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Critiques de Bérengère Cournut (724)
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De pierre et d'os



💖Survie au royaume des glaces.

« Puisse ce roman être une Porte d’entrée vers l’univers foisonnant du peuple inuit ». Que l’écrivaine se tranquillise son magnifique roman est , plus qu’une ouverture, une ode bouleversante, envoûtante et passionnante à « ce monde ancien toujours vivant ».

Cette immersion poétique chez les inuits est un véritable enchantement.

Ce livre atypique ponctué de chansons conte le voyage initiatique de Uqsuralik jeune fille inuite subitement séparée des siens alors que la banquise se brise l’éloignant de l’igloo familial.

Restée seule dans cette immensité glacée avec ses chiens et quelques objets que son père parvient à lui lancer in extremis elle organise courageusement sa survie. C’est le point de départ pour elle et le lecteur d’une errance ésotérique, spirituelle et multisensorielle où se mêlent animisme, chamanisme, traditions ancestrales, rapport fusionnel aux animaux et à l’environnement, le tout avec une infinie délicatesse.



Sur cette terre gelée là où le blanc prédomine Uqsuralik doit se diriger à l’instinct, tous ses sens à l’affût.

On la suit, captivé, dans son épopée onirique au coeur de décors vertigineux, de l’imprévisible banquise, de la toundra, des fjords, des iceberg, des chenaux dessinés dans la mer de glace sous les pleins soleil de minuit, les aubes blanches et bleutées, la brume opaque ou le blizzard.

La superbe écriture de Bérangère Cournut parvient à installer une ambiance fantastique où se mêlent rêves, voyages de l’âme, cérémonies rituelles, chants célestes, recherche identitaire mais où il est aussi question d’amour, d’enfantements, de transmissions et de deuils.

Cette guerrière des temps anciens, cette femme en devenir, affronte la famine, fraie avec certains esprits se protège contre d’autres.

Elle fera des rencontres étranges comme celle avec « l’homme-lumière » ou le géant sous la glace.

Se déplaçant de campements en maisons communautaires elle chasse, pêche, tanne, coud, dépèce confectionne, construit. Son parcours la transformera à jamais.

Un carnet de photographies en prime, ce roman merveilleux est à lire sans hésitation.

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De pierre et d'os

°°° Rentrée littéraire 2019 #20 °°°



Ce roman, couronné du Prix du roman Fnac m'a littéralement enchanté. Un très beau coup de coeur et certainement un roman que je vais énormément offrir.



Une nuit, aux confins du monde, la fracture de la banquise sépare Uqsuralik, adolescente inuit, de sa famille. Plongée dans la pénombre et le froid polaire, elle n'a d'autre solution pour survivre que d'avancer pour trouver un refuge.



Bien sûr, le dépaysement est total, l'Arctique, ses paysages arides. La violence de qu'il impose aux hommes qui n'ont de cesse de chasser la faim, de combattre le froid. Sa faune, ours phoques annelés, perdrix des neiges, renards blancs …

Bérengère Cournut a adopté une démarche d'ethnographe en s'immergeant dans la bibliothèque du Museum d'histoire naturelle ( plus particulièrement dans les fonds polaires de Jean Malaurie et les fonds d'archives de Paul-Emile Victor ), tout sonne vrai, juste, authentique, que ce soit pour décrire cette nature incroyablement belle et hostile, ou les coutumes et le quotidien des Inuits sans idéalisation. L'imaginaire du lecteur est stimulé sans être racolé. le Grand Nord n'est pas que du décor exotique pour faire joli.



Non, l'environnement acquiert immédiatement une dimension métaphysique, la quête de Uqsuralik, menée dans des conditions extrêmes, met à l'épreuve sa force de caractère et lui révèle son monde intérieur. En lisant de pierre et d'os, j'ai pensé à une interview dans Libération du philosophe Baptiste Morizot - qui m'avait beaucoup impressionnée - sur l'animalité de l'être humain constitutive de son identité, l'homme étant replacé au sein de la communauté animale, dans la chaine alimentaire et non au-dessus. Lors de l' errance arctique de son héroïne, Bérangère Cournut décrit une Uqsularik à la sensibilité directement branchée sur la multiplicité des formes de vie qui habitent ce milieu arctique et le constituent. Elle voit à travers les yeux des animaux qui l'entourent, elle a éveillé un oeil qui voit l'invisible, un oeil de l'esprit, sans angélisme ou niaiserie. En fait c'est toute la question du rapport à la nature de l'homme qui est en jeu, au fil des mots, en toute humilité. Cela m'a touché.



A cette dimension métaphysique, se superpose une dimension plus existentialiste, d'autant plus puissante. Dans ce roman initiatique, on voit une adolescente sans famille devenir femme, puis mère. On la voit s'emparer de sa vie pour devenir puissante, transcendée par sa résilience, sa résistance aux épreuves, puis par le chamanisme auquel elle est initiée. Elle aime, elle haït, elle souffre, elle attise le désir, la convoitise et la jalousie. C'est avant tout un autre de chair agité par des émotions universelles qui nous emportent avec force. Un être éminemment romanesque qui parle à tous les éléments, à tous les êtres vivants, et même aux créatures polaires comme l'homme-lumière ou le géant de dessous les pierres.



J'avais déjà goûté à la plume ciselée de Bérengère dans Par delà nos corps. Je l'ai encore plus appréciée ici tellement elle enveloppe la quête de Uqsularik de simplicité et d'intensité. Elle sait se faire poétique, tout particulièrement dans les chants qui entrecoupent le récit et accompagnent ses moments forts pour les intensifier.



Extrait du chant d'Uqsularik lorsqu'elle comprend qu'elle attend enfin un nouvel enfant



« Depuis que je sais qu'un enfant est là

Qu'un enfant va passer par moi

Je ris, je ris en secret

Je ris comme une brassée de palourdes

Qui roulent depuis les collines

Jusqu'aux galets lourds

Du rivage.

Et depuis plusieurs lunes

Que le sang bat et reste en moi

J'ai l'impression que

Sous la banquise

La mer rit avec moi. »



Une merveille à lire dans un écrin à la hauteur, entre cette couverture magique et le carnet de photographies prises au début du XXème siècle.









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De pierre et d'os

Comme à l'habitude, une belle couverture des éditions Le Tripode toute en nuances de bleu et ocre mêlées au blanc, décrit bien l'atmosphère de la banquise. Même si, comme le dit le proverbe l'habit ne fait pas le moine, néanmoins une belle couverture confère à un livre un habillage de circonstance et permet au lecteur, si elle est bien pensée de s'immiscer dès le début dans la lecture et de commencer à s'imprégner du contenu dès les premières pages. Tel a été mon sentiment, en tout cas en me plongeant dans De pierre et d'os.

J'ai en effet trouvé que cette palette pastel de bleu et blanc était une bonne préparation pour se frotter dès les premières pages à cette banquise et à cet air glacé.

Quelle frayeur lorsque la jeune Uqsuralik réveillée par des douleurs, sort de sa maison de neige, laissant ses parents, son frère et sa sœur endormis, s'éloigne un peu, entend un grondement au loin, ressent une vibration et voit la banquise en train de se fendre à quelques pas d'elle. " L'igloo est de l'autre côté de la faille, ainsi que le traineau et les chiens. Je pourrais crier, mais cela ne servirait à rien."

Pas le choix, si elle veut survivre dans ces conditions extrêmes, elle doit avancer à la rencontre d'autres êtres vivants. C'est le destin de cette jeune Inuit que Bérengère Cournut va nous conter, la lutte incessante pour trouver de la nourriture par la chasse, la pêche ou la cueillette. Plus que toutes ces péripéties, dans ce milieu souvent hostile, c'est avant tout la beauté et l'harmonie de ce décor polaire que l'autrice va s'attacher à nous dépeindre de façon éblouissante.

Ces paysages où l'eau, principale composante, apparaît tantôt solide et rassurante, tantôt liquide ou en train de fondre et pouvant devenir piège, l'écrivaine les restitue de façon éblouissante.

Mais, ce qui m'a le plus marquée, c'est la croyance qu'avaient, ces populations en ces esprits présents en permanence à leurs côtés et qui leur permettaient de survivre. Également très originaux ces poèmes dispensés au cours du roman et le rythmant de façon poétique.

À la fin de ce celui-ci, un cahier de photographies évoque ce peuple ancien toujours vivant. Un superbe "Chant de la femelle Ovibos" dédié au monde animal, à notre mémoire ancienne, ainsi qu'aux pouvoirs incommensurables des femmes clôture De pierre et d'os, ce roman d'aventures, bel hommage à la féminité.


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De pierre et d'os

Aussi scientifique que poétique, le roman de Bérangère Cournut nous invite à explorer l’Arctique sur les pas d’une jeune Inuit, à travers les légendes magiques de ce peuple fier, dans une nature austère à l’attraction magnétique.



Ce n’est pas un matin comme un autre pour Uqsuralik, la jeune Inuit. Réveillée par de fortes douleurs au ventre, elle sort de son igloo pour faire quelques pas à l’aube de ce jour sans soleil, disparu depuis trois lunes déjà. Mais alors que le sang coule entre ses cuisses, la banquise se brise. Contrainte de regarder sa «  maison de neige  » s’éloigner, la séparant de la chaleur de son foyer et de celle de sa famille. Par chance, sa fidèle chienne Ikasuk est restée dans ses pas, et son père, alerté par le bruit de la glace brisée, pourra lui lancer quelques maigres victuailles, ainsi qu’une dent d’ours, trophée de chasse et amulette magique qui l’aideront à se protéger.

Survivre aux éléments sauvages de ce milieu extrême. Chasser la faim et combattre le froid, dans un environnement dont l’hostilité peut lui être fatale à tout moment. Renards blancs, phoques ou harfangs des neiges : chasser sur terre, sur mer ou dans les airs.

Vivre enfin, avec les humains, avec ses pairs. Aimer, haïr, devenir mère à son tour et se transcender dans un chamanisme séculaire. Contes exotiques, légendes magiques et créatures fantastiques, c’est une culture à part entière qui se déploie sous nos yeux. Celle d’un peuple digne qui n’a d’autres choix que de vivre en harmonie avec une nature indocile.

Plus qu’un voyage, c’est une épopée initiatique et ethnologique à travers les étendues polaires de ce continent qu’on voudrait voir comme un « paradis blanc », lors du « grand jour qui dure toujours  », quand en été le soleil ne se couche jamais. Mais si Bérangère Cournut défie les éléments, elle a écrit ce roman à l’aide des documents du Muséum d’histoire naturelle. Et son récit scientifique est nimbé d’une poésie insoupçonnée.

La quête intemporelle d’Uqsuralik sur les sentiers de sa féminité, questionne notre rapport à la nature, notre fragilité au monde, notre humanité. La très belle rencontre de cette rentrée 2019.
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De pierre et d'os

Lorsqu'une faille déchire soudain la banquise, la jeune Inuit Uqsuralik se retrouve séparée des siens, aussitôt confrontée à la question de sa survie, seule dans les conditions extrêmes de l'Arctique. Dans ce milieu hostile, sa seule chance est de parvenir à rejoindre un groupe de ses semblables, puis de s'en faire accepter. Commence alors pour elle le long apprentissage d'une vie rude, souvent éprouvante, mais riche de joies, d'amour et de tendresse au sein de son clan d'adoption, dans le respect d'un environnement naturel aussi magnifique que terrible, peuplé d'esprits omniprésents qu'elle apprend à connaître au travers du chamanisme.





Bérengère Cournut s’est livrée à un immense travail d’imprégnation, explorant les connaissances ethnologiques d’un très grand fond documentaire, avant de nous inviter à cette immersion dans l'ancestrale culture Inuit, en compagnie de personnages imaginés mais qui semblent profondément authentiques et représentatifs.





Le récit, porté par une écriture sobre et fluide, est aussi captivant que dépaysant, et ne peut que serrer le coeur quand on sait les difficultés rencontrées depuis un siècle par le peuple Inuit pour conserver un territoire et maintenir une culture et des traditions malmenées par la modernité.





Ce livre, véritable odyssée dans un monde aujourd’hui en voie de disparition, où s’organise une existence nomade, centrée sur la chasse, le partage et la vie communautaire, est à la fois un roman d’aventures, un récit d’apprentissage, une expérience ethnographique, un conte poétique, et, en tous les cas, un excellent moment de lecture. Coup de coeur.


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De pierre et d'os

Au sortir de cette impressionnante immersion dans le monde des Inuits, monde saccagé par les Blancs, un de plus, j’apprécie encore plus l’immense travail réalisé par Bérengère Cournut. Il a fallu dix mois d’immersion à l’auteure dans le fonds polaire Jean Malaurie et dans le fonds d’archives Paul-Émile Victor pour s’imprégner d’une culture, d’un mode de vie qu’elle remet magnifiquement en place et fait vivre sous nos yeux.



De pierre et d’os est d’abord un très beau livre édité par Le Tripode. Agréable à tenir en mains, donc à lire, avec une très belle couverture dont le rabat intérieur renforce la qualité.

L’écriture est simple et merveilleuse à la fois, belle, poétique, captivante car étonnante. J’ai donc mis de côté ma frilosité pour suivre cette « femme au caractère d’ours, au nom d’hermine : Uksuralik ».

Dans un précédent roman, Née contente à Oraibi, Bérengère Cournut faisait découvrir les Hopis, un peuple qui vit dans le nord-est de l’Arizona. Sans se déplacer, elle nous emmène nettement plus au nord, dans une région volontairement imprécise géographiquement.

Tout commence par un drame : Uksuralik se trouve subitement séparée de sa famille à cause d’une rupture de la banquise. Son père a juste réussi à lui lancer une peau d’ours et un harpon qui se casse, hélas, en arrivant au sol. Elle est avec sa chienne, Ikasuk, et quatre jeunes chiens et doit aussitôt leur prouver qu’elle est la plus forte car l’un d’eux l’attaque.

J’ai tenté de suivre l’héroïne du roman mais j’ai souffert avec elle devant tant d’épreuves pourtant toutes surmontées grâce au pouvoir des esprits et un chamane qui jouera un rôle important pour son épanouissement. Elle donne la vie et c’est à chaque fois un bel exemple d’apprivoisement de la mort qui rôde et menace.

Les terribles moments qu’elle affronte volontairement ou malgré elle, font frissonner, trembler, désespérer et enfin apprécier l’ingéniosité de ces Inuits qui survivent, se reproduisent, gèrent leurs conflits, font la fête, s’aiment, dansent, mangent et chassent surtout en respectant les animaux qu’ils sont contraints de tuer. Ils utilisent au maximum tout ce que donnent les bêtes qu’ils côtoient jusqu’au dernier tendon, au dernier poil de fourrure. Quelle leçon ils nous donnent à nous qui gaspillons tellement !

Enfin, que ces chants intercalés au fil du récit sont beaux ! Ils racontent, précisent, ajoutent des détails sur cette vie complètement dépendante de la nature, nature hostile et généreuse à la fois. Parfois, ils peuvent servir de défoulement à celui qui s’exprime.



Ce roman qui mêle l’onirisme et la réalité la plus dure est une véritable découverte, et je remercie le Cercle livresque de Lecteurs.com de m’avoir permis ce voyage incroyable.












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De pierre et d'os

Ce livre est un enchantement, un conte polaire, un dépaysement total. J'ai beaucoup aimé cette histoire. C'est le premier roman de Bérengère Cornut que je lis, mais sans doute pas le dernier. L'histoire de cette civilisation m'a étonnée...On sort des sentiers battus si je puis dire. Une véritable originalité dans cette rentrée littéraire.

Je vous conte cette histoire : une nuit la banquise se fracture et sépare une jeune fille de sa famille. Son père à juste le temps de lui donner une peau d'ours contre le froid et un couteau. Elle va devoir se débrouiller pour survivre face aux animaux et aux hommes mais aussi à la dureté du climat et de la nature.

C'est vraiment un livre dépaysant, très bien écrit. La couverture est sublime, rien qu'en la regardant on est déjà dans l'ambiance...

Ce roman est ponctué de chants gutturaux poétiques qui se lisent comme de véritables odes à la vie.

Je ne peux que vous le conseiller.
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De pierre et d'os

" C'est un beau roman , c'est une belle histoire , aurait dit Michel Fugain , mais... ce n'est pas une romance d'aujourd'hui" , loin de là. Faut- il s'en réjouir ou le regretter , en tout cas , il faudra bien s'en souvenir .Au moment où la planète explose , n'en peut plus , cède peu à peu mais inexorablement sous les coups de boutoir d'une société de consommation insensible et irraisonnable , guidée par le seul profit , voilà un " petit livre " d'une beauté , d'une sagesse incroyables , un retour aux sources , un retour vers l'origine de l'humanité avec ce qu'elle avait de sensé, de joyeux , de triste , de doux ou de tragique ...Ce retour , on l'effectue dans le monde Arctique où la jeune Uqsuralik nous " prend par la main " pour nous guider dans un monde où la vie s'effectue en osmose avec les éléments de la nature .Dans ce monde , cueillette , pêche, chasse assurent la vie , rien de plus , des " soustractions " parfaitement réfléchies, des " prélèvements " raisonnés où rien ne se jette où tout est respecté au delà du monde environnant , en relation permanente avec les figures tutélaires, les esprits des anciens . Et tout en rêves , en cérémonies rituelles , en chansons ou poèmes...Dans ce livre , on entre presque en transe devant cette force de vie qui dégouline des pages , ces moeurs simples , respectueuses , la force du groupe qui protège, qui intègre ou ...qui rejette ....La vie ...ou la survie quand les migrations animales se modifient ...C'est prenant , vraiment , émouvant, doux , une vie qui se déroule sous nos yeux sans jamais lasser . Je vous l'assure , c'est un bouquet de sérénité qui vous étreint tout au long de cette belle lecture ...( Bon , j'étais au chaud , assis sur mon canapé, avec la lumière, une tasse de thé et un petit gâteau, hein , alors , mon mérite en prend un coup ....) Et oui , entre la vie rapportée des Inuits et "la nôtre ", le fossé est bien , bien grand , mais la question doit tout de même nous interpeller....Ce roman est une " douceur sucrée " , sans doute très " parlante " , bien plus que certains messages clamés avec force ça et là , un peu plus , d'ailleurs ,en période électorale....Je ne savais pas ce à quoi m'attendre en ouvrant ce livre et , deux heures trente plus tard , outre le fait que j'avais passé un formidable moment de lecture , j'ai eu l'impression que l'espoir m'était redonné. Évidemment, il faut faire vite ...Un livre à mettre entre de nombreuses mains , celles des adultes et ...des ados .Fut un temps où l'on parlait de la vie traditionnelle des Eskimos en classe , au collège . Mais ça, c'était avant , car la vie des Eskimos , telle que vous allez la découvrir, elle n'existe plus .Faut- il s'en réjouir ou le regretter? , disais-je , en préambule . A chacun sa réflexion, mais c'est pourtant bien " là-haut " que tout commence ...ou finit .C'est magnifique , et même plus .
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De pierre et d'os

L'air est glacé, la nuit claire comme l'aurore. La banquise se fend, la famille disparaît dans le brouillard. Séparée des siens, Uqsuralik n'a plus pour seuls refuge et défense qu'une peau d'ours et une chienne. Jusqu'à sa rencontre avec un groupe où Uqsuralik subît un viol, mais découvre l'amour avec le père de sa fille.



Les saisons se succèdent, la jeune femme a perdu son mari, elle élève sa fille soutenue par les autres femmes. L'hiver, parmi les icebergs aux hautes falaises bleues, les glaciers et la toundra. L'été, quand la vie est revenue et la nature respire. Lorsque guillemots, sternes, canards, cormorans sont là, prêts à être chassés. Quand la toundra roussit, les baies de myrtilles abondent et passe parfois une famille de boeufs musqués.



Uqsuralik et les inuits consacrent du temps à la chasse, la pêche, dépecer, tailler la viande, racler la graisse. L'hiver les phoques annelés, ours, caribous, morses constituent l'essentiel de leur nourriture. Si l'été ils dressent des tentes avec des peaux, les maisons d'hiver le sont grâce aux troncs échoués, pierres, mottes de terre et peaux de caribous. Une vie simple pour ces inuits imprégnés des esprits, bons comme maléfiques, auxquels ils se réfèrent constamment.



Ce roman initiatique et poétique, inattendu et précieux est le fruit d'une immersion de dix mois dans les traditions du Groenland et de l'Arctique canadien. Rythmé par des chants et les mots simples d'une petite femme au grand courage, sa lecture nous donne accès à l'univers foisonnant des Inuits et de leurs mythes, nous transportant loin, très loin, en terres inconnues.
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Zizi Cabane

Ayant apprécié De pierre et d’os de Bérengère Cournut lors de sa sortie, je n’ai pas hésité à me lancer dans la lecture de Zizi Cabane lorsque l’occasion s’est présentée.

Ces deux romans qui, dans un premier temps paraissent très éloignés l’un de l’autre ont pourtant des points communs.

Une jeune fille, Uqsuralik, dans De pierre et d’os, voit s’ouvrir une faille sur la banquise entre elle et l’igloo où se trouve sa famille et n’a d’autre solution pour survivre que d’avancer.

Loin de ce voyage arctique, ici, c’est Zizi Cabane dans ce roman éponyme qui, à la disparition de sa mère Odile, va devoir s’inventer un chemin de vie.

Là encore la nature personnifiée aura un rôle majeur et la principale composante, l’eau, se révélera tour à tour menaçante ou rassurante.

En entremêlant poésie et conte, en rebaptisant ses personnages en fonction de leur personnalité ou de la vision qu’en ont les autres, en donnant la parole aux éléments naturels, en faisant ruisseler des vers écrits par Odile la mère disparue, devenue O ou source d’eau…, en alternant les voix pour nous faire entendre les différents points de vue, Bérengère Cournut nous livre un conte, un récit féerique dans lequel il faut se laisser emporter pour l’apprécier à sa juste valeur.

L’auteure parvient à dire la douleur et les chagrins que doit affronter cette famille, le père et ses trois enfants, en réinventant le monde de manière éblouissante et en gardant le sourire.

J’ai, dès les premières pages, été émerveillée par cette faculté qu’avaient eu ces parents pour renommer leurs enfants, leurs deux garçons et leur fille. Ainsi l’aîné, par exemple, ils l’ont appelé Martin. Mais un matin, en regardant l’enfant dont ils ne se cachaient pas d’être amoureux, ont-ils décidé de le rebaptiser Béguin. Pour Zizi Cabane, la dernière, ce prénom lui a été donné dès sa naissance, suite à une réflexion de son frère, étonné par une différence...

J’ai surtout été éblouie par cette capacité du deuxième garçon appelé Chiffon, prénom particulièrement en adéquation avec son amour des chiffons et sa virtuosité à en faire des cartes fantastiques, de véritables trésors d’imagination et qui emmènera sa jeune sœur dans des explorations imaginaires mais salvatrices et constructives.

Zizi Cabane est à la fois un roman initiatique et un roman sur la reconstruction écrit sur un mode tout autant original qu’efficace.

Il faut cependant accepter de sortir du rationnel pour pouvoir apprécier pleinement toute la poésie imaginative de Bérengère Cournut et se laisser emporter par les flots de son écriture originale et créatrice.


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Née contente à Oraibi

Ce roman illustre les années d’enfance d’une petite fille de la tribu Hopi, peuple amérindien d’Ari-zona. Même si quelques indices la désignent comme contemporaine , la période n’est pas précisée mais quelle importance lorsqu’on vit hors du temps.



Plongé au coeur de la vie quotidienne de la tribu, du clan de la fillette, le lecteur découvre les rituels et les coutumes qui accompagnent la vie de tous les jours. et au delà des singularités qui s’attachent aux croyances, au sacré, à cette profonde communion avec la nature qui inspire respect et crainte, c’est aussi l’épanouissement d’une enfant, son ouverture progressive sur le monde et l’éveil de ses sens.



Beaucoup de sensibilité dans l’écriture et en filigrane un gros travail de documentation, suffisamment assimilé pour se détacher des données et en modeler un récit romancé.
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Par-delà nos corps

Le geste créateur à l'origine de ce court roman est superbe ! Bérangère Cournut a choisi de répondre à son confrère Pierre Cendors qui a fait de son Minuit en mon silence la lettre posthume d'un soldat allemand en septembre 1914 à Elisabeth, une jeune Française mariée rencontrée à Paris quelques mois auparavant. Par-delà nos corps est donc la réponse d'Elisabeth vingt-cinq plus tard, elle a 45 ans, elle a été veuve, s'est remariée, a enfanté par deux fois, a beaucoup aimé.



Durant toute ma lecture, j'ai été en totale osmose avec les mots qui s'offraient à moi, comme un cadeau. L'écriture de l'auteure est magnifiquement ciselée, souvent poétique, convoquant tous les sens pour dire le transport amoureux. Car tout tourne autour de cela, l'amour ou comment une expérience amoureuse, même très courte, même non consommée, énigmatique n'importe comment, peut se muer en aventure fondamentale qui habite l'intimité d'un être à vie, et même après, par-delà les corps. le texte devient un écrin qui célèbre l'amour comme une puissance créatrice donnant l'énergie de vivre, comme une puissance consolatrice gardienne de l'âme de l'aimé.e. La narratrice en devient lumineuse et sereine lorsqu'elle avance dans la vie.



«  Vous me l'avez dit à votre façon : l'amour est un récif planté en mer. Aussi inaccessible qu'inattaquable. D'une certaine manière, même si ce n'est pas la plus éclatante, nous avons réussi, vous et moi, à nous rencontrer, à nous aimer par-delà nos corps, la guerre et la mort. Vous êtes une goutte d'eau dans ma vie, et c'est cette goutte-là qui, au fil du temps, a étanché ma soif, ma fièvre et mon tourment. J'ai trouvé en vous une ombre bienfaisante, où le fracas et le silence coexistent en une même région retirée. »



Je pense que cette lecture a été d'autant plus forte que je n'avais pas lu la lettre de 1914 présentée dans le roman de Pierre Cendors, mon esprit bercé par la beauté des mots a pu vagabonder et combler toutes les allusions à sa guise. Il n'empêche que je viens de le commander chez mon libraire.



Une auteure délicate et sensible à découvrir, d'autant plus que la maison d'édition le Tripode l'a choisie comme unique étendard pour sa rentrée de septembre : ce sera avec de Pierre et d'Os qui conte les aventures d'une extraordinaire femme inuite.
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De pierre et d'os

Certains voient dans cette histoire un récit poétique, moi non.

L'impression lyrique n'est que la respiration de cet animisme si bien transcrit.

Croire en l'âme des humains, des animaux, des pierres, des vents ; croire aux migrations de ces âmes conduit à une cosmogonie que nous jugeons poétique mais qui n'est que simplement naturelle et, pour nous, exotique.

Et nous ressentons plus ou moins diffusément que cet animisme, qui fut sans doute le nôtre il y a quelques milliers d’années, nous manque.

Alors ce qui peut nous le rappeler, comme toutes les choses heureuses, nous semble de la poésie.



Nous sommes plutôt devant un magnifique reportage.



A travers une de ses vies, une chamane Inuit nous immerge dans son cosmos.

Il ne faut pas rechercher de qualité littéraire dans ce texte. Ce n’en est volontairement pas le but.

L’usage massif du présent de l’indicatif amplifie cette plongée. Il met en évidence le temps inuit qui n’est pas linéaire mais cyclique. Le temps ne file pas, il tourne.

Dans ce monde, « Après demain, demain sera hier »



Nous sommes au cœur de la vie des esquimaux, de la rudesse de leur environnement, de la rusticité de leurs mœurs authentiques, simples, purs, nobles.

Les rapports humains sont âpres. La rudesse de leur univers ne laisse que très peu de place aux sentiments.



Pour l’Inuit aussi le froid est l'ennemi. En hiver les sorties sont réservées aux hommes et ne durent que le temps de brèves chasses. Le reste de l'attente est consacré aux veillées propices aux contes, aux souvenirs, aux esprits.

Et les veillées sont longues, très longues.



Alors, dans cette hostilité, les oiseaux, les ours, les esprits, les humains, les vents parlent et chantent. L'âme voyage d'animaux en animaux, d'humains en humains, d'animaux en humains, d’ancêtres en descendants.

L’imaginaire tient une place immense. Les rêves dictent leur loi.

La vie des Inuits est pétrie de croyances, de superstitions.

Et le chamane est l’intercesseur entre ce monde et la dure réalité.



Pour renforcer l’effet de ce texte que je tiens pour brillant, Bérengère Cournut a inséré des chants qui ponctuent le récit de leur poésie énigmatique et édifiante.

Une lecture étrange pour un monde étrange.

Un véritable voyage immobile et…..frais

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Elise sur les chemins

Difficile de définir ce court roman en deux mots tant il échappe aux classifications. A la fois ode à la nature, conte satyrique, ballade poétique, récit merveilleux …

Bérengère Cournut a trouvé son inspiration en lisant Élisée Reclus ce géographe voyageur et anarchiste qui disait « là où toute poésie a disparu du paysage, les imaginations s'éteignent », et on peut être rassurés, l’imagination de l’autrice brille de tous ses feux !

La lecture peut être déconcertante à première vue car le roman est écrit en vers libres, mais très vite, le rythme de la poésie nous entraine sur les pas de l’héroïne.

Elise est la fille du Lion et de Zéline, elle a sept frères et sœurs. Elle est « enfant des arbres, fille de l’eau » car la famille habite en pleine nature sur une colline boisée, et vit de ses cultures maraichères tandis que la mère instruit les enfants en pleine forêt. Sans que cela soit explicité, ils sont écolos et refusent la société de consommation.

« Zéline et le Lion disent souvent :

Peu de gens sur terre ont le courage

De s’éloigner des villes et des villages

Pour vivre selon les lois de la nature »

L’aventure commence lorsque les deux ainés Onésime et Elisée quittent le terrier pour un long voyage qui les mènera dans une école d’horticulture. On suit leur périple à travers les lettres. C’est lorsqu’elle rencontre la femme serpent, Vouivre à la foi malicieuse et perverse, qu’Élise va devoir partir à la recherche de ses frères sur le retour. Grâce à une pierre magique, elle va pouvoir les protéger de dangereuses créatures. Car, dans cette nature sauvage et idyllique vivent des filles anguilles et des vipères, et si les garçons croisent Ondine et Mélusine sur leur chemin, ils pourraient ne jamais s’en remettre.

L’autrice s’est amusée à mélanger le monde réel avec le merveilleux sans oublier l’influence d’Élisée Reclus. On croise ainsi un vieil anarchiste, des fées maléfiques et des jeunes qui aiment les concerts et la fumette et dansent autour d’une fille anguille à paillettes.

Derrière la poésie et le merveilleux on trouve une réflexion sur les dangers de notre monde moderne et sur notre rapport au vivant et à la nature.

L’écriture, simple et poétique, nous emporte dans ce voyage initiatique qui se poursuit avec la belle couverture illustrée par Corinne Pauvert, artiste peintre inspirée par la nature.

Une belle histoire, onirique et enchanteresse, ce dont on a bien besoin en ce moment.

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De pierre et d'os

Une douleur fulgurante au ventre la réveille à l'aube de ce jour sans soleil. Le temps d'enfiler un pantalon, des bottes et une veste et Uqsuralik se précipite hors de l'igloo où dort paisiblement sa famille. Soudain, un grondement au loin et une faille se creuse au cœur de la banquise. De l'autre côté, son père, levé brusquement, a tout juste le temps de lui envoyer sa dent d'ours et un paquet que l'igloo s'éloigne puis disparaît dans la brume. Par chance, sa chienne, Ikasuk, est près d'elle. Le brouillard s'épaissit et il lui est difficile de se repérer. Elle n'a pourtant pas d'autre choix que d'avancer et tenter de rejoindre un autre peuple si elle veut survivre au cœur de cette étendue blanche hostile et dangereux...



C'est à un voyage pour le moins dépaysant auquel nous invite Bérengère Cornut. Direction l'Arctique et ses vastes étendues glacées... En compagnie d'Uqsuralik, une jeune fille accidentellement isolée de sa famille, l'on découvre le peuple Inuit. Un peuple qui a ses propres règles, qui s'entraide beaucoup, qui croit en ses rêves et aux paroles du chaman, qui se déplace en fonction de la recherche de la nourriture... Outre cela, l'auteure dépeint avec sensibilité l'âpreté de ces territoires hostiles, certes, mais d'une infinie beauté. Entrecoupé de chants, ce récit, de par son originalité et son intensité et par son écriture riche et parfois onirique, nous plonge dans un monde de silence.

Agrémenté de photos magnifiques et éloquentes sur le monde des Inuits...
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De pierre et d'os

Conte, légende, récit initiatique, roman d'apprentissage, roman d'aventure...il est difficile de qualifier ce livre tant il est protéiforme...C'est un texte passionnant qui nous plonge de plein pied dans le monde des inuits, avec Uqsuralik, jeune fille qui se retrouve livrée à elle-même après qu'une rupture de la banquise l'a séparée de sa famille. Esseulée, elle va devoir survivre dans le froid polaire avec ses chiens, dans un environnement hostile, où ce ne sont d'ailleurs pas les ours les plus dangereux...Famine, deuil, maladie, rien n'est épargné à la jeune femme bien plus forte qu'elle ne le pense. La langue dure, très factuelle, parfois poétique est en harmonie avec l'environnement décrit. Elle est entrecoupée de chants qui donnent du sel au récit et le complètent. Les votants du prix FNAC ont bien choisi : C'est vraiment un très beau roman.
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De pierre et d'os

"De pierre et d'os", un ouvrage atypique presque sous forme d'un documentaire qui se lit comme un roman.



L'auteure nous plonge dans la vie des Inuit en suivant plus particulièrement une jeune fille, Uqsuralik, qui se retrouve seule et livrée à elle-même après avoir été séparée de sa famille suite à la fracture de la banquise.



Vraiment de toute beauté !



Merci à vous ami(es) Babelio pour cette découverte !
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De pierre et d'os

Ai lu ce livre car des amis babéliotes m'en ont convaincu. Aussi parce que je voulais me faire mon avis sur l'"appropriation culturelle" supposée de certaines œuvres de fiction, celle-ci par exemple.

Deux parties à mon ressenti : au niveau de l'histoire elle-même, c'est sympathique, divertissant si on n'y regarde pas de trop près.

Au niveau de l'ambiance, du dépaysement, de l'immersion dans une culture plus que différente, aux antipodes même de notre quotidien, c'est réussi.

C'est l'intérêt de ce livre : nous immerger, nous faire ressentir jusqu'aux os cet environnement glaçant et inhospitalier que constituent ces lieux où pourtant, la vie continue.

Je recommande car cela se lit vite et que je crois que c'est un bel exemple d'exposition respectueuse d'une autre culture. Et pour les inuits, ce n'est pas si fréquent en France.

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De pierre et d'os

Plus conte que roman, on comprend aisément pourquoi cette histoire plait . Elle nous replace face aux choses essentielles très loin de nos préoccupations matérialistes et de nos angoisses pseudo-existentialistes .



Lorsqu'elle se trouve isolée de sa famille par une faille sur la banquise qui l'éloigne du campement, Uqsuralik, une jeune fille Inuit n'a plus que la peau d'ours et une amulette que son père a réussi à lui lancer avant que la distance entre eux les sépare définitivement. Survivre au froid, se nourrir et trouver un autre campement sont des impératifs pour éviter une mort certaine et lorsqu'elle est recueillie par une première tribu , c'est aussi la lutte pour se faire accepter avec ses différences et ses dons qui se révèlent peu à peu au fur et à mesure des épreuves .



Le peuple Inuit, dans cette nature grandiose mais impitoyable , vit en communion avec les divers éléments naturels transformés en esprits bons ou maléfiques et remplit son existence de tabous , il respecte les animaux même en les chassant , les célébrant au moment de leur mort par des offrandes et suit leurs migrations . Sans affectation, ces hommes et ces femmes n'hésitent pas à abandonner un bébé ou un vieux si la survie du groupe en dépend , c'est difficile pour nos âmes hypersensibles à admettre . Des gens également capables de s'amuser , en chantant et en dansant , en s'aimant librement lors de leurs fêtes .



Bérengère Cournut a effectué un énorme travail de recherche et a le talent de ne pas avoir écrit un récit ethnologique . Ces phrases ont une apparente simplicité mais cachent la recherche de la révélation de chacun .



Mais cela , c'était avant ... car même chez les Inuits le monde a évolué et pas forcément dans le bon sens de Dame Nature .
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Zizi Cabane

Si le titre interroge, l’énigme est rapidement levée, le surnom de la petite dernière est né de l’imagination fertile de son frère !





L’imagination, c’est un leitmotiv de ce roman aussi poétique que déjanté, avec ce paradoxe qu’il s’appuie sur une réalité tragique, la disparition de la mère qui laisse les trois enfants et le père démunis et obsédés par des questions récurrentes et sans réponse. D’autant que le vide créé par l'absence s’accompagne de phénomènes étranges dans la maison familiale, qui est un personnage à part entière, plutôt maléfique et impossible à contrôler.



Bientôt rejoints par un hypothétique grand-père surgi du néant, ils tenteront de survivre en construisant des fables autour d’une mère qui a créé le mystère.





Nous sommes bien loin des légendes du Grand Nord, et pourtant ce sont des mythes universels qui prennent corps dans ce roman très créatif où la force de l’amour sauve cette famille à la dérive, au coeur d’un décor qui peut d’un moment à l’autre les porter ou les trahir.



Ce roman est une confirmation des talents de conteuse de Bérengère Cournut, qui réussit à nous emporter dans des territoires qui explore les mythes fondateurs, avec une langue aussi poétique qu’émouvante.


Lien : https://kittylamouette.blogs..
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