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Critiques de Bernard Chambaz (153)
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''C'est tout comme'' Une anthologie de poésie..

Dimanche 5 mai 2024- Livres voyageurs- Boîte à livres- square Léon Blum/ Boulogne-Billancourt



Venant déposer des ouvrages dans cette boîte à livres, j'ai eu la jolie surprise de ce petit volume d'anthologie de poésie contemporaine, sélection toute personnelle des préférences de l'écrivain Bernard Chambaz, dont j'ai eu le plaisir d'apprécier plusieurs de ses écrits...



Bernard Chambaz nous présente donc ses Poètes préférés par des extraits...qu'il prolonge par une appréciation toute personnelle concernant sa rencontre avec l'œuvre et les mots du poète " élu"...



Ainsi, par exemple, présentation d'un artiste singulier: Jacques Roubaud !



"Premier moment de prose



Mon grand- père avait l' habitude de dire: " il faut arriver à temps dans une gare, pour rater le train précédent. "

Je m'assis sur le quai dans la poussière. Là-bas, la locomotive glissait sur l'horizon, vers Contention ou Yuma.Elle abordait le soir rougecolor, de sa voix triple-une et déchirante (...)



***voici un cas d'espèce, le poète le plus complexe qui soit et qui pourtant peut être lu par les dix douze ans, grâce à ses histoires d'enfance, la sienne la nôtre avec des hivers froids et des étés chauds, des bêtises et un beau vélo, oui, un sacré Graal celui de Jacques Roubaud...."



Une lecture aussi plaisante qu'une promenade buissonnière, au gré de l'envie et de l'humeur vagabonde !







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Petite philosophie du vélo

Faisant chaque semaine ma séance de vélo et amateur de philosophie, le titre de cet ouvrage m'a séduit.



Mais quelle déception.

Je l'ai lu jusqu'au bout me disant que j'allais bien y trouver, quelque chose de positif.

Mais non.



Ce livre est une litanie de « je » parmi laquelle l'auteur nous gratifie de concepts des plus grands philosophes de l'histoire comme le ferait un élève de terminale convaincu que plus il nommera de philosophes, plus ses écrits seront de qualité.

Et je ne parle pas d'affirmations fausses que j'ai noté ici et là.



Ce livre est à l'image de la définition de la « philosophie » par l'auteur : nul.



Bernard Chambaz est un auteur reconnu et primé.

Il devrait éviter de vouloir se faire auteur de philosophie.
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Ma plus-que-reine

Cette superbe anthologie, s'étalant sur quarante ans, nous rappelle que l?auteur a une autre corde à son arc, sensible et vibrante: la poésie.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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Ma plus-que-reine

tu es" ma-plus-que-reine à tout jamais"...



Voilà une anthologie établie par l'auteur lui-même , qui réunit les poèmes d'amour dédiés a sa femme, Anne. Les derniers textes, extraits du recueil " Coda" , sont particulièrement touchants, car ils évoquent la maladie et la mort de celle qu'il aime.



Mais n'allez pas croire que Bernard Chambaz donne une dimension élégiaque à ce livre. Non, il célèbre au contraire la merveille de toutes ces années ensemble, la sensualité solaire de leur relation, l'étonnement aussi de cet amour intact, préservé, malgré la vieillesse qui arrive:



" ta peau sous mes mains mes lèvres ma peau

et c'est merveilleux qu'à notre âge

on ait toujours autant de plaisir

et de fureur"



Les textes sont variés par la forme: courts, longs, en prose mais ont tous en commun une fantaisie, un charme uniques. Qu'il convoque Desnos ou Apollinaire , il sait nous émouvoir et nous faire sourire à la fois:



" nous n'avons plus qu'à lui tirer

notre chapeau lui dire

qu'il n'a pas aimé

pour rien

qu'on l'a lu le lit le lira

longtemps longtemps

même à chwal

et pas seulement en prose

lui dire que son fouet on s'en fout

qu'il est plus grand-lui-Apollinaire -que ses fantômes

ou ses lubies"



Les mots roulent et se goûtent, témoins d'un amour intense et flambant, libre. Je conclurai avec ceux-ci, si sensuels et inspirés :



" Tu me donnes un amour d'immortelle: intuition de soleil, saveur de groseille sucrée, vagabonder, rouler dans les prairies d'eldeweiss, aimer, sous une voûte où les nuages sont des herbes fleuries ( herboriser).













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Caro carissimo Puccini

Caro carissimo Puccini, voilà une biographie passionnante et tellement vivante.

Pouvoir des mots, auteur talentueux, j'ai le temps d'une lecture, oublié mon quotidien et "vécu" en compagnie du tourbillonnant Puccini aux passions multiples, esprit libre et curieux, et éminemment doué.



Émaillée d'anecdotes souvent drôles, cette biographie est d'autant plus intéressante qu'elle relate de nombreux événements d'ordre historique, politique, culturel et artistique. L'immersion est totale.



Il y a également dans ce récit beaucoup d'émotions.

Drôle, faisant fi des conventions sociales, Puccini, malgré son optimisme, parfois doute et est en proie à la tristesse et la mélancolie.

" Je suis démoli", c'est ainsi que débute ce récit et que Puccini évoque la perte de son frère. Dans le dernier chapitre, l'auteur aborde avec beaucoup de pudeur et de délicatesse le lien qui l'unit à Puccini quand il évoque à son tour, la perte accidentelle de son fils dans les mêmes termes.

On comprend alors qu'E lucevan le stelle (à l'introduction à la clarinette) prend pour lui une signification importante et s'avère apaisant.



C'est certain, j'aurai plaisir à relire ce livre.

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Je m'appelle pas Ben Laden

L'histoire se passe en 2001 à New York aux Etats Unis et en Amérique.

Ce livre est un roman inspiré d'une histoire basée sur des faits réels .



Ce livre ma plu car c'est une histoire épouvantable et tragique qui c'est vraiment passée. Cela montre plusieurs religions ( musulmans et baptiste ) .



J'ai bien aimé le personnage de Nassir car il est courageux, alors que la plupart des gens dise que ses en partit sa faute de la détruisions des tours jumelles car il est musulman . Nassir lui ne se fait pas influencer par les autres comparé a Jhon qui se fait influencé par ses parents . Donc il ne veut plus etre amis avec Nassir juste parce qu'il est musulman
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Caro carissimo Puccini

Pour préparer un travail pour le cours d’italien – et aussi parce qu’on célébrera en novembre 2024 le centenaire de sa mort -, j’ai sorti ce petit livre de Bernard Chambaz qui traînait dans ma PAL. L’auteur est très pudique sur son lien personnel avec Puccini : on comprend à la fin que la musique du compositeur les a aidés, sa femme et lui, à surmonter le deuil d’un fils.



En vrai, on ne connaît pas grand-chose de Puccini mais Bernard Chambaz a recueilli de sa vie des anecdotes pittoresques, tantôt attendrissantes, tantôt croustillantes. Il est le premier garçon après cinq filles, il aura un frère plus jeune de cinq ans, qui s’exilera et mourra en Argentine. A la fois attaché à la famille et cherchant la solitude pour composer, Puccini s’achètera plusieurs maisons (comme il collectionnera les automobiles et… les femmes) mais habitera surtout Torre del Lago, son refuge près d’un lac. Il ne craint pas de rejeter les conventions sociales puisqu’il vivra de longues années avec Elvira, la mère de ses enfants, sans se marier, du moins pas avant la mort du mari d’Elvira, qui ne craignait pas non plus de « vivre dans le péché ». Mais elle était jalouse, terriblement jalouse, au point de provoquer le suicide d’une de ses domestiques, d’être sauvée de la prison par son mari qui s’écartera d’elle tout en restant marié.



Puccini a composé quelques-uns des opéras les plus célèbres et il faut lui reconnaître du génie quand on écoute les airs les plus connus, même si c’est un peu réducteur par rapport aux oeuvres entières : Vissi d’arte et E lucevan le stelle tiré de Tosca, Un bel di vedremo extrait de Madame Butterfly sans oublier Nessun dorma dans Turandot. J’ai aussi un faible pour O mio Babbino caro qui a servi de générique au magnifique Room with a view de James Ivory, c’est un de mes films-cultes. Puccini ne lisait pas ou très peu pour trouver les livrets de ses opéras, il comptait sur ses librettistes et son éditeur ou il partait de pièces de théâtre. Ses oeuvres n’ont pas toujours connu le succès qu’on leur connaît aujourd’hui, du moins à leur création en Italie, mais une fois « lancées » ailleurs, elles revenaient au pays avec un très grand succès et Puccini pouvait compter sur des revenus confortables qui lui ont permis de s’acheter maisons, automobiles, etc.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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Kinopanorama

Je n'avais absolument pas prévu de lire ce livre, j'ignorais de tout de cet auteur mais... l'alchimie de la boîte à livres a frappé et je me suis retrouvée embarquée dans cette autobiographie à vocation cathartique, depuis la France du PCF des années 50 jusqu'à un cimetière du début du XXIeme siècle.



J'ai été très touchée par ce livre, d'abord parce que j'ai aimé le style de Bernard Chambaz, ces phrases énumératives, sa sensibilité. Ensuite parce que ce livre explore un sujet universel, celui de l'intimité ambivalente du lien de la filiation. L'auteur questionne également l'emprise de l'idéologie sur les individus, à l'échelle d'une famille, anihilant l'authenticité des liens.



Bernard Chambaz décrit parfois ce qu'il imagine, souvent ce qu'il se souvient de son enfance, sa jeunesse, ses illusions et ses interrogations. Puis sa vie d'adulte dans un monde en pleine mutation. Son incapacité à se glisser dans les pas de son père, infeodé au Parti. Bon petit soldat toutefois, ce fils aîné d'un grand dirigeant du PCF, avec le lot d'absurdité cocasse qui accompagne sa bonne volonté (l'épisode grinçant de la dédicace est un sommet ! )



On est plongé dans une époque, les Trente glorieuses, on traverse les événements de l'époque avec les yeux de l'enfant ou adolescent, de façon plutôt elliptique pour un lecteur plus jeune (heureusement il y a Wikipedia). Mais l'auteur explore aussi le bain culturel soviétique dans lequel il a été plongé, avec des chapitres intercalés.



Que partage t'on réellement avec ses parents ? Peut on vraiment s'aimer sans se comprendre ? Au fil des pages se dessine l'étrangeté du comportement des adultes dans le regard de l'enfant, observateur de leurs contradictions.

Puis se révèle la souffrance de l'aveuglement, liée à une forme d'emprise mentale, thème repris dans des chapitres intercalaires qui interrogent les destins de personnages soviétiques face à l'implacable machine stalinienne et ses mensonges.

L'aveuglement frappera d'ailleurs très concrètement le père de l'auteur, affaibli par la maladie à la fin de sa vie.



Dans ce lien filial distant et étranger faut il que la vulnérabilité, la maladie s'invitent, pour que l'intimité s'esquisse ? Et pourtant la fidélité et l'amour s'expriment dans ce livre très personnel, comme un baume sur des cicatrices.
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La peau du dos

Auguste Renoir peint tandis que le journaliste Raoul Rigault fuit la police de Napoléon III. Une rencontre de hasard et d'entraide. Les ingrédients étaient pourtant là : Renoir, la commune, la belle écriture de Chambaz. Eh bien je suis restée en lisière tout le long de la lecture. Je mets la faute sur mon état d'esprit du moment et non sur la qualité du texte.
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Cent ans passent comme un jour : Cinquante-..

J'ai trouvé ce recueil ( publié en 1997) dans une boutique de livres d'occasion. le titre est bien sûr une citation d'Aragon, puisqu'il s'agit, Marie Etienne nous l'explique dans la préface, d'écrire autour de lui: " Jouons avec vos mots, faisons les nôtres ". Je pense que cette démarche aurait plu au poète, qui dédiait souvent ses textes à d'autres auteurs. Et c'est aussi un clin d'oeil à ce centenaire écoulé depuis sa naissance, en 1897.



Cinquante-six poètes ont donc participé à cet écho collectif aux mots d'Aragon, qui apparaissent en italiques, mais ne sont pas toujours utilisés, chacun faisant ricocher à sa façon son ressenti aragonien.



Le mien est mitigé : certains textes, notamment ceux de Xavier Bordes , de Martine Broda, de Nedim Gürsel ( un auteur turc que je ne connaissais pas, une biographie est heureusement donnée à la fin), m'ont beaucoup plu. Par contre, pour d'autres, soit je les ai trouvés hermétiques, soit ils m'ont paru bien éloignés du sujet, ou sans intérêt.



C'était prévisible car confier à tant d'auteurs ce " jeu" donne forcément un résultat hétéroclite. On trouve un extrait de pièce de théâtre, de la prose qui ressemble à un journal intime, mais évidemment surtout des poèmes. C'est original, déroutant car manquant d'unité. A tenter, peut-être...



Je conclurai avec ces mots d'Andrée Chedid:



" Des incendies de l'Histoire

de l'absence enténébrée

Emerge la voix d'Aragon

Sacre de l'avenir et de la parole

Evoquant Paris son Paris

Notre ville

Sa poésie"
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La peau du dos

Un très beau texte porté par une écriture d’une grande finesse mais qui ne m’a pas apporté le plaisir escompté.

Si le sujet, réel ou inventé, de la rencontre entre Renoir et Rigault offre de beaux et intéressants passages, magnifiques descriptions qui nous donnent à voir la naissance des œuvres de Renoir, détails sur les exactions nombreuses durant la Commune de Paris, l’ensemble ne m’a pas totalement convaincue.

L’auteur qui maîtrise parfaitement ses sujets, art et histoire, m’a semblé trop distant pas rapport à ses personnages, ce qui ferait davantage de ce texte un essai qu’un roman. Même la mort tragique de Rigault est racontée sans empathie, comme la simple évocation d’un fait divers.

Malgré tout, le style est vraiment beau, certaines descriptions sont de véritables toiles impressionnistes que l’on admire de loin… de top loin peut-être pour y entrer vraiment ?

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La peau du dos

Auguste Renoir aime se poser en pleine nature pour peindre la clairière. Mais dans son champ de vision, il repère un homme assis sur le rebord d’un rocher. C’est Raoul Rigault, un journaliste révolutionnaire tout droit venu de la capitale pour échapper à la police de Napoléon III. Les deux jeunes hommes se présentent. Auguste emmène Raoul à l’auberge de la mère Anthony. Il lui prête une blouse de peintre, celle de son ami Bazille. Ils vont passer quelques jours ensemble à évoquer leur passé, se promener sur le chemin aux merles. Puis chacun rentre à Paris.

En mars 1871, la Commune est installée à Paris. Auguste peint au bord de l’eau quand une femme l’accuse de dessiner des plans pour permettre aux Versaillais d’entrer dans Paris. Auguste est arrêté et envoyé à la Préfecture, rue de Jérusalem. Raoul, devenu chef de la Police, le sauve de cette embrouille. Les deux hommes se retrouvent souvent pour se confier ou visiter le Louvre, le mont de piété, un hôpital révolutionnaire. Auguste perçoit que Raoul prend beaucoup de risques pour réussir sa révolution.

Les dissensions entre communards, l’entrée des Versaillais dans Paris risquent de lui être fatal.

Ce livre de Bernard Chambaz est un mélange de roman, de récit historique et de découverte de l’art. Mais c’est tout d’abord une belle histoire d’amitié entre deux jeunes hommes d’à peine trente ans qui se sauvent la vie mutuellement à deux périodes de leur vie. Auguste Renoir n’est pas encore célèbre, il est constamment à la recherche de la bonne couleur. Raoul, lui, est un exalté, un idéologue qui croit en sa révolution. En pleine Commune, Auguste, en témoin extérieur, se laisse porter par son amitié avec Rigault. Un Rigault un peu ambigu, parfois accusé de corruption mais intègre et prompt à se battre jusqu’au bout pour sa cause.

J’aime beaucoup le style de Bernard Chambaz et il nous propose ici un roman historique intéressant sur la Commune et le personnage peu connu de Raoul Rigault. Le personnage d’Auguste Renoir donne ici une touche artistique lumineuse en pleine période tragique.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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La peau du dos

La rencontre et les liens tissés entre Renoir, peintre pas encore célèbre et Raoul Rigault, procureur de la Commune de Paris pas encore méconnu. Un tableau vivant et animé, comme l'époque qu'il dépeint.

Ce sont deux passions de Bernard Chambaz : le peuple, dont il célèbre la noblesse en sachant sa défaite toujours certaine et l'artiste, dont il sait la liberté, en position d'observateur, solidaire mais toujours à côté, dégagé.

Cela commence un peu comme une partie de campagne, charmante et bucolique. J'ai interrompu un temps cette lecture pour en courir d'autres mais j'y suis revenue et elle m'a passionnée : elle se poursuit comme une mini fresque violente et terrible. J'ai retrouvé dans l'épilogue le ton que j'admire dans le sublime " Le dernier tableau", ample, élégiaque sans amertume, toujours ébloui par la beauté où qu'elle se trouve.

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La peau du dos

Le hasard fait parfois bien les choses. C'est la cas dans la rencontre en milieu de la nature du jeune Auguste Renoir (qui n'est pas encore l'impressionniste reconnu) et Raoul Rigault, homme politique engagé/révolutionnaire opposant au régime de Napoléon.

Deux hommes que tout oppose et qui pourtant vous se lier d'amitié.

Raoul est traqué et Auguste va l'aider à se cacher. Une amitié sans faille va se créer entre les deux hommes, peu bavards. Plus tard, les rôles sont inversés et c'est Raoul qui sauvera Auguste, en pleine Commune.



Avec une plume fluide et riche, l'auteur nous retrace leurs moments passés ensemble, en toute justesse.

On se retrouve bien dans l'ambiance décrite, la France de l'époque (le Paris en pleine ébullition de 1871).

Deux hommes passionnés, aux univers différents mais ayant au cœur cette envie de vivre.

Même si ce roman, relativement court, relève d'une fiction, je pense que l'auteur a du faire un important travail de recherches sur les deux protagonistes. L'auteur est historien, et cela s'en ressent.

La scène au Louvre est un des mes préférées.



Je connais bien entendu le peintre (connu pour sa façon si personnelle de capter la lumière), mais je ne connaissais pas R. Rigault. J'ai donc apprécié cette lecture pour la description de ces deux destins qui ont marqué leur époque et la France. ce roman est prenant.
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La peau du dos

Rien que la vie. La vie, rien que la vie.

Deux personnages, deux destins, une amitié fugace, un service pour un autre.

Tel est en quelques mots le fonds du livre de Bernard Chambaz, historien, poète, romancier réputé et multi-récompensé (Goncourt du premier roman, prix Guillaume Apollinaire, prix Louis Guilloux ...) que je ne connaissais pas (parmi tant d’autres).



Forêt de Fontainebleau, mai 1870, Auguste Renoir peint seul, lorsqu’un quidam l’œil aux aguets vient se reposer de l’autre côté de la clairière. Quelques instants plus tard ils devisent de concert après s’être présentés ; le second, Raoul Rigaud activiste révolutionnaire est recherché par la police. Réfugié quelques jours à l’auberge de Renoir, il fait plus ample connaissance de son “sauveur”, avant que tous les deux regagnent la capitale.

Mars 1871, Paris en pleine agitation populaire, Auguste toujours lui, peint tranquillement au bord de l’eau sans se préoccuper de l’Histoire. Très vite il est pris à partie par une troupe de fédérés qui le considèrent comme un espion à la solde des versaillais ou pire, des prussiens. Emmené sous bonne escorte au commissariat rue de Jérusalem, monté à l’étage il entend la voix tonitruante du commissaire qui n’est autre que Raoul, promu chef de la police. Un service en valant un autre, Auguste est libéré.



Sous l’allure d’un fait divers improbable, Bernard Chambaz prend le prétexte de deux rencontres fortuites et peut-être historiques de deux personnages d’une vingtaine d’années, dont le premier sera connu mondialement après une vie de 78 ans et une œuvre immense, et l’autre tombé à 25 ans dans les oubliettes de l’Histoire, malgré sa participation active à l’insurrection de 1871 qui se terminera dans un bain de sang, insurrection connue sous le nom de la Commune de Paris.

L’auteur arrive à scinder un livre assez court, environ 140 pages, en deux époques, Le chemin aux merles, et, La rue de Jérusalem. La première, en forêt de Fontainebleau, est passionnante dans une écriture d’une richesse incroyable et nous fait vivre la relation de ses deux « héros ». La justesse du verbe transparaît sous les touches de couleurs du peintre et l’Histoire vient au rendez-nous du lecteur. Les deux amis devisent en convoquant de nombreuses figures, comme Courbet, Delacroix, Nicot, Monet, Bazille, l’incroyable Narcisse Diaz de la Peña, ou encore Blanqui, le socialiste Allix, Alexandre Dumas, Vidocq, Nerval et Daumier, et « boivent de coups en fumant des cibiches ».

La seconde partie, à Paris, est plus longue, environ deux tiers du roman, et m’a en revanche beaucoup moins accroché. Toujours en historien accompli, Chambaz nous relate en détail les heurs et malheurs du peuple parisien dans sa révolte contre un pouvoir battu par les prussiens, et réfugié à Versailles. La tourmente qui agite la capitale fait et défait tour à tour des destins et qui possède le pouvoir un jour peut être fusillé le lendemain. Rigault est l’exemple même du personnage courant d’une réunion à un procès tout faisant des pauses dans une auberge avant de regagner son poste de police ou sa place de préfet provisoire. Dans sa course il entraîne Renoir qui semble errer dans toute cette agitation, lui qui n’entend pas grand-chose au fait politique. La relation entre les deux amis s’éparpille, se resserre, se distend et se rompt au détour d’une fusillade.

J’aurais aimé que les deux parties fussent d’égale longueur pour donner plus de corps au prétexte du livre, par ailleurs très bien écrit. Cependant l’auteur s’égare à mon goût beaucoup plus qu’il est nécessaire dans cette deuxième partie et nous propose un plaidoyer pour la Commune en n’omettant aucune horreur de quel camp qu’elle vienne. Il aurait fallu choisir entre les deux thèmes :

soit une chronique de la Commune de Paris, en y intégrant à rôle égal chaque personnage qu’il y invite,

soit rester sur la relation fugace mais réelle de Pierre-Auguste-Renoir et de Raoul Rigault, même si le premier vécut trois fois plus longtemps que le second.



Je remercie cependant Babelio et les Éditions du Sous-sol pour m’avoir permis de découvrir un auteur de talent, lequel aura comblé quelques lacunes sur le grand nombre que j’avais concernant la Commune de Paris (qu’on oublie un peu trop dans nos études d’histoire).
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La peau du dos

Dans la forêt de Fontainebleau, en mai 1870, Auguste rencontre Raoul. Ils se mettent à parler de « la femme à l’ombrelle ». Sauf que l’un pense au tableau qu’il a peint alors qu’il avait vingt-six ans, et l’autre, à un sordide fait divers…C’est par ce quiproquo que commence la relation (l’amitié ?) entre Auguste Renoir et Raoul Rigault, qui va jouer un rôle important lors des évènements de la Commune …



J’ai bien aimé ce récit, hélas trop court à mon goût, ne lisez d’ailleurs pas la 4ème de couverture qui raconte presque tout le livre ☹. Les deux hommes vont se croiser plusieurs fois, discutant, s’aidant , s’opposant aussi dans leur attitude et leurs préoccupations. Les scènes où ils se retrouvent tous deux confrontés aux violences des Versaillais et des Communards , ou celles où ils sont devant des œuvres d’Art au Louvre, sont parmi mes préférées. Au fil des pages, on croise Verlaine (Merlaine…) ou Courbet…On se balade dans les différents quartiers de Paris, mais Saint – Pétersbourg et Londres ne sont jamais bien loin…Un récit écrit comme un tableau, qui procède par petites touches, mais la toile est réussie ! Merci à Masses Critiques de m’avoir fait découvrir ce livre !

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La peau du dos

Bernard Chambaz ressuscite la langue et l’univers du XIXe siècle pour raconter l’amitié qui lia le peintre Auguste Renoir et le journaliste Raoul Rigault sous Napoléon III, puis la Commune.
Lien : https://www.la-croix.com/Cul..
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Éphémère

A nouveau, une nuit au musée. Cette collection me plaît. Ce soir, c'est un voyage près de Parme, parmi les œuvres de l'éditeur et collectionneur Franco Maria Ricci, dont les initiales ont donné son titre à la revue FMR et à ce livre.

Le narrateur s'arrête, au hasard semble-t-il, devant les œuvres du musée qui l'attirent le plus, et nous les décrit au fil de sa promenade nocturne, tout en alternant avec des éléments biographiques, des anecdotes sur leurs auteurs, en particulier sur le peintre Ligabue dont les représentations de tigres le fascinent. La visite dans le musée s'attache à suivre ces tigres représentés, comme un fil d'Ariane qui guiderait le narrateur au-delà du labyrinthe en bambous de l'entrée du musée.

Tigre, labyrinthe, deux images récurrentes dans le texte et l'imaginaire de l'auteur, qui peuvent dissimuler aussi bien que révéler l'artiste et son œuvre, le spectateur et son âme.
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La peau du dos

« Lequel des deux parla le premier ? On ne sait plus. » Une clairière dans la forêt de Fontainebleau, deux types qui s'observent, et puis, regards croisés, paroles noués, la rencontre naît entre deux passionnés, deux hommes qui devaient, chacun à sa manière, laisser leur trace dans l'histoire. D'un côté, le peintre Auguste Renoir, encore à ses débuts, en train de ranger son chevalet avant de rentrer à l'auberge, de l'autre Raoul Rigault, jeune journaliste blanquiste, opposant enragé au régime, recherché par la police de Napoléon III, et qui, dans sa cavale, cherche refuge dans ce bois. Chemin faisant sur le Chemin des merles, Renoir lui propose la cachette de l'auberge de Marlotte. Il l'y introduit, lui présentant Nana – c'est le temps, aussi de Zola… - la tenancière, et Toto, le caniche blanc, gentil personnage (pas toujours secondaire) de quelques-uns de ses tableaux, auquel il attribue à l'occasion les yeux de son père et dont il juge la toison blanche plus facile à peindre que la neige… En une soirée, Raoul est apprivoisé par le peintre et son monde. le lendemain, Renoir lui prête une blouse, le transformant en son assistant, et les voilà inaugurant une bonne semaine de compagnonnage complice au milieu de la nature, l'un initiant l'autre au secret des couleurs, quand celui-ci, même quand il observe le manque d'intérêt du peintre pour la chose politique, essaye de le convaincre de la nécessité d'une révolution à venir.

Mais Renoir doit regagner Paris, et les deux amis s'y séparent, se perdant de vue pour de longs mois, jusqu'au 22 mars 1871, aux meilleures heures de la Commune naissante. Ce jour-là, sur la terrasse des Feuillants, du côté de l'orangerie, « Auguste était en train de peindre sans se soucier de l'histoire de la peinture ni de l'histoire tout court ». Aux yeux d'une cantinière de passage, le voici cependant suspect, accusé de cacher sous cette innocente activité une oeuvre d'espionnage, la représentation du Paris de la Commune pour servir les troupes des Versaillais. Et il est derechef conduit, sous bonne escorte, à la préfecture de Police, rue de Jérusalem, découvrant bientôtr avec stupeur et joie, que le nouveau chef de la police n'est autre que Raoul Rigault ! Celui-ci s'empresse de le libérer…

On ne sait dans ce court roman, et l'amitié qu'il évoque entre Renoir et Rigault, quelle est la part de vérité historique et celle de l'imagination. Mais on se laisse emporter par le souffle des phrases, l'élan d'un texte qui, par moments, un peu comme Éric Vuillard réussissait à le faire dans son 14 juillet, semble mimer le mouvement joyeux d'une troupe révolutionnaire. On est rapidement séduit par le style de Bernard Chambaz, cette manière de redonner à la langue le lustre de celle de l'époque évoquée – avec l'accent de Vallès plutôt qu'avec celui de Zola, et plein, ô délices rares, de subjonctifs imparfaits! -, son goût du petit détail, son talent pour élire les images fleuries (et ça, ça va bien avec Renoir, bien sûr !), son art parfois de la gouaille joyeuse et des gavrocheries. Et on retrouve ici avec plaisir tout son gai savoir des arts, de la peinture, en particulier, ici autour de l'oeuvre de Renoir, comme on avait déjà pu l'observer dans des essais consacrés à Degas ou Rembrandt. Enfin, on apprécie l'humanité de son regard, la force de ses engagements, dont il laisse, ici, Raoul Rigault se faire l'écho lors du premier dîner à l'auberge : « Après la soupe de perroquet, le lapin sauté aux carottes vous changeait de la routine des haricots et des lentilles qu'il troquait contre une toile chez l'épicier de la rue des Beaux-Arts. La conversation glissait, allègre et décousue. Pas un convive n'avait plus de trente ans. la vente aux enchères d'un portrait de Vidocq fit débat: était-il de la main de Géricault ? Fallait-il croire, ou pas, le commissaire-priseur ? Est-ce le nom de Vidocq ou le prix du portrait, Raoul n'y tint plus. D'une voix soudain plus forte, il rapporta un fait-divers dont seules les feuilles rouges, qui dénonçaient la misère et annonçaient la révolution, s'étaient fait l'écho. Une vieille femme était morte de faim sur un grabat, dans une pièce au plancher vermoulu, pas de table, pas même une chaise, deux nippes élimées pendues à la poignée de la porte. Pour les besoins de la cause, il n'hésita pas à ajouter en contrepoint que le même jour, aux Tuileries, l'impératrice portait une coiffure grecque en diamants et une robe de damas arménien cerise recouvrant un jupon de velours vert. Auguste garda pour lui que Raoul paraissait obsédé par les mortes et qu'il semblait s'y connaître en robes. » On lui sait gré, d'ailleurs, de ne pas suivre Rigault jusqu'au bout dans son radicalisme révolutionnaire et son choix de la Terreur – lui qui prétendait avoir inventé une guillotine à batterie électrique…- comme phase ultime de la Commune, à l'instar d'un Renoir qui voudrait bien à un moment donné empêcher son ami de céder à « l'espèce de dérive qu'il ressentait, (à) le mettre en garde contre ses mauvais démons »… Alors, oui, Bernard Chambaz, merci pour ce très beau texte quand il explore en parallèle le meilleur de l'homme dans la création artistique et la réflexion politique, merci de redonner vie à la beauté des tableaux de Renoir comme à la splendide utopie en actes de la Commune ! Allez, attablez-vous maintenant à la table de Bernard Chambaz, à son banquet de mots ! Et vous reprendrez bien une louche de soupe de perroquet ?

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La bataille du rail : Cheminots en grève, écriv..

Un recueil de textes courts par une trentaine d’écrivains et écrivaines, sur le thème du train et du chemin de fer, en soutien aux cheminots en grève en 2018. Comme souvent dans ce genre d’ouvrage, il y a du très bon et des textes moins mémorables, mais l’ensemble est plutôt plaisant à lire, et engagé.
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Thème : Le Magicien d'Oz de Lyman Frank BaumCréer un quiz sur cet auteur

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