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Critiques de Anne Nivat (96)
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La Haine et le déni : Avec les Ukrainiens et ..

Anne Nivat est très courageuse. Elle l'a montré comme correspondante de guerre depuis vingt-cinq ans. Elle est très courageuse aussi de vouloir enquêter sur la guerre en Ukraine en se rendant des deux côtés de la ligne de front, en affirmant n'appartenir à aucun camp. "Si après avoir refermé ce livre, ceux qui auront eu le plaisir ou le courage de le lire disent qu,ils ne savent pas où me placer, côté russe ou côté ukrainien, je serai satisfaite.". Voilà qui nous change du flot de pamphlets à sens unique dont le dernier en date est celui de Raphaël Glucksmann. J'avoue que je préfère Anne Nivat.

Un livre de ce genre est toujours difficile. Comment préserver un complet équilibre. Cela est-il même souhaitable? L'auteur, dès les premières lignes, semble du reste contredire sa démarche en affirmant : "Dans cette guerre qui a débuté le 24 février 2022, la Russie est l'agresseur." Mais enquêter avec sérieux et sans prévention des deux côtés n'empêche pas un jugement global.

Pratiquement l'application à l'objectivité est un exercice ardu. On choisit ses interlocuteurs même si comme Anne Nivat on diversifie son échantillon. Idéalement le nombre de témoignages dans un sens devrait être pondéré par leurs poids statistiques. C'est évidemment impossible. L'exercice reste toujours approximatif. Celui d'Anne Nivat malgré ses limites est réussi.

Je me contenterai de relever quelques exemples de son honnêteté et de son talent. Du côté russe d'abord. Approchant de la ville de Volnovakha en zone occupée par les Russes (à 50 km au sud-ouest de Donetsk), Anne constate que les routes d'accès sont encombrées d'engins de chantier. "Plus on approche du centre ville, plus les chantiers de rénovation se succèdent. Car ici on combat et on reconstruit à la fois." Un auteur partisan en déduirait, soit que la Russie veut créer une vitrine artificielle s'il penche côte ukrainien, soit au contraire, s'il soutient les russophones pro-russes, que l'administration de la ville est admirable de reconstruire sur les ruines malgré la poursuite des combats. Anne Nivat n'émet aucun jugement de valeur. Elle reproduit simplement le point de vue de ceux qu'elle interroge.

Côte ukrainien, les interviewés déroulent évidemment des arguments contraires. Le livre fourmille de témoignages qui peuvent alimenter les convictions de chaque camp.

En un mot Anne Nivat a fait du bel ouvrage
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Dans la gueule du loup

J'ai attendu cette B.D., guetté le facteur, je remercie "Masse critique" et "MARAbulles" pour cet envoi. Merci aussi à Anne Nivat pour ce retour d'expériences vécues. J'apprécie son caractère entreprenant et indépendant. Elle a pris son temps pour rendre compte de ce premier baptême du feu dans ces pays en guerre. Ses expériences tombées dans l'oreille de dessinateurs chevronnés, Jean-Marc Thévenet et Horne, sont rendues ici de façon saisissante. Les dessins expressifs, suggestifs me laissent sans voix. Il m'est plus facile de donner un avis sur un texte que sur un dessin…

Bravo pour cet ensemble, mais peut-on dire que l'on a aimé lorsqu'il s'agit de faits de guerre inadmissibles qui laissent des traces indélébiles pour le restant des jours à vivre ?

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Algérienne

Très tôt, encore lycéenne, elle s'engage dans la lutte (guerre d'Algérie). Et quand elle «bascule» dans l'Organisation, fréquentant de moins en moins le lycée, toute la famille en faisait déjà partie... le père étant pour un «engagement total dans le conflit... », demandant qu'elle aille au lycée «uniquement pour faire de la présence» mais «n'exigeant plus de très bons résultats scolaires». Il avait du «nez» ! Il sera arrêté et emprisonné jusqu'en avril 1962. Elle le sera, à partir de septembre 1957, comme sa mère et sa sœur Ourdia... l'autre sœur Malika, la «bombiste» l'ayant précédée le 8 juillet.



La suite est une tout autre histoire faire de tortures, de chantages,de menaces... et d'un tour de France des prisons : Barberousse, Maison Carrée, Marseille, Amiens, Fresnes, Toulouse, Paris, Corte et Bastia (Corse) en résidence surveillée... puis, l'évasion vers Monaco et, enfin, le retour au pays.



Une autre vie : le mariage, le travail, les enfants... des études... des joies, mais aussi des peines et des déceptions.



Mais, toujours, avec ou sans canne, très engagée, habitée par «le devoir de vérité», témoignant contre les bourreaux mais sans haine, reconnaissante envers ceux qui l'ont aidée (dont un certain Dr Richaud qui l'avait sauvée en la faisant transférer d'une salle de tortures vers une prison), rêvant, comme son père (décédé), d'une autre société, plus juste et plus prospère et rejetant l'autoritarisme.



Une véritable dame d'honneur : «Après avoir subi l'innommable, assisté au pire et survécu à tout», n'estime-elle pas ne pas avoir le droit de se plaindre. Beaucoup ont dit bien plus mais pas mieux !

Avis : Une farouche combattante, une militante sincère, une citoyenne populaire admirée et respectée pour son courage (durant la guerre où elle eut à subir les pires tortures), sa franchise et sa sincérité. Madame, respect !



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La Haine et le déni : Avec les Ukrainiens et ..

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SEQUENCE EMOTION



Autre reportage de ce journaliste. Vrai journaliste, qualité d'écriture, engagement personnel, courage, compétence, savoir, non militantisme. Tout ce qui semble ne plus s'enseigner dans leur école de formation et ne plus être beaucoup présent dans la cohorte qui peuple les medias actuels.



Autre reportage donc toujours dans son style. Interrogations de témoins directs pour chercher la sacro-sainte vérité.



Ainsi l'on sait ce qui s'y passe vraiment dans cette guerre Russe sans filtres ni intermediaires, du projet imperialiste poutinien, de son improvisation devant les aleas du front, son faconnage du passé pour modifier l'avenir, le broyage de ce peuple slave.



Et surtout la souffrance et l'emotion, tout au long de ce livre.





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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Trouvé au hasard des visites dans les boîtes à livres, ce recueil de textes édité par le livre de poche un mois après l’attentat survenu le 7 janvier 2015 dans les locaux de Charlie Hebdo m’est tombé dans les mains fort à propos. En effet, je terminais la lecture du Lambeau de Philippe Lançon, il me paraissait intéressant de confronter à ce texte très personnel, cette vision plus large des tragiques événements. J’ai eu beaucoup plus de mal à venir à bout de ce recueil que du témoignage de Lançon mais certains textes m’ont particulièrement interpelée : le texte de Claude Halmos sur le rôle de l’école dans la nécessité d’apprendre à penser par soi-même ou celui de Caroline Fourest qui s’adresse avec émotion à « ses camarades » dans un bel hommage à leur esprit frondeur ou enfin celui de Romain Puértolas qui met l’humour et la dérision au cœur de son récit, très beau clin d’œil là aussi à l’esprit Charlie Hebdo. On y retrouve également de quoi nourrir sa réflexion sur cette absolue et nécessaire liberté d’expression à travers la prose de Voltaire, de Victor Hugo ou Beaumarchais et sous la plume de notre contemporain, Jacques Attali. Malgré les cigales qui chantent à tue-tête, un ouvrage grave mais nécessaire pour nous aider à choisir les chemins que l’on souhaite tracer demain pour notre pays. Sans contexte, une lecture citoyenne et républicaine qui garde tout son sens et son actualité cinq ans plus tard.
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Par les monts et les plaines d'Asie centrale

Pour nous faire ressentir la diversité des populations, des langues et des ethnies; l'imbrication des territoires, les frontières compliquées et artificielles d'après les Indépendances, Anne Nivat nous plonge dans le Ferghanasthan, vallée de Ferghana, à l'est de l’Ouzbékistan, bordée par le Tadjikistan et le Kirghizistan.

Plus qu'un récit de voyage ou un essai, c'est une galerie de portraits d'hommes et de femmes (plus de femmes).

dans la première partie Gens des Plaines nous croisons, un metteur en scène, une musicienne, une sonneuse de cloches qui est aussi chanteuse de jazz, une employée des trains, et beaucoup d'autres qui racontent leur vie, leurs espoirs, parfois regrettent la période soviétique, parfois non....musulmans mais aussi chrétiens. Empathie, rencontres.

Dans la seconde Gens des montagnes, elle nous emmène aux confins orientaux, de la Chine ou de l'Afghanistan. Ouigours, pamiris vivent dans des montagnes impressionnantes enclavées par des pistes improbables. du temps de l'Union soviétiques la frontière était stratégique et certaines populations choyées. les jeunes pouvaient étudier, les routes étaient entretenues. Les jeunes républiques ont mieux à faire que de prendre le relais et ces gens des montagnes sont souvent oubliés. pourtant ils sont parfois artistes, cultivés et en tout cas hospitaliers malgré les tracasseries des autorités. AnneNivat nous fait partager leur quotidien difficile.

en dernière partie Gens d'Islam, elle aborde la question épineuse du fondamentalisme. Plus de 70 ans d'athéisme soviétique laissent des traces. les musulmans redécouvrent leur religion. Mais il manquent de repères. Où les trouver? dans l'Islam modéré traditionnel? dans l'Islam gouvernemental qui tente de s'implanter ou au contraire dans les versions islamistes venant de l'extérieur?

Anne Nivat a visité ces populations en 2003 et 2005, en pleine guerre d'Irak juste après les évènements d'Andijan (Ferghana) et les procès qui ont rempli les prisons ouzbèkes. Elle est sévère avec ce dernier gouvernement. mais comment ces dix dernières années la situation a-t-elle évolué? Difficile de le savoir.


Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Bagdad zone rouge

Anne Nivat, est reporter indépendant. Après la Tchétchénie et l’Afghanistan, en 2007 la journaliste va séjourné deux fois à Bagdad.

La zone rouge correspondant au périmètre ou les occidentaux n'ont plus aucunes protections. Anne Nivat n'est pas suicidaire mais elle veut témoigner d'une autre manière sur ce pays en guerre.

Revêtue d’une abbaya noire, elle va à la rencontre d' hommes et de femmes bagdhadis pour vivre et décrire leur quotidien.

Un livre témoignage fort, qui permets de donner une autre vision que celle du journal de vingt heures. Chaque portrait montre un peuple loin de cet intégrisme musulman qu'on nous vend à longueur de journée.

Un travail de journaliste, un vrai.



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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Mon avis sur ce livre sera court car je pense que l'on tombera tous d'accord sur l'utilité de ce livre.



En plus d'être écrit "pour la bonne cause" ce recueil est de bonne qualité. Certains des textes sont des classiques d'autres des articles publiés dans des journaux suite à la tragédie ...



Comme dans chaque recueil les textes sont inégaux mais chacun pourra y trouver son bonheur. Certains de ces textes m'ont émus et j'ai même versé ma petite larme.



En résumé une lecture utile et agréable.
Lien : http://lemondedeparaty62.ekl..
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Un continent derrière Poutine ?

Une étrange incommunicabilité politique réciproque perdure entre l'Europe occidentale et la Russie. De même que Gorbatchev jouit toujours en Occident d'une sympathie presque aussi unanime que l'est la détestation que lui vouent les Russes, de même le phénomène inverse concerne Vladimir Poutine. S'il ne fait aucun doute que la Russie a l'envergure d'un continent – un océan terrestre d'une superficie d'un sixième des terres émergées – ce continent est-il un monolithe entièrement subjugué par la vénération de son chef ? Non, bien entendu, et pourtant... De plus, l'opposition russe à son président ne possède majoritairement ni les motivations politiques ni les arguments discursifs ni les modalités d'expression des Occidentaux, notamment des Français. Nombreux sont les Russes qui utilisent le mot « démocratie » presque comme une injure signifiant le chaos anarchique qui les renvoie aux sombres et désespérantes années quatre-vingt-dix, et ils n'ont pas davantage d'estime pour les présidents français depuis de Gaulle (à l'exception peut-être de Sarkozy...) que nous n'en avons pour le leur !

La veille du quatrième mandat de Poutine, réélu en mars 2018, la grande reporter Anne Nivat spécialiste de la Russie par ses propres études et expériences professionnelles, par un vécu décennal et même par l'hérédité de ses parents, a effectué une traversée de ce continent, de l'extrême est jusqu'à Saint-Pétersbourg, pour tâter le terrain électoral et vérifier la popularité du président-candidat. À l'époque, la guerre en Ukraine n'est pas d'actualité, et portant ce sujet est déjà au centre du discours politique, car l'annexion de la Crimée – plébiscitée – a déjà eu lieu ainsi que certaines sanctions économiques occidentales conséquentes. Pour certains Russes, le virage résolument philo-occidental, libéral-nationaliste de l'Ukraine de 2014 représente même un contre-modèle, une dérive redoutable qui pourrait leur échoir si Poutine venait à disparaître...

Les étapes de ce périple comprennent : Vladivostok, grand port de la mer du Japon, Khabarovsk dont le fleuve Amour constitue la frontière avec la Chine, Birobidjan, la capitale régionale du territoire que Staline avait dévolu aux Juifs dans les années 30 (« Israël soviétique »), Irkoutsk, la belle métropole sibérienne sur le lac Baïkal, Petrouchovo, village devenu résidentiel aux portes de Moscou où la journaliste possède une résidence secondaire, et Saint-Pétersbourg. Chacune de ces villes (et village) est décrite dans son cadre géographique et ses spécificités urbanistiques et socio-culturelles. Dans chacune, l'autrice rencontre un personnage (ou une famille) ou quelques-uns dont elle relate le parcours, le mode de vie, en ayant soin d'obtenir des profils sociologiquement les plus divers possible, et, une fois la relation de confiance établie, elle leur pose la cruciale question électorale. Artistes et ecclésiastiques, hommes d'affaires, élus locaux et retraitées, couple gay et belle croupière, une mère de dix enfants et un jeune geek, sans oublier la voisine de Petrouchovo : leurs opinions politiques diffèrent, naturellement.

Pourtant, et ceci peut être un défaut ou une qualité de l'ouvrage, selon les attentes du lecteur, la question sur Poutine finit par être très secondaire, voire marginale dans l'économie d'un ouvrage qui s'apparente de plus en plus, au fil des pages, à un récit de voyage. En effet les rencontres ont certainement davantage de valeur sur le plan humain que comme échantillon de sondage, ne serait-ce que par leur nombre.
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Dans la gueule du loup

Nina va retrouver à Nice en septembre 2014 Mahmoud ,tchétchène rencontré lors de sa première mission en tant que journaliste de guerre, qui est avec Abdel, lui avait fait le choix de partir s'enrôler dans la guerre d'Irak mais la réalité est loin de ce qu'il avait imaginer. Lors de leur rencontre, ils vont échanger sur ce qui les lie, la guerre! Se souvenir et échanger leur vécu pour nous transmettre la triste réalité. Deux combattants qui se sont enrôlés avec des buts différents, l'un pour défendre sa patrie l'autre pour donner un but à sa vie, vont nous offrir leur réalité ainsi que Nina en tant que témoin objectif. Puis il leur a fallu retourner à la vie civile hors cette expérience crée un décalage indéniable avec les autres.

Anne Nivat est journaliste indépendante à l'époque où elle débutait en tant que pigiste elle est allée couvrir la guerre de Tchétchénie puis elle ira en tant que reporter de guerre en Irak et en Afghanistan. avec ce roman graphique, elle nous relate son expérience à travers Nina librement inspirée d'elle. Cette B.D. nous offre le point de vue de ceux qui ont vécu la guerre, ces guerres qui touchent les populations font plus de morts parmi les civils où des femmes et enfants meurent pendant que le reste du monde l'ignore. Vivre les combats au plus près c'est être dans la gueule du loup. Nina, Abdel et Mahmoud nous relatent des faits de guerres, des moments marquants inimaginable lorsqu'on a connu que la paix. 

Un très bel objet, les illustrations d'une ou deux couleurs sont magnifiques, en total adéquation avec le texte et ce que l'on peut attendre. L'histoire sonne juste même si j'aurai aimé que le livre soit plus centré sur la guerre. Pour autant c'est un roman graphique qui m'a beaucoup plu et qui me marquera indéniablement. Si le sujet vous intéresse, foncez!
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Correspondante de Guerre

Anne Nivat - Correspondante de guerre - Daphné Collignon



Très belle BD où l’on assiste à la rencontre de Anne Nivat, correspondante de guerre et Daphné Collignon auteure de BD.



BD originale où la vie des deux femmes se mêle et où l’on découvre la vie d’une correspondante de guerre, lauréate du prix Albert Londres.

Les dessins sont très beaux, la vie et le travail d’Anne Nivat sont passionnants.



Lecture très intéressante et instructive

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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Superbe livre poignant et émouvant. Il nous replonge au cœur de ce tragique mois de janvier 2015, où la France a vécu l'horreur. Les citations et les textes que composent cet ouvrage sont magnifique. J'ai prit un immense plaisir à le lire, j'étais très ému... Je le conseille vraiment car il est incroyablement bien écrit. De plus tous les bénéfices seront reversés à Charlie Hebdo.
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Les brouillards de la guerre : Dernière missi..

Alors qu’elle participe à une émission télévisée à Montréal, la journaliste de guerre Anne Nivat, a l’occasion de rencontrer le major canadien Pruneau qui propose de l’ « embarquer » dans leur dernière mission en Afghanistan. Il espère que l’expérience journalistique de la guerre de la reporter puisse communiquer une vision différente à ses jeunes recrues militaires.



Participer à ce genre d’expédition est enrichissant à plusieurs niveaux pour la journaliste française, qui n’en n’est pas à son coup d’essai dans un pays en conflit. D’abord le système militaire canadien est assez éloigné de celui français, ou même encore américain.



Anne Nivat a traversé différents camps, de 2008 à 2011. Des FOB américaines, immenses camps dans le désert afghan, où les gardes des soldats sont entrecoupées de pauses fast food et salles de sports…Des FOB plus discrètes, plus exposées, où chaque sortie est rythmée sous la crainte de sauter sur un IED, ces engins explosifs bricolés à partir de téléphones portables déclenchables à distance.



Mais d’une base à une autre, l’impression qui demeure est une insurmontable incompréhension entre monde militaire et monde afghan. Malgré les tentatives diverses pour créer une coalition, le fossé demeure.



L’ANA, l’armée afghane, formée et entraînée par les armées occidentales, est un sujet qui continue de diviser. Pas assez efficace, infiltrée ou non par des terroristes talibans, difficilement intégrée aux villages dont elle doit assurer la sécurité, tous semblent émettre des doutes sur un avenir sécurisé en Afghanistan .



Et pourtant, avec un départ annoncé des forces occidentales du sol afghan, la dernière mission d’Anne Nivat est des plus compliquée.



Pour commencer, ce choix du titre, « brouillards de guerre », pour une situation des plus floues, où chacun continue de se méfier des ombres que peuvent dissimuler à tout moment la poussière du pays.



D’un chapitre à l’autre, la journaliste passe du costume traditionnel des femmes afghanes, à la tenue militaire, allant jusqu’à enlever son gilet pare-balle pour se glisser sous l’épais « châdri » afghan.



D’un côté à l’autre du « miroir », comme elle le dit, elle-même, Anne Nivat collecte des rencontres, certaines attendues, d’autre moins. Elle rencontre au fil des années, des missions, et des régions, ces hommes et ces femmes, qui habitent ces villages énigmatiques d’Afghanistan.



Les militaires lui confient leurs surprises : eux ne voient presque jamais de femmes, ou juste des ombres fugitives de tissus qui se dissimulent à leur regard.



Intrépide, Anne Nivat a tissé des contacts au fil des années, qui lui ont permis de rencontrer des politiciens, des hommes d’affaires, des villageois. D’étonnantes rencontres, des femmes qui essaient de faire changer les mentalités, des religieux intégristes…



D’un camp à l’autre, chacun essaie de tirer parti de la situation en plein bouleversement du pays.



Les talibans restent une crainte, un sujet ambivalent. Après une domination soviétique violente et répressive dans le pays, les talibans s’étaient imposés, comme le symbole du retour à l’autonomie du pays, que paradoxalement ils représentent toujours avec la menace de l’ingérence étrangère. A la fois protecteurs et menace, ils sont l’alternative à une présence militaire imposante, mais également enrichissante. Nombre de familles ont pu profiter des contrats de reconstruction du pays avec des états étrangers. Cet entrelacement entre conflits et intérêts crée une situation complexe et floue.



Pour ne rien arranger, Anne Nivat souligne la difficulté de la situation des soldats eux-mêmes, qui, envoyés souvent sans réellement comprendre le contexte et les enjeux de la situation, ne sont pas soutenu par l’opinion populaire de leur pays (particulièrement en France).



Que l’on soit donc favorable ou non à l’intervention militaire, force est de constater que la confusion de la situation n’est pas prête de s’éclaircir.



Face à des puissances occidentales constituées en Etat-Nation depuis des siècles, la situation tribale de l’Afghanistan appartient à un autre paradigme culturel.



Est-ce qu’entre les deux côtés du miroir le passage est définitivement impossible ?



La réponse n’est pas aisée.



Non, si l’on regarde les échecs et la difficulté de la situation militaire. Après de nombreuses pertes humaines, scandales et incertitudes, même la meilleure des volontés, celle du major Pruneau par exemple, qui déploie trésor d’ingéniosité pour créer des liens de confiance avec la population, semble insuffisante à créer un vrai rapport honnête entre les deux camps. Les deux armées, l’ANA et les armées occidentales, demeurent aussi distantes et opaques l’une à l’autre, que le serait deux armées rivales.



Oui, si l’on suit le parcours d’Anne Nivat, qui, pourfendant la difficulté de sa condition féminine dans un pays bien loin de l’équité des sexes, parvient à nouer des rapports de confiance et d’amitié avec une population désireuse de vivre en paix et d’être respectée pour ce qu’elle est.



Reste le sentiment persistant des ces « brouillards de guerre », ou l’impossible confrontation des cultures dès lors que l’enjeu des conflits militaires et politiques nuisent à une réelle construction du tissu social.


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Correspondante de Guerre

Cet ouvrage raconte l'histoire d'une célèbre correspondante de guerre à savoir Anne Nivat. Il a été réalisé en collaboration avec Reporters sans Frontières. Une partie du revenu des ventes reviendra à l'association visant à défendre la liberté de la presse dans le monde. Bref, que des choses très louables.



Pour autant, j'avais envie de découvrir une facette du grand journalisme: ceux qui vont sur le front, ceux qui partent dans des zones du monde très dangereuses. Oui, je voulais ressentir cette émotion. Or, c'est désespérément plat.



C'est beaucoup trop axé sur la personnalité même d'Anne Nivat avec quelques anecdotes croustillantes plutôt que sur le monde extérieur ce qui m'aurait beaucoup plus intéressé. Oui, il y a quelques trucs qui décrivent ce que doit être un bon journaliste c'est à dire à l'écoute des autres sans préjugés. A part cela, on n'apprendra pas grand chose. C'est un peu dommage d'autant que la narration était plutôt fluide et que la construction graphique paraissait originale, presque à la manière d'un vrai documentaire.
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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Le Livre de Poche a publié le 5 février un recueil collectif, "Nous sommes Charlie", réunissant autour de la liberté d'expression 60 écrivains classiques ou contemporains, de Dominique Fernandez à Voltaire, en passant par Bernard Pivot ou Caroline Fourest



L'intégralité des bénéfices sera reversée à Charlie Hebdo. L'ouvrage de 168 pages est vendu 5 euros. Il mêle des textes classiques fondamentaux à des contributions inédites d'auteurs contemporains écrites après le drame de Charlie Hebdo, précise l'éditeur.

Il m'a semblé important d'acheter ce titre. Car bien sur, le drame qui c'est déroulé le 07 janvier dernier a été un choc. Je me souviens de l'état de panique qui nous a saisi, mes collègues et moi à la bibliothèque. Il parait que les plus anciens d'entre nous se souviennent de se qu'il faisait le 11 septembre 2001. Personnellement, je vais me souvenir longtemps de ce que je faisait ce 07 janvier 2015 à l'heure de l'horreur.

Ce jour là, je travaillais et à l'ouverture de la bibliothèque j'assurai un poste de service public, au bureau des pleurs comme je le nomme. Avec un copain, nous avions décider de nous voir pour parler de notre association et faire un bilan de sa première année. je lui est demander de passer ce

matin là un peu tôt pour que nous puissions avoir un peu de temps car ma pause déjeuner était prévue à 11h30. Il est arrivé un heure plutôt et puis autour de 11h35 nous sommes sortie de la bibliothèque pour aller manger un bout. Et sur l'avenue nous avons vu foncer tout un tas de voitures, camions de police, voitures banalisées avec leur gyrophare sur le toit et tous, toutes sirènes hurlantes.

Ah oui, je vous ai pas dit, ma bibliothèque se trouve dans le 11 arrondissement, a un saut de puce des locaux de Charlie Hebdo. En voyant passer toutes ses véhicules de police (je n'en n'avais jamais vu autant l'un derrière l'autre), je me suis permis une petite plaisanterie. "Ils défilent... c'est carnaval ou quoi alors.. il manifeste..." Et puis le temps de dire ouf, ce sont des ambulances et voitures de pompier qui sont arrivées par une rue parallèle et descendant de la caserne du 20e. Alors là, on a compris que c'était grave, sans savoir ce qui se passer réellement. Puis très vite on a eu l'info et là ça a été l'effondrement. Et en début après midi, à nouveau en service public, on entendait régulièrement les sirènes des différents véhicules de secours et à chaque passage l'émotion se faisait plus lourde. Malheureusement le lendemain c'est dans l'autre sens que ces sirènes sont passées. Ces barbares venait de commettre une prise d'otage dans un magasin cacher, juste pour tuer du juif. L'horreur n'a donc pas de limite. Et puis il y a eu des moments bouleversants , quand ,comme un seul homme, nous nous sommes

rendu à deux pas sur la place de la République toute proche pour nous recueillir. Fermant la bibliothèque une heure plutôt et avec mes petits camarades nous avons été crier notre colère. Et puis il y a eu le 11 janvier et ce rassemblement gigantesque, comme j'en avais jamais vu. Il a y eu ce mouvement immense de solidarité, de militantisme et cet élan pour défendre la liberté d’expression, quelques valeurs républicaines au passage, les valeurs des lumières, la laïcité aussi et le droit au blasphème et la liberté tout court. Alors oui, il était important pour moi d'acheter et de lire ces textes. Vous savez que jamais, dans ma bibliothèque, je n'ai vu autant de lecteurs nous demander "Traité sur la tolérance" de Voltaire. Et puis il y a 2-3 polardeux qui ont participé à ce recueil, et ça, ça me fait plaisir. Et puis ces textes ou du moins certains résonnent en nous, on y trouve tous un petit quelque chose qui nous parle. Il y en a des recueillis, des militants, quelques fictionnels et même des irrévérencieux et bien d’autres encore, 60 cris pour défendre la tolérance, l’amour, la solidarité mais aussi pour l’éducation, le partage de celle-ci et là ça me parle. Oui, acheter ce titre est un acte militant, même s’il est facile et qu’il nous donne bonne conscience. Il faut que cet achat soit un  "acte militant" et que ça lecture poursuivre l’élan citoyen qui a fait que nous étions et que nous restons Charlie.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Pour moi, après la lecture ce cet opuscule, je me suis dis " tiens certains ont trouvé un bon moyen de faire facilement de l'argent sur le malheur" j'ai vraiment regretté d'avoir cédé à la tentation de l'acheter. J’espérais, vu les auteurs cités, lire des mots à mettre sur des maux. Raté pour la plupart des pages.
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J'ai particulièrement apprécié les textes de Philippe Claudel et de Frédérique Deghelt.

D'Olivier Guez "Les dictateurs et les dogmatiques n'ont jamais toléré

le sourire du sceptique et la dérision du farceur".

Me reste à découvrir la suite.

A lire absolument.
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Un mois après les événements du 7 janvier 2015, 60 écrivains nous rappellent la liberté d'expression et l'humour qui caractérise notre pays et qui doit rester les valeurs de notre pays. Ce livre est entrecoupé de multiples témoignages d'écrivains, de journalistes qui font part de leurs sentiments, qui seront communs à beaucoup d'autres, sur cet effroyable attentat qui a touché en tout 17 victimes.



On peut ne pas être d'accord avec tous ces avis, on peut se sentir choqué, révulsé, et tant mieux, car c'est ça le plus important : donner notre avis, notre ressenti, sans passer par la censure. Être libre d'exprimer nos valeurs, nos façons de penser sans être persécutés par des personnes qui se sentent outragés par nos dires et qui réagissent par des actes impardonnables.



Vous rencontrerez des témoignages d'auteurs de notre époque comme Maxime Chattam, Tatiana de Rosnay, Katerine Pancol, ou encore ceux des écrivains de l'époque des Lumières comme Voltaire ou Diderot qui ont insufflé à la France cette envie de ne pas se laisser dicter nos mots sans avoir combattus, s'éloigner davantage de toute religion qu'on pourrait prendre comme la seule vérité.



Vous l'aurez compris, j'ai adoré ce recueil de témoignages qui fait l'éloge de la liberté, de la solidarité qu'on a pu apercevoir pendant cette marche constitué de plusieurs millions d'êtres humains, qui refusent la persécution et la peur. Ce livre n'est pas que pour les dessinateurs de Charlie Hebdo, mais rend aussi hommage à toutes les victimes qui ont perdu la vie à cause de cet événement tragique. Cette date restera dans les mémoires, une date qui nous montre à quel point le poids des mots est fort, plus fort que celui des armes, une date qui nous montre qu'il faut continuer à rire de tout et de soi-même, car quand on perd ce second degré, la vision du monde devient radicalement différente.
Lien : http://entournantlespages.bl..
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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Après la terrible tragédie du 7 janvier un recueil de texte improvisé par une soixantaines d'auteurs qui font parler leur coeur, leurs émotions et nous livrent des textes sur la liberté d'expression, la tolérance, un petit livre a garder précieusement dans sa bibliothèque et à relire de tant en tant pour ne pas oublier que dans notre pays la liberté d'expression est notre plus grande richesse.
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La République juive de Staline

Une bonne idée mais très peu de contenu au final.
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