AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Anne B. Ragde (896)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La Ferme des Neshov

Une très belle suite. Un 2ème tome plein de promesses. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire cette histoire, à connaître davantage les frères Neshov et Torunn. On découvre les protagonistes et on apprend à les aimer. On les suit dans leur vie et on vibre (ou pas) avec eux, malgré le fait qu'il n'y ait pas énormément d'action.

Ce livre se lit tranquillement, au coin de la cheminée, avec un plaid sur les genoux et un bon café chaud !
Commenter  J’apprécie          545
La Ferme des Neshov

Tor a bien du mal à s'en sortir avec son petit élevage de porcs. La ferme est délabrée et les finances ne suivent plus. Seul avec celui qu'il appelle toujours père, parce que le passé ne peut pas s'effacer si facilement, il s'enfonce dans l'angoisse et la solitude. Taciturne, il ne sait pas trouver les mots pour dire ce qui le ronge, même lorsque sa fille Torunn lui tend les bras.



Il nous fait de la peine, ce petit paysan qui aime tant ses porcs. Avec le vieux, ils se rendent malheureux tous les deux, par habitude, par ignorance des gestes et des mots qui font du bien. Comme si c'était trop tard pour apprendre.



Chacun pourtant, dans la famille Neshov, tente de faire un pas vers l'autre. Des gestes et des paroles parfois maladroits, empreints cependant de tendresse et d'humour. Cette famille troublée par son passé doit se reconstruire, il lui faut du temps, de la patience. Il faut apprendre à se connaître enfin, à avancer chacun dans la même direction. C'est difficile, car Tor, Margido et Erlend mènent des vies tellement différentes.



La ferme les relie. Mais cette ferme est malade, elle a besoin de soins. Ensemble, avec Torunn, ils pourraient la faire revivre, lui redonner un bel éclat, la recadrer dans ce paysage austère mais si beau. Chacun y trouverait sa place, même le vieux si longtemps oublié.



Un second tome qui prend son temps. Le temps de la peine qui doit s'écouler, du mensonge qu'il faut accepter et pardonner, de trouver le chemin qui pourrait les rapprocher, les réconforter. Et le temps aussi pour nous lecteur de savourer ces moments du quotidien, comme si on y était.



Une immersion dans une vie paysanne si simple, si triste aussi. On aurait envie de les secouer, Tor et le vieux, de leur ouvrir les yeux, de les mettre sous la douche aussi, de décrotter leur vie figée dans le silence et la routine. Mais pas qu'eux. Chacun a sa part de responsabilités dans ce drame qui couve.



La suite dans le tome 3.

Commenter  J’apprécie          530
Les liens éternels

Voilà, c’est fini. Je viens de terminer le dernier tome de la saga des Neshov. J’ai traîné, pris tout mon temps, surtout que pour une fois, j’étais synchro avec la saison : l’automne. Cette saison adorée où les jours raccourcissent, où l'on peut se pelotonner sur le canapé, la lumière et les bougies allumées. Torunn est d’accord avec moi. Plus d’introspection, moins de vie en société. Elle dirige la société de pompes funèbres depuis la mort de Margido, son oncle, et elle continue à rénover la vaste ferme familiale qui est devenue son domaine. Erlend, le plus jeune de ses oncles, le plus original aussi, lui a laissé sa part d’héritage pour l’aider. Torunn fait ce qu’elle peut pour faire face à toutes ses obligations mais elle se sent déprimée. Elle rend visite à son grand-père, heureux de sa vie en maison de retraite et a toutes les peines du monde à le faire sortir de son nid douillet. Et oui, on peut être heureux en maison de retraite quand on a eu une vie de chien, et je pense sincèrement que les chiens étaient mieux traités. Mais ça c’est un autre tome de la saga. Torunn se sent un peu seule. Elle va courir tous les soirs avec son chien, prépare la ferme de façon à accueillir Erlend et sa tribu (compagnon, trois enfants et les mères de ces derniers) en vacances pendant une petite semaine, travaille et va même rencontrer un pasteur séduisant. Si l’histoire est calme jusqu’à l’arrivée de sa famille à la ferme, la suite sera beaucoup plus mouvementée et secouera Torunn dans ses certitudes, ses peurs, sa vie.



L’autrice a l’art de décrire tous les petits détails de la vie de ses personnages et on se sent bien un peu comme une séance d’Asmr sans le son.



J’ai fait connaissance avec la famille Neshov, en Norvège, il y a 8 ans. Je les quitte avec regrets. Les membres de cette famille ont traversé bien des tragédies, ont dû faire face aux différents secrets sur plusieurs générations, ont appris à mieux se connaître et à être tolérants, ce qui fait une très belle saga.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
Commenter  J’apprécie          522
Zona Frigida

Blanc. Glace. Froid. Silence.

Fulmars. Morses. Phoques. Ours.

Où suis-je ? Au Spitzberg ! 78° Nord. 0,07 hab./km2

Combien de temps suis-je restée là-bas ? Environ une semaine (le temps qu’il m’a fallu pour lire, justement).

Avec qui ai-je fait le voyage ? Avec Bea (non, Britta, finalement), norvégienne, 35 ans, célibataire (dans l’incapacité de supporter un homme plus que quelques semaines), caricaturiste de talent, alcoolique, cynique mais tendre, au fond. Un animal domestique : une perruche jaune, Andersen.



Me suis-je bien amusée ? .....mwouis.

Me suis-je ennuyée ? .....mwouis.



Paysages d’une beauté à couper le souffle.

Je peux reprendre à mon compte cette phrase de Bea : « C’est fou tout ce que j’ai appris sur la nature polaire. Je pensais avant qu’il suffisait d’une photo envoyée par fax, d’un extrait de film, d’un paragraphe dans une encyclopédie, d’un ou deux articles sur Internet pour boucher les trous dans ma connaissance de la vie polaire... (...) Quelle vue splendide, ai-je pensé. Trois mots creux en comparaison du paysage qui s’offrait à mes yeux. Quelque chose de l’ordre du soleil couchant sur le désert de Gobi ou l’arc-en-ciel au-dessus des chutes du Niagara, quelque chose d’absolument unique, qui portait en lui-même sa propre finalité. Mais un paysage que je portais dorénavant en moi, parce que j’en faisais partie à présent, je baignais moi aussi dans cette lumière qui me donnait envie de peindre avec des peintures à l’huile et non plus avec un feutre noir ».



Mais pas facile de vivre une semaine durant dans ces glaces du pôle Nord, en compagnie d’une dizaine de personnes de toutes sortes. Et surtout d’une femme âgée accompagnée d’un petit jeune, femme bien énigmatique pour le lecteur, mais qui a toute sa raison d’être pour notre narratrice. On l’apprendra aux trois quarts de l’histoire, grâce à un écoeurant retour en arrière vieux de 20 ans.

Rapports humains au début superficiels, mais à la longue transparents comme la glace.

« On flottait tous dans une vacuité temporelle ». Et dans ce vide, tout peut arriver, surtout quand on aperçoit des ours...



Entre vie (polaire) quotidienne sur un bateau des glaces et crises de nerfs de certains passagers, entre haine et désabusement, entre aperçu de la vie animale et tuerie, la narratrice nous mène en bateau, on peut le dire. Je n’ai pas le mal de mer, mais après une semaine de ce régime, j’étais contente de rentrer chez moi, un peu lassée du style assez monotone et du haut degré d’alcoolémie de l’héroïne.

Donc, impression mi-figue mi-raisin, ou plutôt mi-eau mi-glace.



Commenter  J’apprécie          520
La Ferme des Neshov

Un second roman passionnant qui laisse la porte ouverte à tous les scénarios possibles dans un ultime volet qui clôturera cette trilogie que l'on pressent déjà comme incontournable...



Les personnages sont désormais posés . Le lecteur se retrouve en pays de connaissance dans un univers tristounet au possible . Pour les cotillons et les lancers de riz dans la tronche , une certaine patience s'annonce de rigueur .

L'autoritaire matriarche du clan Neshov n'est plus . Un triste événement qui aura eu pour seul effet positif de réunir une fratrie soudée comme les un doigt de la main d'un manchot et de révéler au grand jour un terrible secret familial .

Chacun reprend désormais sa route mais les mentalités ont changé . Les inimitiés existantes semblent beaucoup moins vives . Il est peut-être enfin temps de faire table rase du passé pour enfin se retrouver .



Rien d'exceptionnel à déclarer si ce n'est cette faculté rare que possède l'auteure à magnifier la routine journalière et sublimer des personnages familiers dans leur quotidien et leur rapport aux autres . Le terreau est fertile . Quatre trajectoires , quatre modes de vie dissemblables .

Ils se retrouvent tous à la croisée des chemins . Certains à la veille d'immenses bonheurs , d'autres en passe de baisser les bras définitivement .

Contrairement au premier opus , l'on sent un véritable changement général de caractère s'opérer et la volonté désormais affichée de s'affirmer comme membre à part entière de cette lignée Neshov si contrastée . Tendre la main à son frangin n'est désormais plus inenvisageable . Le pardon semble faire son p'tit bonhomme de chemin .

Si l'auteure évoque équitablement ces quatre univers si distincts , elle les cloisonne encore , réservant très certainement leur fusion dans un final très attendu !



La ferme des Neshov : l'amour n'est pas forcément dans le pré...
Commenter  J’apprécie          523
L'espoir des Neshov

J'ai retrouvé la famille Neshov avec plaisir. Les secrets de famille sont révélés, la place de chaque membre de la famille a changé, ceux qui sont morts, ceux qui ont fui et la ferme abandonnée.



Partir au fin fond de la Norvège, pas très loin d'un fjord était réjouissant pour moi vivant dans une région où la canicule et la sécheresse ont sévi cet été. J'en frisssonnais.



Torunn, quatre ans après avoir fui la ferme et la famille, après une passion amoureuse avec un infidèle, cherche sa place. À l'aube de ses quarante ans, elle ne peut plus vivre comme ça. La dernière tromperie de son compagnon l'a fait réagir, elle prend ses affaires, lui vole un chiot, trouve refuge chez sa meilleure amie et décide de retourner vivre à la ferme.



Torunn a repris contact avec son oncle Margido, qui ne trouve plus sa place, malgré son élan vers Dieu et son entreprise prospère et avec son grand-père qui coule des jours paisibles à la maison de retraite.



Erlend ne l'ennuiera plus avec sa vitalité débordante et son autorité naturelle, père de trois jeunes enfants, il a de quoi occuper ses journées.



Il y a des histoires, comme celle-ci, qui n'ont l'air de rien et qui pourtant font du bien. La description d'un quotidien, de gestes tous simples mais d'une telle importance pour permettre aux cerveau de réfléchir sainement. de la propreté ou remise en état, un bon plat chaud, du bois dans le poêle, de quoi se faire un café, des bougies alignées sur le rebord des fenêtres et si c'était ça la sérénité ?



Se retrouver enfin.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
Commenter  J’apprécie          503
Les liens éternels

Le dernier opus, encore le chaos émotionnel

*

Ca y est, la boucle est bouclée. Voici le dernier tome lu de cette saga norvégienne qui m'a réellement enchanté. Certes il y a eu l'avant-dernier tome où le rythme s'essoufflait un peu mais avec celui-ci, l'histoire de la famille Neshov a fini en apothéose.

*

(attention spoiler pour ceux qui n'ont pas lu le 5ème tome) :

Maintenant que Margido n'est plus, Torunn sa nièce finit de s'installer convenablement dans la ferme reçue en héritage. Une salle de bain luxueuse, un nouveau mât ainsi que la décoration intérieure des chambres d'invité.

Torunn a tout de même du mal à faire le deuil de son oncle chéri. Qui lui a laissé les rênes de l'entreprise de pompes funèbres. Elle visite régulièrement son grand-père/oncle à la maison de retraite.

La vie continue de s'écouler bon gré, mal gré dans cette campagne bucolique aux effluves automnales.

*

D'un rythme lent, l'histoire se déroule sur plusieurs jours, avec quelques cahots mais toujours avec tendresse et bienveillance.

L'auteure choisit ses mots avec soin et raconte mille petits détails de la vie quotidienne. Des tranches de vie qui bouleversent tout un chacun. J'apprécie énormément cette façon de narrer la plus infime action qui pourrait porter à sourire mais qui au final apporte cette touche de naturel et d'authenticité.

La fin - avec une révélation capitale - m'a complètement bouleversé. Et l'auteure a trouvé l'élément parfait pour clore cette fin de saga.

*

Je ne peux que vous conseiller d'ouvrir la première page du 1er tome, lisez le chapitre et vous verrez que vous aussi serez charmés par cette aventure norvégienne de qualité. Une famille que je n'oublierais jamais. J'ai vraiment eu l'impression qu'ils prenaient vie devant moi.

*

Un grand vide maintenant.
Commenter  J’apprécie          497
Je ferai de toi un homme heureux

Je renoue avec la littérature nordique....

Ce roman ne ressemble en rien à «  La trilogie des Neshov » ni à «  La tour d’Arsenic. »



J’avoue mon étonnement et ma légère déception, même si l’auteure mène une analyse psychologique fouillée et crédible à propos de l'étude de ces huit familles issues de la classe moyenne : les Foss, Berg, Rudolf, Äsen, Karlsen, Salvesen, Larsen, et Moe ( noms inscrits sur les boîtes aux lettres ).

Ils habitent et se partagent un immeuble dans la banlieue de Trondheim, en Norvège , au milieu des années 60.

Une plongée incroyable , bien documentée au cœur de la condition féminine de ces années- là : témoignage d’une époque révolue , au point de vue historique et culturel. ...



Les femmes fument beaucoup, boivent....font le ménage à fond, papotent , s’épient , médisent , se jalousent , cuisinent, récurent, soupirent, font des permanentes, l’une d’elles fait le ménage toute nue, pleurent souvent, tentent de deviner les secrets des uns des autres, s’ennuient, tentent de profiter de l’arrivée de l'électroménager au sein des foyers .

Mais est ce que le progrès : machine à laver et aspirateur feront le bonheur ?



Ces tranches de vies cocasses ou douloureuses juxtaposées comme le portrait de la petite Nina

trahissent obsessions et contraintes, aspirations , désespoir et/ ou solitude de ces femmes ...



L’auteure aborde des sujets plus graves comme l’enfance maltraitée , la jeune mère dépressive...la femme soumise et effacée , la femme esseulée...

Les maris , gâtés, gentils ou odieux , rêvent de femmes plus sexy ,apprêtées comme celle du troisième , souvent seule ) , plus cultivées , plus indépendantes , plus entreprenantes , moins cancanières ....



Derrière l'apparente légèreté du propos se cachent ces réflexions. ..



L’auteure aborde les spécificités culinaires, culturelles et sociétales de l'époque, la musique des Beatles par exemple ....et bien d’autres détails intéressants ... le gros poste de radio, la presque absence de télévision....

Ce fourmillement de détails donne un portrait sociologique , saisissant , nature de la condition féminine au cœur des années 60:

Pas certain que ce roman choral très agréable à lire reste longtemps dans ma mémoire ...

Quelques erreurs grammaticales ( traduction ) ont gêné ma lecture , je suis peut- être trop pointilleuse ....

Lu d’une traite , emprunté à cause de ma connaissance de l’auteure à la médiathèque ...
Commenter  J’apprécie          4912
L'espoir des Neshov

Quand on a aimé une saga et que parait un nouveau volet, on est en général très heureux d'y replonger et de retrouver des personnages familiers pour lesquels on a déjà vibré. C'était mon cas ... quelle triste déception.

Torunn, Erlend, Krumme, Margido, Tormod, ils sont tous là, mais tout ce qu'il leur arrive est d'un ennui plombant. Il ne se passe absolument rien maintenant que tous les secrets de famille ont été révélés dans les tomes précédents et digérés en grande partie. Du coup, des longueurs et des longueurs pour nous décrire la banalité du bonheur chez certains ( le couple Erlend - Krumme et leurs trois enfants, pffffff limite niais ) ou l'acceptation d'un nouveau destin ( Torunn ).

Et comme l'écriture est tout aussi plate que l'insignifiance décrite, j'ai tourné les pages de façon quasi machinale pour finir. Reste le beau personnage de Margido qui lui évolue vraiment entre le début du livre et la fin, le seul pour lequel j'ai senti de la " chair " et ressenti une émotion.

Déçue. Une suite vraiment pas utile.
Commenter  J’apprécie          4911
Sa Majesté Maman

Anne B. Ragde, auteure norvégienne à succès, est en pleine recherche pour son prochain livre quand sa mère tombe malade. Les longs voyages de Trondheim, où elle vit, à Oslo, où sa mère réside, la conduisent à délaisser sa documentation et son roman naissant pour, finalement, faire germer l'idée d'un livre sur Birte, sa mère qui se meurt. Déjà évoquée dans La tour d'arsenic et dans Je m'appelle Lotte et j'ai huit ans, Birte devient donc le personnage central de ''Sa majesté maman'', l'histoire d'une mère, d'une femme, d'une vie.



Si Anne B. Ragde dénonce le système de santé norvégien, sans doute pour se soulager de l'impuissance ressentie en voyant sa mère si mal traitée par l'hôpital, son livre est avant tout une déclaration d'amour à la femme qui l'a mise au monde.

Divorcée et sans le sou, Birte a élevé ses deux filles sans se laisser abattre faisant un festin d'un reste de nourriture, s'abreuvant de lectures, d'échanges, de voyages pour se cultiver rester vivante. Elle savait aussi se montrer dure, ne possédant ni les gestes, ni les mots de l'amour maternel, pourtant elle était prête à tous les sacrifices pour ses enfants, n'hésitant pas, par exemple, à s'endetter lourdement pour payer le mariage d'Anne.

Au fil des souvenirs, se dessine une femme ambiguë, secrète, à la fois excentrique et soucieuse des convenances. Sa fille la décrit dans ses contradictions, sa force et ses faiblesses, sans l'idéaliser et sans s'épargner elle-même. Car Anne a parfois eu honte de cette mère qui sortait des clous. Elle s'est aussi montrée ingrate et égoïste même si, plus tard, elle a tenté de rattraper ses erreurs.

Cette relation mère / fille très personnelle devient universelle puisque chacun peut y trouver des moments partagés, des sentiments, des situations vécues. Birte y tient le rôle-titre, lumineuse, indocile, attachante. Un bel hommage, fort et pudique.
Commenter  J’apprécie          486
La terre des mensonges

Lorsque Anna sa mère ne se lève pas , Tor son fils préféré qui a passé toute sa vie avec elle dans leur vieille ferme , Tor donc croit que sa mère est fatiguée , il n'imagine pas un instant qu'elle peut-être gravement malade .

Il faut dire qu'Anna a travaillé toute sa vie et continue à travailler malgré ses quatre-vingt ans .

Tor est perdu , ce jour là , son petit déjeuner n'est pas prêt et il est désemparé . Dès les premières pages , on se rend compte qu'il y a quelque chose qui ne passe pas normalement dans les relations avec le père .

Je me suis particulièrement attachée au personnage de Tor qui pour moi est le plus à plaindre , il y a des passages d'une grande tristesse et en même temps plein de tendresse , j'ai été émue lorsque Tor se réfugie auprès de ses cochons , lorsqu'il achète un petit cohon en pâte d'amandes à son cochon préféré ( enfin à sa truie préférée ) . Les confidences de Tor sur sa paternité sont poignantes .

Tor qui va prévenir Torunn , sa fille qu'il n'a pas élévée , que sa grand-mère ne va pas bien.J'ai adoré aussi l'anecdote d' Erlend qui fait tomber sa licorne , c'est ce genre d'anecdote qui nous fait pénétrer dans la vie des personnages bien après avoir refermé le livre .

L'auteur explore la filiation : Tor et sa fille Torunn , qui a le même prénom que lui , elle ne lui ressemble pas du tout physiquement , il ne l'a pas élevée , pourtant les liens du sang sont bien là , l'amour des animaux s'est transmis .

Mais aussi la filiation d' Anna la mère intransigeante et de ses trois fils . Il y a aussi le regard que l'on porte sur l'homosexualité dans ce monde très fermé de la campagne profonde et celui qui existe dans une grande ville .

On comprend mieux à la fin du roman , les différents parcours de vie , j'ai hâte de lire les deux autres tomes , j'espère qu'on y explique un peu la psychologie de la mère , peut-on pardonner ou au moins comprendre son attitude .

C'est un roman que j'ai dévoré , pour moi c'est un des meilleurs romans nordiques que j'ai lu , bien mieux que ' Le mec de la tombe d'à côté ' , je préfére celui-ci avec son analyse psychologique tout en finesse , et moins dur que Purge .

Un coup de coeur donc , une seule envie lire la suite et je croise les doigts pour ne pas être décue .
Commenter  J’apprécie          451
La terre des mensonges

Les critiques sur ce roman sont diverses et variées. Certains lecteurs aiment, d'autres s'ennuient.

Effectivement, il n'y a pas énormément d'actions dans le 1er tome de cette trilogie.

Des membres d'une famille sont dispersés, chacun ayant une vie totalement différente les unes des autres, beaucoup de mensonges, de non-dits, peu d'amour, voire pas du tout, de la haine, de la méconnaissance des uns des autres, des esprits assez fermés, retranchés, beaucoup de solitude... Et cette famille va se retrouver réunie, à contre-coeur, dans la ferme familiale...

Une écriture posée, calme, détaillée. Chaque chose est à sa place dans ces descriptions.

Et pourtant, j'ai été happée par ce style d'écriture. Les pages se sont tournées au fur et à mesure... Comme si je me trouvais devant un tableau et que j'observais chaque détail, avec plaisir.

L'histoire est rude, âpre, pas forcément joyeuse, loin s'en faut... mais j'ai hâte de lire la suite.
Commenter  J’apprécie          440
La terre des mensonges

Coup de coeur certain pour ce premier tome d'une tétralogie qui nous emmène dans un fjord reculé de Norvège juste avant Noël pour faire connaissance avec une famille singulière : les Neshov.



Le lecteur « rencontre » les frères de la famille Neshov un par un dans l'atmosphère de leur travail respectif, où chacun est face à lui-même et peut exprimer son talent ou ses compétences. Il y a tout d'abord Margido à la tête d'une entreprise de pompes funèbres, chrétien ayant perdu la foi, qui vit seul dans un appartement et n'a plus remis les pieds à la ferme familiale depuis plus de 7 ans. Puis Tor, éleveur de porcs à la ferme, qui vit avec son père et sa mère. On apprend qu'il a une fille de plus de 30 ans, Torunn, mais qu'il n'a jamais vécu avec. Enfin le plus jeune frère, Erlend, a fui à Copenhague il y a 20 ans pour vivre pleinement sa vie d'homosexuel non accepté par sa famille.

Toutes ces personnes ne se côtoient plus du tout jusqu'au jour où l'état de la mère mourante les réunit à l'hôpital puis à la ferme. C'est alors le déballage d'un secret de famille aussi inattendu que bouleversant !

Voilà de quoi susciter la curiosité du lecteur qui tourne les pages fébrilement pour percer le mystère des conditions de vie de cette famille. On sent qu'il y a des non-dits et des tabous.

Au-delà de l'intrigue, il y a aussi le style percutant de l'auteur. J'aime sa façon de décrire ce qui pourrait paraître des détails, des actions minimes, mais qui prennent de l'importance sous sa plume puis dans le récit. Ainsi elle nous permet de saisir les pensées intimes de ses personnages, bien caractérisés.

Ce roman est poignant. Il illustre à quel point le poids de la famille peut blesser jusqu'à empêcher de vivre heureux, à quel point les non-dits et les secrets inavoués gâchent des vies. Ce n'est pas pour rien que l'histoire s'ouvre sur le suicide d'un jeune dont Margido va gérer l'enterrement. Ce jeune a mis fin à ses jours pour échapper à cette impossibilité de vivre comme il l'entend.



Un premier tome excellemment réussi qui ne donne pas d'autre choix que de se plonger dans la suite…

Commenter  J’apprécie          435
La Ferme des Neshov

2e volume de la saga familiale norvégienne, ce roman est cette fois rempli d’indécisions et de malentendus. Il ne se passe pour ainsi dire quasi rien de bien important...sauf à la fin où tout se précipite.



J’ai donc ressenti un sentiment de douce habitude teintée d’un léger ennui, ou tout au moins je me suis laissée bercer, totalement consentante, par le ronronnement du tracteur de la ferme de Tor et par ses tendres petits cochons, j’ai suivi le frère ainé Margido dans sa tentation de la luxure vite réprimée, j’ai compati pour la fille de Tor, Torunn, qui doit supporter une mère limite hystérique, j’ai été contente pour elle lorsqu’elle a trouvé l’homme qui comblerait tous ses désirs, et j’ai marché avec détermination dans les pas du petit frère Erlend, homosexuel fier de l’être et décorateur dans l’âme.

Il faut dire qu’après le coup de théâtre du volume 1, où le grand-père se révélait être le père, où le soi-disant père n’était que le demi-frère...hum, il valait mieux commencer par le calme plat.



Mais Anne Ragde est décidément très forte, car sous couvert de nous endormir, elle nous prépare un sacré remue-ménage. Oui, il faut dire que la famille bouge, que ce soit au sens second du terme ou au sens premier. Oui, il faut dire que le feu couve. Chacun se rend chez l’autre, mais la communication n’est pas encore très au point car le cœur humain est compliqué. C’est difficile de vivre serein, dans cette famille...et ce n’est pas la fin qui démentira cet adage....



Si on lit ce 2e volume, il devient impossible de faire l’impasse sur le 3e. Vous savez donc ce qui m’attend dans les prochaines semaines. Vivement mon retour en Norvège !



Commenter  J’apprécie          439
La Ferme des Neshov

Au moment d’entamer le 2ème volume d’une saga, quelle qu’elle soit, et quand on a aimé le 1er volet, la gourmandise se teinte d’appréhension, on se demande si on va retrouver le même plaisir de lecture, on craint que l’auteur ne s’essouffle sur la longueur. Foin de déception ici ; non seulement c’est aussi bien, mais je dirais même plus, c’est encore mieux !

Pourtant, pas de grande nouveauté, de changement de rythme ou de style par rapport à « la Terre des mensonges ». Au contraire, on prend les mêmes et on continue. Après l’enterrement d’Anna et les révélations du repas de Noël à la ferme, tout ce petit monde semble avoir encaissé le choc. Lentement, les choses reprennent leur place et leur cours, et tout va même pour le mieux dans le meilleur des mondes. Erlend et Krumme sont plus amoureux que jamais, Torunn a rencontré l’homme de sa vie, même Margido a un rendez-vous galant ; Tor, à la ferme, a retrouvé ses porcs et a fini par s’habituer à l’aide-ménagère qu’on lui a collé dans les pattes contre son gré. Cerise sur le gâteau : les relations autrefois tendues entre les trois frères paraissent même se réchauffer peu à peu.

Mais évidemment, c’est alors que chacun semble sur la voie d’une certaine sérénité qu’on se dit que, forcément, ça ne va pas durer. Et de fait, bien vite Torunn déchante quant à son Romeo et doit se coltiner sa propre mère qui vient de se faire larguer, Krumme veut un enfant mais pas Erlend, Margido est pris de remords mystiques, et Tor se blesse gravement à la jambe.

On avance tout doucement vers le drame qui clôturera ce 2ème livre, et ce qui est remarquable, c’est que l’écriture est diabolique de simplicité : pas de rebondissements extravagants, pas de suspense insoutenable ni de phrases en suspension pour alimenter le mystère, mais un flot de détails de la vie quotidienne, de descriptions minutieuses des activités de chacun. Rien que de l’anodin, et paradoxalement, on s’attend à une catastrophe à chaque page tournée. On ne comprend pas pourquoi, mais la tension ne cesse de monter, alors même que les personnages, attachants, ne font que s’agiter dans leur train-train banal. Ajoutez à ça de l’humour, des sentiments (mais pas de sentimentalisme pleurnichard), et des émotions, et vous conclurez comme moi que Madame Ragde a bien du talent.

Commenter  J’apprécie          433
La trilogie des Neshov

Voici une trilogie: La terre des mensonges, tome 1, La ferme des Neshov, tome 2, L’heritage Impossible , tome 3 de Anne .B. Radge lue il y a très longtemps.





Une trilogie noire et puissante ,réaliste et magistrale où ,lentement , se lèvera le voile sur les secrets , les manques, les différences, la réalité crue de cette famille blessée.

Les cicatrices y affleurent au cœur d’un décor glacé , au sein de la majesté indifférente et paisible des fjords norvégiens .



La vie de trois frères très différents dans cette ferme perdue aux confins de la Norvège !



Une histoire familiale reposant sur un MENSONGE.



L’auteure, d’une plume remarquable insuffle dans notre cou une bise glaciale!



Ne pas oublier «  les cochons » mot de passe pour ceux qui liront cette Trilogie.



Elle a valu à l’auteure le prestigieux prix Riksmäl, équivalent du Goncourt français , prix des libraires et prix des Lecteurs.
Commenter  J’apprécie          422
L'héritage impossible

Quand le poids de la culpabilité et la lourdeur du travail manuel pèsent sur les épaules d’une femme, celle-ci finit par craquer. Et c’est ce qui arrive dans ce 3e tome contant les « aventures » de cette famille norvégienne pas comme les autres.



A la suite du suicide de l’ainé, Tor, bouffé par ses cochons, et dont le cadavre est découvert par Torunn, sa fille de 37 ans, les autres frères sont complètement groggys. Margido (celui qui est croque-mort) est débordé par son travail, vu la canicule, et donc se refuse à réfléchir à l’avenir (et rien ne nous est épargné de ce fameux travail...) ; Erlend, l’homosexuel débridé et extraverti, fou amoureux de son compagnon multimillionnaire Krumme, ne pense plus qu’aux enfants que leurs 2 amies lesbiennes sont en train de leur fabriquer ; et puis le frère caché (voir le 1er tome), beaucoup plus âgé, énigmatique et dépressif, traine comme un boulet dans les pieds de Torunn. La dégénérescence de la vieillesse est ici peinte avec un réalisme hors du commun.

Pauvre Torunn ! Sa sensibilité extrême la perdra, si ça continue ainsi ! Pensez qu’elle compatit même en imaginant que les cochons, du fond de leur porcherie, n’ont jamais vu le ciel bleu...Faut dire que c’est après avoir dit à son père qu’elle ne voulait pas reprendre la ferme tout de suite que celui-ci s’est donné la mort.



L’ambiance du roman n’est donc pas, vous l’aurez compris, à la joie. C’est lourd, très lourd...Le couvercle de cette casserole à pression est bien verrouillé, sauf quand Erlend s’en mêle. Et ces passages, je les accueillais à bras ouverts, d’autant plus qu’ils me faisaient éclater de rire. Ah, cet Erlend si ingénu, si naïf, si frais ! Quoiqu’il me déçoit, quand même, et pas un peu, au fur et à mesure que l’histoire avance vers sa fin, car son égoïsme prend le pas sur tout le reste.



Anne Ragde n’a pas son pareil pour dépeindre les petits défauts, les grands travers, les honteuses dérobades et surtout l’écroulement des illusions, l’effondrement total de la personne. J’ai beaucoup aimé suivre l’histoire de cette famille aux individus hauts en couleurs et je les quitte avec regret.



Commenter  J’apprécie          420
Un jour glacé en enfer

Bienvenue dans le monde glacial, rustre chez Anne B. RAGDE ....

Dépaysement garanti ! Animaux semi-sauvages, êtres rustres, deux univers à priori parallèles, quoique malgré l'axiome des droites qui ne peuvent se rejoindre , ici leurs lignes de vie semblent converger vers le même horizon !!?

j'ai trouvé que cette citation trouvée dans le roman résume très bien l'ambiance :

"Est-ce que c'est ça, la réalité ? La réalité qui a existé, existe et existera toujours ? Une histoire de faim et de mort. De mort et de viande. De viande et de nourriture. De nourriture et d'énergie. D'énergie et de sexe. De sexe, de sperme, de chiots et de lait."

bonne lecture et rassurez vous d'autres romans de Anne B. RAGDE vous attendent !!!
Commenter  J’apprécie          410
Un jour glacé en enfer

Une ferme isolée, dans le Grand Nord norvégien. Un homme et ses chiens de traîneaux…Elle est arrivée là par hasard, il l’a ramassée sur le bord de la route. Depuis, elle l’aide avec les chiens, travaille dur. Entre eux, peu de mots, pas d’amour, pas de tendresse. Du sexe, rude, sauvage, violent. Il décide de tout, elle obéit, se soumet, volontairement, à ses ordres, à son désir. Mais le jour où il la laisse seule pour participer à une course, elle trouve en elle une force inattendue. Nourrir les chiens, les protéger, chasser les gloutons qui les menacent…elle est capable de tout et peut se libérer de l’ascendant qu’il exerçait sur elle.



Le froid, la glace, des températures polaires et pour se réchauffer, la fourrure et l’haleine des chiens, et les corps à corps torrides des deux protagonistes. C’est un roman étrange, dérangeant, troublant, un jeu de pouvoir, de domination dans une ambiance rustique, dépouillée, primaire. Nulle place pour les sentiments ou une quelconque romance. C’est cru et violent. Un registre différent pour Anne B. Ragde qui propose, pourquoi pas, un roman érotique fait de sang, de sperme et de larmes avec un héros tout d’une pièce, frustre, primitif et une héroïne ambigüe, une femme de glace sous une apparente fragilité.

L’auteure ne fait pas dans la dentelle et certaines scènes sont d’une grande violence. A réserver à ceux qui ont le cœur bien accroché.

Commenter  J’apprécie          400
Un amour infaillible

J’étais ravie de repartir en Norvège suivre la vie des neshov. Partir pour un pays froid, mettre mon bonnet et les moufles était une bonne idée de vacances pour me faire oublier les températures trop clémentes, pour un mois de Novembre. Ce premier point est raté, c’est une période de canicule il fait presque 20 ° là-bas, ce qui pose un problème de conservation des corps à Margido qui gère son entreprise de pompes funèbres avec l’aide de Torrun, sa nièce. J’ai enlevé le bonnet, les moufles et j’ai suivi avec plaisir l’évolution des personnages de cette famille. Torunn rénove la ferme et accueille sa mère et sa meilleure amie pour un week-end, travaille avec son oncle Margido, malgré ses difficultés face au désespoir des gens. Erlend et Krumme exilés au Danemark sont toujours dans l'exubérance et c’est assez drôle. Une mention spéciale pour Tormod, le patriarche, qui a eu une vie de merde et se trouve heureux en maison de retraite, des soignants aux petits soins pour lui et les visites de Torunn et Margido qui veillent à son confort. Tormod découvre qu’il peut dépenser de l’argent qu’il a sur son compte, peut rêver à son amour disparu, manger à sa faim, être propre et malgré quelques difficultés liées à son âge, est heureux. Tous arrivent à surmonter les secrets de famille, les morts et à reconstruire leur vie.



J’en étais là, dans le confort de leur petite vie, si je vous assure, de belles renaissances, j’étais presque encroutée dans un bien-être ambiant, quand le pire est arrivé. Je suis choquée. On ne s’y attendait pas, ni les Neshov, ni moi. Il faut se méfier de la vie qui a l’air si limpide, fluide, sans contrariétés car elle vous réserve toujours des surprises et il faut aller chercher en soi des ressources insoupçonnées pour surmonter et continuer.



Un titre qui a l’air de rien, un style confortable et fluide, une famille avec des failles et des forces. Parfait pour ma semaine de congés.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
Commenter  J’apprécie          403




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Anne B. Ragde Voir plus


{* *}