendre d'autres formes.



J'ai beaucoup aimé et je vais continuer à lire Angela Huth car c'est à chaque fois de jolies heures de lecture, je me sens bien, c'est à la fois confortable, finement analysé et transcrit, un moment à part, doux mais jamais niais.
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Les Filles de Hallows Farm

Quelque cinquante ans déjà. Comme chaque année, elles se sont donné rendez-vous dans ce restaurant londonien. Ag et Prue attendent Stella. Une légère gêne s'installe mais celle-ci se dissipera vite en évoquant leur passé commun.



Souviens-toi, en octobre 1941…



Toutes les trois participent à l'effort de guerre en se portant volontaires pour remplacer les hommes dans les différentes fermes du pays. Faith Lawrence a réussi à convaincre son mari de la nécessité d'accueillir ces aides indispensables pour venir à bout de toutes les tâches que requiert Hallows Farm, leur exploitation perdue dans la campagne du Dorset.



La plume d'Angela Huth, d'une fluidité tout à fait captivante, n'a aucun mal à nous transporter au sein même de cette ferme où l'arrivée de cette jeunesse féminine, pleine d'entrain et de préoccupations amoureuses, va quelque peu chambouler ses habitants habituels. Les propriétaires et leur fils Joe, refusé par l'armée du fait de son asthme, vont être pris dans un tourbillon de sentiments qui vont s'immiscer dans leurs habitudes.

Selon les saisons, le quotidien des multiples tâches qui rythment les longues journées de travail à la ferme font indéniablement le charme de ce roman. Les soins apportés aux animaux, la traite, le ramassage des betteraves fourragères, la taille des haies protectrices, l'épandage de fumier, les champs à labourer et semer… nous ancrent dans la grange, dans l'étable, dans la porcherie ou au grand air des étendues agricoles, dans le froid, sous le soleil ou l'humidité pénétrante des longues averses.



Mais ce qui fait la force de cette histoire se trouve assurément dans ses personnages. L'auteure réussit à nous les rendre attachants en développant avec finesse leurs différents ressentis, leurs rêves, l'évolution de leurs rapports humains avec de tendres affections qui émergent.

Les trois filles vont illuminer de leurs vies pétillantes l'intérieur austère et sombre de cette ferme.

On sourira devant Prue, avec ses ongles vernis, son parfum parisien et sa petite touche de coquetterie indispensable se caractérisant par des petits noeuds qu'elle ne manque jamais de serrer sur sa chevelure, même pour aller traire les vaches. On visualise avec plaisir son côté un peu star, avec sa tenue réglementaire pas très glamour et ses bottes en caoutchouc. Elle ne se privera pas pour autant de faire papillonner ses longs cils pour séduire le premier venu.

Ag sera l'étudiante bien posée qui arrivera avec ses livres de Thomas Hardy et ses références poétiques alors que Stella sera hypnotisée par un jeune Philippe qu'elle a embrassé juste avant son départ et dont elle idéalise l'amour.

On prendra aussi pitié du vieux Ratty qui vient parfois prêter main forte à la ferme. Le pauvre fuit l'irascibilité galopante de sa femme tout en éprouvant, face à son admiration pour Ag, un douloureux sentiment nostalgique de vie perdue.



Les attentions, les élans d'amitié et d'amour, d'entraide, de compréhension mutuelle naissent progressivement entre tout ce petit monde et dégagent un délicieux bien-être à leur lecture.



La guerre semble bel et bien en arrière plan dans cette campagne retirée, loin des bombardements londoniens, mais on sent nettement sa présence dans de petits détails qui font planer au-dessus de tous cette angoissante menace.



C'est un roman frais, avec, bien sûr, un côté sentimental qui prédomine. J'y ai juste trouvé parfois un peu trop d'insistance qui dérape légèrement vers quelques passages un peu gentillets sur les états d'âme amoureux des unes et des autres. Peut-être apprécient-elles un peu idéalement toutes les corvées de la ferme, y trouvant à chaque fois, malgré les courbatures, le mal au dos et la fatigue, un plaisir dont elles sont elles-mêmes surprises. Mais après tout, pourquoi pas ?

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Quand rentrent les marins

Moi qui suis un homme, non pas au sens où Kipling le prêchait à son fils dans son fameux poème, mais plus modestement et bien involontairement de naissance, j'ai eu bien peur, en m'engageant dans ce roman, de me laisser embarquer dans des histoires de filles.



Quand les préjugés sexistes collent à la peau.



Il faut dire que cet ouvrage commence sans véritable accroche. Nous entrons de plain-pied dans la vie quotidienne de Myrtle et Annie, deux femmes de pêcheurs, quelque part dans un port de la côte écossaise. Gestes simples animés de conversations tout aussi banales, rien de bien excitant pour susciter l'intérêt.



Et pourtant, je ne perds pas pied, je m'accroche. Etonnant !



Au gré des alternances d'époque, on voit la personnalité de ces femmes se construire, depuis leur tendre enfance jusqu'au moment où se confirment les craintes que leur statut de femme de marin peut faire naître et entretenir légitimement. On verra surtout se construire une solide histoire d'amitié qui forme l'ossature de cet ouvrage, contre vents et marées, sans allusion au contexte de l'ouvrage.



Ma première crainte s'efface. Je me laisse séduire par ces histoires de filles. Elles deviennent femmes, sous mes yeux, au gré des pages. Elles sont bien entendu souvent peuplées d'histoires de garçons, et disons-le honnêtement, celles-ci ne sont pas mieux, mais pas pires non plus que celles-là. C'est la vie des hommes et des femmes tout simplement, esprits et cœurs empêtrés dans les contingences d'une vie qui a perdu pied avec le spirituel pour verser dans le virtuel.



C'est à n'en pas douter la très belle écriture d'Angela Huth qui pondère cet ouvrage et lui donne une âme. Elle sait donner de la profondeur à ses personnages. Elle sait les rendre attachants, tout empêtrés qu'ils sont dans la lutte contre leurs pulsions. Comme mentionné en quatrième de couverture, (édition Folio) c'est vrai qu'elle raconte bien les femmes, en particulier. Peut-être quand même un peu au détriment des hommes qui ne trouvent alors de véritable rôle que comme … allez, j'ose le dire, comme l'exhausteur de goût d'un plat raffiné. Aïe !



Tout oppose Myrtle la vertueuse, sans doute parce que mal servie par un physique trop banal, et Annie l'aguicheuse, certainement parce que trop soucieuse d'ajuster ses rêves à la hauteur de ses charmes. Et pourtant ces contraires trouvent leur complémentarité de laquelle s'épanouit un être raisonné fait d'elles deux. C'est un roman qui met l'amitié à l'épreuve des vicissitudes de la vie en vase clos, de la vie de femmes de marins avec son lot de solitude et d'anxiété. L'attente obsédante du retour au port. C'est un roman actuel qui sonne vrai.



Une histoire de filles que j'ai appréciée au final, et même bien avant. Je vais avouer quand même que je l'avais acheté sur la recommandation d'une libraire. Affaire de séduction ? Appelons cela comme on veut, mais elle était convaincue de la qualité de cet ouvrage et elle a su me la communiquer.



Sans regret pour moi. Un bon moment de lecture.

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La vie rêvée de Virginia Fly

Quand Babelio m'a proposé de recevoir ce deuxième roman d'Angela Huth, je n'ai pas hésité une seconde tant j'apprécie ses romans. Même si le thème de celui-ci me semble assez différent de ceux que j'ai lus jusqu'à présent, je n'ai pas été déçue, merci donc à Babelio et aux éditions Quai Voltaire pour l'envoi de ce livre.



Dès la première page, on se rend compte que Virginia Fly est un personnage complètement atypique, dans ses rêves ou plutôt ses fantasmes, ses relations avec les hommes ou même ses propres parents et on a beau savoir que le roman est paru en 1972, à une époque où la libération sexuelle commence seulement, on n'en reste pas moins bouche bée devant la naïveté de cette jeune femme de trente-et-un ans, qui se révèle d'un physique assez quelconque pour ne pas dire ingrat, et dont les émotions dominent sans doute la raison et même une certaine forme d'instinct de survie qui semble lui faire cruellement défaut. Si on relisait le roman en en connaissant la fin, je suis sûre qu'un réel sentiment de malaise s'emparerait du lecteur. Mais bien évidemment, je ne vous révélerai pas la fin... A vous de découvrir les "aventures" amoureuses ? érotiques ? platoniques ? violentes ? Barrez la mention inutile mais n'oubliez jamais qu'un fantasme pittoresque attend toujours Virginia Fly au moment le plus inattendu.



Du raide professeur qu'elle accompagne au concert, du veule correspondant américain ou du charmant ami présenté par une fan, lequel des trois finira par emporter le coeur de Virginia ? (Non, son prénom ne s'invente pas.) A la fin, quand nous avons enfin accès aux véritables pensées de la demoiselle, nous nous rendons compte à quel point les rêves peuvent se fracasser sur la réalité, et c'est terriblement cruel, je trouve, mais comment ils peuvent aussi aider à vivre une fille prise au piège comme un papillon dans un bocal étriqué. Angela Huth passe ainsi de l'humour limite féroce à la cruauté dans un ballet brillamment mené.
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La vie rêvée de Virginia Fly

J'aime la plume d'Angela Huth et la manière dont elle décortique les pensées, sentiments,actions de ses personnages et ici je dois dire que dans un premier temps j'ai trouvé l'histoire déconcertante et ai failli laisser Virginia Fly à son destin sans en connaître la fin.

Mais bien m'a pris d'aller jusqu'au bout car c'est finalement là que j'ai trouvé que l'auteure faisait une conclusion et donnait tout le sens à son récit.

Certes les personnages sont parfois caricaturaux frisant le ridicule ( la mère, les deux hommes "expérimentés", etc) mais l'ensemble prend tout son sens dans les doutes qui habitent Virginia Fly et son regard sur le mariage, l'amour etc...

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Un fils exemplaire

Il y a longtemps que je voulais découvrir un roman d’Angela Huth et j’ai vraiment été conquise par Un fils exemplaire.



On suit la relation de Belle et de son fils Tim. Dès les premières pages, le mari de Belle fuit avec une autre femme et Belle se raccroche à son fils. Cette relation très complice prend un tournant plus difficile quand Tim entre dans l’adolescence puis commence à fréquenter des filles. Belle quand a-elle, succombe aux charmes d’un homme proche de l’âge de son fils…



Etant moi-même, maman de deux garçons, j’ai trouvé ce roman très intéressant avec toutes les questions qu’il soulève : comment vit-on la séparation avec son enfant qui grandit ? Quelles sont les limites à ne pas franchir dans la relation mère-fils ? Et comment grandir et construire une vie sentimentale stable avec une mère si intrusive ?



C’est bien écrit, j’ai beaucoup aimé le style, la description de la campagne anglaise et je ne devrais pas tardé a lire un autre roman de l’auteure, puisque d’autres de ses romans sont dans ma PAL.


Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Valse hésitation

Clare vient de se séparer (temporairement) de son second mari et d'enterrer (définitivement) le premier.

Un troisième homme, Joshua, rentre bientôt dans la danse…

Tout est dans le titre, une « valse-hésitation », c'est bien ce dans quoi Angela Huth nous entraîne.

Une femme qui ne sait pas vraiment ce qu'elle veut et ne semble même pas savoir qui elle est : le résultat aurait pu être terriblement ennuyeux, voire agaçant. Mais la petite musique de l'auteure, cette plume très particulière, ce regard à la fois tendre est ironique qu'elle pose sur ses personnages aboutissent à un résultat troublant, une tragi-comédie mélancolique et loufoque.



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Quand rentrent les marins

Dans son roman « Quand rentrent les marins », nous nous retrouvons dans un petit village dont la vie est rythmée par les allers-retours des pêcheurs.



Myrtle et Annie sont amies depuis l’enfance alors que tout les oppose. Annie est la plus jolie, vive, séductrice, mais aussi prétentieuse et coléreuse tandis que Myrtle est réservée, douce et avisée. Que partagent-elles alors ? Comment leur amitié peut-elle durer ? Elles ne se sont jamais quittées et ont toujours tout partagé ; du moins, c’est ce qu’elles croient. Devenues épouses de pêcheurs nous les retrouvons souvent dans la cuisine de Myrtle, théâtre de leurs parties de cartes, où autour d’un bon thé, il fait bon se confier. Peu à peu le vernis de cette vie simple, rude, sans distraction faite d’attente et d’inquiétude, va s’effriter. Les rancoeurs, les reproches se font sentir et se heurtent à leurs différentes visions de la vie, de la famille et de l’amitié. Lorsqu’à la fin de la première partie la vie de Myrtle bascule, le refuge qu’elle trouvait dans leur amitié n’est plus possible, elle acceptera beaucoup moins les tocades et impétuosités d’Annie.



Comme les marins vont et viennent, les souvenirs aussi. Angela Huth nous plonge avec habileté dans le passé des protagonistes pour mieux faire ressurgir les tensions. Les liens se dénouent, d’autres se forment, je me demandais comment tout cela allait bien pouvoir finir et heureusement je ne fus pas déçue !



J’ai dévoré ce roman dont j’ai admiré la qualité de l’écriture, le soin apporté à la construction de la narration. Les sentiments complexes des personnages sont dépeints avec une rare finesse.



J’ai découvert Angela Huth avec ce roman, j’espère apprécier les autres autant que celui-ci.

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La vie rêvée de Virginia Fly

Bon, bon, bon que dire sur ce livre?

Rien de bien transcendant dans cette histoire, mis à part le fait que je n'ai pas fait un très bon choix sauf pour le titre sur lequel je me suis arrêtée.

Certes notre Virginia a 31 ans, oui elle est célibataire, oui elle est vierge et non elle n'a pas encore connu l'amour, encore moins la passion...mais cela ne suffit pas pour me passionner, tout est ennuyeux à mourir et ne m'a franchement pas tenue en haleine, au contraire je n'avais pas envie de continuer ma lecture, laissée en plan.

Au fil des pages, même si la dynamique s'est implantée en ce qui concerne certaines découvertes pour Virginia eh bien j'avoue que c'était plus que fade...

Une lecture très moyenne et qui ne me fera pas la conseiller malheureusement.

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Les Filles de Hallows Farm

Octobre 1941, Angleterre. Nous sommes en pleine guerre mondiale. Les hommes sont sur le front. Les activités industrielles et agricoles tournent au ralenti. Il manque des travailleurs. Seuls les vieillards et les blessés de guerre sont là. Les femmes sont alors appelées à contribuer à l'effort. Trois d'entre elles se portent volontaires pour travailler dans une ferme du Dorset. Elles s'appellent Prue, Stella et Agatha. Elles viennent de la ville et ont quitté leur quotidien, leurs familles, leurs fiancés et leurs amis pour une nouvelle vie en attendant que la guerre se termine. Leur arrivée bouleverse néanmoins les habitudes des propriétaires de la ferme.



Voilà un roman que j'attendais de découvrir avec impatience. Il s'agit du premier ouvrage d'Angela Huth que je lis. Écrit en 1994 sous le titre original "Land girls", "Les filles de Hallows Farm" me faisait de l'œil depuis un moment. Un passage en librairie et quelques jours de congés ont suffi pour que je me lance enfin dans cette lecture que j'ai adoré.



On y rencontre différents personnages. Il y a d'abord Prue (coiffeuse), vive et frivole ; Agatha (étudiante de Cambridge), calme et travailleuse ; Stella, (fiancée à Philip), qui se languit de son amoureux enrôlé dans la flotte marine. Puis, nous faisons la connaissance de Mr et Mrs Lawrence, les propriétaires de l'exploitation de Hallows Farm, puis de Joe, leur fils revenu du front à la suite d' une blessure. Ratty, Edith, Janet ou encore Barry font leur apparition.



Le contexte dans lequel se déroule l'histoire est passionnant. C'est la deuxième guerre mondiale. L'Angleterre est sous les bombardements des ennemis. Le Dorset se trouve au sud-ouest du pays, au bord de l'océan. C'est une terre agricole et verdoyante. Le comté semble être épargné des bombes. Le climat est bien moins terrifiant qu'à Londres. On s'y sent à l'abri, en sécurité.



J'ai aimé le décor de campagne à l'anglaise, l'air de la mer et la lande sauvage environnante. Dans cet univers, j'ai aussi adoré suivre le quotidien des trois jeunes citadines au milieu des animaux et du travail dans les champs. "Les filles de Hallows Farm" est aussi une histoire d'amitié. Prue, Agatha et Stella, malgré leurs différences, tissent des liens et apprennent les unes des autres. Il y a beaucoup de vie et de joie ce qui perturbe légèrement les fermiers du coin. On s'attache à tous ces personnages qui évoluent dans l'Angleterre rurale et préservée, du moins pour un temps car le conflit n'est pas très loin.



J'ai trouvé beaucoup d'amour, de sensibilité, de force et d'espoir dans ce livre profondément humain abordant un pan de l'histoire de la Grande-Bretagne.



Angela Huth rend hommage aux Land Girls, ces femmes de la "Women's Land Army" dans un texte dense, très bien écrit avec des personnages apportant un peu de légèreté à cette période sombre. De plus, le livre a été adapté au cinéma en 1998 sous le titre "Trois anglaises en campagne".



Coup de cœur pour cette lecture !








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Valse hésitation

Clare a eu deux maris et vit maintenant provisoirement avec Joshua.

Décidément, j’ai souvent du mal avec la littérature anglaise.

Trop de descriptions, trop de verbiage, pas vraiment d’intrigue.

Et c’est bien le cas ici.

Je me suis profondément ennuyée en compagnie de Clare et de ses déboires amoureux.

A tel point que je ne saurais jamais ce qui se passe dans les cent dernères pages que je n’ai pas eu la force de terminer.

J’ai refermé le livre sans regrets.

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Souviens-toi de Hallows Farm

« Souviens-toi de Hallows farm » est la suite des « Filles de Hallows farm » qui racontait la vie de trois jeunes femmes volontaires agricoles dans une ferme anglaise pendant la seconde guerre mondiale. Dans cette suite, nous suivons tout particulièrement Prue, jeune femme fantasque rêvant depuis toujours de trouver un mari fortuné.



J’ai été un peu déçue au départ de ne pas avoir de nouvelles des deux autres jeunes femmes, Stella et Ag, auxquelles je m’étais attachée dans le premier volume, car je les trouvais plus intéressantes, Prue étant assez futile par moment.

Elles feront de très courtes apparitions, nous saurons donc ce qu’elles sont devenues mais de façon vraiment très brève, quelques lignes à peine leurs seront consacrées.



J’ai aimé retrouver l’ambiance nostalgique et douce qui régnait déjà dans le premier tome.

Les souvenirs sont presque un personnage à part entière tellement ils imprègnent cette histoire que j’ai eu un grand plaisir à lire. L’écriture est vraiment agréable, elle coule comme une rivière printanière, par petits clapotis joyeux par moment, et plus furieusement à d’autre, comme après un orage d’été.

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Valse hésitation

Je découvre Angela Huth avec ce roman et cette lecture confirme mon attirance pour la littérature anglaise. Une écriture fine, précise, pleine de petits détails qui nous permettent de nous immerger totalement dans la narration mais sans l’alourdir, restant fluide mais aussi une étude des caractères, des sentiments, qui au premier abord paraît légère mais qui pose, dans le cas présent, de vraies questions sur le couple, le mariage, ce qu’il devrait être et ce qu’il est réellement.



Il s’agit ici de La Valse hésitation du personnage principal, Clare Lyall, par rapport au couple, au mariage, aux hommes. Elle est au carrefour de son second mariage et a décidé avec Jonathan de prendre un délai de réflexion de six mois pour décider de l’issue de leur union.



Clare n’a pas trouvé le bonheur espéré dans le mariage, pourtant ses deux maris étaient bien différents : le premier Richard plus âgé, marin souvent absent, protecteur, secret mais imprévisible, le second Jonathan, écrivain en recherche, mais surtout laissant peu d’initiatives à son épouse, organisant dans les moindres détails leur vie, mais presque un homme-enfant ne prenant aucune décision majeure, remettant tout au lendemain….



Pourtant quand elle rencontre Joshua, travaillant dans le cinéma, elle pense enfin avoir trouvé l’homme idéal : il lui propose immédiatement de partager son appartement mais reste très mystérieux, parfois égoïste, parfois tendre, surprenant, lunatique, passant de la tendresse à l’absence, de la surprise au silence, de la proximité à la distance.



Clare va se plonger dans son passé, se remémorer les moments importants de ses deux mariages, les beaux moments qu’elle espérait et ce qu’ils ont été, les moments difficiles où l’on peut juger ce qu’est vraiment le couple, elle comprend qu’elle s’est profondément ennuyée dans ceux-ci. Elle n’a jamais vraiement formé un couple, c’était plutôt deux solitudes qui se joignaient, qui s’épaulaient. L’amour n’est pas à la même hauteur, pas vraiment partagé, pas au même moment, pas de la même manière.



Mais est-elle capable de choisir ou se laisse-t-elle guider par les hommes de sa vie ? Clare jusqu’à sa rencontre avec Joshua s’est laissé porté par la vie et ce qu’elle doit être, par les conventions, se marier, avoir des enfants mais est-elle en capacité d’aimer, de décider ?



J’ai aimé cette dissection des sentiments féminins sur le mariage, le couple mais aussi les liens familiaux et amicaux. J’ai été parfois agacé par cette femme qui n’arrive pas à assumer sa vie, se raccrochant aux décisions des autres car elle est à l’opposé de mon tempérament mais cela ne m’a pas empêché d’aimer la suivre dans ses réflexions. Elle laisse les autres s’immiscer dans sa vie, lui imposer leurs choix que ce soit les amis, les parents, les relations. Je l’ai trouvé finalement très soumise.



J’ai particulièrement apprécié, comme souvent dans la littérature anglaise, l’opposition à un autre personnage, dans le cas présent Mrs Fox, une femme plus âgée mais qui, elle, a réussi son mariage, un mariage d’amour, avec Henry, médecin mais qui est désormais veuve. Elle prend une place prépondérante dans la vie de Clare et Jonathan, un peu trop parfois (j’ai trouvé) en donnant des clés pour réussir un couple.



Dès sa rencontre avec Clare dans un parc, elle va lui donner les grandes lignes de sa philosophie et l’encourager à tenter d’être heureuse hors du mariage :



Mieux vaut avoir un amant quand on est jeune qu’une névrose quand on est vieille



En refermant ce récit paru pour la première fois en 1970 (c’est important de le préciser par rapport au contexte du couple, de la place de la femme dans celui-ci car heureusement celui-ci a changé et évolué depuis) on ne trouve que très peu d’attrait pour le mariage : soit soumise à un homme plus âgé mais absent, secret, soit se retrouver avec un homme-enfant, maniaque, irresponsable et oppressant. Clare va connaître les opposés et sa relation avec Joshua va lui apporter une bouffée d’oxygène, de liberté, d’imprévu dont elle avait besoin. Mais va-t-elle saisir sa chance et Joshua a-t-il la même idée du bonheur ?



C’est un récit très féminin par le style, l’écriture et le fond. C’est doux mais profond car on entre dans l’intimité de cette femme quant aux questionnements, c’est un tourbillon de réflexions dans la vie d’une femme.



La valse est une danse qui se pratique à deux : l’un guide l’autre mais l’autre est-il prêt à mettre ses pas dans ceux de son partenaire ? Valse-t-on à la même vitesse et la valse a-t-elle été choisie par les deux danseurs ou a-t-elle été imposée à l’un des deux ?



Ne pas se fier parfois à la légèreté d’une histoire car celle-ci va souvent bien plus loin qu’il n’y paraît. Elle peut parler à beaucoup, soulever des questionnements, retrouver des sentiments éprouvés, tus ou cachés.



Ce qu’il y a de bizarre avec les jardins secrets, c’est que, d’accord, ils sont très précieux, mais ils le sont d’autant plus quand les autres savent que vous en avez un. (p52)
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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Les Filles de Hallows Farm

sortant de quelques lectures"difficiles" je me suis plongée avec plaisir dans ce roman d'Angela Huth.Octobre 1941 le Dorset , les hommes sont partis au front ,on manque de bras dans les fermes et le mot d'ordre est de se porter volontaire pour tout ce travail agricole .Hallows Farm propriété des Lawrence voit ainsi arriver trois volontaires Prue la "coquine " , Ag "la sainte "et Stella la douce amoureuse de Philip..

L'histoire de ces femmes venues de la ville prêter main forte à la ferme se lit vite , les pages se tournent aisément,ce n'est certes pas de la grande littérature mais il est parfois très agréable de se laisser porter par une "belle histoire".
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