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Critiques de Bernard Chambaz (153)
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Petite philosophie du vélo

Après m'être mise dans la roue d'Eben Weiss pour "Bike Snob", j'ai changé de braquet pour suivre Bernard Chambaz, à l'assaut des sommets de la pensée cyclo-philosophique.



Une différence fondamentale sépare ces deux auteurs: pour l'un,c'est John Kemp Starley, (neveu de James Starley, inventeur du Grand-Bi) qui inventa la première bicyclette de sécurité, avec transmission par chaine, en 1887.



Pour l'autre, le génie s'appelle Pierre Michaux, serrurier et inventeur du pédalier en 1861, et c'est lui qui créa un engouement populaire pour les déplacements vélocipédiques avec ses Michaudines.



Mais là n'est pas la vraie question. La vraie question est: "faites vous de la bicyclette ou du vélo?"

Pour ma part, je suis 100% à bicyclette, sans cuissardes, ni compteur, ni maillot fluo, rebutée par les pelotons, la compétition, les chronos et la caravane du Tour de France.



Je suis pédaleuse de ville ou de campagne, de bois, de chemins, de plage, de shopping, de marchés, de départementales. De randonnée aussi, longeant les côtes du Finistère ou grimpant l'inaccessible Connor Pass pour découvrir Dingle au soleil couchant.



De ces deux lectures, il ressort que le cycliste avance dans la vie à une allure différente, qu'il doit s'attendre à tout moment à se casser la figure, qu'il doit rester stoïque quand il découvre que seule sa roue avant est restée accrochée avec l'antivol au lampadaire, et que pédaler ne rend ni plus beau ni plus intelligent, mais qu'à défaut de pouvoir décoller, la bécane peut nous conduire sur les chemins ardus de la philosophie.



La philo par le vélo, vous pouvez commencer les révisions du bac, c'est de saison!
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Je m'appelle pas Ben Laden

11 septembre 2001, personne ne peut oublier cette date. Tragédie moderne démultipliée pendant des semaines par les images de la télévision.

C'est un jeune américain, de grands- parents égyptiens qui nous raconte cet événement qui va bouleverser son univers. Il est ami avec John, ses parents sont baptistes. Lui, ses parents sont musulmans mais les enfants la religion ils ne s'en préoccupent pas.

L'enfant raconte cette journée où ils sont au zoo avec sa classe jusqu'à ce qu'ils apprennent : l'avion et les Tours. Les réactions, quelques faits marquants, sa famille et les autres.

Son copain John ne vient plus à l'école. Il règne une ambiance bizarre et puis

il ne se sent plus à sa place. Mais il le dit " Je suis Nassir, pas Ben Laden " à ceux qui le stigmatise.

Avec des mots simples Bernard Chabaz nous raconte l'indicible, la peur, les larmes, la vie tout à coup bouleversée. Des vignettes, avec photos en noir et blanc complètent l'histoire pour raconter la montée de l'islamophobie aux Etats-Unis dans les années suivantes.

Les dessins de Barroux, entre enfance et terreur, complètent l'ensemble et rajoute à l'émotion.

Histoire d'Histoire une collection utile chez Rue du monde qui sait parler aux enfants pour découvrir des événements et des combats.











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Vladimir Vladimirovitch

Vladimir Poutine est un des chefs d'Etat les plus énigmatiques qui soit. Dans ce livre étonnant, l'auteur met en scène un personnage inattendu qui a l'honneur de porter le même nom que le chef d'Etat russe.

Vladimir veut dire "Seigneur de la Paix" en russe. Le personnage politique a-t-il une action à la mesure de son prénom? L'histoire le dira.

En tout état de cause notre héros anonyme au patronyme célèbre a une vie plutôt terne.

Pendant une année, Vladimir Vladimirovitch Poutine, consigne la vie de son double célèbre dans plusieurs cahiers.

C'est ainsi que nous voyons défiler les années marquantes du chef d'Etat.

Cette biographie romancée nous emmène dans un premier temps au moment de la "grande guerre patriotique", où le père de Vladimir Poutine s'est illustré au combat.

Les jeunes années de Poutine ont été difficiles. Le futur chef d'Etat a failli basculer dans la délinquance. C'est sa rencontre avec le sport, (le judo) qui va l'aider à trouver sa voie.

Son engagement dans le KGB va être un grand moment de sa vie.

Après des études de droit, il va être envoyé en Allemagne, ce poste lui permettant de maîtriser parfaitement la langue de Goethe.

Le livre nous retrace la carrière politique du jeune Vladimir et ses années au pouvoir, tour à tour chef d'Etat et premier ministre et ensuite de nouveau chef d'Etat.

L'auteur nous fait revivre les années agitées qui se sont écoulées: la révolte ukrainienne, les troubles terroristes dont certains attentats auraient été attribués à tort aux terroristes tchétchènes, les dissidents dont le malheureux Litvinienko, empoisonné au polonium.

Avec ce livre nous vivons l'Histoire en direct.

C'est un beau moment de lecture.

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La bataille du rail : Cheminots en grève, écriv..

Sortez de votre train-train et prenez avec moi, ce train de nouvelles, d'écrivains solidaires de cheminots en grève. Les droits du livre sont intégralement reversés en soutien aux grévistes.





Prévert écrivait : "Le train m'égare, la gare m'étreint." J'ai aimé le texte de Laurent Binet qui convoque le plus long générique de film, avec l'arrivée en gare, d'un train, d'où descend C.Bronson, dans "Il était une fois dans l'ouest." Tandis que H.Fonda essaie de prendre une locomotive, dans "Mon nom est personne". Cris Evans remonte des derniers wagons, avec des prolétaires révoltés ( les cheminots?) pour " Snowpiercer".



Vous rencontrerez peut être d'autres écrivains, dans les wagons suivants, pendant que "le train sifflera 3 fois". Lisez ce livre, et compostez votre billet " de soutien".
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Hourra l'Oural encore

Ce que j’ai ressenti:



Nous avons le temps, nous avons tout le temps devant nous, si l’on peut dire, mais il faut quand même se presser pour ne pas rater l’heure du départ.



Et si on partait voyager un peu différemment, un peu autre part pour une fois? Partir vers la poésie, vers la Russie: faire un voyage semblable à nulle autre pareil?! Alors tentés? Parce que ce livre, c’est exactement ça, un récit de voyage vivant, vivifiant même, fait de multiples détails et de grands espaces à saisir du regard, d’heures gagnées à frôler la frontière entre l’Europe et l’Asie… Une évasion captivante entre paysage, littérature et Histoire. C’est passionnant et bien sûr, qu’on en voudrait encore et encore! J’ai adoré suivre Bernard Chambaz et son amoureuse dans leur excursion au cœur de l’Oural, comprendre ce qui fait la beauté de ces lieux, sentir la richesse d’une culture. Des sensations aux ciels changeants, des monuments aux histoires ravivées, la Russie et son peuple dévoilent ses charmes à ceux qui prennent le temps et empruntent ses chemins méconnus. C’est génial de pouvoir avoir ce genre d’expérience de lecture par un passionné érudit. Tout est rencontres et rendez-vous, manqués ou réussis d’ailleurs, pluvieux ou audacieux, charmants ou poétiques, mais tout y est authentique.



Il n’y a pas de nuit, même pénible, qui ne mène à l’aurore.



Le seul bémol pour moi, mais c’est très personnel, c’est mon manque de culture générale sur l’art et la littérature russe. Il y a des tas de clins d’œil, des allusions, des références et des histoires qui m’ont forcément échappé…Mais, L’avantage, c’est que je sais maintenant ce qu’il me reste à faire: Lire et partir au devant de l’Oural. Et ça tombe bien, j’ai envie de voyage, de froid, d’Histoire et de poésie, d’aller sur les traces d’Aragon…Je veux des émotions liées à ces endroits chargés de mémoire, être attentive à la faune et la flore, me familiariser avec les us et les coutumes de ce pays fascinant. Donc finalement, ce qu’il m’en reste de ce récit de voyage, et c’est joli comme ça, c’est l’ouverture sur un nouvel horizon et la promesse de belles heures à venir…À voyager à travers les images, les légendes et peut-être entreprendre aussi ce voyage…Hourra l’Oural encore, emmène-moi voir tes merveilles!



« A présent, pour savoir ce qu’est la Russie d’aujourd’hui, il faut absolument y voyager soi-même. »
Lien : https://fairystelphique.word..
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À tombeau ouvert

Le 1er mai 1994, des millions de téléspectateurs assistaient en direct et avec horreur à l’accident qui fut fatal à Ayrton Senna. Sur le circuit d’Imola, un des plus grands coureurs automobiles du monde sortait de la piste pour la dernière fois. Le narrateur revient sur la jeunesse de ce conducteur hors pair aux allures de héros grec, ce champion des courses de chars modernes. « Il a les moyens de courir deux lièvres à la fois, il va plus vite que les lièvres. » (p. 55) Il a suffi qu’il touche un volant pour devenir un prodige de la course automobile. « En course, il est exalté : il double à droite, il double à gauche ; il mène un train d’enfer, il donne l’impression qu’il vole. Sa précision et sa capacité de prévision font merveille. Et en matière de prévision, il fait déjà les temps qu’il annonce qu’il va faire. » (p. 47) Ayrton Senna s’impose au fil des saisons, sur tous les circuits et remporte tous les titres. Il fréquente, avec plus ou moins de bonheur, des femmes superbes et enflamme l’asphalte dans ses bolides. Pourtant, il y a comme des signes annonciateurs, des présages funestes sur sa route. « Au début de l’automne, c’est le souffle de la mort qu’il sent sur sa nuque. » (p. 113) Mais comment faire autrement que rouler, toujours plus vite, et vouloir atteindre les plus hauts sommets ? Ayrton Senna met les gaz. « La vitesse est la grande affaire de sa vie. Dieu aussi, mais la vitesse est d’essence divine. Avant le Dieu des chrétiens qui a repris l’éclair et la foudre à Zeus, c’est Hermès qui l’a incarnée. Hermès va à la vitesse du vent. » (p. 121) Même s’il a conscience des dangers de la course et qu’il œuvre pour la sécurité des coureurs, il ne peut pas lever le pied jusqu’au jour fatal que l’on sait.



En parlant d’Ayrton Senna, Bernard Chambaz convoque le souvenir de Martin, son fils décédé en 1992 dans un accident de voiture. Il évoque aussi l’accident bénin qu’il a eu avec sa compagne. La mort au volant est une peur puissante qui entre certainement dans ma décision de ne jamais passer le permis de conduire. J’avais neuf ans le jour tragique de la disparition d’Ayrton Senna. Et il me semble bien que mon papa regardait cette course. J’ai gardé de cet accident un souvenir puissant, sans doute parce que j’avais à l’époque le béguin pour Alain Prost et que j’avais bien peur qu’il lui arrive la même chose. D’une manière ou d’une autre, la disparition d’Ayrton Senna a probablement marqué tous ceux qui avaient entendu parler de lui. Et c’est avec tendresse et admiration que Bernard Chambaz rend hommage au sportif brésilien.

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Éphémère

A nouveau, une nuit au musée. Cette collection me plaît. Ce soir, c'est un voyage près de Parme, parmi les œuvres de l'éditeur et collectionneur Franco Maria Ricci, dont les initiales ont donné son titre à la revue FMR et à ce livre.

Le narrateur s'arrête, au hasard semble-t-il, devant les œuvres du musée qui l'attirent le plus, et nous les décrit au fil de sa promenade nocturne, tout en alternant avec des éléments biographiques, des anecdotes sur leurs auteurs, en particulier sur le peintre Ligabue dont les représentations de tigres le fascinent. La visite dans le musée s'attache à suivre ces tigres représentés, comme un fil d'Ariane qui guiderait le narrateur au-delà du labyrinthe en bambous de l'entrée du musée.

Tigre, labyrinthe, deux images récurrentes dans le texte et l'imaginaire de l'auteur, qui peuvent dissimuler aussi bien que révéler l'artiste et son œuvre, le spectateur et son âme.
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Petite philosophie du ballon

Dans le sketch « The Philosophers' Football Match » (« Le match de Football pour philosophes » en français), les Monty Python opposent pour la finale des Jeux Olympiques d'été de 1972, l'Allemagne, victorieuse en demi-finale de l'Angleterre et son fameux trio Bentham-Locke-Hobbes, à la Grèce.



Pour l'équipe allemande, le sélectionneur, Luther, a retenu : Leibniz - Kant - « Nobby » Hegel (c) - Schopenhauer - Schelling - Beckenbauer - Jaspers - Schlegel - Wittgenstein (Marx 88e) - Nietzsche - Heidegger, tandis que pour la Grèce se présente : Platon - Épictète - Aristote - « Chopper » Sophocle - Empédocle d'Agrigente - Plotin - Épicure - Héraclite - Démocrite - Socrate (c) - Archimède. À noter la non-sélection côté allemand de Husserl, celle de l'Autrichien Wittgenstein et la surprise Beckenbauer comme le font remarquer les commentateurs du match.



Une fois l'engagement par le trio arbitral - Confucius au sifflet, Saint Thomas d'Aquin et Saint Augustin comme arbitres assistants - les joueurs-philosophes se désintéressent du ballon se contentant de marcher sur le terrain. Rien de notable, à part un carton jaune reçu par Nietzsche pour avoir dit à l'arbitre qu'il n'avait pas de libre arbitre , jusqu'à la 89ème minute : à ce moment, Archimède s'écrie « Eurêka ! », tape dans le ballon qui n'a pas encore été touché par les joueurs et amorce une action sur laquelle Socrate marque l'unique but du match.



Contestation des Allemands : Hegel affirme que « la réalité n'est qu'une annexe a priori de l'éthique non naturaliste », Kant emploie l'impératif catégorique pour dire qu'« elle n'a d'existence ontologique que dans l'imagination », et Marx, entré à la 88ème minute, soutient qu'il y avait hors-jeu*.



C'est à ce sketch des Monty Python que je pensais en avançant la lecture de la Petite philosophie du ballon de Bernard Chambaz jusqu'à ce que le romancier, essayiste et poète l'aborde dans l'entrée « Cosmopolitisme » (p. 107).



Dans plus d'une trentaine d'entrées, et comme il l'avait fait pour le vélo avec sa Petite philosophie du vélo, Bernard Chambaz traite de football sous l'angle de la philosophie. Dans des entrées courtes (au maximum 4-5 pages) sont abordés des thèmes philosophiques comme la «  solitude » , la « métaphysique », le « vivre/exister », le « libre arbitre », la « faute » ou « la morale » en lien avec le ballon rond et le football donc et aussi des entrées a priori moins philosophiques comme les « mouettes » où se croisent Anton Techkov et Eric Cantonna, « Red Star » où l'auteur a été en résidence littéraire pendant la saison 2014-2015, « Liverpool » , « Torino » ou « Mandela ».



Dans le sketch des Inconnus, « Télémagouilles », on se souvient de ce passage :



« L'animateur : Non !!! Bon Mamadou vous me citez trois hommes célèbres français, n'importe lesquels on s'en fout.



Mamadou : Tigana, Rocheteau et Platini.



L'animateur : Voilà c'est une bonne réponse. Personnellement j'aurais préféré, Hugo, Rodin et Debussy mais on en est plus là.



Mamadou : Ouais mais moi, les remplaçants je ne les connais pas. »



Dans le livre de Chambaz, les remplaçants sont entre autres Pasolini, Gramsci, Jankélévitch, Hume, Locke, Ernst Bloch ou Rousseau tandis que les hommes célèbres sont Platini qui lors d'un entretien avec Marguerite Duras, « réussit pas moins une jolie feinte de corps en répondant à Duras que si on aime le football c'est «  parce qu'il n'a pas de vérité » » (p. 59), Pelé, Maradonna qui avait le même âge lors de son transfert à Naples que lorsque Hume commence à rédiger son Traité de la nature humaine, Puskas ou Stanley Matthews



Même si cette petite philosophie du ballon traite de sujets déjà connus - comme les matchs de qualifications entre le Honduras et le Salvador sur fond de guerre entre ces deux pays, le simulacre de rencontre entre le Chili et l'URSS en 1973, l'équipe du FLN, le fameux match de la mort au sujet duquel Pierre-Louis Basse a écrit Gagner à en mourir, la différence entre le dribbling game et le passing game, la spécificité du poste de gardien de but que philosophes et écrivains - « Camus, Derrida, Cendras, Réda, Montherlant, Conan Doyle, Barnes, Nabokov, etc. » (p. 30) - ont souvent occupés, … - pour qui s'intéresse au football, elle ne tourne pas en rond et comme le ballon « va rondement. [Elle] est également un recours quand ça ne tourne pas rond » (p. 23).



À la fois érudit sans être pédant, passionné sans être fanatique, concentré sur son « Sujet/Objet » (p. 24) tout en étant ouvert sur d'autres sports (rugby, handball, volley-ball), puisant dans les souvenirs d'enfance de l'auteur, Petite philosophie du ballon est une lecture inspirante.
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Vladimir Vladimirovitch

Après avoir découvert Bernard Chambaz dans un autre Éden et avoir beaucoup aimé, je suis revenu en arrière dans la bibliographie de l'auteur et j'ai lu Vladimir Vladimirovitch.

Je n'ai pas ressenti le même coup de coeur que pour un autre Éden car il n'y a pas le côté autobiographique qui soutenait émotionnellement le roman.

Néanmoins dans Vladimir Vladimirovitch, Bernard Chambaz déjà, mélangeait la fiction et la réalité en faisant un semblant de biographie d'un personnage réel ( Poutine ) afin d'asseoir la vie de son personnage de fiction.

Cette dualité entre le président russe Vladimir Vladimirovitch Poutine et son homonyme inconnu, machiniste retraité va permettre à Bernard Chambaz de nous raconter la petite et la grande histoire de l'URSS et de la Russie.

Mais où se situe la petite histoire et la grande histoire. La logique voudrait que Poutine soit synonyme de grande histoire et son homonyme Vladimir Vladimirovitch synonyme de petite histoire.

Ce n'est pas si simple et les chapitres passant de l'un à l'autre des personnages entretiennent l'ambiguïté.

Il est réjouissant de constater les mises en scène autour de Poutine pour "heroiser " le personnage : remontée d'amphores d'un lac, vol en deltaplane au milieu des grues , partie de badmington, descente en bobsleigh etc...

ou le ridicule côtoie le culte de la personnalité.

De son côté Vladimir Vladimirovitch remplit ses petits cahiers et carnets de la vie de son homonyme qui depuis 1999 lui pourrit la vie.

C'est l'occasion pour le lecteur de revisiter l'URSS et la Russie à travers une biographie de Poutine depuis son enfance jusqu'à son omnipresidence.

C'est dans le mélange de ces deux personnages que l'on retrouve l'ambiguïté et la mélancolie de l'âme russe.

Il ne faut pas se fier aux yeux de phoqueset au sourire mélancolique de Poutine.

Derrière ce regard triste il est le tsar de toutes les Russies.









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L'Orgue de Barbarie

Lu 75 pages, pas accroché, encore un livre qui ne veut pas de moi. 1962 : guerre d’Algérie. Style pompeux. Dans une lettre est écrit : « Moi j’ai dû m’arrêter, c’est trop bien écrit et j’ai du mal à m’y reconnaître. » Eh bien je me l’attribue aussi pour ce roman.



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Dernières nouvelles du martin-pêcheur

Voici un livre qui mélange récit de voyage, une traversée de l'Amérique d'Est en Ouest à vélo et des récits des familles américaines connues comme les Roosevelt. Le point commun entre ces familles, c'est la perte d'un enfant. L'auteur part sur les routes d'Amérique, sa femme prend par au voyage en voiture et ils se retrouvent le soir pendant ce voyage ils retrouvent également leur fils Martin décédé 19 ans auparavant(comprenez comme vous le voulez)



C'est bien plus qu'un voyage, c'est un moyen de rouler, de rouler vers un monde que seul ceux qui ont vécu cette douleur peuvent comprendre, une route qui chemine entre douleur et joie, car la joie comme l'explique l'auteur n'est pas incompatible avec le deuil. Ce mot qui n'est pas un mot mais un monde où chacun trouve son continent pour se reconstruire.

Les chapitres s'alternent entre les histoires des uns et des autres et le voyage par lui-même, on découvre une Amérique peu fréquentée, les routes sont souvent désertes.

En ouvrant ce livre je m'attendais à vivre plus intensément ce voyage, mais au final, j'ai voyagé dans un monde particulier dont je ne serais dire si j'ai apprécié ou pas. Dans tous les cas, ce fut une lecture intéressante pour les côtés historiques et pour le voyage à travers l'Amérique.



Je pense que ce livre mérite une relecture, je réalise que je l'ai lu trop vite, j'aurai du faire des étapes, voire retourner en arrière, il me semble que je suis passée à côté du plus intime.

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Vladimir Vladimirovitch

Un roman qui vous fera d’une part traverser l’histoire d’un pays, de l’URSS à la Russie, au travers d’un personnage Vladimir Vladimirovitch, lui est un homme du peuple, conducteur de tramway à Moscou et peintre du dimanche qui a pour particularité d’être l’homonyme du Président Poutine, et cette fois c’est à travers ses cahiers qu’il nous retrace la vie de Poutine de son enfance à sa présidence.

Un livre intéressant, j’apprécie la façon dont l’auteur nous raconte, nous narre l’Histoire d’un pays, dont il a une grande connaissance tout comme sa géographie, de mettre en parallèle la vie des deux Vladimir Vladimirovitch Poutine, l'homme du peuple et le président.

Je l’avais déjà remarqué et apprécié dans « Dernières nouvelles du martin-pêcheur » et bien je confirme que j’apprécie la plume de Bernard Chambaz.

Merci à Flammarion et à Babelio de m’avoir sélectionnée pour cette opération masse critique.

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Dernières nouvelles du martin-pêcheur

Merci à Bernard Chambaz pour cette traversée des Etats-Unis d’Est en Ouest. J’ai eu l’impression de passer des vacances outre-atlantique, tant l’auteur a le don de nous faire voyager, non seulement à travers le pays, mais aussi à travers des grands noms aussi bien politiques, sportifs, anonymes, que stars de rock-and-roll et de jazz. Il nous offre des paragraphes d’une grande profondeur. Son fils, disparu 19 ans plus tôt, est très présent. Un roman complet, qui nous fait remémorer des faits et nous en apprend d’autres. On a envie d’être ami avec Chambaz : humain, intelligent, sensible, sportif, poète. Un grand Monsieur !

Dommage : il manque une carte avec son tracé, à la façon de Jim Harrison

Parallèle amusant : j’ai acheté deux livres en même temps : celui-ci et celui de Patti Smith. Et la dernière phrase de ce livre est qu’il remercie la chanteuse pour l’avoir accompagné avec son disque The Coral Sea.

Sorti en poche le 18 février 2015.
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Dernières nouvelles du martin-pêcheur

« Que nous demeurions inconsolables n'enlève rien à notre effort de tenir tête à la tristesse et à ma volonté d'écrire un livre joyeux. »



Le 11 juillet 2011 démarre , pour Anne et Bernard Chambaz, une traversée de l'Amérique peu ordinaire. Elle roule en Cadillac, lui à vélo. Ils se retrouvent le soir au hasard des motels. Ils traversent ainsi l'Amérique d'Est en Ouest, courant après Martin, leur fils mort 19 ans plus tôt d'un accident de voiture, dont le symbole est le martin-pêcheur.



Ce livre est donc un road movie, où Bernard Chambaz, qui arbore les socquettes vertes de son fils, parle de la joie du cycliste, non comme un spécialiste qui vous saoule, mais comme un amoureux qui vous fait partager son émotion.



« Quant à la joie, elle est intense, elle est ce désir comblé ou, mieux encore, en train de l'être (…) La joie est ce sentiment qui accompagne en nous une expansion de notre puissance d'exister et d'agir ; elle est un plaisir, en mouvement et en acte, d'exister d'avantage et mieux. Et je comprend l’allégresse comme la joie d'être joyeux. »



Concentré sur l'effort, sur le but à atteindre, sur la pente à conquérir, dont il tire une jouissance rédemptrice, il voit filer des paysages changeants mais ordinaires, croise des voitures, des motards, des autochtones souvent accueillants. Il nous livre ses pensées, déchirées sans être tristes, ses associations d'idées, ses observations. Il observe, il raconte, il y met de l'humour. Au fil des miles parcourus, il raconte d’autres destins, d’autres parents confrontés à la mort d'autres « enfants » saisis trop tôt (chez les Roosvelt, les Lincoln, les Lindberg et bien d'autres). C'est toujours à la fois passionnant et bouleversant, cette douleur à la fois unique et commune.



Et comme le livre est annoncé comme roman, il s'autorise des coïncidences répétées (tous ces Martin en chemin, ce chiffre 19 qui revient, ces signes qui le ramènent à son deuil...). Il s'autorise même à croiser son garçon qui l'emmène par la main pour un bout de chemin dans des scènes où s'intriquent bonheur et douleur .



«  Plus nous sommes tirés en avant, plus nous pouvons regarder en arrière sans y rester empêtrés. »



C'est donc bien un livre qui n'est pas triste quoique poignant, qui est empreint de ce que Chambaz appelle « joie », cette douceur obstinée à avancer , à ne pas regarder en arrière, mais à conserver aussi en chaque instant le souvenir, voire une manière de présence. Un livre qui donne une version tangible et simplement belle du célèbre texte de St Augustin :



« La mort n'est rien.

Je suis seulement dans la pièce d'à côté.

Je suis moi, vous êtes vous. Ce que nous étions les uns pour les autres, nous le sommes toujours.

Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donné . Parlez-moi comme vous l'avez toujours fait.

N'employez pas un ton différent, ne prenez pas un air solennel et triste.

Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.

Priez, souriez, pensez à moi, priez pour moi.

Que mon nom soit prononcé comme il l'a toujours été, sans emphase d'aucune sorte. Le fil n'est pas coupé.

Pourquoi serais-je hors de votre pensée simplement parce que je suis hors de votre vue ?

Je vous attends. Je ne suis pas loin, juste de l'autre côté du chemin. »
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Petit Charlie deviendra Charlot

"Petit Charlie deviendra Charlot" est un petit bijou de documentaire jeunesse publié par les éditions Rue du Monde, écrit par Bernard Chambaz et illustré par Pef.

Ce livre nous retrace de manière courte et concise la vie de Charlie Chaplin, et notamment son enfance miséreuse dans les rues de Londres où alternent moments heureux et sombres. Issu d'une famille d'artistes, son chemin était déjà tout tracé. Des petits spectacles humoristiques aux claquettes, de petits sketchs au cinéma, sa vie fut remplie et trépidante jusqu'à sa mort le 25 décembre 1977.

Petite anecdote qui m'a fait sourire : le vol de son cercueil que deux malfrats voulaient monnayer dans le but d'ouvrir un garage, "Charlot aurait sûrement aimé cette dernière mise en boîte, comme on dit au cinéma."



Outre cette biographie, l'auteur nous retrace sa filmographie en pointant les films les plus marquants de sa longue carrière. Quelques photographies viennent nous rappeler The Kid, Le Dictateur et bien d'autres chefs d'oeuvre.

Du coup, je pense me replonger dans le visionnage de ces longs métrages.
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Vladimir Vladimirovitch

Dernières nouvelles du martin-pêcheur a été pour moi une claque. C'est pourquoi je me suis précipitée sur le dernier roman de Bernard Chambaz. A 200 pages, j'arrête. Impossible de rentrer dans l'histoire. Deux personnages portent le même nom, un effort à faire à chaque fois pour savoir lequel. De plus, l'histoire russe ne m'intéresse pas vraiment. Manque de concentration de ma part ?
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Un autre Eden

Je ne connaissais pas les ouvrages de Bernard Chambaz. Je viens de le découvrir avec la lecture de son dernier roman, “un autre Eden”, reçu à l'occasion de ma participation en tant que jurée du Prix FNAC 2019 : eh bien, en voilà une petite merveille !

Martin (l'autre Eden ?…) Chambaz, le fils de l'auteur est mort en 1993. Il est venu au monde en janvier 1976, un siècle exactement après la naissance de Jack London …

Dans ce beau récit - mi-roman, mi-biographie - Bernard Chambaz alterne les chapitres entre fiction et réalité, imaginant des conversations ou des rencontres amicales entre son jeune fils Martin et le grand Jack London puis nous confiant des anecdotes sur la vie de l'illustre écrivain.

L'écriture est superbe, la construction originale. Les passages réservés à son enfant prématurément disparu sont emplis de pudeur, sans pathos. Ceux consacrés aux aventures de Jack London le “baroudeur” sont tout simplement passionnants.

J'ai dévoré ce formidable roman d'une traite, sans une seule minute de lassitude ! Un livre que je recommande fortement !
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Vladimir Vladimirovitch

Avant de lire cette chronique - et/ou avant d'entamer la lecture de ce roman -, sachez que Vladimir Vladimirovitch est un ouvrage assez complexe à lire. Pour ma part, même si j'ai mené à bien ma lecture, ce n'est pas sans difficultés. Le niveau de langue utilisé - assez soutenu -, les termes techniques complexes, les références historico-poliques, ne m'ont pas aidés dans ma tâche. J'ai néanmoins essayé apprécier ce livre.



Vladimir Vladimirovitch est l'homonyme du président Poutine. Une identité pas facile à porter tous les jours, mais qui l'amène à vouer une passtion toute personnelle à la vie du président. Le lecteur est alors emporté dans la vie du protagoniste Vladimir Vladimirovitch et en même temps, dans celle du président. L'histoire de l'URSS est retracée dans ses grandes lignes, allant jusqu'à l'époque moderne de la Russie.



C'est un ouvrage vraiment très intéressant. Bernard Chambaz place quelques petites anecdotes sympathiques sur le président Poutine, qui rend son récit encore plus vivant qu'il ne l'ait.



Hormis la remarque que j'ai déjà écrite dans l'introduction de ma chronique - le fait que le livre soit restreint à un certain public ciblé, assez cultivé pour comprendre les subtilités de la narration -, j'ajouterais que l'histoire en elle-même n'était pas très claire, peu délimitée, sans bornes visibles. Moi qui suit déjà peu cultivée sur l'histoire de la Russie, j'ai été d'autant plus perdue dans la continuité du récit.



Les historiens avides de toujours plus de connaissances, les érudits Russes ou les grands intellectuels sauront apprécier cet ouvrage. Les autres, comme moi... prendront plaisir à lire Vladimir Vladimirovitch, même si la moitié de l'histoire nous échappera.
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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Dernières nouvelles du martin-pêcheur

Bernard Chambaz, né en 1949, est un romancier, historien et poète français ayant enseigné l’histoire au lycée Louis-le-Grand à Paris. Son père, Jacques Chambaz, fit partie du bureau politique du PCF de 1974 à 1979 et son frère Jean, médecin et chercheur est le président de l’université Pierre-et-Marie-Curie. Après une agrégation de lettres modernes et d’histoire, il se tourne vers l’écriture. Prix Goncourt du premier roman en 1993 pour L’Arbre des vies, il est aussi couronné d’un prix de poésie en 2005 pour Eté. Dernières nouvelles du martin-pêcheur est sorti cette année.

Durant l’été 2011, Bernard Chambaz se lance dans une traversée des Etats-Unis en vélo, d’Est en Ouest, de cap Cod à Los Angeles, escorté par sa femme Anne en Cadillac. Ni exploit sportif, ni voyage d’agrément, l’auteur se livre à un périple à travers la mémoire. Son fils Martin est décédé il y a dix-neuf ans, ce parcours toute la famille l’avait déjà fait en voiture, Bernard, Anne, Martin le fils cadet et ses deux frères ; aujourd’hui l’écrivain prend ce pèlerinage comme prétexte pour retrouver les traces de l’enfant disparu.

Roman double, d’un côté il y a ce récit de voyage à travers une Amérique vue par le petit bout de la lorgnette, les petites villes, les motels, les paysages au cœur du pays, les gens croisés croqués à petites touches, les références éclectiques, musicales, littéraires ou historiques liées aux lieux traversés. Et puis de l’autre, ce souvenir permanent du fils perdu qui s’immisce en fil rouge dans cette étoffe dont chaque brin fait le lien entre des enfants décédés (ceux de Lindbergh, Roosevelt…) et les oiseaux dont une légende prétend qu’ils reviendraient de l’au-delà sous cette forme. Bernard pédale, Anne conduit, à priori seuls chacun dans leurs univers jusqu’à l’étape, mais en fait accompagnés par Martin, fantôme bienveillant se montrant parfois à leurs yeux crédules et consentants.

Le livre est très bien écrit, j’avouerai y voir là son principal attrait. Si l’Amérique décrite dans ces pages m’est agréable, elle m’est aussi familière par d’autres ouvrages. Quant au deuil de l’écrivain, si je lui témoigne un respect poli, j’ai ressenti une légère gêne devant la banalité de la douleur et le convenu des souvenirs du défunt, évidemment garçon parfait, même s’ils sont exprimés avec beaucoup de poésie et de tact. Un roman plus intellectuel que sentimental mais très agréable à lire.

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La bataille du rail : Cheminots en grève, écriv..

Nous avons tous un rapport particulier avec le train, des souvenirs d’échappées belles, de rencontres cocasses, de paysages qui défilent, de baisers échangés sur un quai de gare, de voyages qui ont changé une vie…



C’est le cas d’une trentaine de plumes de la littérature française, qui souhaitent intervenir, au moyen de la fiction, en soutien à la grève engagée par les cheminots. Car la lutte des cheminots n’est pas une lutte corporatiste, elle cristallise au contraire l’idéal de solidarité, concrétisé par des services publics, de tout un peuple.

Avec Patrick Bard, Agnès Bihl, Laurent Binet, Geneviève Brisac, Bernard Chambaz, Didier Daeninckx, Abdelkader Djemaï, Bruno Doucey, Annie Ernaux, Pascale Fautrier, Patrick Fort, Valentine Goby, Nedim Gürsel, Hédi Kaddour, Leslie Kaplan, Jean-Marie Laclavetine, Lola Lafon, Hervé Le Corre, Sandra Lucbert, Mako, Roger Martin, Guillaume Meurice, Gérard Mordillat, François Morel, Grégoire Polet, Jean-Bernard Pouy, Patrick Raynal, Alix de Saint-André, Danièle Sallenave, Jean-Marc Salmon, Alain Serres, Shumona Sinha, Murielle Szac, Tardi, Carole Trébor et Philippe Videlier.

Je soutiens le mouvement de grève des cheminots. Je remercie tous les agents qui se battent chaque jour pour notre service public. Si comme moi vous aimez le train, achetez ce livre. Et faites achetez. Moi, j’ai convaincu 3 personnes et vous ?



Je remercie tous les écrivains, animateurs qui s’engagent auprès des grévistes. Ce qui ne gâche rein, la lecture des textes est magnifique !
Lien : https://blogentresoi.wordpre..
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